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  • Frédéric Pons • Avion russe abattu : « une nouvelle provocation de la Turquie »

    Recep Tayyip Erdoğan, le président turc, s'oppose à l'intervention des Russes en Syrie. AFP

     

    Après l'attaque de la Turquie qui a abattu un avion militaire russe, Frédéric Pons, rédacteur en chef Monde à Valeurs Actuelles, décrypte les enjeux de cette provocation. Son analyse nous semble rejoindre le propos d'Aymeric Chauprade.   

  • Alain de Benoist : « La paix est une chose fragile, et ne sera jamais l’état naturel d’une société… »

     

    Un entretien, sur Boulevard Voltaire, où, une fois encore, Alain de Benoist rappelle une vérité élémentaire ...

    Il y note que la guerre est une constante de l'Histoire, qu'elle n'est naturellement pas abolie parce qu'il est impossible d'en faire disparaître les causes; qu'enfin - ce que Maurras expliquait déjà en termes presque identiques - « l’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un "État mondial", les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. »   LFAR  

     

    1530443371.jpg« Cette fois, c’est la guerre », titrait Le Parisien au lendemain des attentats du 13 novembre. « Nous sommes en guerre », a, lui aussi, déclaré Manuel Valls. C’est votre avis ?

    Bien sûr. Mais pourquoi le dire si c’est évident ? Toute la question est là : nous sommes en guerre, mais beaucoup de Français ne le comprennent pas. Aux attentats du 13 novembre qui, à la différence de ceux de janvier dernier, ne visaient personne en particulier, mais tout le monde indistinctement, ils répondent en des termes convenus qui ressortissent principalement au registre humanitaire (« tristesse, horreur »), lacrymal (« ayons une pensée pour les victimes ») et maternel (« protégez-nous des méchants »). Ils observent des minutes de silence et allument des bougies comme ils le feraient à l’occasion d’une tuerie perpétrée par un fou dans une école, d’une catastrophe aérienne ou d’un tremblement de terre meurtrier. Ils proclament « même pas peur », quitte à détaler comme des lapins à la moindre fausse alerte. Peur, insécurité, psychose. En fin de compte, les attentats se ramènent à un déchaînement de violence incompréhensible dont sont responsables « ceux qui aiment la mort » et dont sont les victimes « ceux qui aiment la vie ». Ce vocabulaire, cette attitude, ces réactions ne sont pas ceux de gens qui ont compris ce qu’est la guerre. Les attentats ont frappé des hommes et des femmes qui n’avaient pas le sentiment d’être en guerre ou d’en vivre une.

    Il n’est jusqu’au terme de « kamikazes » qu’on voit maintenant employé partout, alors qu’il est totalement inapproprié. Les pilotes kamikazes (« vent divin ») étaient des soldats japonais qui sacrifiaient leur vie en allant frapper des objectifs militaires, pas des fanatiques qui allaient se faire exploser pour tuer des civils !

    Comment expliquer cette incompréhension ?

    D’abord parce que cette guerre est d’un genre particulier, puisqu’elle combine guerre conventionnelle sur le terrain et terrorisme, et que l’ennemi se recrute en partie chez nous. Ensuite, parce qu’on n’a jamais vraiment expliqué aux Français pourquoi nous avons choisi de nous y engager. Devions-nous prendre part aux côtés des Américains au conflit qui, à l’heure actuelle, oppose les sunnites et les chiites ? Et pourquoi nous acharnons-nous à refuser toute collaboration avec la Syrie et l’Iran, qui combattent Daech les armes à la main, tout en continuant à faire la cour aux dictatures pétrolières du Golfe, qui soutiennent directement ou indirectement les djihadistes ? Un tel manque de clarté ne favorise pas la compréhension.

    La vraie raison, cependant, est ailleurs. En dehors des guerres liées à la décolonisation (Indochine, Algérie), la France est en paix depuis 70 ans. Cela veut dire, non seulement que les jeunes générations n’ont jamais connu la guerre, mais – cas unique depuis des siècles – que leurs parents ne l’ont pas connue non plus. Dans l’imaginaire collectif de la majorité des Européens, la guerre, c’est fini. Ou plus exactement, c’est fini chez nous.

    En dépit des événements qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie, et de ce qui se passe actuellement en Ukraine, ils ont le sentiment qu’en Europe, la guerre est devenue impossible. Ils s’imaginent que la construction européenne a créé un état de paix qui ne peut que durer (en réalité, c’est l’inverse : l’Europe n’a pas empêché la guerre, c’est la fin de la guerre qui a permis de créer l’Europe). Bien sûr, ils savent que l’armée française poursuit des « opérations » dans certains pays, comme le Mali, mais tout cela leur apparaît comme quelque chose qui ne les concerne pas, d’autant que les théâtres d’opérations sont lointains.

    C’est aussi la raison pour laquelle ils parlent de « scènes d’apocalypse » pour désigner des attentats qui ont fait 130 morts. Quels mots emploieraient-ils pour désigner ces périodes de la Première Guerre mondiale où les combats faisaient plus de 20.000 morts par jour ? Il leur reste à apprendre que la paix est une chose fragile, et qu’elle ne sera jamais l’état naturel d’une société. Y compris en Europe.

    Le vieux rêve de « faire disparaître la guerre » n’en reste pas moins présent dans les esprits… même s’il n’y a jamais eu autant de guerres dans le monde que depuis que la guerre a été officiellement abolie !

