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  • Des antivax? Non, des citoyens inquiets, par Jonathan Sturel.

    Manifestation contre la politique sanitaire, Bordeaux, 21 août 2021 © UGO AMEZ/SIPA Numéro de reportage : 01034507_000031

    Passe sanitaire: éloge du scepticisme

    Récemment, Pierre Cormary a publié dans Causeur un article particulièrement agressif contre les opposants au passe sanitaire, qu’il a évidemment amalgamé avec les « antivax » afin de mieux réussir son opération de dénigrement.

    1.jpgJe suis moi-même un opposant au passe sanitaire, pas hostile au vaccin tant qu’il s’agit d’une décision individuelle, libre et éclairée, mais tout à fait sceptique quant à la politique de vaccination industrielle. Le texte qui suit est la réponse d’un citoyen français représentatif de quelques millions d’autres qui, lorsqu’ils sont insultés, méritent bien d’être ensuite défendus. 

    Dans la mesure où les opposants au passe sanitaire, à la vaccination comme thérapeutique de masse et même au vaccin lui-même ont été rangés dans le coin des obscurantistes, des illuminés et des arriérés, il convient de commencer par rétablir une vérité : une étude menée par le prestigieux MIT révèle « qu’une partie importante du scepticisme en matière de santé publique est très informée, scientifiquement instruite et sophistiquée dans l’utilisation des données. Les sceptiques ont utilisé les mêmes ensembles de données que ceux ayant des opinions orthodoxes sur la santé publique ». L’idée que seuls les amoureux du passe sanitaire et du vaccin lisent les études est un mythe répandu par ceux qui ont besoin de faire passer leurs adversaires pour des semi-fous incultes. À l’inverse, il faudrait plutôt faire une grande enquête pour savoir si les amoureux du passe et les vaccinolâtres sont, en nombre, plutôt des auditeurs de BFM ou des lecteurs du Lancet. Mon petit doigt me murmure que les résultats d’une telle enquête pourraient en surprendre plus d’un.

    L’opposition au passe sanitaire n’est pas l’opposition au vaccin, encore moins aux vaccins en règle générale. Le passe sanitaire est un sujet politique et social, le vaccin est un sujet médical. Parmi les opposants au passe, il y a des vaccinés (j’en transporte moi-même deux ou trois par samedi dans ma voiture lorsque nous nous rendons aux manifestations) qui le sont pour raisons personnelles et médicales, mais qui refusent par principe de faire de leur état vaccinal une occasion de jouir de droits supplémentaires dont on priverait les autres. La vérité est qu’il est moralement très difficile de dire à des gens qu’ils ont tort de se plaindre que la liberté n’est plus la même entre tous les citoyens selon qu’ils sont ou non vaccinés. Voilà pourquoi certains malveillants font mine d’amalgamer ces citoyens à des « antivax », parce qu’il est bien évidemment plus facile d’attaquer et de ridiculiser un homme qui rejette la science plutôt qu’un homme qui rejette Olivier Véran. Cet amalgame volontaire est d’ailleurs un aveu involontaire des militants du QR-Code : s’ils pensaient sincèrement que notre opposition au passe suffisait à nous faire passer pour des déments, ils n’auraient pas besoin de rajouter le volet « antivax » pour nous discréditer.

    « Antivax » ou citoyens inquiets ?

    Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’un « antivax » ? J’ai effectivement croisé quelques personnes qui considèrent de longue date que les vaccins sont un poison. Ceux-là n’ont pas abandonné cette idée à l’occasion du dernier vaccin en date. J’affirme cependant qu’ils sont une ultra minorité que je ne rencontre d’ailleurs jamais ni dans les manifestations ni dans mes nombreuses discussions avec toutes sortes de personnes sur les réseaux sociaux ou dans « la vraie vie ». Par contre je vois beaucoup de gens qui manifestent une crainte sincère et un doute honnête à l’endroit des nouveaux vaccins. Mais cette crainte est légitime ! Pour plusieurs raisons :

    Nous nous souvenons des déclarations du professeur Éric Caumes (pas connu pour son complotisme) qui le 10 décembre 2020 s’inquiétait de la fréquence inhabituellement élevée des effets secondaires du vaccin Pfizer ; nous nous souvenons aussi des premières déclarations du professeur Alain Fischer qui, intervenant en direct le 3 décembre 2020 aux côtés de Jean Castex, admettait au moment de lancer la grande campagne de vaccination qu’il n’existait aucune étude scientifique sur les vaccins mais seulement des données du fabricant, et que nous n’avions pas de données réelles sur l’efficacité du vaccin en matière de protection et d’infection ; nous n’avons pas oublié la médiatisation des cas de paralysies faciales ou des cas de thromboses observés après des injections. Nous avons vu également, toujours en gros titres dans les médias, les annonces anxiogènes de ces multiples pays européens qui, les uns après les autres, suspendaient la vaccination avec AstraZeneca. Cerise sur la gâteau et couac ultime : le 14 mars 2021, le Premier ministre Jean Castex disait textuellement «il faut avoir confiance dans le vaccin AstraZenaca », or dès le lendemain 15 mars la France suspendait temporairement l’utilisation de ce vaccin… Et surtout, nous avons tous remarqué qu’après avoir longuement commenté ces cas de paralysies faciales et de thromboses, subitement ce sujet a disparu purement et simplement des médias. Alors que le nombre d’injections augmentait au fur et à mesure des semaines, ce qui aurait dû entraîner mécaniquement une augmentation des effets secondaires, les médias ont du jour au lendemain observé un mutisme déroutant qui a beaucoup contribué à nourrir la suspicion.

    Ceux que l’on appelle trop légèrement des « antivax » sont avant tout, pour l’immense majorité d’entre eux, des citoyens qui ne savent plus sur quel pied danser face à tellement de retournements, d’informations contradictoires et d’opacité. Il suffit pourtant d’aller à leur rencontre pour s’en convaincre : le vaccin, ils ne demandent qu’à y croire comme ils croient à la chirurgie, aux antibiotiques, aux antalgiques et à l’alimentation équilibrée. Pourquoi ces Français qui ne rejettent rien de l’arsenal médical auraient subitement à l’endroit des vaccins en particulier une position irrationnelle et démente ? Les pourfendeurs « d’antivax » ne répondent jamais à cette question. Ils préfèrent constater qu’il existe des sceptiques et les insulter au lieu d’interroger les raisons du scepticisme. Il faudra bien un jour qu’ils nous expliquent pourquoi cette haine que je trouve, personnellement, bien plus irrationnelle que le scepticisme vaccinal.

    Attaquer les fauteurs de scepticisme plutôt que les sceptiques

    Comme a dit le professeur Raoult devant Laurence Ferrari le 23 août 2021 sur Cnews : « Ce qui a fait naître les “antivax” partout dans le monde, ce sont les erreurs politiques. Il y a toujours des gens qui étaient un peu contre la vaccination mais c’était marginal […]. Si on force les gens, plus on les force, plus ils se méfient et plus ils se demandent ce qu’il se passe ». Aux erreurs politiques, nous pouvons ajouter comme explication du scepticisme l’attitude des journalistes qui, en se taisant soudainement sur un sujet sensible qu’ils avaient commencé à aborder, ont forcément encouragé involontairement l’idée qu’une omerta avait été décidée par eux tous, ce qui n’est jamais fait pour rassurer l’opinion.

    Pourquoi faire tous ces rappels ? Même pas pour dire que les vaccins contre le Covid sont nocifs, dangereux ou qu’ils vont provoquer une hécatombe car je ne le pense pas. Je fais ces rappels parce qu’ils justifient à mon avis le scepticisme, qu’ils l’expliquent et j’ose le dire : qu’ils le rationnalisent. Ce qui, je le dis encore, ne veut pas dire qu’il faut avoir peur du vaccin : je dis qu’il n’est pas étonnant et même qu’il est normal que des gens aient peur après qu’autant d’éléments soient venus leur apporter autant de raisons (fondées ou non) d’avoir peur. À cause des attentats, beaucoup de nos compatriotes ont peur lorsqu’ils croisent dans la rue ou dans le train un homme à longue barbe et djellaba. Dans l’immense majorité des cas, cet homme ne va pourtant pas les assassiner, néanmoins peut-on reprocher à un citoyen qui connaît la menace terroriste d’avoir peur lorsqu’il croise ce qui ressemble d’aussi près à un terroriste tel qu’il apparaît dans les médias depuis des années ? La gauche a pris l’habitude d’appeler « raciste » le citoyen français qui craint pour sa sécurité. Ne commettons pas l’erreur d’appeler bêtement « antivax » le citoyen qui craint lui aussi, et tout aussi légitimement, pour sa sécurité.

    Qui plus est, depuis dix-huit mois nous assistons à une gestion de crise chaotique où erreurs, imprécisions, ratés et couacs se succèdent. Sur la seule partie dite de la « première vague », j’ai eu assez de matière dans ce domaine pour commettre tout un livre. Si j’avais poursuivi ce travail, j’en serais au quatrième tome tant il y a à dire. Ce que nos dirigeants paient aujourd’hui, ce n’est pas le prix d’une défiance populaire irrationnelle et incompréhensible, c’est la facture de toutes leurs erreurs. Et on ne peut décemment pas reprocher à la main qui s’est fait mordre plusieurs fois de ne plus vouloir s’approcher de la gueule du loup.

    Finalement, la macronie a joué un coup politique bien habile en réussissant à créer dans la population les conditions d’un clivage autour du passe sanitaire : de cette manière, au lieu que tout le monde exige des comptes aux véritables responsables de ce désastre, voilà que la classe des privilégiés fabriqués par le passe sanitaire se retourne contre les gueux irréductibles, contre les manifestants pouilleux et les « antivax » incultes pour déverser sur eux une colère qui prend trop souvent la forme de la haine. Si j’observais la situation depuis la fenêtre d’un ministère, je me frotterais les mains. Divide et impera, toujours.

     

    Auteur, éditeur.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • De la caricature assassine aux caricaturistes assassinés, par Pierre Wariou.

    La presse satirique apparaît à la Révolution française. Elle s'emploie bien sûr à détruire ce qui est sacré, Dieu et le roi. Le pli est pris, la caricature révèlera les antagonismes et les journaux se multiplieront, jusqu'à Charlie Hebdo. Qui tire sur de vieilles ambulances, comme l'Église, avant de s'attaquer au tank musulman.

    Qui dit aujourd’hui blasphème dit Charlie Hebdo. Créé en 1970 par François Cavanna et le professeur Choron, le journal prenait la suite de Hara-Kiri. C’est donc dans le sillage d’une presse libertaire des années 1960 qu’on peut mieux comprendre l’histoire des caricatures blasphématoires.

    Car la presse satirique a une longue histoire en France, mais une histoire qui apparaît à un moment précis : la Révolution française. Est-ce à dire que la caricature n’existait pas auparavant ? Si, bien évidemment, mais pas sous la forme de journaux. En revanche, la caricature s’est très tôt trouvée mêlée à un contexte religieux. Qu’on songe à tous ces personnages grotesques qui ornent les tympans ou les chapiteaux des églises ou à ces rois à tête de singe que les moines n’hésitaient pas à dessiner dans les marges des manuscrits. Et qu’est-ce que le diable, avec ses cornes et ses yeux globuleux, sinon un dieu caricaturé ? Quand l’occident s’engage dans les croisades, on adopte la couleur verte pour Satan, la couleur de l’Islam, couleur de l’Antéchrist. Les idéologues qui manient l’anachronisme pourraient y voir le premier blasphème anti-musulman mais ce serait faire un contre-sens : si un seul Dieu est admis, le blasphème ne s’adresse qu’à lui.

    Après les croisades, ce fut une autre guerre religieuse qui inspira les caricaturistes : les guerres de religion du XVIe siècle. Henri III, le dernier des Valois, fut sans doute le souverain le plus caricaturé après Louis XVI : La Vie et les faits notables de Henry de Valois, ouvrage paru en 1589 et qu’on trouve à la Bibliothèque nationale, accumule les charges. On remet en question la validité du sacre, on se déchire et on représente le « Pourtraict du couronnement de Henri de Valois lorsque par sa pétulence et orgueil la couronne lui coula deux fois de dessus la tête : qui était un mauvais présage à l’avenir ». Quand on soutenait que les monarques étaient investis par le Christ, caricaturer un souverain au moment de son couronnement revenait à remettre en question l’autorité de Dieu ou, à tout le moins, à dénoncer un grave dévoiement. L’histoire est ironique : Henri III mourut assassiné.

    Avant de tuer, briser le sacré

    C’est que la caricature est tout à la fois le signe d’une liberté d’expression mais également le révélateur de revendications et donc de tensions sociales : on y a massivement recours lorsque la société est en crise. Marginales sous l’ancien régime, les caricatures explosent sous la Révolution. Les Révolutions de France et de Brabant, le journal de Camille Desmoulins, leur donne une bonne place. Parmi les caricatures des trois ordres, le clergé n’est pas oublié. Le prêtre est caricaturé. Sans doute qu’on aurait davantage hésité à guillotiner Louis XVI si les caricatures n’avaient pas précédé les députés de la Convention. Avant de tuer le ci-devant roi il fallait briser le sacré qui entourait sa personne. Le blasphème rampant de la caricature révolutionnaire s’y employa.

    Fait remarquable, le XIXe siècle, siècle des révolutions, fut aussi le siècle des caricatures. La monarchie de Juillet l’apprit à ses dépens et Louis-Philippe reste associé à une poire. Si les journaux comme La Caricature ou Le Charivari sont aujourd’hui les plus connus, il faut toutefois noter qu’ils étaient républicains. Les légitimistes sacrifièrent également au genre et le journal Brid’Oison étrilla lui aussi Louis-Philippe.

    À la succession des régimes politiques correspond la succession de la presse satirique. Sous la IIIe République, Le Grelot ou La Petite Lune tenaient le haut du pavé. Au moment de l’affaire Dreyfus, Le Rire est lancé et couvre l’événement. A nouveau, la France découvre des caricatures sur fond de guerre religieuse, cette fois-ci, ce sont les dreyfusards et les antidreyfusards qui s’opposent. Puis, c’est l’Union sacrée qu’on attaque, la guerre qu’on remet en question, le sacrifice des tranchées et le boche qu’on dessine. La Baïonnette et Le Crapouillot font rire dans les tranchées et la France républicaine moque le Kaiser allemand.

