UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Cortège de Jeanne d'Arc • F. Bel-Ker cite Bainville : « Pour sauver la France créée par ses rois, il fallait relever la royauté »

     

    DISCOURS DE FRANÇOIS BEL-KER, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ACTION FRANÇAISE [Dimanche 8 mai, place des Pyramides, à l'issue du Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc]

     

    1676772615.jpgMesdames, Messieurs, Chers amis,

    Cette année encore nous venons auprès de Jeanne d’Arc rechercher son enseignement politique. Après le beau succès du colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? », plus d’un siècle après Maurice Pujo, il est opportun de lancer un appel : « Il me semble qu’en cette heure de crise où tant de choses nous divisent, nous pourrions saisir cette occasion de nous trouver unis de nouveau autour de cette lointaine et pure incarnation de la Patrie ; autour de Jeanne d’Arc qui, la première, voulut que la France fût aux Français, dans un sens auquel tout le monde peut souscrire ».  

    20160508_cortege_jeanne_darc_16 (1).jpg

    La situation du début du XV° siècle n’était guère reluisante : trois souverains pontifes, deux prétendants au trône de France, le chef du parti d’Orléans toujours prisonnier des Anglais, le sud-ouest et les régions du Nord sont possessions anglaises… Le parti français lutte alors contre le parti bourguignon, le parti de l’Angleterre, le parti de l’étranger. Il n’est rien de pire qu’une telle période de guerre civile et de misère.

    JEANNE D’ARC ET SA MISSION

    C’est dans cette époque désolée, que Jeanne d’Arc, à 16 ans, demande une première fois à rencontrer le dauphin Charles. Son souhait se réalisera une année plus tard. Jeanne va pouvoir accomplir sa mission. Elle a compris que le roi n’a pas à souhaiter bouter les Anglais hors de France, mais que, par sa simple fonction, il doit le faire.

    Elle établit la confiance en reconnaissant Charles VII dissimulé au sein d’une foule de courtisans : « Tu es vrai héritier de France et fils de roi ». Par cette simple phrase, Jeanne conduit le dauphin Charles, ce fils légitime d’un roi fou, réputé « mou, indolent, sans volonté », à gravir à son tour les marches de l’autel des sacres pour recevoir l’huile de la Sainte Ampoule et renouer avec le principe mérovingien de la Loi Salique.

    Bainville nous dit dans son Histoire de France que « Pour sauver la France créée par ses rois, confondue avec eux, il fallait relever la royauté. Pour relever la royauté, il fallait rendre confiance et prestige à l’héritier qui finissait par perdre espoir. »

    Jeanne galvanise les troupes et, les Français sont vainqueurs à Jargeau, Meung, Beaugency, Patay, Auxerre, Troyes et Chalons. Son objectif reste Reims, la ville du sacre et c’est le 17 juillet 1429 que Charles VII reçoit l’onction du saint chrême. Il devient légitime et incontestable. Maurras, je cite, lit « distinctement dans sa pensée et dans son cœur, les trois idées directrices de l’ancien Tiers-Etat français : le Patrimoine maintenu et la Patrie sauvée par la Royauté rétablie ». 

    Si Jeanne se révèle un chef de guerre hors pair, elle est aussi un chef politique sans pareil : Elle fait sacrer le Dauphin à Reims, « qui devient l’oint du Seigneur », devant les Français, elle restaure l’espérance en affirmant la légitimité et le droit de la figure royale.

    Sa mission principale accomplie, Jeanne d’Arc, prisonnière du parti de l’étranger, va mener héroïquement et saintement sa dernière bataille terrestre lors d’un procès perdu d’avance. « L’évangile selon Pilate » selon l’expression de Charles Péguy… A la lecture des actes du procès de Rouen, comment ne pas penser à Antigone, cette autre figure de la légitimité contre ce qui semblait l’ordre de son temps : « Je ne pense pas que tes décrets soient assez forts / pour que toi, mortel, tu puisses passer outre / aux lois non écrites et immuables des dieux. » Nous sommes toujours du parti d’Antigone !

