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Éric Zemmour : « Comment en est-on arrivé là ? »

 

Par Eric Zemmour            

On veut croire que les attentats du vendredi 13 novembre ont dessillé les yeux. Reste pourtant une question lancinante : pourquoi ceux qui mettaient en garde depuis des années n'ont-ils pas été écoutés ? Selon Eric Zemmour, pour Le Figaro, c'est parce que les élites françaises n'aiment pas leur pays. Il dresse ici le constat implacable d'un siècle de désamour et de trahisons des clercs. Désamour et trahison dont Maurras avait traité pour son temps dans Quand les Français ne s'aimaient pas (1916). Xénophilie et francophobie ont de nos jours un visage nouveau, des objets différents : islamophilie, multiculturalisme, sansfrontiérisme, etc. Les conséquences sont, elles, inchangées : un dramatique affaiblissement de la France, que nous payons aujourd'hui d'un prix extraordinairement fort. Lafautearousseau    

 

ZemmourOK - Copie.jpgEn 1813, paraît à Londres un livre publié en langue française, intitulé sobrement : De l'Allemagne. Son auteur est la fille du célèbre banquier Necker ; elle vit en Suisse depuis que l'Empereur l'a chassée de France pour son opposition systématique à sa politique et ses liens avec les cercles des pays ennemis. L'exil n'est guère cruel mais Germaine de Staël, qui s'ennuie de Paris, a reconstitué dans la maison familiale de Coppée une petite cour où elle tyrannise ses amants et amis. Le livre était prêt dès 1810, mais les épreuves ont été détruites par les agents de l'Empereur. Napoléon avait raison ; mais il ne savait pas à quel point. De l'Allemagne est un éloge exalté des Allemands, peuple de poètes, de musiciens, de philosophes ; l'Allemagne est cette nation sans État ni armée, cette nation bucolique et pacifique. Le contraste - voulu - avec la France napoléonienne est parfait : la France est ce peuple de guerriers toujours vainqueurs, conquérants violents et impitoyables, qui occupent et persécutent injustement l'Europe. L'Allemagne est femme, la France est homme. Le romantisme est né. Il sera germanophile. Les cartes sont distribuées pour plus d'un siècle. Toute la gauche intellectuelle française, de Michelet à Victor Hugo, continuera tout au long du XIXe siècle, de contempler l'Allemagne avec les yeux énamourés de Chimène. Ou plutôt de Germaine.

Comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré

Rien ne parviendra à les dessiller. Ni la défaite de Napoléon en 1813 à Leipzig. Ni l'occupation de Paris par les troupes de l'enragé Blücher. Ni l'arrivée de la Prusse sur la rive gauche du Rhin. Ni les échecs des révolutions libérales en Allemagne. Ni la poigne de fer de Bismarck à Berlin. Ni la victoire de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa en 1866. Lorsque, légitimement inquiet, Napoléon III voudra renforcer son armée, les députés républicains l'en empêcheront. Pour la gauche, rien de mal ni de dangereux ne peut venir du Rhin. La défaite de 1870 sonnera comme un coup de tonnerre dans ce ciel azuré. On dit que Michelet, enfin désillusionné, en mourut de chagrin. On prétend que la IIIe République fut désormais assoiffée de revanche.

