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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Ces ignares qui nous gouvernent.....

                Vite ! Un prof d'histoire-géo pour Carl Bild ! vite, vite !

                Vous direz peut-être : mais, qui est Carl Bild ? C'est le ministre suédois des Affaires étrangères. Ce qui, en soi, ne serait pas une nouvelle propre à empêcher la terre de tourner, sauf si... sauf que....

                La Suède va succéder à la Tchéquie à la présidence de l'Union Européenne (qui dure six mois, comme chacun sait...). Carl Bild va donc, d'une certaine façon, et à son niveau, nous représenter, et pendant six mois, lui dont l'ignarité (pourquoi ne proposerait-on pas ce néologisme, pour ce personnage...) illustre parfaitement cette pensée, hélas fort juste, de Finkielkraut : nous sommes la première génération dont les élites sont sans culture.

                Carl Bild fait partie de ceux qui veulent torpiller l'Europe, en y faisant entrer la Turquie.

                Comme un Baylet, à qui nous avons répondu il y a peu (1), il reprend le même sophisme (faire entrer la Turquie pour y installer la démocratie...). Nous lui répondrons donc, sur le fond, la même chose qu'à Baylet : "...il n’a jamais été question de faire l’Europe pour favoriser la démocratie ailleurs, et partout dans le monde ! L'objectif premier des promoteurs de ce qui reste, malgré tout, une grande idée, était d'en finir avec ces carnages démentiels, ces suicides collectifs que furent les deux guerres civiles européennes de 14/18 et 39/45 (pour le plus grand profit d'autres, comme les Etats-Unis...mais c'est une autre histoire).

                Mais là où il innove (!!!!!!) c'est dans le choix de ses arguments pour prouver l'évidence de la necéssité de l'intégration de la Turquie. Il a osé dire, texto, et sans rire une seule fois, et sans que le journaliste qui l'interrogeait ne l'envoie sur les roses :

                "...Si nous estimons que Chypre est en Europe, alors que c'est une île au large de la Syrie, il est difficile de ne pas considérer que la Turquie est en Europe". N'ayons pas peur des  mots : c'est géant ! Tout simplement : Géant ! Dans la catégorie il vaut mieux entendre ça que d'être sourd (variante: il vaut mieux lire ça que d'être aveugle...), en voilà un qui est super bien parti pour le prochain Nobel des ignares....

                Depuis 6000 ans, depuis la plus haute Antiquité donc (autant dire depuis toujours....) Chypre, et la Crète, et toutes les îles de la mer Egée font partie de l'imaginaire collectif de la Grèce et, par là, de celui des peuples européens. Chypre, c'est l'île de Vénus, qui tire son nom des nombreux cyprès qui l'embellissent, et où l'on a trouvé les premières traces du minerai de cuivre (dont le nom vient de là). On connaît la jolie formule La mer a un pays, c'est la Grèce. N'en déplaise à l'ignare Bild, depuis les plus lointaines origines, Chypre est liée à la Grèce, à qui nous devons tant, nous les européens, nous l'Europe. Et donc Chypre, partie intégrante de la sphère culturelle, mentale, intellectuelle... grecque est, par la Grèce, définitivement liée à l'Europe, à nous tous, parce que la Grèce est à la source et à l'origine de la plupart de nos racines majeures....

                Il aurait, du reste, mieux fait de ne pas prendre cet exemple, Carl Bild. Il a perdu là une bonne occasion de se taire. Car, justement, que représente Chypre: un symbole supplémentaire des agressions turques contre l'Europe, avec une intervention militaire qui se prolonge et se perpétue en invasion/occupation. La Turquie, qui a conquis militairement une partie de cette île, continue donc d'occuper par la force une partie d'un pays membre de l'Union Européenne, dans laquelle elle prétendrait entrer !

                Mais sait-il cela, Carl Bild ? Vu son ignarité, on peut craindre qu'il ne le sache pas plus que tant d'autres choses..... Et ça va nous représenter !...

    (1) : Voir la note "Intégration de la turquie : Le sophisme de Baylet" dans la Catégorie "Ainsi va le monde" (samedi 13 juin).

  • Autour du Prince Jean ! Nos rendez-vous d'avril.

    TimbrebisRVB.jpg            Maintenant que nous savons mieux, grâce aux précisions fournies par Jean Gugliotta, comment se passent les voyages du Prince, et que nous avons même, en quelque sorte, pénétré quelque peu dans les coulisses de ces voyages (encore ne peut-on pas tout dire et tout raconter...), nous allons nous intéresser un peu plus, au moyen de photos et d'extraits de ses discours, que nous consulterons alternativement, à certains des déplacements du Prince, en France et à l'étranger.

                Nous commencerons, mercredi huit, vendredi 10 et lundi 13 par nous intéresser aux visites que le Prince a effectuées en Provence. Le 8, nous le suivrons à Cadarache, en compagnie de scientifiques de haut niveau, au Commissariat à l'Energie atomique. Le dix, toujours avec des scientifiques de haut niveau, mais cette fois piloté par la sommité mondiale qu'est Henri de Lumley, assisté de son épouse. Et, le 13, aux Baux de Provence, coeur historique de cette Provincia à la si riche histoire, saluant la Nation Gardianne et salué par elle, et venant également au Rassemblement Royaliste des Baux, se mêler à celles et ceux qui ont maintenu...

                Puis nous évoquerons, le mercredi 15, le déplacement et le discours de Vizille et, le vendredi 17, nous nous laisserons aller à quelques réflexions que nous ont inspirées ce discours du Prince...

                Le lundi 20, nous évoquerons le voyage en Pologne et le discours sur la relation culturelle privilégiée entre la France et la Pologne.

                Et, à partir du mercredi 22, nous terminerons nos deux mois de préparation au grand évènement que sera le mariage de Senlis et de Chantilly en communiquant tous les renseignements utiles en ce qui concerne le déroulement de la journée (note du 22) et en nous interessant à quelques texte importants publiés par le prince (comme sa Tribune sur l'Europe, le vendredi 24)...

                Nous tâcherons également d'expliquer à ceux qui nous l'ont demandé le blason du couple princier, et nous n'omettrons pas, bien sûr, de parler un peu des origines espagnoles, autrichiennes et basques de Philoména, que nous avons gardées pour la fin comme il se doit.....

                Nous vous avions souhaité le 2 mars, au début de notre préparation, un bon voyage dans notre Histoire, à la (re)découverte de nos Racines. Nous vous souhaitons maintenant, pour cette deuxième étape du parcours, un bon voyage à la découverte d’un Prince moderne et dynamique, à l’écoute de son temps et en prise avec les réalités d’aujourd’hui !..... 

                Comme nous vous l'avions annoncé le 2 mars, une nouvelle Catégorie, "Autour du Prince Jean !..." regroupe d'ores et déjà toutes les notes que nous avons consacrées à l'évènement, et recevra toutes celes que nous y consacrerons jusqu'à la cérémonie  du 2 mai elle-même. Cette Catégorie sera publiée en Pdf à ce moment-là, et probablement prolongée par un album photo.

                Vous pouvez participer à l'élaboration de ce futur Pdf en nous envoyant des documents, des commentaires, des suggestions : il vous suffit pour cela d'utiliser le lien "Contactez-nous : une question ? maisaquilafaute@aol.com" qui se trouve sur la page d'accueil, en haut de la colonne de gauche, juste en dessous des fleurs de lys.

                Nous vous rappelons également (on nous le demande souvent...) qu'il vous est très facile d'envoyer n'importe quelle note de ce blog à des amis ou a toute personne auprès de qui vous voudriez la (ou les) diffuser. Il vous suffit de procéder de la façon suivante. Juste après l'entame de la note se trouve la formule "Lire la suite", elle-même suivie des informations suivantes :

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            00:05 Publié dans Immigration: Identité ou Désintégration Nationale | Lien permanent | Commentaires (6) | Trackbacks (0) | Envoyer cette note

                Il vous suffit de cliquer sur cette dernière mention "envoyer cette note" pour voir apparaître trois rectangles : dans le premier, vous pouvez inscrire autant d'adresses que vous le désirez, il suffit juste de les séparer par un point virgule; dans le deuxième, vous inscrivez votre propre adresse électronique; dans le troisième, éventuellement, vous laissez un message, pour expliquer à votre correspondant(e) que vous ne pouvez plus le ou la laisser vivre sans connaître le plus génialissime des blogs que la toile ait porté ! Non, on plaisante... mais si vous voulez aider à la diffusion du blog, vous avez là un bon moyen, facile, pas cher (du tout...) et qui peut rapporter gros.

  • Le regard vide, extrait n° 4.

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI, avons-nous dit, d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous. Il dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

     Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     C’est pourquoi nous publierons, ici, régulièrement, à compter d’aujourd’hui, et pendant un certain temps, différents extraits significatifs de cet ouvrage, dont, on l’aura compris, fût-ce pour le discuter, nous recommandons vivement la lecture. 

    -extrait n° 4 : pages 28/29/30.

    Faillite générale de tout à cause de tous !