    Surtout dans l’esprit des pacifistes qui veulent « faire la guerre à la guerre », sans même s’apercevoir du caractère contradictoire de ce slogan. Mais le pacifisme n’est pas la paix, c’est même le contraire. Lorsqu’en 1795, Emmanuel Kant publie son Projet de paix perpétuelle, qui s’inscrit dans le sillage de l’abbé de Saint-Pierre (Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe, 1712-1713), il se contente de faire de la « paix perpétuelle » une exigence de la raison pratique : « La raison moralement pratique énonce en nous son veto irrévocable : il ne doit pas y avoir de guerre. » On voit par là qu’il s’agit d’un vœu pieux, car s’il était possible de réaliser en pratique ce qui ne peut relever que du domaine de la raison pure, la distinction entre l’empirique et le métaphysique n’aurait plus de raison d’être. Le projet kantien postule en réalité la domination du droit par la métaphysique et la morale, et l’affirmation de la souveraineté de la métaphysique sur la pratique.

    La paix ne se conçoit pas sans la guerre, et le contraire est également vrai. La guerre restera toujours une possibilité, parce qu’on ne pourra jamais faire disparaître ce qui la provoque, à savoir la diversité virtuellement antagoniste des aspirations et des valeurs, des intérêts et des projets. L’abolition de l’État-nation n’y changerait rien : au sein d’un « État mondial », les guerres étrangères seraient seulement remplacées par des guerres civiles. On ne fait pas disparaître un ennemi en se déclarant « pour la paix », mais en se montrant plus fort que lui. 

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    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier - Boulevard Voltaire

     

  • Chevènement : « Tout pays est toujours seul dans les grands moments de son histoire »

     

    Il y a aujourd'hui, cela nous semble évident, toute une école française de diplomatie et géopolitique réalistes - école dite de Realpolitik - qui s'oppose courageusement et intelligemment aux politiques utopiques en même temps qu'erratiques des gouvernements occidentaux. Politiques menées depuis de trop longues années. Par la France, tout particulièrement. De cette école de Realpolitik, Jean-Pierre Chevènement est incontestablement, avec Hubert Védrine, l'un des représentants les plus qualifiés. Les puristes nous objecteront - comme si nous les ignorions - les idées, les sujets, les domaines où nous ne pouvons l'approuver. Nous en sommes d'accord. Il n'empêche que dans ce monde de dangers extrêmes où l'Histoire est décidément de retour, sur tout ce qui touche à notre défense, notre sécurité, notre diplomatie, nous serions rassurés pour la France si les propositions de Jean-Pierre Chevènement se trouvaient adoptées et appliquées par les gouvernants français. Nous payons aujourd'hui leurs erreurs au prix fort. Il serait temps de s'en apercevoir. 

    Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Léa Salamé, lundi dernier (23.11), à 7h50, sur France Inter. Nous croyons utile et intéressant d'écouter ou réécouter ce qu'il y a déclaré. Les positions qu'il a définies, les propositions qu'il a faites, vont à l'évidence dans le sens des intérêts vitaux de notre pays. On les retrouvera dans la vidéo qui suit. LFAR            

     

    « Quand on casse un Etat comme en Irak, on récolte Al Qaida »

     

  • En lisant Philippe de Villiers

     

    par Hilaire de Crémiers

    Dans Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu, Philippe de Villiers exprime tout son dégoût d’un système corrompu et corrupteur. Mais, au-delà du réquisitoire, se dégage un discours de politique empirique.

     

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgUn livre vient de paraître dont la pertinence politique est aujourd’hui d’une absolue évidence. Accessible à tous. Le moment est venu de dire ce que j’ai vu (Albin Michel) de Philippe de Villiers éclaire de l’intérieur le drame français. Comment se fait-il que la France, l’un des pays les plus puissants au monde, soit arrivé à ce point de décrépitude en quelques décennies ?

    Philippe de Villiers, sans faire de théorie, en expose les causes, en livrant le récit – haut en couleurs, il est vrai – de ce qu’il a vécu. Son expérience personnelle d’homme politique suffit, mais d’un homme politique qui a l’innocence de croire à ce qu’il dit et l’intelligence de donner du sens à ce qu’il fait. Apparemment, c’est extrêmement rare. Incompatible, en tout cas, avec le système en vigueur.

    « L’emburenage » politicien

     La classe politique française dans son ensemble – il y a toujours des exceptions – a renoncé à la France. Ceux qui vivent de la politique, en faisant allégeance au régime tel qu’il est, se privent de la liberté première d’être tout simplement français. Consciemment, inconsciemment, c’est ainsi. Des théories absconses dont leurs esprits inconsistants se satisfont et qui fixent tous leurs comportements intellectuels et politiques en les orientant sur on ne sait quel sens de l’histoire, leur ont fait perdre tout sens de la France.

    De Giscard à Hollande, en passant par Mitterrand, Chirac et Sarkozy, c’est manifestement la même fausse logique qui les a tous entraînés à mépriser concrètement la France pour ne prendre en considération que des évolutions générales, dites « modernes », dont le monde, d’après cette théorie simpliste, serait porteur : une sorte d’hégélianisme et de marxisme à la mode libérale et capitaliste, un « sous-Ricardo » indéfiniment revu et corrigé, au gré des circonstances, par les économistes et les penseurs à la mode, leur tient lieu de pensée.