    Les trublions étaient à l’origine de la chienlit

    On le voit, le blasphème n’est pas forcément le sujet le plus central de la presse satirique. Qu’on le scrute partout aujourd’hui est somme toute bien normal : en 1905, les caricatures anticléricales sont légion, aujourd’hui, alors que l’islamisme et le terrorisme correspondent à un des faits politiques majeurs du XXIe siècle, il aurait été inquiétant de ne pas en trouver l’écho sous la plume mordante des dessinateurs. Car les caricatures sont des synthèses, des raccourcis, qui impliquent l’outrance puisque la subtilité est réservée à la pensée qui peut se déployer plus à son aise dans les articles. Elle sert moins à inciter au dialogue qu’à cliver. Les combats politiques sont d’ailleurs friands de ces raccourcis : ce sont les slogans, ceux qu’on scande lors des manifestations ou qu’on peint sur les murs. Or, Charlie Hebdo est l’enfant naturel de mai 68. Le professeur Choron avait coutume de se vanter d’en avoir été à l’origine « Mai 68 n’aurait pas eu lieu sans Hara-Kiri ! » affirmait-il… Avec Cavanna, Wolinski et Reiser, ils étaient déjà tous là. Le célèbre slogan « Il est interdit d’interdire » n’est d’ailleurs sorti ni de la Sorbonne, ni des Beaux-Arts mais de la bouche de Jean Yanne, au micro de RTL, en 1968. Il entendait caricaturer les gauchistes, ceux-ci lui reprirent ensuite l’idée. Les trublions étaient à l’origine de la chienlit.

    Car l’esprit Charlie est un esprit libertaire. En cela, ils partagent avec les anarchistes les critiques qu’on peut adresser à leur pensée politique, celui notamment d’être esclaves de leur révolte. Leur rébellion a toujours prise avec le réel, c’est encore plus vrai lorsqu’il s’agit de se rebeller contre ce qui fait l’actualité, dans les pages d’un hebdomadaire. Ce contre quoi les anarchistes se révoltent détermine le contenu de leur pensée. Luz déclarait que « Charlie doit être un instrument de lutte contre la connerie. » La connerie, c’est le rejet de toute ce qui fait autorité, et Dieu est une de ces autorités. Quand l’anarchiste Blanqui lançait sa phrase blasphématoire « Ni Dieu, ni maître », il avait plusieurs siècles de retard. Cela faisait bien longtemps que l’Église ne dominait plus ni les rois ni les princes et que l’État était devenu l’autorité suprême. En caricaturant l’Église, en blasphémant Dieu, ils ne faisaient jamais que tirer sur l’ambulance.

    Reiser, pourfendeur des beaufs

    Car c’est au cours des années 1970 que le nombre de pratiquants ne cesse de chuter. À la même période, Hara-Kiri réserve sa couverture à la face cachée du Christ. Ses fesses apparurent en janvier 1973. Trois ans plus tard, c’est à la Vierge Marie d’être en Une : elle se rase et le journal titre qu’il s’agit d’un travelo. C’est un fait connu que les catholiques n’avaient alors ni manifesté ni décapité qui que soit. La charge était pourtant bien blasphématoire. On signalera également que si Hara-Kiri n’hésitait pas à moquer l’Église, il ne se privait pas de moquer l’Islam. En janvier 1979, la rédaction consacrait sa Une à la vie sexuelle de l’Ayatollah Khomeini, qui préparait alors son retour en Iran et sa révolution depuis la France. En couverture Hara-Kiri le faisait poser avec sa poupée gonflable.

    Il serait cependant faux de réduire le journal à ce blasphème. Ce sont tous les totems de la contre-culture des années 1960 et 1970 qu’on y retrouve. Reiser est d’abord le pourfendeur des beaufs avant d’être celui des curés.

    C’est sans doute là toute la différence entre le blasphème de Hara-Kiri et les caricatures de Mahomet de Charlie : d’un côté on tire sur l’ambulance ; de l’autre, on s’attaque au tank. On a vu que la longue histoire de la caricature et du blasphème laissait apparaître quelques récurrences : la caricature blasphématoire est tout à la fois le signe de la vigueur de la liberté d’expression mais également le révélateur des fractures d’une société. On voit apparaître les caricatures au moment des guerres de religion ou des guerres civiles. Qu’il s’agisse d’Henri III ou de Louis XVI, elles annoncent souvent le sang même si elles ne le font pas couler. Ce que le blasphème contre l’Islam de Charlie Hebdo comporte cependant de neuf c’est que, désormais, ce ne sont plus les cibles des caricaturistes qui se font tuer mais les caricaturistes eux-mêmes.

    Illustration : Marianne avide de sang impur et chargeant à la baïonnette, tendrement appelée Rosalie selon une charmante chanson de Botrel. Les Poilus s’en servirent peu.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Bernard Lugan : « Décoloniaux : nous allons aboutir à une réaction atomique, ils vont s’entre-dévorer, il faut laisser f

    Qu’est-ce que le mouvement décolonialiste qui gangrène notre société ? Comment expliquer son implantation dans les mentalités, avec quelles références ? Et quel est le rôle de l’université de l’UNEF dans cette pensée ?

    A-t-on une chance d’en finir un jour ?

    Décryptage, analyse et perspective avec pour Boulevard .

    L’université est-elle le berceau de la repentance ?

    Je ne sais pas si c’est le berceau mais, en tout cas, c’est le vecteur et un peu l’accoucheur de ce phénomène, surtout dans le domaine des sciences humaines. Je suis très sévère avec l’université, qui est mon corps d’origine dans lequel j’ai servi pendant plus de trente ans. Je suis très sévère avec la branche sciences humaines. Pour le droit et la médecine, c’est différent puisqu’il y a des concours. Il n’y a pas la prise en main idéologique comme dans les sciences humaines. Cela étant, cela ne veut pas dire que les enseignants en sciences humaines n’ont pas de bons diplômes. Ils ont tous de bons diplômes et des peaux de lapin à n’en plus finir. En plus des diplômes, pour faire carrière dans les sciences humaines, il faut être de . Si vous n’êtes pas de gauche, quels que soient les diplômes que vous pouvez avoir, vous ne risquez pas de faire carrière.
    Tout a commencé dans les années de la fin de l’Empire colonial. Un certain courant a commencé à militer pour la décolonisation. Ce courant a pris, petit à petit, le contrôle des . Je parle toujours dans le domaine de l’ de l’ et l’africanisme. Disons qu’à partir des années 70-80, lorsque les derniers anciens qui avaient une vision traditionnelle de l’histoire de l’Afrique, une nouvelle génération est apparue. Cette dernière a recruté par endogamie sur un certain nombre de points essentiels. Il fallait absolument défendre l’idée que les ethnies n’existaient pas avant la . Le fait ethnique est un fait d’enracinement. C’est donc à condamner dès le départ. Si l’Afrique a des problèmes, c’est parce qu’il y a un problème ethnique. Ce problème a été créé par la colonisation. Tout sait que l’Afrique était un continent où coulait le lait et le miel, la paix et la fraternité universelle.
    Premier courant : la colonisation est responsable de la création des ethnies.
    Deuxième courant, qui va de pair : la colonisation n’a fait que des malheurs et n’a provoqué que des catastrophes en Afrique. Nous ne voyons systématiquement que le côté négatif.
    Pendant trente ans, ce courant a imposé une fausse histoire de l’Afrique, a créé une histoire de l’Afrique basée sur l’autoflagellation et la repentance. Les étudiants africains qui ont suivi ces cours ont été formatés par ces gens. Résultat : aujourd’hui, les décoloniaux sont issus des études d’histoire, de sociologie, d’ethnographie et de philosophie.
    Par conséquent, l’Université française et les sciences humaines ont créé ce courant décolonial.
    La situation n’est pas récupérable. Avec cette semi-autonomie qui existe, les recrutements vont être de plus en plus locaux. Que faisaient les rois de France lorsqu’une institution était pourrie ? Ils ne cherchaient pas à la retaper mais ils la laissaient mourir et créaient autre chose à côté. Il faut laisser se créer des universités ou des instituts supérieurs parallèles privés, peut-être d’État, et laisser mourir l’université comme aux États-Unis.
    Il va y avoir deux universités. L’université pour les nuls, pour la plus grande masse, et les bonnes universités dans lesquelles vont aller les bons étudiants.
    98 % des élèves ont le bac, les nuls vont donc former les nuls qui continueront à former des nuls et l’élite partira ailleurs.

    L’UNEF, l’enfant de cette repentance ?

    L’UNEF a toujours été un mouvement gauchiste. Déjà, à l’époque, quand j’étais étudiant, l’UNEF était le mouvement d’extrême gauche. Nous avions contre nous les gens de l’UNEF. Les élites qui entouraient François Mitterrand sortaient tous de l’UNEF. Tous les leaders des mouvements de l’ sont aussi tous sortis de l’UNEF.
    Dernièrement, j’écoutais Julien Dray à la télévision face à Maître Goldnadel et il ne savait plus où il en était. Ces gens ont lutté pour l’universalisme, contre l’enracinement, contre tout ce qui était identitaire, pour l’immense migration mondiale et pour la planète Terre. Et aujourd’hui, ils se retrouvent attaqués par ceux qu’ils ont formés. Ces derniers les attaquent au nom du renversement des principes qui furent popularisés par eux. Ils sont donc pris à leur propre piège. Ces gens voient toutes leurs idéologies s’effondrer : l’idéologie des droits de l’homme, l’idéologie de l’universalisme et de la laïcité. Tout cela est faux puisque les décoloniaux n’en veulent pas.
    Cela m’amuse beaucoup puisque j’ai toujours combattu ces idéologies. Mon courant politique n’a jamais réussi à casser ces idéologies et regarde avec amusement le fait que les enfants œdipiens de cette ultra-gauche cassent eux-mêmes les principes de leur géniteur.

    Quelles sont les références idéologiques de ces « décoloniaux » ?

    Edward Saïd, Américano-Libanais, a dit, dans les années 60-70, que la vision que nous avions des civilisations qui ne sont pas les civilisations européennes, blanches, occidentales, était une vision créée par les Blancs pour inférioriser tout ce qui n’est pas blanc, de façon à les inférioriser et à maintenir une domination. Pour casser cette domination, il faut attaquer les fondements mêmes de la civilisation occidentale, par ses références historiques et philosophiques. C’est le problème de la réappropriation de l’Histoire par ceux qui ne sont pas blancs. Je ne suis pas contre la réappropriation de l’Histoire. Je suis un identitaire, donc c’est très clair. Néanmoins, il y a une différence entre réappropriation de l’Histoire et enfermement de l’Histoire. Aujourd’hui, nous sommes passés de la réappropriation à l’enfermement. Nous sommes dans l’ethno-enfermement, mais plus du tout dans une réappropriation. Aujourd’hui, nous tournons à vide. Nous allons aboutir à une réaction atomique. Ils vont s’entre-dévorer.
    Je vais vous donner un exemple. Dans le mouvement décolonial, vous avez à la fois des Noirs et des Noirs africains unis contre le monde blanc. Les Nord-Africains sont des Blancs et non des Noirs. Bien souvent, ces Nord-Africains descendent d’esclavagiste qui ont vendu les ancêtres de leurs petits copains noirs décoloniaux en . À force d’avancer, ils sont entrés en lutte les uns contre les autres. J’attends cela en frisant les moustaches et en buvant un vieux verre de rhum. Cela commence à arriver.
    Regardez ce délicieux mouvement qui s’est produit. Ces féministes gauchistes qui sont en guerre contre eux. Nous arrivons à l’-exclusion au sein de ce propre mouvement. Par conséquent, la réaction atomique se fait. Je pense qu’il faut laisser faire ce phénomène et être assis au bord de l’oued et regarder passer les cadavres.

    b>Les « Blancs » sont-ils finalement responsables de l’esclavage et du racisme ?

    Nous sommes dans une fausse histoire idéologique dans laquelle est utilisé d’une manière négative tout ce qui peut être utilisé pour détruire ce qu’on appelle le patriarcat blanc. Le patriarcat est forcément blanc. L’homme blanc de cinquante ans, à la fois phallocrate, raciste et colonialiste, etc. Pour les décoloniaux et pour tout ce mouvement, l’écriture est un des éléments de maintenance de la domination de ce patriarcat. Ils considèrent l’écriture comme un phénomène masculin. Ils sont pour la nouvelle écriture pour essayer de casser ce phénomène. C’est un phénomène de subversion totale de tout ce qui représente, à leurs yeux, le monde blanc occidental. Je pense qu’ils vont trop loin. Nous sommes dans une phase classique de révolution. Nous avons connu cela avec le phénomène maoïste avec le Petit Livre rouge. Nous sommes dans une phase exacerbée. Il faut laisser passer cette phase d’exacerbation parce que le réel sera toujours là. Après cela, il y aura une contre-révolution. Un ordre reviendra, mais ce ne sera certainement pas leur ordre.

    Avez-vous un message à adresser aux indigénistes ?

    Continuez ce que vous faites. Chaque jour, vous êtes en train de détruire ce que moi, contre- révolutionnaire, n’ai pas réussi à faire depuis deux siècles. Magnifique, continuez à détruire les droits de l’homme, continuez à détruire la laïcité, continuez à détruire l’universalisme et continuez à bafouer au pied les vertus de la République. Merci !

     

    Bernard Lugan

    Historien, spécialiste de l'Afrique
    Expert auprès du TPIR, conférencier au Centre des Hautes Etudes militaires, à l'Institut des Hautes Etudes de Défense nationale, il dirige un séminaire au Collège interarmées de Défense (Ecole de Guerre)
  • Mais pour qui donc roule « la Polony », par Hen­ri Temple.