    L’esprit européen ne se lasse pas de remettre en cause les formes et les œuvres qu’il a élaborées au cours de son histoire. On peut appeler « critique » ce regard de l’âme qui, comme le faisait Pénélope, recommence chaque nuit à défaire la tapisserie dont il reprendra au matin le tissage. Le roman avoue ici sa dette envers le mythe, et ce mythe, je le montrerai plus loin, est constitutif de la culture européenne. Mais, à trop insister sur la défection de la toile, on oublie la fidélité de la reine qui use de ce procédé pour différer l’assaut des prétendants et le tenir à distance. Seul cet éloignement permet le retour de l’absent. Défaire à chaque génération la toile de l’Europe, ce n’est pas renier son identité, mais la tisser et retisser à mesure d’une avancée qui n’a pas de fin. L’identité énigmatique de l’Europe, à l’image de celle de Pénélope, tient à l’attente fidèle de celui qui, aux yeux de l’étranger, a pour nom « Personne », mais qui ne retrouve sa filiation et sa paternité qu’à son retour au foyer. Son odyssée n’est pas pour autant terminée. Selon la prédiction de Tirésias, le voyant dont le regard aveugle pressent l’avenir, Ulysse devra reprendre un jour son périple à la rencontre d’un peuple qui ne connaît pas la mer.

     Je considère l’Europe, cette figure unique de l’inquiétude dans le courant des civilisations, comme une âme à jamais insatisfaite dans la quête de son héritage et le besoin de son dépassement. En dépit des renaissances, son rythme naturel est celui des crises et des révolutions, qu’elles soient religieuses, avec l’instauration du christianisme dans le monde romain, politiques, avec l’invention de l’Etat moderne, sociales, avec l’avènement de la démocratie, économiques, avec la domination du capitalisme, mais aussi philosophiques, avec la découverte de la rationalité, scientifiques, avec le règne de l’objectivité, techniques, avec la maîtrise de l’énergie, artistiques, avec le primat de la représentation, et finalement humaines, avec l’universalisation de la subjectivité. Ces ruptures qui forment la trame continue de son histoire, ces créations et ces destructions qui stérilisent son passé et fertilisent son avenir, ces conquêtes de soi et ces renoncements qui sont l’envers de l’oubli et de la domination de la nature, tous ces facteurs indissolublement liés ont contribué à faire de la crise, et donc de la critique, le principe moteur de l’Europe. On comprend que le choc de la Première Guerre mondiale, en rappelant à l’Europe le destin de mort des civilisations, lui ait enlevé l’espoir de ses vieilles certitudes et laissé le regret de ses anciens parapets        .

     Il me faudra suivre d’abord les leçons de la géographie. Au Portugal, ce promontoire étroit juché sur le petit cap du continent asiatique, au balcon le plus éloigné d’une Europe à laquelle la façade atlantique se refuse obstinément, Fernando Pessoa annonçait, dans son Ultimatumde 1917, l’arrêt de mort de la culture européenne. Après avoir expulsé tous les mandarins de la littérature – « Dehors Anatole France, Maurice Barrès, Rudyard Kipling, H.G. Wells, G.K. Chesterton, D’Annunzio  etc.… Dehors tout cela ! Du balai ! » - le poète portugais s’élevait contre l’effondrement de la haute culture :

     Faillite générale de tout à cause de tous !

    Faillite générale de tous à cause de tout !

    Faillite des peuples et de leurs destins – faillite absolue !

     Pessoa suit ici les traces de l’insensé de Nietzsche qui, héraut de la mort de Dieu, annonçait la désintégration du monde et la désespérance de la terre. Mais sa plainte funèbre se conjugue bientôt avec un espoir fou, sensible, comme les penseurs qui l’ont précédé, au double thème européen de la dévastation et de l’attente. D’un côté, il lance la question qui n’appelle pas de réponse :

     Où sont donc les forces d’antan, les Anciens, les hommes, les guides et les gardiens ?

    Allez dans les cimetières, ils ne sont plus que des noms sur des tombes !

    De l’autre, en contrepoint du constat de décès, Pessoa entonne un vigoureux chant de victoire qui couvre la musique du Requiem :

    L’Europe a faim de Création et soif d’Avenir…..

    L’Europe réclame la Grande Idée dont seraient investis ces Hommes  Forts .*

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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  • Nos lecteurs ont du talent.....

              Nos lecteurs commentent de plus en plus les notes du blog, et c'est très bien ainsi; nous ne pouvons que les remercier et les encourager à commenter encore davantage, et toujours plus.

              Les remercier, car ils font ainsi vivre le blog, en le rendant plus dynamique; les encourager à continuer, aussi, car ils contribuent par là même à faire avancer notre réflexion, en nous obligeant à approfondir nos propos. Le débat s'enrichit ainsi de l'apport de plusieurs points de vue, ce qui permet au final de préciser, de compléter, d'étayer une position qui, devenant en quelque sorte commune, n'en acquiert que plus de consistance et -le plus important- de justesse.

              Merci donc, par exemple et pour cette fois ci, à Sebasto, à GP et à Antiquus (en attendant de revenir bientôt sur d'autres commentateurs : à vos plumes !...). Ils ont tous les trois réagi non seulement à notre note du 21 novembre, Immigration : les Hollandais commencent à comprendre....., mais aussi à leurs propres commentaires respectifs. Ce qui nous donne un échange d'idées courtois, intéressant, et surtout très positif

             1°) : Les problèmes bien réels liés à l'immigration, que recontrent la plupart des pays européens, traduisent avant tout les situations d'échecs découlant d'une assimilation ratée.
    La conséquence de ce ratage étant la "tolérance" comme substitut. Or aujourd'hui, les groupes veulent de la "reconnaissance" et ne supportent plus d'être assignés à résidence dans un Etat qui se contenterait de les "tolérer".
    Quatre siècles après l'Edit de Nantes, c'est peut-être à la France qu'l revient de montrer la voie. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).

          2°) : Je voudrais rajouter que prendre acte de la différence d'une minorité ne signifie pas que celle-ci doit s'imposer à la majorité. Ainsi peut-on admettre l'homosexualité comme mode de vie d'une minorité sans se priver de rappeler que l'hétérosexualité reste la norme de toute espèce vivante, humaine inclue, soucieuse de se reproduire.
    Accepter le port du voile, de la kippa, ou de la croix à l'école, ne contraint pas ceux qui ne partagent pas les prescriptions de ces religions à adopter le même comportement.
    La conception républicaine de la laïcité, qui est une négation radicale de toute affirmation culturelle ou religieuse doit céder la pas à une conception pluraliste de cette laïcité, pour autant que celle-ci ne prétende pas régenter l'espace public à elle toute seule.
    Mais, la situation dans laquelle nous sommes (qu'on le déplore ou non), suppose de réfléchir d'ore et déjà, à une redistribution de la souveraineté, pour faire face aux défis d'une société aux frontières de plus en plus iimprécises. (Ecrit par : Sebasto | vendredi, 21 novembre).

          3°) : Je suis assez d'accord avec la formulation du 2ème commentaire de Sebasto.
    Il devrait y avoir là, pour nous, matière à réflexion et approfondissement.
    Prendre acte de la différence des minorités vivant, de fait, sur notre sol, mais, en revanche, affirmer les droits spécifiques de la majorité, admettre le mode de vie d'une minorité sans se priver de rappeler que la loi de la mojorité reste la norme de notre nation, pourrait être, me semble-t-il, une solution efficace et réaliste à la situation de notre société.
    Reste qu'en dehors même des notions de minorité et de majorité, il y a l'être historique profond de la Nation France qui s'inscrit, du moins encore pour l'instant, dans des cadres et limites définis par la géographie et par l'Histoire.
    Comment prendre en compte et articuler l'ensemble de ces notions, dans un contexte où l'idée même d'une France, fait d'histoire et produit d'un héritage, est largement contestée ? (Ecrit par : G P | lundi, 24 novembre 2008).

            4°) : L'individu est aujourd'hui en contact aussi bien avec le monde et qu'avec son environnement immédiat.
    Les notions de fidélité à la nation et de vie citoyenne se superposent à la vie privée et à la fidélité à la culture.
    Pour tenter d'éclairer un peu le débat, je citerais Michael Sandel parlant de la diffraction de la souveraineté :
    "L'alternative la plus prometteuse à l'Etat souverain n'est pas la communauté mondiale fondée sur la solidarité du genre humain, mais une multiplicité de communautés et de corps politiques......L'Etat-nation ne doit pas disparaître, mais seulement abandonner sa prétention à être le seul de la puissance souveraine et l'objet principal de l'allégeance politique. ...... Seul un régime qui disperse la souveraineté à la fois en haut et en bas peut combiner la puissance requise pour rivaliser avec le marché mondial et la différenciation nécessaire à une vie publique qui aspire à engager la participation consciente de ses citoyens".
    C'est une vision très monarchiste de la société, non? (Ecrit par : Sebasto | mardi, 25 novembre).

            5°) : Intéressante discussion! J'aurais tendance à dire à G P que les français de tradition sont en France une minorité et non une majorité, et même qu'ils ne peuvent espérer avoir de droits collectifs qu'à la condition de s'affirmer en tant que tels.
    Quant à Sebasto, j'inclinerais à qualifier Michael Sandel, peut-être pas de monarchiste, car le terme prête à confusion, mais en tout cas de communautariste et peut-être contrerévolutionnare. (Ecrit par : Antiquus | mardi, 25 novembre).

               Franchement, ces commentaires ne sont-ils pas intéressants ? Et n'apportent-ils pas quelque chose au blog ? Bien sûr que oui ! Alors, qui veut continuer le débat ? Qui veut en ouvrir un autre, beaucoup d'autres ? A vos claviers, ce blog vous est grand ouvert : aidez-nous, exprimez-vous ! C'est pour la bonne cause.....

  • Election de Barak Obama : Si problème il y a...