De revanche, oui, mais pas contre l'Allemagne, dont les dirigeants républicains se voulaient les loyaux et craintifs seconds. « Inutile de parler à Paris, tout se décide à Berlin », écrivait l'ambassadeur d'Angleterre en France à son premier ministre. La revanche, oui, mais contre l'Église. Dès que la gauche eut les coudées franches, à partir de 1879, elle ne cessa de persécuter les catholiques, de les chasser de la magistrature, de la haute fonction publique, de l'armée, d'envoyer les soldats pour expulser moines et religieuses. Jusqu'à la politique du petit père Combes et la loi de séparation de l'Église et de l'État. Ce n'est pas un hasard ni une lubie. Depuis la défaite de 1815, la gauche française est convaincue que la France a d'abord eu le grand tort de rester catholique quand ses grandes rivales, Angleterre et Prusse, sont devenues protestantes. Pour les élites républicaines, franc-maçonnes, la République doit protestantiser et décatholiciser la France. De gré ou de force. L'Allemagne est donc ce vainqueur qu'on craint mais qu'on admire avant tout. Le désir mimétique cher à René Girard a été renversé. Les Allemands, qui admiraient Napoléon en le haïssant, sont devenus à leur tour l'objet de l'admiration ambiguë des élites françaises. Jusqu'au début de la guerre de 1914, de nombreuses personnalités de gauche estimeront que l'Allemagne de Goethe, de Beethoven, de Bach, de Kant, ne pouvait agresser la République française. Jusqu'à sa mort, Jaurès restera convaincu que les ouvriers allemands feront passer la solidarité internationaliste avant leur patriotisme.

Belle lucidité!

Pendant la guerre, la propagande anti-Boches se déchaînera. Mais, une fois signé le traité de Versailles, tout recommencera. L'Allemagne sera la victime de la vindicte de Clemenceau et de la cruauté de Poincaré. La gauche française dénonce l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises alors même que l'Allemagne refuse de tenir ses engagements du traité de Versailles. Dès qu'elle arrive au pouvoir, en 1924, le cartel des gauches engage une politique de réconciliation d'une naïveté confondante. On célèbre « l'esprit de Locarno ». Aristide Briand déclare « la guerre à la guerre » sous les acclamations. Il embrasse le chancelier allemand Stresemann, qui ne songe qu'à « finasser » avec son vainqueur, avant de pouvoir prendre sa revanche. Ceux qui, à l'Action française, Maurras et Bainville, refusent de partager ces illusions, sont insultés, brocardés, ostracisés, accusés de germanophobie et de fauteurs de guerre. Même après l'arrivée d'Hitler, la gauche et les intellectuels pacifistes approuvent les revendications d'une Allemagne « blessée ». Lorsqu'Hitler envoie l'armée en Rhénanie alors que cette zone avait été démilitarisée pour protéger la frontière française, Le Canard enchaîné titre, gouailleur : « L'Allemagne envahit l'Allemagne.» L'armée française restera l'arme au pied alors qu'elle pouvait - pour peu de temps encore - écraser sa rivale. Comme nous l'a bien montré l'historien franco-israélien Simon Epstein, cette histoire du pacifisme français - qui est aussi et d'abord une histoire de la germanophilie des élites progressistes et de la gauche françaises - s'achèvera, pour la plupart d'entre eux, dans la collaboration.

Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français

Mais les leçons de l'Histoire ne servent à rien. Les empires français finissent toujours mal. La chute de Napoléon avait accouché de cette passion folle pour l'Allemagne. La désintégration de notre empire colonial lèvera au sein de la gauche et des intellectuels une armée de décolonisateurs qui prendront fait et cause pour les « peuples opprimés ». Les colonisés, le tiers monde, les Africains, les Arabes, les déshérités, les exploités, peu importe leur nom, ils sont désormais les héros de notre intelligentsia parisienne qui en fera le nouveau peuple-christ chargé de la rédemption de nos vieilles nations européennes. Comme d'habitude, l'amour immodéré de l'Autre conduit à la haine du Français. Il suffit de songer à la célèbre préface de Jean-Paul Sartre à un texte du militant de l'indépendance de l'Algérie Frantz Fanon, dans lequel le pape de l'existentialisme exhorte à tuer les colons français. De nombreux Français, socialistes, communistes ou catholiques, porteront les valises du FLN qui assassinera, dans les rues d'Alger, pieds-noirs ou harkis.

