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  • SOCIETE • Denis Tillinac : L’envolée du Puy du Fou

    Philippe de Villiers au Puy du Fou. Les Russes s'intéressent de près à l'expérience...Photo © AFP 

    Preuve que le réenracinement est un besoin mondial, la “merveille” vendéenne s’exporte dans le monde entier. Et la Révolution n'en sort pas grandie. C'est ce que dit Tillinac qui voit dans l'aventure du Puy du fou un esprit de révolte et un espoir de relève. Relève du politique, hors du Système. Et d'une France réenracinée.  

    2594939590.jpgIl existe en France un château en ruine à la Walter Scott où l’on se dépayse tout en renouant avec sa patrie intime : le Puy du Fou. Deux millions de visiteurs s’y sont rendus cette année. C’est dans le bocage vendéen, loin de ma Corrèze où jadis un stagiaire de l’Ena à la préfecture, haut sur pattes, précédé d’un nez important, forçait la sympathie par sa jovialité et sa faconde : Philippe de Villiers. Il avait de l’allure, et de l’allant. Chirac qui régnait alors sur nos arpents lui prophétisait une carrière politique reluisante. Par le fait, il lui ouvrit les portes de son gouvernement.

    Mais on ne met pas une muselière à un loup : à peine intronisé dans le sérail, Villiers s’y sentit piégé et à l’étroit. Sa verve tourna à l’ironie la plus mordante ; il tirait à vue, et visait juste. Jugeant la classe politique peu vertébrée et insipide au possible, il le lui fit savoir en mots d’esprit colportés par une noria médiatique malveillante. Elle s’en offusqua. Vade retro, suppôt réac de la chouannerie ! Il se replia en Vendée où longtemps il régna en tsar autocrate, à la satisfaction des autochtones. Nul n’aura autant marqué son terroir — et le sien n’est pas ordinaire, il a subi dans sa chair les effets du premier génocide idéologique.

    Le mot “génocide” gêne aux entournures les historiens marxisants dans la lignée de Mathiez, Soboul et Lefebvre, mais les faits sont avérés : la Convention a bel et bien conçu l’extermination du peuple vendéen en rébellion spontanée contre un projet ouvertement totalitaire. Un historial implanté par Villiers en témoigne, et, par la grâce de Furet, le tabou a du plomb dans l’aile ; les Français commencent à savoir de quoi la Révolution se rendit coupable. Pour mieux enfoncer le clou mémoriel, Villiers a même invité le grand Soljenitsyne : il était bien placé pour percevoir le fil reliant Robespierre à Lénine et Brejnev.

    Mais avant de devenir député et président du conseil général de la Vendée, avant même d’entrer au gouvernement, Villiers avait démissionné de la fonction publique pour ne pas servir un gouvernement comprenant des ministres… communistes. Dans la foulée de ce choix audacieux mais cohérent, il créa ex nihilo le Puy du Fou sans faire les poches des contribuables. Entrepreneur et scénariste de son propre rêve, il a conçu autour des ruines un spectacle dont les acteurs étaient et sont encore des bénévoles du cru. Au fil des années, ce spectacle s’est étayé, les visiteurs ont afflué et, trente-huit ans après les débuts artisanaux, la Cinéscénie a été consacrée au plan mondial.

    J’ assistais l’autre samedi à la dernière représentation de l’année ; c’est une cavalcade grandiose dans une histoire de France tantôt tragique, tantôt aimablement champêtre avec des tableaux vivants qui évoquent les fêtes de Breughel. Par la même occasion, j’ai parcouru le parc d’attractions — « parc d’enracinement », dit Villiers à juste titre — pour y découvrir les innovations, notamment les Amoureux de Verdun, évocation poignante de la vie des poilus dans une tranchée, mais aussi un abrégé saisissant de l’invasion puis de la christianisation des Vikings.