              ...il ne vient pas de lui, de sa personne ni de son programme. Ce qui est franchement déplaisant, voire dangereux et qui doit être combattu en tant que tel, c’est l’idéologie qui sous-tend une bonne part des réactions et des commentaires que l’on a pu lire et entendre ici ou là…

               L'une a dit « attendre le tour de la France d’avoir un président noir » ( !); l'un a poussé un désolé (et désolant..) "Où sont nos Barak Obama à nous ? Osez la diversité !"(!) ; d’autres ont demandé pêle-mêle des préfets musulmans, des députés métis, une France colorée… Bref, du grand n'importe quoi, une sorte de Barnum omimédia, débité à longueur d'antenne et de journée par des incompétents du genre de ceux dont parlait Talleyrand : "aussi suffisant qu'insuffisant..." . Il faut bien reconnaître qu’une grande quantité de niaiseries et de puérilités ont été balancées, à l’occasion de cette élection. On les laissera donc de côté et, les prenant pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire insignifiantes, on ne leur accordera pas plus d’importance qu’elles n’en ont…

              Par contre, on s’attachera ici à reprendre et à combattre –car il est impératif de le faire, à temps et à contre temps…-  ce que nous appellerons, pour ne pas être accusés de tomber dans une polémique hostile, une erreur intellectuelle.

              L’idée de base est simple : la France n’est pas les Etats-Unis. On a là-bas quelque chose qui est parfaitement acceptable, parce que vraiment traditionnel, et produit par l’Histoire : une co-existence de nombreuses ethnies, cultures, nationalités (qu’on prenne le terme qu’on voudra…). Bien que fondés par des Blancs, les Etats-Unis se sont voulus et pensés, dès le départ, comme ouverts à tout immigrant, qui se verrait offrir sa part du « rêve américain ». Il s’agit bien, pour les USA, d’une Tradition, d’un héritage, de quelque chose reçu des siècles.Que les USA aient un président métis aujourd’hui, hispanique demain, voire jaune après-demain, est pour ainsi dire dans la nature des choses, et n’a rien qui doive étonner.  Car le multi-ethnisme, la multi-culturalité (bonjour le jargon !...) sont bel et bien inscrits dans les traditions d’accueil de ce pays depuis qu’il existe.....

              Raison pour laquelle, contrairement au discours de base continuellement servi par les médias depuis des mois le fait qu'Obama ait été noir -ou plus précisément métis- n'a probablement joué que fort peu dans le résutat final de l'élection, comme l'a expliqué Hubert Védrine avec pertinence au journaliste hostile de France 2.....

              Mais en France ? S’il n’y avait pas, derrière la revendication d’un « président noir », le danger mortel représenté par l’idéologie de ceux qui veulent détruire la Nation France, ce serait risible et simplement grotesque. Il n’y aurait même pas lieu de s’y attarder. Car la France ne s’est pas construite, au fil des siècles, comme les Etats-Unis. Elle s’est, au contraire, bâtie et cimentée, comme toute l’Europe, sur une seule Foi, la foi chrétienne. Même si celle-ci revêt aujourd’hui des aspects différents (catholiques, orthodoxes, réformés), suite à ce que l’on pourrait appeler les conflits internes à l’Eglise….. Sur des valeurs communes, héritées de l’Antiquité, transmises par Athènes et par Rome et qui ont fini par être acceptées par tous les peuples européens, qu’ils soient slaves, latins, germains etc…L’Europe en général, et la France en particulier, sont des  terres judéo-chrétiennes et gréco-romaines, de peuplement blanc.

              Celles et ceux qui voudraient importer, transposer chez nous le modèle états-unien se rendent-ils compte qu’ils refusent, en fait, l’idée même de différence, née de l’histoire et de traditions diverses ? (eux qui prétendent cultiver les différences !...). Se rendent-ils compte qu’ils ont une conception des choses uniformisée, un modèle unique et mondialisé ? Non, les idiots utiles dont parlait Lénine, et qui pérorent en ce moment à longueur d’antennes pour débiter leurs niaiseries et leurs insanités ne s’en rendent bien sûr pas compte. Ils ne comprennent pas, et ne peuvent pas comprendre, qu’ils sont manipulés et qu’ils sont des idiots utiles puisque, par définition, ce sont des idiots....

              Mais ce que, nous, nous devons dire et redire sans cesse, à temps et à contre temps ; la tartufferie et la mystification que nous devons sans relâche dénoncer, c’est cette sournoise volonté idéologique de dissoudre et de faire disparaître un Peuple, une Culture, un Héritage, une Nation. Afin de le remplacer par autre chose : la Babel des temps modernes…..

             

              "Il ne faut pas se payer de mots. C'est très bien qu'il y ait des français jaunes, des français noirs, des français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un Peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne."

     

                                                                                                        Charles de Gaulle   

     

  • Humeur: Clochemerle à Toulouse : Il faudrait savoir ! : On est laïque, ou quoi ?.....

             Petit retour en arrière sur un mini psychodrame tragi-comique dont nous n'avons pas encore eu le temps de parler (l'abondance de l'actualité...) mais qui mérite malgré tout que l'on s'y arrête quelques instants. Car il est révélateur d'un drôle d'esprit, et pour tout dire d'un mauvais esprit certain.....

            Eh oui, cet été Clochemerle a déménagé ! Et s’est installé en plein cœur de Toulouse ! Ou alors c’est le nouveau maire de la ville rose qui a eu un coup de sang, ou quelque chose qui y ressemble, mais on ne sait pas trop quoi….. Quoi qu’il en soit, la vraie question que pose cette tempête dans un verre d’eau, ridicule et abracadabrantesque guéguerre aux relents pichrocholiniens est : mais de quoi est donc allé se mêler  le maire de Toulouse ?

              Les faits, d’abord et rapidement : L’abbé Franck Touzet, membre de l’Opus Dei, a été nommé curé de la Dalbade, l’une des églises les plus importantes de Toulouse, par Mgr Robert Le Gall, l’archevêque du diocèse. C'est tout, et c'est fini. A priori il semblerait qu'il n'y ait pas de quoi en faire un plat, comme on dit (très) familièrement ? Eh bien, non !

              Aussi sec Pierre Cohen, maire PS de Toulouse, a éructé : "Nous nous serions bien passés de cette première. Je suis indigné ( sic ! ) par la nomination dans l’une des principales paroisses de la ville d’un membre de l’Opus Dei, une des organisations les plus dures de l’Eglise, connu pour ses rapprochements scandaleux dans le passé avec l’extrême droite espagnole." Indigné ? Bigre ! Et pas par n'importe quoi: par "l'extrême droite", excusez du peu ! "Alerte générale !" (on se croirait dans Taxi : cela ne vous rappelle pas quelqu'un ?...) C'est du sérieux !

              Sérieux ? Et si il le redevenait un peu, sérieux, Monsieur Cohen ?

              Franchement, il n’a rien d’autre à faire, le maire de Toulouse, que de « s’occuper » de l’Opus Dei ? Alors c’est qu’il est un homme heureux, très heureux même, et pas vraiment harassé par sa tâche : pas de problèmes plus urgents et plus angoissants de chômage, de violence, de délinquance, de pollution ? rien d’autre à faire, en tout cas rien de plus pressé, de plus prenant ou absorbant que de fouiner dans les bénitiers et de regarder derrière les portes des sacristies ? C'est que ça en laisse, alors, du temps libre le boulot de maire de Toulouse ! Du moins à ce qu'il semble ! Depuis le petit père Combes, on a connu des « gens de gauche » plus indifférents aux affaires religieuses….

              Il semblerait qu'il faille suggérer à Monsieur Cohen d'opérer un rapidissime retour à la saine laïcité la plus élémentaire. Elle siérait mieux à sa fonction que cette prétention intempestive -et injustifiée....- à s'immiscer dans les affaires internes de l'Archevêché. En renonçant à un sectarisme désuet, obsolète et d'un autre âge, il éviterait de faire ressembler sa mairie et sa gestion municipale à une annexe des grandes galeries de Paléontologie que l'on voit dans les Muséums d'Histoire Naturelle......

              Monsieur Cohen devrait aussi arrêter de jouer à se faire peur, l'oeil vissé dans son rétroviseur. Si sa montre s'est arrêtée il y a cinquante ans, qu'il en change ! : nous sommes en 2008 !..... 

              Le mot de la fin de cette histoire abracadabrantesque - qui n'aurait jamais dû avoir de début...- semble être le calme bon sens avec lequel Mgr Le Gall a répondu aux critiques, et a clôt une « querelle » qui n’aurait jamais dû être ouverte :

              « Je crois que si l'on regarde l'Église avec une vision politique ou sociologique, on ne peut pas la comprendre....La réalité est qu'ils (l’Opus Dei, ndlr) suivent l'enseignement de l'Église, ni plus ni moins. Allez les voir, connaissez-les, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Leurs portes sont grandes ouvertes, ici à Toulouse et en France......"

  • Découvrez le numéro 113 de Politique magazine (décembre) qui vient de paraître!

     A la Une - "La République irréconciliable?"

