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  • Jean-Michel Quatrepoint : « Voilà des années que l'Europe n'a pas voulu se défendre »

     

    Nous suivons toujours attentivement les analyses de Jean-Michel Quatrepoint, notamment dans le cadre des entretiens qu'il donne au Figaro, parce qu'elles sont à la fois extrêmement lucides, réalistes, fondées sur une profonde connaissance des sujets traités, et que les positions qu'elles expriment sont presque en tous points les nôtres. Ainsi, au lendemain des attentats de Paris, Jean-Michel Quatrepoint en détaille, toujours pour Le Figaro, les conséquences économiques et les solutions possibles, notamment sur le plan militaire.  LFAR

     

    PHO1159e20e-cc52-11e3-a4f2-b373f3cdeec9-150x100.jpgA l'approche des fêtes, les rues sont désertes. Quelles peuvent être les conséquences économiques des attentats ?

    Les terroristes de Daech poursuivent un double objectif : nous terroriser et asphyxier nos économies. C'est la même stratégie qu'ils ont adoptée en Tunisie et en Égypte. Leurs attentats dans ces pays ont un impact direct sur les recettes touristiques. Toutes proportions gardées, c'est le risque qui nous guette. D'ores et déjà, le chiffre d'affaires du commerce a plongé de 15 % à 30 % selon les secteurs. Les touristes annulent en masse leurs voyages. Or, la période du 15 novembre au 31 décembre est cruciale pour l'activité commerciale. Au niveau macro-économique et budgétaire, ce sont des recettes de TVA en moins, ce qui va creuser le déficit budgétaire. Sans parler de l'impact sur la balance commerciale de la baisse du tourisme.

    Une des erreurs commises ces dernières années est d'avoir cru qu'un grand pays comme la France pouvait faire reposer son économie sur le tourisme et les services, à la place de l'industrie. Les exportations de biens industriels sont beaucoup moins sensibles aux attentats que le tourisme. Pour redonner confiance à une population traumatisée, ainsi qu'aux touristes, il va falloir faire un effort considérable en matière de sécurité. Tout ceci va prendre du temps et coûter fort cher. Il y a une contradiction entre déclarer que l'on est en guerre et ne pas se doter des moyens d'une économie de guerre. Certes, il s'agit d'une guerre d'un type nouveau, asymétrique, mais il s'agit bien d'une agression pilotée de l'extérieur, avec des gens qui ont une volonté de conquête et qui s'appuient sur des alliés à l'intérieur de nos frontières, ce qu'on appelait autrefois la cinquième colonne.

    Comment lutter contre ce double front ?

    Il faut distinguer l'action extérieure et l'action à l'intérieur. À l'extérieur, nous devons concentrer nos faibles moyens sur le Sahel, le Mali. Parce que dans cette région du monde, c'est la France qui a le plus de capacités et de connaissance du terrain. En revanche, il ne faut pas se laisser entraîner dans des opérations au sol en Syrie ou en Irak. Un appui aérien, oui. Mais il appartient aux acteurs locaux de régler le problème Daech. Tout dépend de la Turquie et de son jeu, pour le moins trouble, notamment à l'égard des Kurdes, qui sont les opposants les plus déterminés contre Daech. Mettre tout le monde d'accord va prendre du temps, tant les arrière-pensées des uns et des autres sont grandes. Ce que nous pouvons faire en revanche assez vite, c'est d'asphyxier à notre tour financièrement Daech. En s'attaquant à ses principales sources de revenus: pétrole, trafic d'antiquités, trafic des migrants.

    Avons-nous les moyens de mener cette guerre ?

    Ces actions extérieures ont d'ores et déjà un coût. On tablait sur un budget de 1,2 milliard, cette année. Il sera largement dépassé. Sur le plan intérieur, l'opération Sentinelle mise en place après les attentats contre Charlie Hebdo a épuisé les troupes, policiers comme militaires. Avant le 13 novembre, les mises en garde des syndicats et de la hiérarchie se multipliaient : on ne pouvait pas continuer sur le même rythme. Or, il faut maintenant, bien au contraire, renforcer Sentinelle. Dès lors, se pose le problème des moyens en hommes et en argent. François Hollande a annoncé le recrutement d'ici à fin 2017 de 11 200 fonctionnaires supplémentaires pour la Justice, l'Intérieur et les Douanes. Cela représente un coût de 1 milliard par an. Pour l'armée stricto sensu, on a décidé de suspendre une partie des suppressions de poste prévues dans la loi de programmation militaire. Tout ceci n'est cependant pas à la hauteur des enjeux.

    Mais alors que faut-il faire ?

    Le moment est venu de prendre deux grandes décisions. La première est d'inverser la mécanique de laminage du budget de la Défense qui a été divisé par deux en 30 ans. Il faudrait faire passer en cinq ans de 1,6 % du PIB à 2,6 % du PIB. Pour mémoire, les États-Unis consacrent 3,5 % à leur Défense (plus de 600 milliards de dollars). Et la Russie 4,5 %. Sans parler de l'Arabie saoudite, dont le budget à lui seul est plus du double de celui de la France. Une telle augmentation se traduirait par un budget supplémentaire annuel de 4 milliards d'euros environ, pour l'année 2016. Et de 8 milliards pour l'année 2017. Des montants qui intègrent, bien sûr, les OPEX.

    Ces investissements supplémentaires seront consacrés d'abord au maintien des effectifs - il faut revoir la Loi de programmation - ensuite à leur augmentation. Puis à la mise en place progressive d'un service national civique obligatoire, de quatre ou six mois. Tous les jeunes âgés de 18 ans étant appelés progressivement à y participer. Ils y recevraient une formation militaire de base (l'équivalent des deux mois de classes d'autrefois), une formation au secourisme, ainsi qu'à l'assistance aux populations lors de catastrophes naturelles (inondations, etc.) Pour encadrer ce service national, il faudra recruter en priorité chez les anciens militaires. Tout ceci coûte, mais en même temps cela génère de l'activité sur l'ensemble du territoire. C'est un moyen de réanimer des villes moyennes. Idem pour les équipements. Dans l'armée comme dans la police. Les forces de sécurité doivent avoir des matériels de qualité ce qui n'est plus le cas. Le sous-investissement, notamment en véhicules est chronique. Là aussi, il y a un coût, mais cela génère de l'activité économique. Idem pour les technologies, le numérique. Nos industries de Défense doivent être soutenues. On ne peut pas toujours s'en remettre aux autres, en l'occurrence aux Américains, pour la cyberguerre. Les dépenses militaires , notamment les innovations technologiques irriguent l'ensemble du tissu industriel. Il y a longtemps que les Américains ont compris cela sans parler des Israéliens et des Russes. Nous et les Européens, l'avons oublié depuis vingt ans. J'ai régulièrement écrit dans mes derniers ouvrages, qu'il n y avait pas d'exemple dans l'histoire de territoires riches non défendus qui ne fassent pas l'objet d'une prédation.

    Tout cela va nous faire exploser les déficits ?

