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Rechercher : Maurras grande mosquée de Paris

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Du début février au 15 mars (fin de la première partie de notre campagne de sensibilisation pour la sauvegarde de la maison de Maurras) nous présentons divers textes ou documents relatifs à Maurras, sa vie, son oeuvre... 

    Au sujet de la Maison de Maurras, et de son Jardin, libres d'accès jusqu'à ce que la Mairie de Martigues n'en interdise l'entrée, ne les "ferme", aussi sournoisement que brutalement; n'érige autour d'eux comme une sorte de Mur de Berlin, aussi réel qu'invisible, nous demandons :

    1. Des informations claires et précises sur les travaux promis, et un calendrier, même approximatif, concernant le déroulement de ces travaux, qui doivent aboutir à la réouverture de la Maison au public...

    2. Et, en attendant, la remise à disposition du public du libre accès au jardin, sans autres conditions que celles qui prévalent en n'importe quel autre endroit public du pays, selon les règles et normes en vigueur partout...

    Cette semaine est la dernière avant que notre Campagne de sensibilisation ne prenne une autre forme, dès le lendemain du premier tour des élections municipales.

    Aujourd'hui, pour clôturer cette première partie de notre campagne de sensibilisation en vue de sauver la Maison et le Jardin de Maurras, voici le discours que prononça Miché Déon, son dernier Secrétaire particulier, le jour de la cérémonie de remise des clefs à la Ville de Martigues...

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    "Permettez-moi d'évoquer un souvenir qui a déjà près d'un demi-siècle.


    C'était à Tours, un matin affreusement grisâtre, sous un ciel si bas qu'il écrasait la ville.


    Toute la nuit, il avait neigé et le cortège qui accompagnait Charles Maurras à son dernier voyage pataugeait, transi, dans la boue.


    Le vieil et indomptable lutteur nous quittait, mais nous savions bien les uns et les autres qu'il n'était déjà plus avec nous.


    Certes, grande avait dû être sa tristesse de nous abandonner à nos tourments.


    Mais à la seconde où ses yeux se fermaient pour toujours, quelle joie avait dû s'emparer de son âme envolée à tire d'ailes vers la lumière de Martigues dont les servitudes de la vie l'avaient si souvent éloigné. Il n'était pas là dans ce triste cercueil, dans le froid et la neige, il était retourné à ses origines, à son étang de Berre qui, écrivait-il dans sa belle adresse aux félibres de Paris, le matin blanchit et le soir s'azure, qui de ses mille langues vertes lèche amoureusement le sable des calanques et ronge les rochers où l'on pêche le rouget *.


    La France avait été sa grande patrie aimée d'un amour si passionné qu'il s'autorisait à la rudoyer, la tancer de n'être pas toujours à la hauteur de ce qu'il attendait d'elle, mais la petite patrie, à laquelle il appartenait plus qu'à toute autre, n'avait connu de lui que les douceurs d'une pure piété filiale.


    Là, pour lui, s'arrêtaient les querelles des hommes.


    L'allée conduisant à sa bastide ne s'appelle-t-elle pas Le Chemin de Paradis, titre de son premier livre ? Cette minute où l'âme est enfin délivrée de ses colères et de ses joies terrestres, il ne l'avait jamais mieux exprimée que dans un poème écrit en prison**, publié sous le pseudonyme de Léon Rameau, ce rameau d'olivier tendu en signe de paix :



    Lorsque, enfin déliés d'une chair qui les voile
    Les bons, les bienfaisants bienheureux, les élus
    Auront joint le nocher sur la mer des étoiles,
    Le sourire du Dieu ne leur manquera plus.

    Mais sur les pauvres os confiés à la terre
    L'épaisseur de la nuit, le poids du monument,
    La sèche nudité de l'adieu lapidaire
    Font-ils la solitude et l'épouvantement ?

     

    Une œuvre, une action, un chant ne s'éteignent pas avec leur créateur quand ils ont ce serein espoir. Ils éclairent les générations à venir. Encore faut-il que ce qui n'a pas été gravé dans le marbre soit conservé. Dans ses dernières lettres de prison, Charles Maurras n'avait cessé de se préoccuper du sort de ses livres, des documents et des lettres qui avaient accompagné sa vie intellectuelle, sa quête de la vérité tout au long de l'histoire de France en ce terrible XXème siècle, le plus sanglant de l'histoire du monde.


    Il y avait là un trésor à classer, déchiffrer, commenter. La justice des hommes, si faillible, peut croire qu'une condamnation sans appel rayera de notre patrimoine une pensée fût-elle controversée ou exaltée.


    Vaine prétention !


    La pensée est comme l'arbre de vie : elle a ses racines dans la terre et tend ses branches vers le ciel.


    Dans l'histoire des civilisations, elle est le maillon d'une chaîne qui ne s'interrompra qu'avec la fin de l'humanité.


    Le temps voile ses erreurs passionnelles pour n'en conserver que l'essence.


    En sauvant les murs de la maison de Charles Maurras, en l'ouvrant à des chercheurs venus de tous les horizons politiques et humains, la Municipalité de Martigues exauce les vœux derniers d'un homme sur qui l'on voudrait faire croire que tout a été dit alors que tout reste à découvrir et à méditer.


    Succédant à Charles Maurras au seizième fauteuil de notre Académie française, cette Académie que Maurras appelait avec respect « sa mère », le duc de Lévis-Mirepoix terminait l'éloge de son prédécesseur par ces mots : Comme Socrate, il a encouru la colère de la Cité.


    Oui, mais pas la colère de sa Cité de Martigues.


    Soyez-en remercié, vous qui au nom de la liberté de penser, au nom de la poésie, avez su vous élever au-dessus des querelles de notre temps et reconnaître en cet homme debout un des grands philosophes politiques de notre temps, et un grand, un très grand poète."

    * Les trente beautés de Martigues
    ** Ainsi soit-il !

    lafautearousseau

  • Rétrospective : 2018 année Maurras [3]

    Dédicace de Charles de Gaulle à Charles Marras pour son livre La discorde chez l'ennemi

    Par Rémi Hugues

    saint_augustin visuel.jpgAu moment où s'achève l'année du cent-cinquantenaire de Charles Maurras, Rémi Hugues nous propose une série de quatre articles - à venir les jours suivants, « Rétrospective : 2018 année Maurras »Notre collaborateur et confrère y évoque différents aspects ou moments importants de la vie et l'oeuvre de Charles Maurras à travers les écrits fort contestables de Michel Winock, l'un des historiens organiques de la République française du XXIe siècle, « une figure dʼautorité. » Bonne lecture !  LFAR    

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    In Winock veritas ?

    De la subtilité, Winock en manque cruellement lorsquʼil va jusquʼà défendre la position selon laquelle de Gaulle était lʼ « anti-Maurras », quʼil était « aux antipodes de Maurras ». Il est indiscutable que lʼidiosyncrasie gaullienne était imprégnée de lʼesprit de Maurras. Il faudrait que Winock réécoute sa conférence de presse du 27 novembre 1967, largement consacrée à lʼactualité internationale, aux États-Unis et à Israël notamment. Certes, de Gaulle était un maurrassien critique, de raison, pas un maurrassien béat. 

    En vérité lʼ « intelloʼ de Martigues » avait imprimé sa marque dans lʼâme jeune du natif de Lille. La socialisation politique primaire de De Gaulle sʼétait faite sous le signe de Maurras : son père, « Henri, lisait LʼAction française […]. Il était royaliste de cœur, et le jeune Charles a été éduqué dans un milieu habité par la nostalgie de la royauté. » 

    hqdefault.jpgEt pour preuve : de Gaulle a parfaitement retenu la leçon de son maître à penser à propos des quatre états confédérés quand il dit à Alain Peyrfefitte que la franc-maçonnerie fait office de quatrième colonne, un parti de lʼétranger, inféodé à la perfide Albion : « Sénat, Club Jean-Moulin, francs-maçons, tout se tient. Ces gens-là cherchent à me mettre des sabots aux pieds. On mʼassure que la moitié des sénateurs, de la gauche à la droite, sont franc-maçons. On mʼen dit autant des magistrats, quʼils soient du siège ou du parquet. Ça expliquerait bien des choses. Ces gens-là nʼaiment pas la France, ils préfèrent les Anglo-Saxons. »[1] On dirait du Maurras dans le texte. 

    Négateur du réel, Winock préfère voir en de Gaulle un épigone de Charles Péguy, un grand littérateur nʼayant en revanche jamais développé une doctrine politique cohérente sʼarticulant autour de concepts originaux, structurants et fondamentaux, à la différence de la pensée de Maurras, dont la dichotomie pays légal / pays réel, par exemple, est encore utilisée aujourdʼhui, notamment par les publicistes de la presse écrite ou même de la radio et de la télévision. Est-il quelquʼun qui a retenu une quelconque doctrine politique de Péguy, lui qui commença socialiste avant de se tourner vers le catholicisme ? Péguy ne s’est jamais voulu et nʼa jamais été à la tête dʼune organisation politique. 