    Dans l’é­di­to du 30 sep­tembre dans son maga­zine Marianne, Nata­cha Polo­ny est reve­nue sur le face à face Mélenchon/Zemmour du 23 sep­tembre : on ne pour­ra pas lui repro­cher de ne pas avoir pris le temps de la réflexion…

    2.pngMais cette réflexion semble concen­trée dans l’in­ti­tu­lé de cette chro­nique ambi­guë : « Mélen­chon contre Zem­mour, créo­li­sa­tion contre croi­sade : la grande escro­que­rie » et quelques for­mules tout aus­si réduc­trices telle : « Dans le débat Zem­mour-Mélen­chon, on n’au­ra trou­vé que deux cari­ca­tures : un pas­sé ossi­fié d’un côté, un hori­zon gazeux de l’autre ». Dans son émis­sion Polo­news (BFM TV ou  »TV Macron ») elle avait déjà affir­mé : « le débat Mélenchon/Zemmour tra­hit les fai­blesses des deux  »can­di­dats »…». On appré­cie­ra les veni­meux guille­mets autant que le manque de nuance de l’appréciation. Comme les deux  »can­di­dats »(sic) sont déjà cré­di­tés par les son­dages de 11 à 15 % on sup­po­se­ra que cette  »fai­blesse » impu­tée (à seule­ment 7 ou 8 points du pré­sident en exer­cice…) est intel­lec­tuelle ou pro­gram­ma­tique. Pour­tant Madame Polo­ny com­mence pru­dem­ment par une sorte d’ap­pro­ba­tion, concé­dant que ce débat tran­chait avec les habi­tudes média­tiques cou­rantes où des jour­na­listes enferment les hommes poli­tiques dans leurs grilles de ques­tions aux réponses minu­tées. Mais il ne s’a­git que d’une esquisse d’ap­pro­ba­tion, pour mieux immé­dia­te­ment la contre­dire par une charge : Mme Polo­ny déplore  »évi­dem­ment » (sic)…le temps pas­sé sur les ques­tions d’immigration et d’identité » … et dit « n’y avoir trou­vé que deux cari­ca­tures. Les  »viols » et les  »pillages » dénon­cés par le contemp­teur des  »ban­lieues isla­mi­sées » d’un côté, les ver­tus iré­niques de la  »créo­li­sa­tion » de l’autre. Un pas­sé ossi­fié d’un côté, un hori­zon gazeux de l’autre ». Mme Polo­ny reproche aux débat­teurs de ne pas expo­ser « clai­re­ment, la ques­tion de ce qui nous consti­tue en tant que peuple, et du droit de ce peuple à se per­pé­tuer. » Nous lui sug­gé­re­rons de se réfé­rer à notre étude : L’i­den­ti­té natio­nale, un droit de l’homme ? (in Qu’est-ce qu’une nation en Europe ? Presses Paris Sor­bonne 2018). Car son appel à la clar­té est sabor­dé par ce qui suit : « Le piège de l’identité est qu’elle semble induire une forme figée, immuable, dont cha­cun sait qu’il s’agit d’une fic­tion. » Insai­sis­sable, telle une diva, la Polo­ny dit  »en même temps » qu’il faut expo­ser clai­re­ment notre iden­ti­té mais que c’est un piège, celui d’une immua­bi­li­té fic­tive. On s’y perd. Tou­jours  »en même temps », Mme Polo­ny balaye la  »créo­li­sa­tion » mélen­cho­nienne d’une rafale de péri­phrases, puis un coup de grâce : « c’est une escro­que­rie intel­lec­tuelle ! ». Or ce sont les deux débat­teurs que le titre de l’ar­ticle accu­sait d’escroquerie…Certes Mme Polo­ny trouve une faille chez le lider maxi­mo : « les sala­fistes qui déploient dans cer­taines ban­lieues fran­çaises leur vision tota­li­taire de l’islam n’ont aucune inten­tion de se  »créo­li­ser »…la créo­li­sa­tion est un constat a pos­te­rio­ri, elle ne sau­rait être un pro­jet politique…Cela n’a rien à voir avec la consti­tu­tion, dans les ghet­tos urbains créés par des poli­tiques publiques irres­pon­sables et par la des­truc­tion de l’école répu­bli­caine, de micro-socié­tés dans les­quelles des prê­cheurs finan­cés par le wah­ha­bisme et les Frères musul­mans entraînent des jeunes à haïr leur pays ». Mais n’est-ce pas là ce que dénonce Zem­mour ? Mme Polo­ny ne part-elle pas aus­si en  »croi­sade » ? Puis,  »en même temps » : « Il y a quelque chose de gênant dans le spec­tacle de pos­tures poli­tiques dont le but unique est de flat­ter son propre public. Gênant et dan­ge­reux. L’élection pré­si­den­tielle qui s’annonce devrait nous per­mettre de poser col­lec­ti­ve­ment un diag­nos­tic sur les crises aux­quelles nous sommes confron­tés. » Il fau­drait, dit-elle, « revi­vi­fier une iden­ti­té fran­çaise faite d’art de vivre, de liber­té vis­cé­rale et de vision lit­té­raire du monde, la trans­mettre par l’école, par les médias et la culture, et com­battre tout ce qui la nie ou la détruit, tel devrait être le pro­jet de récon­ci­lia­tion d’un can­di­dat à l’élection pré­si­den­tielle ». Sauf qu’on est, sur ce thème, depuis 50 ans dans l’in­can­ta­tion et les mil­liards d’eu­ros déver­sés ; en vain.

    Alors ? Jalou­sie d’é­di­to­ria­liste, tra­vail de  »sni­per » ? Pru­dence com­mer­ciale ? Selon la maxime de Marianne « Le goût de la véri­té n’empêche pas de prendre par­ti » ; certes. Mais le goût de prendre par­ti empêche par­fois aus­si la vérité. 

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : la Famille de Bourbon...

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    2015 : Début des trois jours de festivités du Onzième centenaire de la Dynastie des Bourbons...

     

    Le prince Charles-Henri de Lobkowicz a souhaité réunir des représentants de tous les Bourbons du monde, à cette occasion, dans leurs terres ancestrales du Bourbonnais, près de Bourbon-l'Archambault, à Souvigny, Besson et dans le château de Bostz : plusieurs fois cousin des Bourbons-Orléans, actuels représentants de la Famille de France, le prince a donc reçu des membres de toutes les branches de cette prolifique famille, depuis les Yougoslaves (prince Michel de Yougoslavie) et les Habsbourgs (son altesse impériale et royale l’Archiduc Carl Christian) jusqu'aux Brésiliens et aux Bourbons d'Espagne (prince Luis-Alfonso et Prince Francisco de Bourbon, duc de Séville et représentant du roi d’Espagne Felipe VI)...

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    C'est autour de Bourbon-l'Archambault que s'est construit le duché de Bourbon, au coeur de la France, en Auvergne : ici, le Bourbonnais dans ses limites du XVIIIème siècle, et les communes et départements et actuels...

    Six de nos Éphémérides se proposent de mieux faire connaître l'histoire, forcément complexe, d'une famille si prolifique, et qui a noué tant d'alliances matrimoniales :

     

    1 : (7 février) "1317 : Mort de Robert de Clermont, aux origines de la 3ème maison de Bourbon, aujourd'hui Famille de France"

    2 : (18 juillet) "1523 : Trahison du Connétable de Bourbon" (et 19 août) "1524 : Les "Dames" de Marseille repoussent l'assaut des Impériaux...

    4 : (21 septembre) "1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine de l'actuelle Famille de France..."

    5 : (5 septembre) "Louis XIV, aux origines des Bourbons d'Espagne..."

    6 : (10 janvier) "1724 : Philippe V, premier roi Bourbon d'Espagne, abandonne le pouvoir...

     

     

    Le blason de la Maison de Bourbon à travers les âges...

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    Parler de la Maison de Bourbon revient, en somme, à ouvrir un chantier des plus passionnants mais également des plus riches et des plus complexes de toute l’Histoire de France comme de ses dynasties.

    Entre Histoire du Droit et des institutions politiques, Histoire du Droit administratif, constitutionnel, Droit dynastique, Droit nobiliaire, les règles s’entremêlent, s’accordent pour créer la symbiose de l’œuvre d’architecture politique et juridique de cette Maison de Bourbon.

    Mais qu’est-ce que la Maison de Bourbon ? Et la Maison de France ? Quel est son blasonnement ? Son héraldique ?

    Nous tâcherons ici d’être le plus simple possible durant ce voyage en pays étranger, car l’héraldique est un monde à part, une véritable langue étrangère comme peut l’être la langue du Droit.

    Concrètement, la troisième Maison de Bourbon (celle issue de Saint Louis de France) prend sa source en la personne de son sixième et dernier fils, Robert de France, comte de Clermont. Robert épousa en l’an 1270 Béatrix de Bourgogne et de Bourbon, Dame de Charolois, fille unique et héritière de Jean Ier de Bourgogne, aussi seigneur de Charolois, lui-même fils de Hugues IV et d’Agnès, Dame de Bourbon, fille puinée d’Archambaud seigneur dudit lieu de Bourbon.

    Quelle conclusion tirer de ces premiers éléments généalogiques et seigneuriaux ? D’abord que la seigneurie de Bourbon, aussi surprenant que cela puisse paraître, se transmet de façon constante par "Droit des femmes", ce que le Droit nobiliaire appelle la "transmission utérine", entérinée depuis fort longtemps (et depuis l’époque féodale, les traités de Droit sur le sujet ne manquent pas !); la dite transmission utérine portant précisément sur le Droit des fiefs qui est une branche du Droit nobiliaire. Pour être complet, on soulignera que le Droit nobiliaire contient de nombreuses dispositions sur la transmission utérine de la Noblesse, voire des titres.

    Mais revenons à la Maison de Bourbon : Il n’aura pas échappé au lecteur qu’il est pour le moins étonnant qu’une Maison régnante ayant imposé si sévèrement le principe de primogéniture mâle, stricte, exclusive trouve sa source, ses racines, son nom, dans une seigneurie de Droit utérin !

    Quel blasonnement pour cette Maison de Bourbon ?

    Robert de France, comte de Clermont, seigneur de Bourbon "timbrait ses armoiries de France, savoir d’azur aux fleurs de lys d’or sans nombre; l’écu brisé d’un bâton pery en bande brochant le tout" (cf. Gilles-André de La Roque de La Lontière, Blasons des armes de Bourbon et ses alliances, éd. P. Firens, Paris. L’ouvrage est disponible à la Bibliothèque Nationale de France, département Arsenal, 4-H-7129).

    Le blasonnement changea à la génération de son arrière-arrière-arrière-petit-fils, Jean Ier, duc de Bourbon, fils de Louis II, lui-même fils de Pierre, lui-même fils de Louis Ier duc de Bourbon. Jean épousa en l’an 1400 Marie de Berry, fille aînée de Jean Ier de France duc de Berry et de Jeanne d’Armagnac. Il fut le premier à porter d’azur à trois lys d’or en chef et en pointe au bâton de gueules pery en bande. Le Roi Charles ayant réduit à l’écu de France à 3 fleurs de lys, le duc de Bourbon en fit de même…

    Dès lors, c’est par obéissance à son Roi comme à son Chef de Maison, à son aîné, que le duc de Bourbon adapta son blasonnement en conséquence de la décision du chef de nom et d’armes de la Maison de Bourbon de changer le blasonnement de la famille.

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    Le blason de la Maison de Bourbon ne se confondit avec celles du Roi de France qu’à l’avènement de Henri IV : Henri de Bourbon, duc de Bourbon, Roi de Navarre, quitta les armes de Navarre–Bourbon pour celles de France, à savoir d’azur à trois lys d’or. Le blasonnement de Bourbon arborant une brisure caractéristique des cadets n’avait plus de raison d’être, dans la mesure où le chef de nom et d’armes de la Maison de Bourbon, n’était plus le chef d’une branche cadette de la dynastie capétienne mais bel et bien l’aîné et dès lors, le Roi de France.

    Son petit-fils Louis XIV, Roi de France et de Navarre, exigea que toute sa descendance dite des "Fils de France" prissent le nom "de France" en lieu et place de "Bourbon". Ainsi, Louis opéra dans le patronyme ce que son grand-père Henri amorça dans le blasonnement; c’est aussi l’avènement de ce qu’il convient d’appeler aujourd’hui la Maison de France, qui ne saurait effacer toutefois la Maison de Bourbon, rassemblant la totalité de la famille, de ses descendances agnates, cognâtes, illégitimes…

    Pour autant, tous les Bourbon portent-ils strictement d’azur à 3 lys d’or ? Non ! En effet, les brisures existent toujours et se sont déclinées dans les branches cadettes de la Maison de Bourbon et de la Maison de France : La branche de Philippe V d’Espagne régnante aujourd’hui porte toujours une brisure de gueules (c’est-à-dire rouge), gueules que l’on retrouve également sur le blasonnement de la branche de Bourbon-Siciles comme l’on retrouve également un lambel d’argent pour la quatrième Maison d’Orléans, issue de Philippe duc d’Orléans, Monsieur Frère du Roi, deuxième fils de Louis XIII.

    Charles Maurras aimait à comparer et combiner dans sa définition du concept de Nation la notion de la famille et de l’amitié. L’Histoire nous démontre que la Maison de Bourbon, la Maison de France sont comme les arbres aux racines les plus profondes, c’est-à-dire ceux qui montent le plus haut selon la formule de Frédéric Mistral, qu’elles transcendent les frontières par les liens de la famille. C’est ainsi que le voulut Louis XIV : que ses Fils de France irriguent l’Europe de leur sang, d’abord pour arrêter les guerres, assurer la paix, consolider sa puissance et dès lors, celle de la France.

    Ainsi, un Fils de France, qu’il soit Bourbon d’Espagne, Siciles, Parme… reste et restera toujours un Prince Chrétien, un Prince Français, chaînon de cette grande Maison d’azur à trois fleurs de lys d’or !

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  • GRANDS TEXTES (5) : Benoît le Romain, d'Hilaire de Crémiers

    Voici l'éditorial de Politique Magazine (numéro 30, mai 2005, http://politiquemagazine.fr), écrit par Hilaire de Crémiers juste après l'élection de Josef Ratzinger.

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    Benoît le Romain
     

     

    Rome vient de donner une leçon au monde comme seule elle est capable d’en donner.

     

    Dans les grands textes ecclésiastiques, les décrétales et les encycliques, singulièrement dans le droit canon qui fixe les règles de l’Eglise, dans le nouveau code comme dans l’ancien, et particulièrement dans les canons relatifs aux pouvoirs du Siège romain, Rome est appelée tout simplement la Ville,  Urbs avec une majuscule. Cette vieille appellation d’usage courant remonte à l’antiquité latine. L’Urbs, la Ville par excellence, la Ville éternelle, pour tout Romain, c’était Rome. « Tu imperio regere populos, Romane, memento… », chantait le poète de la latinité immortelle qui prédisait à la Ville un destin dont la réalisation historique l’amènerait, par le triomphe des arts pacifiques, à régner à travers tous les temps et sur tous les peuples.

     

    Rome, c’est la ville.

     

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    La grande maquette de la ville de Rome à l'époque de Constantin, réalisée par l'architecte Italo Gismondi.
    Faite à l’échelle 1/250, elle intègre les indications de la Forma Urbis en marbre (le grand plan de Rome réalisé au début du IIIe siècle ap. J.C.) avec les données fournies par les restes archéologiques et par les sources antiques.
     
     
     

     

    Cette Rome païenne, certes, les premiers chrétiens la désignèrent sous le nom de Babylone pour en signifier la corruption et l’iniquité dans sa méconnaissance de la vérité divine. Mais, baptisée dans le sang des martyrs et devenue le Siège de Pierre et de ses successeurs, ayant connu de surcroît toutes sortes de bouleversements, Rome, au milieu même de ses déchéances, a repris peu à peu et sous une autre forme, spirituelle d’abord, humaine ensuite, son rang primatial universel : elle est apparue plus que jamais, en dépit de tous les évènements contraires et jusque dans les périodes les plus sombres, comme la Ville chef, celle à qui revient naturellement et surnaturellement la primauté, symbole de la Cité par excellence, capable, après toutes les décadences, de toutes les renaissances – et Dieu sait s’il y en eut –, lieu sacré où, selon la parole prophétique, se lie et se délie toute chose.

     

     

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    "Tu es Petrus, et super hanc petram adedificabo ecclesiam meam..."
     
     
     

    L’Eglise qui y résidait et qui avait eu le privilège unique d’être fécondée par le sang des apôtres Pierre et Paul, était par constitution originelle la Mère et la Maîtresse de toutes les églises répandues dans le monde, Mater et Magistra. Déjà l’apôtre Paul s’adressait à l’Eglise de Rome avec une révérence particulière et lui confiait, à elle plus qu’à tout autre, dans une épître singulière, le trésor de la doctrine du salut, l’exposé théologique à la fois le plus ample et le plus direct des vérités de la foi.

    Ainsi Rome s’est-elle toujours sue et a-t-elle toujours été connue comme une ville à part : elle était et demeurait la Ville, l’Urbs.

     

    Elle triomphe de tous les pouvoirs.