    À court terme, oui, mais il faut savoir ce que l'on veut. S'imaginer que l'on peut mener une telle guerre tout en respectant des règles comptables établies à une époque où nous n'étions pas confrontés à de telles agressions et où la croissance était structurellement supérieure de un à deux points est absurde. Vouloir compenser l'augmentation des dépenses de sécurité et de défense par des économies ailleurs est tout aussi irréaliste à court terme. Certes, il va falloir dans le temps mener de profondes réformes, revoir nos systèmes de protection sociale, mais en attendant, il faut accepter une augmentation du déficit. J'ajoute que ces dépenses de sécurité, la mise en place du service national vont avoir un impact positif sur l'emploi.

    Et que dire à Bruxelles ?

    À quelque chose malheur est bon. Le moment est venu d'expliquer à nos partenaires et aux services de la Commission que le premier impératif d'un gouvernement est d'assurer la protection des biens et des personnes qui vivent sur son territoire. Voilà des années que l'Europe n'a pas voulu se défendre. Voilà des années que les pays du Nord et de la Mitteleuropa ont préféré aviver les tensions avec la Russie, plutôt que de faire face à la montée croissante du terrorisme islamiste. Nous sommes en première ligne, comme les Belges et les pays riverains de la Méditerranée. Il s'agit désormais d'une question vitale pour nous. Il faut donc expliquer, gentiment mais fermement, à Bruxelles et aux autres, que c'est ainsi et pas autrement. Il y a un moyen très simple pour que nous respections la lettre des traités budgétaires: sortir les dépenses de Défense des critères de Maastricht. C'est le moment ou jamais de l'exiger. 

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économiste. Il a travaillé entre autres au Monde, à La Tribune et au Nouvel Economiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir. Il est membre du Comité Orwell.

    Dans son livre, Le Choc des empires. Etats-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maîtres sur la mondialisation.

    Son dernier livre, Alstom, scandale d'Etat - dernière liquidation de l'industrie française, est paru en septembre 2015 aux éditions Fayard.

    Entretien par Alexandre Devecchio             

  • Marion Maréchal Le Pen : Réarmer psychologiquement et moralement les Français ...

    Marion Maréchal Le Pen, député du Vaucluse, tête de liste du Front national aux élections régionales en région Provence-Alpes-Côte d’Azur

     
     
    Pour Boulevard Voltaire, Charlotte d’Ornellas a rencontré Marion Maréchal Le Pen pour un tour d’horizon de l’actualité. D'où le vidéo-entretien qui suit, dont nous recommandons l'écoute.
     
    Nous avons évoqué plusieurs fois ici ce que Gérard Leclerc appelle « la personnalité singulière de Marion Maréchal Le Pen » dont il estime qu' « elle est sans doute une des mieux structurées intellectuellement et spirituellement dans son organisation ».
     
    Il reste que Marion Maréchal Le Pen persiste dans sa critique de la référence sempiternelle, lancinante à la république, qualifiée d’obsession, et que la jeune élue ose rappeler que la France ne s’identifie pas à la république et prévaut sur elle.  
     
     
     
     

    Portrait de Marion Maréchal Le Pen dans Politique magazine de novembre 2015

    Elle est la figure qui monte, qui monte. Marion Maréchal-Le Pen est tombée toute petite dans la marmite politique. À l'âge de deux ans, elle posa avec son grand-père Jean-Marie sur une affiche électorale pour les... régionales de 1992. Passée par l'école Saint-Pie X de Saint-Cloud, une institution de l'ouest parisien, elle décroche un Master de droit public, en 2012, l'année de son élection à l'Assemblée nationale. Elle devient ainsi, à 22 ans, la plus jeune députée de l'histoire de la République. Ses débuts au Palais Bourbon sont logiquement un peu compliqués, mais elle se fait progressivement sa place, affirmant ses convictions tout en assumant son destin : « Il y a une forme de descendance, un peu comme dans ces familles de militaires où l'un des enfants se retrouve haut gradé à 3o ans sans que personne n'en soit étonné. La politique, je l'ai vécue avec mon père, ma tante, mais aussi ma mère et, bien sûr, mon grand-père », explique-t-elle un jour à un journaliste de L'Express qui la qualifie « d'effrontée nationale ». De l'avis de son entourage, elle est idéologiquement plus proche de son grand-père que de sa tante. Celle qui se définit comme « conservatrice, libérale et croyante », cosigne ainsi une proposition de loi sur la reconnaissance du génocide vendéen et participe, quand elle le peut, au pèlerinage de Chartres.

    Elle n'a pas hésité, lors d'une université d'été du FN, à réciter le bénédicité en latin... Mais qu'on ne s'y trompe pas. Derrière les manières courtoises et la douceur apparente de Marion Maréchal-Le Pen, se cache un caractère bien trempé. « Je l'ai déjà vue coller un mec contre un mur en cinq phrases », sourit Marc-Etienne Lansade, maire FN de Cogolin (Var). Pour le député écologiste François-Michel Lambert, elle serait même une femme « cassante », qui « nous parle comme si nous étions des demeurés » Parce qu'elle représente à la fois la tradition et la jeunesse, parce qu'elle incarne sans complexe une certaine conception de la France que la droite et la gauche ont depuis longtemps abandonnée, Marion Maréchal-Le Pen intrigue. Et agace. On n'a sans doute pas fini d'entendre l'« effrontée nationale », valeur montante du FN et de la scène politique française. 

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Société • Climatiquement incorrect …

    Le nouveau tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : écologie oblige ! © Copyright : DR

    Par Péroncel-Hugoz

    A la veille du Sommet climatique de Paris, sur le succès duquel comptent MM. Hollande et Fabius pour redorer leur piteux blason, Peroncel-Hugoz s’en donne à cœur joie, en mordant tout azimuts … Et Lafautearousseau n'a pas résisté à la tentation de publier cette chronique dès aujourd'hui, en guise d'introduction iconoclaste à l'ouverture de la COP 21, demain lundi...  LFAR.

     

     peroncel-hugoz 2.jpg« Climatosceptique », « climato-alarmiste », « réchauffiste », « climatocorrect » ou « incorrect », « climato-optimiste » ou « pessimiste » et même « climato-agnostique », je ne cite pas tous les néologismes surgis à la faveur des empoignades médiatiques provoquées depuis plus d’un an à travers les cinq  continents par la perspective de la Conférence mondiale de Paris, à partir du 30 novembre, sur le « réchauffement climatique ». 

    Pour ma part, je ne me suis pas jeté dans ce vaste débat journalistique, car d’une part je n’ai aucune conviction scientifique sérieuse à avancer sur le thème climatique ; d’autre part, j’ai lu de longue date l’ouvrage un peu oublié d’Emmanuel Leroy-Ladurie, professeur au Collège de France, « Histoire du climat depuis l’an mil »*, et sur cette base de solide érudition je me suis forgé une religion (si j’ose dire !)  personnelle : le ou plutôt les climats ont toujours été, par définition, irréguliers, aussi loin que remonte notre mémoire savante. 