    2784291594.jpgLʼanalyse de Winock révèle ici ses limites : il montre quʼil nʼa guère compris que le politique est dʼabord une somme dʼinteractions sociales, de relations humaines (quʼelles soient dʼamitié ou dʼinimitié[2]), soit quelque chose de bassement concret, avant dʼêtre des idées abstraites empilées dans des livres. Faire de De Gaulle lʼépigone de Péguy (photo) pour l’opposer à Maurras, quelle ineptie ! Plus énorme encore est celle dʼériger de Gaulle en anti-Maurras ; par ce truchement Winock réhabilite la formule maurrassienne très controversée dʼ « anti-France ». Sʼil est valide du point de vue épistémologique de se servir du préfixe « anti » pour exprimer une opposition radicale, pourquoi le serait-il pour Maurras et ne le serait-il pas pour la France ? 

    Ce manque de rigueur sémantique est le trait marquant de lʼarticle de Winock. Il utilise, si lʼon peut dire, des mots sans en mesurer le poids. Jetant aux orties Aristote qui signale que si « on ne posait de limite et quʼon prétendît quʼil y eût une infinité de significations, il est manifeste quʼil ne pourrait y avoir aucun logos. En effet, ne pas signifier une chose unique, cʼest ne rien signifier du tout », il sʼaffranchit du respect du sens strict des mots. 

    Prenons celui dʼantisémitisme. Maurras est victime de la présomption de culpabilité dʼen être un. Pour Winock, cʼest un fait avéré. On est dans lʼordre du préjugé : nul besoin de chercher à le démontrer. Lʼhistoire a tranché : Maurras est à bannir car il a rejoint le rang des antisémites notoires. 

    17639964-22082748.jpgOr cʼest mal connaître la généalogie de la question juive. Lʼantisémitisme présuppose lʼexistence de races distinctes, ce qui dans la modernité, comme le souligne Hannah Arendt (photo) dans le passage qui suit, a été introduit par des Juifs. 

    « Cʼest alors que, sans aucune intervention extérieure, les Juifs commencèrent à penser que ʽʽce qui séparait les Juifs des nations nʼétait pas fondamentalement une divergence en matière de croyance et de foi, mais une différence de nature profondeʼʼ, et que lʼancienne dichotomie entre Juifs et non-Juifs était ʽʽplus probablement dʼorigine raciale que doctrinaleʼʼ. Ce changement dʼoptique, cette vision nouvelle du caractère étranger du peuple juif, qui devait se généraliser chez les non-Juifs que beaucoup plus tard, à lʼépoque des Lumières, apparaît clairement comme la condition sine qua non de lʼapparition de lʼantisémitisme. Il est important de noter que cette notion sʼest formée dʼabord dans la réflexion des Juifs sur eux-mêmes, et à peu près au moment où la Chrétienté européenne éclata en groupes ethniques qui accéderont plus tard à lʼexistence politique dans le système des États-nations modernes. »[3] 

    Augustine_Confessiones.jpgSe situant à extrême distance de ces Juifs qui théorisèrent la diversité raciale du genre humain, du racialisme en somme qui, dʼaprès Hannah Arendt est une invention juive, Maurras, ce fidèle de lʼÉglise de Rome en vertu non de la foi mais de la raison, entendait rester fidèle à lʼesprit de lʼépître aux Galates de saint Paul qui continuait la parabole christique du Bon Samaritain. 

    Maurras n’entend pas remettre en cause lʼuniversalité, lʼunité radicale de lʼhumanité, telle quʼexprimée par saint Augustin de la manière suivante : « Quel que soit lʼendroit où naît un homme, cʼest-à-dire un être raisonnable et mortel, sʼil possède un corps étrange pour nos sens, par sa forme, sa couleur, ses mouvements, sa voix, quels que soient la force, les éléments et les qualités de sa nature, aucun fidèle ne doit douter quʼil tire son origine du seul premier homme[4] ». (A suivre)  

    [1]  Alain Peyrefitte, Cʼétait de Gaulle, II, Éditions de Fallois / Fayard, 1997, p. 111.
    [2]  Carl Schmitt, dans La notion de politique, avance que la syzygie, autrement dit lʼappariement du couple dʼopposés ami / ennemi est au politique ce que les dichotomies vrai / faux, bien / mal, beau / laid et utile / nuisible sont respectivement à la science, à la morale, à lʼart, et à lʼéconomie.
    [3]  Hannah Arendt, Sur lʼantisémitisme. Les origines du totalitarisme, Paris, Gallimard, 2002, p. 8-9.
    [4]  Saint Augustin, La Cité de Dieu,  II, Paris, Gallimard, 2000, p. 661. 
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Rétrospective : 2018 année Maurras [4]

    1914, l'Union Sacrée

    Par Rémi Hugues

    saint_augustin visuel.jpgAu moment où s'achève l'année du cent-cinquantenaire de Charles Maurras, Rémi Hugues nous propose une série de quatre articles - à venir les jours suivants, « Rétrospective : 2018 année Maurras »Notre collaborateur et confrère y évoque différents aspects ou moments importants de la vie et l'oeuvre de Charles Maurras à travers les écrits fort contestables de Michel Winock, l'un des historiens organiques de la République française du XXIe siècle, « une figure dʼautorité. » Bonne lecture !  LFAR    

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    In Winock veritas ?

    Concernant la pensée de Charles Maurras il sʼagirait plutôt de la qualifier de « judéocritique », ou si lʼon veut être « winockien » dʼanti-judaïque, cʼest-à-dire que sa pensée sʼefforce de réfuter rationnellement un système de valeurs ; quʼelle repose sur des considérations dʼordre théologico-politique au lieu dʼêtre fondée sur le racial ; quʼelle réfute non lʼessence des Juifs mais la conscience juive, bien quʼil existât des nuances à lʼintérieur de celle-ci, il suffit de se rappeler les confrontations violentes qui opposèrent, dans lʼEurope centrale et orientale des XVIe et XVIIe siècles, les sabbato-franckistes (qui donnèrent par la suite naissance aux Haskalah) au rabbinat régissant les shttetel du Yiddishland et les kehalim de lʼEmpire russe. 

    On retrouve ce primat accordé au prisme racial chez lʼhistorien libéral Augustin Thierry, qui voyait dans la Révolution française une revanche de la race gallo-romaine sur la race franque qui lʼaurait asservie à partir du baptême de Clovis. 

    Indéniablement, en réduisant la personne de Maurras en un chantre coupable de lʼantisémitisme dʼÉtat que connut lʼEurope à partir du deuxième tiers du XXe siècle, Michel Winock fait état de ses obsessions. Ça crève les yeux : il éprouve une passion pour la Seconde Guerre mondiale. Il le fait ressentir pratiquement à chaque ligne. Il se sert de cette période pour tenter de convaincre son lecteur quʼil est un devoir sacré dʼêtre anti-Maurras. Car le vrai anti-Maurras, ce nʼest pas de Gaulle, cʼest Winock. 

    Lʼhistorien cherche à le pousser dans ses retranchements. Pourquoi pas ? Cʼest de bonne guerre. Cʼest même ce quʼil y a de plus sain. Rien nʼest plus légitime que dʼessayer de mettre Maurras devant ses contradictions. Même dans les rangs de lʼAction Française il nʼest point lʼobjet dʼidolâtrie. Critiquer Maurras ne relève en rien du blasphème, du crime de lèse-majesté. 

    Le plus affligeant cʼest que Winock, aveuglé par ses passions, nʼest pas en mesure de disposer de suffisamment de facultés cognitives pour élaborer une critique pertinente de Maurras, une critique « interne », dans le sens où seule une critique interne est performative car elle sʼappuie non pas sur un jugement de valeurs mais sur la mise en évidence dʼun dysfonctionnement de la logique interne dʼun raisonnement. La critique, « externe », développée par Winock contre Maurras reste par conséquent inefficace, superficielle, et finalement vaine. 

    CCQn2bRWAAE78_w.jpgCar il est évidemment possible de dire que chez Maurras il y eut des erreurs qui ont été commises, par exemple en sʼattachant à évaluer lʼadéquation entre ses intentions et ses actes. Lui lʼanti-républicain rabique nʼa-t-il pas rallié la République ? Ne lʼa-t-il pas rejointe durant lʼété 1914 ? Nʼa-t-il pas fait partie de lʼUnion Sacrée, cette vaste coalition de partis politiques majoritairement républicains, qui en appela à la mobilisation générale pour le salut de la Patrie républicaine, face à une Allemagne ambitieuse et conquérante ? Au nom du « compromis nationaliste » nʼa-t-il pas trahi ses convictions les plus profondes ? Nʼa-t-il pas pactisé avec lʼennemi républicain, nʼa-t-il pas légitimé que fussent envoyés au casse-pipe ces paysans, ces ouvriers, ces artisans, ces commerçants, cette force vive de la Nation France ? Ce sont des questions qui méritent étude et réponses. 

