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  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Histoire & Actualité • « Les Manants du Roi », le nouveau film de Patrick Buisson

    Présentation des Manants du roi, jeudi soir, 28 juin, au Grand Rex

     

    2293089609.14.jpgAvant-hier jeudi 28 juin, alors que les bobos parisiens vaquent à leurs insignifiantes occupations, Patrick Buisson a présenté son dernier film Les Manants du roi, Vendée 1793-1796, projeté au Grand Rex, devant deux mille personnes, dont nombre de personnalités, venues assister à l'avant première. Jean Gugliotta y était présent, notamment pour Lafautearousseau.

    Ce nouveau film prolonge le succès du beau livre-événement de Patrick Buisson, La grande histoire des guerres de Vendée, paru à la fin de l’année 2017. Le film, Les Manants du Roi, est coproduit par la chaîne Histoire, dont Patrick Buisson est le directeur général, et par la société Erealprod.

    MANANTS_DU_ROI_2806_PARIS_Page_1.jpgÀ travers les points de vue de plusieurs personnages issus de deux camps différents, les Bleus et les Chouans, ce film inédit nous plonge dans l’histoire des guerres de Vendée, entre 1793 et 1796. Six comédiens, en costume d’époque, donnent vie à ces différents personnages.

    Le film est émaillé d’extraits de fictions, de gravures d’époque et de reproduction de vitraux.

    Ce film est tout le contraire d'une oeuvre de fiction car tout y est rigoureusement exact et Jean-Louis Cassarino, est presque traumatisé par son rôle de conventionnel...

    MANANTS_DU_ROI_2806_PARIS_Page_2.jpgSelon Patrick Buisson, la guerre de Vendée est terminée. La guerre de tranchée pour l'occulter ou la faire reconnaître se termine par la victoire des vaincus. L'exécution du plan d'extermination intervient sans aucune nécessité de défense nationale. Plus personne ne conteste désormais que ce crime de masse fut idéologique et génocidaire. L'existence du génocide vendéen n'est juridiquement plus contestable. Le débat s'est déplacé du terrain historique au terrain juridique et les crimes commis en Vendée répondent en tout point aux critères définis pour qualifier un génocide. Camille Desmoulins qualifiait les Vendéens d'animaux à face humaine. Ce n'est pas balance ton porc mais égorge ton porc ! La lutte de la Convention contre la Vendée fut une guerre de religion. Celle de la déesse raison contre « l'obscurantisme »...

    Ce soulèvement populaire, ce Non Possumus d'un peuple de géants est le legs de la Vendée martyr.  ■  

    Diffusion sur la chaine Histoire à partir du 4 juillet.

    Page Facebook dédiée.

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Une conférence exceptionnelle de Patrick Buisson à l'Action Française Paris

    [Vidéo] Patrick Buisson sur France Inter : « En matière de terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée »

    [Vidéo] Patrick Buisson répond aux auditeurs de France Inter

  • Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [3]

     Nîmes : vue extérieure du Musée de la Romanité face aux Arènes

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

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    Dimanche 10 juin 2018

    150 km d’autoroute tôt le matin, le jour du Seigneur, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Nîmes, ce n’est rien ; notre époque a parfois des avantages.

     

    Un duo à la mode bobo 

    Donc la senhora de Portzamparc qui fait parfois équipe avec son époux, Christian, Breton né au Maroc, d’une noblesse remontant au moins à Charles VI, forme avec l’architecte un de ces couples coqueluche du Tout-Bobo mondialisé, traitant d’égal à égal avec Hilary Clinton ou Philippe Sollers. A chacune des nouvelles réalisations de Madame et de Monsieur, c’est aussitôt un concert universel de louanges, et si vous n’y adhérez pas,  c’est que vous êtes nul ou « facho »….

    Je ne vais pas essayer de  passer en revue tous les bâtiments réalisés sur les cinq continents par ce couple à la mode, et, il est vrai, travailleur, opiniâtre, imaginatif. Contentons-nous ce jour du Musée de la Romanité qui, vu de l’extérieur, même avec la meilleure volonté du monde, a tout à fait l’air d’une géante boite à chaussures un peu cabossée et mal emballée. La « peau » de verre et métal, jetée par Elizabeth de Portzamparc  sur son édifice nîmois, est justifiée par la conceptrice grâce à sa ressemblance supposée avec les plis des toges romaines… Au moins les déchirures de cette « toge » permettent de voir défiler les superbes arcades des Arènes.

    Ce qui fait passer l’effet « boite à chaussures », c’est l’immense toit-terrasse dont la dame architecte a couronné son œuvre. Un toit d’où toute la noble beauté de Nîmes apparaît en majesté avec sa tour Magne, ses jardins de la Fontaine, ses nombreux clochers (Nîmes a certes une forte marque huguenote, remontant à la Michellade de 1567, cette Saint-Barthélemy à l’envers, survenue un lustre entier avant la vraie et dont bien sûr, on ne parle jamais, surtout dans ces dîners en ville où, si on met sur la nappe le sujet Religion, il se trouve presque partout un catho de gauche [race en voie de disparition…] pour vous envoyer à la figure la Saint-Barthélémy de 1572, ce par quoi je réponds avec la Michellade de  1567) et aussi ses abondantes frondaisons et également en périphérie de menaçantes « cités » peuplées de femmes voilées et de « guetteurs »…  

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    Nîmes, la tour Magne

     

    A suivre demain, dimanche …

    Lire les articles précédents :

    Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [1]

    Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [2]

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  • Cinéma • Alberto Giacometti, The Final Portrait

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Alberto Giacometti, The Final Portrait, un biopic de Stanley Tucci, avec Geoffrey Rush (Alberto), Tony Shalhoub (son frère Diego), Sylvie Testud (son épouse Annette), Clémence Poesy (Caroline, sa maîtresse, prostituée), Armie Hammer (James Lord, écrivain) 

     

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    1964, l'année de mes 17 ans !