    QUE RESTE-T-IL AUJOURD’HUI DE JEANNE ?

    A l’heure où l’anomie se développe sur notre territoire, il faut retisser les liens unissant nos compatriotes. Cela demande une adéquation au réel, un souci du bien commun, une autre idée de l’intérêt public.

    Le royalisme français est confronté à trois enjeux majeurs : restaurer une pensée politique, poser la question des institutions aujourd’hui, renouer avec les peuples de France. On ne peut pas défendre l’idée d’un bien commun et faire l’économie d’une réflexion plénière sur le sens de ce qui nous rassemble. Sans vision globale, il ne peut y avoir de politique locale cohérente. C’est avec la mise en place d’un projet capétien, s’appuyant sur l’histoire et analysant le présent, que nous pouvons esquisser les contours d’un état garant des libertés locales, garant de la puissance française et garant des pouvoirs régaliens dans ce contexte si particulier de surexploitation de la nature et de mondialisation des échanges. Le royalisme français doit analyser et remonter aux sources des maux qui empêchent l’émergence d’une politique durable.

     

     

    Jeanne, ce maître politique de l’action française nous livre trois leçons pour notre temps :

    Le politique d’abord, en conduisant Charles VII au sacre.

    Le principe d’inaliénabilité du royaume et la loi de primogéniture de la Couronne sont ainsi respectés. Jeanne ne vient pas apporter des nuées. Elle ne parle pas de démocratie chrétienne ou de toutes autres constructions idéologiques. Elle fait appliquer les lois du royaume. « Jeanne d’Arc entre harmonieusement dans l’histoire de France, continue le passé et prépare l’avenir. » Jeanne incarne le bon sens, la droiture dans le jugement, la recherche de continuité et de légitimité politique. Elle nous enseigne le sens des choses face aux déchirements des partis, au démembrement politique de notre pays... : il faut restaurer l’Etat et donc sacrer le Roi.

    L’espérance politique ensuite dans la France et dans la mission particulière de notre pays depuis le baptême de Clovis.

    En signe des temps, l’anneau de Jeanne qui, bien au-delà des procédures judiciaires, a suscité un réel engouement, une ferveur populaire, en opposition « aux errements de ceux qui voudraient réduire l’épopée de Jeanne à leurs élans sociologiques pour la rendre banale. » L’information a été confirmée jeudi, l’anneau restera possession française grâce à l’intervention d’Elisabeth II en personne. L’efficacité monarchique en action…

    La décomposition intellectuelle, l’individualisme forcené, le communautarisme ne sont pas des fatalités. « Je ne sais qu’une chose de l’avenir, c’est que les Anglais seront renvoyés de France. » Cette douce prophétie de Jeanne d’Arc à ses juges (en 1430) est ainsi, pour des historiens comme Bainville et Sévillia, le début de la manifestation du sentiment national français.

    La restauration du sens, enfin : obéissance à l’Eglise dans l’ordre spirituel et légitime autonomie dans l’ordre politique.

    Exemplarité de Jeanne d’Arc, de la fougue de sa jeunesse et de son insoumission au pays légal, en rébellion à l’ordre établi, qui n’hésite pas à contredire les lois de son époque sur sa situation sociale et son sexe… ne prenant pas en compte l’opinion publique, elle conduisit le dauphin Charles à Reims.

    On s’interrogeait beaucoup sous Saint Louis sur le fait « d’agir en chrétien ». Aujourd’hui, où les royalistes demandent la reconnaissance des racines chrétiennes de la France et de l’Europe, nous pouvons nous poser la question ‘comment le fait d’agir sur le et la politique dans un pays chrétien peut et doit conditionner nos actions ?‘

    En 1793, les révolutionnaires ont interdit les commémorations de la délivrance d’Orléans par Jeanne d’Arc. Bonaparte, en fin connaisseur du besoin d’incarnation des hommes, fit rétablir l’hommage à Jeanne par cet article dans le ‘Moniteur’ : « L’illustre Jeanne d’Arc a prouvé qu’il n’est pas de miracle que le génie français ne puisse produire dans les circonstances où l’indépendance nationale est menacée. »

