Nîmes - La romanité aux prises avec « la diversité » [1]
Nîmes : le tout nouveau Musée de la Romanité, les Arènes
Par Péroncel-Hugoz
Dimanche 10 juin 2018
150 km d’autoroute tôt le matin, le jour du Seigneur, de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Nîmes, ce n’est rien ; notre époque a parfois des avantages.
Après une messe quelconque à Sainte-Perpétue-Sainte-Félicité, face aux Arènes, nous jetons un œil habitué à cet insigne monument bi-millénaire et où, Dieu merci, les corridas sont toujours autorisées malgré les vociférations des antispécistes. C’est au roi François 1er, de passage à Nîmes en 1533, à ce monarque féru d’Antiquité qu’on doit le tout premier sauvetage des Arènes, trois siècles avant la fameuse tournée de Prosper Mérimée, dépêché en province par l’un des descendants du roi-chevalier, Louis-Philippe.
Il apparait aussi que c’est le grand prince de la Renaissance qui donna à Nîmes l’idée de ses armes : un crocodile attaché à un palmier. Le Valois savait que Nemausus, future Nîmes, avait été fondée par des légionnaires romains, vétérans de cette Egypte qui comptait encore nombre de sauriens.
Ci-contre : Le crocodile, symbole de Nîmes dans une fontaine en pierre à l'eau rouge sang !
Auguste et Antonin
Deux monarques de cette haute époque marquent encore fortement la physionomie nîmoise du XXIème siècle par deux statues en pied bien mises en évidence : Auguste, premier imperator après la république et ré-introducteur de l’hérédité (par filiation ou adoption) dans le système monarchique latin ; et surtout Antonin le Pieux (au pouvoir de 138 à 161), l’un des sept princes de cette dynastie dite antonine ( 96 – 192 ) parmi lesquels Machiavel en 1503, discerne les « cinq meilleurs empereurs romains » : Nerva, Trajan, Hadrien, Antonin, Marc-Aurèle.
Statue de l'Empereur Auguste.
Antonin avait été adopté par Hadrien et il adopta à son tour Marc-Aurèle. Quand on lit l’histoire romaine, chez les auteurs latins ou bien dans Gibbon, on voit vite que l’apogée de l’empire, de la Pax Romana, de la grandeur romaine se situe bien sous Antonin et un peu avant et un peu après lui. Né en Italie mais issu d’une famille de propriétaires terriens nîmois, des « colons » donc, si je peux me permettre d’employer ce terme aujourd’hui si mal connoté… Antonin fut surnommé le Pieux non point à cause de son assiduité dans les temples mais de son zèle constant en faveur des traditions latines, patriarcales, terriennes.
Si vous allez à Rome, en passant près du château Saint-Ange, ne manquez pas d’y saluer les mânes d’Antonin car ce fut là le tombeau de ce Languedocien avant la lettre, de cet Occitan qui a dû se retourner d’aise dans son sarcophage , en apprenant que le mot Occitanie a fait récemment son retour dans notre vocabulaire administratif. ■
Ci-dessus, statue d'Antonin
A suivre demain, vendredi …