    * Edito : "Mariage pour tous, la force injuste de la loi", par Jean-Baptiste d'Albaret

            "(...) L’opinion, la sacro-sainte opinion, semble en train de se retourner : ils ne seraient plus que 48% à être favorable à l’adoption par les couples de même sexe. Car, derrière cette expression « novlangue » de « mariage pour tous » – dont on sait depuis Orwell et Huxley qu’elle vise à délégitimer tout autre mode de pensée – c’est la question de l’institutionnalisation de l’adoption par les couples homosexuels qu’ont découvert les Français. Si la loi est votée, non seulement elle fera disparaître de notre code civil la notion multiséculaire de mariage comme union entre un homme et une femme, mais, en plus, on ne parlera plus aux enfants de père et de mère, mais de… « parent 1 » et « parent 2 ». Il est loin le temps où ceux qui entendent aujourd’hui abolir la filiation biologique au profit d’une cellule familiale indifférenciée, proclamaient, en mai 68 : « Je ne suis pas un numéro, je suis un homme libre ! (...)."

    hilaire[1].jpg* Analyse politique : "Echéances à l'horizon" par Hilaire de Crémiers
     
             "Ce qui laisse pantois les observateurs internationaux, c’est qu’ils ne reconnaissent plus rien de la France. Le chef de l’État n’a plus de crédibilité ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Ses préjugés partisans, ses habitudes de louvoiement, ses approximations sur les questions les plus claires le desservent constamment au moment des décisions. Les sommets internationaux où sa nullité souriante et bêtasse affiche une insupportable assurance, ont, depuis qu’il est là, tous échoué ".

    * L’UDI, poil à gratter de l’UMP par Jean de La Faverie 

            Créée en septembre dernier, l’Union des Démocrates et Indépendants (UDI) va se positionner en fonction des futures orientations de l’UMP. Ce nouveau parti dirigé par Jean-Louis Borloo en sera-t-il un partenaire ? Un adversaire ? Un simple soutien ? En perspective, les futures échéances électorales, dont les municipales en 2014 et la présidentielle en 2017.
     
     
    * Transition énergétique : quelle légitimité ? par Bruno de Chergé
     
            Depuis le lancement du Grenelle de l’Environnement par Nicolas Sarkozy, c’est désormais une habitude de ne plus s’appuyer sur le Parlement - mariage homosexuel excepté… et pour cause ! - pour débattre des sujets de société.
     
     
    * Gauche - Droite : la République irréconciliable? 
    • Gauche, droite ! par Christian Tarente

    En se cristallisant autour de l'élection présidentielle, la confrontation gauche-droite semble avoir gagné une force et une netteté inégalées. Mais en même temps, dans notre société dominée par l'impératif économique, ce qui distingue la droite de la gauche paraît de plus en plus flou.

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    • Frédéric Rouvillois : "La droite doit se réarmer intellectuellement"

    Professeur de droit public, auteur de plusieurs essais marquant sur l’histoire des idées, Frédéric Rouvillois revient sur les fondements moraux et intellectuels de la droite et les enjeux qui sont aujourd’hui les siens.

    • La monarchie : par-delà la droite et la gauche ? par J.B.d'Albaret

    Entretients avec les écrivains Yves-Marie Adeline, Gérard Leclerc et Luc de Goustine, et avec Bernard Pascaud, responsable de la Restauration nationale.  

     

    * Monde - Etats-Unis : la République éclatée, par Christian Wagner

            Dans le contexte actuel, la réélection d’un président sortant fait figure d’exception dans le concert des nations occidentales. Réélu pour un second mandat à la Maison Blanche, Barack Obama est un véritable miraculé de la crise. Un certain nombre de raisons peuvent être mises en avant pour tenter de l’expliquer. Mais les États-Unis sont-ils tirés d’affaire pour autant ?
     
     
    * Monde - Qui veut tuer la suisse ? par Ludovic Greiling
     
            Secret bancaire effrité, monnaie nationale en danger… Le modèle suisse est brutalement attaqué depuis le début de la crise.
     
     
    gallois rapport.jpg* Economie - Rapport Gallois : Le gouvernement nie la réalité par François Reloujac
     
    * Entreprise - Total ou le pétrole en ébullition, par L.G.
     
    * Google est ton ami, par Olivier d'Escombeau
     
            Il y a tout juste un an, l’entreprise américaine Google lançait une offensive de charme sur les grands musées du monde. Le projet Google Art entendait mettre à disposition sur Internet les grandes collections d’art conservées par les institutions culturelles mondiales. L’entreprise visait particulièrement la France, jusqu’ici rétive à ses prodiges.
     
     
    * La vie Littéraire - Mourir de ne pas mourir, par Henry Bonnier
     
            Les textes de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix sont l’objet d’une édition commune dans la Bibliothèque de la Pléiade. De ces docteurs de l’Église, tout est à lire, à méditer. Ces deux là sont nos contemporains.
     
    * Exposition - Glorieuses heures des églises parisiennes, par Raphaël de Gislain
     
            Les églises de Paris sont les plus anciens musées de la capitale. Théâtre d’un foisonnement créatif sans précédent, le XVIIe siècle porta la peinture religieuse à son apogée. De Champaigne à Coypel, de Vouet à Jouvenet, le musée Carnavalet retrace avec brio l’histoire sinueuse des chefs-d’oeuvre parisiens.
     
    * Cinéma - James bond sauve le monde... et la MGM ! par Jean des Cars.
     
    * Théâtre, par Madeleine Gautier, Bruno-Stéphane Chambon
     
             - Christian Legal, au théâtre de l'Archipel
     
             - Jupes courtes et conséquences d'Hervé Devolder, Petit théâtre des variétés
     
             - Insularis, d'Henry Le Bal
     
     
    * Art de Vivre, par Philippe de Morgny
     
             - La bonne table du mois : "Le Résinier" (Le Barp) et La Gauloise (Paris 15ème)
     
             - Au plaisir du vin : "Pour les fêtes, Champagne évidemment", sélections.
  • Conservateur et admirateur de ceux qui furent toujours en ”intelligence avec l'ennemi” ? : mais, c'est Mélenchon !

    Mélenchon est un conservateur. Conservateur de ce Système dont nous nous voulons, nous, les révolutionnaires alors qu'il en vit, lui, et assez bien, quoique n'étant pas lui-même corrompu, comme bon nombre de ses collègues...

    Mais Mélenchon est excessif en tout. A Olivier Mazerolle, qui n'en revenait pas, Mélenchon -ce conservateur qui veut se faire passer pour un révolutionnaire - a tenu sur Hollande et sa politique - dans La Provence du dimanche 26 mai - des propos plus proches de la diatribe et du règlement de compte que de la pensée politique : mais, après tout, c'est son problème, son style et son son genre : nous ne nous y arrêterons pas...

    Par contre, Mélenchon a cru bon de terminer ses éructations par une apologie du terroriste Robespierre, par une contre-verité flagrante, et par un crachat sur Louis XVI et Marie-Antoinette, le tout en moins de dix lignes ! :

     Melenchon robespierre.jpg

    Devant de telles insanités, on pourrait écrire un Mémoire, répondre par des dizaines de pages; nous nous bornerons à dire ceci : 

    melenchon staline.jpg

    Première falsification : La Terreur serait le fait, non de Robespierre, mais "d'une Assemblée tout entière" : or, la Convention n'a été élue que par dix pour cent de votants, la Révolution étant, sur ce point précis comme sur tant d'autres, la plus grande mystification de notre Histoire : ce serait une simple mascarade grand'guignolesque, si elle n'avait été tragique, et n'avait accouché du premier génocide des Temps modernes... Et, jusqu'à sa mort - une libération, pour la France... - Robespierre en fut bien le maître.

    Mais Mélenchon n'a pas lu L'Histoire de France, de Bainville, et cela lui manque cruellement : "...Par une surenchère continuelle, à force de patience et de démagogie, grâce surtout au maniement des clubs et de l’émeute, Robespierre était vainqueur. Après le 31 mai, il était le maître et tous ceux qui passaient, qui allaient encore passer par les mains du bourreau en attendant qu’il y passât lui-même, avaient contribué à l’amener au pouvoir…Par la position démagogique qu’il avait prise contre les conspirateurs et les traîtres, par sa propension à en voir partout, Robespierre incarnait la guerre à outrance. La justification de la Terreur, c’était de poursuivre la trahison : moyen commode pour le dictateur d’abattre ses concurrents, tous ceux qui lui portaient ombrage, en les accusant de « défaitisme »..." (Chapitre XVI, La Révolution).

    Deuxième falsification : "...une Révolution admirée dans le monde entier". Mais comment Mélenchon, qui n'est pas sot et qui ne manque pas de qualités (entre autres, celle d'être un bon tribun, capable de "sortir" des vérités, certes dérangeantes parfois, mais parfois aussi roboratives...), comment, donc, Mélenchon peut-il dire une ânerie pareille ? Admirée dans le monde entier, la Révolution ? Mais les mondes jaunes et asiatiques "s'en fichent, s'en contrefichent et s'en hyperarchicontrefichent", comme disait Léon Daudet ! Et avec eux, ceux qui sont leurs lointains descendants dans ces Amériques, primitivement peuplées de jaunes, passés par un détroit de Behring franchissable à pied, à l'époque : pour les Incas, par exemple, l'Empire s'appelait Tahuantinsuyu, c'est-à-dire "des quatre points cardinaux" (donc, "du Milieu", comme en Chine, d'où ils venaient); et la capitule, Cuzco, c'est-à-dire "nombril du monde" : quand on se prend pour le centre du monde, et depuis plusieurs millénaires, qu'a-t-on à faire de ces "vieilles Lumières", comme les a qualifiées un Hubert Védrine plus conscient des réalités que Mélenchon ?... Pareil pour les mondes musulmans; pareil pour les mondes anglo-saxons : en additionnant ces trois "ensembles", on n'est pas loin de 4 à 4 milliards et demi d'habitants de la planète, sur 7 milliards. Resterait à savoir le degré d'adhésion (!) à notre hideuse Révolution des mondes noirs et ibériques : bien malin qui pourrait s'y risquer !... C'est cela que Mélenchon appelle une Révolution "admirée par le monde entier" ? Ou bien il nous prend pour des "populo-gobe-tout", ou bien, autiste jusqu'au bout des ongles, et emporté par son lyrisme de pacotille "à deux balles", il finit par croire en ses balivernes ! Dans les deux cas, c'est inquiétant... 