    Rien de français dans ce ragoût idéaliste et matérialiste, les deux à la fois, composé fondamentalement de salmigondis anglo-saxons et germaniques. Mais y- a-t-il encore une pensée française ? Est-il seulement permis de penser français? Les quelques journalistes et intellectuels français, même venus de la gauche, qui commencent à se rendre compte de cet effroyable esclavage de la pensée, s’insurgent à juste titre. Est-ce là l’aboutissement de la République ?

    Eh bien, telle qu’elle fonctionne, oui ! Les vertus dont ils pensaient créditer le régime, n’étaient, en effet, qu’à mettre au crédit de la France. Les politiciens ont toujours vécu de cette ambiguïté : la France vraie, la République de principe, le régime sordide dont ils vivent. La France vivait et vit encore avec ses familles, ses soldats, ses industriels, ses commerçants, ses artisans, ses agriculteurs, ses professeurs et instituteurs, ses magistrats, ses gens de justice, ses ingénieurs, ses ouvriers, ses patrons…

    Cette réalité ne demande qu’à vivre, à prospérer et à se perpétuer dans ses hautes traditions qui savent, d’ailleurs, par elles-mêmes , parfaitement se renouveler ; mais, là-dessus, se hausse un monde politicien qui n’est, dans sa combinaison partisane, qu’une super structure inutile et qui vit sur la « bête ». Seuls ceux qui sont en charge d ’intérêts collectifs réels peuvent appréhender ce qu’est réellement la politique. Mais les professionnels de la politicaillerie – généralement des nantis intouchables de la fonction publique –, sont en réalité des monstres.

    Des forcenés qui ne vivent que pour satisfaire leurs ambitions. Voilà l’origine du malaise des Français, de la société française, jusque et y compris dans sa vie morale et artistique. Ça commence à se dire et à se savoir, tant mieux ! Il suffit de lire Villiers. L ’affaire des colonnes de Buren est de ce point de vue emblématique. De gauche , de droite, ces gens-là nous « emburenneront » jusqu’au cou !

    À voir par exemple, le sort réservé chez nous à un Maurice Allais, l’économiste – prix Nobel – qui a tout prévu de ce qui allait se passer, il apparaît à l’évidence qu’une réflexion française, propre à la France et, par ailleurs, bénéfique pour les nations, ne saurait même être envisagée par la dogmatique dite « républicaine » qui impose aujourd’hui ses articles de foi et son système d’inquisition.

    Cette dogmatique qui ose se dire « française », est totalement aliénée, dépendante de quatre ou cinq lieux communs qui bêtifient les esprits, privent les Français de toute vraie liberté et les livre aux forces ennemies, sur notre territoire même, à l’islamisme singulièrement, au mondialisme financier pareillement.

    Entrer en dissidence

    Une telle pensée, totalitaire à l’intérieur, tout en faisant de la licence sa règle, est, par nature, sur l’extérieur, perméable à toutes les influences étrangères ; elle se laisse dicter ses principes de conduite par les grands cercles mondialistes – est-il besoin de les énumérer ? – et qui, comme par hasard, sont au service d’intérêts économiques énormes, multinationaux, transnationaux, qu’aucun scrupule n’embarrasse ; ils détruisent tout sous leurs rouleaux compresseurs : les peuples, les nations, les moeurs, les lois, les coutumes, les habitudes de vie, les civilisations. Transformer le monde en masses indifférenciées de consommateurs-producteurs, voilà le but. L’immigration de masse ne gêne pas les cosmopolites apatrides!

    Ainsi les dirigeants français, ont-ils tout cédé à une Europe technocratique qui ne leur appartient même plus, sauf à y faire une carrière personnelle juteuse, une Europe qui, d’ailleurs, ne s’appartient plus elle-même et qui s’apprête à se livrer entièrement aux États-Unis et, au-delà, à un vaste ensemble globalisé dont la loi ne sera plus que le profit, l’argent, Mammon : les riches, selon l’aphorisme ricardo-marxiste, devenant toujours plus riches, les pauvres toujours plus pauvres.

    Bien sûr, la théorie officielle vous explique doctement que, malgré tout, tout le monde s’enrichit ! En attendant, la France, elle, s’appauvrit. Le « fric », d’un côté, les lois « sociétales » de l’autre, tout ça marche ensemble ; et les financiers qui font marcher cette machine et dont le tartuffe d’Hollande est l’obligé, sont devenus nos maîtres. La France, un pays libre ? Allons, soyons sérieux! Et Bruxelles ? Villiers en fait le tableau : le « Bruxelles » officiel où les lobbies sont à la manoeuvre, avec, au coeur, « le fric » et « LGBT », toujours la même chose!

    Le « Bruxelles » officieux et secret dont il raconte une séance nocturne pour y avoir assisté de manière impromptue ; là, seul y est admis le gros argent mondialisé, avec ses sbires, ses profiteurs, ses maîtres patentés, ses doctes stratèges, tableau sinistre et pourtant d’une drôlerie criante de vérité! Le livre de Villiers est rempli d’anecdotes, toutes plus savoureuses les unes que les autres, tristes quant au fond, car il s’agit de la France, comiques quant aux personnes concernées, car elles sont ridicules dans leur suffisance insupportable.