    Voilà notre imagerie historique, égrenée en scènes qui emballent les enfants et leurs parents. Voilà la belle saga des “Puyfolais” — 35 000 bénévoles depuis le début de cette aventure collective, 1 500 acteurs de la Cinéscénie, famille soudée par la fierté d’avoir sorti de l’oubli la mémoire de sa patrie vendéenne, et de la nôtre. Voilà le grand oeuvre de ce grand gosse désormais sexagénaire, Villiers, dont le fils Nicolas a pris les commandes. Lui, Philippe, écrit de nouveaux scénarios. Telle est la renommée du Puy du Fou que plusieurs chefs d’État veulent le leur. Poutine, entre autres. Il a compris le besoin de ressourcement de son peuple par les temps mondialistes qui courent, et quoi de plus instructif qu’un beau spectacle en relais des manuels d’histoire. Aux visiteurs du site, Villiers réserve une surprise importante pour l’année prochaine ; son imagination n’a pas de limites et son activisme politique, inopérant à l’intérieur du système, a trouvé son mode d’emploi approprié. Car le Puy du Fou, enfanté par un rêve et nourri par l’esprit de révolte, relève du politique au sens le plus noble du terme. 

    Denis Tillinac Valeurs actuelles 

     

  • Politique & Religion • La leçon politique du pape

     

    par François Reloujac

    Le 24 septembre, le pape François a rencontré les élus du Congrès américain. Les médias ont d’une part souligné qu’il s’était adressé aux représentants du peuple américain (exclusivement ?) et d’autre part insisté sur certains points particuliers comme la peine de mort, l’écologie ou la lutte contre la pauvreté. Nul n’a oublié de dire qu’il avait cité Martin Luther King mais bien peu ont déclaré qu’il avait aussi cité Thomas Merton. Il est vrai que le monde connaît le pasteur baptiste noir américain, mais qui a réellement entendu parler du moine cistercien ?

    Ceci étant, en en restant là, c’est un message terriblement tronqué que les médias nous ont présenté. Certes, le pape, en bon jésuite, part toujours des situations concrètes et s’élève à partir d’elles à une dimension beaucoup plus générale qu’il ne faut pas occulter sous peine de passer à côté de l’essentiel. La leçon du pape a une portée beaucoup plus universelle et il faut une certaine myopie intellectuelle pour considérer, par exemple, que l’appel aux « membres du Congrès » ne concernerait qu’eux et n’intéresserait pas les Parlementaires des autres pays.

    En fait, le pape a donné deux leçons principales à tous les Parlementaires du monde, à travers les Représentants du Congrès américain, avant de prononcer quelques aphorismes dont il a le secret.

    La nature du travail parlementaire

    Le pape a donc dit aux Représentants du Congrès américain que la responsabilité de tout Parlementaire est de permettre à son pays, à travers son activité législative, « de prospérer en tant que nation ». En tant que représentants du peuple, en tant que visage de ce peuple, tous les Parlementaires sont appelés à « défendre et préserver la dignité » de leurs concitoyens, « dans la recherche inlassable et exigeante du bien commun, car c’est le principal objectif de toute politique ». En système démocratique, ce n’est pas quelque chose de facultatif ni qui relève de la seule fantaisie de chacun car, « l’activité législative est toujours fondée sur la protection du peuple. C’est à cela que vous avez été invités, appelés et convoqués par ceux qui vous ont élus ». Il s’agit d’une véritable mission dont le modèle est donné dans la Bible en la personne de Moïse : « D’une part, le patriarche et législateur du peuple d’Israël symbolise le besoin des peuples de maintenir vivant leur sens d’unité au moyen d’une juste législation. D’autre part, la figure de Moïse nous conduit directement à Dieu et ainsi à la dignité transcendante de l’être humain ». C’est pourquoi, le pape demande aux Parlementaires de calquer leur démarche sur celle de Moïse : « vous êtes chargés de protéger, à travers la loi, l’image et la ressemblance de Dieu façonnées en chaque visage humain ».

    La méthode du travail parlementaire

    Faisant semblant de s’adresser ensuite, au peuple tout entier à travers leurs représentants, le pape, en fait, donne ce que l’on pourrait appeler une leçon de méthodologie. Les parlementaires sont ainsi appelés à ne pas voir dans les hommes et les femmes « qui s’efforcent chaque jour d’accomplir un honnête travail » des personnes qui seraient « simplement concernées par le paiement de leurs impôts ». Ces personnes sont en fait les forces vives de la nation, celles qui « individuellement, de façon discrète, soutiennent la vie de la société ». Ce sont elles qui sont à la base de toutes les actions de solidarité que les parlementaires sont donc invités à respecter. Comme ils doivent prendre en compte les activités bénévoles des retraités et permettre aux jeunes de travailler « pour réaliser leurs grandes et nobles aspirations ».