    N'étant pas plus artiste que je ne suis sportif - je n'exerce pas, je ne contemple pas  -  je ne sais même pas si le nom de Giacometti me dit quelque chose. J'ai donc découvert un sculpteur et un portraitiste, et surtout un homme exécrable, sans aucune civilité, imbu de lui-même en traitant son entourage comme moins que rien.

    Comment James Lord a-t-il pu se prêter à son manège et ne pas lui voler dans les plumes dès les premières minutes d'une séance qui devait durer quelques heures seulement ?

    A un tel degré, la patience est pathologique et le flegme de l'écrivain cache sans doute un orgueil incommensurable : avoir son portrait signé Giacometti !

    De ce tableau je ne suis personnellement pas preneur (il vaut paraît-il 20 millions de dollars !), et l'on n'en voit pas d'autres. Est- ce parce que l’artiste est incapable de finir ses œuvres : le mieux étant toujours l'ennemi du bien. Quant aux sculptures qui encombrent son antre, on ne les voit pas suffisamment pour émettre une opinion ... et d'ailleurs mon avis d'ignare serait sans intérêt. 

    Un bon film au demeurant sur la création d'une œuvre d'art, même s'il est lent, avec des longueurs mais celles-ci sont inhérentes au sujet et permettent au spectateur de partager la trop longue attente du portraituré.

    J'interromps là mon commentaire sinon, de retouches en retouches, je ne le publierais jamais. •  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Fichier S ? Réponse au sommet !

     

    PAR JACQUES TRÉMOLET DE VILLERS

     

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    Sur ma table, trois livres arrivés presque le même jour, L’avocat face à l’intelligence artificielle de Bernard Hawadier, Défends ma cause de Loïc Tertrais et Coulisses Judiciaires de Frédéric Valendré. 

    Justice et modernité

    La justice, ses mœurs, ses humeurs et son mystère, n’a pas fini de passionner ceux qui la font autant que ceux qui la subissent. Pourtant, ces méditations savantes – Hawadier – ou plus alertes – Tertrais – ou empreintes d’une lucidité scientifique – Valendré – sont toutes très centrées sur l’institution elle-même.

    Sera-t-elle dépassée, éclatée et transformée par la révolution technologique ? Aurons-nous demain une justice de robots ? se demande le premier, avocat expérimenté du Sud de la France ?

    Suis-je digne de la mission que je m’efforce d’accomplir ? se demande le jeune Rennais, marqué du signe de la foi ?

    Gardons-nous de tirer une conclusion, dit le troisième dont le scepticisme indulgent laisse la porte ouverte à de nombreuses améliorations.

    Mais l’actualité impose à notre esprit une autre interrogation : que ferons-nous, judiciairement, contre l’expansion du terrorisme islamiste ?

    Justice et terrorisme

    Les attentats sauvages, qui rappellent, sans les renouveler strictement, les années anarchistes du début du XXe siècle, posent à notre justice une question moins calme que celle de l’intelligence artificielle ou que les cas de conscience du jeune avocat.

    La France a connu, en Indochine, puis, surtout, en Algérie cette forme de guerre, qu’elle a su vaincre, militairement, même, si, politiquement, elle a été vaincue, au point maintenant, de porter la honte des méthodes qu’on lui reproche d’avoir employées.

    À l’époque, les esprits s’étaient indignés de voir l’armée qui n’était pas préparée – psychologiquement et philosophiquement – à ce combat, être contrainte de le conduire « par tous les moyens » pour l’emporter. Il devenait évident que nous ne devions pas retomber dans la même impréparation.

    Et, pourtant, nous y voici.

    La force du terrorisme peut se résumer à trois caractères essentiels.

    1. Il tue avec des moyens très faibles et une préparation qui peut être quasi inexistante. Par là, il est à la portée de tous et de n’importe qui.
    2. L’écho de son acte est sans proportion avec sa réalité militaire. L’émotion est immense ; les médias se mettent spontanément à son service. C’est sa victoire.
    3. Les commentaires qui suivent l’évènement engendrent, pour l’ensemble de la population, deux sentiments antagonistes mais concomitants : la colère à l’égard des assassins et la mauvaise conscience dans l’organisation de la riposte. L’émotion dit : « il faut les tuer », mais la conscience commente : « tuer ou arrêter qui ? et sur quels critères ? » D’où la conclusion « Les démocraties, si elles se respectent en tant que démocraties, sont impuissantes devant le terrorisme… ».

    Il faut donc, ou se laisser vaincre, ou renier nos principes pour pouvoir se défendre.