Le général de Gaulle crut arrêter cette véritable guerre civile en donnant l'indépendance à l'Algérie. Il ne fit que retarder la question de quelques décennies. La cupidité patronale, toujours avide de main-d'œuvre bon marché, contraignit le pouvoir gaullo-pompidolien à accueillir de nombreux travailleurs du Maghreb. La généralisation du regroupement familial, en 1974, fit traverser la Méditerranée aux femmes et aux enfants de ces travailleurs qu'on se refusait à renvoyer chez eux, même lorsqu'ils étaient devenus chômeurs, alors même qu'on n'avait pas hésité à renvoyer les Italiens, Espagnols ou Polonais lors des crises économiques du passé.

Lorsque les premiers heurts violents apparurent entre familles françaises et étrangères, lorsque les protestations de la population française contre la violence des « jeunes » issus de l'immigration se firent entendre, lorsque le secrétaire général du Parti communiste, Georges Marchais, exigea l'arrêt de toute immigration, les élites progressistes, unanimes, s'insurgèrent contre cette xénophobie. « L'antiracisme » naquit dans les années 1980, qui pourchasserait politiquement et judiciairement toute opposition à ce mouvement massif d'immigration et imposerait une vision multiculturaliste de l'intégration des populations étrangères, qui mettrait à bas les anciens principes de l'assimilation qui avaient pourtant permis l'intégration des générations précédentes d'Italiens, d'Espagnols, de Polonais, etc.

Mais, comme le disait le président Mitterrand, « les étrangers sont chez eux, chez nous ». Et les Français devaient tirer profit des richesses qu'ils nous apportaient. L'antiracisme instrumentalisa sans vergogne le souvenir de l'extermination des Juifs pour culpabiliser les populations françaises éternellement associées à ce crime de masse. Le musulman d'aujourd'hui devenait ainsi, dans la logorrhée antiraciste, le Juif des années 30 sans aucun souci d'exactitude historique. L'important était d'intimider les Français et de protéger ces populations immigrées.

Ce n'était plus le protestantisme qui était en odeur de sainteté mais l'islam, « religion de paix et d'amour », dont on célébrait sans se lasser les lumières et la gloire de Cordoue la tolérante, en oubliant soigneusement que l'Espagne fut alors une terre envahie et occupée pendant sept siècles et que les catholiques et les juifs étaient régis par le statut inférieur de dhimmi. Mais c'est toujours le catholicisme qui est rejeté et ostracisé ; la gauche n'a plus besoin de le persécuter, les nouveaux maîtres de l'Église de France, pris par une sorte de syndrome de Stockholm, battant sans cesse leur coulpe, multipliant les gestes d'allégeance à l'égard d'une gauche qui les méprise, faisant voter pour elle en Bretagne et instaurant un dialogue unilatéral avec l'islam, alors même qu'Allah n'a de cesse de maudire les « associateurs » (autre nom des chrétiens dans le Coran). Mais lorsqu'une nouvelle génération de catholiques se rebelle contre le « progrès », le pouvoir socialiste se cabre. Les jeunes « veilleurs » contre « le mariage pour tous », seront traités avec une rare brutalité, les meneurs arrêtés, menottés, écroués comme de dangereux criminels. Et ce sont les crèches de Noël que les laïcards et les maires « républicains » pourchassent au nom de la sainte « laïcité ».

On ne ferma jamais les frontières. On naturalisa en masse sans se soucier du « degré d'assimilation » des étrangers. Des quartiers entiers de banlieue connurent « le grand remplacement » des populations. Peu à peu, l'islam des caves et des « darons » devint un islam rigoriste et littéraliste des jeunes qui arboraient les tuniques blanches du prophète et voilaient leurs femmes et leurs sœurs à la mode talibane, pour mieux se différencier de ces « porcs de Gaulois ».

Les populations des Français de souche et des descendants de l'immigration européenne - et même certains immigrés maghrébins en voie d'intégration - fuirent ces terres défrancisées et islamisées dont le caïd trafiquant de drogue et l'imam étaient les nouveaux maîtres.

Mais nos élites progressistes continuèrent de communier dans les délices de la « diversité ». Les élites médiatiques, intellectuelles, mais aussi administratives, se liguèrent pour imposer coûte que coûte à une population française rétive le nouvel ordre multiculturaliste. « La France n'est pas un musée » nous dirent-elles en chœur. Il fallait inventer une « nouvelle France sans nostalgie », nous ordonna le président Hollande.