    Le régime le veut ainsi : ce sont nos gouvernants ! Leur morgue dissimule mal leur vaniteuse vacuité. Mais voilà : ils ont appris des « trucs » pour gagner. Gagner des élections, gagner de l’argent, gagner des places, gagner des honneurs qu’ils s’attribuent entre eux. « Gagner et, après, on verra », telle est leur formule. Aucune noblesse d’âme, aucune élévation d’esprit, aucune vision historique, aucun sens du bien commun.

    Quelle galerie de portraits, quelle verve à la Daudet! Vouloir le bien dans un cadre pareil non seulement est impossible, mais ne fait que précipiter la catastrophe. Que les tenants d’un redressement national se le tiennent pour dit. C’est l’heure de la dissidence, prévient Villiers. Retenons ce mot de dissidence. De l’Est, elle doit passer à l’Ouest. 

    Directeur de Politique magazine

  • Pénitence post-attentats : le désir d’être coupable

     

    Peut-on se délivrer de ce penchant pervers ? C'est la question que pose Mathieu Bock-Côté

    Nous partageons l'intention de fond de ces réflexions. Etant précisé - Mathieu Bock-Côté en sera d'accord - que s'il est une culpabilité de l'Occident, c'est d'avoir nié son identité profonde, rejeté sa tradition, de n'être presque plus lui-même. De s'être en quelque sorte dissout, à tel point qu'il est aujourd'hui à reconstruire ou à refonder.  LFAR 

     

    Mathieu Bock-Coté.jpgC’est chaque fois la même chose: dès les premières explosions à Paris, les figures autorisées de la vie médiatique ont commencé leur sermon : surtout pas d’amalgame entre l’islam et l’islamisme !

    Alors qu’elles n’ont pour la plupart pas lu une ligne du Coran, elles ânonnent que l’islam est une religion de paix et que ce serait verser dans l’intolérance que d’oser nuancer cette affirmation.

    Les morts gisaient encore sur le plancher du Bataclan qu’elles en rajoutaient : ce que nous devons redouter, c’est moins de nouveaux attentats qu’une réaction « populiste ». On doit moins craindre les balles que la peur. Elles invitèrent nos sociétés à se garder de la tentation « islamophobe », qui consiste, on l’aura compris, à regarder l’islam autrement qu’avec des yeux de Chimène.

    La faute à la France ?

    Certains poussèrent même l’odieux jusqu’à mettre sur le même pied les « isla­mophobes » et les islamistes ou les « populistes » et les «t erroristes ». L’essentiel, c’est de créer une équivalence entre ceux qui attaquent et ceux qui se défendent pour se placer en surplomb, au nom d’un pacifisme moralisateur flattant leur sentiment d’être absolument vertueux.

    Les belles âmes ont continué : certes, on doit pleurer les morts et vomir les assassins, mais la France en particulier et l’Occident en général ne l’ont-ils pas un peu cherché ? N’ont-ils pas récolté ce qu’ils ont semé ? Qui sème la guerre et l’exploitation récolte le djihad. En gros, les morts sont moins les victimes des assassins de l’État islamique que de leur propre gouvernement.

    Dans le cas de la France, on l’accusera d’avoir créé les conditions du terrorisme en laissant en déshérence ses banlieues, même si depuis plusieurs décen­nies, elle engouffre des milliards pour les entretenir. Qu’importe aussi si ces banlieues pratiquent à son endroit une forme de séparatisme ethnoreligieux alimenté par des imams salafistes. Qu’importe la haine de la France.

    La culture de l’excuse écrase tout. S’il arrive aux belles âmes de reconnaître péniblement que nous sommes en guerre, ils la définissent à leur manière : c’est une guerre entre l’humanité et le terrorisme. Mais ce dernier, il ne faudra jamais le caractériser en l’associant à l’islamisme même s’il s’en réclame ouvertement et s’en veut le bras armé dans la conquête de l’Europe.

    On aimerait croire que ce discours, finalement, est minoritaire. Il l’est certainement chez le commun des mortels. On se fâche, un jour, de se faire accuser de mériter les baffes qu’on reçoit. Mais ce discours est dominant dans les médias. Il l’est encore plus dans les universités, surtout dans les départements qui prétendent réfléchir à la société. Or, une société pourrit par la tête.

    Non coupable !

    Qu’on se comprenne bien. Personne ne s’imagine que l’État islamique est le seul représentant de l’islam. Personne ne croit qu’un terroriste se cache derrière chaque musulman ou réfugié syrien. Et il va de soi que l’immense majorité des musulmans a été horrifiée par les attentats. Personne ne croit non plus que l’Occident soit sans faute ni reproche.

    Peut-on néanmoins en finir avec l’entreprise de culpabilisation des peuples occidentaux ? Peut-on se délivrer du désir pervers de se vouloir à tout prix coupable du mal qu’on subit ? Surtout, est-il possible, devant ceux qui n’en finissent plus de faire le procès de l’Occident, de répondre simplement : non coupable. 

    Le blog de Mathieu Bock-Côté.

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.

  • A l'intention de nos lecteurs que le sujet intéresse ...

     

    Il s'agit d'un mini-dossier historique et factuel pour savoir de quoi l'on parle précisément lorsqu'on évoque le prince Louis-Alphonse de Bourbon. Qu'on lui soit favorable ou défavorable, il faut admettre que l'on sait peu de choses sur ce prince qui vit à l'étranger, ne vient que rarement en France, dont on connaît peu la vie, la famille, les antécédents. Lafautearousseau a réuni un certain nombre de fiches, images et textes, à son propos. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez en prendre connaissance.   

