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Rechercher : qu'est ce que le système ?

  • L'importance vitale de la souveraineté alimentaire par Jean-Philippe Chauvin

    396556_jean-philippe-chauvincorr.jpgA l’automne 1991, le professeur Maurice Quénet déclarait, devant un amphithéâtre de la faculté de Droit de Rennes bondé d’étudiants attentifs et de quelques auditeurs libres, que désormais la France n’était plus en mesure de se nourrir par elle-même ! Le souvenir m’en est resté jusqu’à aujourd’hui, profondément ancré, et je l’évoque souvent devant mes propres élèves, en me désespérant de voir que, si j’en crois la lecture du dernier numéro de Marianne, les choses n’ont fait que s’aggraver, en ce domaine comme en d’autres. C’est Jean-Claude Jaillette qui en couronne son article d’un titre terrible : « Demain, la faim ? La France n’est plus capable de se nourrir elle-même. »

    Un article qu’il faudrait découper, plier et ranger soigneusement dans son portefeuille, et ressortir quand les candidats aux élections, avec grand sérieux, nous vantent les mérites de la mondialisation et de la modernité comme de la solution à toutes les crises ; un article pour fermer leur clapet à ceux qui, du haut de leurs grands principes libéraux, condamnent nos agriculteurs au nom du libre-échange et des prix bas nécessaires à leur société de consommation (société de consumation serait sans doute plus juste…), comme Pascal Lamy qui, socialiste moderne, a échangé la destruction de notre paysannerie contre quelques « promesses de bonnes affaires » : « Il a été l’initiateur des négociations portant sur les accords bilatéraux qui font craindre le pire aux paysans français et aux écologistes. L’idée du troc entre l’automobile et la chimie contre notre agriculture, c’est lui. Il n’en est pas peu fier, convaincu qu’il n’y a pas de commerce sans échanges « libres ». Oubliant que l’agriculture est une activité économique particulière, qui doit être protégée. Pour lui, le désarroi des paysans, la perte de souveraineté alimentaire, ce n’est qu’un tribut à payer à l’adaptation. Naïf et dangereux. » L’aveuglement des idéologues libéraux n’est qu’une cause de la catastrophe, mais c’est le libéralisme économique qui, en définitive, est la matrice de ce déni des réalités et de la destruction des économies réelles, celles qui doivent servir les hommes et non les asservir au règne infâme de la « Fortune anonyme et vagabonde » et de l’Argent-Seigneur (et saigneur…).

     

    Car le libre-échange sans entraves qui définit la mondialisation économique est celui qui détruit notre agriculture et la souveraineté alimentaire qui sont les conditions de notre pérennité et, même, de notre propre survie physique : « notre agriculture ne parvient même plus à satisfaire les besoins intérieurs : en dix ans, les importations ont progressé de 87 %, celles de produits laitiers ont doublé en dix ans, un fruit sur deux et un légume sur deux ne sont pas produits en France, comme 34 % de la volaille et 25 % de la viande de porc. Même le bio, qui devrait être produit au plus près, est importé à 31 %. » Et dans le même temps, nous produisons pour l’exportation en oubliant que le premier marché de notre production agricole devrait être, d’abord et logiquement, la France et les Français… N’est-ce pas le monde à l’envers, en somme ?

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    La mondialisation est un fait, mais elle n’est pas un bienfait, et la question agricole le prouve à l’envi, poussant au suicide 605 agriculteurs français en 2015 (selon les chiffres bien documentés de la Mutualité sociale agricole) tandis que nombre d’autres, étranglés par les dettes et par la concurrence sauvage des produits étrangers, renoncent au travail de la terre. « En 2016, près de 20 % des exploitants ne pouvaient pas se verser de salaires alors que 30 % touchaient moins de 350 euros par mois », expliquait Le Figaro dans son édition du 10 octobre 2017. Comme le souligne M. Jaillette, « Dans ce contexte d’une concurrence où tous les coups sont permis, la multiplication des accords de libre-échange bilatéraux encouragés par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ouvre naïvement le marché de l’Europe à des contingents à prix cassés de viande bovine et porcine, de céréales, comme l’illustrent en particulier les accords obtenus avec l’Ukraine, le Chili, le Canada et plus récemment le Mercosur (Amérique du Sud). Combien de temps nos éleveurs de bovins résisteront-ils à l’arrivée des 99.000 t de bœuf brésilien ultraconcurrentiel, qui viendront s’ajouter aux 80.000 t bradées arrivées au nom des précédents accords ? » C’est là que l’on mesure le mieux la nécessité d’un état d’esprit civique et « national » en France et en Europe pour privilégier les viandes produites « au plus proche » (y compris nationalement parlant), même si cela a un coût immédiat parfois plus élevé que l’achat au prix le plus bas de viande industrielle étrangère à l’hypermarché du coin, mais aussi la nécessité d’un Etat digne de ce nom, soucieux de notre « souveraineté alimentaire d’abord », ce qui n’est pas incompatible, loin de là, avec la promotion d’une production de qualité plutôt que de simple quantité. Or, la République n’est pas le meilleur régime politique pour préserver et soutenir l’agriculture française, comme le montrent les dernières décennies et ce que, sans émettre de jugement sur ceux qui nous gouvernaient alors ni sur les institutions, le propos du professeur Quénet mettait en avant…

