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  • D'un colloque l'autre : un rendez-vous de rentrée à ne pas manquer !

     

    Le Cercle Vauban organise son deuxième colloque. Après celui - très réussi - de décembre 2014, dont les vidéos ont été relayées sur le Net (voir ci-dessous), une formule un peu différente a été mise en œuvre. Ce colloque s'adresse bien sûr à tous et plus particulièrement aux 18-35 ans. Il  se déroulera en une après-midi sous la forme de questions réponses autour de personnalités de la politique et de la presse.

    Les analyses politiques de qualité sont suffisamment rares pour ne pas manquer la rencontre qui nous est proposée aujourd'hui. Venez nombreux, amenez vos amis, et la jeune génération qui a plus que jamais besoin de cette formation.

    Lafautearousseau sera représenté (voir illustration ci-après). à ce deuxième colloque du Cercle Vauban Et nous invitons nos lecteurs à s'y rendre, qu'ils habitent en région parisienne ou qu'ils puissent y venir. Ce qui serait l'occasion de quelques utiles rencontres.

    Au 3 octobre, donc ! 

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    (Seront présents à ce prochain colloque)

    Renseignements :

    restauration.nationale@wanadoo.fr. 

     

    Précédent colloque du Cercle Vauban

    Thème : « Propositions pour un nouveau régime ».  

    (Compte-rendu à la date du 15 décembre 2014) 

    Vidéos en ligne :

      Vidéo 1 : Frédéric Rouvillois [L'Etat décadent] et Jacques Trémolet de Villers [La Justice à la dérive]

    • Vidéo 2 : François Schwerer [Crise financière, crise morale]

    • Vidéo 3 : Pierre Chalvidan [Retrouver l'usage de nos libertés] 

    • Vidéo 4 : Fabrice Hadjadj  [Les fondements ultimes de la crise] 

    • Vidéo 5 : Jean-Baptiste Donnier [Redonner un chef à l'Etat] 

  • Le plaidoyer d’évêques et d’intellectuels pour lever l’interdiction des messes

    Tribune collective

    «La célébration de la messe n’est pas pour les catholiques une modalité de l’exercice de leur foi, mais en constitue la source et le sommet.» Pawel Horosiewicz/wideonet - stock.adobe.com

    «La liberté de culte ne peut se négocier, surtout en des temps où elle est menacée», écrivent dans Le Figaro cinq évêques et plusieurs intellectuels catholiques, parmi lesquels Rémi Brague, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj et Pierre Manent.

    Au moment même où notre pays entrait dans une deuxième période de confinement, le triple assassinat de Nice est venu douloureusement nous rappeler que les chrétiens paient un lourd tribut dans les attentats terroristes. Trois personnes ont en effet été sauvagement massacrées dans une église pour le seul motif qu’elles étaient chrétiennes. Déjà, le 26 juillet 2016, le père Jacques Hamel avait été égorgé à Saint-Étienne-du- Rouvray, au cours de la messe qu’il était en train de célébrer.

    Les hommages qui se multiplient partout en France, en ces jours où nous sommes encore sous le choc de la décapitation du professeur Samuel Paty, montrent en ces jours où nous sommes encore sous le choc de la décapitation du professeur Samuel Paty, montrent à quel point notre pays reste attaché à ses libertés fondamentales, bafouées par ces crimes: liberté d’expression, liberté d’enseigner, liberté de culte.

    Les chrétiens en général, les catholiques en particulier, sont sensibles aux marques de sympathie et de solidarité qui leur sont adressées. Ils sont conscients de leur devoir de participer à ce sursaut collectif, si nécessaire dans la lutte contre le terrorisme islamique.

    Pourtant, alors qu’on réaffirme que la liberté de culte constitue un droit fondamental à protéger, on la restreint dans son exercice par une interdiction quasi totale de se réunir dans les édifices religieux. On considère par là qu’elle n’est pas une «activité essentielle».

    Nous pensons au contraire que la liberté de culte ne peut se négocier et qu’on doit lui permettre de s’exprimer, particulièrement en ce temps où elle est contestée. Si «la République assure la liberté de conscience» (loi de 1905, 1er article), l’État se doit de rendre possible l’exercice et la pratique du culte.

    De nombreux catholiques se refusent à déserter leurs églises, où les fidèles viennent trouver consolation et espérance, en ces temps qu’il est bien difficile de traverser seul. La célébration de la messe n’est pas pour eux une modalité de l’exercice de leur foi, mais en constitue la source et le sommet. L’eucharistie non seulement rassemble, mais construit l’Église; elle en est le cœur et le centre vital. Depuis les origines de l’Église, les chrétiens ont toujours affirmé: «Sans le dimanche, nous ne pouvons vivre.» Même les persécutions n’ont pas découragé les chrétiens de se réunir le jour du Seigneur.

    Ce nouveau confinement, nécessaire pour se protéger du virus, est un temps particulièrement difficile et anxiogène pour beaucoup. Les messes constituent un des rares moments où les fidèles viennent reprendre force et courage pour le supporter. En interdire l’accès, c’est la double peine pour les catholiques, si éprouvés dans leur foi. Ne les privons pas de ces espaces de ressourcement ! Si les lieux de consommation et les grandes enseignes de distribution restent ouverts, ils ne combleront pas les aspirations les plus profondes du cœur et ne suffiront pas à apaiser les craintes.

    Face à l’épidémie de coronavirus, nous sommes conscients des précautions sanitaires à prendre et du respect de toutes les normes à observer rigoureusement. Depuis le déconfinement, nous avons pris nos responsabilités et les mesures barrières ont été strictement respectées. On n’a pas recensé de foyers de contamination dans les églises. Nous partageons pleinement le souci de préserver la santé publique. Mais l’interdiction générale des messes nous paraît avoir un caractère disproportionné face au besoin de réaffirmer nos libertés les plus chères, parmi lesquelles celle de pratiquer notre religion. Aussi, nous voulons pouvoir célébrer publiquement la messe, notamment le dimanche. L’eucharistie est le cœur de notre vie.

    Pour autant, il nous semble que cette question doit interpeller tous les hommes attachés à nos libertés publiques fondamentales. En effet, à travers cette interdiction de la pratique religieuse, c’est la liberté de culte que l’on ne respecte pas.

    Devant cette situation d’une profonde gravité, nous avons déposé plusieurs recours devant le Conseil d’État puisque déjà lors du déconfinement de juin, ce dernier avait enjoint le premier ministre de prendre des mesures mieux proportionnées aux risques sanitaires encourus.

    LISTE DES SIGNATAIRES : Marc Aillet, évêque de Bayonne; Bernard Ginoux, évêque de Montauban; Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon; David Macaire, archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France; et Dominique Rey évêque de Fréjus-Toulon. Charles Beigbeder, entrepreneur; Rémi Brague, philosophe; Thibaud Collin, professeur de philosophie; Chantal Delsol, philosophe; Fabrice Hadjadj, philosophe, Jean d’Orléans, comte de Paris; Pierre Manent, philosophe; Charles Millon, ancien ministre de la Défense; Jean Sévillia, historien et journaliste; Martin Steffens, professeur de philosophie.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Un cadeau intelligent, à faire ou à se faire: 365 Merveilles du patrimoine chrétien de la France. Une photo et un texte

                       Que dire de plus, et pourquoi dire plus ? : cet ouvrage -qui se veut "une invitation à redécouvrir les merveilles du patrimoine chrétien français... avec de magnifiques photos et une sélection de citations des grandes figures spirituelles", nous dit La Procure- regroupe et concentre, de fait... une bonne part de l'essentiel: France, christianisme, racines, patrimoine, religion, spiritualité.....