    La monarchie reste une sauvegarde du politique contre les groupes de pression et autres intérêts partisans. Un régime n’a de valeur qu’au regard de son efficacité dans la sphère publique et dans la défense des libertés particulières. Le roi poursuit la tradition de ses pères, il ne travaille pas comme un salarié devant assurer sa simple subsistance mais comme le « dépositaire d’une mission séculaire ». C’est cette continuité de la politique royale qui a permis la constitution de notre nation.

    Jeanne est l’illustration vivante de l’espérance politique, au service du politique d’abord elle esquisse une épopée française. Il fallait bien être « fille ainée de l’Eglise » pour apporter au monde ce joyau d’espérance : « la délivrance de tout un peuple par une bergère. »

    Dès lors, nous allons multiplier les lieux et forme de contestation du régime en place en promouvant le Projet Capétien pour la France. Cela passe évidemment par une formation intellectuelle et militante exigeante. Il faut développer des carrefours, des colloques, des universités, des lieux de débats où la supériorité de notre projet pour la France soit indiscutable. Le chantier est celui d’une refondation, il faut interroger l’anthropologie actuelle pour restaurer l’Homme au cœur de la cité. Notre projet ne peut être que global.

    Pour que vive le Roi, vive Jeanne d’Arc !

    Pour que vive la France, vive le Roi.  •

  • Paris, ce mardi 10 mai • Conférence de Xavier Raufer : « Terrorisme, antiterrorisme »

    Les mardis de Politique magazine

    Conférence mardi 10 mai 2016

    Terrorisme, antiterrorisme 

    évolutions et perspectives

    par Xavier Raufer
    criminologue, essayiste, auteur de Cyber-criminologie (CNRS éditions, 2015)

    Rendez-vous à partir de 19h00 - Conférence à 19h30 précises
    Participation aux frais : 10 euros -  Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen
    3, rue de la Trinité  75009 Paris  Métro: La Trinité, Saint-Lazare

    Renseignements : Politique magazine, 1 rue de Courcelles 75008 Paris - Tél. 01 42 57 43 22

  • Le renouveau français

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    On peut voir les images presque tous les jours sur les chaînes d’information : Paris, Lille, Nantes, Rennes (pour ne citer que les villes les plus représentatives) sont secouées par de véritables émeutes au cours desquelles des bandes se réclamant ouvertement de l’ultra-gauche européenne cassent tout ce qui peut l’être et s’en prennent aux forces de l’ordre avec une rare agressivité, au point que près de trois cents policiers et gendarmes ont été blessés depuis deux mois. Et ce en plein état d’urgence ! M. Delage, secrétaire général du syndicat Alliance, s’étonne : « Il y a des schémas d'assignation à résidence pendant l'état d'urgence. Des individus sont connus, fichés par les services de renseignement, ils pourraient être interpellés à titre préventif et assignés à résidence. » (Europe 1, 4 mai). Oui, mais ce n’est pas fait. Incompétence ou complicité ?

    Ce n’est qu’un exemple mais il vient après tellement d’autres du même ordre… Du coup, les propos du Premier secrétaire du Parti socialiste semblent totalement sans rapport avec la réalité de notre quotidien. On savait M. Cambadélis bon petit soldat du hollandisme, on sait maintenant qu’il ne manque pas d’aplomb : n’a-t-il pas eu en effet le culot de parler de « redressement national » et de « renouveau français » à propos du bilan de M. Hollande (siège du P.S., 2 mai) ? Certes, ce dernier avait donné le ton avec son désormais célèbre « ça va mieux » (France 2, 14 avril), dont le seul mérite aura été de nous épargner l’insupportable « c’est moins pire » que l’on entend chaque jour sur les ondes. Et, devant un parterre tout socialiste (colloque « La gauche et le pouvoir », 3 mai), le président, se prenant alternativement pour Léon Blum et François Mitterrand, a de nouveau fait preuve d’une grande autosatisfaction.