     

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    "son rang primatial universel... la ville chef..."
    La double colonnade du Bernin forme comme deux bras, qui enserrent le monde...
     
     

     

     

    Cela ne l’empêchait pas de subir mille assauts, de voir fomenter en son sein toutes sortes de rivalités, de tumultes, de révolutions ! Pour qui jette un coup d’œil sur son histoire, il y aurait de quoi s’effrayer. Car il apparaît, pour dire les choses au fond, que tous les pouvoirs de toutes natures ont tenté de s’emparer de son unique pouvoir qui transcende tous les autres, ont cherché à se l’approprier, tout un chacun voulant un pape à sa dévotion, s’essayant à s’insinuer en son trône ou plus directement se faisant pape à la place du pape, solution qui  paraissait régler le problème radicalement. Eh bien, non ! En dépit de tout, Rome était toujours Rome et la papauté finalement tenait bon. De tant de tribulations mondaines, de tant d’épreuves spirituelles, vécues toujours comme autant de purgations et de purifications, Rome émerge, à chaque fois, plus resplendissante que jamais de toutes ses gloires divines et humaines. Rien n’y fait. Il n’est pas jusqu’aux dernières idéologies du pouvoir qui n’aient tenté les mêmes coups dans le siècle qui vient de passer. Ces idéologies étaient toutes marquées d’un démocratisme totalitaire, fort bien  décrit par le pape Jean-Paul II ; au nom d’une démocratie d’idée et non de simple et paisible réalité, elles prenaient prétexte d’un peuple conceptualisé dont elles exprimaient la volonté, d’unanimité ou de majorité de toutes sortes, populaire ou parlementaire, pour bafouer les notions mêmes de bien et le mal, de vrai et de faux et pour imposer leurs tyrannies, toutes sanguinaires, en invoquant de plus la modernité : le bolchévisme, le nazisme pour désigner les plus évidentes de ces tyrannies, mais, tout aussi bien, le libéralo-consumérisme dénoncé pareillement par le Pape Jean-Paul II comme une des formes les plus sournoises de cette même idéologie mortifère qui aboutit au même mépris de la dignité de la personne humaine, des véritables cultures nationales et des principes fondamentaux de la civilisation.

     

     

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    Et qu’est-ce alors, quand cette idéologie démocratique à l’extrême audace de se couvrir du nom du Christ et, avec cette arrogance doucereuse qui la caractérise en pareil cas, tente d’usurper le pouvoir des Clefs remis à Pierre, en substituant, par média interposés, son magistère au sien, alors qu’elle en est précisément la négation ? A lire, à entendre les faux prophètes de cette idéologie –  et ils remplissent presque tous les médias –, ils savent ce que Pierre doit faire, ils exercent sur lui leur chantage permanent, ils définissent son programme et ses priorités, ils donnent des orientations qui visent au relâchement de toute discipline intellectuelle et morale et qui vont évidemment au rebours de toute la romanité.

              

    Elle seule est universelle.

     

     

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    De Golias à Hans Küng, ils sont légion, "les faux prophètes de cette idéologie..."
    qui "savent ce que Pierre doit faire... définissent son programme et ses priorités..."
     
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    De leur cathèdre de papiers et de mots, ils s’imaginent dominer la Chaire de Pierre. Voilà cinquante ans et plus qu’ils jouent ce mauvais rôle. Eh bien, même si la barque est secouée – et Dieu sait, là encore, si elle a été secouée –, le dernier mot revient toujours à Rome, à la Rome éternelle dont le Pontife est le garant.

    Les événements qui ont été vécus depuis cette Pâque de 2005, ont illustré à merveille et de manière quasi miraculeuse ces fortes notions qui donnent leur signification profonde à une histoire qui serait sans cela incompréhensible.

    Voici un Pontife qui a couru la terre, la mer et les cieux. Venant après une période d’hésitation et de tremblement, il lui parut urgent de montrer de manière directe et évidente  la vitalité éternelle du Christ, de son Evangile, de son Eglise. Issu de cette Pologne qui ne doit sa vie qu’à sa foi catholique, Jean-Paul II a voulu proclamer le mystère de la vie – et de la vie en vérité – à tous les horizons de la planète-terre afin que nul ne puisse se targuer d’en ignorer. Il est allé jusqu’à poser des gestes inouïs pour qu’aucune prévention, de quelque ordre qu’elle soit, ne puisse tenir devant l’éclat d’une telle volonté. Les foules sont venues, les peuples l’ont acclamé, les jeunes sont accourus. Le Pontife romain exerçait devant tous « ce pouvoir ordinaire, suprême, plénier, immédiat et universel qu’il peut toujours exercer librement  », comme il est dit dans  les saints canons, non seulement sur l’Eglise universelle, mais aussi « sur toutes les églises ordinaires pour affermir et garantir le pouvoir propre des Evêques ». Ainsi remplissait-il, de manière inattendue, les devoirs de sa charge. A Rome, hors de Rome, jamais Pape n’avait été – et sans couronne ni tiare – plus pontife universel.

     

     

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    Aux funérailles de Jean-Paul II: le Monde...
     
     
     

    A ses funérailles, juste retour des choses, la foi catholique est apparue comme la grande et douce maîtresse de l’univers. Tous étaient là autour du cercueil, les foules, les peuples, les rois, les puissants et les grands, les évêques et les prêtres, les représentants de toutes les confessions chrétiennes et de toutes les religions du monde, pour rendre hommage au Pontife disparu, au pied de la basilique saint-pierre, symbole parfait de la majesté et de la puissance tutélaire du Sacerdoce romain, autour des Cardinaux représentant l’Eglise romaine, dans cet ordre sacré et profane que seule Rome sait imaginer et faire accepter. Rome était allée à eux ; ils venaient à leur tour à Rome. Ibant ad Urbem.

             

    La succession pouvait paraître difficile. Elle s’accomplit dans une même lumière de grâce. L’Eglise est de constitution monarchique et hiérarchique et très heureusement de droit divin. Cela ne supprime pas les cabales, cela les ramène à leur réalité de cabales.

  • Spes contra spem : l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers*

    H D C - Copie.jpg« Espérer contre toute espérance ». Oui, l’espérance est là et personne ne pourra plus l’étouffer. La France n’est pas une nation finie. Elle est, simplement, mal gouvernée. Son problème est d’abord politique. 

    L a loi Taubira est promulguée. Le Conseil constitutionnel l’a validée. Les premiers mariages selon ce nouveau droit sont célébrés, et bien sûr, en grande pompe. Rien n’a fait fléchir la détermination présidentielle et gouvernementale. Autant tout le reste des décisions ne manifeste qu’une improbable politique, autant dans ce domaine la volonté est claire et délibérée. Faire passer cette loi était incontestablement la priorité des priorités. C’est fait. Reste à comprendre pourquoi.

    François Hollande tenu

    Pour gagner l’élection présidentielle, François Hollande a pris un certain nombre d’engagements. La plupart relevait de la démagogie dont le candidat ne se sentait tenu que le temps de l’élection. 

    En revanche, sur la question du mariage dit pour tous, comme sur tout ce qui s’ensuivra, que ce soit la future loi sur la famille, la GPA, la PMA, l’adoption, la filiation, le statut de l’embryon et de l’enfant, puis la révision des lois de bioéthique, enfin l’euthanasie, il n’y aura aucun recul, aucune tergiversation, au mieux de légères pauses qui ne seront que tactiques. Tout ça est lié, c’est l’évidence !

    Et d’abord lié à l’élection de François Hollande et il n’est pas besoin d’être grand clerc pour savoir pourquoi. Le soutien maçonnique était à cette condition ; de même que l’appui d’une internationale du même genre qui tient dans ses rets nombre d’institutions.

    Ces gens sont aujourd’hui nos maîtres, maçons et autres adeptes de cultes étranges. Ils sont au cœur  de la République. C’est tellement avéré que c’en est devenu un des « marronniers» du journalisme français : pas de mois sans des unes de magazines alléchantes sur le sujet. Le dire est une chose, en comprendre la raison en est une autre. 

    François Hollande n’est pas un homme libre. L’a-t-il jamais été ? Cet homme d’apparence joviale qui toute sa vie n’a jamais pensé qu’à lui en reniant toute conviction, est le type même des individus qui sont asservis au système existant pour faire carrière : sa carrière. Il n’a pas d’autre idéal. Son modèle, c’est lui-même, tel qu’il s’est façonné au long de son parcours, avec ce qu’il a pu répéter d’idées reçues qui font partie du répertoire obligé de ceux qui se vouent corps et âme à une ambition dans un tel cadre.

     

    Où sont les vrais scandales ?

    Le voilà en vérité un ludion, jouet des pressions qui lui  sont nécessaires pour faire semblant de monter par lui-même, au risque permanent de retomber au plus bas. Alors, il fait avec. Il s’est trouvé naturellement en combinaison avec ces groupes de pression qui l’ont amené à vouloir ce que, eux, voulaient. Et à en faire la seule ligne forte  de sa politique. Il a accepté – car comment faire autrement ? – le soutien d’hommes comme Pierre Bergé, d’autres du même acabit, riches et influents, maîtres d’organes de presse et de réseaux qui font la loi dans la République. Ce n’est pas pour rien qu’un Jean-Jacques Augier s’est proposé pour être le trésorier de campagne de François Hollande. L’homme est connu. Ses choix de mœurs et de militance également. François Hollande ne peut rien en ignorer : ils copinent depuis l’ENA. Augier a de la ressource ; il s’en est constitué et il n’est pas difficile de savoir où il place ses « billes ».  Il a deux comptes offshore aux îles Caïmans ; des activités chinoises en seraient l’origine. Quand cette étrange accointance a été révélée par un consortium journalistique américain, il a suffi à François Hollande d’affirmer qu’il n’en savait rien pour couper court à toute curiosité embarrassante. Pas une investigation n’a été menée, pas même une question posée ! Trésorier officiel de la campagne présidentielle et détenteur de comptes aux îles Caïmans ! Une tempête d’interrogations aurait dû suivre. Rien. Edwy Plenel, que fais-tu ? Tout le scandale va sur Cahuzac dont l’affaire n’est comparativement que broutille. Maintenant voici que l’affaire Tapie ressurgit et fort opportunément pour le pouvoir en place. Au demeurant la corruption est partout : elle a régné  dans les fédérations socialistes. Les prétoires en retentissent d’un bout à l’autre de la France. Alors ? Pourquoi ce silence sur les comptes Augier des îles Caïmans ? La réponse est simple : parce que le clan qui tient Hollande, tient la réalité du pouvoir. Et que le reste n’est que jeux d’enfants : jeux cruels et règlements de comptes sinistres par justice interposée.

    Cependant Hollande devrait se méfier. Il n’est qu’un instrument. Les gens à qui il s’est lié, ont atteint leur objectif : faire tomber la France. C’était important internationnalement. La France, en dépit de tout, reste un exemple ; et qu’elle ait accepté le mariage dit homosexuel est un argument de poids dans la propagande mondiale qui cherche à établir par tous les moyens ce Meilleur des Mondes que des apprentis sorciers ont décidé de créer sur le mépris de la nature, des hommes, des familles et des peuples.

     

    L’effondrement prévisible

    Ces gens-là se soucient fort peu de Hollande. Ils continueront leur plan tant que ce président falot sera à leur disposition ; ils le lâcheront quand ils n’en auront plus besoin ou quand il commencera à gêner.

    Cela viendra. Pour le moment, ils ont gagné. La République a fait bloc. Plus question de contester une loi qu’elle a promulguée. Tous les tenants du système se trouvent complices. Par le fait même. C’est très fort et c’est pourquoi il était illusoire de s’imaginer qu’il était possible d’enrayer le processus. Rien n’a été respecté, aucun usage, aucune règle. C’était ainsi parce que c’était ainsi. Et malgré ce passage en force et malgré les formidables manifestations des familles françaises, renouvelées en masse, voilà maintenant l’opposition divisée : c’était prévisible. Avantage pour Hollande, dit-on,    avantage surtout pour le clan en question qui compte bien poursuivre son avancée, quoi qu’il arrive. Tous ceux dont l’ambition est liée au système et qui n’ont pas de principe au-dessus du système, seront pareillement acculés. Il suffit de les entendre pour comprendre. Ce sera la révélation des esprits et des cœurs.

    Cependant tout n’est pas joué. Ce système de connivence et de complicité à quoi se réduit aujourd’hui la vie politique française, n’a plus de ressorts suffisants pour durer et affronter l’effroyable réalité économique, sociale et politique qui va s’imposer dans les mois qui viennent. Inutile de donner des chiffres publiés partout, rappelés par la Cour des Comptes, l’Union européenne, l’OCDE et toutes les institutions économiques. Le désastre est là. C’est là-dessus qu’ils achopperont,eux, nos prétendus dirigeants, et leur système. 

    Hollande n’y pourra rien. Il aura beau répéter que la croissance est là, que la courbe du chômage sera inversée, que les Allemands sont des amis qui sont prêts à comprendre, rien n’y fera. Dès les premiers ébranlements, il n’aura plus aucun soutien. Tous le lâcheront. L’heure sera à la vérité. Les familles françaises qui se sont réveillées, retrouveront, sans doute dans la douleur, leur liberté. Au moins et enfin n’être plus dupe de ce système de mort ! La sève française, reviviscente, sera dans l’heureuse obligation de créer. C’est notre espérance.

  • Les banques, ces boucs-émissaires, par François Reloujac

     (Voici l'analyse économique de François Reloujac parue dans le numéro d'été de Politique magazine (juillet/août 2011, n° 98)

            Depuis que la crise économique a explosé dans l’actualité médiatique, on met souvent en cause le rôle joué par « les banques ». Peu d’informations qui ne fassent allusion à la responsabilité des banques. Mais, au-delà des dénonciations qui font mouche, peu d’explications réelles sur ce qui leur est reproché, aucune nuance dans les responsabilités des unes et des autres.        

     

            Les banques sont coupables, c’est entendu ! Oui ; mais quelles banques ? Car il existe de nombreuses différences entre les banques d’investissement et les banques de détail, les banques d’entreprises et les banques de particuliers, les banques régionales et les banques internationales, les banques commerciales classiques et les banques coopératives, etc. Sans entrer ici dans un détail qui risquerait d’entraîner très loin, il est important, pour bien comprendre ce qui se passe, de soulever un coin du voile sous lequel on dissimule habituellement les turpitudes économiques et financières.

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    Le Hong-Kong Stock Exchange... : désormais, des logiciels informatiques permettent de passer des ordres fianciers en seulement quelques nanosecondes. Permettant une frénésie encore plus importante pour la  spéculation sur ese titres. Et de gagner de l'argent encore plus vite...

            Le métier traditionnel des banques est d’accorder des crédits. On leur demande ainsi d’octroyer aux particuliers des crédits à la consommation pour permettre à chacun – dont le pouvoir d’achat résultant du travail est en panne – d’acheter des produits venus du monde entier pour le plus grand profit des entreprises multinationales et de soutenir ainsi la consommation… mais si l’un des consommateurs ne peut plus rembourser, c’est que la banque a favorisé le surendettement ! On leur demande de soutenir les petites, les moyennes et les grandes entreprises qui assurent le fonctionnement du système industriel et commercial et, si elles doutent de la réussite du projet économique qu’on leur demande de financer et de la solvabilité des entreprises, on les dénonce au médiateur du crédit. On leur demande de combler sans faille tous les besoins des gouvernements qui dépensent à tout va, mais on leur reproche ensuite d’être les principales responsables des dettes publiques.