    C’est donc faire injure au climat que de l’accuser d’être « déréglé », de lui-même ou par la faute des hommes, car le climat est tout simplement … le climat, si vous m’autorisez cette lapalissade … De tout temps, et sous toutes les latitudes, il y a eu des cycles plus froids ou plus chauds, des hivers doux et des étés humides, des raz-de-marée, des inondations, des sécheresses, des épidémies et ça continue sous nos yeux. Des climatologues portugais viennent même de publier dans la revue « Science » un rapport établissant que l’Atlantique a produit il y a 70.000 ans, un mégatsunami, suite à l’effondrement d’un volcan de l’archipel du Cap-Vert, ce qui projeta d’énormes rochers à près de 300 m du rivage. 

    Cependant les « climato-corrects » professent, eux, que l’ère industrielle est responsable du « trou de la couche d’ozone » (on emploie moins cette effrayante expression depuis quelques mois …) et des « gaz à effets de serre » (dont on nous rebat les oreilles tous les jours sans jamais expliquer au citoyen de base ce que c’est exactement …).  Et de nous culpabiliser avec des pauvres ours blancs sur leur banquise fondante ou bien, ça a été moins exploité, une dame hindoue en très chic sari rose réfugiée avec son agneau sur un îlot rongé par les flots montants … Sur cette lancée, New-York, Londres, Marseille et Casablanca devraient bientôt devenir de nouvelles Venise … Ce ne serait d’ailleurs peut-être pas négatif pour le tourisme ? Passons. 

    La colère de Mme Morizet 

    En France, les discussions font rage au point que notre confrère Philippe Verdier, le très écouté Monsieur Méteo de la chaîne France 2, a été licencié dans l’heure pour avoir publié « Climat Investigation »** où il s’interroge sur le « dogme » du « réchauffement climatique », en tout esprit de modération et de curiosité propre à un journaliste digne de ce nom. Eh bien non ! Il ne faut pas contrarier MM Hollande et Fabius qui clament partout leur croyance dans les dangers proches du réchauffement, croyance que ne partage pas vraiment le secrétaire d’Etat américain John Kerry. Or les Etats-Unis sont, de loin, le principal pollueur de la planète. Les forêts canadiennes mortes en savent quelque chose … Si les émanations industrielles de la Chine à l’Allemagne, via Safi au Maroc ou l’étang de Berre en France, sont partout nuisibles et pour les bronches humaines et pour les fruits et les fleurs, rien ne prouve vraiment que les dites émanations ont un effet direct sur le fameux « réchauffement ». 

    Les Européens qui ne croient plus à rien, ni en Dieu, ni en la Providence, ni au Hasard se sont imaginés que l’Homme, nouveau démiurge, pouvait à volonté régler ou dérégler les climats à sa guise … Quelle outrecuidance ! Et la très snob Mme Nathalie Morizet, caution de gauche de l’ex-président Sarkozy, a traité carrément de « connards » les climatosceptiques … 

    Terminons quand même sur une note d’humour, même s’il s’agit d’humour noir : le dessinateur Goubelle a publié récemment une caricature dans l’hebdo populaire parisien « VSD » où l’on peut voir deux barbus de Daech, ramasser les tracts que l’aviation française largue sur Mossoul et Raqqa entre deux bombardements, des tracts qui, selon l’humoriste, sont en fait des invitations au «Califat islamique » pour qu’il participe, lui aussi, à la Conférence climatique de Paris …  MM Hollande et Fabius, je vous l’ai dit, sont prêts à tout pour que le Sommet climatique soit un succès. Inchallah. On vient même de changer la couleur du tapis d’honneur dans la cour de l’Elysée : vert au lieu du rouge habituel. Vert Islam ou Vert Ecologie ? Les deux sans doute car il faut ratisser le plus large possible …  

    * Champs-Histoire, 2 tomes, Flammarion

    ** Ed . Ring. Paris

  • Littérature • Maurras en son chemin de paradis [3]

     Illustration reprise de l’édition de luxe du Chemin de Paradis en 1927, ornée d’aquarelles de Gernez.

     

    par Hilaire de Crémiers (Suite) 

    L'actualité que l'on sait nous a amenés, le weekend dernier, à suspendre la publication des analyses du Chemin de Paradis d'Hilaire de Crémiers. En voici la troisième partie. L'on peut retrouver les deux premières sur Lafautearousseau, les samedis 7 et 14 novembre.

     

    C'est en 1895, il y a juste cent vingt ans, que Calman-Lévy - « éditeur héroïque » dit Maurras - a édité le Chemin de Paradis. Un premier livre de contes philosophiques que son auteur écrivit, de fait, avant ou autour de ses vingt-cinq ans. Un recueil de neuf contes où Maurras, comme Anatole France le lui écrivit, méditait d'ingénieuses fables. Ces Mythes et Fabliaux, qui ne furent sans doute jamais parfaitement compris, formaient pourtant, déjà, une critique sans indulgence aucune, de ce mal moderne auquel Maurras se préparait à s'affronter. Rien moins que « pour le salut du monde et le règne de la beauté ».  Sans-doute pressentait-il et fixait-il ainsi, avec une prescience étonnante, ce qu'allaient être, dans l'ordre politique et littéraire, son œuvre et sa destinée.

    Hilaire de Crémiers a consacré de minutieuses et savantes études à cette œuvre de jeunesse de Charles Maurras, qui préfigure, expose-t-il, ce que seraient son œuvre et sa vie.

    Nous avons enregistré, il y a quelques années, plusieurs vidéos où Hilaire de Crémiers analyse le Chemin de Paradis et en propose une interprétation. Une analyse et une interprétation qui donnent à Maurras une profondeur singulière. Beaucoup plus extraordinaire que celle qui lui est habituellement reconnue. 

     

    Regard sur les trois contes de la série Voluptés : La consolation de Trophime  Eucher de l'île  Les deux testaments de Simplice (16 minutes)  

     

    Nous mettons en ligne, au fil de cinq samedis, cinq vidéos où Hilaire de Crémiers traite des neufs contes du Chemin de Paradis et dévoile ce qui en est, selon lui, le sens profond.  Lafautearousseau  

     

    Le Chemin de Paradis sur Maurras.net

    (Texte complet)

  • Conférences • Une génération d'intellectuels en pleine activité, venus de la même école de pensée

     

    Nous apprenons, grâce au site du Centre Royaliste d’Action Française, que deux conférences importantes se sont tenues en fin de semaine :

    La conférence de Jean Sévillia, « L'avenir de la France catholique », à Lyon, jeudi 26 novembre, dans les locaux de l'Université Catholique. À l'occasion de la sortie de son dernier livre intitulé « La France catholique », Jean Sévillia a proposé une réflexion sur les forces et les faiblesses de l'Eglise de France, avec un message qui se veut porteur d'espérance. Cette conférence a été, selon les participants, « un énorme succès.» (Illustration ci-dessus).