En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère

En France, depuis la Révolution, la gauche pense et la droite gère. La gauche commande et la droite obéit. Jacques Chirac avait inventé des « racines musulmanes » à la France et refusé que l'Europe reconnaisse officiellement ses racines chrétiennes. Nicolas Sarkozy avait tout fait pour introduire le mot diversité dans la Constitution, et, devant la résistance de certains comme Simone Veil, avait résolument engagé une politique de « discrimination positive » dans les grandes écoles ou la fonction publique.

Lorsque le gang des barbares tortura Ilan Halimi parce qu'il était juif, on dit: « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque Merah, Nemmouche et Coulibaly tuèrent des juifs pour venger leurs frères palestiniens, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque les frères Kouachi exécutèrent les dessinateurs de Charlie Hebdo coupables d'avoir caricaturé le prophète Mahomet, on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Lorsque des hommes massacrèrent au Bataclan, aux cris d'«Allah akbar!», on dit : « Ça n'a rien à voir avec l'islam.» Des trésors d'ingéniosité sémantique furent déployés pour expliquer que ce n'était pas l'islam mais « l'islamisme radical » qui était coupable ; et, tout compte fait, que la radicalisation précédait l'islamisation. Exit l'islam à l'issue de cette magnifique partie de bonneteau conceptuel. Absous, épargné, protégé. Sanctifié.

Au nom de la paix, il ne fallait pas désigner l'ennemi. Dire Daech au lieu d'État islamique. Dire terroristes au lieu d'islamistes. On avait l'impression que, pour nos élites politiques, médiatiques, journalistiques, l'essentiel était de sauver l'islam de France plutôt que de sauver la population française des coups mortels qu'on lui portait. L'essentiel était de sauvegarder une certaine idée de la « diversité » plutôt que de sauvegarder une certaine idée de la France. La xénophilie des élites françaises avait viré depuis longtemps à la francophobie. L'Histoire était un éternel recommencement. 

Eric Zemmour            

 

Commentaires

  • c'est parfait comme toujours

  • Pas mal mais le sujet qui m'avait mis l'eau à la bouche dans l'intro n'est pas traité: la trahison des clerc !

  • eh bien, si histoire recommence, ces elites-traitres contraitra le sort quon reservera au traitres, Quanf la Nation, la France se reveillera, les tete des eltes-traitres tomberont, soynons certains

  • Egrener les noms des 130 morts du 13 novembre dans la cour des Invalides à Paris sonne comme l'acte d'accusation de la classe politique présente à l'hommage national. Rien ou si peu fut fait depuis les attentats de janvier qu'on s'étonne de les voir tous là, si compassés, farauds pathétiques habités avant tout par les résultats des sondages !