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  • A l’épreuve des faits

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Il y a les faits. La plupart des terroristes impliqués directement dans les attentats du vendredi 13 sont nés en France, presque tous sont d’origine maghrébine, tous se réclament de l’islam. Cela ne signifie pas que l’islam est l’ennemi, cela signifie que l’ennemi provient de l’islam et, plus précisément sur notre sol, de ces « cités » où se concentre la majorité d’une population directement liée à l’immigration massive des dernières décennies. Certains ont encore du mal à l’admettre, comme M. Hamon qui ânonne son credo (« nous avons choisi de vivre ensemble », France Inter, mercredi 18), d’autres osent le parler vrai, comme M. Boutih : l’ennemi n’est pas « une bande d’illuminés imbéciles » mais est constitué de « forces très structurées »; « les cités » constituent les « bases arrière » de la radicalisation salafiste (France Inter, lundi 16). 

    M. Valls lui-même n’en finit pas de nous prédire le pire (« il peut y avoir aussi le risque d’armes chimiques ou bactériologiques », jeudi 19 devant l’Assemblée), posture dangereuse pour lui car on ne peut dès lors que lui reprocher de n’avoir pas pris certaines mesures après les attentats de janvier. Rappelez-vous : il nous disait déjà que nous étions en guerre… Mais M. Hollande et son gouvernement ont, à l’époque, préféré croire qu’ils pourraient éviter d’aller au-delà d’une simple opération de communication politicienne - laissant ainsi s’ébattre en toute quiétude les quelque douze mille sept cents terroristes potentiels fichés « S ». Or, les résultats immédiats et exceptionnels obtenus grâce à la déclaration de l’état d’urgence sont la preuve que, dans la situation actuelle, certaines dispositions de celui-ci devraient être maintenues de façon quasi permanente. En clair, que l’urgence devienne l’habitude, de façon à permettre aux forces de l’ordre d’intervenir comme à St Denis avec, n’ayons pas peur des mots, un permis de tuer les tueurs. Rien de ce qui va dans le sens d’une plus grande sécurité pour tous ne saurait être critiqué. 

    Evidemment, cela déplaît à la gauche dure : celle qui a des convictions (six voix, jeudi 19 à l’Assemblée, contre la prolongation de l’état d’urgence); celle qui rit à l’humour moisi de Charlie Hebdo mais s’offusque quand M. Zemmour se demande avec ironie s'il ne faudrait pas « bombarder Moleenbeck plutôt que Racca » (R.T.L., mardi 17). Quant à Mme Taubira, par ailleurs pleine de compréhension pour les petites frappes de banlieue qui pourrissent la vie de tant de Français(e)s, elle est bien obligée d’assumer… (France 5, mercredi 18). Pour l’instant, M. Hollande semble n’en avoir cure, lui qui dans un accès de lyrisme débridé lance au Congrès « La République détruira le terrorisme ». Voire ! Car, en n’osant même pas ce jour-là nommer lennemi, il a montré toutes ses limites. Se rend-il seulement compte que l’efficacité dont il semble faire preuve en ce moment (tant à l’intérieur qu’à l’extérieur) ne provient que des pouvoirs quasi monarchiques que lui confère la constitution gaullienne ? On peut en douter et se demander si, pour le malheur de ce pays, il n’est pas que l’ « insignifiant opportuniste » dénoncé par M. Houellebecq (Il Corriere della Sierra, jeudi 19). Auquel cas, le pire est effectivement devant nous. 

     

  • Une sage & juste maxime à l'usage des gouvernants ...

     

    Grande conférence de presse annuelle [20.11.2015]

  • Marseille : Quand de jeunes militants d'Action française montrent que la République a failli ...

     

    C'est en tout cas ce qu'ont voulu montrer les jeunes militants d'Action française Provence, en se rassemblant devant le Palais de Justice de Marseille, vendredi dernier, d'où ils ont diffusé le texte qu'on va lire. Texte publié, aussi, sur leur page Facebook. Bien-sûr, ce n'est pas d'aujourd'hui que la République a failli, fauté, et qu'elle met en danger le peuple français. Ce n'est pas d'aujourd'hui mais de toujours, à travers les deux derniers siècles. Mais les circonstances graves que nous traversons en sont un exemple de plus. Un exemple probant. LFAR   

     