    Mais comme Winock estime que seule la Deuxième Guerre mondiale est digne dʼintérêt, il se cantonne à celle-ci, au détriment de la « Grande Guerre », qui pourtant fut dʼune importance déterminante. Quand on substitue à la raison la morale, lʼon risque dʼaccroître lʼindigence de son propos[1]. 

    640_louis-ferdinand_celinegettyimages-109885482.jpgLe raisonnement de Winock ressemble plus à celui dʼun « prêtre rouge » quʼà un clerc guidé par les seules lumières de la science. Un prêtre qui, contrairement au curé exhortant ses fidèles à pratiquer lʼamour plutôt que la guerre, tend à justifier le bellicisme. Il reproche ainsi à Maurras dʼavoir voulu éviter à tout prix la guerre lorsquʼil écrit que « Maurras et les siens sʼemploient à expliquer quʼil faut éviter la guerre, parce que ce sont les Juifs et les communistes qui la veulent, pour prendre le pouvoir ». Cʼest peu ou prou une thèse partagée par Louis-Ferdinand Céline dans sa satire, publiée dans les années 1930, Bagatelles pour un massacre. Thèse condamnable sʼil en est pour les beaux esprits de la « rien-pensance ». 

    ob_9f4941_donald-trump-and-jerusalem-888658.jpgUn dynamisme dialectique caractérise les effets des deux Guerres mondiales : triomphe du cosmopolitisme, dʼune part, avec la création de la Société des Nations après la 1ère, puis lʼOrganisation des Nations unies après la 2ème et cristallisation politique du sionisme dʼautre part, avec la déclaration Balfour (1917) et la naissance de lʼÉtat dʼIsraël (1948). Cosmopolitisme et sionisme vont de pair : ils signifient, en bout de course, lʼavènement de Jérusalem comme capitale dʼun monde réuni autour dʼun gouvernement unique. Jérusalem, Sion, comme « cosmo-polis », « ville-monde ». (A suivre)  

    [1]  Comme le souligne le marxiste « orthodoxe » Karl Kautsky, dans Éthique et conception matérialiste de lʼhistoire (1906), « dans la science, lʼidéal moral devient une source dʼerreurs, sʼil se permet de lui prescrire ses fins », cité par Lucien Goldmann, Recherches dialectiques, Paris, Gallimard, 1959, p. 286.
    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
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  • GRANDS TEXTES (24) : Politique naturelle et politique sacrée, par Charles Maurras

    (Ce texte est tiré de l'Introduction générale à l'ouvrage intitulé Le Bienheureux Pie X, Sauveur de la France, Plon, éditeur, Paris 1953).

               

    On ne croit pas être contredit par personne de renseigné si l'on juge que la politique catholique pose toute entière sur le mot de Saint Paul que tout pouvoir vient de Dieu, OMNIS POTESTAS A DEO. La légitimation du pouvoir ne peut venir que de Dieu.

    Mais, dans le même domaine catholique, ce pouvoir divin est entendu d'au moins trois manières et vu sous trois aspects.

    SAINT Paul MOSAIQUE ABSIDE ST PAUL HORS LES MURS.jpg
    Christ pantocrator,
    Basilique Saint Paul hors les murs, Rome;
    Mosaïque de l'abside

    Il est d'abord conçu comme l'expression de volontés particulières impénétrables, insondables, décrets nominatifs qui ne fournissent pas leurs raisons, qui n'en n'invoquent pas non plus: choix des hommes providentiels, les César, les Constantin, les Alexandre, vocation des peuples, libre et souveraine grâce accordée ou refusée, profondeur et sublimité que l'on constate sans avoir à les expliquer ni à les commenter. Une volonté divine toute pure s'y donne cours (O altitudo !) qui provoque la gloire et l'adoration. 

    Secondement, l'exercice ou le spectacle de ces volontés suprêmes peut devenir, pour l'esprit ou le coeur de l'homme, un thème d'instruction, de moralisation et d'édification, tantôt pour étonner l'orgueil ou honorer l'humilité, tantôt pour les confondre l'un et l'autre et les persuader d'une sagesse qui manifeste la hauteur de ses conseils mystérieux. Nous avons dans l'oreille les magnifiques alternances de Bossuet: "Soit qu'il élève les trônes, soit qu'il les abaisse...", "de grandes et de terribles leçons". Là le Potestas a Deo semble attesté pour l'enseignement de la morale et de la justice, le progrès des vertus personnelles de l'homme et son salut éternel. L'argument vaut pour discipliner ou discriminer les valeurs vraies et fausses. C'est aussi un thème de confiance et d'espoir pour ceux qui traversent une épreuve et qui appellent, d'en bas, l'innocence un vengeur et l'orphelin un père.

    Une haute éthique politico-métaphysique s'en déduit régulièrement.

    Mais, en sus des premiers déploiement des pouvoirs de la gloire de Dieu, comme des manifestations exemplaires de sa bienfaisance protectrice de l'homme, un troisième aspect doit être retenu: il arrive que l'OMNIS POTESTAS A DEO découvre un arrangement supérieur divinement établi. Ce qui est alors évoqué, c'est une suprême raison, la raison créatrice d'un plan fixe, clairement dessiné, d'un ordre stable et défini: de ce point de vue, les familles, les corps, les cités, les nations sont soumis de haut à des constantes d'hygiène, à des lois de salut, qui règlent leur durée et leur prospérité. Le substances vivantes, les corps physico-chimiques, même les arts humains, ont leurs conditions de stabilité et de progrès. De même les sociétés s'élèvent ou s'abaissent selon qu'elles se conforment ou non à cet ordre divin.

    Les deux Testaments s'accordent à dire: que les foyers soient bien assis, et vos enfants pourront être nourris, dressés, et éduqués; que les parents ne mangent pas de raisins verts, et leurs enfants n'auront pas les dents agacées; que l'Etat ne soit point divisé, il ne sera pas menacé de périr; que les corps sociaux naturels ne soient ni asservis ni desséchés par l'Etat, celui-ci et ceux-là auront ensemble la vigueur, l'énergie, la luxuriance; que la nation soit soutenue par l'expérience des Anciens et la force de la jeunesse, ses ressources en recevront le plus heureux emploi; que la tradition règle et modère les initiatives; que la jeune vie spontanée ravive et renouvelle les habitudes traditionnelles, les groupes sociaux en seront sains, solides, puissants; qu'au surplus le tendre amour de l'ascendance et de la descendance, comme celui du sol natal, ne cesse de gonfler le coeur de tous, le bien public s'en accroîtra du même mouvement, etc... etc...

    Mais surtout qu'on ne perde pas de vue qu'il y a ici un rapport d'effets et de cause ! Le bon arbre porte un bon fruit. Que le mauvais arbre soit arraché et jeté au feu. Si vous voulez ceci, il faut vouloir cela. Vous n'aurez pas de bon effet sans prendre la peine d'en cultiver la haute cause génératrice. Si vous ne voulez pas de celle-ci, la sanction du refus est prête, elle est très simple, elle s'appellera la "fin". Non votre fin, personne humaine, mais celle du composé social auquel vous tenez et qui dépérira plus ou moins lentement, selon que le mal, non combattu, aura été chronique ou aigu, superficiel ou profond. Les conditions de la société, si on les transgresse, laissent la société sans support, et elle s'abat.

     

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    "On s"en convaincra par une rapide lecture de la Politique tirée de l'ecriture sainte, où l'optime arrangement terrestre ne cesse d'être illustré, soutenu et, rappelons-le, légitimé, par un ordre du ciel..."

               

    Ce langage, nourri des "si" qui sont propres aux impératifs hypothétiques de la nature, n'est aucunement étranger aux théologiens dont je crois extraire ou résumer les textes fidèlement. Ce qu'ils en disent n'est pas tiré en en corps du Pater ni de Décalogue. Ils n'en signifiant pas moins un "Dieu le veut" indirect, mais très formel. On s'en convaincra par une rapide lecture de la Politique tirée de l'écriture sainte, où l'optime arrangement terrestre ne cesse d'être illustré, soutenu et, rappelons-le, légitimé, par un ordre du ciel.