    Dans les deux hypothèses, nous sommes vaincus, car celui qui part en guerre en s’avouant à lui-même qu’il n’a pas le droit pour lui, est déjà vaincu.

    La solution est politique

    On le voit, la solution n’est pas d’abord juridique, ni judiciaire. Elle n’est pas dans une énième réforme de la procédure pénale à l’égard des « fichiers S » ou dans le vote d’une très suspecte « loi des suspects ».

    La solution est dans l’État, au sommet, où se décide l’effort de guerre pour la protection de la nation.

    La seule manifestation évidente de cette volonté d’État fera plus, à l’égard d’une population très mobile dans ses sentiments, très incertaine et trop sensible à la force, que toutes les opérations de police ou les condamnations à des peines de prison qui serviront de tremplins pour de nouveaux attentats.

    La justice n’est pas d’abord dans l’institution judiciaire. Elle est dans le cœur du Prince. La défense, toute proche, loge dans le même organe cordial et royal.

    Il faut donc un Prince, et un Prince qui a un cœur.

    Alors les robots seront domestiqués et les terroristes terrorisés.   

    Jacques Trémolet de Villers

  • Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [2]

     Nîmes : vue extérieure du Musée de la Romanité face aux Arènes

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    IMG - Copie.jpgDimanche 10 juin 2018

    150 km d’autoroute tôt le matin, le jour du Seigneur, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Nîmes, ce n’est rien ; notre époque a parfois des avantages.

     

    De Napoléon III à Vichy  

    La statue nîmoise d’Antonin fut érigée sous le Second Empire, en clin d’œil à Napoléon III. Quant à Auguste, sa statue fut dressée sous le gouvernement de Vichy ; étonnant que personne n’ait encore demandé son déboulonnage, non ?...

    ob_3d03d6_wp-20170211-12-11-05-pro 2.jpgNon loin de ces effigies impériales notons que la vieille librairie Ollé (éditrice aussi depuis 1816), de réputation royaliste, a toujours fier pignon sur rue, avenue Amiral-Courbet, avec à l’étage un petit musée voué au Gardois Alphonse Daudet, qui a aussi sa statue, due à un bien piètre ciseau, dans un square proche. A côté d’Ollé, la librairie Biblica, officiellement chrétienne, mettait ce jour-là en valeur, dans sa principale vitrine, un essai anglo-saxon annonçant la vraie couleur de cette maison : Non à l’homophobie ! 

    Mais je dévie, nous sommes à Nîmes pour faire découvrir à nos suiveurs le tout nouveau Musée de la Romanité, inauguré avec tambours et trompettes début juin 2018. Nîmes, ce fut de notoriété publique, jalousait - à juste titre - le musée d’Arles antique, à 35 km. Maintenant je peux dire d’emblée que les deux Romes françaises sont à armes (latines) égales.

    DSC_0557-800x533.jpgCertes, le bâtiment est dû à l’architecte brésilienne Elisabeth (avec Z) Jardim-Neves, à la ville Mme Christian Urvoy de Portzamparc. Le profil ethno-social de cette Carioque blanche comme du lait, à l’image de quasi toute l’élite brésilienne, portugaise  et un peu germanique, est en complet déni avec « le métissage » tant vanté à Paris, Barcelone ou Berlin mais resté lettre morte, hors le sport et les arts, au Brésil même …  ■   

    Ci-dessus, statue d'Antonin

    A suivre demain, samedi …

    Lire l'article précédent :

    Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [1]

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  • Regard jeune sur un Maurras ... un peu revisité

     Maurras autour de ses vingt ans ... Le Maurras historique.
     

    2293089609.14.jpg220px-Maurice_Barrès_7.jpg« Les poètes tiennent des discours divers aux générations diverses ».  Cette formule de Barrès s'applique certainement à Maurras qui s'était lui-même défini comme « simple poète ».

    Il s'en explique, parlant de son « vieux cœur de soldat », dans ces vers très célèbres : « Le combat qu'il soutint fut pour une patrie, pour un roi, les plus beaux qu'on ait vus sous le ciel ». Et ce combat fut aussi de l'ordre de la poésie. Poésie de la France, du Roi, des beautés françaises et des beautés du monde. 

    Cette poésie tient semble-t-il un discours nouveau à la jeune génération. Discours nouveau et discours ancien d'ailleurs très mêlés, discours pérenne retrouvé et intact en tout cas. 

    On pourra en juger en lisant le tout premier numéro de « Création » consacré justement à Maurras. Voir, feuilleter, lire l'exemplaire ci-dessous s’impose. 

    On sera d'abord saisi par son portait de couverture où il a la dégaine d’un jeune d'aujourd'hui. Un Maurras évidemment non historique, anachronique et revu à leur image par des jeunes qui en ont fait leur maître mais lui attribuent leurs codes. Maurras s'en fût amusé. Générations diverses, imagerie diverse. Il n’est pas sûr du tout, d’ailleurs, qu’il n’y ait pas quelque chose de cette image aux traits appuyés dans ses portraits de jeunesse. La vraie, l’historique. 

    Ce premier numéro maurrassien se veut satirique. Il l'est sans doute. Il entend amuser mais aussi apprendre, transmettre, en amusant. Nous trouvons que c’est assez réussi. 