                Il s'agit en effet pour les auteurs de présenter un panorama des sites et monuments religieux des différentes régions françaises, reflétant la beauté et les merveilles du petit et du grand patrimoine français. La citation -toujours courte- est sur la page de gauche, tandis que la page de droite est reservée aux illustrations, toujours intelligentes, souvent remarquables....

     

     

     
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                Un exemple: la pensée pour le 18 février:

                         "Lorsque je l'aime, il est vrai que j'aime une certaine lumière, une voix, un baiser; mais ils sont à l'image de ce que j'aime au fond de moi, quand mon âme est baignée d'une lumière qui n'est pas limitée par l'espace, quand elle écoute un son qui ne meurt jamais, quand elle se perd dans un embrassement qui ne prend pas fin dans l'accomplissement du désir. Voilà ce que j'aime, quand j'aime mon Dieu" (Saint Augustin). 

                          Et son illustration, la Cathédrale Saint Lazare d'Autun:

    AUTUN cathedrale saint lazare.jpg

                Avec des textes et pensées de:

          Saint Jean, Benedikt Baur, Saint Bernardin De Sienne, Georges Bernanos, Saint Ambroise, Sainte Thérèse D'Àvila, Jean-Paul II, Charles Péguy, Isaïe, Le Bienheureux Charles De Foucauld, Simone Weil, Baudouin De Ford, Saint Basile De Césarée, Le Cardinal Charles Journet, Saint Athanase D'alexandrie, Le Pasteur D'hermas, Le Cardinal John Henri Newman, Saint Grégoire De Nysse, Ernest Hello, Jacques-Bénigne Bossuet, Marthe Robin, Job, Henri Nouwen, La Bienheureuse Mère Teresa De Calcutta, Osée, Saint Matthieu, Marie Noël, Anne De Gonzague De Clèves, Princesse Palatine, Saint Grégoire, Blaise Pascal, Sheila Cassidy, Saint Louis-Marie Grignion De Monfort, Le Cardinal Joseph Bernardin, Chiara Lubich, Saint Clément De Rome, Saint Thomas D'Aquin, Charles Baudelaire, Saint Luc, Paul Claudel, Ernest Psichari, Michel Gasnier, Jean-Pierre De Caussade, Raniero Cantalamessa, Léon Bloy, Saint Augustin, Thomas Merton, Benoit XVI, Sainte Thérèse De L'enfant-Jésus et De La Sainte-Face, Saint Paul, Dostoïevski, Saint Maximilien Kolbe, Saint Éphrem, Baudouin Roi Des Belges, Sainte Catherine De Sienne, Sainte Thérèse-Bénédicte De La Croix (Édith Stein), Saint Jean Chrysostome, Saint Anselme, Saint Jean Damascène, Le Père Léonce De Grandmaison, Saint Bernard, Maître Eckhart, Saint Césaire D'arles, Saint Siméon, Saint Silouane De L'athos, Saint Alphonse-Marie De Liguori, Sainte Marguerite-Marie Alacoque, Saint Théophane Le Confesseur, Saint Jean De La Croix, Saint Germain De Constantinople, Saint Pierre, Paul Claudel, Thomas A Kempis, Saint Cyril D'alexandrie, Saint Irénée, Saint Grégoire De Naziance, Dag Hammarskjöld, Saint Louis Roi De France, Paul Verlaine, Saint Théophane Le Reclus, Saint Padre Pio, Saint Cyprien De Carthage, Fabrice Hadjadj, Sainte Rita, Dom Hélder Camara, Le Saint Curé D'Ars, Frère Éphraïm, Saint François D'Assise, Anthony De Mello, Saint Apollonius, Léon Wuillaume, Saint François De Sales, Saint Jean Eudes, Saint Anselme De Ganterbury, Le Bienheureux Antoine Chevrier, Saint Vincent De Paul, Saint Diadoque De Photicé, Origène, Sainte Faustine Kowalska, Saint Cyrille De Jérusalem, Sainte Bernadette, Saint Patrick, Barbey D'aurevilly, Jean Racine, Raïssa Maritain, Saint Claude De La Colombière, Jean-Paul Sartre, Saint Léon Le Grand, Saint Julien Martyr.

  • SOCIETE • Le « meilleur des mondes », c'est maintenant ? Anne-Laure Debaecker pose la question

    Dans leur ouvrage Résistance au meilleur des mondes, Éric Letty et Guillaume de Prémare comparent le célèbre roman d'Aldous Huxley et la révolution anthropologique qu'ils voient naître en Occident.

    « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois. Et nous nous trouvons actuellement devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ?... Les utopies sont réalisables. La vie marche vers les utopies. Et peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront aux moyens d'éviter les utopies et de retourner à une société non utopique moins « parfaite » et plus libre. » Nicolas Berdiaeff . Avec cet épigraphe de sa célèbre dystopie, le Meilleur des mondes, Aldous Huxley mettait en garde intellectuels et scientifiques contre le danger idéologique sous-jacent à l'utopie.

    Écrit en 1931, ce chef d'œuvre de la littérature d'anticipation met en scène un monde biologiquement parfait, où la génétique et le clonage sont utilisés à des fins de contrôle et de conditionnement des individus. L'homme est créé en laboratoire et y reçoit les traitements adaptés à sa future position dans la société, divisée en cinq principales castes. L'histoire a été abolie, famille et mariage sont tabous et une seule langue ne perdure, de l'anglais simplifié. Dans cette société rationalisée, qui pratique l'eugénisme de masse, une minorité d'individus «supérieurs» contrôle le reste de la société qui accepte son sort grâce à l'emploi d'une drogue euphorisante, le soma, et est encouragée à pratiquer des loisirs collectifs et coûteux.

    Aldous Huxley aurait-il donc joué les Cassandre ? Pour Eric Letty et Guillaume de Prémare, l'écrivain britannique est surtout un visionnaire. À les lire, notre société possèderait de nombreuses convergences avec celle, glaçante, imaginée au début du XXe siècle. Le « Meilleur des mondes » serait pour demain.

    Confrontée au naufrage de la modernité, inapte à tenir ses promesses de prospérité et de bonheur, la postmodernité chercherait, selon eux, en effet à y répondre par le secours de la technologie: « Cette parade peut se montrer redoutable: la conjonction du care et de l'ultratechnologie comme une sorte de panacée universelle porte en germe un monde orwellien de tendance totalitaire: l'État-nounou -sorte de Big Mother- soignerait les blessures causées par la modernité et le dieu Biotech' superstar-sorte de Big Brother augmenté- apporterait une réponse à tous les désirs, à toutes les frustrations. »

    Cette idéologie transhumaniste serait celle d'une « super-classe » dynamique et internationale, croyant farouchement au progrès technologique et désireuse de faire advenir un Homme nouveau, « augmenté » et autonome, individu hors-sol, affranchi de tous les déterminismes: un phare dans la nuit. Loin de partager cette utopie, les auteurs soulignent sa violence déconstructrice : destruction progressive de l'idée de nation, « rapt scolaire », fragilisation du couple, indifférenciation, atomisation de la société et, surtout, dislocation de la famille -« lieu d'une double résistance à l'Etat et au marché » et première instance de socialisation. Libéré de toutes attaches, l'homme deviendrait ainsi une unité de jouissance, sous l'emprise d'un « État-nounou » et du consumérisme.