  • L’analyse d’Eric Zemmour n’est pas juste à 100% car sa ligne de partage est uniquement située entre la complaisance aveugle hier de nos élites envers l’Allemagne oubliant notre irrédentisme hélas bien français où Victor Hugo ( qui fut un grand poète , mais qui probablement n’était pas très intelligent ) a aussi une immense responsabilité d ans la mythologie impériale à laquelle Zemmour n’est pas étranger, lui qui est pour l’annexion de la rive gauche du Rhin
    La vraie catastrophe originelle, c’est le retour de l’Ile d’Elbe, la légende impériale, qui sanctifie finalement la révolution destructrice. Qu’est ce que l a prise de la Bastille, sinon des horreurs dignes de Daech, embryon d’un futur état terroriste, même si la terreur s’ »est exercé en priorité contre les français (comme l’Etat islamique contre les musulmans) dont la glorification a entrainé la France et l’Europe dans vingt ans de troubles d’abord ; - la grande peur- et ensuite des guerres déjà fratricides, pour ceux qui ont le souci des diverses racines chrétiennes d e l’Europe.
    De 1815 à 1870, les républicains, les libéraux, les nostalgies de l’Empire n’ont cessé d e pousser à la guerre avec l’Europe, toujours hantée par l’épopée impériale, censée réconcilier l’Ancienne et la Nouvelle France alors qu’elle est aussi sanglante fuit en avant comme l’a vu Guglielmo Ferrero, un historien méconnu et plus récemment René Girard dans achever Clausewitz et son analyse de » la montée aux extrêmes ». Napoléon III a fait le lit de Bismarck par son incompétence, mais l’opinion publique parisienne folle, déjà manipulée par les médias, qui a exigé la guerre pour rien en 1870, et Napoléon III incapable de résister à cette opinion publique maternée par cette nostalgie … quasi folle » de l’Empire.et de notre puissance.
    Après la défaite humiliante, traumatisme pour un pays illusionné par sa fausse supériorité militaire , , refusant de voir qu’il avait déclenché la revanche mimétique de l’Allemagne au lieu de faire un retour sur soi-même, de civiliser l’Allemagne par un retour au concert des nations, on a bâti la république , sa folle idéologie persécutrice de guerre civile, et on est rentré dans un psychodrame de la patrie , qui est piété, et non applaudissement au x défilés militaires , psychodrame à propos d le l’affaire Dreyfus, pour mieux voiler notre traumatisme , on a rivalisé de patriotisme républicain à la Déroulède , le fol mythe d e la revanche , de la ligne e bleue des Vosges, qui ne méritait pas tout carnage (
    Comme veilleur et sentinelle debout certes l’Action française fut magnifique, mais « Nolens volens « n’a –telle pas été malgré elle, un peu l’otage d’un régime, incapable de faire la paix et de défendre le pays ? A-t-elle cru d’avoir à défaut de Roi immédiat voulu encore être une sentinelle, mais d’avoir ensuite cru possible qu’on pouvait faire entendre raison à ce régime républicain ou à ses élites, ce régime qui se nourrit de sa décomposition comme l’a dit récemment notre Roi. O n ne peut pas convertir quelqu’un malgré lui, et le retour au Roi était une conversion politique, mais aussi spirituelle, non un retour « du trône et de ’autel, » mais d’une ascèse, qui nous délivre de l’idéologie. Le s politiques de la satire Menippée sous Henri III ne voulaient pas imposer leur religion, mais une ascèse de soi, un sacrifice de sa passion politique, qui préparait le retour à la paix civile, à la réconciliation dans la légitimité retrouvée .;
    Bref dans la magnifique élan de l’union sacrée, en 1914 il allait bien défendre le territoire, n’avons s nous pas été é un peu ou beaucoup le s » harkis’ » de ce régime qui nous mine et d’un sectarisme sans rémission. Le retour des congrégations et la paix religieuse, maigre compensation n’a pas perdurée .Aujourd’hui le catholicisme, ou du moins les cathos qui veulent rester vivants restent l’ennemi à abattre pour nos républicains .sans que cela interpelle assez nos évêques, trop régimistes à l’exception de quelqu’un.
    Certes ; Maurras a été admirable, notamment en 1917 en soutenant de facto le pape Benoit XV qui cherchait à sortir l’Europe de l’engrenage e fatal où elle allait succomber vingt trois souvent et en 1936
    Bainville un moine soldat de lucidité .Mais pouvons porter à bout de bras qui ce se délite dans ses structures, un peu comme u peintre qui rénoverait une façade qui s’ »écroule. Ou faut-il rétablir le mur.
    Nous en sommes là. Il n’y rien à attendre d e nos élites régimistes, à de rarissimes exceptions-, de droite ou de gauche, en union incestueuse avec les médias, mais tout à attendre des humbles compatriotes qui continuent à veiller à agir, à faire vivre ce pays.
    Zemmour se trompe en partie ce n’est pas l’aveuglement qui nous mine devant un ennemi que l’on caresse , mais la haine de soi, d e notre destin de notre vocation temporelle et surnaturelle , qui crée un vide abyssal dans lequel s’engouffre des « Possédés » , que nous avons nourri au sein de notre république, qui continue à tourner à vide comme un moulin à prière dans un cimetière totalement surréaliste .