            En fait, la société actuelle ne repose que sur le crédit ; il en résulte inéluctablement que le volume des dettes publiques et privées explose. Sous prétexte d’assurer la sécurité économique du système on impose aux banques d’être « transparentes » et de respecter un rapport très strict entre le volume des crédits accordés et celui des fonds propres. Mais comme le volume des crédits est en croissance exponentielle, on a commencé par imaginer des « quasi-fonds propres », qui ne sont qu’une catégorie d’emprunts que l’on baptise fonds propres uniquement pour permettre aux banques de prêter plus. Comme ce mécanisme a des limites et qu’il faut pourtant faire baisser le niveau du ratio obligatoire, on a imaginé de permettre aux banques de sortir les crédits accordés de leur bilan par la technique de la titrisation. 

            On impose ainsi aux banques de respecter des ratios de plus en plus contraignants et, dans le même temps, on les autorise à manipuler aussi bien le numérateur que le dénominateur de ces rapports arithmétiques !

     

    Des paradis administratifs

            Cette technique permet aux banques de « céder » à d’autres les créances que représente le montant des crédits qu’elles ont accordés. De prêteurs, elles sont ainsi devenues de simples « arrangeurs ». Cela signifie que les crédits en question sont désormais inscrits dans le bilan d’entreprises non bancaires (fonds spéculatifs, OPCVM, organismes de retraite) ou dans des contrats d’assurance-vie « vendus » aux épargnants. Nombre de ces opérations ayant lieu sur des marchés non organisés, non régulés, et souvent dans des « paradis administratifs », comme disait l’ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, plus personne ne sait désormais quel est le créancier en dernier ressort. Quand un débiteur fait faillite, personne ne sait qui va se trouver en bout de chaîne, avec le Mistigri.

            Pour que les marchés financiers fonctionnent à peu près convenablement, on a imaginé des contrats d’assurance, les CDS, qui sont censés couvrir les créanciers en dernier ressort contre la défaillance de tel ou tel débiteur clairement identifié. Mais, comme il n’est pas toujours facile de savoir qui est créancier de qui, les CDS peuvent être vendus à des agents économiques qui ne détiennent en fait aucune créance sur l’agent économique en qui ils n’ont pas confiance. Dès lors, ces acquéreurs de CDS ont intérêt à voir les débiteurs des actifs assurés faire défaut : ils ne supportent aucune perte, puisqu’ils n’ont aucune créance sur le débiteur défaillant, mais ils gagnent beaucoup d’argent puisque le montant de l’assurance leur est versé, non en fonction de la créance compromise qu’ils détiennent, mais du montant qu’ils ont souscrit. Aujourd’hui près de 80 % des CDS ont été vendus par des banques américaines qui ne veulent surtout pas qu’un débiteur dont les créances ont été ainsi garanties – la Grèce – soit déclaré en faillite… Elles seraient obligées d’honorer leurs engagements !

            Pour que le système fonctionne, il faut que les marchés financiers soient « profonds et liquides », c’est-à-dire que les transactions quotidiennes y soient les plus nombreuses possibles. Du coup les « investisseurs » qui y sont actifs surveillent en permanence l’évolution des cours pour se dégager au moindre risque ou augmenter le volume de leurs investissements dès qu’ils pensent que les cours sont susceptibles de monter. Pour ne pas risquer de passer à côté d’une bonne affaire ou, pire, de se laisser piéger avec des titres en baisse, les gros « investisseurs » ont développé des systèmes informatiques qui surveillent en permanence l’évolution des cours et déclenchent des ordres d’achat ou de vente en quelques nanosecondes. Des systèmes aussi puissants ne sont pas à la portée du premier venu et l’on estime aujourd’hui en France que 80 % des ordres de Bourse émanent de seulement trois agents économiques. Nombre de titres changent ainsi de main plusieurs fois par jour. Les prétendus « investisseurs » ne sont plus, en fait, que de simples spéculateurs qui n’ont aucun intérêt dans les entreprises qu’ils financent mais cherchent uniquement à gagner de l’argent sur les variations de cours, même si cet argent n’est que virtuel et ne correspond à aucune richesse vive réelle. Le seul but est de gagner le plus possible dans le temps le plus bref. Les entreprises financées ne sont plus que les supports des jeux financiers et leurs titres la matérialisation des tickets de loterie.

     

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      "...Se contenter de crier haro sur le baudet et de désigner les banques comme les responsables de la situation économique actuelle, c’est les transformer en boucs émissaires de la société et les charger de tous les maux découlant de quarante ans d’égoïsme collectif..."

     

     

    Des vues court-termistes

            Les entreprises sont peu à peu devenues des personnes morales sans maître – ayant une vision à long terme et assumant une certaine responsabilité, y compris morale –, livrées à de simples gestionnaires dont l’horizon se réduit à présenter le meilleur résultat financier possible à la plus prochaine assemblée générale. Votent désormais à ces assemblées les gestionnaires des fonds qui n’ont pas à se préoccuper des résultats espérés à long terme par les entreprises mais uniquement des dividendes qu’elles serviront et qu’ils pourront redistribuer à leurs mandants. Les entreprises cotées ne sont ainsi plus portées par un projet économique à long terme mais par un simple objectif de versement de dividendes à court terme. Les banques cotées sont des sociétés anonymes gérées selon les mêmes principes et répondant aux mêmes lois. Les « managers » n’engagent pas leur argent personnel pour soutenir leurs clients ; ils jouent l’argent des fonds de pension et autres organismes de placement collectif pour distribuer des « produits » dont ils n’assument pas la responsabilité. Et ils le font contre une rémunération qui n’a aucun lien ni avec l’utilité économique dudit « produit » ni avec le risque encouru par la banque.

            En cette année 2011, l’essentiel des opérations financières se déroule en dehors des banques car si les banques sont soumises à des réglementations draconiennes et sont contrôlées par des autorités de tutelle multiples et tatillonnes, il n’en est pas de même de ce que les anglo-saxons appellent poétiquement le « shadow banking ». Au-delà des abus individuels réels, ce qui est en cause c’est d’abord le système lui-même ; ce sont les lois auxquelles les banques sont soumises et qui exemptent soigneusement les acteurs du « shadow banking », pour permettre au système de survivre encore dans une fuite en avant de plus en plus rapide, qui n’est plus qu’une vaste opération de cavalerie.

            Se contenter de crier haro sur le baudet et de désigner les banques comme les responsables de la situation économique actuelle, c’est les transformer en boucs émissaires de la société et les charger de tous les maux découlant de quarante ans d’égoïsme collectif. Les banques ne sont pas pour autant innocentes de ce qui se passe, mais elles n’ont joué, au mieux, que le rôle de cause instrumentale. Il ne faut pas en rester à cette vue superficielle des choses mais, derrière ces causes instrumentales, aller chercher la cause première qui est essentiellement politique. ■

  • Face à la crise ... le bon sens du peuple, et l' ”opinion” : rien à voir....

     

    L’on aurait sans-doute raison de distinguer le bon sens du peuple français, dans ce qui lui reste de tradition et d’enracinement, qui s’exprime encore, parfois, en certaines circonstances particulières et sur des sujets concrets, de façon nette et conforme à la simple sagesse ou à l’instinct de survie, de ce que l’on nomme abusivement l’opinion qui est, en fait, une création pure et simple du conditionnement médiatique au jour le jour et se caractérise par la frivolité, la superficialité, le caprice, la tyrannie de l’immédiateté, l’inconséquence. Ou, pour parler plus simplement, tout bonnement la sottise. On pourrait dire, en ce sens, que le sentiment populaire est sage et que l’opinion est stupide, conformiste et serve. Et le « système » veille en permanence à étouffer le sentiment spontané du peuple français au profit de son contraire qu’il crée, façonne, manipule à l’envi et qui est l’opinion. Le peuple, il s’en méfie. L’opinion, c’est sa chose, sa créature. Elle va toujours, comme lui, et il fait tout pour cela, dans le sens de la dissolution, de la médiocrité, du vulgaire.  

     

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    Ainsi, dans la crise qui ébranle, en ce moment, toutes les économies du monde, le réflexe habituel des Français, du moins d’une bonne partie d’entre eux, s’est exercé : épargner davantage, se «  serrer la ceinture » pour quelques temps, et attendre des jours meilleurs, qui ne manqueront pas de revenir, parce que la terre tourne et que les jours succèdent aux nuits. Ce n’est pas de la haute stratégie économique, mais c’est le bon sens et c’est sans-doute, en pareille situation, où nous ont mis les puissants et les intelligents du « système », tout ce que peut faire le commun des mortels. Ce réflexe d’épargne qui reste dans le fond du tempérament d’un grand nombre de Français, ne contribue d’ailleurs pas à la sortie de crise. Mais vivre sur des montagnes de dettes, qui sont d’ailleurs, le plus souvent, des dettes à la consommation (dont une bonne part de gadgets) et non des dettes d’investissement, est-ce la sagesse, est-ce le bon sens ?     

      

    Les médias, le « système » l’entendent autrement : « l’opinion » veut à tout prix savoir quand la crise va finir. Cette unique question, à laquelle, pourtant, personne ne peut répondre sérieusement, est posée en boucle, comme on dit aujourd’hui, aux nombreux économistes, les compétents et les autres, ou aux responsables politiques qui se succèdent, sur les plateaux de télévision ou les studios de radio. S’ils ont le malheur de fixer un terme de quelques mois, les mines des journalistes s’allongent, la désapprobation se manifeste, sévère : c’est demain matin ou, tout au plus, après-demain que l’on aimerait entendre car, n’est-ce pas, l’opinion le veut. 

     

    Tout le monde aimerait bien, dans le « système », que les choses reprennent leur train : le crédit facile ; l’immobilier que l’on peut acheter sans en avoir vraiment les moyens parce que sa valeur doublera nécessairement en cinq ou six ans ; les voyages pour tout le monde, à bon marché, très bon marché, même s’ils sont nuls et le plus souvent sans but, ni enrichissement, ni intérêt pour les voyageurs, considérés comme des troupeaux en simple transhumance ; la gadgétisation à outrance des biens de consommation, par une profusion de produits dont l’utilité pour la plupart est fort contestable et qui grèvent les budgets, au détriment de ce que l’on estimait, jusqu’à présent, l’essentiel ; les délocalisations, en Europe de l’Est, en Chine, ou en Inde, qui dopent momentanément la compétitivité des entreprises et qui nous permettront bientôt de ne plus travailler – ou presque – de nos mains, d’être tous des « cerveaux », des petits ordinateurs « intelligents » ; et puis les trente-cinq heures, les RTT ; les défilés de la CGT, comme en 36, les lycéens ou les étudiants ignares, mais dans la rue, avec leurs profs, devenus guère plus savants, en tout cas guère plus sages … ; et puis la confusion du monde politique avec celui du show-biz, la politique spectacle, le Bling Bling, et tout le reste, que l’on est contraint de mettre un peu en sourdine, pour un temps, le temps d’une crise que l’on aimerait très courte ; et, en contrepartie, les petits jeux de bourse pour tout le monde, pour adultes, ou même pour ados, qui donnent l’illusion que l’on peut gagner – et conserver - une fortune, en quelques semaines, en quelques clics d’ordinateur ; et puis, les stock options distribuées à profusion, les salaires mirobolants même en cas d’échec, les parachutes dorés. Et cetera … Nos anciens se méfiaient de « l’argent qui n’est pas transpiré » et sans-doute avaient-ils raison. Mais l’idéologie du « système » est tout à l’inverse : en tous domaines, financier ou autre, c’est, en quelque sorte, toujours la dette qui est prônée ; c'est-à-dire la consommation au présent des richesses accumulées dans le passé et la primauté de l’immédiat sur le long terme.

     

    Il paraît assez normal que nous sortions de la crise et qu’une reprise intervienne à terme plus ou moins rapproché, ne serait-ce qu’en raison des liquidités considérables que les banques centrales et les Etats ont injectées ou qu’ils ont garanties - dans des entreprises du secteur financier puis industriel qui, sans cela, auraient été placées inéluctablement en redressement judiciaire ou liquidées. En un certain sens, il aurait été sain qu’elles le soient. C’eût été au détriment des actionnaires, mais surtout des épargnants et, plus généralement, de l’activité économique elle-même. Mais les immenses volumes de dettes qui auraient été épongés par des redressements judiciaires ou des liquidations, ne se sont pas évanouis : ils ont été, en fait, transférés et pris en charge, ou, à tout le moins, garantis, par les Etats, qui ont creusé d’autant leurs propres engagements ou leurs propres dettes, souvent déjà considérables et excessives. Il faudra bien les payer un jour et c’est ici, après que nous soyons sortis d’une première crise, grâce à l’intervention financière de la puissance publique, que nous entrerons assez probablement dans une seconde crise qui sera bien, alors, celle des Etats.

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    Il n’y a pas beaucoup de moyens pour un Etat, lorsqu’il lui devient difficile d’emprunter, de réduire ou contenir sa dette. Il n’y en a même guère que deux, à notre connaissance : le recours à l’impôt et l’inflation, ou à l’un et l’autre. Le bon sens nous suggère que le recours à l’impôt sera difficile, du moins en France, parce qu’il y atteint déjà des niveaux record et parce qu’il pénalise immédiatement l’activité économique. L’inflation est plus indolore et ses effets sont différés. Elle rogne essentiellement l’épargne, souvent détenue par des personnes d’un certain âge, et les rentes de divers ordres, notamment les retraites, alors que la pression sociale, en période d’inflation, permet généralement aux salariés d’obtenir au moins le maintien de leur rémunération.

     

    Ici, les Français qui en ont fait l’expérience, d’ailleurs du temps des trente glorieuses qui furent une ère de grande prospérité, savent que l’on peut vivre avec l’inflation et s’en accommoder un certain temps, comme l’on peut vivre avec du cholestérol ou du diabète. Elle n’ira pas toutefois, en l’occurrence, sans conflits et difficultés substantielles. Sur le plan international, par exemple, la Chine accepterait-elle sans se considérer gravement lésée, que la dette américaine soit financée par la dévaluation du Dollar, dont elle détient des stocks considérables, en bons du trésor américain ? Sur le plan intérieur, les épargnants de tous les âges et les retraités français – qui sont en partie les mêmes - n’ignorent pas qu’ils seraient sans-doute les premières victimes d’un retour à l’inflation.

     

    Peut-être faudra-t-il, comme en certaines périodes difficiles, que les Français, du moins un certain nombre d’entre eux, les plus touchés, recourent au complément d’un deuxième emploi et que des retraités reprennent un travail, pour compenser l’insuffisante revalorisation de leurs retraites, face à l’inflation. Le mouvement est déjà amorcé, notamment par les dispositifs Novelli qui viennent d’être mis en place.   