     

    Une stratégie agricole d’Etat fondée sur la souveraineté alimentaire et la recherche de l’autosuffisance maximale est plus que jamais légitime et appropriée aux enjeux autant contemporains que futurs : « Depuis plus de cinquante ans, la France n’a pas connu de graves périodes de pénurie alimentaire. Au vu du déclin engagé, rien n’interdit de penser qu’elles pourraient faire leur réapparition. (…) Il suffit d’analyser les ratés du secteur de la pharmacie pour imaginer ce qui pourrait se passer dans l’agriculture. (…) Être dépendant, c’est être exposé au risque d’un embargo ou d’une rupture d’approvisionnement consécutive à une décision politique. C’est aussi importer des produits dont les standards de fabrication ne correspondent pas aux habitudes de consommation locale. Comment, dès lors, éviter dans l’alimentation ce qui se passe dans le médicament ? » Gouverner, c’est prévoir, et il apparaît de plus en plus nécessaire de se préserver des risques que le système de la mondialisation libérale fait aussi peser sur l’économie de notre pays et sur l’alimentation de ses habitants.

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    L’Etat doit renouer avec son rôle de « père nourricier », non pas en collectivisant l’agriculture française, mais en la soutenant et en orientant ses grandes productions tout en permettant ses plus petites et plus locales. Mais, comme le souligne l’auteur de l’article de Marianne, il faut aussi impliquer le consommateur dans cette stratégie de souveraineté alimentaire : « Chaque citoyen-consommateur a-t-il bien conscience que sa liberté de pouvoir choisir l’alimentation qu’il souhaite, dans les quantités qu’il espère et de la qualité qu’il exige, dans son propre pays, relève de ce principe fondamental qu’est la souveraineté alimentaire ? A-t-il conscience qu’elle n’est acquise que grâce à l’autosuffisance que lui confère une agriculture diversifiée, répartie sur tout le territoire, exploitée par des agriculteurs nombreux, qualifiés et donc correctement rémunérés ? » Car l’action de l’Etat, seule, ne peut pas tout faire s’il n’y a pas, aussi, une prise de conscience publique la plus générale possible des enjeux et des possibilités d’action, autant collective qu’individuelle et familiale. L’Etat ne peut, ne doit pas se substituer aux citoyens, mais il a le devoir politique de les éclairer et de leur montrer le chemin le plus approprié aux intérêts de tous et au Bien commun. Les royalistes ne lui demandent pas forcément plus, mais ils lui demandent au moins cela, dans une vision historique de ce qu’est le pouvoir régalien et de ce qu’il permet mais s’impose aussi à lui-même…

  • Quem vult Jupiter perdere, dementat…

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Macron se croit au centre du jeu. Son univers s’effondre sur le plan national comme sur le plan international. Il maintient le cap… Vers les élections européennes. 

    Tout est fait pour rassurer les Français.

    Les statistiques officielles, comme il se doit, se plient ingénieusement aux souhaits du gouvernement. Par exemple, il a été annoncé, fin janvier, qu’il y avait moins de demandeurs d’emplois. C’était la formule utilisée : ah, que ces choses-là sont bien dites ! Ce qui signifierait par équivalence de termes que le chômage décroît, au-dessous de 10 %, vers 9 %, les 10 % étant considérés comme la barre décisive, au-dessous de laquelle la bataille de l’emploi peut commencer à être gagnée. Macron aurait réussi là où Hollande a échoué ; ce serait le premier fruit de sa politique de réforme. Croira qui voudra.

    Des chiffres non signifiants

    Les réalités prétendument appréhendées sont tellement disparates que ces chiffres perdent toute signification. Il est des territoires – et ils sont nombreux – où une partie de la population, peut-être la moitié, voire davantage, surtout jeune, ne travaille pas selon les critères habituels ; elle est tellement sortie des champs d’investigation qu’elle ne peut être intégrée dans les calculs. Le savent bien les détenteurs de l’autorité publique qui doivent et osent affronter le problème : allez demander à un maire de banlieue dans des zones défavorisées !