    La France va donc mieux ? Peut-être - ce n’est même pas sûr - le croiront certains de ceux (jeunes, enseignants, agriculteurs, fonctionnaires, ménages modestes) à qui s’adresse sa gabegie électoraliste sous forme d’enveloppes budgétaires accordées ou simplement envisagées. M. Zemmour , lui, n’est pas dupe, qui ironise : «  Il se pare du chapeau mou et de l’écharpe rouge de Léon Blum, et reprend son imitation pour fin de banquet de François Mitterrand, avec ses intonations de voix rauque pour les envolées lyriques […] Hollande, c’est mini-Blum et mini-Mitterrand, mais il distribue le maximum ! » (RTL, 5 mai).

    Les Français, non plus, ne sont pas dupes. Ils ne pensent manifestement pas que le pays « va mieux » : ils « jugent sévèrement le bilan économique de François Hollande [81% d’opinions négatives], mais ne semblent pas plus convaincus par l'opposition de droite [F.N. compris], selon un sondage B.V.A. » (Le Point, 4 mai). Paradoxalement, voilà peut-être la bonne nouvelle. Le rejet, toujours plus fortement réitéré, des partis - aucun n’y échappe - et de leur politiciennerie érigée en politique montre que le temps est sans doute venu de tout (tout !) remettre à plat. Peut-être en sortirait-il alors un vrai « renouveau » pour le pays. Peut-être…  

  • Colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » (Clip-vidéo - photos) 

     

    Indéniable succès du colloque d'Action française « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » : autour de 600 participants. Et surtout de remarquables débats réunissant un impressionnant panel de personnalités diverses.

     

    ch3gjtbxaaehcdp.jpg

     

     

  • Grenoble, ce soir, lundi 9 mai, une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

     

    La décentralisation : levier pour détruire le jacobinisme ? Ou sabotage du « politique d’abord » ? 

    La décentralisation reconnaît la légitimité des corps sociaux, territoriaux ou professionnels. Elle est donc en opposition doctrinale avec les doctrines jacobine et rousseauiste. La décentralisation est la mise en œuvre de processus qui à la fois disloquent l’ordre jacobin et reconstruisent le pays réel … si tant est qu’on puisse construire sous un bombardement. Mais pour autant la décentralisation peut-elle constituer une stratégie crédible pour refonder l’ordre social ? Le pouvoir se prend-il par en haut ou par en bas ? On verra comment cette dualité, finalement inhérente à toute action politique, perdure. 

     

    CONTACT

    Centre Lesdiguières -  Le Buissert  38340 Pommiers-la-Placette

    centrelesdiguieres@laposte.net

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Action française • Paris ce 8 mai : Aujourd'hui Cortège traditionnel de Jeanne d'Arc

     

    Chaque année, depuis près d’un siècle, l’Action Française rend hommage à celle qui, a sauvé la France alors que tout semblait perdu.

    Les patriotes honoreront la Sainte de la Patrie, ce 8 mai, Fête nationale de Jeanne d’Arc et du patriotisme français, qui fut imposée à la République par les Camelots du roi en 1920.

    Nous serons nombreux ce 8 MAI 2016 à 10h place de l’Opéra - 75009 Paris.

     

    Bande-annonce

     

    Repris du site Action française

  • Cinéma • « Le Fils de Joseph »: une fable intemporelle pour moquer une modernité détestée

     

    par Vincent Roussel

    Sous le titre Famille élective, une critique de film que nous avons aimée. Un film où il s'agit aussi de moquer la modernité. [Causeur 30.04]

     