     

    Si ces perspectives – ou hypothèses - plutôt pessimistes, ont quelque réalisme, l’infantilisation de l’opinion par les médias et le « système » en général a quelque chose de dérisoire et de coupable qui finira bien par apparaître un jour, parce qu’ils se heurteront au mur des évènements et de situations nouvelles, sérieuses et graves. Les journaux télévisés devront bien alors, au moins pour quelques temps, « ouvrir » sur autre chose que sur le petit garçon, si triste que ce soit, qu’un chien a mordu grièvement … ou sur la petite fille franco-russe ou russo-française enlevée par sa maman et retrouvée par son papa, à la frontière austro-hongroise …  

     

    Le très vieil homme, mais très sage, très expérimenté et très noble qu’est l’archiduc Otto de Habsbourg l’a dit récemment, à propos de la crise : les problèmes d’argent ne sont pas les plus graves ; ce n’est pas d’eux dont on souffre le plus, encore moins ceux dont meurt.

     

    Mais de quels maux est-ce donc que l’on meurt ? Et comment le « système » qui n’est préoccupé que de savoir quel mois, quel jour nous « sortirons de la crise » pour que le monde mercantile, médiocre et dérisoire qui est le sien reprenne sa course sans souci, comprendrait-il un tel langage ?    

     

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    La "Justice" (?) du Système - mieux appelée (In)Justice - agit délibérément contre les citoyens français, leurs intérêts, leurs droits !

    Des Juges injustes et qui jugent mal ont estimé qu' "Un logement, même squatté, doit être entretenu". C'est ainsi que la Cour de cassation a confirmé la condamnation d'un propriétaire pour un accident subi par le squatteur ! On nage au milieu de l'Océan de nulle part, entre Ubu et Kafka...
    En somme, vous possédez un bien, acquis honnêtement par votre labeur (lequel fait, accessoirement, "tourner" la machine économique nationale). Des délinquants/voyous/voleurs et tout ce qu'on voudra viennent s'en emparer en votre absence et l'occuppent, illégalement bien entendu. L'(in)Justice du Système est infoutue de les faire virer dans les deux jours, mais elle va se RETOURNER CONTRE VOUS ET VOUS FAIRE CONDAMNER !
     
    Comment qualifier cette aberration sidérante ?
     
    Le plus simplement du monde : nous avons, subissons, supportons un 
     
     
    SYSTÈME POURRI
     
    QUI A GÉNÉRÉ UNE (In)JUSTICE
     
    POURRIE, À SON IMAGE ! 
     

    https://www.leparisien.fr/faits-divers/un-logement-meme-squatte-doit-etre-entretenu-juge-la-cour-de-cassation-23-09-2022-5XBHBVTYXBCYDOCQO4OUGKR3EA.php

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    1. Depuis presque cinq décennies, le Système "poubellise" la France avec son immigration/invasion qu'il lui impose, pour la dissoudre et la diluer. On a maintenant les conséquences : si, évidemment, un grand nombre de "nouveaux venus" ont un comportement tout à fait positif, et s'ils se fondent dans la société, tel n'est pas le cas d'un autre grand nombre qui, de toute évidence, ont une attitude et des façons de faire qui ne sont pas compatibles avec leur présence sur NOTRE sol. Une présence, soit dit en passant, jamais souhaitée par un Peuple jamais consulté...

    (Dans Valeurs)  Classement mondial des villes les plus sûres : Paris derrière Medellín, Nantes pire que Bogota !...

    https://www.valeursactuelles.com/societe/classement-mondial-des-villes-les-plus-sures-paris-derriere-medellin-nantes-pire-que-bogota?fbclid=IwAR3yx1tyMm6iSgIYQr3C5lmwMqtKtKKdiHKHB8nX3afOJlbZ3kLKZOdH-rE

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    Vous pouvez cliquer sur l'image afin de l'agrandir, puis utiliser le zoom...

     

    FRANCAIS, RÉVEILLEZ-VOUS !

    DÉNONCEZ CE SYTÈME QUI CRÉE LES CONDITIONS DE VOTRE INSÉCURITÉ AU QUOTIDIEN

    SOYEZ RÉVOLUTIONNAIRES ROYALISTES DE CE SYSTÈME POURRI  OU...

    ACCEPTEZ LE SYSTÈME MAIS, ALORS, NE VOUS PLAIGNEZ PAS !

     

    2. Des nouvelles de nos ennemis Allemands ? Ils agissent toujours contre la France, évidemment, comme d'habitude, méthodiquement, inexorablement, inéluctablement, comme depuis 100 avant Jésus-Christ lors de l'invasion des Cimbres et des Teutons. Qui n'a pas lu la magistrale Histoire de deux Peuples (et Histoire de deux Peuples continuée jusqu'à Hitler) de notre immense Jacques Bainville - pour nous, le plus grand historien de tous les temps - ne peut comprendre le rapport "essentiellement" conflictuel entre les masses germaniques de la rive droite du Rhin et les Gaulois de l'Empire romain, sur la rive gauche. Celui-là qui n'a pas lu Bainville tombera dans tous les panneaux et toutes les fadaises (du genre "couple franco-allemand") et pensera naïvement que l'on peut s'entendre avec nos ennemis consubstantiels. Les Rois avaient émietté la masse germanique avec les Traités de Westphalie (que Bainville, justement, considérait comme "le chef d'oeuvre absolu") : Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et impérialistes, tous suicidairement "prussophiles", onr "fait" l'unité allemande, travaillant ainsi "en intelligence avec l'ennemi". Au prix d'un million et demi de morts en 14/18, nous pouvions re-démembrer ce "monstre-Allemagne unie" : travaillant contre la France et ses intérêts supérieurs, le Système et la malfaisante Maison blanche et nos autres ennemis anglais ne l'ont pas voulu. Depuis nous subissons le joug Allemand. Il fut brutal et militaire en 70, 14, 40. Il est plus présentable aujourd'hui, il est économique, porte costard/cravate et, selon les apparences, paraît bien élevé. Mais il reste non moins ravageur, et c'est toujours la même volonté de puissance : c'est le 4ème Reich, après le 3ème...

    Sur le site OpexNews: :

     "Les Allemands poussent à fond leurs start-up pour avoir leur propre lanceur, avec le secret espoir de réussir à s'extirper de l'Europe du spatial… ils ne supportent plus le leadership Français."

    https://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/lanceurs-spatiaux-la-guerre-des-start-up-europeennes-est-declaree_2180669.html

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    Le Français Maïa Space espère avoir trouvé l'équilibre parfait, avec une capacité d'emport de 500 kg en version réutilisable, et de plus d'une tonne en version consommable. ArianeGroup

     

    3. Avec Joseph Thouvenel, sur la réforme des retraites, on peut au moins poser la question  :

    "Réforme des retraites. Et si l’objectif était simplement de combler le déficit abyssal de l’État ? Les mensonges et vérités des retraites sont dans Capital Social magazine."

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    4. Nous posons la question presque tous les jours : pour qui se prend cette foldingue dangereuse d'Ursula von der Leyen, "élue par personne" et qui dit à chacun ce qu'il doit faire ou pas, et menace ceux qui ne font pas ce qu'elle veut qu'ils fassent ?

    1. (extrait vidéo 0'21) : la Von Der Leyen - depuis le QG de Washington - menace de couper les vivres aux Italiens. "Nous verrons le résultat du vote en Italie. Si les choses vont dans une direction difficile, nous avons des outils, comme pour la Pologne et la Hongrie." Mais de quel droit, avec quelle légitimité, avec un mandat de qui cette insensée tient-elle des propos pareils ? 

    https://twitter.com/p_linac/status/1573590822553100288?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

    2. (extrait vidéo 0'36) Marc Warnod (dans Soir Info) remet cette personne à sa place :

    "C'est de l'ultra ingérence. Elle n'a été élue par personne, et elle est en train de donner des leçons aux électeurs italiens pour leur expliquer pour qui ils doivent voter ou pas... Ce genre de comportement décridibilise totalement l'Europe..." (du moins, dirons-nous, le Pays légal européen, totalement hors sol et totalement coupé des Peuples et de leurs aspirations profondes...)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1573426896464928784?s=20&t=7EuXfFGLCIKb3gp-PAcPyw

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    5. Sur place-armes.fr : une nouvelle lettre de militaire à Macron ...

    https://www.place-armes.fr/post/le-prix-de-la-libert%C3%A9-lettre-ouverte-%C3%A0-monsieur-macron

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    6. On a les héros qu'on peut ! Le violent et pauvre type Yasmi Medjeber (acrobate94) s'est fait connaître et applaudir, porter aux nues, pour avoir décroché une banderole de Génération Identitaire, demandant une lutte ferme contre l'insécurité générale dans le pays. Les "afux antifas/vraios terroroistes" de tout poil n'avaient aps de mots assez élogioeuxsera jugé aux assises pour viol avec violences sur son ex-compagne ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours. Il cogne dur la femme Yasmi Medjeber.

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    Côté pile : héros des "faux antifas/vrais terroristes";

    côté face : frappeur et tabasseur de femme(s) : un pauvre mec, quoi...

    Les bobos/gauchos/trotskos/islamo... ont les héros qu'ils peuvent !

     

    7. Dans France catholique, Jacques Trémolet de Villers rend hommage au grand homme que fut le Général de Castelnau, "un soldat face aux forces anticléricales" :

    https://www.france-catholique.fr/Un-soldat-face-aux-forces-anticlericales.html

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    À DEMAIN !

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  • Besoin d'État national, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers

    Le volontarisme ne suffit plus. Il n’est pas possible de continuer dans le système actuel. La réalité s’imposera. Pourvu que ce ne soit pas trop tragique.

     

            Le Président de la République se veut un chef d’Etat. Soit. Cependant l’Etat qu’il dirige a un nom : il s’agit de la France. La France est une vieille nation dont l’Etat a une longue histoire. Cette histoire porte des leçons : les Français gavés d’idéologie républicaine ne les remarquent même pas. L’Etat français n’a bien dirigé leur pays que dans la stabilité, la permanence, l’indépendance, le détachement de tout esprit partisan.

     

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    A Saint Nazaire : vouloir croire...

            Les institutions et les pratiques actuelles de la Ve République sont dorénavant au plus loin de pareilles exigences. Les effets en sont aujourd’hui catastrophiques. Nicolas Sarkozy est accusé de concentrer tous les pouvoirs dans ses seules mains ; l’accusation, essentiellement journalistique et politicienne, est dérisoire. La concentration n’est que verbale. Il parle de tout à propos de tout, mais l’efficacité de sa parole n’a rien à voir avec une parole créatrice ou recréatrice.

            Le caractère et la formation de l’homme – avocat et homme de parti, façonné essentiellement à la lutte pour le pouvoir – le porte sans doute à cette culture du discours. De toutes façons, la République n’a jamais été, de ses origines à nos jours, – à quelques exceptions près et, d’ailleurs, notables –, qu’un gouvernement d’avocats, de rhéteurs de tous acabits, de fonctionnaires, grands ou petits, rompus à l’impérieux : il n’y a qu’à, faut qu’on, bref de manieurs de mots qui ne discutaient et ne discutent que sur et qu’avec des phrases dont l’unique utilité est de gagner l’opinion.

            Ces évidences n’ont que le tort d’être trop évidentes pour êtres perçues ; et, du coup, tous ne voient que le système, son effroyable, pesante et obsédante réalité. Il n’y a d’imaginable que de lutter dans ce cadre ou que d’y mener l’assaut pour s’en emparer. Avec l’excellent prétexte de l’améliorer, voire de le transformer, de le faire fonctionner pour le bien.

            Guerre de mots ! Rien ne sera transformé, jamais rien. Sarkozy, lui- même, qui s’y est employé avec une énergie que nul ne peut nier, n’a en rien changé fondamentalement les données de ce système qui aujourd’hui se retourne contre lui. Qui voudra bien comprendre ? 

            Personne ? De la gauche à la droite, de ce qu’on appelle l’extrême gauche à ce qu’on appelle l’extrême droite, écoutez les tous, ce ne sont que des discours et, en raison même du système, ce ne peut être que des discours, indépendamment  même des qualités ou des turpitudes des hommes et des femmes en question. 

            Leur affaire, toute leur affaire, leur programme comme ils disent avec emphase, se réduit à des discours : c’est « le débat », l’éternel débat au cours duquel sont assénés des certitudes de quatre sous qui n’ont rien à voir avec la réalité politique et encore moins avec les possibilités de la France d’aujourd’hui.

            La plupart de ces parlotes ne sont qu’inutiles débats : qui aura le courage de le dire ? Philippe Muray que fait revivre si drôlement Fabrice Luchini, a tout dit sur ces amas de « cucuteries » qui font les choux gras des journalistes, des politiciens, des zozos toutes catégories qui occupent l’espace médiatique.

     

    Un système pervers

     

            Le système est pervers dans son essence et pervertit tout, les hommes, les politiques, les intentions, les calculs, les projets, même les meilleurs. Rien n’y résiste : il n’y a qu’à constater. Qu’en est-il des sublimes politiques mises en œuvre depuis des décennies et qui étaient censées changer la vie des Français ? Au mieux, on met un coup d’arrêt sur la route fatalement déclive. À bien examiner les choses, textes et intentions, n’est-ce pas la raison principale des lois qui se multiplient pour tenter de résister grâce à l’autorité de l’État aux entraînements inéluctables d’un système général qui est mauvais, quand ce n’est pas pour encadrer le mal afin d’éviter le pire. Quelque malheur survient-il, on fait une loi : gouverner aujourd’hui, c’est légiférer ! Cette vue synthétique peut choquer ceux qui se donnent tant de mal pour faire aboutir des politiques dont le but serait d’apporter des réponses aux mille et un problèmes de l’heure. Cependant, lequel de ceux qui se consacrent à ces tâches épuisantes, ne sent pas la vanité de ces efforts toujours si mal récompensés. Où se trouve l’entraînement vers le bien, vers le haut?

            Ah ! si les vrais hommes politiques, ceux qui ont le souci du bien commun – il doit bien y en avoir –, si les responsables sociaux qui se donnent un but humain, au-delà des seules profits ou intérêts immédiats, voulaient bien, un instant, regarder ces quelques évidences en face… Au lieu de se lamenter, de se perdre en invectives, de se voiler la face en se vantant de ce qu’ils font… Serait-il possible qu’un jour le système soit examiné dans sa malfaisance fondamentale ? Ou faudra-t-il qu’elle éclate au moment d’une de ces ruptures tragiques qui scandent l’histoire de nos deux cents dernières années ? Tout à coup, tout s’arrête, plus rien ne marche ; le drame est là, prévisible pour tout esprit sagace depuis longtemps déjà mais, cependant, jamais pronostiqué par les officiels du régime ; il s’impose avec la rudesse des immenses tragédies. Le désastre est total. Et, évidemment, nul de ceux qui ont tenu les rênes, n’est jamais responsable, sauf à trouver des boucs émissaires !