    La fausseté consiste encore à éliminer du comptage non seulement ce qu’il est convenu d’appeler les faux chômeurs – ce qui se conçoit et se pratique de plus en plus drastiquement – mais aussi bien tout ce qui ne répond pas aux normes du système de triage ! Il serait à la fois scientifique et moral de ne pas tenir compte de ce qui ne mérite pas d’être compté. Concrètement, le chômage structurel est durablement installé dans les zones où les pouvoirs publics n’ont en fait plus accès et donc n’ont plus de possibilité d’action. Mais ça, qui le dira ?

    1015010337.jpgIl en est de même des chiffres de l’immigration, présentés fallacieusement, comme l’a montré encore récemment Michèle Tribalat dans le numéro du mois de février de Politique magazine.

    Cette immigration ne fait qu’aggraver le phénomène du chômage et, pire, pour les mêmes raisons signalées plus haut, du chômage non véritablement comptabilisé. Qui peut compter ? Personne, bien sûr ! Et surtout pas les commentateurs officiels qui racontent n’importe quoi.

    Ces séries d’enchaînements de fausses politiques et d’analyses mensongères se constatent en tous domaines et à tous niveaux avec les effets désastreux que les Français endurent mais qui sont dissimulés par tout l’appareil officiel pour leurrer l’opinion. C’est systématique.

    Un peuple abandonné

    Le gouvernement a beau proclamer que la situation s’améliore, le Français moyen qui essaye de vivre de son travail, éprouve le sentiment contraire. Pas seulement pour les questions de sécurité ! La vie tout simplement. Il est affirmé que le pouvoir d’achat augmente et que la prime d’activité ou de complément de salaire, décidée par Macron en décembre, devrait satisfaire le bon peuple qui n’aurait plus de raison de pester contre la vie chère. Un cadeau ? Octroyé par le chef de l’État plein de commisération ? Soit, et alors ? Quel est le statut de ceux qui y ont droit ? Celui d’obligés ? Quelle amertume !

    gilets-jaunes_4097890.jpegLa partie la plus modeste de la population française et tout aussi bien ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne, celle des gens qui vivent normalement et supportent le plus de prélèvements obligatoires, vivent dans un profond désarroi. Cela fait beaucoup de monde. Ce peuple, qui est fondamentalement le nôtre – encore –, se sent dépossédé de son héritage, privé de son unité, arraché à son histoire, dépouillé de sa liberté et abandonné dans une insécurité quotidienne, politique, sociale, économique. Pour nombre de nos compatriotes, rien ne sert plus à rien. C’est un « jour le jour », sans perspective et sans charme ; le phénomène n’est pas seulement périphérique ; il touche le fond des campagnes où les suicides se multiplient, et le cœur des villes où la tristesse se lit sur les visages.

    Avez-vous jamais pris les transports en commun aux heures de pointe et dans les cohues babéliques des matins et des soirs ? Qui se sent chez soi ? Lequel des dirigeants accepterait un sort pareil ? Imaginez seulement les plus beaux représentants de la caste dominante, imaginez-les lâchés au plus profond du 9-3 vers les 10 heures du soir et obligés de rentrer chez eux sans autre moyen que leurs jambes. L’expérience ne serait-elle pas divertissante et fructueuse ?

    I00017021.jpgLe peuple français ne bénéficie plus de cette amitié nationale qui est le plus précieux des biens. Cette amitié est infiniment plus que la plate solidarité d’une technocratie sans âme. Elle se vit dans la liberté du cœur et de l’esprit. Un Pompidou, encore, avec son sens de la France, en exprimait la force et la nécessité, lui qui refusait d’aviver les querelles du passé parce qu’il fallait que les Français s’aimassent entre eux et, d’abord, commençassent par s’aimer eux-mêmes dans leur histoire et leur génie.

    Notre régime n’est plus qu’un régime de haine. Le pouvoir devient une faction. Macron s’en rend-il compte ? Le voilà lancé à corps perdu dans la reconquête de son pouvoir , alors que ses conseillers les plus proches, ceux qui l’ont accompagné dans sa prise du pouvoir, le quittent les uns près les autres et que l’étrange Benalla dont nul ne sait au juste quel était le statut, sinon qu’il était un proche des plus proches, se trouve aujourd’hui en prison, son impunité ne pouvant résister à tant de mensonges et de passe-droits éhontés. Il avait des connivences dans tout l’entourage de Macron, jusqu’au sommet des institutions ! Qu’est-ce donc que la macronie ? Qu’est-ce que l’Élysée sous Macron ? Les sénateurs ont osé poser la question. Le gouvernement, du coup, les poursuit de sa vindicte. La macronie a cassé la société française, elle a procédé par effraction. Toute l’astuce de cette bande, de ses sbires et de ses sicaires, fut de se servir du dégoût des Français pour se hisser eux-mêmes au pouvoir et mieux les rejeter ensuite, et toujours en les culpabilisant.

    edouard_philippe_en_direct_du_finist_re_le_retour_032-00_10_13_21-4093405.jpgPauvres Gilets jaunes ! Que peuvent-ils espérer sinon d’être dénigrés, associés à tous les vices et les crimes ?