    Or, s'il est bien curieux que cette POLITIQUE sacrée ait été inscrite par Auguste Comte dans sa bibliothèque positiviste, il ne l'est pas moins que tous les physiciens sociaux, qui se sont succédé depuis Aristote, ne parlent guère autrement que le docteur catholique Bossuet. A la réflexion, c'est le contraire qui devrait étonner: à moins que, victimes d'une illusion systématique complète, les théologiens n'eussent enchaîné ces déductions au rebours de toute réalité, l'accord n'était guère évitable. Les phénomènes sociaux se voient et se touchent. Leurs cas de présence, d'éclipse ou de variations, leurs durées, leurs disparitions, leurs croissances ou décadences, tombent sous les sens de l'homme s'il est normal et sain. Comment, s'il existe un ordre des choses visibles, ne serait-il pas déchiffré de quiconque a des yeux pour voir ? Bien entendu, il ne s'agit en ceci d'aucun Surnaturel révélé. C'est la simple lecture du filigrane de l'Histoire et de ses Ordres. Que disent-ils ? Quel est leur texte ? Voilà la question, non une autre. Car la question n'est pas ici de savoir quelle main a écrit cet ordre: qualem Deus auctor indidit, dit Léon XIII. Est-ce Dieu ? Ou les dieux ? Ou quelque nature acéphale, sans conscience ni coeur ? Cet Être des Êtres, créateur ou ressort central, peut, quant à lui, se voiler, Deus absconditus, qu'on affirme ou qu'on nie. Ce qui n'est pas caché, ce qui n'est pas niable, ce que voit un regard clair et pur, c'est la forme ou figure du plan (crée ou incréé, providentiel ou aveugle) tel qu'il a été invariablement observé et décrit jusqu'à nous. Quelques uns de ces impératifs conditionnels apparaissent comme des "aphorismes" à La Tour du Pin. Or cette rencontre, où convergent la déduction religieuse et l'induction empirique, est encore plus sensible dans ce qu'elle critique et conteste de concert que dans ce qu'elle a toujours affirmé.

    Le coeur de cet accord de contestation ou plutôt de dénégation entre théologiens et naturalistes porte sur le point suivant: LA VOLONTE DES HOMMES NE CREE NI LE DROIT NI LE POUVOIR. NI LE BIEN. PAS PLUS QUE LE VRAI. Ces grandes choses-là échappent aux décrets et aux fantaisies de nos volontés. Que les citoyens s'assemblent sur l'Agora et le Forum ou leurs représentants dans le palais de Westminster ou le Palais-Bourbon, il ne suffira pas d'accumuler deux séries de suffrages, de soustraire leur somme et de dégager ainsi des majorités. Si l'on veut "constituer" un pays, lui donner une législation, ou une administration qui vaille pour lui, c'est-à-dire le fasse vivre et l'empêche de mourir, ces dénombrements de volontés ne suffisent pas; aucun bien public ne naîtra d'un total de pures conventions scrutinées s'il n'est participant ou dérivé d'un autre facteur. Lequel ? La conformité au Code (naturel ou divin) évoqué plus haut: le code des rapports innés entre la paternité et la filiation, l'âge mûr et l'enfance, la discipline des initiatives et celle des traditions. Le code inécrit des conditions du Bien est le premier générateur des sociétés. Si le contrat envisagé ne se subordonne, en tout premier lieu, à ce Code, il ne peut rien, il ne vaut rien. L'esprit éternel de ce Code se rit des prétentions volontaristes, du Contrat, comme des contractants. Telle est la moelle intérieure des leçons que recouvrent ou découvrent les faits.

    Oublions tous les faits, dit Jean-Jacques au début du plus fameux et du plus funeste des CONTRATS. Son système exige cet oubli des faits. Si, en effet, on ne les excluait pas, les faits viendraient en foule revendiquer dans la fondation des sociétés une très grande part du volume et de l'importance que s'est arrogés le contrat.

     

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    "Oublions tous les faits, dit Jean-Jacques au début du plus fameux et du plus funeste des Contrats..."

     

     

    Il n'est pas question de méconnaître le nombre ou la valeur des pactes et des conventions auxquels donne lieu la vie sociale de tous les temps. L'erreur est de prétendre ne former cette vie que de contrats. Énorme erreur. Car le contrat ne représente ni le plein de la vie sociale, ni la partie la plus vaste ou al plus profonde. Quand l'homme se sera entendu répéter cent fois que son vote choisit et crée le bien ou le mal social, il n'en sera pas beaucoup mieux obéi par les faits: pas plus que ses préférences ne seront suivi des obédiences de la pluie et du beau temps, il ne sera pas rendu maître de l'heur ou du malheur de sa ville ou de son pays qui, l'un et l'autre, dépendront non pas de la loi qu'il édicte, mais de celle qu'il tire de l'expérience de son passé, comme le physicien de l'observation des astres en courses et des tensions de l'air supérieur.

    Pour mieux saisir cette société-née, et la distinguer de nos contrats voulus, voyons-en les effets capitaux.

    Ma vie d'animal social compte deux grands évènements qui la fondent.

    Le premier m'a fait naître dans une famille plutôt que dans une autre, et cela s'est fait sans l'ombre de consultation ou de consentement de ma part; le groupe élémentaire que j'ai formé, enfant, avec mes parents, n'a rien de contractuel. Personne n'est alllé demander au marchand le garçon ou la fille qui lui convenait; personne n'est allé solliciter une père et une mère à son goût, et à sa mesure. Je n'ai signé ni pétition ni postulance. S'ils ont désiré de m'avoir, c'était de façon très confuse et très générale, sans la moindre possibilité de rien stipuler sur mon personnage, caractère, poids, taille, visage, couleur de teint. Ni d'eux à moi, ni de moi à eux, pas trace d'option libre ! Nous avons été tous les trois serfs de nécessités aussi inéluses qu'invoulues. Eh bien ! vus d'un peu haut, ce sont pourtant là les faits dont le genre humain se trouve le moins mal et se plaint dans la plus faible mesure. A peine leur étais-je tombé de la lune, et même un peu avant, mes père et mère se sont mis à m'aimer inconsidérément. De mon côté, je me suis mis à les préférer au reste du monde, ce qui ne pouvait être en raison du don de la vie: j'ignorais si c'était un bien ou un mal. Leurs bons traitements, leurs caresses agissaient beaucoup moins que cette forte idée confuse de leur appartenir et de les posséder dans une étroite correspondance, non de devoirs et de droits, mais de besoins et de services, qui s'imposaient tout seuls, et sans que j'eusse idée de les compter sur mes doigts. Donc, rien qui ressemblât au contrat avec ou sans notaire. Qu'il se trouve des idiots pour dire après cela: Familles, je vous hais ! ils ont eu rarement le front d'appliquer ce principe. Gide, qui le posait, l'a contredit à tous les instants de sa vie. Pas plus que moi, ni personne, il ne s'était pourtant choisi son toit. A lui, à moi, à tous, la plus forte partie de notre destin nous fut imposée avec notre sang.

    Un autre très grand évènement de ma vie de société aura été l'échéance de ma patrie. Je ne l'ai demandée, ni personne la sienne, sauf la troupe, abusive mais négligeable, de nos métèques; encore leurs enfants doivent-ils rentrer dans la règle. Il n'y a pas eu de plébiscite prénatal (ou prénational), comme l'exigerait la clause du juste contrat. L'honneur, la charge, les devoirs d'une patrie si belle sont des grâces imméritées. Pour être Français et non Huron, je me suis donné la peine de naître. Ce n'est pas 'juste", s'accorderont à dire Basile et son souffleur. Mais non ! Mais pas du tout ! Seulement il n'aurait pas été plus juste de naître Boche ou Chinois.

    Donc, inférieur ou supérieur au juste ou à l'Injuste, ce "fait" auquel ma volonté individuelle n'a rien apporté, dans lequel nul contrat n'est entré absolument pour rien, ce "fait" vraiment gratuit ne se contente point de devoir figurer entre ceux qui ont le plus d'influence sur tout le cours de la vie: il a aussi le caractère d'inspirer à des millions d'hommes des sentiments de profonde et haute satisfaction, au point de leur faire risquer l'intégrité de leur corps, leur vie elle-même, pour en attester l'énergie. Pour déployer plus fièrement ce que l'on est sans avoir voulu l'être, on trouve naturel, heureux et glorieux d'affronter mille morts. Cela fut instinctif avant d'avoir été appris. Ce vieil instinct peut être combattu par des sentiments artificiels, acquis, formés sur des systèmes. On ne les trouve pas au départ. Le départ, le voilà ! Dans les méandres de la longue histoire humaine, il arrive d'acheter et de vendre des guerriers mercenaires. Le cas des guerriers volontaires est le plus fréquent: ils se donnent pour rien. Le conscrit fait de même neuf fois sur dix. L'idée de la justice est-elle donc étrangère à l'homme ? Point du tout. Mais l'idée de la Patrie et du sentiment qu'il lui doit est fort antérieure et tient bien autrement à la racine de la vie ! Qu'il en soit demandé de durs sacrifices, nul n'en doute. Mais, au total, il est plus honteux de les refuser que pénible de les consentir. Tel est l'homme. Fait comme il est, selon sa norme, ce goût fait partie de son être, et même de son bien-être.  