    « C'est notre maître et c'est un as ». Telle est, d'entrée l'affirmation centrale de ce numéro sur Maurras, somme toute assez classique sur le fond. Formule sympathiquement reprise d'un vieux chant des Camelots du Roi (du Roi, non du Roy) chanté des milliers de fois et en des milliers d'occasions depuis un siècle et quelques années.  

    Pour le reste, on lit ce numéro sur Maurras par et pour des jeunes avec sympathie et contentement. Nous ignorons qui sont ses auteurs mais nous comprenons bien qu'ils veulent comme nous que l'œuvre de Maurras continue et arrive à ses fins qui sont nationales et royales. Et plus … Comme ils disent. 

    Nous n'ajouterons pas grand-chose. Qu'on fasse l'effort de lire. 

    Deux remarques toutefois pour finir : 

    . Une petite erreur historique s'est invitée  à l'intérieur de ce premier numéro de Création.Non le Maréchal Joffre n'était pas présent à la réunion du Vel' d'Hiv'. La raison est simple : Joffre est mort en 1931. C'est la maréchale Joffre qui était présente au Vel' d'Hiv'. 

    . Deuxième remarque. Création nous indique que Maurras  aurait mis à profit ses années de prison pour admettre et confesser ses erreurs. Seule question : a-t-on des textes ? Lesquels ? Ce serait une découverte ! 

    Ne boudons pas notre intérêt. Ce diable de Maurras, sous forme relookée se débrouille encore de forcer le respect, l'admiration et la sympathie. Il suscite toujours des fidélités.  

     
    Cliquez sur l'image pour lire en pleine page 
  • Au secours, Maurras revient ! Réponse à Michel Winock

      

    Par Bernard Pascaud


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    C’était presque inévitable. Qu’on reparle de Maurras et les gardiens autoproclamés du temple républicain prétendent dire de quels penseurs et auteurs il est loisible ou interdit de se recommander.

    Ainsi l’intellectuel de gauche Michel Winock avertit la droite (1) : elle est autorisée à se référer à De Gaulle mais qu’elle laisse tomber Maurras. Car il y a danger. Rendez-vous compte, Maurras connaît « une certaine activité éditoriale. » Allusion aux textes publiés chez Bouquins cette année (2). Or « ce livre de morceaux choisis est présenté dans un esprit de sympathie. » Comment ose-t-on ? C’est une véritable « entreprise de réhabilitation. ». Et ce au moment où les idées conservatrices reprennent du poil de la bête. Il fallait donc réagir. D’autant que, horresco referens, il est affirmé que des maurrassiens étaient des héros qui libérèrent la France. Or pour Michel Winock De Gaulle est « l’anti-Maurras par excellence ».

    Remy.jpgLa réalité est cependant plus forte que l’idéologie surtout quand celle-ci est à ce point binaire. N’est-ce pas le plus célèbre agent secret de la France libre, le colonel Rémy qui a dit de Maurras : « Le réflexe qui m’a fait partir pour l’Angleterre le 18 juin 1940 trouvait son origine dans l’enseignement que, depuis vingt ans, je recevais quotidiennement sous sa signature.» Et sur la condamnation de Maurras en 1945, que Winock se plaît à rappeler dès les premiers mots de son article, voici ce qu’en dit Rémy : « ...ceux qui ont instruit et jugé ce procès dans les conditions que l’on sait se sont par avance déshonorés devant l’Histoire. La façon dont a été jugé M.Maurras est plus sordide dans l’abjection. Plus que la colère, elle engendre le mépris. »

    Pour « démontrer » que De Gaulle est « l’anti-Maurras par excellence », Winock, par des assertions gratuites, des propos diffamatoires, des citations dénaturées, procède à un alignement de fausses planètes propre à constituer l’apparence d’une étoile, peut-être brillante, mais qui ne correspond à aucune réalité historique.

    Ainsi ce passage : « ... les éditoriaux de Maurras entre 1936 et 1939 ont largement contribué à la politique de résignation face à Hitler. Pendant ce temps, de Gaulle lui, antimunichois avéré, déclare dans une lettre à sa femme : « Peu à peu nous prenons l’habitude du recul et de l’humiliation, à ce point qu’elle nous devient une seconde nature. » Ainsi sa comparaison oppose-t-elle quatre ans d’éditoriaux quasi quotidiens et une seule lettre privée... Lettre qui, de surcroît, dit en substance la même chose que ce que L’Action française déplorait depuis longtemps... Tous les écrits de L’Action française, articles, livres, conférences l’attestent : du lendemain de la Grande guerre où Maurras et ses compagnons luttèrent contre Le Mauvais Traité (4) aux appels pathétiques « Armons ! Armons ! » d’avant et d’après la conférence de Munich, en passant par ses campagnes contre les abandons successifs en Rhénanie, le mouvement animé par Charles Maurras n’a cessé de résister aux politiques gouvernementales de reculs et d’affaiblissement diplomatique et militaire de la France. En ce qui concerne Hitler, c’est très tôt que L’Action française en dénonça le danger. Ainsi le journal publia-t-il, dès 1930, une série d’articles (5) intitulé Sous la croix gammée afin de rendre compte du développement dangereux du parti nazi en Allemagne. Pour Maurras, « l’hitlérisme repose tout entier comme la doctrine de Fichte, sur l’orgueil du germanisme ». Bientôt il qualifiera Hitler de « chien enragé de l’Europe ».Oser écrire que Maurras était résigné face à Hitler relève de l’ignorance la plus absolue ou de la mauvaise foi idéologique la plus coupable. C’est la presque totalité de l’histoire de ce mouvement politique qui se trouve niée en une seule phrase.