    À quoi sert leur révolte ? À diviser encore plus les Français et sur ces divisions à favoriser une stratégie électorale gagnante où Macron espère rejouer au plan européen la même partie qui l’a porté au pouvoir en France. Voilà des mois que ce stratagème prétendument démocratique est décrit dans ces colonnes ! Il se réalise sous nos yeux. Et peu importe que ce ne soit qu’à 25 % des voix ! L’important est de créer des clivages : progressistes européens et nationalistes rétrogrades !

    Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut est-il agressé dans la rue par un islamiste et lui-même précise-t-il qu’il sait fort bien le sens de cette agression et qu’il ne convient donc pas de tomber dans le piège de pareille provocation, rien n’y fait. Des partis politiques à bout de souffle, des politiciens cyniques, des journalistes sans foi ni loi qui ont laissé la gangrène de l’islamo-gauchisme dévorer la société française, en profitent pour se refaire une virginité de bon aloi et reprendre leur rôle de professeurs de morale. Avec l’idée maintenant de criminaliser l’antisionisme ! Le sionisme n’est-il pas un nationalisme ? Comme l’islam, un vecteur du nationalisme arabe ? Alors, ces nationalismes devraient donc être sacralisés ? Et seul sera voué à l’exécration par la République le nationalisme français ? Qui ne comprendrait que le problème est mal posé ? Ah, oui, pauvres Gilets jaunes !

    55996883.jpgMaintenant leur sort sera de servir de repoussoir. Le mécanisme électoral est tel qu’aucune réaction du corps national ne peut aboutir. Seulement, la société se délite. Quant à l’Europe, elle éclate. Les intérêts divergent comme partout dans le monde. Les dernières rencontres internationales ne l’ont que trop montré, que ce soit à la conférence sur la sécurité du 16 février dernier à Munich ou encore à Varsovie. Les États-Unis suivent leur ligne implacablement et l’annoncent imperturbablement. La Chine pareillement. L’Europe n’est qu’une superstructure qui ne vit que pour elle-même et pour ses stipendiés ; elle n’a pas de politique commune ; elle en aura de moins en moins. On en est aujourd’hui à se lancer des insultes par dessus les frontières entre nations-sœurs comme l’Italie et la France. Nul ne sait ce que va faire l’Angleterre ni demain l’Allemagne. Et Macron prétend jouer le dresseur de fauves dans ce cirque ? Il a tout simplement perdu le sens : « Quem vult Jupiter perdere, dementat prius ». Macron, en dépit qu’il en ait, n’est pas Jupiter. Il ferait bien de se méfier.  

    Hilaire de Crémiers

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. À dire et redire sans cesse : ce qui menace "la démocratie" (ou prétendue telle...) c'est "ça", c'est "eux" :

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    Mais, pendant ce temps-là...

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    G-William Goldnadel
    La gauche médiatique qui chantait hier encore l’air de la liberté en est toute enchantée. Je signale, en passant, que le compte de l’ayatollah Khamenei qui souhaite la destruction d’un état, est lui, grand ouvert. Elle est belle la démocratie des GAFA .
     

    3. Plutôt que d'arrêter la folie des presque 500.000 entrées d'étrangers par an en France, le Système a trouvé "la" solution : faire des Provinces française le déversoir/dépotoir de ce chaos migratoire, de cette invasion voulue par le Système, qui ne vise qu'un objectif : dissoudre, diluer la France traditionnelle, la "sortir de l'Histoire". C'est le Système, héritier de la révolution et de son "du passé faisons table rase" qui mène le jeu. Alors soyez contre ce Système !

    soyez révolutionnaires, donc royalistes,

    ou ne vous plaignez pas !

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    3 BIS. Le Monde explique la collaboration/complicité des autorités légales, c'est-à-dire du Système, dans l'immigration/invasion : dans le Département du Nord, les migrants soumis à une Obligation de quitter le territoire français se contentent de franchir la frontière belge puis de revenir, en toute légalité Ce dispositif ubuesque mais parfaitement légal a été mis en place par un collectif d’aide aux étrangers pour leur éviter d’être expulsés...

    Alors : Stop migrants ? Oui, bien sûr ! Mais, surtout :

    STOP, LE SYSTÈME ! 