    Devant ces deux piliers d'angle de notre vie, berceau et drapeau, maison et cité, qui échappent si complètement l'un et l'autre au cycle de l'adulte vivant capable de contrat, c'est tout au plus s'il doit être permis de se fâcher un peu contre le bon Dieu, ou tout autre mainteneur de l'Ordre des formes crées. C'est la déclamation de Job. C'est le chant de Byron. Je ne vois pas du tout quelle interpellation en serait valablement portée, ni à quel parlement de planètes, ni quel questionnaire de Théodicée générale, quelle objection au gouvernement temporel de la Providence pourraient être dressées en notre nom dans une affaire où nous sommes agis et poussés sans doute, mais aussi, et de toute évidence, avec des résultats que nous acceptons sans nous plaindre et tout au rebours. Si nous nous étions mis en tête de les fabriquer de nos propres mains, que seraient ces résultats, que vaudraient-ils ? Je pense à Caro, à son gland, à sa citrouille: cela règle tout. Ce que j'ai fait par liberté ne m'a pas toujours servi, ni même toujours plu. Ce que j'ai fait par force ne m'a pas toujours nui, ni froissé, ni meurtri. Bien au contraire. 

     

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    "L'homme est d'abord un héritier. La fiction la plus dévastatrice de notre époque est celle du spontanéisme : « Je suis qui je suis, et cet être que je suis doit pouvoir s’exprimer pour s’épanouir. » Il suffit de regarder la télévision, tout le monde est spontané et tout le monde dit la même chose, car la spontanéité a partie liée avec la banalité. L’homme est d’abord un héritier. Mais, aujourd’hui, on rêve de se soustraire à tout ce que l’on a reçu pour décider de son être, alors que notre civilisation s’est fondée sur l’idée que la culture était la médiation nécessaire à chacun pour accéder à lui-même..."

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 13 juillet 1926, Maurras, visionnaire et prophétique, réagit à l'inauguration de l

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Voici la "Une" du Mardi 13 Juillet 1926 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7627391

     

    Maurras, Bainville, Daudet et Pujo la remplissent presqu'entièrement, laissant juste deux "bas de colonne" (la deuxième et la sixième) à la réception de Primo de Rivera - chaleureusement salué par le journal (2ème colonne) et au compte-rendu de "la réunion triomphale de Nîmes" (6ème colonne), qui réunit 40.000 personnes autour de Léon Daudet...

    DAUDET.jpg• l'article de Daudet, justement ("Le silence de Lannes"), est à "sa" place : colonne de gauche (et, ici, première moitié supérieure de la deuxième colonne).

    Il est consacré aux suites de l'assassinat de son fils Philippe par une collusion entre les anarchistes et la police politique du Régime et à la poursuite de l'enquête...

    • l'article de Bainville (qui signe toujours, modestement, "J.B.") est luiBainville.jpg aussi a "sa" place : sixième colonne, en haut. Intitulé "L'éclipse", il est économique : Bainville s'y inquiète de "la faiblesse de notre monnaie" et de "notre devise dépréciée", ce qui "entraîne des conséquences qu'il était facile de prévoir"; avec un mark à huit francs, Bainville s'inquiète de cette Allemagne qui se relève si bien et si vite de sa défaite de 18, c'est-à-dire d'il y a huit ans à peine !...

    • l'article de Pujo ("La jaunisse") est consacré à Georges Valois : hélas, la rupture est consommée avec lui, et, considéré avec le recul du temps, c'est un épisode qui fut bien triste pour notre mouvement...

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    • Enfin, et c'est ce qui nous intéresse ici, Maurras consacre le court deuxième paragraphe de sa "Politique" (toujours en plein milieu de la "Une" : 3ème, 4ème et début de la cinquième colonne ), intitulé sobrement "La Mosquée", à l'inauguration de la Grande mosquée de Paris.

    Voici, d'abord, le paragraphe 2 dans son entier :

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    Comme on le voit dès les premières lignes, Maurras s'y montre, d'emblée, plein d'estime envers "ces majestueux enfants du désert" et, dit-il en fin du premier paragraphe "Notre Garde républicaine elle-même, si bien casquée, guêtrée et culottée soit-elle, cède, il me semble, à la splendeur diaprée de nos hôtes orientaux."

    Mais...

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    Oui : Maurras, visionnaire et prophétique... Notre actualité ne nous le montre que trop, aujourd'hui !

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    Un siècle après que ce court texte ait été rédigé, il apparaît clairement que Maurras avait vu juste, et que son pressentiment n'était que trop fondé : aujourd'hui, les termes d' "invasion/acculturation" semblent plus appropriés pour parler de la situation que celui de "colonisés" !

    Enfin, en annexe du sujet, si l'on peut dire, rien à rajouter, rien à retrancher dans ce court billet que nous avons publié ici-même le 7 avril 2017, presque cent ans après le texte de Maurras :

    Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !

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    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

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  • À propos de cette Grande mosquée de Paris, qui veut ”porter plainte” contre Houellebecq et Onfray...

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    Rien à rajouter, rien à retrancher dans ce court billet que nous avoins publié ici-même le 7 avril 2017 :

    Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !

  • À quand une prière catholique dans la grande mosquée de Paris (ou n'importe quelle autre...) ?

    Notre excellent ami Pierre me bombarde très régulièrement de documents, divers et variés, que j'utilise assez souvent (en tout ou partie) pour "augmenter" telle ou telle note du Blog, ou pour parler d'un sujet qu'on aurait "laissé passer", à la rédaction. Je l'en ai remercié plusieurs fois, et je l'en remercie encore aujourd'hui. Comme nous tous, il a d'abord été surpris de ce qu'il entendait; puis il a vérifié, et là il a été, comme nous tous, sidéré, scandalisé...

    Oui, c'est vrai : cela s’est passé en ce mois de février 2022, avec la bénédiction du curé, le Père Henri de la Hougue et de Mgr Pontier, administrateur apostolique du diocèse de Paris.

    Comme toujours, quand il s’agit de rencontres interreligieuses, pour ne pas dire syncrétistes, ce sont les musulmans qui sont invités à prier dans nos églises et l’on jette un voile pudique sur les souffrances des chrétiens en terre d’Islam.

    Alors, osons poser la question de la réciprocité : quand donc un prêtre, ou un évêque, sera-t-il invité à proclamer l’Évangile dans une mosquée ?

    François Davin, Blogmestre

     

     

  • Dans notre Ephéméride de ce jour : de Charette à Maurras...

    1796 : Charette est fusillé 

     

    Il avait 33 ans...         

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    Napoléon, qui devait par ailleurs qualifier la guerre de Vendée de Guerre de Géants, a dicté de lui à Las Cases :

    "Il me laisse l'impression d'un grand caractère... Je lui vois faire des choses d'une énergie, d'une audace peu communes, il laisse percer du génie...

    ...Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222.)

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    Drapeau de Charette

     

    Dans notre album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, « Guerres de Géants » voir la photo Charette fusillé et les neuf photos - précédentes et suivantes - qui lui sont consacrées. 

    Pour Philippe de Villiers, Charette, c'est, tout simplement, "l'anti Robespierre"  : 

    Philippe de Villiers Charette.pdf

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    De Charette à Maurras : la continuité...

    1. De Charette :

    "Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur…" (Charette)

     

    2. De Maurras : 

    "Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons...", répond Charles Maurras, un siècle et demi après, sinon exactement avec les mêmes mots, du moins exactement avec la même tonalité. Dans ce très beau texte (notre Grand Texte XXXVIII), aux accents très "vendéens" et que l'on voit bien directement inspiré de Charette, Maurras condamne le modèle d'une France hors sol, d'une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial, tout cela induit par la Révolution, et la République idéologique qui en est issue.

    Et, comme Charette, avec les mêmes accents, Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre : la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité...

    Ce rapprochement de textes, à un siècle et demi d'intervalle, n'est-il pas puissamment "parlant", comme on dit aujourd'hui, dans le jargon ?...

     

                

    Le 25 juillet 1926, au Mont des Alouettes, l'Action française organisa un immense Rassemblement royaliste : plus de 60.000 personnes...

    Léon Daudet, dans "Une campagne de réunions" (Almanach de l'Action française 1927, page 60) a raconté la journée, consacrant ces quelques mots à Charette :

     

    "...A l'horizon, dans la plaine immense de la Vendée militaire, étincelaient sous le ciel ensoleillé de l'ouest, - mais que modifie à chaque instant le vent venu de la mer - brasillaient les clochers et les villages. Là-bas, c'était le bois de la Chabotterie, que traversa Charette blessé, et prisonnier, Charette, personnification de cette race sublime dont la résistance étonna le monde et continue à étonner l'histoire..."