  • Zemmour en oublie la responsabilité de Napoléon qui par ses guerres incessantes a détruit cette complexe mosaïque d'états très désunis, oeuvre de la monarchie, qui nous assurait depuis plus d'un siècle une relative tranquillité vis-à-vis de nos voisins allemands.
    Pour faire pièce à cette puissance allemande en devenir il y eût un développement d'une anglophilie qui date aussi de Voltaire, cependant aussi fasciné par le roi de Prusse Frédéric II, et que le dernier de nos rois Louis Philippe a développé une Entente cordiale avec l'Angleterre. Le caractère pacifique de nos rois Louis XVI, hélas interrompu, repris heureusement par Louis XVIII et Charles X .

  • Je ne crois pas à cette culpabilité de l'Empire et de la IIIè République dans notre déclin. Le désastre de juin 40 a balayé le régime, mis à la benne tout l'attirail, tabula rasa ! A la Libération les compteurs étaient à zéro.

    Sans parler de monarchie (mais pourquoi pas malgré "Darlan") on pouvait redessiner l'épure d'un régime socio-politique neuf. Au lieu de quoi, les élites françaises, qui se mirent à temps du bon côté du manche, firent l'impossible pour infuser au peuple français sa victoire sur la Bête grâce à elles. L'escroquerie ressemble à celle de la bourgeoisie levant le peuple de 1789 à son bénéfice.

    Un pouvoir provisoire mal assuré livra le pays aux lubies soviétiques du Conseil national de la Résistance dont nous épongeons les délires aujourd'hui encore. On ne pouvait pas faire d'un peuple battu un peuple d'assistés sauf à le vouloir péri. Contrairement à la doxa souverainiste un peu cucu-la-praline, il eut mieux valu être gouvernés pendant trois ou quatre ans par l'AMGOT au lieu de parader comme des coqs à la lumière de vieilles lunes léninistes.

    Pour moi, la source du mal présent n'est pas l'aventure napoléonienne et ses scories qui ont eu le temps de se dissoudre dans l'histoire, mais le CNR dont certains vantent encore aujourd'hui les mérites et la générosité...

  • Ce n'est pas faire un peuple d’assistés que d'avoir mis en place la sécurité sociale , bien au contraire. Avec les allocations familiales cela relança la démographie et la volonté de continuer notre histoire, on pourrait lire Alfred Sauvy à ce sujet..;
    ( Quant à la mainmise des communistes sur la culture et l'éducation nationale en 1945 , c'est dommage, mais c'est aussi du à une certaine lâcheté : ceux qui ont préféré toucher les dividendes de la république, (donner les écoles de commerce comme ambition à ses enfants plutôt qu'être instits ou profs) que de remettre en cause son culte et le ralliement de la droite aux valeurs républicaines, qui sont aujourd’hui confondues avec les valeurs sociétales mises en place l’illustre ) ;
    Encore une fois, ce ne sont pas les régimes défunts qui sont directement coupables ( première, deuxième, troisième quatrième république mais bien le culte qui leur est rendu qui repose sur une falsification de l'histoire, ce qui la rend incompréhensible aujourd'hui pour le commun des mortels. , C'est là une des causes de l'ignorance galopante de notre histoire pour nos contemporains à qui on a fait oublier que cette histoire est aussi notre histoire, parce qu'elle résonne en nous, et qu'il nous faut la reconquérir comme a fait Philippe de Villiers , bref, on en revient toujours au même : il faut Résister.et vouloir vivre pour le faire. Comme disait Bernanos, " Ils ne nous auront pas vivants ".