    Troisième  falsification - et, finalement la plus grave... - : accuser les autres (en l'occurrence, nous, les royalistes, à travers Louis XVI et Marie-Antoinette) de faire ce qu'ont fait les Philosophes (auto-proclamés), les Révolutionnaires, les républicains et leurs continuateurs des deux "en pire" : eux tous - dont l'héritage est clairement revendiqué par Mélenchon - qui, au nom du suicidaire "principe des nationalités" et par une germanophilie ahurissante ont constamment mené une politique d' "intelligence avec l'ennemi", à savoir la Prusse, devenue à cause d'eux tous l'Allemagne... Alors que la politique traditionnelle de la Royauté était de maintenir les Allemagnes divisées, et que le vrai pogrès fut le renversement des alliances, à savoir s'allier à l'Autriche, ennemie depuis deux siècles, mais vaincue, contre le nouveau danger montant : la Prusse; une politique réellement "progressiste" qui ne fut pas comprise par les rétrogrades, philosophes, révolutionnaires, républicains, impérialistes; lesquels firent exactement le contraire, favorisant la Prusse au détriment de l'Autriche, et travaillant donc directement contre la France. Voilà de quel courant antinational et en parfaite "intelligence avec l'ennemi" se réclame un Mélenchon qui, en plus, se permet de donner des leçons !...

    Alors que - faisons un saut dans le temps... - si l'on avait suivi les conseils de Jacques Bainville, après 1918 - guerre que l'on pouvait parfaitement éviter... - on démembrait l'Allemagne, et on avait "la paix pour 150 ans", comme disait Daudet.

    Mais les pacifistes et une bonne part de la gauche - avant 14 - attaquaient l'armée et juraient, par internationalisme niais et criminel, que jamais les travailleurs allemands ne tireraient sur les travailleurs français; de même, avant 39, rebelote : les pacifistes et une grande part de la gauche attaquaient l'armée :

    1. "Du moment qu'on démolit l'armée, j'en suis", Blum, en 33); le même Blum qui, le 19 Décembre 1933, déclare à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’AF n° 353 du 19 Décembre 1933)

    2. Ou, par internationalisme toujours aussi niais et criminel, disaient qu'il n'y aurait pas de guerre parce que les travailleurs n'avaient pas de patrie (Thorez) : " Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie ".

    Une chose est d'être "fort en gueule" : Mélenchon l'est (comme l'était un Georges Frêche, comme le sont un Le Pen, un Tapie, voire un Collard...). Autre chose est d'être dans le vrai : sur ces points précis, Mélenchon ne l'est pas...

  • Cinéma • Les Filles au Moyen Âge : « C'est toi l'obscurantiste ! »

     

    Eugénie Bastié donne ici une excellente critique des Filles au Moyen-âge, et tout un ensemble de sérieuses raisons d'aller voir le film. La principale est que ce film - comme l'article d'Eugénie Bastié [Figarovox, 8.02] - tend à restaurer l'image du Moyen-Âge français dans toute sa vérité. LFAR

     

    picture-2563491-5ueuang.jpgLe film d'Hubert Viel, avec Michael Lonsdale, est un chef-d'œuvre de douceur et de poésie. Il vient rétablir une vérité historique: l'époque médiévale était douce pour les femmes.

    Depuis Les Visiteurs, l'image moyenne et vague que nous avons du Moyen Âge est celle d'une vaste fosse à purin, où surnagent des mages noirs, des gueux édentés et des seigneurs très méchants. Quant aux femmes, les pauvres, elles étaient soit des sorcières vouées au bûcher par des curés sales et malveillants, soit des princesses godiches prisonnières dans leurs tours, attendant désespérément un valeureux chevalier. C'est après, bien plus tard qu'est arrivé la Libération, avec Simone de Beauvoir, qui d'un coup de baguette magique a libéré la femme de l'esclavage, passée «de l'ombre à la lumière» grâce à la pilule, au chéquier et à l'IVG. Tel est, en substance, le conte qu'on nous raconte.

    Le film, Les Filles au Moyen Âge, vient sonner le glas de ces idées reçues. Dans un petit pavillon de la France périphérique, entre une rocade encombrée et une zone industrielle, trois petites filles exaspérées parce que les garçons préfèrent jouer à la console qu‘avec elles, vont voir leur grand-père. Celui-ci, incarné par l'immense Michael Lonsdale, commence à leur raconter une histoire: celle des filles au Moyen-âge. Les petites saynètes, tournées en noir et blanc dans des paysages bucoliques, des décors et des déguisements extrêmement simples s'enchaînent, ponctuées par la voix douce de Lonsdale.

    L'historienne Régine Pernoud au cinéma

    XVM2bec849c-cda3-11e5-85f1-b52fa717e71f-300x300.jpgC'est le livre de Régine Pernoud, La Femme au temps des cathédrales, joué par des enfants. Comme l'historienne l'a démontré, le Moyen-Âge était une période bénie pour les femmes. Courtisées, adulées, vénérées comme images de la Vierge Marie, elles y avaient autant de droits que les hommes. Et c'est à partir de la «Renaissance»- qui porte mal son nom- que celles-ci ont commencé à voir leur pouvoir décliner à mesure que grandissait la société bourgeoise. Le film, rythmé par des chants magnifiques, rend merveilleusement l'idée, développée par Pernoud, que c'est le christianisme qui a libéré la femme et lui a donné un statut d'égale de l'homme, alors qu'auparavant elle n'était, notamment sous l'Antiquité, considérée que comme un objet. «C'est un événement décisif qui se produit dans le destin des femmes avec la prédication de l'Évangile. Les paroles du Christ, prêchées par les apôtres à Rome et dans les différentes parties de l'Église, ne comportaient pour la femme aucune mesure de «protection», mais énonçaient de la façon la plus simple et la plus bouleversante l'égalité foncière entre l'homme et la femme», écrit Pernoud.

    Sans tomber dans le travers de l'esprit de sérieux qui définit notre époque, le réalisateur brosse avec humour et tendresse le portrait de ces héroïnes qui étaient des piliers de la société médiévale, et ce, sans les secours de la parité. Dans Les filles au Moyen-Âge, on croise ainsi Clotilde, qui convertit son mari Clovis et la France au christianisme, Hildegarde de Bingen, femme de lettres et de sciences qui découvrit la gravité, des siècles avant Newton, ou encore Jeanne, la Pucelle, la femme la plus connue du monde, qui fit plier le veule et changeant Charles VII, et bouta les Anglais hors de France.

    Humour et tendresse

    À la fin du film, une scène charmante montre deux enfants, le petit garçon en business man agitant sa cigarette électronique et Mélisande, jeune princesse échouée dans notre temps. «Je sais coudre, chanter, je parle hébreu, grec et latin», lui dit la petite princesse sur le parking d'un supermarché. «Je peux t'offrir un CDD en service après-vente chez Darty» lui répond le gamin, après avoir mûrement réfléchi. On mesure alors avec un sourire amer tout ce que le «progrès» a fait gagner aux femmes et aux hommes de notre temps. Les moissonneuses-batteuses et les autoroutes, les caissières et les 35h ont remplacé le rythme des saisons et l'accord avec la nature qui régnait aux temps médiévaux.

    «L'esprit d'enfance va juger le monde», écrivait Bernanos. Par ce film exquis, Hubert Viel ne fait pas que rétablir une vérité historique, il juge aussi notre époque. Par la voix de l'enfance. L'enfance des jeunes acteurs, touchants de spontanéité. L'enfance de notre histoire, le Moyen-Âge, berceau tendre et radieux noirci par une civilisation qui a pris en goût la haine des origines.

    On se souvient des mots que met André Frossard dans la bouche de Lucifer dans Les trente-six preuves de l'existence du diable: «Qualifier d'obscur ce carrousel permanent de couleurs et d'extravagances empanachées était un peu gros, mais avec vous la subtilité ne paie pas. Des générations de cornichons macérés dans vos établissements scolaires se sont représentés le Moyen-Âge sous l'aspect d'un tunnel rempli de chauve-souris…». Que ceux qui croient que la subtilité paie se ruent dans les quelques salles qui passent encore ce film charmant. Ils en auront pour leur argent. 

    Eugénie Bastié

     

    Bande annonce

     

  • 26 Novembre 1914 ... Le gouvernement républicain ressemble à ces francs-maçons de village qui restent à la porte des égl

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    Victoire russe certaine en Pologne. L'évènement sera décisif pour la suite de la guerre et va en marquer une nouvelle période. Le ciel s'éclaircit de jour en jour sur la France, quoiqu'il reste tant à faire : les Allemands, en ce moment encore, ne sont-ils pas en mesure de bombarder Reims et Soissons, quotidiennement si tel est leur bon plaisir ? Ne viennent-ils pas d'annexer (du moins ils l'ont proclamé à Bruxelles) le bassin métallurgique de Briey ? J'apprends aujourd'hui que Guillaume II est resté en France beaucoup plus longtemps qu'ion ne l'a annoncé. On avait dit qu'il n'avait fait que de rapides apparitions sur le front des troupes. La vérité est qu'il a séjourné assez longtemps dans l'Aisne, au château de Follembray, dont le propriétaire, M. de Brigode, était présent. On affirme aussi qu'Arras a été bombardé pour permettre à l'Empereur de juger de l'efficacité de la grosse artillerie allemande.