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    5. Au fait, Macron !... : quand les Black Lives Matter ont été instrumentalisés par les Démocrates pour mettre l’Amérique à feu et à sang, lynchant les policiers et les Blancs, brûlant le drapeau US et cassant tout un peu partout, tu étais où et tu as dit quoi ? Tu es venu à la télé pour flétrir tout ça ? En parlant devant une bannière étoilée ? TARTUFE !

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    6. À Nanterre, tous les étudiants ne condamnent pas le meurtre de Samuel Paty ! :

    https://www.valeursactuelles.com/societe/universite-de-nanterre-ces-etudiants-qui-ne-condamnent-pas-lassassinat-de-samuel-paty-127330

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    7. Et pour finir cette série d'aujourd'hui sur un peu d'humour (bien que "noir") : après la farce des "150 tirés au sort" pour la convention citoyenne sur le climat, nous voici maintenant avec 35 français "choisis au hasard" pour débattre sur la vaccination : en somme, on est passé de la Vème République imaginée par de Gaulle à une démocratie de la "Courte Paille" : "Il était un petit navire..." dit la comprine enfantine... Vivement qu'il coule, et que la France retrouve "un Régime qui soit français" : la Royauté, qui a fait la France, et qui en a fait la première puissance du monde !

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  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. C'est tout à fait ça ! "La République", ou plutôt, maintenant, "le Système", en quoi elle a dégénéré, a cru malin d'organiser la venue de nouvelles populations en France, afin de dissoudre toujours plus la France traditionnelle. Le Système a cru qu'il dominerait ces masses :

    tel l'apprenti sorcier, il constate avec effroi aujourd'hui que ces masses lui échappent, vivent leur propre vie et n'en ont rien à faire de lui, le Système, et l'on pense au vers de Racine, dans Phèdre, "...le flot qui l'apporta recule épouvanté". L'Islam a a gagné dans plusieurs villes de France : il faudra une guerre de Libération nationale pour le chasser de là où le Système l'a follement installé... 

    https://www.valeursactuelles.com/societe/trappes-lislamisme-vaincu-la-republique-60974

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    2. Le Député cogneur M'jid el Guerrab toujours pas jugé, trois ans et demi après avoir défoncé le crâne du socialiste Boris Faure à coup de casque de moto (en 2017) ! On pourrait savoir pourquoi ? La Justice est souvent beaucoup moins clémente... Accessoirement, et comme lot de consolation, on pourra se réjouir que "l'amendement Zemmour", visant à museler la presse "politiquement incorrecte" vient d'être rejeté à l'Assemblée Nationale. Ce texte liberticide était présenté par... le député cogneur M'jid el Guerrab ! Toujours "député LaRem"...

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    3. "Affaire Duhamel" : Frédéric Mion, directeur de Sciences Po Paris démissionne. À qui le tour, après lui ?... C’est un coup dur pour le Système, car "l’école française du pouvoir" est depuis toujours l’une de ses places fortes (ainsi que du Conseil d’Etat). Symbole d'un Système corrompu et pourri jusqu'au trognon, où les corrompus/pourris soutiennent d'autres corrompus/pourris, Marc Mion était parfaitement au courant des agissements d'Olivier Duhamel, et en avait informé Marc Guillaume, qui fut Préfet d'Île de France et omnipotent Secrétaire général du gouvernement à Matignon. C'est Aurélie Filippetti (l’ancienne ministre socialiste de la culture) qui a "balancé" Mion : ambiance !...

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    3 BIS. Pays légal pourri (suite) : En Seine Saint Denis (le "9.3", comme "ils" disent !) Jean-Christophe Lagarde vient d'être épinglé par la justice pour avoir recruté la compagne d'un membre du "gang des barbares". Et après, "ça" vient donner des leçons de moraline, "ça" vient dire qu'il ne faut pas "perdre son âme" en s'alliant avec Marine Le Pen...

    https://www.valeursactuelles.com/politique/seine-saint-denis-jean-christophe-lagarde-epingle-par-la-justice-pour-avoir-recrute-la-compagne-dun-membre-du-gang-des-barbares-128347

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    5. Le bon conseil du Professeur Raoult : "Si vous voulez qu'on arrête de vous faire peur avec des bêtises, débranchez la télé !"...

    https://yetiblog.org/archives/29756

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    6. Et, pour finir cette série d'aujourd'hui sur une touche d'histoire, de culture de beauté... : Châteaux de Bretagne, dix joyaux d'architecture à ne pas rater... 

    https://www.lefigaro.fr/voyages/guides/chateaux-de-bretagne-dix-joyaux-d-architecture-a-ne-pas-rater-20210211

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  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (86)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Arrivés au terme de ce feuilleton, il nous reste à formuler un "NON !" et un souhait...