     

    La seule issue

     

            Ces analyses politiques sont très pessimistes, dira-t-on. Le pessimisme n’est pas dans le propos. Il ressort naturellement de la vue des choses, telles qu’elles sont. Une sinistre comédie va occuper les Français avec les élections présidentielles qui se profilent et pendant ce temps – les gens avertis le savent pertinemment – un drame se noue que personne ne peut résoudre. Ce drame a de multiple facettes qui font que, de quelque côté qu’on l’envisage, il n’offre que des perspectives désastreuses.

            Le mal est moral et social. Comment se fait-il que le moral des Français qui habitent le pays le plus beau du monde, soit si bas ? 

            Parce qu’ils sentent confusément que les choses ne vont pas : famille, métier, profession, rapports humains, administration, rien ne va bien ; services publics de moins en moins efficaces, éducation à vau-l’eau, désordre social, revendications indéfinies, insécurité, justice mal administrée et qui protège les criminels, quartiers dit sensibles qui prolifèrent, ghettoïsation des populations immigrées de plus en plus nombreuses et de moins en moins intégrées, banlieues invivables, un Etat qui s’occupe de tout et qui est de plus en plus faible, une Europe qui intervient non pour construire mais pour détruire, une classe dirigeante qui ne poursuit que ses intérêts, et partout des parasites qui profitent du système pour faire leurs affaires…Voilà le tableau sur lequel on pourrait épiloguer longuement.

            Là-dessus une crise économique et financière dont un évènement soudain peut servir de déclencheur à n’importe quel mouvement social et politique inmaîtrisable. Il est une guerre sourde qui est menée contre la France dont nul ne peut prédire quelles seront les prochaines manifestations. Il y a quelque chose de terrible dans la situation. Il ne s’agit pas d’inquiéter, il s’agit de voir.

            D’ailleurs, toutes les interventions du chef de l’Etat ne font qu’illustrer cet ensemble insurmontable de problèmes qui s’accumulent. Intervention après le meurtre – le nième ! – d’une jeune femme par un criminel sexuel multirécidiviste et laissé en liberté : ça ne se passera pas comme ça, dit Nicolas Sarkozy avec autorité – et il a raison – et que propose-t-il ? 

            Encore des lois ! Mais, bonsoir, qui aura l’autorité pour imposer leur devoir aux juges ? Grand discours sur la réindustrialisation nécessaire : eh oui, mais qui a tué l’activité française au cours de ces dernières décennies ? Sinon la réglementation étatique et européenne, encore plus que la mondialisation. Alors ? Conférence de presse au ton grave pour signaler les difficultés françaises à des journalistes qui sont censés représenter l’opinion publique. Mais qu’en sort-il ? Que la France, grâce à sa présidence du G20 et du G8, va réussir à imposer aux partenaires mondiaux des règles, voire des taxes, qui permettront d’échapper – on se demande pourquoi et comment – au prochain drame financier et monétaire dont la zone euro va faire les frais selon les pronostics les plus récents du FMI qui, lui, ne veut pas en porter la responsabilité. Et Nicolas Sarkozy qui semble avoir compris les limites de cet exercice  de haute voltige, n’a d’ailleurs pas fait le fanfaron. Inutile de se leurrer : la réussite du dernier emprunt au profit du Fonds européen de stabilité financière ne prouve rien, sinon qu’il y a des masses de liquidités qui cherchent à se placer ; l’euro n’en est pas sauvé pour autant.

            Aucun des discours prononcés à Davos ne changera les données du problème proprement français.

            Qu’il soit permis de dire ici que la campagne électorale qui se prépare pour les élections présidentielles, non seulement ne facilitera pas la solution de ce problème ; elle l’aggravera. Les surenchères qui n’ont fait que commencer, vont redoubler. Ce sera aussi ridicule que tragique. Les concurrents et les partis danseront leur sarabande tandis que le volcan grondera. Le monde est secoué d’immenses ébranlements ; sous les pieds de ces dames et de ces messieurs, enivrés de politicaillerie et de vaines ambitions, la France se craquèle. Faudra-t-il qu’elle s’effondre pour qu’ils arrêtent leurs jeux imbéciles ?

    Mais, s’il vous plaît, quand l’échéance arrivera, pour refaire et continuer la France, il conviendra d’abord de restaurer son Etat national et donc royal. C’est une évidence et elle nous a coûté assez cher pour qu’on évite de recommencer d’éternels échecs. ■

  • L’Etablissement et la démocratie apaisée, par Philippe Germain.

    La technocrature, maladie sénile de la démocratie : (10/12)

    Résumé  : En 2017 la technocrature  à pris le pouvoir. Evènement majeur de la République que l’Action française analyse au travers la  physique sociale. Elle découvre que Bonaparte a crée une nouvelle classe de privilégiés. Ce «  pays légal  » est un système oligarchique circulaire où trois élites financière, politique et médiatique s’épanouissent grace à l’Etat Républicain. La Technocratie, constituée en quatrième élite sous De Gaulle, fait prendre le virage mondialiste au pays légal, sous Giscard-Mitterand. Puis l’élite politique connait un énorme discrédit sous Sarkozy et Hollande.

    philippe germain.jpgDégagisme et Etat providence 

    Dès le début 2016, l’Etablissement prend conscience que l’important discrédit des centre-droit et centre-gauche affaisse la démocratie représentative. Ce discrédit multicausal aggrave la pathologie du  vieillissant système démocratique dont la situation commence a devenir critique à la veille de la présidentielle de 2017. 

    Afin de préserver ses intérêts financiers, l’Etablissement se doit de sauver le modèle circulaire de l’oligarchie démocratique, mis au point depuis les débuts de la IIIe République. C’est la condition pour que l’Etablissement puisse continuer à s’enrichir non par le travail mais par le pillage de la Nation. Seuls les marchés de l’Etat intéressent l’Etablissement, les prébendes, la spéculation financière, l’argent gagné sans risque, qui ne s’investit pas en France et tout au contraire obéit à la loi du profit maximal en se portant là ou l’on peut réussir – toujours en utilisant l’Etat – de substantiels bénéfices. L’Etablissement a conscience que le discrédit complet de l’élite politique pourrait remettre en cause certain mécanismes, voire le principe de l’Etat providence. Cet Etat républicain qui asservit les Français considérés uniquement comme des consommateurs indispensables à la croissance, tout en parvenant à leur donner l’illusion de la justice sociale. 

    Maintenir l’Etat en instrument de pillage de l’épargne et du travail des Français pour le seul profit de l’Etablissement : voilà pourquoi l’élite financière juge nécessaire et urgent d’élaborer un remède «  dégagiste  » de l’élite politique.

    Démocratie apaisée 

    Au contraire, l’élite politique de centre-droit et de centre-gauche espère rebondir pour la présidentielle de 2017 grâce à un plan B, s’accommodant du double échec de la démocratie «  forte  » tentée par Sarkozy et Hollande. Ce plan B consiste à faire muter la pathologique démocratie représentative car, explique Pierre-André Taguieff,  « l’indifférence des citoyens, lorsqu’elle se colore de mépris, voir de haine, et se traduit par un abstentionnisme croissant, signe une dépolitisation des esprits qui ne déplait pas aux professionnels de la politique. Ces derniers rêvent de ce qu’ils appellent une «  démocratie apaisée  », réduite au spectacle d’un consensus sur l’essentiel entre gauche et droite, «  libéraux  » (ou progressistes) et «  conservateurs  », sociaux-démocrates et libéraux sociaux.   » 

    Le plan B de l’élite politique repose sur l’affichage d’une sorte de «  en même temps la gauche et en même temps la droite  », remplaçant l’ancienne alternance de façade. Une démocratie d’abstention et de non-participation réduite à un système de règles. Au demeurant, des règles contournables par les malins du pays légal car, rappelle Taguieff, «   la corruption est le virus inéliminable des systèmes démocratiques représentatifs  ». 

    Malheureusement pour l’élite politique, l’Etablissement ne va pas la suivre. L’événement est loin d’être anodin. Si le «  frottement  » entre la Technocratie et l’élite politique a été surmonté sous Mitterrand, cette fois le «  lâchage  » par l’Etablissement constitue une rupture inédite entre les élites du Pays légal. Preuve de la fragilité de l’oligarchie démocratique généralement considérée comme indestructible. 

    Progressistes contre conservateurs

    Pour l’Etablissement, le discrédit de l’élite politique en 2016 est trop avancé dans l’opinion pour ne pas la «  dégager  ». En revanche le plan B d’une démocratie apaisée par la création d’un nouveau centrisme peut constituer le remède cherché par l’Etablissement, à condition d’être administré au pays réel par un nouvel acteur. Un sondage international va bientôt indiquer que seuls 17  % des Français  apprécient les partis politiques et seuls 11  % veulent élire un homme qui aurait déjà exercé le pouvoir. Le renouvellement du personnel politique est donc incontournable. Le nouvel acteur recherché par l’Etablissement ne peut-être que la Technocratie, substituée à l’élite politique  ; jadis dénommée par Maurras le V.P.R. (Vieux Parti Républicain). 

    Ce «  remède  » technocratique implique, pour le pays légal, d’abandonner le bipartisme Droite/Gauche, devenu inopérant à la suite de l’échec de la «  démocratie forte  », au profit d’un nouveau clivage binaire opposant centre et extrêmes. Un nouveau centre regroupant les «  progressistes  » en opposition aux «  conservateurs  » incapables de s’allier. 

    Les progressistes seraient les électeurs des anciens centre-droit et centre-gauche se regroupant dans la croyance que «  l’utopie européiste n’est qu’une figure de l’utopie globaliste, un moment dans la mondialisation présentée comme inévitable  ». Ce camp progressiste n’aura aucun mal à s’unir car les référents idéologiques sont les mêmes pour ces 26 % de la population considérant la mondialisation comme une opportunité. Ces 26  % sont suffisant dans une Ve République où une minorité peut imposer sa domination à l’ensemble du pays réel car dans modèle circulaire, l’élite politique à la maîtrise du pouvoir législatif.

    Les conservateurs seraient constitués de l’électorat des «  nouvelles radicalités  » refusant la croyance dans l’idéologie mondialiste, basée sur «  la trompeuse promesse d’une égalité des chances devant l’instrument miraculeux de l’enrichissement rapide à la portée de tous, dans l’espace sans frontière du néo-marché mondial…  » La dénomination  « conservateurs  » évoluera bientôt en «  populistes  » au pluriel car ils sont divisés. Les populistes de droite désignés comme «  les exclus du Système  » par Pierre Debray,  et nommés  nationaux-populistes par Taguieff ; les populistes de gauche identifiés par Taguieff en 2003 comme des «  néo-progressistes  », mutation du virus progressiste  mélangeant antiaméricanisme et antisionisme. 

    Cette division entre ceux qui traitent l’autre de fasciste et ceux qui ripostent par l’accusation d’islamo-gauchistes s’articule essentiellement autour du thème de l’immigration. Elle est le second atout du progressisme après celui de la maîtrise du pouvoir législatif.

    Le national-populisme comme ennemi unique

    Cette vision de l’élite financière, d’un clivage novateur entre progressistes/conservateurs a, pour le pays légal, l’avantage de contrer la progression du national-populisme autour d’un nouveau tripartisme. Effectivement, le Front National comme bloc «  ni de droite, ni de gauche  » commence depuis 2014, à occuper la place centrale du ring électoral, avec le bloc  UMP à sa droite et le bloc PS à sa gauche. C’est d’ailleurs toute la contradiction d’un Front National se revendiquant comme antisystème tout en cherchant à s’intégrer au système de la démocratie représentative, dont l’obsolescence se dévoile un peu plus à chaque élection. Pour gérer cette contradiction, le national-populisme propose son propre remède pour soigner la pathologie démocratique : celui d’une mutation vers la «  démocratie directe  » permettant au peuple de s’affranchir du filtrage par des médiations dites représentatives. 

    Pour l’Action française, cette proposition supplémentaire d’une nouvelle démocratie rêvée, destinée à sauver la démocratie idéale de l’échec de la démocratie réelle, lui confirme  la nécessité de proposer aux Français autre chose que ce qui existe. Une alternative crédible au vieillissant Système démocratique.

    Par ailleurs, le nouveau clivage proposé par l’Etablissement peu se jouer sur le terrain retenu par le national-populisme, celui de l’Europe. Un national-populisme fort de son retournement d’une position frontiste pro-européenne vers une posture critique de l’«  Europe de Maastricht  ». En 1984 le FN soutenait au nom du patriotisme européen, la mise en place d’une monnaie commune, d’une défense commune, d’une politique de sécurité et de contrôle des frontières commune dans le cadre d’une Europe confédérale.  A partir de 1986, le député maurrassien Georges-Paul Wagner, aidé de Jean-Claude Martinez , s’oppose à la puissante tendance pro-européenne de Bruno Megret, appuyée sur la ligne «  culturelle d’abord  » de la Nouvelle-Droite. Finalement en 1989, l’euromanifeste du FN  commence à dénoncer une politique européenne dirigiste et prône une «  Europe des Patries, respectueuse de la souveraineté  ». Le durcissement anti-européiste s’opère à partir de 2010 pour évoquer la sortie de l’euro et ensuite celle de l’Union européenne. 

    Pour l’Etablissement, grâce aux oppositions frontales démocratie apaisée/démocratie directe et européisme/ euroscepticisme, le clivage progressistes/conservateurs semble parfaitement adapté pour répondre à la règle de l’ennemi unique. Ceux qui ne rentreront pas dans le clivage seront broyés et jetés aux oubliettes du vieux monde politique.

    Incohérence de la mentalité antisystème

    Qui mieux est l’Etablissement dispose d’un dernier atout dans son jeu. Le néo-droitiste Thibault Isabel l’a bien mis en évidence grâce au sondage Ipsos. Il montre la montée des idées populistes à 56  % dans le pays réel tout en mettant en avant une contradiction majeure. Certes  «  80  % de nos compatriotes estiment que pour améliorer la situation, nous aurions besoin d’un dirigeant “prêt à changer les règles du jeu”…. Mais lorsqu’il s’agit de “changer radicalement le statu quo”, nous nous retrouvons parmi les pays les plus timorés (40 %)   »… Autrement dit, beaucoup de personnes en France disqualifient le clivage droite-gauche et critiques les politiciens classiques pour leur inefficacité, sans pour autant demander un véritable infléchissement de la politique..

    L’Etablissement va choisir Emmanuel Macron comme premier de cordée pour déployer son plan B avec la Technocratie. En novembre 2016, sept mois après le lancement de son mouvement  La République En Marche, deux mois après sa démission du gouvernement Hollande, Macron se lance officiellement dans la course à la présidentielle. Prouvant qu’il a parfaitement intégré l’incohérence de la mentalité antisystème, au début 2017, il cherche à capitaliser «  à la fois sur le rejet des anciens appareils politiques du système et la défense des principes fondamentaux du système lui-même. C’est cette position hybride et paradoxale qui cristallise le mieux l’état d’une partie importante de l’opinion…. Tout changer pour ne rien changer, ou appliquer de vieilles recettes avec de nouvelles têtes, voilà ce que veulent en réalité nombre de Français, écartelés entre leur adhésion aux valeurs dominantes et le constat patent du déclin de la nation  ».