    L’évocation de la conférence de Munich de septembre 1938 relève du même procédé. Aujourd’hui où on laisse entendre que les arrangements qui sauvèrent la paix n’ont été que lâcheté et que honte, traiter quelqu’un de munichois est faire tomber sur lui le plus vil opprobre. Si Maurras se réjouit alors que la paix fut à nouveau sauvée, ce n’est point qu’il fut opposé dans l’absolu à toute guerre en général et encore moins à l’Allemagne en particulier. Mais il estimait que dans un pareil cas le conflit déclenché devrait avoir une forte probabilité de succès. Les conditions d’une victoire militaire possible n’étaient plus réunies en 1938. « Cette guerre nous la perdrions », écrit-il. Munich est pour lui « une défaite pour éviter un désastre ».D’où les deux axes de la politique d’Action française d’alors : « Pas de guerre ! mais Armons ! »

    Sait-on par exemple l’initiative imaginée par Maurras pour rattraper le retard de la France en matière d’aviation militaire ? Dans L’Action française, il lança l’idée d’une grande souscription militaire destinée à trouver les fonds nécessaires à l’achat d’avions aux Américains. Baptisée « pour la liberté du ciel français » l’opération aurait pris la forme d’un comité formé de syndicats de presse sollicitant leurs lecteurs. Quelques soixante-dix quotidiens parisiens et provinciaux en acceptèrent l’idée, mais Daladier refusa de donner suite au projet.

    En juin 1939 notre impréparation militaire était encore patente. Maurras écrit le 16 juin : « La guerre ! La guerre ! C’est une grande et terrible chose que la guerre. Il faut la soutenir quand elle est imposée. Il est des cas où il faut l’imposer, soit ! Mais toute guerre suppose conseils, déterminations, précisions et surtout préparation. »

    Qui peut voir honnêtement dans ces faits et appels à l’armement des manifestations pacifistes ? Dès la guerre déclarée, L’Action française titra d’ailleurs : « L’espérance est militaire ! » 

    Plus emblématique encore de son attitude quant à la guerre, son éditorial du 28 août 1939 :

     « La guerre est-elle certaine ? Non. La guerre ne sera que dans deux cas : si Hitler nous la déclare, ce qui n’est pas sûr ; si nous la déclarons à Hitler, ce qui dépend de nous. Si te territoire français est menacé, si notre frontière est envahie, tous les efforts sont commandés contre l’envahisseur. Mais de là à vouloir la guerre, à l’entreprendre, non, il y a un grand pas : la guerre d’idée, la guerre de principe, la guerre de magnificence, non, cela dépasse trop ce qui reste de nos moyens. » (Les événements donnèrent vite raison à Maurras. Les moyens dont disposaient la France n’empêchèrent pas le désastre). Il poursuit : « Entre le parti de laisser durer ou grandir la plus dangereuse de toutes les Allemagnes et le parti de massacre immédiat auquel on nous rue, je suis d’avis de laisser courir les délais. » Winock a beau ironiser sur « le fameux réalisme de Maurras », c’est bien la bataille engagée dans les conditions jugées par lui comme insuffisantes qui conduisit à la débâcle. 

    Ce serait donc commettre un contre-sens (voire pire) que d’imaginer un Maurras pacifiste ou défaitiste. La ficelle est un peu grosse qui consiste à le laisser croire pour mieux justifier ensuite des assertions sans fondement sur une prétendue acceptation de la défaite et de tout ce qui en découla de plus dramatique.    ■

    __________________________________________________________________________________________________________

    1. L’Histoire N°448 Juin 2018

    2. C. Maurras, L’Avenir de l’intelligence et autres textes Robert Laffont « Bouquins », 2018

    3. In Charles Maurras 1868-1952 Librairie Plon 1953 p.141 .Voir aussi la Lettre du Colonel Rémy publiée le 21 novembre 1952 dans Aspects de la France. Voir enfin l’allocution d’ouverture du troisième colloque Maurras organisé à Aix en Provence les 4, 5 et 6 avril 1972 ; Etudes maurrassiennes 1974.

    Alain Griotteray dit en substance la même chose quand parlant de son engagement dans la résistance il écrit : « Il est évident que Maurras en est la cause. (...) Il faut souligner que les premiers Résistants étaient d'Action Française. Benouville disait "Où ai-je appris l'amour de mon pays, l'amour charnel de la France ? À l'école de l'Action Française". Quant à l'accuser d'intelligence avec l'ennemi, là encore l'accusation est stupide. »

    4. Voir notamment Charles Maurras Le Mauvais Traité. De la Victoire à Locarno. Chronique d'une décadence., Editions du Capitole, 1928, 2 volumes in 8° brochés, 401 et 384 pages et de Jacques Bainville Les conséquences politiques de la paix. 1920 (rééditions récentes disponibles ; et sur internet : maurras.net/pdf/divers/les-consequences-politiques-de-la-paix_bainville.pdf )

    5. Articles publiés dans L’Action française du 30 avril au 3 mai 1930.

  • Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [1]

     Nîmes : le tout nouveau Musée de la Romanité, les Arènes

     

    Par Péroncel-Hugoz

     

    IMG - Copie.jpgDimanche 10 juin 2018

    150 km d’autoroute tôt le matin, le jour du Seigneur, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Nîmes, ce n’est rien ; notre époque a parfois des avantages.