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    1. Le "NON !" est pour affirmer que, à lafautearousseau, nous ne souhaitons pas la révision de l'inique procès de Charles Maurras et de la non moins inique condamnation qui s'ensuivit, prononcée par des "magistrats" (?) aux ordres et à la botte de la sinistre re-Terreur que fut la sanglante Épuration, qui dénatura et souilla le beau mouvement de libération du territoire.

    "Intelligence avec l'ennemi" ? Alors que, si le Pays légal avait écouté l'Armée, l'Action française et les patriotes de tous bords, la France victorieuse aurait démembré l'Allemagne en 1918. Clemenceau et le Système ne le voulurent pas et laissèrent intacte une Allemagne qui fondit de nouveau sur nous, vingt ans après, selon la prédiction de Jacques Bainville, dans  L'Action française. Le Système qui nous "donna" donc Hitler, la Seconde Guerre mondiale et ses destructions et horreurs sans nombre (en France et ailleurs : la Shoah...) est le premier responsable et acteur de "l'intelligence avec l'ennemi" : Maurras - qui avait eu raison - était un reproche vivant à l'ineptie criminelle de ce Système qui, lui, avait eu tort. Et ce Système devait donc, soit se faire hara-kiri, soit faire taire Maurras : ce qu'il fit.

    Mais quelle plus belle "Légion d'honneur" que cette condamnation d'un juste par les insensés criminels ? Quel plus beau titre de gloire que d'être condamné par les responsables du cataclysme que fut la Seconde Guerre mondiale ? Par là, Maurras est bien désigné comme l'homme à abattre par ce Système intrinsèquement pervers et malfaisant; non pas "dangereux pour le Système" mais bien "LE SEUL DANGEREUX", et donc, en creux, celui qui en est l'antidote...

    Et puis, à qui viendrait-il l'idée de demander la réhabilitation de Socrate ?

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    2. Le souhait, c'est de voir arriver ces jours où Maurras cessera d'être, odieusement car injustement, ostracisé; où il sera enfin reconnu pour ce qu'il est : l'une de nos gloires nationales. Et où nous pourrons voir son nom (comme ceux de ses amis Bainville et Daudet, et d'autres encore...) donné à des rues, boulevards et avenues, places ou rond-points, bâtiments publics ou lycées etc...

    Comme à Madrid par exemple, où, dans le quartier de Chamartin, la "Rue de Charles Maurras" prend sur le "Paseo de la Castellana" (un temps appelé "Avenida del Generalísimo").
    Elle fut inaugurée le 21 octobre 1953, dans le quartier de Chamartin, au Nord de la ville...

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    Il est vrai qu'on ne peut pas vraiment dire qu'elle soit très belle, cette rue : on devrait arriver, sans mal, à lui trouver, en France, un grand nombre d'endroits plus dignes de lui !...

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  • L'idéologie au pouvoir : l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers*

    H D C - Copie.jpgLa conscience politique des Français peut-elle arriver à maturité ? C’est toute la question. Des politiciens qui vivent de la République, ont tout intérêt à les maintenir dans cet état d’infantilisme qui les empêche de porter sur la politique le regard franc et direct qui s’impose aujourd’hui.

    La popularité de François Hollande est au plus bas. Les politologues se penchent gravement sur le cas. Mais il n’est pas besoin d’être grand clerc pour en saisir les raisons. Cet homme n’est pas à sa place ; mais alors pas du tout ! Aucune épaisseur historique, aucune sincérité psychologique, aucune hauteur de vue, aucune droiture de vie, aucun jugement de fond, le type même du politicien tel que la République française l’a toujours façonné et dont la médiocrité est à l’image du système dont il vit. Il a réussi ses concours, dit-on ; oui, en débitant des ritournelles idéologiques qui servent de principes au système. Il a gagné les élections, ajoute-t-on ; oui, mais en utilisant avec ruse toutes les ressources d’un système qui tourne en rond sur lui-même. Sérieusement, ce n’est pas pour ça qu’il est le meilleur. C’est une très fausse idée que le régime actuel impose, selon laquelle le candidat qui gagne, a pour lui, avec le pouvoir qu’il acquiert, l’intelligence, la sagesse, la perspicacité, le courage que ce même pouvoir requiert. L’illusion des Français sur ce point est totale. D’où leur déception récurrente. 

     

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    Où est l’intérêt national ?