    Le Fils de Joseph d’Eugène Green tout comme ses précédents films (Toutes les nuits, Le Pont des arts, La Sapienza…) ne ressemble à rien de ce qui se fait actuellement. Et même si la référence semble désormais l’agacer, c’est Robert Bresson qu’il faudrait évoquer pour donner une petite idée de ce cinéma : composition rigoureuse des plans, diction « blanche » des comédiens, jeu antinaturaliste où tous les mots sont bien articulés et où les liaisons sont scrupuleusement respectées… Eludant toute psychologie, Green se concentre sur un découpage très élaboré de la mise en scène : goût pour la verticalité (ces monuments de Paris immémoriaux qui s’opposent aux contingences médiocres de notre modernité), travail très précis sur la lumière (une très belle scène où Marie et Joseph boivent un verre après une séance de cinéma et où Green accentue la lumière sur leurs visages, comme s’ils étaient transfigurés par la grâce), frontalité des échanges dans ses fameux champs/contrechamps face caméra et à 180°…

    On l’aura compris, le titre renvoie à la Bible et aux textes sacrés. Divisé en chapitres dont les titres accentuent cette dimension religieuse (« Le Sacrifice d’Abraham », « La Fuite en Egypte »…), le récit suit les pérégrinations de Vincent, un lycéen qui vit seul avec sa mère Marie (Natacha Régnier, radieuse et magnétique). Un jour, il découvre que son père qui l’a abandonné est un grand éditeur parisien. Après avoir tenté de l’égorger, il fait la connaissance de Joseph (Fabrizio Rongione), le frère de son père avec qui il va très bien s’entendre…

     

     

    Le film est donc l’histoire d’une famille recomposée mais qui se recompose non pas selon les désirs des parents mais selon ceux du fils. Au père biologique (Mathieu Amalric qui n’avait pas été aussi drôle et bon depuis très longtemps), Vincent substitue un père électif et symbolique.

    Ce récit mythique, intemporel, Eugène Green l’inscrit dans notre modernité qu’il abhorre. Avec un art prononcé pour le trait saillant, il filme un homme tenant son bébé en écharpe et portant un sac « Au bobo bio » ou un adolescent qui a décidé de monter sa propre entreprise sur Internet (« moderne, écologique ») en vendant son sperme.

    Si on s’amusait à pousser les correspondances dans les derniers retranchements de la logique, on pourrait dire que si le père symbolique de Vincent (Jésus) est Joseph, son vrai père devrait être Dieu. L’éditeur qu’incarne Amalric n’est évidemment pas Dieu mais le cinéaste raille avec beaucoup d’humour cet homme qui s’est fait Dieu et qui exerce son pouvoir dans le milieu de l’édition. La dimension satirique du Fils de Joseph est sans doute l’une des plus réussies. Avec beaucoup de verve, Eugène Green décrit avec justesse un cocktail mondain et littéraire où l’outrecuidance se dispute à la superficialité la plus extrême. Critique littéraire inculte (plaisir de revoir la grande Maria de Medeiros), culte de la « transgression », règne du paraître et de l’arrivisme : la satire du milieu fonctionne à merveille et s’avère réjouissante.

     

    Ce que recherche par là le cinéaste, c’est opposer une fois de plus les « modernes » qui se sont accaparés une certaine idée de l’art (ou plutôt, comme le disait Godard, de la « culture ») comme petite parcelle de pouvoir et ce que Green considère comme le véritable Art et qui élève : la musique baroque du XVIIème siècle, un poème chanté dans une église à la lumière des bougies…

    Pour être tout à fait franc, l’opposition est parfois un peu schématique entre la Sainte famille et les horribles bobos, entre les deux frères (qui incarnent le Bien et le Mal), entre une modernité vouée aux gémonies et la parabole mystique… Mais à cette petite réserve, la petite musique d’Eugène Green, le trait saillant du satiriste et la lumière qui se dégage des comédiens font du Fils de Joseph une expérience passionnante… 

    Le Fils de Joseph, d’Eugène Green avec Natacha Régnier, Mathieu Amalric, Victor Ezenfis, Fabrizio Rongione. En salle depuis le 20 avril.