    Après une messe quelconque à Sainte-Perpétue-Sainte-Félicité, face aux Arènes, nous jetons un 870x489_nimes-statue-nimeno-francebleu.jpgœil habitué à cet insigne monument bi-millénaire et où, Dieu merci, les corridas sont toujours autorisées malgré les vociférations des  antispécistes. C’est au roi François 1er, de passage à Nîmes en 1533, à ce monarque féru d’Antiquité qu’on doit le tout premier sauvetage des Arènes, trois siècles avant la fameuse tournée de Prosper Mérimée, dépêché en province par l’un des descendants du roi-chevalier, Louis-Philippe.

    crocodile-nimes.jpgIl apparait aussi que c’est le grand prince de la Renaissance qui donna à Nîmes l’idée de ses armes : un crocodile attaché à un palmier. Le Valois savait que Nemausus, future Nîmes, avait été fondée par des légionnaires romains, vétérans de cette Egypte qui comptait encore nombre de sauriens. 

    Ci-contre : Le crocodile, symbole de Nîmes dans une fontaine en pierre à l'eau rouge sang !  

    Auguste et Antonin

     

    porteauguste_aug3.JPGDeux monarques de cette haute époque marquent encore fortement la physionomie nîmoise du XXIème siècle par deux statues en pied  bien mises en évidence : Auguste, premier imperator après la république et ré-introducteur de l’hérédité (par filiation ou adoption) dans le système monarchique latin ; et surtout  Antonin le Pieux (au pouvoir de 138 à 161), l’un des sept princes de cette dynastie dite antonine ( 96 – 192 ) parmi lesquels Machiavel en 1503, discerne les « cinq meilleurs empereurs romains » : Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle.

    Statue de l'Empereur Auguste.

    9d1966a69d322f4002bb377a748ced01--neoclassical-sculptures.jpgAntonin avait été adopté par Hadrien et il adopta à son tour Marc-Aurèle. Quand on lit l’histoire romaine, chez les auteurs latins ou bien dans Gibbon, on voit vite que l’apogée de l’empire, de la Pax Romana, de la grandeur romaine se situe bien sous Antonin et un peu avant et un peu après lui. Né en Italie mais issu d’une famille de propriétaires terriens nîmois, des « colons » donc, si je peux me permettre d’employer ce terme aujourd’hui si mal connoté… Antonin fut surnommé le Pieux non point à cause de son assiduité dans les temples mais de son zèle constant en faveur des traditions latines, patriarcales, terriennes.

    Si vous allez à Rome, en passant près du château Saint-Ange, ne manquez  pas d’y saluer les mânes d’Antonin car ce fut là le tombeau de ce Languedocien avant la lettre, de cet Occitan qui a dû se retourner d’aise dans son sarcophage , en apprenant que le mot Occitanie a fait récemment son retour dans notre vocabulaire administratif.  ■   

    Ci-dessus, statue d'Antonin

    A suivre demain, vendredi …

    Texte_captif_forme_1-02.jpg

  • Tocqueville : « l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés »

     

    « Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde. [...] Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nou­velle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.

    Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. il est absolu, détaillé, régulier, pré­voyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à tou­tes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.    

     

    Alexis de Tocqueville 

    Le Despotisme démocratique - Carnets de l'Herne - 2009

  • Dépendance ou indépendance

     

    Par Mathieu Épinay*

     

    Moyen-orient. Notre président ne croit pas aux souverainetés nationales. Pourtant, elles seules subsistent aujourd’hui. Il lui faudrait penser à une politique française. 

    Le 14 mai dernier, l’armée israélienne tuait 50 palestiniens pendant les festivités de l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem ; sa reconnaissance comme capitale d’Israël avait pourtant encore été condamnée tacitement le 18 décembre par une résolution du Conseil de sécurité. La France a appelé au « discernement et à la retenue » et désapprouvé « cette décision qui contrevient au droit international et en particulier aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale des Nations unies. » 

    ONU ou pas ONU

    Monde5.jpgUn mois plus tôt en totale violation du droit international et des résolutions de ce même Conseil, trois de ses membres permanents, dont la France, bombardaient la Syrie parce que des rumeurs signalaient des odeurs de chlore et des vidéos sur internet suggéraient une attaque chimique syrienne dans une banlieue de Damas. On en attend toujours les preuves. Macron avait ensuite rencontré Trump à Washington avec des démonstrations d’affection aux limites de la décence mais n’avait rien obtenu sur le dossier iranien où il croyait pouvoir peser. Dans un tel contexte, l’appel de la France « à la retenue », suite aux événements de Jérusalem, est totalement inaudible pour beaucoup d’Orientaux.