     

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    La statue du général, dans sa ville et devant sa maison natale de Couffé. Elle porte l'inscription :


    Général François-Athanase Charette de la Contrie, né le 2 mai 1763 à Couffé - Exécuté à Nantes place Viarme le 29 mars 1796 -


    Avec sa devise :


    "Tant qu'une roue restera, la Charette roulera".

     

     

    • chabotterie.vendee.fr/ 

     

    gvendee.free.fr/

     

     Le jeune Charette reçut une solide formation de marin, et fut nommé Lieutenent de vaisseau : dans notre Album Drapeau des Régiments du Royaume de France, voir la photo "Charette, officier de marine..." et la précédente, "Apparition des Régiments de Marine..."...

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Frédéric Amouretti, Maurras et le Fédéralisme...

    1863 : Naissance de Frédéric Amouretti

     

    S’il est vrai que la pensée régionaliste trouva son véritable maître en Charles Maurras, de nombreux auteurs en bâtirent les premières fondations : des plus connus comme Frédéric Mistral à de plus méconnus comme Frédéric Amouretti, ces auteurs ont, apporté les premières pierres essentielles à l’édification de la véritable pensée régionaliste.

    Frédéric Amouretti naquit le 18 juillet 1863 à Toulon, et mourut le 29 août 1903, tout juste âgé de 40 ans...

    Parti à Paris pour décrocher sa Licence ès lettre Amouretti rencontra à Paris Frédéric Mistral et fut reçu félibre en 1882. Revenu en Provence, il entama une carrière de journaliste et de publiciste. Dès 1890, à peine âgé de 27 ans, il lança son premier journal avec son ami Bérenger, Le réveil du Provençal : Organe des revendications autonomistes de la Provence.

    Prônant le fédéralisme et luttant résolument contre le jacobinisme républicain, Amouretti écrira, près de 30 ans avant l’Idée de Décentralisation de Maurras :

    "En adoptant le plan de Sieyès, et en découpant la France comme matière inerte en départements tracés arbitrairement sur la carte, la Convention a anéanti ces admirables cadres historiques où les hommes, unis par l’identité des souvenirs, de la langue, des mœurs, des intérêts pouvaient bien s’entendre pour s’occuper de tout ce qui les touchait de près...".

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    Pour Amouretti, au contraire, et pour les "fédéralistes", il faut respecter la liberté des communes reliées entre elles selon "sis enclin istouri, ecounoumi, naturau...", ce qui passe par la suppression des départements au profit des anciennes provinces avec à leur tête "uno assemblado soubeirano, à Bourdèus, Toulouso, à Mount-Pelié, à Marsiho o à-z-Ais". Ces assemblées devant jouir d'une autonomie complète en ce qui concerne l'administration, la justice, l'enseignement, les travaux publics…

    L'engagement régionaliste d'Amouretti se concrétisa davantage avec la Déclaration des Félibres Fédéralistes du 22 février 1892, co-rédigée avec le jeune Charles Maurras, Amouretti pouvant être considéré, à bon droit, comme "lou paire e lou redatour de la declaracioun", les deux amis se lançant donc face à l’ennemi républicain et jacobin.

    Face aux multiples reproches de séparatisme ou d’anarchisme, Amouretti répondait ceci :

    "Quelle erreur ! C’est l’unitarisme au contraire qui mène la France au séparatisme. La fusion, c'est-à-dire l’anéantissement des nationalités particulières où vivent et se distinguent les citoyens en une nationalité abstraite que l’on ne respire ni ne connaît plus, voilà l’unité. Le fédéralisme au contraire, respectant les diversités ethniques et favorisant le libre développement de chaque région, est le plus grand ennemi du séparatisme en le rendant inutile". 

     

    Amouretti avait compris que seule la voie monarchique et la présence d'un Roi au sommet de l'Etat pourrait permettre cette fédération :

    "Il faut rétablir les provinces, leur rendre la gestion des intérêts provinciaux, surtout en matière de travaux publics, et rétablir les assemblées provinciales avec une compétence assez étendue pour qu’elles aient des sessions fréquentes, longues, fécondes, de nature à attirer l’attention, le respect, la vue."

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  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...: THE REVENGE OF MAURRAS

    https://www.firstthings.com/article/2019/11/the-revenge-of-maurras?fbclid=IwAR2eceOltXByMARti6OuczjxNjAz4F6glovPJrmvbYp2SNjK4G1aOtx9YRQ

     

     "Il faut lire Maurras." : telle est la conclusion et la dernière ligne de cet article de Nathan Pinkoski, chercheur postdoctoral au St. Michael's College de l'Université de Toronto.

    L'article est en anglais, mais un menu déroulant propose sa traduction en français (assez - voire franchement - mauvaise par moment).

    S'il faut lire Maurras - et nous sommes bien d'accord avec Pinkoski là-dessus - il faut lire également cet article, et le faire lire : on pourra, certes, émettre quelques réserves, voire quelques critiques; apporter telle ou telle précision, atténuer ou souligner telle ou telle affirmation.

    Mais, tel qu'il se présente, cet article est le symbole même de ce que nous aimerions voir et entendre dans une Maison de Maurras, à Martigues, intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et qui serait devenue un centre national et international d'études et de recherches sur la pensée et l'oeuvre du Maître de Martigues...

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    Au cas où, pour une raison ou pour une autre, le lien viendrait à disparaître, voici d'abord le texte intégral, en anglais; puis sa traduction (imparfaite, nous l'avons dit) proposée par un logiciel de traduction de textes : ils ont encore des progrès à faire !...)

     

    I. Le texte original

    L’avenir de l’intelligence et autres textes
    by charles maurras
    edited by martin motte
    bouquins, 1,280 pages, €32,00

    Every year, France’s Ministry of Culture publishes an official volume to commemorate major anniversaries in French history, covering past events as well as the lives of prominent personalities. Assembled by a team of historians and approved by the Ministry, the list mixes victories and failures, the honored and the notorious—judging events and personalities strictly on the basis of their historical significance. In 2018, the judges placed Charles Maurras on the list, noting the 150th anniversary of his birth. Protests ensued. The judges insisted that commemoration is not the same as celebration, to no avail. Bowing to pressure, the Minister of Culture recalled and reedited the volume. Maurras’s name was effaced from the official history.

    The same year saw the release of a new anthology of Maurras, the first edition of his works to be arranged and published since 2002. It, too, caused a scandal. Reviewers deplored “the return of a fascist icon.”

    Publishing an anthology of ­Maurras is an offense against the postwar consensus and the “official history” of the twentieth century. Yet the case for studying Maurras is hard to deny. He was historically significant. As a political journalist, essayist, and poet, writing for more than six decades, he reached a wide audience and maintained enormous influence. Charles Péguy, Marcel Proust, and André Malraux all praised his talent. Those who acknowledged their intellectual debt to Maurras include philosophers Louis Althusser, Pierre Boutang, Jacques Lacan, Jacques Maritain, and Gustave Thibon, and novelists Georges Bernanos, Michel Déon, Jacques Laurent, and Roger Nimier. French president Georges Pompidou, the pragmatic conservative of the 1970s, praised Maurras as a prophet of the modern world. T. S. Eliot, who read Maurras for years, said that Maurras had helped him toward Christianity. Maurras was, for Eliot, “a sort of Virgil who led us to the gates of the temple.”

    The “official history” of the twentieth century is highly selective in its designations of the thinkers who count as scandalous. It does not hesitate to highlight Marx’s insights or to praise the political movements he spawned, and it quietly ignores the unsavory aspects of the thinker and his followers. The resulting distortion of our understanding of the twentieth century is a serious problem because—as the preface of the new anthology ­contends—readers today are likely to find “a troubling familiarity” in the situation Maurras addressed.

    The editor of L’avenir de l’intelligence et autres textes, military historian Martin Motte, demonstrates that Maurras was not a fascist. Like many interwar intellectuals, Maurras had a fondness for Mussolini. Yet he rejected the fascist theory that Mussolini advocated, of the state’s controlling the totality of the social realm. In the 1930s, Maurras denounced Hitler’s “bizarre philosophy of Blood and Race.” Opposing Nazism, Maurras taught that racial conflict was “neither the nerve nor the key of history.” He repeatedly advocated French rearmament in the face of the German threat. Fascists opposed him. They mocked Action française, the movement Maurras led, for its refusal of revolutionary violence—calling it “l’Inaction française.” Maurras was an icon and influence for many political movements, but fascism was not one of them.