    Vincent Roussel
    est cinéphile. Il tient le blog Le journal cinéma du docteur Orlof

  • Théâtre • Je l’appelais Monsieur Cocteau

     

    par Madeleine Gautier

     

    Je l’appelais Monsieur Cocteau, de Bérengère Dautun, d’après le roman de  Carole Weisweiller. Mise en scène Pascal Vitiello. Avec Bérengère Dautun et Guillaume Bienvenu

    Le livre de Carole Weisweiller adapté et interprété pour la scène  par Bérengère Dautun et Guillaume Bienvenu, ouvre une page enchantée sur la créativité foisonnante de Cocteau qui ne s’interdisait aucune discipline : peinture, littérature, cinéma, théâtre, dessin et dont les œuvres marquèrent le XXè siècle.   Une femme d’âge mûr se présente à nous, il s’agit  de Carole, fille de Francine Weisweiller amie et muse du poète. Au retour d’une soirée, portant son regard sur un objet réalisé par l’artiste, elle se rappelle son enfance et  celui  qui dit-elle:  «émiettait dans mon univers des parcelles de fêtes (…)  m’inventait des histoires que nous étions seuls à comprendre ».  Le souvenir des moments passés à la villa Santo Sospir avec le poète et sa mère Francine, lui laisse un parfum ineffable. A petits pas la narratrice nous guide comme on convie un ami, à  pénétrer  l’univers du « Prince des poètes » qui nous apparaît sous les traits de Guillaume Bienvenu, incarnant  la formidable énergie et révélant l’exigence esthétique extrême de ce funambule qui chercha toute sa vie une identité. La mise en scène  de Pascal Vitiello sobre et élégante, offre une belle partition aux deux comédiens, conteurs passionnés de ce  génie qui mérite amplement d’être (re)découvert. 

    Studio Hébertot, 78 Bis Boulevard des Batignolles, 75017 Paris (Location : 01 42 93 13 04)

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Aujourd'hui 14 h : En direct le colloque « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » sur Lafautearousseau

     

    Mais également :

    Pierre de Meuse  Reynald Secher   Pierre Muller  Benoît Dakin  Vincent Coussedière  Roland Hureaux   Geoffroy Lejeune  Dominique Jamet  Jean-Philippe Chauvin  Antoine de Crémiers   François Marcilhac 

     

    En direct de 14 à 19 h 

    Rencontre entre royalistes et républicains ayant en commun leur attachement à la France.  

     

    Présentation, programme, plan d’accès, réservations... 

    Cliquez sur l'image ci-dessous pour accès au site de l'événement.

     
  • Politique magazine, numéro de mai : « Chrétiens d’Orient, encore un souffle »

     

    Découvrez le numéro de mai ! 

    Chrétiens d’Orient, encore un souffle

    Dossier

    Politique magazine a pu rencontrer les communautés chrétiennes de Syrie, éprouvées par cinq années de guerre. Nous avons recueilli les témoignages de personnalités civiles et religieuses, syriennes et françaises.

    Pour ceux qui n’ont pas fui le pays, berceau du christianisme, il faut maintenant tout reconstruire. 

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

    Une151.jpg

    Commander ce numéro

    ou s’abonner à Politique magazine

  • Nous ne sommes pas en Mai 68... [1]

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpg« Le mois de Mai s'annonce couvert », ironisait l'un de mes amis l'autre jeudi quand, au centre de Rennes, les fumées lacrymogènes grisaient l'horizon et faisaient tousser nos voisins, tandis que, devant ou à côté de nous, des lycéens et quelques étudiants s'amusaient à provoquer les forces de l'ordre en une sorte de carnaval plus qu'en une émeute organisée : il est vrai que nous étions en après-midi et loin du lieu des principaux affrontements du midi, ceux-là mêmes qui avaient coûté un œil à un étudiant en géographie... La violence n'était plus, à l'heure où nous arpentions les abords de l'esplanade Charles-de-Gaulle, qu'un vague souvenir et les vitriers étaient déjà à pied d’œuvre alors même que les manifestants mimaient encore cette révolution dont ils n'ont pas, en définitive et pour la grande majorité d'entre eux, une idée claire, voire pas d'idée du tout... « C'est une révolte ? Non, sire, c'est un chahut », pouvait-on murmurer au milieu des clameurs juvéniles rennaises... 