    Face à ce constat alarmant, Eric Letty et Guillaume de Prémare appellent à une résistance pleine d'espérance à ce totalitarisme « doux ». Pour eux, ce combat culturel et politique s'opère en premier lieu dans la protection de la famille, foyer de la différenciation des sexes et des générations où se nouent trois types de liens : conjugal, filial et fraternel. Le journaliste et le conseiller en communication considèrent d'ailleurs la Manif pour tous - que Guillaume de Prémare a présidé - comme l'incarnation de ce mouvement de résistance massif et signe d'une mobilisation nouvelle. Ce réveil des consciences, il faut à leurs yeux l'encourager et l'alimenter par la libération de l'action, afin de préserver une réelle culture de liberté.

    Cet essai à quatre mains compose une sorte de kit de survie en milieu décomposé. On y croise Alexis de Tocqueville, Jacques Ellul, Jacques Attali, Mgr Michel Schooyans, Ernest Renan, le docteur Dickès ou encore le philosophe Fabrice Hadjadj. On ne peut s'empêcher de songer aux mots de la psychanalyste Marie Balmary dans son ouvrage Le sacrifice interdit, Freud et la Bible (Grasset): « Il y a des idéologies qui sont pour l'humanité l'équivalent d'un déluge, noyant l'être parlant dans la parole indifférenciée. Quelque arche pourtant, toujours, s'est construite et une force a dispersé, tôt ou tard, la fourmilière avant que ne meure la parole et avec elle, les hommes en tant qu'ils sont humains. »

    Résistance au meilleur des mondes, d'Éric Letty et Guillaume de Prémare est paru aux éditions Pierre Guillaume de Roux en mars 2015

    Anne-Laure Debaecker (FIGAROVOX/LIVRE)

  • Société • Le téléphone qui rend imbécile

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Nous avons beaucoup aimé cette tribune publiée jeudi dernier dans le Journal de Montréal [21.09]. Elle nous rappelle ce que nous avons lu ou entendu sur ce sujet, venant de Fabrice Hadjadj, de Michel Onfray, de Régis Debray ou d'Alain Finkielkraut. Pointant les pédagogues qui rêvent d'intégrer à l'école « tous les écrans possible », sa conclusion est souveraine : c'est « comme s’ils voulaient accélérer le désastre.  »  LFAR

     

    501680460.5.jpgOn a beaucoup parlé, la semaine dernière, du iPhone X, le nouveau téléphone intelligent d’Apple, qui se vendra plus de 1000 $ et qui intégrera un système de reconnaissance faciale.

    Il faut dire qu’on parle toujours du « nouveau iPhone », dès qu’il est annoncé. C’est presque un rituel qu’Apple nous impose, à la manière d’une nouvelle église, qui sait garder et exciter ses fidèles.

    En temps et lieu, ils se rueront sur l’objet de leur désir comme si leur vie en dépendait. Et le système médiatique se soumet plus que docilement à tout cela. 

    iPhone

    Il y a comme un suspense Apple. De quelle manière la compagnie nous surprendra-t-elle ? Quelle sera la dernière innovation qui bouleversera nos vies ? 

    Certains justifieront cette mise en scène à cause de la place que le téléphone intelligent prend dans nos vies. Il est vrai que nos contemporains passent désormais une partie importante de leur vie à n’en jamais détourner le regard, comme s’ils étaient hypnotisés par lui.

    Dans la rue, ils regardent leur écran. Au restaurant, ils regardent leur écran. Au souper, à la maison et en famille, ils regardent leur écran. Même lorsqu’ils vont au musée, ils ne regardent plus les œuvres directement, ils les prennent en photo avec leur téléphone, comme si leurs yeux ne pouvaient plus se passer du filtre de l’écran.

    C’est à travers l’écran qu’ils abordent le monde et c’est vers lui qu’ils se réfugient systématiquement, dès qu’ils ont le moindre malaise.

    On peut croire qu’au fond de lui-même, le commun des mortels sent que ce monde est absurde. Qu’à se rendre absolument dépendant de son téléphone intelligent, on se soumet à un esclavage imbécile.

    De temps en temps, il se révolte, il n’en peut plus... et le ferme pour une heure. C’est presque une victoire. Il se délivre. Mieux, il se libère. C’est un peu comme s’il voulait s’arracher à une domination, mais très vite, il retourne vers son maître.

    À la campagne, dans la forêt, s’il constate qu’il n’a pas de réseau, il paniquera. Il se sent coupé du monde parce qu’on lui a fait croire qu’il avait accès à presque la totalité de l’univers avec sa machine.

    Personne ne s’imagine un instant que nous pourrions revenir dans le monde d’avant. Qui le souhaiterait vraiment, d’ailleurs ?

    Mais le vieux dilemme revient : ou nous dominons la technologie, ou elle nous domine.

    Résister

    Évidemment, ce n’est pas aussi simple. Mais il faut quand même se demander si, comme civilisation, nous entendons résister à ce nouveau conditionnement qui place Apple et compagnie à la tête de notre gouvernement mental.

    Théoriquement, l’école devrait résister à cette manie et apprendre aux jeunes générations l’existence d’un monde délivré de l’écran. Elle devrait cultiver l’amour immodéré du livre.

    Hélas, plusieurs pédagogues rêvent plutôt de la rallier à cet univers, en intégrant tous les écrans possibles dans leurs classes. Comme s’ils voulaient accélérer le désastre.    

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Le recours à la tradition, un livre de Michel Michel.

    Nous connais­sons bien Michel Michel à l’AF, car il en est un des piliers les plus émi­nents de notre mouvement.

    Socio­logue, maître de confé­rence à l’université des sciences sociales de Gre­noble, ancien atta­ché de recherche à la fon­da­tion natio­nale des sciences poli­tiques (CERAT) membre du comi­té de rédac­tion de la revue Poli­ti­ca Her­mé­ti­ca.

    Auteur de nom­breux ouvrages et contri­bu­teur notam­ment de : « Les com­mu­nau­tés : une ques­tion posée à la France , pré­fa­cé par Michel Maf­fe­so­li » « Le retour  des clercs et la reli­gion pro­mé­théenne » ; « Sciences et tra­di­tion : la place de la pen­sées tra­di­tion­nelle au sein de la crise épis­té­mo­lo­gique des sciences pro­fanes (cahiers de l’Herne, René Guénon).

    Nous saluons aujourd’hui la paru­tion de son der­nier ouvrage : « Le recours à la tra­di­tion » pré­fa­cé par Fabrice Had­jadj, aux édi­tions de l’Harmattan.

    Dans le contexte d’une moder­ni­té en déroute, l’auteur socio­logue de son état, appelle au recours à la tra­di­tion, celle du « péren­nia­lisme » : « ce qui était cru pour tous, tou­jours et par­tout » non pas par nos­tal­gie du pas­sé, mais parce que les prin­cipes qui fondent le « monde moderne »-indi­vi­dua­lisme, croyance au pro­grès, « désen­chan­te­ment du monde » ratio­na­liste- sont pour para­phra­ser Ches­ter­ton, des « idées chré­tiennes deve­nues folles ».

    A bien des égards la moder­ni­té est la fille révol­tée du chris­tia­nisme. C’est pour­quoi il a été plus facile à, l’Eglise : » d’aller aux bar­bares » que de résis­ter à ses propres héré­sies. A la fin du XXème siècle, la pas­to­rale ne s’est pas conten­tée de s’adapter au monde, mais

    semble s’être mas­si­ve­ment ral­liée aux héré­sies de la moder­ni­té. Le monde passe ; aus­si le ral­lie­ment de l’Eglise à la reli­gion sécu­lière pro­mé­théenne qui domine notre temps est le plus inef­fi­cace parce que cette reli­gion est elle-même en déclin. La tra­di­tion n’est pas le culte des cendres, mais la pré­ser­va­tion du feu. Avec la post­mo­der­ni­té, y recou­rir est la plus pro­bable arche de salut pour pas­ser le nau­frage annon­cé de la modernité.