  • Pour le coup,cette recherche d'une responsabilité globale à travers les siècles pour expliquer le remplacement par l'Islam d'aujourd'hui n'est pas convaincante.M Zemmour passe allègrement sur la capitulation de 1962 en Algérie,voulue et réalisée par la droite:rapatriement dans la honte d'1 500 000 Français de toutes confessions,transfert du pouvoir à Alger a un mouvement terroriste haineux rêvant de conquérir la France par les ventres des femmes.Depuis,la gauche d'il y a 50 ans a disparu d'elle-même par le planning familial,la pilule et l'IVG,remplacée par cette diversité bannie de toute étude officielle qui dissimule la réalité de la démographie française de souche :plus assez de mariages ni de naissances.On peut toujours défendre une certaine idée du passé:si on ne donne plus le jour à des enfants pour perpétuer cette idée ,ce n'est pas le Front national qui fera longtemps illusion.

  • Quelle ironie de lire qu'Eric Zemmour reproche à ses contradicteurs de n'avoir "aucun souci d'exactitude historique" ! L'histoire n'est pas un bréviaire, M. Zemmour. Le passé, pas un miroir. Le futur nous intéresse, mais que penser du fait que vous écriviez notre présent au passé, justement ?

  • Je pense quant à moi que vous ignorez que le passé est présent.

  • il me semble que beaucoup des reproches faits a EZ sont curieux parceque,a relire son texte,il dit souvent assez exactement le contraire de ce qu'on lui reproche,ou en tout cas une partie de ce contraire.Parceque si je trouve sa vision de l'état actuel de la France assez imparable je crois qu'on peut voir assez clairement que son analyse des raisons qui nous ont conduits ou nous sommes souffre un peu de son caractere univoque,comme si un fleuve ne recevait aucun affluent ,de sa source a son embouchure. Elle y gagne une cohérence d'une certaine "étroitesse" qui fait un peu fi du caractere "plurifactoriel" de toute réalité .Je crois que c'est a cause de ce caractere que les divers apports si dessus m'ont tour a tour paru assez pertinents,dans une sorte de logique du genre "le dernier qui a parlé a raison....." en fait "en partie raison"!
    Ce que je trouve trés genant c'est que le diagnostic précis de notre situation actuelle ne semble pas assez faire l'unanimité. C'est pourtant ce que je crois le plus crédible chez Zemmour ,et le plus utile : sans diagnostic pas de traitement de la maladie.......Et c'est bien d'un traitement efficace dont nous avons besoin,en urgence : le malade est en danger de mort.....
    Meme si je suis persuadé que le passé n'est pas le present mais l'éclaire ce que l'on voit ci-dessus montre bien que sa lecture partielle ,parfois partiale fait craindre de le rendre inutilisable. Nous avons davantage besoin de solutions que d'explications.......

  • Le passé n'est pas le présent, encore que l'existence du présent n'est peut-être que subjective, comme mince instant de passage du passé au futur. Le passé n'éclaire pas seulement le présent. Il y agit. Il le fait. On ne comprend rien à la Russie de Poutine, à la Turquie d'Erdogan, aux néo-nationalismes chinois et japonais, à la spécificité indienne, à la résurgence d'un Islam radical, etc., si l'on ne voit pas comment leur histoire y est en action. Et si l'on n'y comprend rien, l'on n'aura ni explications ni solutions. L'Histoire et la géographie, (physique et humaine), sont les deux grandes sources d'explication des phénomènes politiques. Et pas de solutions sans compréhension.

  • tout a fait d'accord avec vous J'avais voulu "faire court". L'Histoire est bien un continuum et le fruit A LA FOIS de hasards et de determinismes,ceux par exemple que vous citez avec justesse

  • Déçu, non par le texte, qui n'est qu'un exercice de style sans portée politique, comme tout ce que fait Eric Zemmour, mais par l'à-peu-près et les sous-entendus concernant Madame de Staël. Zemmour écrit qu'elle "vit en Suisse depuis que l'Empereur l'a chassée de France pour son opposition systématique à sa politique et ses liens avec les cercles des pays ennemis." Et il ajoute : "L'exil n'est guère cruel..." Ce n'est pas ce qu'elle a écrivit. D'ailleurs, ce n'est pas "l'Empereur" qui l'y a contrainte mais le Premier Consul Bonaparte, en 1803.