    12243572_790512464392181_8547391742204518385_n.jpg« Nous, militants d’Action française, sommes ici rassemblés devant le palais de justice de Marseille en ce soir du 20 novembre 2015. Près d’une semaine jour pour jour après les attentats du 13 novembre, nous voulons dénoncer un certain nombre de dysfonctionnements et d’injustices. En effet, le président de la République et son gouvernement sont coupables des tueries abominables perpétrées sur notre territoire par les islamistes radiaux. Ils ont fait preuve de naïveté quant au danger terroriste qui nous menace en permanence. Avec mépris, ils ont laissé policiers, pompiers et secouristes aller au charbon tandis qu’ils étaient occupés à préparer leur discours de politiciens apeurés. Nous dénonçons avec la plus grande force l’incapacité de nos dirigeants et parlementaires à décider et voter des lois pour garantir la sécurité des Français. Leur manque de volonté politique a des conséquences aujourd’hui mortifères. Dès lors nous appelons les Français à tirer les leçons de ce chaos : D’abord en considérant l’Union européenne et sa politique de négation des frontières comme étant l’institution à l’origine de tous les dangers passés et futurs. Nous les exhortons à déconsidérer avec la plus grande force l’ensemble de la classe politique de droite et de gauche, qui décennies après décennies se rend coupable de la plus grande médiocrité et du plus grand laxisme face aux assassins. Nous vous demandons de sanctionner l’échec de la politique de François HOLLANDE qui continue jour après jour à faire venir en France des milliers de clandestins. Ces clandestins n’ont rien à faire dans notre pays, d’une part parce que nous ne pouvons rien pour eux en terme d’emploi et de logement mais aussi et surtout parce que derrière chacun d’eux se cache un terroriste potentiel. Alors Français, reprenez votre pouvoir de décision pour votre propre pays ! La république a fauté ! La république met en danger le peuple français ! La république nuit à la France ! Venez avec nous crier votre colère ! Reprenez votre Patrie et demandez la démission du gouvernement !  L’Action française Provence »  • 

     

  • Grenoble, c'est ce soir : une conférence du Centre Lesdiguières à ne pas rater

     

    De la famille « antérieure et plus nécessaire que l’Etat »(Aristote), clef du « capital humain » (Gary Becker) aux « familles incertaines» (Louis Roussel) de la « culture de mort ». 

    La conjugaison de divers courants idéologiques contraires aux valeurs portées par la famille (eugénisme, mouvement en faveur du contrôle des naissances, mouvement en faveur du droit à l’avortement, mouvement en faveur du droit à la mort, féminisme radical, préoccupation démographique et mentalité « anti-vie », revendications homosexuelles, « révolution sexuelle », existentialisme, utilitarianisme libertaire, idéologie de l’ «enfant parfait » et de l’ «homme technologique ») a résulté depuis déjà quelques décennies en un projet culturel et politique contre la famille, qui n’a fait que se renforcer au fil des années.  

    Ce mouvement né avec l’idéologie nazi, et qui a repris vie dans les institutions internationales créées au lendemain de la seconde guerre mondiale, a pu se développer sans grande résistance dans les sociétés libérales et sécularisées des pays les plus riches, avant d’apparaitre au grand jour dans la « révolution » libertaire des années 70.  

    Il n’a fait depuis que prendre toujours davantage sa place dans les mentalités, avec le passage des législations en faveur du divorce, de l’union libre, de la contraception et de l’avortement, et, aujourd’hui, du mariage homosexuel.  

    Chose curieuse, rien de sérieux n’a été fait, de la part des gouvernements pour arrêter la dégradation de l’institution familiale, alors que la famille est la colonne vertébrale de la transmission des valeurs, le lieu où se génère le capital humain de la société future, et que l’avenir de cette société – et de notre civilisation - dépend de la santé de la famille. Tout donne l’impression au contraire qu’on a favorisé de multiples façons cette dégradation, tel l’insensé coupant la branche sur laquelle il est assis…  •

    CONTACT

    centrelesdiguieres@laposte.net 

    Centre Lesdiguières - Le Buissert 38340 Pommiers-la-Placette

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Le prince Gaston de France vient d'avoir six ans ... Tous nos voeux !

     

    S.A.R. le prince Gaston Louis Antoine Marie d'Orléans, né le

     

  • LITTERATURE & SOCIETE • Attentats : Houellebecq accuse Hollande ... Chapeau !

     

    attentats-houellebecq-accuse-hollande.jpgC'est à l'Obs [Bibliobs] que nous laisserons le soin de rendre compte des récents - et bien-sûr importants - propos de Michel Houellebecq. Voici un article signé Marcelle Padovani ainsi introduit : « L'écrivain français a publié une tribune virulente dans le quotidien italien Corriere Della Sera ». Houllebecq y va fort, en effet. Son hostilité envers les hommes et l'idéologie du Régime est radicale. Toute la presse, de nombreux sites ont évoqué cette tribune. Beaucoup l'ont saluée. Nous aussi, sans hésitation ! LFAR

     

    Michel Houellebecq est aujourd’hui à la Une du « Corriere Della Sera ». Il n’est pas exactement un inconnu en Italie, son « Sottomissione », édité chez Bompiani, ayant dépassé les 200.000 exemplaires vendus.

    Il n’y va pas de main morte dans ce texte, qui évoque les attentats du 13 novembre, avec ce titre accrocheur: « J’accuse Hollande et je défends les Français. » Il y déclare:

    « Au lendemain des attentats du 7 Janvier, j’ai passé deux jours collé aux journaux télévisés, sans réussir à détacher mon regard. Au lendemain des attentats du 13 novembre, je ne me souviens pas d’avoir allumé mon téléviseur. »

    Il ajoute : « On s’habitue à tout, même aux attentats. » Puis l’écrivain égrène des souvenirs : les attentats de 1986 sont dus, dit-il, au « Hezbollah du Liban ». Il se souvient de « l’atmosphère qu’on respirait dans le métro », le silence, les regards chargés de méfiance, « au moins la première semaine ». Puis la normalité a repris le dessus, car « on s’habitue à tout », effectivement.