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    Michel Michel

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : pourquoi ?

    pourquoi ne pas se réjouir de l’élimination d'une cinquantaine de djihadistes à la frontière burkinabée ? Même s'il n'est pas normal que l'Europe (et nos "chers" Allemands entre autres) laissent la France porter seule le poids de la lutte anti djihadiste au Sahel; et même si l'on ne peut qu'émettre, au moins, des doutes et des réserves sur la pertinence de notre présence et de son maintien là-bas, on ne peut que saluer le succès de nos soldats courageux : vendredi dernier, 30 octobre, dans la "zone des trois frontières" (entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger), près d’une soixantaine de djihadistes/"terroristes voyageurs" ont été tués par des commandos français appuyés par des Mirage 2000... Eux, au moins, ils ne viendront pas tuer chez nous !

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    • pourquoi ne pas appuyer énergiquement l'action des cinq évêques qui déposent un recours contre l'interdiction des messes pendant le confinement ? Pour l'instant, ils ne sont "que" cinq : qu'attendent les autres ? Il s'agit de Mgr Marc Aillet (évêque de Bayonne), Mgr Bernard Ginoux (Montauban), Mgr Jean-Pierre Cattenoz (Avignon), Mgr David Macaire (Martinique) et Mgr Dominique Rey (Fréjus-Toulon). Ces cinq évêques sont déjà soutenus par soutenus par plusieurs intellectuels : Pierre Manent, Rémi Brague, Chantal Delsol, Fabrice Hadjadj... Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France va, de son côté, déposer un "référé liberté"... 

    pourquoi continuer à faire l'autruche et à refuser de voir la réalité en face, après les assassinats de Vienne ? Les autrichiens ont-ils "fait" des caricatures? Non. Ont-ils eu des colonies ? Non. Ont-ils fait la guerre à Daech ? Non. Et pourtant, aujourd'hui, c'est leur tour. Capituler sans cesse devant des revendications islamistes de plus en plus nombreuses, de plus en plus énormes, de plus en plus contraignantes, pensant par là être agréable aux terroristes et se concilier l'Islam ne nous apportera rien d'autre que le renforcement de ceux qui veulent... tout simplement nous soumettre à leur Totalitarisme.
     
    pourquoi s'obstiner à ne pas admettre que la seule réponse, si on nous déclare la guerre - ce qui est le cas, c'est de la faire, et de la gagner ?... Et pourquoi ceux qui nient la réalité persistent-ils dans leur folie suicidaire : le problème n’est pas les caricatures ou la liberté d'expression ! Encore moins les inexistantes "valeurs de la république" ! Le problème, le seul, c’est l’islamisme qui nous attaque, pour détruire ce qui fonde notre société. Et il n’arrêtera de tuer que quand nous aurons renoncé à notre liberté, ou quand nous l’aurons vaincu...

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    Les terroristes/envahisseurs, eux, ont très bien compris...

     
     
    pourquoi le gouvernement perd-il le peu d'autorité qui lui reste en faisant la guerre aux petits commerçants, alors qu’il est paralysé face aux islamo-racailles ? Faible avec les forts et fort avec les faibles...
     
    pourquoi ne renvoie-t-on pas immédiatement les clandestins islamo-terroristes dès leur première arrestation pour violence(s) ? N'est-ce pas de la complicité, voire de la haute trahison, de la part des semble-Autorités ? À Nîmes, le clandestin qui a tenté de pénétrer dans la cathédrale ce lundi, en criant "Allah Akbar" est un  multirécidiviste, déjà condamné, bien connu des services de police et de la Justice (?), mais non renvoyé chez lui. Énième cas de laxisme judiciaire et administratif, qui tolère les clandestins islamistes...  Pays légal responsable et coupable !
  • Sur Sud Radio, masque obligatoire : comment bien le choisir et l'utiliser ?

    Avec Bruno Mégarbane de l'hôpital Lariboisière à Paris et Laurent Brunas, fabricant de masques.

  • Le livre noir de la Révolution française...

               C'est de circonstance. Pourquoi ne pas écouter (re-écouter pour certains...) l'excellente émission menée par Christophe Dickès, qui interroge -au micro de Canal Académie- Renaud Escande, directeur du projet du Livre noir de la Révolution française, et Jean de Viguerie, spécialiste du XVIIIe siècle ?
     
               Ils évoquent ici la face obscure de la Révolution de 1789 : http://www.canalacademie.com/Le-Livre-noir-de-la-Revolution.html
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               Voici la page d'accueil que propose  Canal Académie pour cette émission :

                Nous sommes le 14 juillet, en milieu d’après midi. Devant l’arrivée des gardes françaises commandés par un certain Hulin passé à l’insurrection, le chef de la place, le marquis de Launay, signe la reddition de la Bastille en échange de la promesse qu’il ne sera pas fait de mal à la garnison. La foule, finalement, envahit les lieux, Launay est traîné jusqu’à l’Hôtel de Ville, massacré au sabre. Sa tête coupée est promenée au bout d’une pique tandis que certains poussent l’horreur jusqu’à boire le sang de la victime… La mémoire retiendra qu’il s’agissait de la prise de la Bastille alors que ce jour, ce fut bien le marquis de Launay qui laissa un des symboles de la monarchie aux insurgés.

                 Cependant, la violence de la réaction préfigure une autre violence qui s’exprimera tout au long de la Révolution française. En son temps, l’historien François Furet avait été écarté de la célébration du bicentenaire de la Révolution par François Mitterrand, parce que l’ancien membre de l’Institut refusa de célébrer l’événement dans son unité, précisément à cause de la violence et de la Terreur qui s’exprima au cours de son histoire. L’ancien Président de la République, tout comme Georges Clemenceau bien avant lui, considérait lui que la Révolution était un tout et que la « célébrer », la « fêter » impliquait de la prendre dans son ensemble, avec sa part de violence donc.

                Quoiqu’il en soit, la Révolution française possède sa face obscure avec son cortège de massacres, de cruauté et d’inhumanité. Le symbole de cette violence s’incarne bien évidemment dans les événements de la Vendée : alors que dans un premier temps s’établit une guerre civile, s’ensuit très vite ce que l’on qualifiera de véritable génocide, préfiguration des horreurs totalitaires du XXe siècle. Pourtant, les idéaux du XVIIIe siècle se voulaient être ceux de la tolérance, du respect et de la fraternité. Le mythe de la Révolution fut tel que, jusqu’à nos jours, en dehors de la littérature contre révolutionnaire ou à de rares exceptions régionales ou locales, aucun travail de mémoire n’a été réalisé par les autorités françaises.

                De leur côté, les éditions du Cerf ont souhaité réaliser ce travail de mémoire mais aussi et surtout ce travail d’histoire. Pour publier le Livre noir de la Révolution française, elles ont fait appel à plus de 45 auteurs (historiens, journalistes, juristes...) qui, désormais, comblent un vide historiographique.

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    Fr. Renaud Escande, o.p, et le professeur Jean de Viguerie.

    Les invités
     Renaud Escande, dominicain, est éditeur aux Éditions du Cerf. Il y dirige les collections consacrées à la philosophie. Il est à l’origine du Livre noir de la Révolution française.
     Jean de Viguerie est historien, spécialiste de l’histoire de l’Eglise et de l’éducation au XVIIIe siècle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment d’une Histoire et d’un dictionnaire du temps des Lumières paru aux éditions Robert Laffont, dans la collection Bouquins ; d’une biographie de Louis XVI parue aux éditions du Rocher ; et d’un essai sur l’idée de patrie intitulée Les deux patries (Dominique Martin Morin éditeur). Jean de Viguerie est professeur honoraire à l’université de Lille III.