    L’Allemagne ne connaît pas cette incohérence. Angela Merckel est chancelière pour un troisième mandat : elle s’inscrit dans une politique allemande continue qui, au-delà de son prédécesseur Schröder, se relie naturellement à celle d’un Kohl et d’un Adenauer. Ce qui prime dans la pensée et dans l’action de ces hommes d’état allemands, c’est l’intérêt de l’Allemagne, celle d’après-guerre qui a réussi son redressement, sa réunification et qui place maintenant son économie au centre de l’Europe, comme seul moteur possible de cette Europe qu’elle ne conçoit plus qu’à l’allemande.

    En Angleterre, il en est de même, en dépit d’une classe politique presque aussi détestable que la nôtre : l’intérêt anglais, fût-il des plus vulgaires, prime sur toute autre considération, même au milieu des querelles doctrinales les plus violentes, ce qui réduit à néant toutes les vaines tentatives de la France de ramener l’Angleterre à ses conceptions. L’Angleterre sortira de la crise, sans nous en demander la permission, tout comme l’Allemagne. 

    Les mêmes considérations peuvent se développer à propos des Etats-Unis dont les institutions ne fonctionnent jamais que dans et pour l’intérêt de leur économie, de leur dollar, de leur conception politique, qui forment un tout, sans aucun souci des répercussions de leurs décisions, en particulier monétaires, sur les autres économies, mais avec la certitude absolue que la seule règle d’or pour eux ne peut et ne doit être que le salut et la prospérité de « leur » Amérique, condition première de la prospérité et du salut du monde.   

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    Pourquoi donc la France s’enfonce-t-elle dans son déclin ? Question d’hommes, pense-t-on ? L’équipe au pouvoir ne serait qu’un ramassis d’incompétents, d’idéologues, de pervers. Et, certes, l’équipe en place n’est pas brillante et il n’est pas de jour où des propos présidentiels ou ministériels n’ajoutent au ridicule de leur situation déjà amplement dérisoire. Ridicule sur la scène intérieure, ridicule encore sur la scène extérieure. François Hollande à la télévision ou à l’Onu est une « blague » vivante. La France en pâtit. Et la cote du président aussi !

     

    Sortir d’un système pervers

    Mais l’erreur serait de croire que c’est cette clique qui seule est mauvaise et que là résiderait la cause de tous nos maux. C’est évidemment ce que veulent faire croire les opposants, ceux qui prétendent  prendre ou reprendre la place, le pouvoir, ce pouvoir toujours à conquérir, la maladie française par excellence, pire que chez tous les autres peuples civilisés, et qui donne à notre monde politique français ces mœurs de tribus primitives en luttes intestines perpétuelles. La vraie question qu’il serait judicieux de se poser, serait plutôt la suivante : que peut valoir un système politique qui permet l’accession au gouvernement de tels hurluberlus aussi peu en adéquation avec une conception de la France digne de ce nom ? Imaginez que ces énarques qui nous gouvernent, si fiers d’appartenir à la promotion Voltaire, ne savent même pas que l’écrivain le plus antisémite de tous les temps répond à ce nom de Voltaire dont ils se réclament, et que le philosophe le plus méprisant pour le peuple qui ait jamais existé sur cette terre, s’appelle aussi Voltaire dont ils se glorifient d’être les disciples ! S’ils en avaient au moins le style ! Mais même pas ! Leur discours de patauds sont aussi aériens qu’un traité d’économie socialiste.

    Comment la France peut-elle avoir des zozos pareils pour la diriger ? Vraie et seule question, doublée d’une autre qui lui est semblable : avec un tel système, une équipe gouvernementale qui oserait se qualifier de meilleure – ce qui, certes, n’est pas difficile – arriverait-elle à renverser le cours des choses ? Voilà le point crucial et l’expérience est déjà faite, archi-faite. Rien n’a changé depuis des décennies dans tous les domaines. Car c’est le système politique qui en France est idéologique et pervers dans son idéologie ; personne n’y échappe, ni les Fillon, ni les Copé, ni les Marine Le Pen, ni aucun des autres. Un « bon », un supposé « bon », peut-il faire le bien dans un tel cadre ? Et peut-il même envisager de parvenir au pouvoir sans  donner un gage audit système.

    Et pire : le « bon » ou « supposé bon » ne devient-il pas mauvais par le jeu même du système ? Aucune bonne réforme n’a jamais abouti ; le savent bien les rares ministres qui s’y sont essayés ! En revanche, les mauvaises passent comme lettre à la poste. à l’Éducation nationale où tout recommence avec des questionnaires aussi coûteux qu’inutiles, des théories aberrantes qui sont imposées, en dépit du bon sens ; en finances publiques où la taxation et la dette sont la seule règle des gouvernants qui bâtissent leurs projets sur les revenus et les patrimoines de leurs concitoyens ; en défense nationale où les budgets sont réduits au moment précis où le danger apparaît ; en matière de justice où la victime devient le coupable, le gendarme et le policier les bandits à poursuivre et où les magistrats sont sans cesse soumis aux oukazes d’idéologues sans foi ni loi ; en matière de mœurs où il est évident que tout était réglé d’avance selon l’accord fondamental qui a déterminé la candidature et le succès d’Hollande jusqu’au denier remaniement du comité d’éthique pour permettre le passage de toutes les lois dites sociétales.