    Jérusalem serait une concession de Trump à la partie sioniste de son « état profond ». Le tropisme juif des évangélistes américains qui le soutiennent n’y est pas non plus étranger. Ils attendent une seconde venue du Christ qui établira le royaume de Dieu sur terre. Dans cette vision apocalyptique, les Juifs doivent rétablir celui de David et reconstruire le temple avant l’affrontement final contre l’Antéchrist et… avant leur conversion. Tout un programme qui coïncide avec l’intervention de deux prédicateurs évangéliques qui firent les vedettes à l’inauguration de l’ambassade américaine.

    C’est probablement aussi dans cette ligne que s’inscrit le retrait par Trump de l’accord entériné par le conseil de sécurité en 2015 où l’Iran renonçait à ses recherches dans le nucléaire militaire en contrepartie de la levée d’un embargo. L’Amérique vient ainsi contenter Israël et l’Arabie Saoudite, alliés improbables face à leur ennemi commun. Le but est vraisemblablement de dégager les frontières israéliennes et saoudiennes de la pression des implantations iraniennes.

    La question nucléaire

    La non-prolifération est l’exercice délicat par lequel des puissances nucléaires essaient d’empêcher les autres de le devenir. Sur le plan du droit international et de la morale, les premières n’ont aucune légitimité véritable à interdire ce qu’elles ont fait plus tôt. L’argument selon lequel ces États seraient terroristes, est un peu court. À ce compte-là, les bombardements de Dresde, Hambourg, Londres et Nagasaki, sans objectif militaire, n’étaient-ils pas terroristes ? C’est alors qu’il faut veiller à rassurer par le respect d’un ordre international auquel tout le monde a droit et qu’il convient de faire prévaloir.

    La non-prolifération ne peut donc fonctionner que dans un contexte diplomatique policé, où les États tiennent leurs engagements et où le droit des nations, même des plus faibles, est respecté.

    Quand des membres permanents et nucléaires du Conseil de sécurité s’affranchissent de ses avis et se permettent des frappes par missiles de croisière pour d’inavouables raisons de politique intérieure ou pour satisfaire des pulsions idéologiques primaires, alors la course au nucléaire s’accélère. Suite logique. Les fantômes de Saddam Hussein et de Kadhafi hantent toutes les chancelleries ; le sauvetage in extremis d’Assad par les Russes et l’impunité de Kim Jung-un y font réfléchir.

    Sans approuver le régime de Téhéran et sans nier de possibles connivences avec le terrorisme où les Saoudiens n’ont pas de leçons à donner, on peut imaginer que le patriote iranien, qui réfléchit, souhaite une défense forte. L’Iran est cerné par deux puissances nucléaires, Israël à l’ouest, le Pakistan à l’Est ; son réflexe le plus légitime dans cet Orient déstabilisé est de se protéger de la même façon, de tout faire pour acquérir sa bombe. En signant l’accord de 2015, il n’y avait probablement pas renoncé ; le retrait américain en mai dernier va le gêner puisqu’il rétablit les sanctions avec une violence inégalée dont le secrétaire d’État Mike Pompeo s’est fait l’interprète, mais il ne change rien sur le fond. En revanche il dégrade la confiance dans les accords conclus, accroît l’instabilité dans la région et stimule donc la prolifération nucléaire.

    Enfin il compromet les avancées possibles avec la Corée du Nord qui observe qu’un traité de portée internationale qui aurait pu l’inspirer a été signé par Obama en 2015 puis déchiré sans vergogne par Trump en 2018. Telle est sans doute la raison des décisions contradictoires prises coup sur coup par les partenaires de la rencontre au sommet États-Unis et Corée du Nord.

    Le diktat

    Monde6.jpgL’affaire fait ainsi apparaître deux visions, celle des partisans du traité de 2015, la ligne Obama, plutôt internationaliste, et celle que Trump est en train d’adopter, l’unilatéralisme sous influence israélienne. Ici, les récentes déclarations du conseiller à la sécurité nationale, John Bolton, ne laissent pas d’inquiéter : les nouvelles conditions qu’il veut imposer à l’Iran après la dénonciation du traité de 2015 sont inacceptables par un pays souverain. L’Amérique, poussée par Israël, cherche- t-elle le conflit ? Va-t-elle faire subir à l’Iran le même sort qu’à l’Irak ? il est peu probable que les Russes laissent faire et Trump n’a vraisemblablement pas l’intention de déclencher une guerre. En revanche, il va utiliser tous les moyens possibles pour rétablir des sanctions draconiennes et les imposer aux autres signataires du traité de 2015, en particulier la France, l’Allemagne et l’Union européenne. Or, l’Iran leur vend ses hydrocarbures et constitue en retour un marché considérable pour les entreprises européennes.

    L’unanimité affichée par les pays de l’Union au sommet de Sofia n’est pas et ne sera pas suffisante pour contrer le diktat américain. En s’appuyant sur l’utilisation universelle du dollar, Washington s’est arrogé le pouvoir exorbitant d’interdire les échanges commerciaux avec les ennemis qu’il a désignés. Les contrevenants sont poursuivis par la justice américaine et lourdement taxés. En 2014, la BNP avait dû payer une amende de 8 milliards pour ses relations bancaires avec l’Iran. Dans ces conditions, Total, qui avait de grands projets en Iran, jette l’éponge, à cause de ses implications aux États-Unis : pas les moyens de faire face à l’hyper-puissance ! Macron, après quelques coups de menton, laisse entendre qu’il n’ira pas à l’affrontement avec notre « meilleur allié » et Merkel qui exporte beaucoup d’autos en Amérique ne dit rien d’autre et même acceptera encore bien davantage.