    Deaf from an early age and cut off from most social life, Maurras turned his energies to reading and writing. He reached adulthood when France seemed to have reached the “end of history”; republicanism had triumphed over all its opponents. The Third Republic, which had consolidated in the 1870s following the Prussian invasion and the collapse of the Second Empire, claimed to obviate all the ideological battles of the past and to unite the French in a common consensus. It dominated the political, juridical, and cultural institutions of France. ­Maurras devoted his life to showing that this “end of history” mentality was a false republican conceit. The republican victory was extensive, making it “legal France.” But it was not “real France.” On behalf of “real France,” Maurras argued that the republican ideology and regime were weakening the nation and dividing the French against one another. Moreover, the Republic was steadily surrendering national independence to the control of foreign powers. Maurras argued that there was an alternative to republicanism, which would guarantee France’s independence: integral nationalism. Articulating its postulates would become the project of Action française.

    The volume’s selections, the detailed preface by Jean-­Christophe Buisson, and ­Martin Motte’s superb editorial essays make no attempt to ­idealize the political thought of Maurras. His most egregious failures are openly discussed. Anti-Semitism became a formidable political force in the nineteenth century, appearing in the writings of many prominent ­intellectuals. “We discern in Judaism . . . a universal anti-social element. . . . What is the worldly cult of the Jew? Huckstering. What is his worldly god? Money. . . . As soon as society succeeds in abolishing the empirical essence of Judaism—huckstering and its conditions—the Jew becomes impossible.” These quotations are from Marx, not Maurras, but Maurras wrote in a similar vein. Like nationalism, political anti-Semitism was born on the left but became bipartisan in time. Whereas left-wing anti-­Semitism imagined the Jew as the truest capitalist, right-wing anti-­Semitism imagined the Jew as unpatriotic, exercising undue ­political influence at the service of foreign powers.

    The right saw the Dreyfus affair as the realization of its worst fear. Here was a Jewish officer of the French army, convicted of spying for the Germans. The left used Dreyfus’s case not to clear his name but to humiliate the army. It was on that basis that Maurras wrote: “If Dreyfus is innocent, he should be made a Marshal of France, and his top ten defenders should be shot.” Of course, as later events showed, Dreyfus was innocent. The question of his innocence or guilt was the only question that should have mattered. Yet instead of prioritizing that question, Maurras used Dreyfus’s case to launch opportunistic attacks against the Republic and its Jewish supporters. Maurras’s anti-Semitic aim was to limit Jewish political influence. This was the typical French anti-Semitism of the nineteenth century. It was very far from the anti-Semitism of racial warfare and purification that Hitler embodied. Yet after the Shoah, these demarcations are of little consequence. Maurras cannot be excused.

    Nor should Maurras be excused for his support of Vichy. Maurras never wavered from arguing that the Third Republic was a flawed regime, doomed to collapse in the face of German menace. His prophecy came true in 1940, when he was an elderly man. After France’s surrender, he and most of the French people, including the political class of the left and right, trusted the hero of Verdun, Marshal Pétain, to lead a new regime. ­Maurras was one of many to imagine that Pétain would rebuild the country and avenge the defeat of 1940. But Maurras, deafer than ever, was living in his imagination. In supporting Vichy, he condemned himself by his own standard: He supported a regime that surrendered national independence to a foreign power. In rejecting Vichy, General de Gaulle was more Maurrassian than Maurras.

    Maurras was an agnostic for most of his life. This fact had ­consequences. He was fascinated by Auguste Comte’s positivist political project, which envisioned a central place for le culte, albeit in the form of a new religion of humanity. Maurras saw no reason for a new cult; the old, properly guided, would do. Thus, he did not adopt the anti-Christian prejudices common to secularist movements. He was not directly anti-clerical or anti-religious in the manner of the left. Yet his movement lacked, as Bernanos observed, an “interior life.” At his worst he did something more insidious, instrumentalizing Catholicism to political ends. This trend in Maurras’s thought, combined with the influence he exerted over French youth, prompted Pope Pius XI to denounce him and Action française in 1926. In an extraordinary and controversial use of papal disciplinary powers, Maurras’s major writings and the journal Action française were forbidden to Catholics under pain of excommunication. As an agnostic, Maurras appeared ­untroubled by excomm­unication. Yet his Catholic supporters could not be indifferent. Prominent Catholics drifted away, Bernanos and ­Maritain among them. By the time the ban was lifted in July 1939, Catholics had moved on.

    Maurras’s thought revolved around a series of binaries. The first was for counter-revolution, and against revolution. Maurras was sympathetic enough to the Orléaniste tradition to appreciate civic equality and the end of special privileges for the aristocracy. Yet the real essence of the French Revolution was the sacralization of social and political change, based on the ideal of individualism. Individualism had produced the great nineteenth-­century ideologies that emerged from the Revolution: socialism and liberalism. Both were individualist, in that they challenged the organic conception of society favored by the right of the nineteenth century. In its socialist form, Maurras argued, individualism attacks all social hierarchies. In its liberal form, it excuses the elite from acknowledging their social obligations toward the people. Both ideologies look to transform social relations and institutions in order to achieve freedom; but in seeking to free the individual from social roles, individualism mutilates freedom.

    For Maurras, genuine counterrevolution did not require violent social and political change. It required a way of thinking that would dissipate revolutionary passion. Thus, Maurras arrived at another binary: for classicism, and against romanticism. In his time, the right admired the romantics of the nineteenth century, who were often conservatives yearning for the lost unity of the old regime. But Maurras thought that the right had set up the wrong ­champions. Romanticism was a movement of individualism and historical determinism, which believed that the post-revolutionary present doomed France to mediocrity. Only a few noble souls could look beyond the present catastrophe. By regarding the past nostalgically, romanticism could not assess what from the past was transmissible, fertile, and eternal. It delighted in despair. To counter romanticism, Maurras proposed a rediscovery of classicism. Classicism sought to discover the rational order existing in nature and reality, including in politics. As a way of thinking, classicism disciplined the mind; classicism in politics disciplined the statesman to achieve right order and abandon hubristic, unrealizable dreams. As its name suggests, classicism sought to apply the best of Greece and Rome into the modern context. Classicism’s greatest achievement was the Grand Siècle of the seventeenth century, because the Grand Siècle synthesized the best of Greece and Rome into modern France. That achievement could be repeated in the twentieth century; it remained possible to grasp and achieve the right order for France. Maurras concluded that “in politics, all despair is absolute silliness.”

    France needed to be put into order, Maurras reasoned, with a system of thought that countered the ideas of “cosmopolitan anarchy.” The socialist idea of perpetual class struggle turned class against class. The republican idea of parliamentary politics turned political party against political party, intensifying the partisanship that had fractured national unity since the Revolution. The liberal idea turned the economic interests of the bourgeois against everything else, causing “more woes than the bombs of the libertines.” These ideas handed over to others the government of France, surrendering national independence. Against cosmopolitan anarchy, Maurras offered its opposite: integral nationalism.

    For Maurras, the nationalism-cosmopolitanism binary, and the choice for nationalism, followed as a deductive, almost mathematical argument. Individualism was false. Man has no more pressing need than to live in society. There are a variety of social forms, but the nation is the most complete, most solid, and most extended. Without nations, “We must fear the retreat of civilization.” Nationalism is, therefore, a rational obligation. Maurras understood nationalism as applying the highest moments of a nation’s past to its present, in order to secure the nation’s survival. Maurras held that the Church supports nations and encourages charity among nations, rather than seeking to destroy nations, as socialism does. He quipped that the Church was the only real “International.”

    In the French case, Maurras argued that the nation was formed out of its history. “Ten centuries of gradual collaboration” had drawn the French closer together, forming a bond of friendship. This friendship, in turn, created an inheritance that was passed down from generation to generation. Emphasizing a shared inheritance that looked to past successes for guidance, Maurras denied that the nation was “a phenomenon of race.” The French nation, he argued, was a federation of many races and peoples, each with a cultural and linguistic heritage that had to be preserved and respected (the young Maurras wrote in Provençal). In a sense, Maurras held that diversity was France’s strength.

    In realizing the vast nation-­building exercise dreamt up by the Jacobins during the Revolution, the Third Republic sought to destroy France’s diversity. Republicans feared the provinces as sources of reactionary political temperament and sought to transform them in order to promote ideological conformity. Through national education, the Republic waged war on local traditions and religious schools. Through bureaucratic indoctrination, it purged local governments of figures skeptical of republicanism. Through centralization, it crippled the capacity of the provinces to govern themselves.

    Despite these domineering tactics, the republican state was feeble. Its parliamentary politics produced temporary coalitions and a revolving door of ministers that made it impossible to maintain a consistent grand strategy. Weak government turned France’s diversity into a source of division, unloosing the centrifugal forces within France and threatening civic strife.