    Présentation de l’éditeur

    Légitimes et glorieux, festifs et fraternels, fruits d’une « raison » attendue par les siècles : c’est ainsi que sont habituellement présentés les événements de ce qui fut aussi l’une des périodes les plus sanglantes de l’histoire, inaugurant tragiquement une succession de révolutions et de conflits qui marquèrent l’Europe jusqu’au milieu du XXe siècle.

    Il est toujours dans l’intérêt d’une nation de faire briller quelques mythes fondateurs et dans l’intérêt de ceux qui ont pris le pouvoir de masquer la violence et l’arbitraire sur lesquels ils ont assis leur domination. Mais l’histoire ne s’écrit pas comme la mythologie, et son exigence de vérité ne devrait pas s’encombrer de visées utilitaristes.

    Cet ouvrage n’entend pas « noircir » des faits qui témoignent par eux-mêmes. Cette violence inouïe – qui pourtant se réclamait des Lumières – produisit une onde de choc telle qu’elle devait s’étendre sur plusieurs générations. Elle entraîna avec elle, sur le phénomène révolutionnaire, toute une série d’œuvres et de réflexions critiques dont on dénie trop vite, souvent, la légitimité.

    En savoir plus :

    Les auteurs du Livre noir. Jacques Alibert - Pascale Auraix-Jonchière - Michaël Bar-Zvi - Henri Beausoleil - Christophe Boutin - Isabelle Brancourt - Jean-Pierre Brancourt - Bruno Centorame - Jean Charles-Roux - Pierre Chaunu - Stéphane Courtois - Marc Crapez - Dominique Decherf - Jean Des Cars - Ghislain de Diesbach - Jean Dumaine - Renaud Escande - Bernard Fixes - Alexandre Gady - Jean-Charles Gaffiot - Jean-François Galinier-Pallerola - Stéphane Giocanti - Pierre Glaudes - Jacques de Guillebon - Fabrice Hadjadj - Tancrède Josseran - Philippe Lavaux - Emmanuel Le Roy Ladurie - Xavier Martin - Frédéric Morgan - Alain Néry - Arnaud Odier - Paul-Augustin d’ Orcan - Dominique Paoli - Jean-Christian Petitfils - Jean-Michel Potin - Pierre-Emmanuel Prouvost d’Agostino - Frédéric Rouvillois - Jonathan Ruiz de Chastenet - Reynald Secher - Jean Sévillia - Renaud Silly - Rémi Soulié - Jean Tulard - Sarah Vajda - Jean de Viguerie - Gregory Woimbée

  • Ras-le-bol des partis ! Par Bernard Pascaud *

      

    20130511_meeting_jeanne_02.jpgLes fesses encore rougies des coups de pieds qui l’ont chassé de l’Élysée, Sarkozy préfère croire qu’on le pousse en avant pour y revenir. Faut-il s’en indigner, ou même en être surpris ? Surtout, faut-il s’en réjouir ? En tout cas, pour se tordre de rire il n’est que de lire la « Lettre aux Français » qu’il a adressée aux militants de sa famille politique (montrant en cela qu’il confondait les Français avec ses soutiens partisans, à l’instar des socialistes avec le PS). Il y justifie la nouvelle appellation du parti : « Les Républicains ». A vrai dire, quelle vacuité ! UMP ou Républicains, peu importe, on a beau le changer de bocal, un cornichon reste un cornichon. On trouve dans le texte des lapalissades du genre : « Nos victoires électorales futures dépendront de notre capacité à réunir autour de nos idées le plus grand nombre de Français »… Certes ! Quelles idées ? On s’attend à quelque révélation sur un nouveau projet collectif ou de nouvelles ambitions nationales. Mais la réponse est : « Celles de la République ». Nous voilà rassurés ! En réalité, la République est à l’électoralisme ce que la sexualité est à la publicité : la tentative de ratisser large, chaque électeur, comme chaque consommateur, pouvant se sentir concerné. Mais la ficelle est un peu grosse, grosse comme une corde à pendu.

    « En proposant de nous appeler « Les Républicains », nous voulons montrer la volonté de ne céder en rien face à ce qui, au quotidien, affaiblit la République ». On eût préféré l’expression d’une volonté de lutter contre l’affaiblissement de la France. Mais son bilan d’ancien président l’aurait mis en porte-à-faux sur ce point (il fut celui qui trahit les Français à Lisbonne et arrima davantage notre pays à la politique américaine). En lieu et place d’un dessein alternatif on ne trouve que de la surenchère. Dans toute la classe politicienne chacun y va de son couplet, mais c’est toujours la même rengaine sur les « valeurs républicaines ». Ils devraient se grouper en chorale, ça gagnerait du temps, mais chacun veut paraître plus républicain que l’autre ! Chacun prétend incarner le sauveur de la République, être son rempart, son gardien du Temple. Quelle mascarade ! « Moi ou le chaos », disait De Gaulle ! « Moi ou Le Pen » disait Chirac ! Moi ou la fin de la République, suggère Sarkozy ! Mais aussi Hollande, Valls, et bien d’autres encore, tous !

    Venons-en au passage prétendument le plus consistant : « La République, c’est la liberté, ce n’est pas la contrainte. La République, c’est l’autorité, ce n’est pas le laxisme. La République, c’est le mérite, ce n’est pas le nivellement. La République, c’est l’effort, ce n’est pas l’assistanat. La République, c’est la laïcité, ce n’est pas le prosélytisme et l’intégrisme. La République, c’est l’unité, ce n’est pas l’addition des communautarismes. La République, c’est un combat permanent, ce n’est pas un recul de tous les jours. La République, c’est la France, la République, c’est la Nation. » La réfutation argumentée de ce texte serait un bel exercice pour nos jeunes amis de l’Université d’été royaliste (certes exercice un peu facile, je vous l’accorde !). Faisons ici seulement deux remarques.

    1) Selon ce texte, ce que la République ne doit pas être, la République peut néanmoins permettre que cela soit, puisque la longue définition le dénonce comme un constat navré ! Aveu qu’elle est le contraire de ce qu’elle voudrait être. On est dans l’utopie.

    2) Ce constat navré laisse penser qu’il y a dérive des valeurs républicaines, sous entendu à cause d’un personnel mauvais qu’il faut donc remplacer par un personnel vertueux. Suivez mon regard… Autrement dit, la République est en danger… en danger de subversion par des hommes pervertis. Est-ce si sûr ? On sait depuis belle lurette que la République a toujours eu un fonctionnement oligarchique à tendance totalitaire. Sa pratique relève de ce qu’on pourrait appeler l’esprit de marché accouplé à un ordre moral autoritaire. Détailler serait facile. C’est toute notre actualité. Il est ainsi emblématique que ce soit Une Cour Européenne dites des Droits de l’Homme qui juge licite d’interrompre les soins pour un homme handicapé, mais nullement malade ou en fin de vie. Tout aussi archétypale est la réforme du collège, imposée par une ministre inculte, mais justifiée par la valeur d’ "Égalité". Dès lors la mégère-ministre ose tout, jusqu’à traiter à sa façon de pseudo Z-intellectuels ceux qui y trouvaient à redire. "Égalité" !, "Égalité" !, scandaient les députés au moment du vote du mariage unisexe. Toute opposition devient intolérable puisque tout est démocratiquement respecté : la procédure majoritaire et la référence aux valeurs.