    Comprenez-moi bien : je ne minimise pas ce qui est en train de se passer à travers le pays et principalement dans quelques grands centres urbains et universitaires, mais j'essaye d'en saisir tous les aspects pour mieux le comprendre et, éventuellement, en tirer profit, intellectuellement ou politiquement (ou les deux à la fois). 

    La contestation contre la loi de Mme El Khomry n'est qu'un révélateur ou un symptôme, nullement, à l'heure qu'il est et sous réserve de l'avenir, une révolution : cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas de (bonnes et mauvaises) raisons aux événements en cours, et que certaines réflexions échangées lors des débats ou des « Nuit debout » ne méritent aucune attention. Mais la confusion qui règne désormais place de la République (tout un symbole !) et dans les rues du pays ne profite guère à la réflexion et au débat... 

    Et pourtant ! Il y aurait tant à dire sur la situation de notre pays, sur l'état du monde, sur la corruption des paysages et de l'environnement, sur ce consommatorisme et ce globalitarisme qui se parent des noms de « société de consommation » et de « mondialisation » ; il y aurait tant à dénoncer et tant à proposer, tant à détruire et tant à refonder, tant à dire et à écrire... 

    Nous ne sommes pas en Mai 68, et je ne sais pas vraiment s'il faut s'en féliciter ou s'en plaindre : d'ailleurs, Mai 68 fût, il faut le dire, une belle occasion manquée et son bilan, tiré de façon magistrale par Jean-Pierre Le Goff dans « Mai 68. L'héritage impossible », n'est guère brillant... Pourtant, « tout était possible », avec les risques du pire et les espérances du meilleur (comme le signalèrent alors les monarchistes Pierre Debray et Gérard Leclerc, mais aussi Maurice Clavel...), et cette période me rappelle la formule du comte de Chambord à propos de l'année 1789, à la fois implicitement dénonciatrice de ce sur quoi elle avait débouché et nostalgique de ce qu'elle aurait pu être et donner : « Avec vous, et quand vous voudrez, nous reprendrons le grand mouvement de 1789 »... Une formule que le royaliste Bernanos ne cessait de rappeler lui-même en fidèle de la légitimité royale incarnée par le comte de Paris, lui-même soucieux de renouer ce fil de la continuité française jadis tranché... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Maurice Barrès : Quand nous allons célébrer la Fête Nationale de Jeanne d'Arc ...

     Ignacio Zuloaga, Portrait de Maurice Barrès devant Tolède, 1913

     

    prev66.jpg« Il n'y a pas un Français, quelle que soit son opinion religieuse, politique ou philosophique, dont Jeanne d Arc ne satisfasse les vénérations profondes. Chacun de nous peut personnifier en elle son idéal. Etes-vous catholique ? C'est une martyre et une sainte, que l'Eglise vient de mettre sur les autels. Etes-vous royaliste ? C'est l'héroïne qui a fait consacrer le fils de Saint Louis par le sacrement gallican de Reims. Rejetez-vous le surnaturel ? Jamais personne ne fut aussi réaliste que cette mystique ; elle est pratique, frondeuse et goguenarde, comme le soldat de toutes nos épopées... Pour les républicains, c'est l'enfant du peuple qui dépasse en magnanimité toutes les grandeurs établies. [...] Enfin les socialistes ne peuvent oublier qu'elle disait : "J'ai été envoyée pour la consolation des pauvres et des malheureux. "Ainsi tous les partis peuvent réclamer Jeanne d'Arc. Mais elle les dépasse tous. Nul ne peut la confisquer. C'est autour de sa bannière que peut s'accomplir aujourd'hui, comme il y a cinq siècles, le miracle de la réconciliation nationale. »  • 

     

    Maurice Barrès

    le 14 avril 1920