    Quelques aphorismes

    « Bâtir un avenir de liberté demande l’amour du bien commun et la coopération dans un esprit de subsidiarité et de solidarité ».

     « Toute activité politique doit servir et promouvoir le bien de la personne humaine et être fondée sur le respect de sa dignité ».

    « Il est difficile de juger le passé avec les critères du présent ».

     « Bâtir une nation nous demande de reconnaître que nous devons constamment nous mettre en relation avec les autres, en rejetant l’esprit d’hostilité en vue d’adopter un esprit de subsidiarité réciproque ».

     « Un bon dirigeant politique est quelqu’un qui, ayant à l’esprit les intérêts de tous, saisit le moment dans un esprit d’ouverture et de pragmatisme ».

    « Un bon dirigeant politique choisit toujours d’initier des processus plutôt que d’occuper des espaces ».

    Et pour terminer, ce passage qui figurait dans le texte écrit mais que le pape n’a pas prononcé dans son intégralité : « Si la politique doit vraiment être au service de la personne humaine, il en découle qu’elle ne peut pas être asservie à l’économie et aux finances. La politique est, en effet, une expression de notre impérieux besoin de vivre unis, en vue de bâtir comme un tout le plus grand bien commun : celui de la communauté qui sacrifie les intérêts particuliers afin de partager, dans la justice et dans la paix, ses biens, ses intérêts, sa vie sociale ». 

  • LIVRE • Le monde selon Napoléon

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

    Par ordre alphabétique, les pensées et les jugements de l’Empereur sont compilés. On trouvera ses appréciations sur les maréchaux qui l’entouraient, dont certaines sont assez méprisantes. De nombreux thèmes sont abordés : souvent, Napoléon se révèle d’une grande lucidité et se montre parfois même prophétique.

    Jean Tulard, un des auteurs les plus prolixes sur ce sujet, puise abondamment dans ses recherches antérieures. L’habileté de l’historien réside surtout dans le fait qu’il cite les témoignages de ses compagnons d’infortune mêlés à des citations avérées du glorieux personnage. Naturellement, Emmanuel de Las Cases dans son Mémorial de Sainte-Hélène est largement mis à contribution, mais aussi Henri Gratien Bertrand, le général Gourgaud et le Général Montholon. Parfois, d’un trait lapidaire, Napoléon croque avec férocité certains de ses contemporains. Le portrait qu’il brosse de son geôlier, le nouveau gouverneur de l’Île, Hudson Lowe, vaut le détour. On se délectera aussi de sa correspondance, oh combien romantique, avec Joséphine, dont il restera totalement épris jusqu’à la fin de sa vie. La lecture de ce dictionnaire est aisée tant l’ouvrage est divers et teinté d’humour. Ce diable d’homme avait donc un avis sur tout et sur tous ! 

    Le Monde selon Napoléon, Maximes, pensées, réflexions, confidences et prophéties, de Jean Tulard, édition Tallandier, 345 pages, 20,90 €.

     

  • Café actualités d’Aix en Provence : Reprise mardi 6 ocobre

    Cette fois, ce n’est pas un mauvais rêve, ou l’effet d’une vision trop pessimiste du temps présent. L’histoire connaît ainsi de brutales accélérations… Nous parvenons très précisément là où nous ont conduits, au nom du bien, toutes les « autorités » politiques, religieuses, enseignantes…qui nous ont débarrassés des derniers fondements de notre civilisation.

    Psychorigides et monomaniaques, ils persistent, et nous convient à ouvrir nos portes….au nom de la morale et… des exigences économiques (Croissance quand tu nous tient !) accomplissant ainsi un crime contre l’humanité.

    Après l’hybris (Démesure, illimitation….) les sagesses antiques nous disent que vient inévitablement Némésis (Châtiment).