    De gauche ou de droite la République ne sera jamais la solution. Ses sous-valeurs qui en sont l’alpha et l’oméga ont présidé à toutes les déconstructions. Elles ne sont qu’un énorme abus de parole creuse et servent aujourd’hui de cadre à la mise en place progressive du meilleur des mondes. Pour y résister et monter à l’assaut de l’avenir rien n’est plus urgent que de se détourner de la logique partisane. Plusieurs affluents ont fait le fleuve républicain mais c’est toujours la même eau d’égout, toujours plus nauséeuse. Le mieux est de s’en détourner. Deux façons d’agir sont alors possibles : le mode de rayonnement, comme le dit Fabrice Hadjadj, c’est-à-dire en consolidant les corps sociaux dans lesquels on vit quotidiennement. En même temps, résister au meilleur des mondes, dit Eric Letty, exige « de réintroduire de la politique à l’échelon nationale et, donc, de restaurer la souveraineté car la nation demeure le degré raisonnable d’organisation d’une société. »** Pratiquons cela et expliquons-le autour de nous ■ 

     

    * Président de la Restauration Nationale

    ** Résistance au meilleur des mondesGuillaume de Prémare et Eric Letty éd. Pierre-Guillaume de Roux, 213p, 19 euros.

     

  • Disparition • Décès de Michaël Bar-Zvi : Evocation des dialogues de Pierre Boutang avec des personnalités du monde juif

    Pierre Boutang - Michaël Bar-Zvi

     

    Nous apprenons la disparition toute récente de Michaël Bar-Zvi dont Gérard Leclerc nous dit brièvement qui il fut et notamment quels furent, plus de 30 années durant, ses liens de disciple et d'ami avec Pierre Boutang. Il fut en effet l'un de ses plus proches parmi les intellectuels du monde juif avec lesquels Boutang entretint de riches dialogues devenus des amitiés, sans rien renier jamais de sa filiation maurrassienne. Le plus célèbre d'entre eux est George Steiner, qui, lui, en raison de sa conception du peuple juif en quelque sorte voué à l'extraterritorialité, à l'inverse de Michaël Bar-Zvi, n'est pas sioniste.  

    Nous publions en Lire la suite le texte d'hommage qu'Olivier Véron des Provinciales a confié à Gérard Leclerc. On ne sera pas forcément d'accord sur tout. Le débat n'est pas interdit.   LFAR

    De Gérard Leclerc ...

    arton22534-b73f0.jpgMichaël Bar-Zvi (1950-2018) nous a quittés mardi dernier, au terme d'une longue épreuve supportée courageusement.

    Ceux qui connaissent Pierre Boutang savent l'importance de sa rencontre avec le jeune lycéen à Turgot en 1967. Plus largement, on peut parler d'un événement dans les annales du royalisme français. Un autre rapport se créé avec la communauté juive, au-delà des convulsions de l'antisémitisme d'État dont Michaël sera le plus lucide des analystes.

    Le philosophe d'Ontologie du secret, lecteur passionné de Martin Buber, va être ainsi à l'origine d'une étonnante métamorphose. C'est lui, pourtant fidèle résolu de Maurras, qui va permettre à de jeunes juifs « déjudaïsés » de se réapproprier toute la profondeur de leur tradition biblique.

    Michaël Bar-Zvi, après cette année de terminale inoubliable (c'est aussi celle de Mai 68) sera l'interlocuteur permanent de Boutang, et leur amitié sera à l'origine d'une pensée dont Olivier Véron sera le principal médiateur. Dans le texte qu'il a bien voulu me confier, le directeur des Provinciales dessine une première rapide synthèse de l'héritage que nous laisse Michaël Bar-Zvi.   

    GL

     

    D'Olivier Véron

     

    1429855.jpgAprès la mort de Pierre Boutang, et surtout peu après le début de la « deuxième intifada », j’ai contacté Michaël Bar-Zvi à Tel Aviv pour l’inviter à prendre part à notre effort de redressement des mentalités (comme disait Ionesco) ; il m’a aussitôt répondu ceci : « Malgré les difficultés que vous pouvez imaginer, je suis décidé à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour convaincre que Pierre Boutang et sa pensée permettent de fonder une nouvelle alliance entre juifs et chrétiens. J’ai lu avec attention votre revue et je crois que vous avez compris cet aspect de sa philosophie et de son engagement. Ceux qui l’ont connu de près, comme moi, savent que c’est essentiel. Ma relation avec lui pendant plus de trente ans me permet sans aucun doute de parler de lui avec une tendresse et une fidélité presque filiales. »

    Après quoi il rédigea de nombreux textes de circonstances pour Les provinciales et nous avons réédité son livre sur Le Sionisme (2002) et publié sa thèse, Être et Exil, philosophie de la nation juive (2006) qui n’enfoncent pas exactement des portes ouvertes : « Le nationalisme se fonde sur l’idée que ce qui nous semble premier et légitime possède une puissance telle que nous devons le préférer à toute autre réalité. Ainsi le père est non seulement aimé comme tel mais il devient mon préféré dans l’ordre du monde. Vouloir garder cette préférence c’est être nationaliste. » Puis ce fut Éloge de la guerre après la Shoah (pourquoi la guerre a commencé le 8 mai 1945, chez Hermann, 2010), Israël et la France, l’alliance égarée (2014), Pour une politique de la transmission, réflexions sur la question sioniste (2016), et nous préparions la mise à jour de sa très nécessaire Philosophie de l’antisémitisme. Mais il y a eu aussi ses importantes postfaces à la réédition des textes de Boutang sur La Guerre de six jours (2011) et La Politique, la politique considérée comme souci (2014), « ce livre lu au début de l’année 68, qui m’a servi de bouclier absolu contre les fascismes de droite comme de gauche, une sorte de vaccin contre toute tendance à accepter une forme quelconque d’idéologie totalitaire » – ainsi que tous les livres dont il a soutenu la publication pour donner un contexte à l’héritage gréco-hébraïque de Pierre Boutang : ceux de Jabotinsky, Ghislain Chaufour, Richard L. Rubenstein, Henri Du Buit, Pierre-André Taguieff, Fabrice Hadjadj, Yoav Gelber, Richard Millet, Sébastien Lapaque et surtout Bat Ye’or.

    Michaël Bar-Zvi nous a ainsi donné, en France, une œuvre essentielle, qui complète son action en Israël : sa philosophie de la royauté et de l’appartenance à un peuple auquel donner tout « ce qu’il nous reste d’être », la transmission et la guerre étant l’expression des plus hautes vertus humaines face à la violence barbare. Né à Paris en 1950, il se trouve que c’est à Paris qu’il a livré avec noblesse et parfaite maîtrise de soi sa dernière bataille contre la mort il y a huit jours, puis il a été rapatrié et enterré à Tel Aviv dans la terre rouge et la lumière rasante du soir, chef de file héroïque enveloppé dans son châle de prière d’un vrai peuple qu’il a contribué à armer contre l’adversité, la stupidité des hommes, l’oubli et leur manque de cœur.

    Un de ses derniers textes, sa belle contribution au Dictionnaire des conservatismes, anéanti l’illusion rétrograde de ceux qui prétendent ignorer ou réduire Israël à une affaire lointaine. « L’homme européen ne se trouve pas éminemment en Europe, ou n’y est pas éveillé, écrivait Boutang dès 1967. Il est, paradoxe et scandale, en Israël ; c’est en Israël que l’Europe profonde sera battue, “tournée”, ou gardera, avec son honneur, le droit à durer ». Michaël Bar-Zvi aura mis toute sa vie pour lui répondre précisément ceci : « Je crois que la pierre de touche de la nouvelle alliance est la délivrance d’un secret passage de l’exil à l’être, c’est en cela que le paradigme du peuple juif est à la fois national, lié à une terre, non comme une possession mais comme une demeure de l’être (ça sonne un peu heideggerien, tant pis) et ontologique, parce que sans le désir métaphysique défini par Levinas comme une sortie de soi, comme une aventure vers l’absolument autre, il ne saurait y avoir de morale politique… »   

     

  • Michel Michel communique...