    Le plus embêtant de la part de quelqu'un réputé pour sa culture est la première assertion qui parle d'opposition systématique et suggère que Germaine de Staël était une sorte d'agent de l'étranger. Madame de Staël avait des opinions libérales sincères et solides, assez en tout cas pour bénéficier du soutien de gens du premier cercle de Bonaparte lui-même - et pas seulement des "cercles des pays ennemis".

    Déçue, comme beaucoup de grands personnages d'Europe qui admiraient la France et sa Révolution, par la dérive de Bonaparte vers le pouvoir personnel, elle s'exprimait ouvertement et ne complotait pas. Des Généraux de très grande vertu morale comme Moreau et Bernadotte la fréquentaient pour cela.

    Ce n'est pas parce que Napoléon s'est fait d'elle une ennemie qu'il faut la fustiger rétrospectivement. Zemmour est aveuglé par son admiration pour l'Empereur-hooligan qui a dévasté l'Europe et ruiné la France.

  • Post-scriptum : Zemmour raconte la Prusse de 1814 avec les yeux du Zemmour haineux de l'Allemagne de 2015. Mais il oublie une chose qui n'est pas rien : c'est Napoléon qui est à l'origine du nationalisme allemand.

    Jusqu'à ce qu'il cède à sa mégalomanie destructrice et à ses penchants égocentriques, tous les peuples d'Europe étaient prêts à le suivre ; d'ailleurs, beaucoup l'ont suivi et ont intégré son "armée des vingt nations". Mais, pour alimenter sa lutte quasi paranoïaque contre l'Angleterre, Napoléon les a acculés à la misère en les obligeant à contribuer au-delà de leurs moyens au blocus continental. C'est ainsi que, après avoir pratiquement reconstitué l'Empire romain d'Occident (voyez la carte de la France des 130 Départements), il a dressé contre lui toute l'Europe.

    Si Napoléon n'avait pas été si "petit", l'Europe aurait été faite il y a deux cents ans avec Paris comme capitale, l'Allemagne n'aurait jamais été l'Allemagne et l'Histoire du Monde en eût été changée.

  • Tous les dictateurs vont à vélo et croient tomber s'ils s'arrêtent. On écrira un jour l'histoire vraie des dictateurs bassistes par exemple, les Assad et Sadam Hussein, pour comprendre comment ils ont fermé toutes portes au compromis qui les auraient sauvés, eux et leur famille.
    Sadam Hussein est typique de cette obstination alors que Georges Bush senior lui avait donné la libre-pratique de son Etat à condition de laisser s'établir un bantoustan kurde sans ressources pétrolières. Il avait le renfort de la France, de la Russie et de la Chine (3 membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies) qu'il a continuellement snobé.

    Parvenus à un certain stade, les dictateurs deviennent très ordinaires, voire idiots. Ceci en réponse à l'uchronie de l'empereur sage qui aurait recousu le Saint Empire en 1800...

  • Le topo de Catoneo est pure spéculation. Il est non-conclusif. Une histoirr de la démocratie dans les pays en question, ce serait encore mieux que celle dees dictatures, non ? Qui s'y risquerait
    C'est du bla bla. Rien d'autre.

  • Je répondais à Kader Hamiche... mais apparemment vous ne connaissez pas bien l'histoire du Baas et sa dérive dictatoriale. Pas grave, ce parti dévoyé arrive au bout du bout.

  • Je me méfie des prévisions. Il y a trois ans, selon Fabius, Assad devait tomber sous trois semaines. C'était fatal. Et les mêmes pensaient que Poutine était fini. Et voilà que dans la nuit du 18 novembre 2015, Obama déclare que Poutine est "un partenaire constructif". La roue tourne. Et pas toujours dans le sens qu'on avait prévu. En la matière, phobies et philées sont mauvaises conseillères. Je l'ai appris de Boutang.

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