    Il y aura sans doute beaucoup de choses à dire, et de nombreux participants pour en parler.  

  • Incroyable madame Merkel

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret*

     

    626951329.jpg« L’incroyable madame Merkel », titraient récemment nos estimables confrères du Point. Oui, incroyable madame Merkel qui, après avoir invité les demandeurs d’asile à profiter massivement de la générosité allemande, a été contrainte de refermer ses frontières, suspendant ainsi les accords de Schengen.

    Incroyable Madame Merkel qui, tel un phare dans la nuit des égoïsmes nationaux, a indiqué « le cap des droits de l’homme » à l’Europe éblouie mais, ce faisant, a créé un immense et incontrôlable appel d’air dont ses voisins auront à supporter les conséquences : depuis la Syrie ou la Libye, ce sont des centaines de milliers, peut-être des millions de migrants qui vont tenter d’entrer sur le sol européen dans les mois et les années qui viennent.

    Situation intenable, tant pour des pays dont les capacités d’intégration économiques, culturelles et religieuses sont déjà mises à rude épreuve, que pour des migrants attirés par le prétendu El Dorado européen et, finalement, victimes de trafiquants d’êtres humains sans scrupule.

    Mais c’est ainsi. Dans l’Europe d’aujourd’hui, l’Allemagne, puissance dominante, croit pouvoir ne rien demander à personne. Décidant d’abord d’un accueil massif de réfugiés sans consulter aucun de ses « partenaires » ; menaçant ensuite de rétorsions financières les récalcitrants à sa « politique des quotas » ; accusant enfin ceux qui refusent d’obtempérer à ses diktats de couvrir l’Europe de « honte ».

    Mais qui, hormis quelques bonnes âmes françaises, peut encore être aveuglé par ce vocabulaire moralisateur utilisé dans le seul but de justifier une politique que l’Allemagne, marchant comme toujours main dans la main avec la Commission européenne, pense conforme à ses intérêts ?

    Ses dirigeants considèrent en effet que cet afflux de migrants lui est bénéfique en raison de son problème démographique. Soit. Mais, voulant imposer ses vues de gré ou de force, Berlin a sous-estimé la capacité de réaction de peuples – particulièrement à l’est de l’Europe – non encore anesthésiés par le droit-de-l’hommisme de la technocratie bruxelloise.

    La réunion des ministres européens de l’Intérieur, le 22 septembre, a débouché sur un accord en catimini : la prise en charge de 120 000 migrants (mais ils seraient en réalité 800 000…) répartis entre les différents pays. Solution ponctuelle qui ne fait que repousser le problème d’une crise humanitaire qui s’annonce longue et durable. Dans leur grande majorité, les 28 pays de l’Union refusent en effet d’ouvrir grand leurs portes.

    Du Danemark à la Lettonie, de la Roumanie au groupe de Visegrad – Pologne, Hongrie, République Tchèque, Slovaquie –, des gouvernements ne cèdent rien aux injonctions berlinoises. On ne saurait le leur reprocher. C’est même tout à leur honneur de défendre en premier lieu le bien de leur peuple.
    Mais que reste-t-il, alors, de l’Union européenne ? Rien ou pas grand-chose… Elle qui devait répartir ses efforts au nom d’intérêts partagés, se montre incapable d’échafauder une politique commune. Elle qui avait érigé en sacro-saint principe la « libre-circulation des personnes » voit des frontières nationales rétablies un peu partout.

    Quant à la France, sa faiblesse politique la condamne une fois de plus à un rôle de supplétif – rôle que François Hollande remplit avec un zèle sans pareil. Pourtant, face à cette crise qui « met en cause les fondements même de l’Europe », comme l’a dit Laurent Fabius, son premier devoir serait de se comporter en chef d’une nation souveraine, capable d’insuffler au Vieux Continent une politique raisonnable, en dehors de tout esprit impérial.

    La vocation de notre pays, sa situation géographique, son histoire, tout concourt à lui faire jouer ce rôle. Hélas, il y a longtemps que ses dirigeants y ont renoncé, laissant l’Europe se constituer progressivement en super-état fédéral assujetti à l’Allemagne.