    Hier, nous avons reçu de Michel Michel le courriel suivant.

    J’ai le plaisir de vous annoncer l’édition de mon ouvrage sur :
    « Le recours à la Tradition
    La modernité : des idées chrétiennes devenues folles »

    2.jpgJe vous demande de m’aider à ce que ce livre trouve son public. Pour ma part, je n’achète un livre qu’après avoir consulté la table des matières. Je vous engage à la lire ci-après. Si vous êtes intéressé, vous pouvez l’acquérir via votre libraire ou directement chez l’éditeur ; je serai heureux d’échanger avec vous sur les thèmes de ce bouquin. Sinon, vous m’obligeriez en transférant cette annonce auprès de votre réseau.
    Merci.
    Michel MICHEL
    ________________________________________
    « Le recours à la Tradition
    La modernité : des idées chrétiennes devenues folles »
    (2021 – Editions L’Harmattan – collection Théoria- 29€)
    • Dans le contexte d’une modernité en déroute, l’auteur, sociologue de son état, appelle au recours à la Tradition, celle du « pérennialisme » : « ce qui été cru par tous, toujours et partout ». Non pas une nostalgie du passé, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne – individualisme, croyance au Progrès, « désenchantement du monde » rationaliste, Homme Nouveau autocrée- sont pour paraphraser Chesterton « des idées chrétiennes devenues folles ».
    • Il a été plus facile à l’Église « d’aller aux barbares » que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XX e siècle, la pastorale de l’Église ne s’est pas contentée de « s’adapter » au monde, mais semble s’être massivement ralliée aux hérésies idéologiques de la modernité.
    • Or le monde passe ; aussi le ralliement de l’Église à la « religion séculière prométhéenne » de la modernité est inefficace car cette religion est elle-même en déclin. Avec la postmodernité, le recours à la Tradition est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage de la modernité.

    TABLE DES MATIÈRES
    PREFACE par Fabrice HADJADJ 13

    INTRODUCTION 23

    I Le déclin du mythe du progrès permet de repenser le religieux 37
    1. L’homme est-il naturellement religieux ? 38
    2. Penser le religieux comme distinct 39
    3. Des formes religieuses variables 41
    4. Des typologies religieuses contestables 42
    5. Religion et économie sacrificielle 43
    6. Théories évolutionnistes et stades de développement 44
    7. Misère de l’apologétique progressiste 48
    8. Mytho-logiques… 49
    9. De quelle nature relève la « sécularisation » de notre société 50
    10. Sécularisation ou plutôt déchristianisation ? 53
    11. La modernité, fille du christianisme 62

    II Les « Noces de Cana » et le sens de l’histoire :
    considérations sur la place anachronique du christianisme dans les cycles historiques 65
    1. L’eau changée en vin 67
    2. Les tribulations des fils d’Adam 70
    3. l’Esprit vient au secours de notre faiblesse 74
    4. « Mon heure n’est pas encore venue » 75
    5. La Vierge et les noces 76
    6. Les serviteurs et le Maître du banquet 78
    7. L’anachronisme de l’Église 80

    III L’Église et la « philosophia perennis » 83
    1. Pourquoi l’Église s’est-elle alliée avec ses pires adversaires ? 83
    2. La Tradition dans l’Église et dans la « philosophia perennis » 88
    3. Du bon usage pour un catholique de l’œuvre de René Guénon 96
    4. La Tradition pérenne : une part ancienne de la doctrine de l’Église 103
    5. Tradition et traditions 104
    6. La Tradition est-elle un mythe ? 109
    7. Être « traditionaliste » 113

    IV Catholicité, c’est-à-dire œcuménisme 115
    1. L’Église et les religions 115
    2. L’œcuménisme en pratique 118
    3. Le christianisme n’a pas à entrer en concurrence avec les religions 119
    4. Paganisme et hérésies 121
    5. Les anges ne sont pas tous des démons 123
    6. Pour vraiment « dialoguer » avec les religions, l’Église doit-elle renoncer à son adhésion aux paradigmes de la modernité ? 125

    V La voie du guerrier et le christianisme 131
    1. La chrétienté a réussi à transformer des soudards en chevaliers 132
    2. Entre le faire et l’être, le combat 135
    3. La chevalerie, voie universelle 136
    4. Le christianisme héroïque 139
    5. Métaphysique de la guerre 143
    6. Pax in bello 145
    7. L’héroïsme divin 147
    8. L’Espérance et les espoirs 148

    VI Le retour des « clercs » et la religion prométhéenne 151
    1. L’Ordre des clercs et la tripartition sociale 151
    2. La dynamique des Ordres dans la société occidentale 156
    3. Structure du fait religieux 158
    4. Les fondements de la religion prométhéenne 161
    5. Le Mythe originel de la religion prométhéenne 164
    6. La religion prométhéenne, idéologie dominante 171

    VII Le « venin du Magnificat » 183
    1. L’espérance du « pharmacos » 183
    2. Les deux faces du christianisme 183
    3. L’Église (comme chacun d’entre nous) est un champ de bataille 186
    4. Le « christianisme subversif » ? 186
    5. Sur le néopaganisme 187
    6. La « catholicité » peut-elle amender le « christianisme-poison » ? 187
    7. Préférence pour le pauvre : le scandale du retournement de l’ordre naturel 189
    8. Amour et démesure 190
    9. L’Imago Dei 190

    VIII La cité de l’unité : Babel ou Jérusalem 193
    1. L’unité, du rêve au cauchemar 193
    2. Comment penser la mondialisation ? 194
    3. La démesure (hubris) de l’homme « libéré » 198
    4. Babel ou l’échec de l’unité 200
    5. La Pentecôte, figure symétrique inversée de Babel 202
    6. L’unité : une perspective finale 204
    7. L’unité maléfique, parodie de l’unité divine 204
    8. L’unité totalitaire 206

    IX Art et transcendance ou la malédiction des « artistes maudits » 209
    1. La chute dans l’« art » 210
    2. De l’originalité et du destin des « avant-gardes » 214
    3. De l’efficacité anagogique 215
    4. La crise de l’art sacré 216
    5. Misère de l’artiste libéré 218
    6. Démesure de l’anthropocentrisme 221
    7. De la valeur de l’art 222

    X Qui veut faire l’ange fait la bête 225
    1. L’homme réduit à sa conscience individuelle ou le psychologisme 225
    2. Le corps et les habitudes sont constitutifs de la nature humaine, donc nécessaires et légitimes 230
    3. Le mythe de la « libération » 231
    4. « La chouette de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit » 232
    5. Le mental et l’intuition métaphysique 234
    6. Des niveaux de compréhension 235
    7. Les médiations nécessaires 237
    8. L’hérésie de l’angélisme 239
    9. Dieu est le premier acteur 240

    XI Sur l’échec pastoral du progressisme 243
    1. Les effets de cette pastorale 243
    2. Comment les clercs ont-ils pu adhérer à l’« aggiornamento » ? 246
    3. Une « nouvelle » messe 249

    XII La modernité comme quête dévoyée et impatiente de la Jérusalem céleste 255
    1. La modernité, hérésie chrétienne 255
    2. Le progressisme prend la tour de Babel pour la Jérusalem céleste 258
    3. La cécité moderniste 261
    4. Le psychologisme ou la confusion du psychique et du spirituel 262
    5. La rupture épistémologique de la post-modernité 265

    XIII Pour ne pas conclure 269
    Annexe – Manifeste pour une critique traditionnelle de la modernité 273
    1. De la mort de l’Homme à la résurrection des dieux 273
    2. Pourtant l’idéologie anthropocentrique pèse plus que jamais 275
    3. Un retour post-moderne à la Tradition 276
    4. Une recherche de la Tradition non-traditionnelle ? 277
    5. Il ne s’agit pas de se mesurer avec ce siècle mais de le mesurer 278
    6. Le témoignage des idoles 280
    7. Le nihilisme… Enfin ! 281

  • Jean-François Mattei parle de l'Europe...