    « La France résistera, dit-il. Les Français sauront résister, sans devoir étaler un héroïsme exceptionnel, sans même avoir besoin d’un sursaut collectif d’orgueil national.» « Keep calm and carry on, sois calme et va de l’avant, poursuit Houellebecq. Oui, nous ferons ainsi (même si – hélas – nous n’avons pas un Churchill pour guider le pays).» L’écrivain juge que si les Français sont plutôt « dociles » et se laissent gouverner facilement, « cela ne veut pas dire que ce sont des imbéciles ». Leur défaut est un défaut de mémoire, d’où la nécessité de la leur rafraîchir.

    Alors commence la philippique houellebecquienne contre François Hollande, principal responsable de la situation actuelle à ses yeux :

    « Il est assez improbable que l’insignifiant opportuniste qui occupe le fauteuil de chef de l’Etat, de même que le débile mental qui accomplit les fonctions de Premier ministre, pour ne pas citer les ténors de l’opposition (LOL), se tirent honorablement de cette situation.»

    En quoi consistent leurs responsabilités ? Ainsi que celles de leurs prédécesseurs, d’ailleurs ? Avant tout elles résident dans le fait d’« avoir fait des coupes sombres dans les forces de police, jusqu’à les réduire à l’exaspération, en les rendant presqu’incapables d’accomplir leur tâche ». Et dans celui « d’avoir inculqué pendant des années l’idée que les frontières sont une absurdité dépassée, le symbole d’un nationalisme nauséabond », ainsi que d’avoir impliqué la France « dans des opérations absurdes et coûteuses, dont le principal résultat a été de plonger dans le chaos l’Irak puis la Libye », en attendant que la même chose se produise en Syrie.

    Certes, ajoute-t-il, on ne peut oublier que la deuxième intervention en Irak, une opération militaire « criminelle et de plus idiote » a été évitée grâce à « l’intervention historique de Dominique de Villepin ». Tout cela n’empêche pas une conclusion sévère : «Ces gouvernements ont échoué lamentablement, systématiquement, douloureusement dans leur mission fondamentale qui est de protéger la population française confiée à leur responsabilité. »

    Mais c’est alors que le texte de Houellebecq devient élégiaque et élogieux pour cette même population française qui, elle, « n’a échoué en rien ». Même s’il n’y a pas de référendum sur ce sujet, les sondages indiquent quelque chose de révélateur : 

    « La population française a toujours conservé sa confiance dans l’armée et dans les forces de l’ordre; elle a accueilli avec dédain les prédications de la ‘gauche morale’ (morale ?) sur l’accueil des réfugiés et des migrants et n’a jamais accepté qu’avec suspicion les aventures militaires étrangères dans lesquelles ses gouvernements l’ont entraînée.»

    Conclusion  sulfureuse : « Le discrédit qui frappe aujourd’hui l’ensemble de la classe politique est non seulement généralisé mais légitime. Et il me semble que la seule solution qui nous reste serait de nous diriger lentement vers l’unique forme de démocratie réelle, je veux dire la démocratie directe.» 

    Marcelle Padovani

     

  • CIVILISATION • Philippe de Villiers : « La barbarie va nous faire redécouvrir notre civilisation »

     

    Par Philippe De Villiers

    Dans une tribune donnée au Figaro, Philippe de Villiers réagit aux attentats du vendredi 13 novembre. Selon lui, de cette tragédie pourrait naître un sursaut salutaire. Nous n'avons rien à y ajouter. LFAR 

    Dans mon dernier livre [1], je l'avais écrit en toutes lettres: « Nous allons devoir affronter la guerre que nous ne voulons pas nommer. Et la classe politique va connaître le chaos. »

    Nous y sommes : la guerre est là. Et le chaos va suivre. Les fautes sont trop lourdes. L'imputation sera terrible. Comment les élites mondialisées pourraient-elles en effet s'exonérer de leur responsabilité devant l'histoire, d'avoir installé chez nous, depuis les années soixante-dix, une colonisation à rebours, préparant ainsi les prodromes d'une nouvelle guerre de religion inouïe depuis le XVIème siècle.

    Les gens qui se sont succédé au pouvoir depuis l'ère giscardienne et maastrichtienne ont failli. La France officielle qui a importé au cœur de notre pays, une autre nation, a vécu sur deux principes : un «espace sans frontière», au nom de l'hubris européen ; et une « société multiculturelle », au nom de l'idéologie mondialiste.

    On nous a expliqué, pendant vingt ans, que « les frontières étaient inutiles ». Aujourd'hui, il y a 5000 kalachnikovs qui, après un long voyage, dorment sagement dans les caves des « territoires perdus de la République ». Personne n'en a contrôlé l'entrée. On y trouvera bientôt des stocks de gaz sarin. Il y a aussi 3000 kamikazes - selon nos services de renseignement - qui vont et viennent sans souci pour aller chercher en Belgique ou en Syrie leurs ceintures explosives.

    Et voilà que soudain, on nous dit « On va fermer les frontières ». Il faut se pincer pour être sûr d'avoir bien entendu. Le salto arrière est impressionnant. Aucun mea culpa. La médiacaste éberluée s'extasie : « va pour les frontières ! Chapeau l'artiste ! ». Il faudra des années pour reconstituer une infrastructure douanière. Que de temps perdu !

    De la même manière, depuis vingt ans, au nom du multiculturalisme, on a voulu en finir avec la fameuse « assimilation » des étrangers. C'était un «concept désuet ». Il fallait « insérer », « intégrer ». Et on a désintégré et assimilé à  l'envers les petits Français de souche au mode de vie hallal.