    La conférence d'Antoine de Crémiers, vendredi 27 novembre, à Bordeaux. Les organisateurs en ont donné un compte rendu assez détaillé qu'il nous parait intéressant de donner à lire :

    « Hier soir, M. Antoine De Crémiers intervenait sur le thème de la postmodernité pour le cercle Jean-Baptiste-Lynch. Au cours de cette conférence, qui fut un franc succès, il fut démontré que la postmodérnité -moment où la modernité se "libère" d’elle-même- n’était que le stade final du libéralisme (déconstruction, déracinement, mondialisation, déni du passé...). Bien loin de traverser une simple "crise" économique, le monde occidental doit affronter une situation inédite : une remise en cause des fondements même de la civilisation. La catastrophe ne serait pas, dès lors, devant nous, mais déjà en cours. Cette situation impose , à ceux qui luttent pour le bien commun, de repenser leurs modes d’action politique. L’intervention stimulante de M. de Crémiers permit en outre de poser un certain nombre de questions sur les remèdes à apporter à cette crise de la civilisation. » (Illustration ci-dessous) Une excellente vidéo de cette conférence a été réalisée. Nous la mettrons tout prochainement en ligne.  

     

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    Site Action française

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • TRADITION • La laïcité, une praxis au service du bien commun

    « Si l’association des maires de France a fait savoir que "la présence de crèches de Noël dans l’enceinte des mairies" ne serait "pas compatible avec la laïcité", beaucoup de maires provençaux considèrent que cette tradition populaire ne mérite pas polémique.,» (Quotidien La Provence PHOTO E.C.)

    par Gérard Leclerc

     

    283146557.JPGFaut-il cent fois sur le métier remettre le concept de notre sacro-sainte laïcité ? Chacun sait que pour beaucoup elle constitue le talisman précieux, capable de nous protéger de tous les maux : la peste, le choléra, et d’autres pires encore. Je galèje bien sûr, mais non sans intention de mettre les pieds dans le plat. Ce n’est pas la laïcité qui nous sauvera du terrorisme et de l’extrémisme djihadiste. Il n’est pas sûr qu’elle ait la capacité, à elle seule, de prendre la mesure du phénomène idéologique et religieux en cause. Qu’est-ce que la laïcité ? Très modestement, un dispositif de gouvernement, qui grâce à la séparation du politique et du spirituel, permet l’existence d’une société pluraliste, en assurant les conditions de la liberté de conscience. Je dis modestement, mais ce n’est pas rien de servir ainsi le bien commun et la liberté des citoyens. Cela ne justifie pas de gonfler le concept, si on me permet cette expression, qui risque d’éclater comme la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.

    La laïcité consiste avant tout dans l’exercice pragmatique de l’autorité, capable de prendre de judicieuses décisions à un moment donné. En gros, c’est une praxis, ce n’est pas une philosophie, même si elle est circonscrite par quelques principes de base. Le philosophe John Rawls dirait que ce n’est pas une doctrine compréhensive, c’est-à-dire une pensée qui éclaire sur le sens de la vie humaine. La meilleure preuve, c’est qu’elle peut être une occasion de regroupement pour des gens aux conceptions les plus diverses dans les domaines philosophiques et religieux. C’est pourquoi il importe de noter d’un zéro pointé l’Association des maires de France qui vient de fournir sa propre définition de la laïcité : « Une approche philosophique du vivre ensemble que l’on peut qualifier d’humaniste parce qu’elle ne se réfère à aucun dogme religieux ni à aucune vérité “révélée” et qu’elle n’est soumise à aucun appareil religieux. » Cette définition, qui sent bon le rationalisme rabougri et le b-a ba de la rue Cadet, est tout simplement inepte. Elle confond laïcité et laïcisme, et s’ordonne dans une lourde dogmatique anti-religieuse. Quand on apprend dans le même texte que le plus beau fleuron de la laïcité consiste dans l’éradication des crèches de nos mairies, on se dit que la boucle est bouclée, et que le comble de la sottise est atteint par des gens qui n’ont rien trouvé de mieux que de pourchasser nos santons populaires, quand la maison brûle. Mon Dieu, quelle pitié !  

    Chronique sur Radio Notre-Dame le 24.11.2015

  • MEDIAS • TÉLÉVISION : FAITES ENTRER L'ACCUSÉ !

    Laurent Ruquier, grand pape d'On le n'est pas couché, diffusé le samedi soir sur France 2

     

    PAR BRUNO-STÉPHANE CHAMBON

    Pourquoi tant d'hommes politiques ou de culture acceptent-ils de se faire ridiculiser dans des émissions de divertissement pas faites pour eux ? Le public raffole des mises à mort. Il aime les bûchers, il jubile à l'idée d'assister à un martyre

     

    Il entre dans le prétoire, accueilli par le Président du tribunal, jovial et avenant, qui lui désigne un siège en apparence confortable. Il est en face des deux interlocuteurs de service amènes.

    Après la présentation de l'individu et l'évocation de ses ouvrages, commence l'interrogatoire avec pour principal grief, une phrase. Quelques mots, quelques lignes tout au plus, dénichées au détour d'un paragraphe sélectionné parmi les 300 pages d'un livre, les 5o interventions d'un homme politique, les trente secondes extirpées d'un film d'une durée de deux heures. La phrase qu'il ne fallait pas dire, la phrase inadmissible. Sortie de son contexte. Les deux journalistes de l'émission se sont mué en nouveaux procureurs. Ils n'ont pas l'air de maîtriser leur dossier, qu'importe, leurs assistants ont déjà sélectionné les déclarations de l'intéressé. Le juge alors s'esclaffe bruyamment aux saillies de ses acolytes, sous les huées du public-jury hostile à l'accusé. Enfin les justiciers obtiennent l'aveu du coupable : il est réac, sa phrase était ignoble et son oeuvre est qualifiée de nauséabonde.

    Que des humoristes, des acteurs, des chanteurs venus faire la promotion d'un film ou d'un album se prêtent à ce genre d'émission, on ne peut leur en tenir rigueur, compte tenu de leur forte audience populaire. Mais que des philosophes reconnus, des écrivains de talent, des journalistes de haut niveau s'y compromettent, est-ce bien leur place ? D'autres émissions littéraires existent, elles sont de bonne qualité et chaque auteur a tout le loisir d'exposer ses idées, ses recherches et ses oeuvres face à un hôte courtois. Citons de manière non exhaustive Bibliothèque Médicis, présentée par Jean-Pierre Elkabbach ou La Grande Librairie, animée par François Busnel.

    Le public raffole des mises à mort. Il aime les arènes, il aime les bûchers, il jubile à l'idée d'assister à un martyre. Vouloir le régaler au mépris de soi-même est le signe d'une profonde décadence intellectuelle ; penser ressortir grandi du feu roulant de questions des inquisiteurs est d'une naïveté insigne. Philosophes, écrivains et grands artistes, les corridors cathodiques vous mènent à l'abattoir quand bien même vous pensez les connaître. Vous mourrez un peu à vous-même en vous laissant cracher au visage par des journalistes qui n'ont rien de votre savoir, de votre art, de votre culture. Hommes politiques, vous sentez-vous à ce point coupables, pour accepter à longueur d'émission, les sentences gratuites de procureurs de foire ? 