              Sous le titre Quelle identité pour l'Europe ?, Le Figaro du 1°juillet publie ce très intéressant texte de Jean-François Mattei, que nous reproduisons in extenso vu sa qualité. On pardonnera au site internet du journal la bourde qui a consisté à confondre les deux Mattei, et à illustrer l’article par la photo de l’autre JF Mattei, l’ancien ministre…..

              L’essentiel est, bien sûr, dans le texte. Afin de rendre malgré tout

    474ee792564d0p24.jpg

    à César ce qui est à César, nous publions la photo de notre excellent ami Jean-François Mattei, qui nous fait régulièrement l’honneur et l’amitié de venir parmi nous. On se souvient, par exemple, qu’il répondit avec brio aux questions fort pertinentes de Fabrice Hadjadj lors d’une conférence-débat portant sur son livre « Le regard vide ». Et que, peu après,  le 21 janvier 2008, toujours à Marseille, il fit une intervention mémorable aux côtés d’Hilaire de Crémiers et du professeur Christian Attias (1). D’autres rencontres avec lui, s'il le veut bien, sont d’ores et déjà envisagées…..

    (1)        Voir la note « Les trois vidéos du 21 Janvier 2008 » dans la catégorie « Audio / Vidéo ».

    Quelle identité pour l'Europe ? 

          Le philosophe Jean-François Mattei explique la crise de l'Europe par sa difficulté à accepter son histoire et son identité.

              «Où en serait le monde sans Spinoza, sans Freud, sans Einstein ?» demandait récemment Nicolas Sarkozy à Jérusalem. Parallèlement à ces trois grandes figures européennes, on pourrait aussi demander : «Où en serait l'Europe sans Descartes, sans Goethe, sans Beethoven ?» Et, pour filer jusqu'au bout les interrogations précédentes, où en serait l'homme sans la philosophie, la science, la technique, la médecine, le droit, la politique, l'économie que le génie de l'Europe a tracés dans ses frontières spirituelles ?

              Le président de la République reconnaissait devant la Knesset la permanence de la promesse qui anime l'«identité juive» depuis son alliance avec Yahvé. On souhaite que les dirigeants européens reconnaissent devant Bruxelles la continuité d'une autre promesse qui anime l'identité européenne depuis son alliance avec la Raison. C'est la promesse d'une culture ouverte sur l'humanité entière. Or il ne va pas de soi que l'Europe présente ce souci de la tradition dont elle a hérité. En exaltant l'Europe des artistes, des philosophes et des écrivains, Mme Albanel a annoncé la création d'un réseau de valorisation du patrimoine européen. On s'en réjouira.

              Mais quelle identité un tel patrimoine offrira-t-il à une Europe oublieuse et parfois honteuse, de son héritage ? Les plus grands esprits du siècle passé, de Paul Valéry à Simone Weil, ont dénoncé l'amnésie d'une civilisation vouée à la guerre et au commerce, mais indifférente à sa culture. Quand Camus écrivait que «le secret de l'Europe, c'est qu'elle n'aime plus la vie», il pressentait qu'elle ne s'aime pas elle-même car son identité lui est aussi révolue que son histoire en dépit des appels réitérés, et univoques, à son devoir de mémoire.

              Si l'Europe est étrangère à son passé parce que ceux qui étaient chargés de le transmettre s'en sont détournés, elle n'est plus une civilisation, soulignait Fernand Braudel mais une étiquette qui n'évoque pour ses habitants qu'une administration bruxelloise ou un Parlement strasbourgeois. Il convient donc d'aller au-delà des mots pour réactiver un patrimoine qui demeure présent dans ces lieux de mémoire que sont les universités, les musées, les bibliothèques, mais aussi les œuvres, les villes et les aires culturelles dont le même Braudel disait qu'elles étaient les «cadres intelligibles» du monde actuel. Ce sont précisément ces cadres qui ont pour but de donner aux Européens, en ces temps de mondialisation, l'intelligence de leur propre destin.

              On s'étonne en haut lieu que les peuples, et pas seulement les Français ou les Irlandais, se montrent méfiants à l'égard de l'Europe. Ces mauvais esprits la mettent en panne, au moment où ses dirigeants parlent d'intégrer de nouveaux pays aux vingt-sept États membres, comme un navire privé de vent réduit sa voilure. L'Europe souffre, certes, de bien des maux, politiques, sociaux ou économiques ; mais elle est surtout en panne d'identité parce qu'elle n'a plus aucun souffle créateur. Que recouvre en effet ce mot usé d'«Europe» si on la dispense de frontières géographiques comme de limites historiques, bref, si on ne sait plus situer sa voix dans le concert des civilisations ? Lorsque François Mitterand remettait à Aix-la-Chapelle le prix Charlemagne à Vaclav Havel, en mai 1991, il assimilait l'idée européenne à une «âme» qui assurait, sur des terres différentes, «notre commune identité». C'est cette âme qui aujourd'hui fait défaut, le déficit d'âme étant ce qui reste de l'Europe quand son identité s'est retirée.

              L'Union européenne, en dépit de son souci de commémoration politique et de son obsession de flagellation morale, tourne le dos à sa culture pour ne s'intéresser qu'à son économie. On comprend que l'Europe hésite à se réclamer de ce qu'elle a engendré ; le traumatisme des guerres et des camps qu'elle a nourris avant d'exporter sa violence à la planète explique cette mauvaise conscience. S'ensuit-il qu'elle doive mettre en cause une identité qui s'exprime plus par sa culture que par son administration, sa technique ou son économie ?

              Doit-on pour cela non seulement refuser les racines chrétiennes, parce que l'Europe, selon les beaux esprits, n'est pas un club chrétien, mais aussi ses racines grecques, car, ont insisté les mêmes, la Grèce était esclavagiste, et bientôt ses racines rationnelles, puisque les Lumières n'ont éclairé qu'un esclavage qui répugne aux Indigènes de la République ? Faut-il enfin abolir tout passé, et donc toute identité à force de le juger à défaut de l'assumer ?

              Contre ce refus qui oscille entre la mauvaise foi et la bonne repentance, Karel Kosik, le philosophe marxiste tchèque, affirmait que «l'Europe, c'est la Grèce antique, le christianisme, les Lumières c'est Diderot, Mozart, Kant». Mais c'était pour déplorer, dans Un troisième Munich ?, que ce monde n'existe plus quand l'Europe postcommuniste se trouve vouée au «rien» ou au «trop-plein de vide». Que pourrait-elle alors promettre à ses habitants ? L'Europe sera promise à elle-même quand elle fera vivre la culture commune qui a forgé son âme. Elle saura alors qui elle est et quels pays peuvent s'en réclamer, car une promesse n'a de sens que si elle tient à elle-même, c'est-à-dire à son identité.

    * Auteur de «Le Regard vide. Essai sur l'épuisement de la culture européenne», Flammarion, 2007. 224 pages, 18 euros.

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