    M. de Kermaingant, administrateur des aciéries de la Marine, me dit que les hauts-fourneaux d'Homécourt n'ont nullement souffert, bien qu'ils se trouvent directement sous le feu d'un des forts de Metz. Il semble que les Allemands tiennent à ménager, pour leur usage personnel, ce Transvaal français, Transvaal non de l'or, mais du fer, avec ses richesses incalculables.

    On présume que les Allemands, qui sont tenaces, vont encore tenter sur l'Yser un effort d'ailleurs voué à l'échec. Après quoi, étant obligés de faire face à l'invasion russe et de dégarnir leur front, le général Joffre pourra exécuter son offensive (le bruit court qu'il la prépare en ce moment du côté de Compiègne, d'où les civils sont impitoyablement écartés), à moins que l'armée allemande d'elle-même ne se retire sur des lignes extrêmement fortes d'où elle espère interdire aux alliés l'entrée de la Belgique.

    L'éditeur Flammarion a rencontré Marcel Sembat pendant le récent voyage que celui-ci a fait à Paris. A l'auteur de Faites un Roi sinon faites la paix devenu ministre, Flammarion a demandé quel gouvernement nous aurions après la guerre :

    - Celui que voudront les trois cent mille hommes qui reviendront de là-bas, a répondu le seul homme d'esprit du parti socialiste unifié.

    ... Comme suite à l'histoire de la lettre du président Poincaré au Pape : l'Angleterre envoie un représentant auprès du Saint-Siège. Sir Henry Howard, diplomate catholique, a été choisi par le ministère puritain pour cette mission. On dit bien haut que cette mission est temporaire et prendra fin avec la guerre. Mais, si mes renseignements sont exacts, le Saint-Siège aurait la promesse que Sir Henry Howard ne serait pas si impoli que de partir une fois la paix signée et, pour ainsi parler, le dernier morceau dans la bouche...

    Ainsi le roi Georges V, chef de l'église anglicane, et l'empereur Nicolas II, chef de l'église orthodoxe, sont l'un et l'autre représentés auprès du chef de l'église catholique, et la France ne l'est pas ! Le gouvernement républicain ressemble à ces francs-maçons de village qui restent à la porte des églises pendant les enterrements. Cet enterrement pourrait bien être celui de notre protectorat en Orient. Est-ce par le canal de Sir Henry Howard que seront réglées les graves questions qui ne peuvent manquer de se poser en Syrie ? La violation par les Turcs du statut du Liban va nous obliger à intervenir. Comment le ferions-nous au moment où nous avons, en plus  de toutes nos charges, le Maroc à garder ? Et le Maroc s'agite peut-être par un contrecoup de la guerre sainte proclamée à Constantinople. Seront-ce les Anglais (pourtant occupés à défendre le canal de Suez contre une armée turque) qui se chargeront de protéger la Syrie ? Et, quand ils seront à Beyrouth, est-ce Sir Henry Howard que le gouvernement français chargera de ses intérêts ?

    Il y aurait encore une solution : ce serait que Sir Henry Howard ouvrît les voies à la reprise des rapports diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Il reste à savoir si l'Angleterre, qui a pris la place, s'en souciera. En attendant, il est certain qu'à défaut d'ambassadeur accrédité, le gouvernement envoie des volontaires au Vatican. Cela se saura. ♦

    * Comment espérer qu'entre Allemands et Français on arrive à se mettre d'accord ? Chacun des deux peuples est convaincu que l'autre a été l'agresseur. Dans chacun des deux pays les socialistes et les pacifistes sont persuadés que les pacifistes et les socialistes d'en face ont été grossièrement abusés par leur gouvernement. Sur les origines mêmes et les responsabilités de la guerre, la contradiction est totale, absolue. Le désaccord est formel. Il est dès aujourd'hui visible qu'il se prolongera à travers les siècles, qu'il remplira l'Histoire aussi longtemps qu'une France et qu'une Allemagne existeront. ♦ 

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    * Cette deuxième note appartient au Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

  • CIVILISATION • Indispensable science-fiction, par Pierre de La Coste*

     

    PierreDeLaCoste.jpgLorsqu’elle est contre-utopique, la science-fiction est particulièrement révélatrice des angoisses d’une époque, consacrant à l’écran ou sur papier la peur de la tyrannie. Elle s’est heureusement bien souvent trompée mais, paradoxalement, c’est son rôle.

    On parle beaucoup de « prophétie auto-réalisatrice » : à force de présenter un avenir comme déterminé, il finit parfois par se réaliser, du moins en partie (par exemple, annoncer une pénurie de telle marchandise provoque une ruée sur celle-ci). Mais ce qui est prévu, anticipé, exorcisé, conjuré ne se réalise jamais exactement. C’est ce que l’on appelle une « prophétie auto-destructrice ». Marcel Proust l’avait dit de la vie humaine. Il suffirait d’imaginer avec précision un avenir déplaisant pour qu’il ne se produise pas. C’est également vrai de la destinée collective.

    Le rôle utile de la SF

    Depuis le début de l’ère moderne, les grandes contre-utopies, les dystopies, remplissent peut-être cette fonction, ô combien utile. Elles sont le reflet inversé du Progrès optimiste et naïf, et jouent un rôle « proustien » collectif, de maintien à distance de l’horreur, qu’elles accompagnent pas à pas, comme dans Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley (1931), 1984 de George Orwell (1948) ou Fahrenheit 451 de Ray Bradbury (1953). Des films comme Brazil, Minority report, ou Bienvenue à Gattaca jouent également ce rôle, en compagnie d’innombrables bandes dessinées.

    Contrairement à ce que l’on dit souvent, 1984 et Le Meilleur des mondes ne se sont pas réalisés. Ils représentent deux avenirs potentiels de l’humanité, également effrayants, mais inverses et en réalité incompatibles. Le roman 1984, comme le film Brazil, nous offre un cauchemar formé de pauvreté, de privations, de tristesse, d’espionnage généralisé de la vie privée et de haine collective. Le meilleur des mondes, comme son nom l’indique, nous fait voyager dans un trop-plein de bonheur, de consommation de plaisir charnel – pour les catégories supérieures, il est vrai. Aucune société ne pourrait être à la fois l’une et l’autre de ces dystopies rivales. Or elles sont « vraies » toutes les deux, au sens où l’une et l’autre incarnent quelque chose de la modernité. L’humain est parvenu à les éviter, en les exorcisant, pourrait-on dire. Fahrenheit 451 – c’est la température exacte à laquelle un livre se consume–, avec son histoire terrifiante de pompier brûleur de livres, apporte un contrepoint utile à ces deux premiers classiques. Si les écrivains et les intellectuels ne jouent pas leur rôle dans la société d’abondance matérielle ou d’espionnage généralisé, celle-ci tuera l’humanité.

    Parfois, une contre-utopie ne remplit pas son rôle. Dans Paris au XXe siècle, chef-d’œuvre posthume de Jules Verne, écrit en 1863, au début de sa carrière, Paris, mégapole vouée à l’électricité-reine, à la technologie, aux robots, tourne le dos à toute forme de culture littéraire et artistique. C’est la première science-fiction de combat moderne. Mais leur devancière du XIXe siècle ne fut pas publiée du vivant de l’auteur mais à la fin du XXe seulement . Hetzel avait refusé le manuscrit, ne voulant pas faire ombrage à l’épopée progressiste de Verne, déjà entamée, dont la suite était exigée à grands cris par une clientèle bourgeoise enthousiaste. Entre-temps, cette sombre prophétie ne s’est-elle pas réalisée ?

    Des dystopies auto-destructrices

    D’autres dystopies cherchent à être auto-réalisatrices et sont heureusement plutôt auto-destructrices. C’est le cas d’Atlas Shrugged, le best-seller américain d’Ayn Rand (La grève, en français ). Dans ce roman, quelques individus prédestinés, n’ayant plus d’autre Dieu qu’eux-mêmes, s’estimant exploités par la multitude, décident de « stopper le moteur de la société ». Ils se mettent « en grève », pour pousser le reste de la société à la faillite. Dites qu’une telle vision ne mènerait qu’à une jungle dominée par quelques prédateurs et qu’elle nous ferait retomber rapidement dans la barbarie, et vous serez taxé de « communisme », voire peut-être accusé d’être « frenchie », ce qui est bien pire, par les nouveaux puritains névrosés du Tea Party. Car Atlas Shrugged n’est pas une dystopie, une vision de cauchemar qui pousse à réagir. Non, c’est un idéal de vie, qui a fait fantasmer des millions d’Américains, persuadés d’être du camp des Saints, des prédestinés.

    Certains récits peuvent être aussi un subtil mélange de prophéties auto-réalisatrices et auto-destructrices. Dans L’étoile mystérieuse, l’album des aventures de Tintin, le savant Calys qui avait prévu la fin du monde est furieux que la collision de la terre avec un aérolithe géant soit finalement évitée de justesse, contrairement à ses calculs. Ainsi des savants d’aujourd’hui, qui tiennent à leur scénario catastrophe, quitte parfois à noircir le tableau. Ainsi, dans l’album, le savant fou Philipulus, prophète de malheur, et néanmoins ancien scientifique, appartient à la fois à la réalité de l’histoire et au cauchemar de Tintin, conséquence d’une vraie chaleur excessive. Il existe une fausse menace, l’araignée dans le télescope, mais également une vraie, la boule de feu qui se dirige vers la terre. Celle-ci provoque finalement une vraie collision, mais d’une gravité toute relative, et, frôlant la terre, provoque la création d’une île nouvelle, recelant un métal nouveau, le calystène, qui déclenche à son tour la convoitise d’affairistes sans scrupule, comme la curiosité des scientifiques.