    BRUNO-STÉPHANE CHAMBON

     

  • HUMOUR & SOCIETE • Terrorisme, Belgique, régionales: dialogue de sourds aux enfers

     

    par Jérôme Leroy, écrivain et rédacteur en chef culture de Causeur

    Fin de partie pour le couple ? Jérôme Leroy s'amuse à composer un dialogue imaginaire où se mêlent souci du terrorisme, préoccupations ordinaires, celles de la vie courante, et résurgence des échéances naturellement médiocres de la politique politicienne. Un amusement qui n'est pas sans signification, signé Jérôme Leroy ... 

     

    Jerome_Leroy0.jpgElle et lui dans un salon. Ou lui et elle, comme vous voudrez.

    - J’irai bien manger des moules-frites à Malo-les-Bains, moi…

    - La ceinture d’explosifs retrouvée à Montrouge contenait le même explosif que celui utilisé par les terroristes.

    - On pourrait se promener sur la plage après, avec un bon k-way…

    - Cinq lignes de métro ont été paralysées par une fausse alerte à la bombe.

    - Oui, mais on n’irait pas en métro. On pourrait pousser jusqu’à la Belgique si tu préfères…

    - Bruxelles en est son quatrième jour d’alerte maximale, toute la capitale tourne au ralenti.

    - On serait resté sur la Côte, entre La Panne et Coxyde, tu sais… Histoire de prendre l’air… Avec les vagues, la pluie, le vent dans les oyats…

    - Un avion russe a été abattu par l’armée turque.

    - Sinon, on peut aussi aller au cinéma si tu préfères, ou au musée ? On me dit du mal du dernier Woody Allen, mais j’aimerais autant me faire une idée moi-même…

    - Vladimir Poutine parle d’un coup de poignard dans le dos…

    - Tu as vu ? Le poète et auteur américain de romans noir Dan Fante est mort. C’était le fils de John Fante. Il avait soixante-et-onze ans.  Un cancer. J’aimais beaucoup ce qu’il écrivait.

    - La France doit-elle garder l’Arabie Saoudite et le Qatar pour alliés ?

    -Tiens, écoute, c’est dans Bons baisers de la grosse barmaid :

    “Je suis redevenu ce gamin ivre de printemps
    qui fonçait à vélo dans les petites rues de New York
    devant les bornes d’incendie ouvertes
    -trempé jusqu’aux os
    lançant ma vie vers un ciel
    où Dieu sautait à la corde.”

     - La femme enceinte sauvée lors de l’attaque du Bataclan a retrouvé celui qui l’a aidée.

    - C’est une bien belle nouvelle. Oh, regarde, il neige ! J’espère que ça va tenir.

    - L’état d’urgence est prolongé pour trois mois.

    - Pas forcément trois mois, mais quelques jours quand même, pour changer le décor.

    - Manuel Valls redoute la menace chimique.

    - Il ne faudrait pas oublier les élections régionales, malgré tout. Je vais voter communiste, moi, comme d’habitude… Pourtant, le groupe FDG a approuvé l’état d’urgence comme un seul homme. Même pendant la guerre d’Algérie, ils ne l’avaient pas fait.

    - Les forces de l’ordre ont mené 1233 perquisitions administratives dans le cadre de l’état d’urgence décrété après les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, a annoncé  le ministre de l’Intérieur.

    - Parce que tu comprends, si on ne bouge pas, l’extrême droite va avoir un boulevard… Tu vas voter pour qui, toi ?

    - EDF vient de se mettre en vigilance extrême autour des centrales nucléaires

    - J’espère que l’abstention ne sera pas trop importante…

    - Des avions de chasse français ont décollé du porte-avions Charles-de-Gaulle, hier, pour plusieurs missions au-dessus des zones sous contrôle de l’État islamique, en Syrie comme en Irak.

    - Je crois que je vais aller au Splendid à Lille, pour le meeting de fin de campagne, le 2 décembre. Il y aura  des groupes pas mal,  comme Lénine Renaud…

    - «Nous avons frappé à Ramadi et à Mossoul en appui au sol de forces locales qui étaient en progression contre des troupes de Daech», a déclaré le général Pierre de Villiers qui se trouve à bord du porte-avions.

    - Il y a longtemps qu’on n’a pas dansé tous les deux, non ?

    - À titre dérogatoire, le sulfate d’atropine solution injectable 40 mg/20 ml PCA, fabriqué par la Pharmacie centrale des armées, peut être acquis, stocké, distribué, prescrit, dispensé et administré pour la prise en charge des personnes exposées à des neurotoxiques organophosphorés par les professionnels de santé intervenant dans le cadre des services d’aide médicale urgente…

    - J’ai l’impression d’être dans une pièce de Beckett. Tiens, Fin de Partie, par exemple…

    - Le problème sera, maintenant, de réduire les séquelles psychiques, déclarent les spécialistes.

    - Moi aussi, je t’aime, tu sais. 

    Jérôme Leroy

     

  • Éric Zemmour : « Comment en est-on arrivé là ? »

     

    Par Eric Zemmour            

    On veut croire que les attentats du vendredi 13 novembre ont dessillé les yeux. Reste pourtant une question lancinante : pourquoi ceux qui mettaient en garde depuis des années n'ont-ils pas été écoutés ? Selon Eric Zemmour, pour Le Figaro, c'est parce que les élites françaises n'aiment pas leur pays. Il dresse ici le constat implacable d'un siècle de désamour et de trahisons des clercs. Désamour et trahison dont Maurras avait traité pour son temps dans Quand les Français ne s'aimaient pas (1916). Xénophilie et francophobie ont de nos jours un visage nouveau, des objets différents : islamophilie, multiculturalisme, sansfrontiérisme, etc. Les conséquences sont, elles, inchangées : un dramatique affaiblissement de la France, que nous payons aujourd'hui d'un prix extraordinairement fort. Lafautearousseau    

     

    ZemmourOK - Copie.jpgEn 1813, paraît à Londres un livre publié en langue française, intitulé sobrement : De l'Allemagne. Son auteur est la fille du célèbre banquier Necker ; elle vit en Suisse depuis que l'Empereur l'a chassée de France pour son opposition systématique à sa politique et ses liens avec les cercles des pays ennemis. L'exil n'est guère cruel mais Germaine de Staël, qui s'ennuie de Paris, a reconstitué dans la maison familiale de Coppée une petite cour où elle tyrannise ses amants et amis. Le livre était prêt dès 1810, mais les épreuves ont été détruites par les agents de l'Empereur. Napoléon avait raison ; mais il ne savait pas à quel point. De l'Allemagne est un éloge exalté des Allemands, peuple de poètes, de musiciens, de philosophes ; l'Allemagne est cette nation sans État ni armée, cette nation bucolique et pacifique. Le contraste - voulu - avec la France napoléonienne est parfait : la France est ce peuple de guerriers toujours vainqueurs, conquérants violents et impitoyables, qui occupent et persécutent injustement l'Europe. L'Allemagne est femme, la France est homme. Le romantisme est né. Il sera germanophile. Les cartes sont distribuées pour plus d'un siècle. Toute la gauche intellectuelle française, de Michelet à Victor Hugo, continuera tout au long du XIXe siècle, de contempler l'Allemagne avec les yeux énamourés de Chimène. Ou plutôt de Germaine.

    Comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré

    Rien ne parviendra à les dessiller. Ni la défaite de Napoléon en 1813 à Leipzig. Ni l'occupation de Paris par les troupes de l'enragé Blücher. Ni l'arrivée de la Prusse sur la rive gauche du Rhin. Ni les échecs des révolutions libérales en Allemagne. Ni la poigne de fer de Bismarck à Berlin. Ni la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa en 1866. Lorsque, légitimement inquiet, Napoléon III voudra renforcer son armée, les députés républicains l'en empêcheront. Pour la gauche, rien de mal ni de dangereux ne peut venir du Rhin. La défaite de 1870 sonnera comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré. On dit que Michelet, enfin désillusionné, en mourut de chagrin. On prétend que la IIIe République fut désormais assoiffée de revanche.

    De revanche, oui, mais pas contre l'Allemagne, dont les dirigeants républicains se voulaient les loyaux et craintifs seconds. « Inutile de parler à Paris, tout se décide à Berlin », écrivait l'ambassadeur d'Angleterre en France à son premier ministre. La revanche, oui, mais contre l'Église. Dès que la gauche eut les coudées franches, à partir de 1879, elle ne cessa de persécuter les catholiques, de les chasser de la magistrature, de la haute fonction publique, de l'armée, d'envoyer les soldats pour expulser moines et religieuses. Jusqu'à la politique du petit père Combes et la loi de séparation de l'Église et de l'État. Ce n'est pas un hasard ni une lubie. Depuis la défaite de 1815, la gauche française est convaincue que la France a d'abord eu le grand tort de rester catholique quand ses grandes rivales, Angleterre et Prusse, sont devenues protestantes. Pour les élites républicaines, franc-maçonnes, la République doit protestantiser et décatholiciser la France. De gré ou de force. L'Allemagne est donc ce vainqueur qu'on craint mais qu'on admire avant tout. Le désir mimétique cher à René Girard a été renversé. Les Allemands, qui admiraient Napoléon en le haïssant, sont devenus à leur tour l'objet de l'admiration ambiguë des élites françaises. Jusqu'au début de la guerre de 1914, de nombreuses personnalités de gauche estimeront que l'Allemagne de Goethe, de Beethoven, de Bach, de Kant, ne pouvait agresser la République française. Jusqu'à sa mort, Jaurès restera convaincu que les ouvriers allemands feront passer la solidarité internationaliste avant leur patriotisme.

    Belle lucidité!

    Pendant la guerre, la propagande anti-Boches se déchaînera. Mais, une fois signé le traité de Versailles, tout recommencera. L'Allemagne sera la victime de la vindicte de Clemenceau et de la cruauté de Poincaré. La gauche française dénonce l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises alors même que l'Allemagne refuse de tenir ses engagements du traité de Versailles. Dès qu'elle arrive au pouvoir, en 1924, le cartel des gauches engage une politique de réconciliation d'une naïveté confondante. On célèbre « l'esprit de Locarno ». Aristide Briand déclare « la guerre à la guerre » sous les acclamations. Il embrasse le chancelier allemand Stresemann, qui ne songe qu'à « finasser » avec son vainqueur, avant de pouvoir prendre sa revanche. Ceux qui, à l'Action française, Maurras et Bainville, refusent de partager ces illusions, sont insultés, brocardés, ostracisés, accusés de germanophobie et de fauteurs de guerre. Même après l'arrivée d'Hitler, la gauche et les intellectuels pacifistes approuvent les revendications d'une Allemagne « blessée ». Lorsqu'Hitler envoie l'armée en Rhénanie alors que cette zone avait été démilitarisée pour protéger la frontière française, Le Canard enchaîné titre, gouailleur : « L'Allemagne envahit l'Allemagne.» L'armée française restera l'arme au pied alors qu'elle pouvait - pour peu de temps encore - écraser sa rivale. Comme nous l'a bien montré l'historien franco-israélien Simon Epstein, cette histoire du pacifisme français - qui est aussi et d'abord une histoire de la germanophilie des élites progressistes et de la gauche françaises - s'achèvera, pour la plupart d'entre eux, dans la collaboration.

    Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français

    Mais les leçons de l'Histoire ne servent à rien. Les empires français finissent toujours mal. La chute de Napoléon avait accouché de cette passion folle pour l'Allemagne. La désintégration de notre empire colonial lèvera au sein de la gauche et des intellectuels une armée de décolonisateurs qui prendront fait et cause pour les « peuples opprimés ». Les colonisés, le tiers monde, les Africains, les Arabes, les déshérités, les exploités, peu importe leur nom, ils sont désormais les héros de notre intelligentsia parisienne qui en fera le nouveau peuple-christ chargé de la rédemption de nos vieilles nations européennes. Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français. Il suffit de songer à la célèbre préface de Jean-Paul Sartre à un texte du militant de l'indépendance de l'Algérie Frantz Fanon, dans lequel le pape de l'existentialisme exhorte à tuer les colons français. De nombreux Français, socialistes, communistes ou catholiques, porteront les valises du FLN qui assassinera, dans les rues d'Alger, pieds-noirs ou harkis.

    Le général de Gaulle crut arrêter cette véritable guerre civile en donnant l'indépendance à l'Algérie. Il ne fit que retarder la question de quelques décennies. La cupidité patronale, toujours avide de main-d'œuvre bon marché, contraignit le pouvoir gaullo-pompidolien à accueillir de nombreux travailleurs du Maghreb. La généralisation du regroupement familial, en 1974, fit traverser la Méditerranée aux femmes et aux enfants de ces travailleurs qu'on se refusait à renvoyer chez eux, même lorsqu'ils étaient devenus chômeurs, alors même qu'on n'avait pas hésité à renvoyer les Italiens, Espagnols ou Polonais lors des crises économiques du passé.

    Lorsque les premiers heurts violents apparurent entre familles françaises et étrangères, lorsque les protestations de la population française contre la violence des « jeunes » issus de l'immigration se firent entendre, lorsque le secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, exigea l'arrêt de toute immigration, les élites progressistes, unanimes, s'insurgèrent contre cette xénophobie. « L'antiracisme » naquit dans les années 1980, qui pourchasserait politiquement et judiciairement toute opposition à ce mouvement massif d'immigration et imposerait une vision multiculturaliste de l'intégration des populations étrangères, qui mettrait à bas les anciens principes de l'assimilation qui avaient pourtant permis l'intégration des générations précédentes d'Italiens, d'Espagnols, de Polonais, etc.

    Mais, comme le disait le président Mitterrand, « les étrangers sont chez eux, chez nous ». Et les Français devaient tirer profit des richesses qu'ils nous apportaient. L'antiracisme instrumentalisa sans vergogne le souvenir de l'extermination des Juifs pour culpabiliser les populations françaises éternellement associées à ce crime de masse. Le musulman d'aujourd'hui devenait ainsi, dans la logorrhée antiraciste, le Juif des années 30 sans aucun souci d'exactitude historique. L'important était d'intimider les Français et de protéger ces populations immigrées.