    Maurras offered a fundamental challenge to republicanism’s account of the power of the state and its purpose. The Republic’s institutions failed to accomplish what they purported to do. Because the Republic is the regime that divides the most, and because it organizes the exploitation of the country it has divided, ­Maurras wrote, “Action française calls all good citizens against the Republic.”

    Maurras opposed republicanism with an audaciously different ideal: monarchy. “Without a King, no national strength and no guarantee for national independence.” This was not a vision of absolute monarchy. (Absolute monarchy was, to a large extent, a republican fiction; the last of the Bourbon monarchs flailed against the powers of the local parliaments.) Instead, Maurras’s theory of the state was federalist. The national government would be the strong executive of a hereditary monarchy. Yet the state’s powers would be limited in kind and reach, not touching upon the rights and liberties of the regions. Unlike in the Republic, the towns, provinces, and corporate bodies would be “completely free.” This regime would show regard for France’s diversity while holding its centrifugal forces in check.

    Maurras’s most important argument for resolving the republic-­monarchy binary in favor of monarchy was his contention that the monarchy would solve France’s geopolitical problem. Maurras’s reading of French political history saw a close connection between foreign policy and domestic stability. Foreign policy was the crucible in which the French either rose to greatness or fell into confusion. A strong foreign policy united the nation’s people and increased their self-respect. A weak foreign policy pulled the nation apart, threatening national survival and hastening civil war. Here, another of Maurras’s binaries played out: for nationalist particularism, and against imperialist universalism. Maurras saw modern geopolitics as inherently unstable, fluctuating between the imperialism of the superpowers and the increasingly nationalist tendencies of smaller peoples. France was vulnerable to foreign domination, whether through invasion or through foreign powers capturing factions in the French government. It was misguided to imagine that France could be an imperial power; it had to understand itself as a nation.

    In Kiel et Tanger, the text that ­Pompidou praised as prophetic, Maurras detailed the history of the Third Republic’s failures in foreign affairs. The Third Republic had got the binary

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (41)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : 13 juillet 1934...

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    ...la Duchesse de Guise est reçue par Charles Maurras en son Jardin de Ferrières.


    Elle est l'épouse de celui qui aurait été Jean III, s'il avait régné, le Duc de Guise, père du Comte de Paris, Henri VI (le grand-père du Prince Jean).


    La Loi d'exil en vigueur à l'époque (elle ne sera abrogée qu'en 1950) empêchait de recevoir le Prince en personne, et son héritier, mais, ne s'appliquait qu'à eux, et non aux autres membres de la Famille : c'est ce qui explique que Maurras a pu inviter, et recevoir, la Duchesse, mais seule, et sans son mari...

    C'est elle que Maurras et Daudet, et la foule présente à Notre Dame de Paris, virent entrer dans la cathédrale, le jour où l'on y célébra les obsèques de Philippe VIII... Dans notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet, voir la photo :

    La Reine de France aux obsèques de Philippe VIII

     

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  • A la découverte de l'homme Maurras : la reine de France chez Charles Maurras...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : la reine de France chez Charles Maurras...

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    13 juillet 1934...

    ...la Duchesse de Guise est reçue par Charles Maurras en son Jardin de Ferrières.


    Elle est l'épouse de celui qui aurait été Jean III, s'il avait régné, le Duc de Guise, père du Comte de Paris, Henri VI (le grand-père du Prince Jean, actuel Coimte de Paris).


    La loi d'exil en vigueur à l'époque (elle ne sera abrogée qu'en 1950) empêchait de recevoir le Prince en personne, et son héritier, mais, ne s'appliquait qu'à eux, et non aux autres membres de la Famille : c'est ce qui explique que Maurras a pu inviter, et recevoir, la Duchesse, mais seule, et sans son mari...

    lafautearousseau

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (57)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Le "jardin", le "bâtiment carré" et l'enfant (III)

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    Le rachat (I) : plantation de dix-huit cyprès...

    "Quelques saisons après ce crime, quand de médiocres labours eurent occupé toute la place du jardin de notre grand'mère, je fis planter en sens inverse (où et comme je pus), du nord au sud le nombre double de celui des cyprès sacrifiés : dix-huit.
    Un seul est mort depuis.
    Le reste me murmure les versets et les répons de l'expiation méritée.
    Au surplus, leur croissance ne m'apporta qu'un faible repos d'esprit.
    Je caressai longtemps le têve de dédier d'autres satisfactions aux ombres des premiers martyrs, mais la vie à Paris et mes rares retours ne le permirent pas..."


    Illustration : un autre cyprès ("de Florence") du Jardin, vu en se plaçant de dos au précédent...

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (43)

     

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    Mélanges, souvenirs, explications...

     

     

    Aujourd'hui : Maurras l'Académicien...

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    Le costume complet (chapeau, pantalon, épée)... faisait partie - avec sa bibliothèque - des trésors que renfermait "la maison"...

    Sentant que les choses ne se passeraient pas aussi pacifiquement que prévu, après la donation de la Bastide à la Mairie, Nicole Maurras remit le tout à l'Académie française, en la personne d'Hélène Carrère d'Encausse, le mercredi 19 février 2020.

    Vous aurez une petite idée de l'ensemble dans notre Catégorie Documents pour servir à une histoire de l'URP  enconsultant la note suivante : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (3)...

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    Maurras reçoit son épée d'Académicien... Photo "Excelsior", Roger-Viollet

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    L'épée d'académicien (détail)

    Elle a été fabriquée, comme celle de Bainville, par Mellerio dits Meller, le plus ancien joaillier du monde
    Charles Maurras a été élu à l’Académie française le 9 juin 1938.
    Financée par une souscription nationale, son épée lui fut offerte le 4 mars 1939, salle Wagram, par Charles Trochu, président du conseil municipal de Paris.
    Conçue par Maxime Real del Sarte, sa poignée représente Sainte Geneviève protégeant de ses mains un écu fleurdelysé posé à la proue d’une nef d’où se détache le chapiteau de pierre dit "bucrâne" qui orne la terrasse de la maison du Chemin de Paradis.
    Les vagues évoquent la vocation de marin à laquelle Charles Maurras dut renoncer lorsque, adolescent, il devint fortement mal-entendant; elles battent contre un mur de pierres surmonté de merlons", semblables à ceux du mur grec de Saint Blaise, site archéologique proche de Martigues qui inspira profondément Maurras.
    La bastide du Chemin de Paradis, maison de famille de Charles Maurras, gardée par deux cyprès d’émeraudes, est encadrée par les armes de Provence et de Martigues, et surmontée d’un ciel où brille une Grande Ourse de diamants.
    Sur le revers se trouve le château de Versailles, flanqué des armes de France et de Versailles, et surmonté du bouclier d’Orion.
    Le fourreau de l’épée se termine par une petite amphore grecque.

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (40)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Les quatre stèles (IV/V et V/V)

     

    1. La quatrième stèle

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    L'étoile "à sept rayons", choisie par Mistral comme emblème du Félibrige

     

    Elle rappelle "une innocente soirée de poésie vécue le 9 septembre 1943" :


    "Dans la soirée du 9 Septembre 1943... les rédacteurs de Latinité, félibres qui venaient de Maillane, Paris, Lyon, Orléans, les Charentes, le Vivarais, Avignon, Montpellier, Nîmes, Arles, Marseille et le Nizard ont rencontré leurs camarades de Martigues et répandu les vers éternels de Mistral sur une pierre neuve, au flanc de la vieille maison."

    Ce fut le dernier des 9 Septembre que Maurras devait passer en liberté !


    "Quelles belles heures nocturnes !" écrit-il, évoquant d'une façon particulièrement émouvante la récitation de ces vers "où le meilleur de nous subsiste quand le matériel disparaît tout entier".

     

    2. La cinquième et dernière, qui ne figurait pas dans le programme initial 

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    La Prud'hommie des pêcheurs de Martigues, qui fait face au théâtre

    Enfin, nous ferons un ultime arrêt devant une cinquième stèle, rajoutée plus tard, et qui ne se trouve pas, pour cette raison, dans la partie du jardin que nous venons de visiter : elle est apposée directement sur l'angle de la maison, côté ouest, et fait suite, ou réponse, "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945".

    On y lit "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" :

    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille.

    Nous écrivons ici "elle est", mais cette stèle a  mystérieusement disparu. Pourtant, les deux plaques étaient bien là, côte à côte, comme en témoigne cette photo où l'on voit François Davin qui les montre aux membres d'un groupe auquel il explique et fait visiter la "partie architecturée" du jardin, telle que l'a voulue et réalisée Charles Maurras.

    La Mairie communiste a-t-elle voulu faire disparaître le témoignage courageux des pêcheurs et du petit peuple de Martigue, qui reconnaossait un "ami" en la personne du grand Maurras ?...

    Bizarre, bizarre...

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