    Cette structure en abîme du récit d’Hergé reflète la complexité du problème de l’avenir de la planète, avec ses hypothèses à tiroir, dans lesquels, nous dit-on, si l’homme prend conscience de la gravité de la situation et change d’attitude, la planète pourrait être sauvée…

    Continuons à exorciser l’enfer et à rêver d’un monde meilleur. C’est ainsi que les grands auteurs nous aideront à préserver notre liberté, entre utopie et contre-utopie, afin d’échapper à tous les déterminismes historiques et à toute prédestination personnelle. Dans Minority report, le héros (pourtant joué par Tom Cruise, un très dangereux scientologue dans la vie) parvient à écarter ce dernier piège. Il démontre que la soi-disant prédestination de certains hommes au crime n’est qu’un leurre pseudo-scientifique, destiné à camoufler les vrais crimes de personnages haut placés. Grâce à Dieu, l’homme est toujours libre du bien et du mal. Il est en outre capable de mettre en scène son libre-arbitre. C’est le vrai moteur de toute vraie tragédie, de toute littérature valable, de tout grand art : de toute œuvre de « fiction » crédible, depuis toujours. Le préfixe « science- », pour l’essentiel, ne change rien à l’humaine condition.

    Dernier livre paru : Apocalypse du progrès, Perspectives libres, 253 p., 22 euros.

     

  • Tandonnet, un Macron de droite ? Le régime actuel, selon lui : « un monstrueux boulet pour notre pays »

     

    Après la survenue des déclarations surprise d'Emmanuel Macron, paraît maintenant cette chronique de Maxime Tandonnet, de droite quant à lui et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. Et voici du même coup relancé ce qui aura été le débat de cet été  - que Le Figaro résume en titrant : « La France, République ou monarchie ? ». Débat ouvert par Emmanuel Macron début juillet et que Péroncel-Hugoz a caractérisé de façon simple  : « Soudain le mot magique de « Roi » est réapparu comme une grosse pierre jetée dans la mare politique parisienne… Il a suffi de quelques propos du plus en vue des ministres socialistes actuels… » Maxime Tandonnet réitère ce geste, un mois plus tard. La droite n'est désormais plus en reste dans la remise en cause du régime républicain. Et voici de nouveau le mot magique de « Roi » qui réapparaît dans la mare politique parisienne… L'ensemble est d'importance. Il sera temps d'y revenir. LFAR

     

    Alors que l'on fête les trois cents ans de la mort de Louis XIV, Maxime Tandonnet estime que la France souffre de n'avoir pas su choisir entre République et monarchie. 

     

    131.jpgAilleurs en Europe, de ce que je vois ou entends dire, la vie politique ne donne pas ce sentiment de vaudeville, d'impuissance et de prétention tournant au ridicule, qui se dégage de la situation en France. En Allemagne, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, par exemple, la vie publique fonctionne, tourne plus ou moins bien mais avance, des décisions sont prises, des choix parfois douloureux accomplis, un gouvernement existe. Les citoyens n'éprouvent pas cette sensation d'une fuite des dirigeants dans l'imposture de la communication à outrance, les polémiques, les manipulations, postures, mises en scène dans la seule perspective de la préservation ou de la conquête des postes.

    La France souffrirait-elle de n'avoir pas choisi entre République et Monarchie ?

    La République idéale confie le pouvoir aux citoyens. Elle a été définie dans la Constitution de 1793, restée lettre-morte. Ce texte, rédigé par les Girondins, mérite d'être relu. Il rejette la personnalisation ou l'accaparement durable du pouvoir. Celui-ci est impersonnel au sens où il n'existe pas de détenteur nominatif permanent de l'autorité (une exception est possible en période de crise). Le seul souverain est le peuple. Toutes les décisions importantes sont prises par référendum populaire. Des assemblées de citoyens dans les quartiers effectuent les choix locaux. Les députés sont élus pour un an renouvelable, donc sous le contrôle étroit des citoyens. Le pouvoir exécutif est responsable devant les citoyens qui peuvent destituer les ministres par une pétition. « La France n'a jamais eu qu'une bonne Constitution, celle de 1793, qui malheureusement n'a jamais été appliquée » a pu dire un professeur de droit public. Utopique ? Sans doute en partie, mais l'esprit de ce texte est intéressant.

    La Monarchie constitutionnelle est aussi une possibilité. Après tout, nous sommes un pays européen et plusieurs grandes nations européennes de tradition démocratique sont des monarchies : le Royaume-Uni, l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique… Ce n'est pas un régime honteux dès lors que la réalité du pouvoir au quotidien incombe à une assemblée élue au suffrage universel et un Premier ministre responsable devant elle. Une famille incarne la continuité nationale. Un souverain héréditaire est placé au sommet de l'Etat, même s'il n'est pas en charge de l'exercice du pouvoir au quotidien, sa mission étant avant tout symbolique. Cette formule à l'avantage d'éviter le basculement de la vie publique dans la frénésie mégalomaniaque : la place au sommet est déjà occupée, quoi qu'il arrive et elle n'est donc plus à prendre… 

    La France a un système hybride, ni République, ni monarchie. Elle n'est pas une République, au sens de la Constitution de 1793, dans la mesure où sa vie publique échappe aux citoyens et à la recherche du bien commun pour devenir l'otage des calculs carriéristes et narcissiques d'une poignée d'individus qui l'ont ainsi confisquée. Mais elle n'est pas non plus une monarchie car ces personnages sont en concurrence permanente, ce qui vaut au pays une surenchère dans la démagogie et l'imposture. En outre, faute d'un roi incontesté - qu'il soit le peuple souverain ou le monarque héréditaire - des roitelets ou postulants roitelets, médiocres sur le plan humain comme intellectuel, sont animés avant tout par une vanité aveugle, et non par des sentiments d'honneur et de dévouement au bien commun.

    L'ère du général de Gaulle a permis de masquer ces contradictions pendant une décennie. Lui bénéficiait d'une légitimité historique, issue du 18 juin 1940, lui conférant un statut particulier de personnage de l'histoire, comme il en vient un tous les deux siècles. Mais lui une fois parti, ce système bancal ne pouvait que sombrer dans le chaos et la comédie grotesque qui devient un monstrueux boulet pour notre pays. 

     

    Maxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Son dernier livre Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

     

  • Et si Emmanuel Macron n’était pas au second tour… Colloque sentimental

     

    Conversation-fiction du père Hollande avec son fils spirituel, par Jean-Paul Brighelli

    Une fiction façon Brighelli, éclairante et vivante, lucide et perspicace, que nous avons aimée. Un peu d'humour et de fantaisie au sein d'une campagne indigne ... Merci à son auteur* ! LFAR

     

    164510964.jpgC’était l’heure de l’appeler. Il négligea la batterie téléphonique juste derrière lui sur sa droite, renonça à l’i-phone 4 cher à son cœur dont il n’avait pas pu se séparer tout à fait, même après avoir appris qu’il était sur écoutes, et fouilla dans le désordre de papiers et de dossiers qui encombraient l’élégant bureau Louis XV. Il eut un bref moment de panique, et remit enfin la main sur le Hoox M2, le téléphone ultra-sécurisé de Bull qu’Emmanuel lui avait recommandé — plus élégant et bien plus pratique que le Teorem de Thalès. Il fit glisser son doigt sur la bande de reconnaissance biométrique, et tapa son code — MLP2017, un sigle que personne ne pouvait décemment le soupçonner d’avoir adopté.

    Ils avaient convenu de ne pas se voir, du jour où Emmanuel s’était mis en marche. Mais ils se téléphonaient tous les jours, à heure fixe, pour faire le point. C’était pour lui un plaisir ineffable que d’entendre la voix de son poulain, son fils politique, son double non boudiné. Quelles crises de rire ils s’offraient tous les deux, tous les jours !

    Le portable cryptait automatiquement les conversations. Les grandes oreilles indiscrètes qui cherchaient à capter, au scanner, ce qui sortait des murs épais du Palais en seraient pour leurs frais. 

    - Tu as lu le Point ? dit-il de but en blanc.

    - Tu as un peu forcé, quand même ! FOG s’en va claironnant partout que tu voteras pour moi !

    Il paraît soudain plus pâle sous la lumière des deux grands abat-jour à six fausses chandelles posés de part et d’autre du grand bureau.

    - Tu… tu n’as pas aimé ? Cette manière délicate d’insérer le mot « marche » dans ma phrase… Comme lors de l’interview à Konbini… L’histoire, elle ne s’arrête pas, donc il faut aller vers la marche du progrès. »

    Un temps.

    - Tu es dur, Emmanuel…

    Il a, dans la manière de dire ces quatre syllabes, en particulier la première, « aime », quelque chose de douloureux — comme un reproche rentré.

    - Nous étions convenus de ne pas afficher notre… grande complicité ! Je suis obligé maintenant de démentir ! Tu sais quoi ? Tu es comme le sparadrap du capitaine Haddock !

    - Mais Emmanuel ! Tu as vendu toi-même la mèche, dans le Wall Street Journal il y a déjà deux ans ! Quand tu as avoué que je t’avais chargé de rassurer la Finance au moment même où je faisais semblant de la vitupérer, en 2012 !

    - Nous sommes dans le présent désormais ! Déjà, le soutien de Manu, je m’en serais passé — d’autant que tu l’as plombé avec cette histoire de sondage sur la longueur de sa mèche ! Joli coup !