    Que la révolte des souverainetés bafouées viennent des pays anciennement sous domination germanique et soviétique, quelle leçon pour nos élites politico-médiatiques béatement soumises à « l’incroyable madame Merkel »… 

     - Politique magazine

     

  • Éric Zemmour : « Le fleuve de gauche est revenu dans son lit libéral »

     

    ZemmourOK - Copie.jpgEric Zemmour est trop fin connaisseur de l'histoire des idées, de l'histoire tout court et, naturellement, de l'actualité politique, pour ne pas pointer les faux clivages, les filiations douteuses et les positionnements de circonstances. Ainsi retrace-t-il brillamment, dans la vidéo qui suit, les origines historiques du libéralisme, l'empathie de fond de ce dernier avec le déconstructivisme révolutionnaire et donc son ancrage véritable à gauche. En cela, Zemmour donne raison à Macron, lorsqu'il définit le libéralisme comme valeur de gauche. Une idéologie peu compatible avec ce roi qui manque, selon le même Macron, et n'aurait d'autre fonction et justification que de réincarner le Pouvoir et ré-enraciner la société. Le contraire du libéralisme ... Allez savoir ! Contradiction à objecter au jeune et sémillant ministre. LFAR 

     

     

    Le commentaire de RTL :

    Éric Zemmour est catégorique : « Emmanuel Macron a raison : le libéralisme est de gauche ». Le journaliste affirme qu"historiquement les deux termes sont presque synonymes, presque interchangeables". Il insiste : « Pas plus libéral que les Lumières ! Pas plus libéral que Voltaire ! Pas plus libéral que la Révolution française de 1789 qui interdit les coalitions ouvrières ! Pas plus libéral que la déclaration des droits de l'homme ! Pas plus libéral que la IIIème République ! » Zemmour maintient que les lois sociales les plus importantes furent établies par des conservateurs. L'Acte unique de Jacques Delors, père spirituel de François Hollande, est la Bible libérale qui régit l'Europe depuis trente ans. 

  • Colloque du Cercle Vauban, Paris, ce samedi 3 octobre : c'est demain !

     

    photo.jpgBande-annonce publiée par le site catholique Le Rouge & le Noir, reprise par le site de la Restauration Nationale.   

     

     

  • Le libéralisme est-il « une valeur de gauche » ?

     

    François-Xavier Bellamy analyse les propos d'Emmanuel Macron sur le libéralisme, « une valeur de gauche », selon le ministre de l'Économie. Il y voit une preuve supplémentaire des bouleversements idéologiques qui recomposent l'échiquier politique. Mais aussi « une occasion historique de clarifier les termes du débat politique ». Lesquels s'enracinent, comme on le verra, dans un débat métapolitique, anthropologique et culturel. Où les notions de transmission, d'héritage et, en définitive, de tradition retrouvent toute leur place. François-Xavier Bellamy va à l'essentiel. Bien au delà du souci électoraliste.  LFAR

     

    LE FIGARO - Emmanuel Macron affirme que « le libéralisme est de gauche ». S'agit-il d'une captation idéologique ?

    François-Xavier BELLAMY* - Ce n'est clairement pas une captation idéologique, puisqu'il y a une vraie tradition libérale de gauche ; mais c'est une mise au point, en ce sens qu'Emmanuel Macron valide par là le déplacement des plaques tectoniques du débat intellectuel et politique entamé avec la chute du mur de Berlin. Dans un monde bipolaire, le libéralisme était anticommuniste, et donc de droite. Aujourd'hui, après avoir porté des réformes de société très libérales sans les assumer comme telles, la gauche au gouvernement accepte enfin de revendiquer un libéralisme cohérent.

    Qu'est-ce que ce libéralisme de gauche ?

    On pourrait définir ce libéralisme de gauche par la volonté de déconstruire tout ce qui précède le choix des individus. Dans un entretien au Nouvel Obs, Manuel Valls présentait comme l'objectif final d'une politique de gauche «l'émancipation de l'individu». Emmanuel Macron le rejoint, par exemple, lorsqu'il critique le concept de «tabou». Sous ce nom, la gauche dénonce tous les interdits qu'elle veut briser ; il s'agit donc de défaire les héritages culturels, familiaux, spirituels, et même naturels, dans lesquels elle ne voit, selon les mots de Vincent Peillon à l'Assemblée nationale, que des déterminismes auxquels il convient d'arracher l'individu.