    Ce n'était plus le protestantisme qui était en odeur de sainteté mais l'islam, « religion de paix et d'amour », dont on célébrait sans se lasser les lumières et la gloire de Cordoue la tolérante, en oubliant soigneusement que l'Espagne fut alors une terre envahie et occupée pendant sept siècles et que les catholiques et les juifs étaient régis par le statut inférieur de dhimmi. Mais c'est toujours le catholicisme qui est rejeté et ostracisé ; la gauche n'a plus besoin de le persécuter, les nouveaux maîtres de l'Église de France, pris par une sorte de syndrome de Stockholm, battant sans cesse leur coulpe, multipliant les gestes d'allégeance à l'égard d'une gauche qui les méprise, faisant voter pour elle en Bretagne et instaurant un dialogue unilatéral avec l'islam, alors même qu'Allah n'a de cesse de maudire les « associateurs » (autre nom des chrétiens dans le Coran). Mais lorsqu'une nouvelle génération de catholiques se rebelle contre le « progrès », le pouvoir socialiste se cabre. Les jeunes « veilleurs » contre « le mariage pour tous », seront traités avec une rare brutalité, les meneurs arrêtés, menottés, écroués comme de dangereux criminels. Et ce sont les crèches de Noël que les laïcards et les maires « républicains » pourchassent au nom de la sainte « laïcité ».

    On ne ferma jamais les frontières. On naturalisa en masse sans se soucier du « degré d'assimilation » des étrangers. Des quartiers entiers de banlieue connurent « le grand remplacement » des populations. Peu à peu, l'islam des caves et des « darons » devint un islam rigoriste et littéraliste des jeunes qui arboraient les tuniques blanches du prophète et voilaient leurs femmes et leurs sœurs à la mode talibane, pour mieux se différencier de ces « porcs de Gaulois ».

    Les populations des Français de souche et des descendants de l'immigration européenne - et même certains immigrés maghrébins en voie d'intégration - fuirent ces terres défrancisées et islamisées dont le caïd trafiquant de drogue et l'imam étaient les nouveaux maîtres.

    Mais nos élites progressistes continuèrent de communier dans les délices de la « diversité ». Les élites médiatiques, intellectuelles, mais aussi administratives, se liguèrent pour imposer coûte que coûte à une population française rétive le nouvel ordre multiculturaliste. « La France n'est pas un musée » nous dirent-elles en chœur. Il fallait inventer une « nouvelle France sans nostalgie », nous ordonna le président Hollande.

    En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère

    En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère. La gauche commande et la droite obéit. Jacques Chirac avait inventé des « racines musulmanes » à la France et refusé que l'Europe reconnaisse officiellement ses racines chrétiennes. Nicolas Sarkozy avait tout fait pour introduire le mot diversité dans la Constitution, et, devant la résistance de certains comme Simone Veil, avait résolument engagé une politique de « discrimination positive » dans les grandes écoles ou la fonction publique.

    Lorsque le gang des barbares tortura Ilan Halimi parce qu'il était juif, on dit: « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque Merah, Nemmouche et Coulibaly tuèrent des juifs pour venger leurs frères palestiniens, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque les frères Kouachi exécutèrent les dessinateurs de Charlie Hebdo coupables d'avoir caricaturé le prophète Mahomet, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque des hommes massacrèrent au Bataclan, aux cris d'«Allah akbar!», on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Des trésors d'ingéniosité sémantique furent déployés pour expliquer que ce n'était pas l'islam mais « l'islamisme radical » qui était coupable ; et, tout compte fait, que la radicalisation précédait l'islamisation. Exit l'islam à l'issue de cette magnifique partie de bonneteau conceptuel. Absous, épargné, protégé. Sanctifié.

    Au nom de la paix, il ne fallait pas désigner l'ennemi. Dire Daech au lieu d'État islamique. Dire terroristes au lieu d'islamistes. On avait l'impression que, pour nos élites politiques, médiatiques, journalistiques, l'essentiel était de sauver l'islam de France plutôt que de sauver la population française des coups mortels qu'on lui portait. L'essentiel était de sauvegarder une certaine idée de la « diversité » plutôt que de sauvegarder une certaine idée de la France. La xénophilie des élites françaises avait viré depuis longtemps à la francophobie. L'Histoire était un éternel recommencement. 

    Eric Zemmour            

     

  • La fuite des capitaux s’invite dans l’immobilier français

     

    par Ludovic Greiling

     

    Il est des chefs d’entreprise qui ne connaissent pas la crise et qui donnent néanmoins l’alarme sur la situation du pays. Thibault de Saint-Vincent est de ceux-là. Dans les réunions publiques de son entreprise spécialisée dans l’immobilier de luxe, il n’hésite pas à montrer l’ampleur du phénomène de fuite des capitaux liée à l’imposition et aux tracasseries administratives en France.

    L’homme sait de quoi il parle : face à l’ampleur du phénomène, Barnes, sa compagnie, a récemment développé une expertise pour les investisseurs français qui souhaitent faire de l’immobilier locatif à l’étranger (où le groupe est également présent). Ces derniers sont chassés par la loi Duflot, explique l’expert, qui publie un billet d’humeur vigoureux.

    « La loi sur l’encadrement des loyers a des conséquences catastrophiques : les propriétaires, écœurés par les nouvelles contraintes, la perte de la rentabilité et l’impossibilité de se séparer d’un mauvais locataire mettent leurs biens en vente pour acquérir à l’étranger ou décident de les louer en saisonnier.

    Plusieurs centaines d’appartements ont déjà disparu du marché locatif traditionnel et si rien ne change, vivre à Paris ne sera plus envisageable pour ceux qui n’ont ni les moyens d’acheter ou qui ne remplissent pas les « bons critères » pour accéder à un logement social. L’exact effet inverse de ce qui est recherché !

    Une ville ne vit que si l’on y vit. Veut-on faire de Paris une ville musée, livrée aux locations saisonnières des touristes ? Souhaite-t-on vider la ville de ses habitants qui pourtant y travaillent, font leurs achats, scolarisent leurs enfants, entretiennent leurs logements ?

    Certes, la ville de Paris lutte contre l’explosion des meublés de tourisme, mais elle serait plus avisée de faire le ménage chez elle.

    Le logement social qui ne cesse de se renforcer à Paris, est imposé sans concertation avec les professionnels et les Parisiens, qui découvrent souvent dans les médias que les occupants des beaux logements sociaux sont loin d’être tous nécessiteux.

    Quant aux plus fortunés, souvent étrangers, la ville lumière n’est que leur pied à terre, le temps d’un court séjour.
    En regardant vers Bruxelles, nos dirigeants y découvriraient un marché locatif fluide et équilibré, grâce notamment à une exonération fiscale de bon sens accordée aux bailleurs.

    Mais nos élus ont souvent la vue courte, aveuglée par l’idéologie. Comme disait Cécile Duflot, « la loi sur le logement est une loi clairement de gauche ». On aurait préféré une loi ni de droite, ni de gauche mais juste efficace ».  Thibault de Saint Vincent, Président de BARNES.   

  • L'état d'urgence, cette « divine surprise » de la République...