    - Ah, tu as aimé ? Sur France 2, ils sont bien, hein ? 50 000 euros pour savoir s’il dégage le front et si son défaut de parallélisme auriculaire se voit en couverture de Match ! Enfoncé, le costard de Fillon ! Et le SIG a fait semblant de refuser de donner les contenus d’autres sondages — les gens penseront que ce qui est caché est encore plus monstrueux ! Elle peut toujours essayer de revenir en 2002, la petite tique !

    ob_98c38f_macron-causeur-w.jpg- Comprends-moi : plus j’ai l’air d’être un Hollande-bis — et la couverture de Causeur, le mois dernier, m’a fait beaucoup de tort —, et moins la droite béate votera pour moi ! Faire élire aux primaires puis canarder Hamon, OK, pour faire glisser vers moi tous les vrais hollandistes, ah ah ! Mais le problème, c’est que maintenant Mélenchon…

    - Ce connard de Mélenchon ! Ce qu’il a pu me les briser, quand il était au PS !

    - Mélenchon passe pour être un recours à gauche — et tout le PS un peu mou qui allait voter pour moi hésite, à présent… Leurs militants, qui sont moins cons ou moins crapuleux qu’eux, ne les suivront pas ! Je vais avoir bonne mine, moi, avec Bayrou à main droite et Le Foll à main gauche — et rien derrière !

    - Bon, bon, j’en ai un peu trop fait — c’est mon défaut majeur. Avec Davet et Lhomme, déjà, j’en avais remis plusieurs couches… Promis, je ne dis plus rien jusqu’au second tour !

    Silence — comme dans une pièce de Beckett.

    - Dis-moi… C’est toujours MLP2017, le code de ton Bull ?

    - Oui — c’est drôle, hein ?

    - Oui, très drôle. Tu es sûr qu’au fond, ce n’est pas ça, ton souhait réel ? Voir élire la blondasse ?

    - Ecoute… Imagine que ça ne marche pas — et quand je dis « marche », hé hé…

    - Tu as des infos que je n’ai pas ?

    - Quatre candidats dans un mouchoir ! C’est ce que disent les RG. Eux, ils ne travaillent pas pour la télé, ils n’oublient pas la fourchette d’incertitude ! 23% pour toi, 20 pour Fillon et pour Mélenchon, rajoute et ôte 2,8 de part et d’autre, te voilà à 21,2 et l’un ou l’autre des deux suivants est à 22,8… Et la Marine caracolera en tête !

    - Je ne te savais pas si doué en maths ! Et alors ?

    - Bref… Imagine que tu arrives troisième — derrière Mélenchon, ou même derrière Fillon… S’ils sont élus, l’un ou l’autre, nous sommes balayés pour cinq ans au moins. Mélenchon fera du Mélenchon, c’est-à-dire n’importe quoi, Fillon fera de la droite classique, ils ne nous laisseront pas même les miettes ! Mais si tu ne passes pas au premier tour…

    - Eh bien ?

    - On croisera les doigts en espérant que la Marine passera. En convainquant la droite classique de ne pas voter pour Mélenchon — et puis après on dénoncera la rupture du « pacte républicain » ! Ou en suggérant à la gauche de ne pas appuyer Fillon. Elle peut passer, si je m’en occupe ! Et dans la semaine, je t’organise quelques manifs spectaculaires dans le genre « refus du fascisme », dix millions de sans-dents dans la rue, on se débrouille pour que ça dérape sérieux, que les flics interviennent, de toute façon ils votent pour elle au moins à 50%, ils adoreront casser du gaucho — et dans la foulée on fait un raz-de-marée aux Législatives, et on reprend le pouvoir — et tu es Premier ministre ! Hein ! Qu’en penses-tu ?

    - Gagnant-gagnant, quoi ! Moi ou elle, ça reste toi !

    - Ah, c’est comme l’Institut Montaigne — deux fers au feu, toi et Fillon. Et ne me dis pas non, moi, j’ai mes sources ! Jean-Pierre me tient au courant ! Gagnant-gagnant, comme tu dis. Mais je préfèrerais que ce soit toi !

    - Ah quand même !

    Silence.

    - Tu es trop fort, dit Emmanuel.

    Ton mi-chèvre, mi-chou.

    Silence.

    - Tu me manques, dit l’autre. 

    * Bonnet d'âne [14.04]

  • Monde • Chronique d’une Saint Sylvestre au royaume du Danemark

     

  • Gilles-William Goldnadel : « Emmanuel Macron, bravo l'artiste ! »

     

    Par Gilles William Goldnadel
     
    On n'est pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit ici Gilles William Goldnadel [Figarovox, 9.05]. Sévère pour Marine Le Pen, en partie à bon droit, cette chronique nous semble contenir aussi de puissantes vérités. Sa conclusion pessimiste souligne surtout que, si rien n'est jamais trop tard, il y a aujourd'hui, comme en d'autres temps et circonstances de notre longue histoire, une urgence pour la France. Raison de plus pour proposer nos idées. Et, si possible, mieux encore : une doctrine.  LFAR
     

     

    I1762865742.jpgl n'est pas interdit, ni irrévérencieux de crier: Bravo l'artiste!

    Car la victoire d'Emmanuel Macron est avant tout artistique, médiatique et esthétique.

    Elle aura été scénarisée de main de maître communicant, à l'instar de cette traversée pharaonique du Carrousel du Louvre sur fond d'hymne européen joyeux et d'éclairages mystérieux.

    Le monde virtuel existe. Il influence les esprits. Il les séduit. Il les galvanise. Il les télé-transporte. Il les effraie. Il les impressionne. Il les intimide. Il les embellit. Il les contraint. En ce sens, il peut agir sur le réel électoral.

    Il n'est pas sérieusement contestable que l'ensemble quasiment unanime du monde médiatique français, à commencer par son service public audiovisuel, aura puissamment contribué à la victoire de l'ancien ministre de François Hollande.

    Il est difficile de ne pas y déceler un soubassement idéologique au moins réflexe.

    Au premier tour, en focalisant l'attention sur les problèmes judiciaires du candidat de droite, au détriment des sujets de sociétés controversés et sciemment occultés.

    Au second tour, en contribuant au retour du débat névrotique autour de la seconde guerre mondiale, comme à la culpabilisation de ceux qui, taxés implicitement de collaborationnisme, refusaient de choisir entre l'erreur économique de l'une et l'horreur multiculturaliste de l'autre.

    Cela n'enlève évidemment rien à l'audace et au talent du gagnant, ni aux errements et aux manquements de la perdante.

    On notera, toutefois, que cette prégnance de l'influence médiatique idéologisée au détriment des droites ne fait toujours pas l'objet d'une véritable réflexion critique argumentée de la part de ses victimes, en dehors de malédictions aussi véhémentes que stériles.

    La victoire de M. Macron, n'est pas seulement médiatique, elle est aussi esthétique.

    Faire profession d'optimisme océanique est plus beau, plus populaire, plus gratifiant que de décrire de manière ingrate cette laideur du monde réel contre laquelle il conviendrait de se protéger ou de se colleter.

    Le programme du jeune gagnant, sorte d'Obama blanc, misant sur sa verdeur, était aussi lisse que son visage juvénile qui lui servait d'affiche.

    La seule véritable stratégie du candidat d'En Marche était de pouvoir donner la réplique gagnante à la méchante représentante officielle des vilains.

    Celle du monde ingrat, qui marche lourdement avec ses gros sabots crottés sinon fourchus.

    Il convenait pour y arriver, d'utiliser élégamment les creux et de remplir par l'air du temps, le vide sidérant laissé par un mentor définitivement déconsidéré par ses logorrhées vespérales, qui n'avait plus les moyens ni de le reconnaître ni de le déshériter.

    Pas question donc dans le monde virtuel de raconter des histoires tristes avec des terroristes islamistes. Pas question, dans le décor en technicolor de dessiner des murs, des douanes ou des frontières.

    Et encore moins des barbelés.

    En ce sens, on peut effectivement encore décrire après sa victoire, M. Macron comme une bulle médiatique, n'ayant pas éclaté, mais, précisément, s'étant élevée grâce à sa légèreté.

    La revanche, avais-je écrit dans une précédente chronique dans ces mêmes colonnes, de l'antimatière sur la matière, conformément aux dernières découvertes de la physique quantique.

    Ce cadre enchanteur et utopique ne pouvait que séduire le monde artistique et cinématographique sans frontières dont le virtuel est la réalité. Un monde aérien de beauté, de légèreté, de paix et de volupté, qui ne connaît ni limites, ni fin, ni petitesse. Dans ce monde ironique, la poésie est politique et la politique, onirique. En ce sens, la victoire d'Emmanuel Macron est aussi la sienne.

    Certes, la victoire artistique d'Emmanuel Macron , au-delà des dithyrambes de la presse internationale de papier, n'a rien de triomphal.

    Le monde virtuel a eu beau agir sur le monde réel, la fâcheuse sphère électronique en a limité considérablement les effets.

    Les foules, sans doute dans leur souvenir confus des meurtres de masse, n'ont pas eu le cœur à faire la liesse.

    La parenthèse magique et anesthésique va bientôt se refermer.

    Déjà, dans quelques jours, une autre consultation aura lieu, où la part artistique sera plus congrue.

    La pleine saison va reprendre pour la délinquance et l'immigration forcée de masse, et l'islam radical comme la dette n'accorderont aucun délai de grâce.

    Le multiculturalisme n'a pas encore définitivement gagné la partie, mais en dépit de l'opposition d'une majorité du pays, par la grâce médiatique et artistique, il n'a pas perdu.

    Quand l'heure sera venue de lui dire vraiment non, c'est peut-être parce qu'il sera trop tard.