    Une part de la droite semble partager cette vision…

    De ce fait cette conception de la liberté a largement irrigué le paysage politique, et la droite s'est longtemps soumise à cette entreprise de déconstruction qui se présentait comme un progrès.

    La mandature Hollande peut-elle être qualifiée de libérale ?

    On peut dire qu'elle aura été marquée par la contradiction qui a longtemps marqué la gauche française, cette tension entre un libéralisme sociétal affirmé et la multiplication des freins à l'initiative individuelle en matière économique. Avec 57 % du PIB consacré à la dépense publique, la France est aujourd'hui encore très loin du libéralisme global qu'Emmanuel Macron appelle de ses vœux…

    Si la gauche est libérale, que peut être la droite ?

    Le piège serait pour la droite de se crisper maintenant dans un conservatisme étroit, au motif que la gauche revendique la liberté. La situation actuelle offre une chance historique de clarifier les termes mêmes du débat public. Ce que la gauche nous propose, quand elle nous parle de liberté, c'est, dans tous les domaines, l'atomisation individualiste ; et derrière la revendication de «droits» nouveaux, l'égoïsme décomplexé. Pour Emmanuel Macron, « tous les jeunes doivent rêver d'être milliardaires » ; proposons d'autres rêves à la génération qui vient, des rêves qui donnent toute sa consistance à l'idée de liberté ! La droite doit se saisir de ce travail et, au lieu de la solitude du consommateur, proposer une société d'acteurs libres, engagés et responsables.

    Le libéralisme est-il forcément révolutionnaire ? Existe-t-il une perspective « libérale conservatrice » ?

    La vraie révolution aujourd'hui consiste sans aucun doute à reconnaître, dans la crise d'adolescence collective que nous semblons traverser, que notre liberté n'est pas immédiate, et qu'elle suppose l'humilité qui reconnaît et reçoit l'enracinement qui la fait croître. La liberté se nourrit d'un héritage, d'une langue, d'une éthique, dont la déconstruction - qui a pourtant été opérée depuis cinquante ans au nom de l'émancipation individuelle - ne peut mener qu'à une aliénation définitive.

    La liberté de penser, d'agir, de juger ne sont pas des productions spontanées ; elles sont le résultat du travail patient de la culture. Dans la folie de ce déni où nous croyons trouver notre affranchissement, nous ne faisons que permettre la standardisation à grande échelle des comportements, des opinions, et des personnes. Inspirée par ce libéralisme individualiste, une mondialisation débridée rejoint les idéologies les plus coercitives pour produire de l'uniformité, de l'indifférenciation et de l'indifférence à grande échelle.

    Le clivage droite/gauche est-il encore pertinent ?

    La cohérence retrouvée de la gauche redonne à la droite sa pleine nécessité. La liberté au nom de laquelle une grande partie de la gauche revendique aujourd'hui la PMA, la GPA, l'euthanasie ou le suicide assisté se veut totale et irresponsable. La droite doit maintenant, en renouant avec son héritage intellectuel, montrer combien il est nécessaire de préserver les conditions éthiques d'une société authentiquement humaine, et pour cela de recevoir et de transmettre l'héritage culturel qui peut seul fonder notre avenir. Ainsi sera refondée pour les individus la perspective de relations réelles, par lesquelles ils puissent échapper à la solitude de l'intérêt pour vivre l'expérience d'une liberté totale, parce que responsable.

    Il y a aussi une gauche non libérale, celle de Michel Onfray…

    Dans cette recomposition idéologique, au-delà de toutes les étiquettes, il faut évidemment s'attendre à des convergences nouvelles.

    Le but ultime du libéralisme est-il la disparation de la politique ?