     

    par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgNotre société de communication a tendance à ne pas toujours savoir hiérarchiser les informations, au risque de « distraire » des véritables sujets et débats importants : ainsi, la vague récente d’attentats, désormais bien instrumentalisée par le gouvernement et par le président lui-même à leur profit politique et électoral, a failli nous faire oublier que, durant l’état d’urgence, les problèmes persistent et, même, peuvent trouver dans l’actualité des raisons de prospérer, tandis que les grands dossiers, eux, subsistent malgré l’indifférence à leur égard en ces heures particulières… 

    Ainsi, du chômage : même s’il reste, a priori, le premier souci de nos concitoyens, il semble désormais passer au second plan des préoccupations de nos gouvernants et des partis, comme s’il s’inscrivait un peu plus dans une « normalité » qui rassurerait presque en ces heures agitées. Vous croyez que j’exagère ? Alors, lisez la presse écrite, réécoutez les bulletins d’informations de ces dernières semaines, et vous pourrez aisément constater par vous-mêmes cette étrangeté ! Pourtant, la lutte contre le chômage est sans doute un des moyens de donner une moindre prise aux discours des islamistes qui se nourrissent aussi, mais pas seulement, du ressentiment social des déclassés et des populations délaissées. Un emploi ne préserve pas de la tentation totalitaire, mais il peut l’éloigner, par la simple satisfaction de l’utilité sociale personnelle. 

    Autre victime collatérale des attentats et de l’état d’urgence, la question régionale qui, pourtant, aurait dû être au centre des débats électoraux de l’automne, autour des élections qui se dérouleront dans quelques semaines en France. La réforme bâclée de la carte des régions et de leurs attributions, ces dernières années, aurait mérité une vaste contestation et l’ouverture d’un « front » des régionalistes (au sens large du terme, et non seulement des partisans du régionalisme) sur les questions linguistiques, celles des pouvoirs régionaux et de leurs compétences, celles aussi des responsabilités de l’Etat et de son idéologie dominante dans la mauvaise gestion de l’aménagement du territoire et des terroirs. Mais rien de tout cela ne sera évoqué et seul le score du Front National semble intéresser et « inquiéter » avec gourmandise les médias, quand la revendication du rattachement de Nantes à la Bretagne, par exemple, n’arrive plus à traverser le rideau de brouillard des journaux locaux et nationaux… 

    Est-il nécessaire d’ajouter à cette liste la question environnementale et climatique qui, en prévision de la COP 21, devait être l’occasion de forums, de marches et de manifestations, parfois contestataires, et dont les nombreux débats se résument aujourd’hui à l’évocation de grands principes sans beaucoup de risques d’application concrète ? L’interdiction de toute activité de rue et, donc, de toute manifestation sur la voie publique jusqu’au 30 novembre (avant une nouvelle prolongation ?), évite au gouvernement de la République la crainte d’une remise en cause de son hypocrisie sur ce sujet pourtant majeur pour les décennies et les générations qui viennent. 

    Je ne dirai pas que les attentats ont servi la République dans ses organes institutionnels et je ne méconnais pas la réelle émotion du Chef de l’Etat devant la tragédie du vendredi noir, ni ne la remets en cause. Néanmoins, je ne suis pas loin de penser que l’état d’urgence proclamé au soir du drame est désormais vu par certains, y compris au gouvernement, comme « une divine surprise » qui permet de limiter, sinon l’esprit critique, du moins l’affirmation trop visible ou bruyante de celui-ci… 

    Que l’on ne se méprenne pas : je suis partisan de ne rien céder au terrorisme du moment, et je comprends bien la prudence nécessaire de l’Etat et, au-delà, de la nation toute entière face aux risques de nouvelles poussées de violence djihadiste. Mais je ne pense pas que l’état d’urgence soit la seule réponse et la mieux adaptée à la situation actuelle : c’est chaque jour que notre société doit répondre aux défis lancés par la terreur totalitaire, non par le coup de menton, mais par la valorisation de ce qu’est, historiquement et sentimentalement, la France et de ce qui fait son unité profonde, à travers ses racines diverses et ses fleurs originales. Au-delà, il faudra bien, aussi, poser la question de la meilleure réponse institutionnelle politique à cette diplomatie de la terreur de l’Etat Islamique et de ses épigones, et mesurer combien un Etat digne de ce nom, symbole de l’âme de la France et de l’unité de ses communautés comme de ses citoyens, pourrait être le meilleur moyen d’affronter les tempêtes, contemporaines comme futures, qui s’abattent ou qui s’annoncent sur notre terre, sur ce « royaume de France » qu’évoquait Charles Péguy à la veille de 1914, et qui attend, encore et toujours, son Prince français… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Chauprade : Ankara, soutien sans faille au terrorisme islamiste

     

    Après le tir turc contre un avion russe abattu sur le sol syrien, Aymeric Chauprade, député français au Parlement européen, a publié le communiqué qu'on va lire. La position qu'il adopte nous semble parfaitement justifiée. Elle se situe d'ailleurs sur la même ligne que l'analyse de Frédéric Pons (Valeurs actuelles), dans la vidéo que reprend notre prochaine note. « Nous ne ferons pas la guerre à la Turquie », a-t-on assuré à Moscou, où l'on est nettement plus raisonnable qu'on le dit. Mais il nous semble évident que la Turquie est un sérieux obstacle à la lutte contre Daech. Il est une autre évidence qui ne date pas d'hier et qu'il est à peine utile de rappeler : c'est que la Turquie n'a pas sa place en Europe. LFAR    

     

    aymeric_chauprade.jpgEn abattant un Su-24 russe volant en Syrie à la frontière avec la Turquie, Ankara a clairement montré son soutien sans faille au terrorisme islamiste de Daech comme d’Al-Nosra.

    Déjà obsédé par le danger irrédentiste kurde, le Président Erdogan n’a eu de cesse d’aider l’Etat islamique à liquider la résistance des Pershmergas, en fermant sa frontière aux blessés, en acceptant la vente du pétrole de l’État islamique sur son territoire, en servant de plaque tournante au recrutement des combattants étrangers venus s’enrôler sous la bannière de Daech et en distribuant aux financiers de Daech l’argent collecté dans le monde entier.

    Le MIT, le service de renseignement turc, joue également au même jeu dangereux avec l’Etat islamique que l’ISIS pakistanaise joue avec les talibans.

    Cette politique turque à tous les niveaux – politique, militaire, financière et logistique – n’est pas nouvelle ni même étonnante : MM. Erdogan et Davutoglu sont le reflet de l’idéologie des Frères musulmans.

    Jouant le pire en Syrie et en Irak, la Turquie pratique également ce jeu trouble en Libye armant les factions islamistes ralliées à l’Etat islamique. Islamiste, soutien actif du terrorisme islamiste, mauvais allié de l’OTAN et éternel plaignant contre l’Europe, pratiquant le chantage à tous les niveaux, sur tous les sujets et systématiquement, la Turquie n’a décidemment rien à faire dans l’Union européenne ; sa politique doit être activement combattue. 

    Le blog d’Aymeric Chauprade