    Reste à savoir comment la Technocratie va remplir son rôle dans la constitution de ce que Jérôme Sainte-Marie nomme le «  bloc élitaire  », orienté par la haute administration et la haute finance.

  • ”L'espérance”, le numéro d'été de Politique magazine...

    juillet 2013 120.jpg

    Au sommaire : Scan.jpg (cliquez une première fois pour faire apparaître l'image, puis une deuxième fois pour l'agrandir...)

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    Collaborations de Jean-François Mattéi, Jacques Trémolet de Villers, Jean Sévillia, Frédéric Rouvillois, Ludovine de la Rochère, Béatrice Bourges, l'abbé Guillaume de Tanouärn, Pierre Chalvidan... Voici l'éditorial, rédigé cette fois-ci par Hilaire de Crémiers, et dont le tittre récapitule et résume bien ce numéro : L'espérance

    L’espérance

     

    Christiane-Taubira-big.jpgIl n’est pire intolérance que celle qui se recommande d’un prétendu principe de tolérance. L’histoire est bourrée d’exemples de ce genre. Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. Ce sectarisme totalitaire peut aller très loin. Telle se présente notre garde des sceaux, Madame Taubira. 

    Cette dame – car c’est une dame en dépit de la théorie du genre... et elle tient apparemment à sa qualité féminine puisqu’elle se fait appeler, à l’encontre des lois de la grammaire, « la » garde des Sceaux ! – cette dame, donc, incontestablement une dame, de sexe féminin et non indéterminé, impose à la manière forte que certains pourraient qualifier de masculine, ses choix idéologiques. Ils sont bons parce qu’ils sont les siens ; l’argument péremptoire est ainsi définitif. 

    Cette dame qui incarne aujourd’hui la Justice, n’a que compréhension pour les assassins, les violeurs, les voleurs, les bandits grands et petits, jeunes et vieux, tous ceux dont elle se sent la particulière, la singulière ministre. à l’encontre même, s’il le faut, de l’administration pénitentiaire ! 

    Dans son esprit, leurs crimes ne sont pas si criminels ni leurs délits si délictueux que la société l’affirme avec ses codes surannés qu’il convient donc de changer. S’il y a crime et délit, pense-t-elle, il est plutôt à chercher précisément du côté de la société dont ces pauvres gens sont victimes. Il est vrai  qu’elle a pour elle certaines théories qui furent à la mode et certains magistrats qui affichent sur « leur mur des cons » les photos de pères de filles et de fillettes abominablement assassinées et violées ! Car il paraît que c’est ça le progrès, la tolérance et la liberté. Lesdits magistrats non poursuivis sont protégés par ladite garde des Sceaux Taubira. 

    La dame qui avait conscience elle aussi d’être une victime de la société, à sa manière sans doute, a un jour appréhendé que la meilleure de toutes les astuces consisterait à s’emparer d’un système politique complaisant par nature à de tels raisonnements. Car, en vertu même des principes fondamentaux du système, les droits de la vérité, du bien moral, du simple bon sens sont par nécessité toujours réduits et niés au profit des extravagances de l’erreur et du mal à qui sont reconnus de plus en plus force droits et avantages, pour non seulement les mettre à égalité, mais encore les privilégier afin de mieux affirmer la liberté et l’égalité des choix, de tout choix et de tous les choix, surtout évidemment de ceux qui violent l’ordre naturel, la tradition, les usages, les bonnes mœurs et les règles de la civilisation. Tel est le sophisme qui domine la pensée unique du système. La dame a fort bien saisi cette logique – si fausse et si dévastatrice – qu’elle exploite donc à fond avec la complicité active de ceux qui vivent de ce système pour poursuivre par la démagogie leur carrière électoraliste. 

    gender.jpgD’où l’importance que revêtait pour les adeptes de ce sophisme monstrueux la légalisation sous forme de mariage de l’union de personnes de même sexe. Ainsi, la vérité simple et nette du mariage naturel qui unit dans la complémentarité des sexes un homme et une femme, était-elle atteinte, concrètement abolie, surtout ravalée au niveau de ce qu’on appelle abominablement « une pratique sexuelle ». Il n’y a donc pas égalité des droits, contrairement à ce qui a été dit, il y a destruction. Et ainsi de la famille, de la filiation où tout est rabaissé, dégradé, uniformisé dans le plus abject des individualismes. Ainsi encore de la nation qui n’existe plus comme succession de générations et ainsi de la religion qui n’est plus le fondement du bien et du mal. 

    Tel était le but recherché. Reste maintenant pour illustrer ce que la dame Taubira appelle, avec son élégance habituelle, un renversement de civilisation, à sortir de leur geôle les assassins et les violeurs, à relâcher les récidivistes, et à jeter en prison ceux qui osent s’opposer à l’ordre légal nouveau, à lancer à leurs trousses la police et la gendarmerie, à mettre en branle l’appareil judiciaire pour les poursuivre et les condamner. Le tour est joué, la boucle bouclée. 

    Voilà pourquoi ce dossier de Politique magazine sur la Manif pour tous s’imposait pour ce numéro d’été. Il est intitulé L’espérance. Car il est apparu que la France, celle du bon sens, celle du vrai, du bien et du beau, celle qui se sait héritière et gardienne de toutes les merveilles de la nature et de la grâce, celle qui toujours se redresse dans son éternelle jeunesse, s’est levée une fois encore pour dire non. Non à ce qui la tue. Et dont le système de mort est voué à la mort. Donc oui à la vie, oui à l’espérance.  

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  • Notre entretien sur Charles Maurras à Martigues, avec Georges Bourquard, du Dauphiné libéré...(III/V)

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpgQuels sont les rapports aujourd'hui, entre le royalisme et l'extrême-droite ?

    Comme pour sa question sur le nombre des royalistes en France aujourd'hui, nous avons fait une remarque préalable à notre interlocuteur : en prenant comme exemple "les trois François" (Fillon, Bayrou et Hollande), qui sont évidemment tous les trois républicains, mais fort opposés sur un grand nombre de sujets majeurs, il nous a été facile de lui faire comprendre que "les royalistes", cela n'existait pas; comme les républicains, les royalistes sont divers et variés, et il y a chez eux plusieurs sensibilités (au PS, on appelle cela des courants, non ?).

    Lors de la dernière élection présidentielle, il y a, ainsi, des royalistes, comme la Nouvelle Action Royaliste (Nar), qui ont appelé à voter Hollande au deuxième tour (après avoir appelé à voter Dupont-Aignan au premier); d'autres qui ont voté Sarkozy; d'autres qui ont voté Le Pen...

    Là aussi, il nous est impossible - et cela ne nous intéresse d'ailleurs pas - d'avoir ou de donner des chiffres sur l'importance de tel ou tel courant ou sensibilité, de savoir quelle proportion a voté pour quel candidat ou quel autre. Et, de toutes façons, nous n'avons aucun titre, en tant que lafautearousseau, à parler au nom de tous les royalistes : nous donnons notre point de vue, et s'y rallie qui veut : "Qui m'aime me suive !" disait Henri IV....

    prince jean les quatre.jpgAinsi, pour la dernière élection présidentielle, n'avons-nous pas donné de consigne de vote, et avons-nous laissé nos lecteurs décider en conscience. Non parce que nous nous désintéressions de la chose, mais parce que, pour nous, ce qui prime, c'est de présenter toujours plus et toujours mieux à nos compatriotes le recours qu'incarne la Famille de France, et tout ce qu'elle symbolise et porte comme espoir, pour la perennité de la Nation.

    Et, surtout, parce que, justement, nous sommes royalistes. Notre rôle n'est pas de prendre position sur l'échiquier politique, au(x) moment(s) et aux conditions choisies par le Système, et d'entrer ainsi dans les jeux et dans le cadre d'un Pays légal qui, on le voit bien, échoue de plus en plus, dans tous les domaines; préside à l'abaissement de la France; perd de vue le Bien commun et l'intérêt national, et engage le pays dans une impressionnante spirale du déclin.

    Notre rôle fondamental et essentiel, celui qui fonde véritablement notre raison d'être, n'est évidemment pas d'être le supplétif de tel ou tel dans les luttes stériles et perpétuellement renouvelées du Pays légal, où l'on oublie l'intérêt national pour le seul jeu mesquin des Partis. Notre rôle, unique, est au contraire de ne pas entrer dans ce jeu, dans ce Système; de n'y placer aucune espèce d'illusion ou d'espoir, mais bien au contraire de le dénoncer, et de proposer, comme le disait Léon Daudet, une autre politique "étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du Régime".

    On voit bien par là que ce n'est pas seulement avec l'extrême-droite que notre royalisme prend ses distances, mais avec tout parti quel qu'il soit, puisque tout parti est, de facto, élément consubstantiel du Système dont nous souhaitons le remplacement par la Royauté.

    maurras,chemin de paradisNous ne croyons pas, comme certains, aux "bonnes élections", aux "bonnes chambres", qui feraient une "bonne république". Gagnées par la droite, gagnées par la gauche, les élections, depuis l'instauration de la République en 1875, n'ont amené aucun changement fondamental dans le processus continu de décadence et d'affaiblissement de la France depuis cette date.

    Et comme Georges Bourquard connaît lafautearousseau, nous l'avons renvoyé à ce passage de Léon Daudet, élu député de Paris dans la Chambre Bleu horizon, en 1919, que nous avons récemment publié, en l'intitulant La grande illusion : croire aux élections en tant que telles, et qu'il suffit de les gagner, pour avoir une "bonne chambre" et, avec cette "bonne chambre", changer les choses, amender le Système de l'intérieur : c'est cela, la grande illusion.... 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2012/07/17/la-grande-illusion-par-leon-daudet.html

    On comprend ainsi que notre royalisme est "indépendant" de tout parti ou de toute mouvance, qu'il ne peut s'inféoder à aucun, tout simplement parce qu'il est d'une autre nature. Nous ne sommes ni d'extrême-droite, ni de droite, ni du centre, ni de gauche, ni d'extrême-gauche : nous sommes là pour proposer une autre Institution, celle qui a fait la France, celle qui a fait sa grandeur : la Royauté. Et cette royauté, elle sera pour tous les Français, quel que soit leur vote d'aujourd'hui, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche. 

    On pourra penser que ce sont des mots; que c'est une vue de l'esprit. Mais quand on voit l'état inquiétant dans lequel se trouve la France aujourd'hui, on est bien obligé de se dire que cela n'est pas arrivé tout seul, par hasard. Il doit bien y avoir quelque chose qui cloche, quelque part : et si c'était ce Système, avec son perpétuel affrontement stérile des Français entre eux ? Avec le désintérêt croissant pour la chose publique (la Res publica, la république.) ? Avec cet affaiblissement continu du Pays dans ses forces vives ?

    Pour conclure cette question (sa seconde), nous avons redit à Georges Bourquard qu'encore une fois nous ne prétendions évidemment pas parler au nom de tous les royalistes - chose impossible - et qu'il ne s'agissait là que de la position de lafautearousseau. La suive qui veut ! (à suivre)

  • L'énorme opération en cours contre Benoît XVI *...

                Que dire de « l'énorme opération en cours contre Benoît XVI *» qui n’ait déjà été dit ailleurs et que, de manière spontanée, nous ne ressentions profondément en nous-mêmes ?

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                Une fois de plus, le Souverain Pontife se trouve affronté à « l'immense hostilité du système qui lui fait face *», comme Paul VI – certains diront : même Paul VI - choisit de braver par devoir l’impopularité lorsqu’il publia envers et contre tous l’encyclique Humanae Vitae ou Jean-Paul II Evangelium Vitae. Lorsque ce même Pontife publia l’encyclique Veritatis Splendor, où il rappelait que la splendeur de la vérité ne souffre aucune remise en question, ni par l’opinion, ni par aucune majorité, en aucun temps ni en aucun lieu, comment le « monde moderne » aurait-il pu comprendre ou accepter un tel message, qui va à l’encontre de ses fondements ? Le « système » - car c’en est un – en arrive, aujourd’hui, à nier – qu’elle soit absolue ou relative - jusqu’à l’existence d’une quelconque vérité. Sur l’essentiel, il n’y a donc pas de compromission possible entre lui et l’Eglise Catholique, sauf, pour cette dernière, à accepter de ne plus exister. Jusqu’à présent, l’Eglise se refuse (on pourrait dire : toutes les églises car les autres religions, à cet égard, disent à peu près les mêmes choses) à rabaisser la morale au niveau des mœurs et à sacrifier la vérité – ou ce qu’elle tient pour tel – au relativisme de ce que l’on appelle l’ « opinion » laquelle n’est, en réalité, que ce que le « système » veut bien qu’elle soit.

     

                A la fin de la Longue Marche, les dirigeants du P.C. chinois, réunis autour de Mao, durent décider si la Longue Marche, où l’armée rouge avait perdu les trois-quarts de ses effectifs, était une défaite ou une victoire. Ils « décidèrent » que c’était une victoire. Ce fut donc une victoire.

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                Il faut savoir que, sous d’autres formes, tout aussi redoutables, nous vivons sous la tyrannie d’un « système » parfaitement totalitaire et dont, comme les malheureux Chinois crurent aux promesses de l’ « Horizon Rouge », les peuples ne s’aperçoivent même pas. Pour décider de ce qu’il faut faire, dire et penser, de la grève qui sera ou a été un grand succès, de la personnalité qu’il faut « se payer », de l’homme qui monte ou qui s’écroule, de l’idée qu’il faut combattre, et ainsi de suite, les composantes du « système » n’ont probablement même pas besoin de se réunir. Elles agissent et interagissent spontanément, de façon complémentaire, parfaitement orchestrée et d’une quasi universelle efficacité : ce sont « les instituts de formation de l’opinion et de sondages *» ; les grands médias (les seuls qui comptent vraiment) ; la classe politique prise dans son ensemble ; les appareils syndicaux, qui ne sont « représentatifs » que par tacite convention ; l’univers glauque et oppressif de l’Education Nationale ; et, à de rares exceptions près, le secteur dit des « associations », en pleine expansion. Cette « superstructure », homogène derrière d’apparentes oppositions, développe une pensée parfaitement univoque et, d’ailleurs, parfaitement nulle, sans cohérence et sans culture, qui devient, bon gré mal gré, la loi d’airain des peuples. A bien y regarder, il est douteux que les propagandes des régimes totalitaires d’autrefois aient exercé une plus grande emprise que celle-ci.     

     

                Que le pape en soit, sinon la première victime, du moins la première cible, n’a pas de quoi surprendre, pour les raisons que nous avons tenté de dire. Sans-doute n’en est-il pas lui-même étonné puisque dès la messe d’inauguration de son Pontificat, il avait adressé à l’assistance et au monde la demande suivante : « Priez pour moi, afin que je me dérobe pas, par peur, devant les loups ». La prière – ou le soutien – de ce qu’il nous reste d’hommes de bon sens et de culture, ne devrait pas lui manquer. Nous aurons à y revenir.  

     

     

     

    * Expression reprise d’un commentaire d’Antiquus, sur le blog.