    Le libéralisme, en effet, a été dans l'histoire ce que Schmitt appelait «le mouvement ultime de dépolitisation et de neutralisation» de la société. En ce sens, les réformes sociétales de la gauche libérale, tout comme la vision économique défendue par Emmanuel Macron, tendent en même temps à la dérégulation, et à la déconstruction de l'État ramené au rôle de gestionnaire technique des interactions sociales. Mais il est clair, là encore, qu'il ne peut y avoir de liberté véritable sans qu'elle soit sous-tendue par une loi commune, dont l'ordre protège, éclaire et consolide les choix individuels. Quand la politique fait défaut - et c'est l'honneur d'une partie de la gauche de n'avoir cessé de le rappeler -, c'est toujours le plus faible et le plus fragile dans la société qui en paie le prix. 

    *Auteur des Déshérités (Plon, 2014).

    Entretien réalisé par Vincent Tremolet de Villers

                

  • Sacrée NKM ! Il est « exécrable » de dire que la Corée est jaune, ou le Congo noir ?

     

    Par Academos 

     

    academos.jpgNKM, entre autres énormités nombreuses et répétées, s'était déjà signalée par un baroque « Buisson, l'homme qui veut faire gagner Charles Maurras ». On ne pourrait, depuis, noter chacune de ses niaiseries, mais la dernière en date mérite, malgré tout, que l'on s'y arrête quelques instants. NKM a réagi au propos fort raisonnable, et du reste très banal, de Nadine Morano, qui reprenait elle-même la phrase de de Gaulle,  rappelant que la France est un pays de race blanche, de culture gréco-latine et de tradition chrétienne.

    Tollé, évidemment, chez les immigrationnistes. Tollé aussi chez Les Républicains (Sarko serait, paraît-il, ulcéré, on se demande bien pourquoi). Bref, pas mal de gens ont des boutons après cette déclaration d'évidence de Nadine Morano, qui a courageusement maintenu ses propos.

    On pourrait se contenter de hausser les épaules, d'en rire, et de se dire que la première chose à faire est de conseiller à Sarkozy, NKM et tous ceux à qui ces propos de simple bon sens ont donné des boutons d'aller consulter un dermato. Hélas, pour, eux, ce n'est pas l'épiderme qui est malade, mais l'esprit, la tête, le mental qui sont touchés, et dans lesquels le « politiquement correct » et l'esprit « mécanisé » (Pierre Boutang) ont fait des ravages, probablement irréversibles.

    Ainsi, donc, pour NKM dire que la France est un pays de race blanche est « exécrable ». Irai-je en taule si je dis que la Corée est un pays jaune et le Congo un pays noir ? Je commence à me poser des questions.

    Mais, en vérité, dussé-je surprendre, c'est NKM qui a raison : si l'on pose comme postulat que la république idéologique française fait table rase non seulement du passé mais aussi de ce qui est encore une réalité, alors, oui, il est exécrable de rappeler les racines européennes et blanches, gréco-latines et chrétiennes de la France.

    Le mérite du propos de Nadine Morano aura été de forcer chacun à tomber le masque et à choisir son camp : la France, ou la république idéologique.  Laquelle fait démarrer la France en 1789 comme Daech fait démarrer le monde à Mahomet.

  • Valls a raison !

     

    « Marianne n'a pas de race, pas de couleur » vient de déclarer le Premier ministre à la représentation nationale. . Qu'a-t-elle donc ? A-t-elle même un visage ? La France en a un. De Gaulle l'a défini. Mitterrand connaissait la France physiquement, charnellement. Il en distinguait tous les terroirs que l'on reconnaît, expliquait-il, à leurs couleurs. Couleur de leur sol, de leurs arbres, de leurs champs, de leurs villages. Couleurs qui les caractérisent, les différencient. Sans les opposer, ni entre elles, ni au reste du monde. Et les constituent en personnes. Que Marianne soit icone d'un régime hors sol, et donc incolore, nous en sommes d'accord avec Manuel Valls. Sans doute est-ce pourquoi ce même régime est aujourd'hui méprisé d'une bonne partie des Français . 

    Pour le reste, il est instructif d'écouter le propos exalté du Premier ministre à l'Assemblée. « Manuel Valls peut tout jouer, mal mais tout » a écrit Eric Zemmour. On en a ici la preuve. LFAR