    Ainsi a-t-on changé le visage de la France ! Dans certains quartiers, dans certaines villes, il suffit de descendre dans la rue : il y a des voiles partout. On a inscrit dans nos paysages, avec la « mixité sociale », la « politique de la ville », un damier communautaire.

    Les hommes politiques savent que, selon la loi de l'islam, l'humanité entière est destinée à se reconnaître musulmane, à se soumettre au Dieu du Coran. La bipartition du monde impose le Djihad: il y a le monde islamisé - le Dar El Islam - « la maison de la paix ». Et il y a le monde à islamiser - le Dar El Harb - « la maison de la guerre ». Pour les « jeunes Croyants », imprégnés de sourates, et ceinturés d'explosifs, qui ont frappé à Paris, depuis Molenbeek et la Syrie, la France doit être islamisée puisqu'elle fait partie du Dar El Harb.

    Il y a un autre mensonge qui vient d'expirer sous nos yeux dans le Paris ensanglanté : nos élites ont voulu nous faire croire que la « laïcité droit de l'hommiste » était une réponse suffisante - et même la seule réponse convenable - à la gangrène djihadiste. Or on voit bien ce qui se passe aujourd'hui : les laïcards font le vide et les islamistes le remplissent. Ils nous frappent parce qu'ils nous méprisent. Le nihilisme occidental, prenant congé d'une chrétienté flageolante, s'exprime comme une neutralisation religieuse de l'espace public.

    Il faut rendre le pays à ses fiertés. Et sortir aussi la France du protectorat américain où elle s'abîme. Nos élites sont veules. Elles obéissent à Washington où elles vont chercher consignes et argent de poche. A cause de l'Amérique, nous avons lâchement abandonné les Chrétiens d'Orient. Il faut un renversement d'alliance : sortir de l'OTAN et ouvrir un partenariat avec les Russes, faire la grande Europe de l'Atlantique à l'Oural, l'Europe des chrétientés charnelles.

    Quelle tristesse ! Le bain de sang, le grand deuil… Tant de larmes… Et puis la torpeur… l'incompréhension, parfois la prostration. Tant de gens qui ont cru à la fable du « vivre ensemble » et au slogan « L'islam, religion de paix », ainsi qu'à l'impératif catégorique à l'intention des islamo-sceptiques : « Pas de stigmatisation! Pas d'amalgame ! ».

    La France pleure. Nos cœurs saignent. Nous pleurons sur les Français et sur la France. Sur ce pauvre pays si cher, qui enterre les victimes d'une religion de conquête et que nos politiciens n'ont pas su protéger, par lâcheté, par inconséquence et par une détestation hystérique de la France chrétienne. Au surlendemain des attentats [2], le président des maires de France, M. Baroin, a demandé qu'on expulse de l'espace public les crèches de Noël. Et pourtant, dans les noirceurs de cette tragédie, s'est allumée une petite lumière. Bientôt émergera le carré de la dissidence. Un jour viendra - peut-être un jour prochain - où des milliers de mains vont se tendre les unes vers les autres. Des mains qui ne se connaissent pas. Fragiles, hésitantes. Celles des jeunes branchés du vendredi soir, agressés les premiers et dont la colère les portera vers la vérité. Leurs parents soixante-huitards leur avaient dit : « il n'y aura plus jamais de guerre ». Maintenant, ils savent. Un peu plus loin, il y a d'autres jeunes, qui vivent tapis dans les banlieues et qu'on appelle les « petits blancs ». Ceux-là n'en peuvent plus de baisser la tête et de longer les murs. Ils regardent aujourd'hui les terrasses ensanglantées, ils se sentent frères de détresse sinon de mode de vie avec les morts du Bataclan. Eux aussi vont se redresser en criant: « On est chez nous ! ».

    Et puis il y a tous ces jeunes veilleurs de la Manif Pour Tous qui ont passé quelques nuits au poste et ont compris que la gent politicienne les avait manipulés. Ils savent que notre civilisation est mortelle. Ils sont entrés en dissidence, dans la grande catacombe. Enfin, il a les jeunes ruraux, qui se sentent abandonnés par la fameuse « politique de la Ville » et qui voient arriver dans les campagnes le flot des migrants où se glissent quelques terroristes syriens.

    Toutes ces jeunesses vont se lever et opérer leur jonction. Ils porteront des lucioles, comme celles qu'ils ont déposées dans les rues de Paris. Ils les brandiront au nom de l'Âme Française. Toutes ces petites Marseillaises qui viennent de partout signalent déjà ces fiertés bourgeonnantes. Les événements en auront fait - eux, les fils de consommateurs compulsifs - des combattants instinctifs de notre identité patrimoniale.

    Alors, peut-être qu'avec le recul, dans quelques années, on pensera : ce premier acte de guerre des islamistes à Paris, qui a semé la terreur et la panique, ce fut en fait la première faute stratégique du Califat. Car il a réveillé les Français - les jeunesses françaises -. et les a arrachés à leurs somnolences et crédulités.

    Avec les prochains attentats, hélas prévisibles, nous allons connaître le point de retournement. La France est en dormition mais elle n'est pas morte. La barbarie va nous faire redécouvrir notre civilisation. Les yeux vont s'ouvrir. Et peut-être aussi les âmes. 

    Philippe De Villiers