    Cette crise aura au moins le mérite de souligner l’insupportable dépendance de nos échanges commerciaux libellés en dollars qui confère à la justice américaine un pouvoir dont elle n’a pas manqué de se servir dans le rapt d’Alstom par General Electric. Les Russes et les Chinois ont déjà abandonné le dollar pour certaines transactions. L’Iran propose maintenant à l’Union européenne de commercer en euros. Cela ne sera pas simple ! Et l’Europe n’existe pas souverainement, en dépit des désirs de Macron.

    En 2003, après un sursaut d’honneur mémorable de la France au Conseil de sécurité contre l’invasion de l’Irak, les Américains avaient décrété un « french bashing » ; ils ne voulaient plus rien nous acheter : se priver de champagne et de bons vins était dommage ; mais parallèlement se passer du logiciel de conception CATIA de Dassault Système pour développer les sous-marins nucléaires de la NAVY était impossible. La France a donc survécu à cette crise. Après 15 ans d’alignement servile, sommes—nous encore capables d’une telle résistance ? D’abord être fort !   

    Mathieu Épinay

    * Collectif de spécialistes des questions de Défense
  • A partir de demain jeudi et jusqu'à lundi prochain 2 juillet suivez ce reportage nîmois entre culture et actualité !

     

    IMG - JPEG - Copie.jpgSommaire

    I. Auguste et Antonin

    II. De Napoléon III à Vichy  

    III. Un duo à la mode bobo

    IV. Les gladiateurs en gloire

    V. Des Africains jeunes et moins jeunes

    A suivre, à découvrir !

  • Jean-Christophe Buisson mouche Christiane Taubira et il a rudement raison !

     

    Par Jean-Christophe Buisson

    Un journaliste qui a du style, une logique, une cohérence, de la culture et des idées. Comme disait Thibon : ça manque !  

     

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    TAUBIRA OU L'HISTOIRE EN MARCHE ARRIÈRE

    Christiane Taubira ne fut que ministre mais se croit historienne.

    Dans Le Journal du dimanche, elle réagit à l'affaire de l'Aquarius en s'aventurant à égrener quelques périodes au cours desquelles des pays (notamment le nôtre) se sont honorés à accueillir des réfugiés.

    Un peu de guerre d'Espagne, dix lignes sur la guerre d'Algérie et autant sur les boat people d'Asie fuyant les régimes communistes (toute honte bue, puisque cela ne l'a jamais empêchée de nouer des alliances politiques avec des élus communistes, mais passons), le paragraphe obligatoire sur les terribles guerres dans les Balkans. Et en conclusion, cette énormité mise en exergue : « Jamais dans l'Histoire, lorsqu'il fallut accueillir une part du monde, la société ne s'est effondrée ni même affaiblie. »

    Et l'empire romain tombant sur lui-même après avoir tenté d'assimiler les Barbares par tribus entières ? Et les Aztèques disparaissant à l'arrivée de Cortés ? Et les Indiens d'Amérique quasi éradiqués par les Européens d'Amérique ? Et les peuples aborigènes d'Australie ? Ni effondrés, ni affaiblis, vraiment ?

    Avant d'être réécrite, l'Histoire s'apprend, madame l'ancienne ministre. 

    Source : Figaro magazine, dernière livraison.

     

    Jean Christophe Buisson est écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine. Il présente l'émission hebdomadaire Historiquement show4 et l'émission bimestrielle L'Histoire immédiate où il reçoit pendant plus d'une heure une grande figure intellectuelle française (Régis Debray, Pierre Manent, Jean-Pierre Le Goff, Marcel Gauchet, etc.). Il est également chroniqueur dans l'émission AcTualiTy sur France 2. Son dernier livre, 1917, l'année qui a changé le monde, vient de paraître aux éditions Perrin.

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    1917, l'année qui a changé le monde de Jean-Christophe Buisson, Perrin, 320 p. et une centaine d'illustrations, 24,90 €.

  • Café Histoire de Toulon mercredi 27 juin, causerie de Philippe Franceschetti ... C'est aujourd'hui !

     

    AVT_Philippe-Franceschetti_7474.jpgLe professeur d'histoire Philippe Franceschetti, vient de publier la biographie d'une personnalité de la résistance à la trajectoire atypique qui apporte une nouvelle fois la preuve des ambivalences de la période 1940-1944. Elle illustre l'importance qu'a pu revêtir la religion catholique - et ici Notre-Dame de la Salette - dans l'engagement résistant et plus particulièrement vichysto-résistant. L'auteur nous fera découvrir comment Antoine Mauduit a créé une communauté (« La chaine ») promouvant les valeurs de la Révolution nationale comme l'écologiste retour à la Terre, la moralisation de la nation et la mission de rechristianisation. Un résistant « catho-écolo-identitaire » qui fera basculer François Mitterrand dans la résistance après avoir été décoré de la francisque du Maréchal. Une histoire à découvrir pour nous libérer de « l'historiquement correct ».  •

    L'auteur dédicacera son ouvrage (Aux Presses Universitaires de Grenoble)

     

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République, 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com