    Comment oser parler d’écologie après de tels traficotages ? Leur prétendue loi de transparence politicienne et d’interdiction du cumul des mandats aboutira concrètement à une mainmise des partis politiques encore renforcée sur la représentation, avec partout des stipendiés aux ordres, sans que la corruption ne cesse pour autant, au contraire, comme il est archi-démontré.

    Ce système est tellement outrageant pour le peuple français qu’il exprimera son rejet profond aux prochaines élections municipales et européennes. Ceux qui vivent du système en ont peur mais ils savent aussi que leur système a été jusqu’ici toujours assez fort pour surmonter de telles crises… Jusqu’au jour où, tout à coup, ce seront les institutions mêmes dudit système qui s’effondreront. C’est dès aujourd’hui ce qu’il faut prévoir. En travaillant à la seule et véritable relève. 

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    * Article paru dans le n° 122 de Politique magazine (octobre 2013)

  • France cherche Homme d'État , par Bernard Pascaud

    HOLLANDE CHAOS.jpgLe Président a parlé à la presse. Que peut-on en espérer ? Pas grand-chose ou moins que rien. Pourquoi ? Parce qu’il y a de forts risques qu’il échoue dans ce qu’on aimerait lui voir réussir : la relance de la croissance et pour cela une « mobilisation de tous », ou une réforme territoriale heureuse. Et parce qu’il y a de gros risques qu’il mène à bien certaines réformes porteuses de nouvelles dérives : le projet sur la fin de vie, par exemple.

    La crainte est donc double que l’Etat continue de faire mal ce qui est bien, et bien ce qui est mal. Autrement dit que les mêmes hommes, avec leurs mêmes référentiels idéologiques, soient toujours aussi inefficaces à servir la France et si malfaisants dans leurs projets sociétaux, et cela en dépit du « tournant » annoncé. Mais faut-il s’illusionner d’un tournant quand on est sur la mauvaise route et dans la mauvaise direction ?

    Qu’est-ce que cette social-démocratie dont se revendique désormais le chef de l’Etat ? Le renoncement à des errements qui ont aggravé l’affaissement de la France ? A voir, mais il n’y a rien dans les annonces du chef de l’Etat qui le laisse présager. Faut-il y déceler la volonté de donner la priorité à la recherche du compromis entre partenaires sociaux, à la façon dont fonctionna longtemps le modèle allemand ? On verra bien, mais c’est sans compter sur des pratiques et des habitudes mentales qui en sont l’exact contraire. Comment ceux-là qui les ont toujours soutenues peuvent-ils être entendus quand ils exhortent à leur abandon ? Les égoïsmes particuliers, institutionnalisés par le substrat nominaliste de l’idéologie démocratique, ont sapé depuis belle lurette le concept même de Bien commun. De surcroît, qui pourrait, ici et maintenant, prétendre l’incarner ? Il y faudrait un chef d’Etat, pas un sectaire porté au pouvoir. Il y faudrait quelqu’un dont le devoir d’État ne soit pas saisi par le malsain calcul politicien des élections à venir. Faute de cet atout comment s’étonner que la nouvelle étiquette de social-démocrate déclenche, entre autres réactions négatives, des accusations de vouloir ratisser large électoralement ? Ce qui revient à distiller le venin du doute, de la méfiance, et à tuer dans l’oeuf l’appel à la mobilisation universelle. Surtout quand celui qui le profère est si personnellement disqualifié.

    L’absence de fédérateur véritable au sommet de l’Etat fait également craindre l’échec en ce qui concerne la réforme des collectivités territoriales. Pourtant comment, a priori, ne pas saluer l’intention de revoir de façon plus rationnelle le découpage des régions tel qu’il fut conçu en 1972 ? Plus profondément la question d’une vraie décentralisation est un bon chantier. Encore faudrait-il qu’il ne soit pas exclusivement fondé sur des impératifs financiers, mais soit conçu comme une libération à l’égard des féodalités actuelles, partisanes et idéologiques. Au total, « les Républiques sous le roi » reste une formule qui n’a rien d’obsolète mais souligne la double nécessité de l’autorité en haut et des libertés en bas.

    Jean-Pierre Chevènement, connu pour ses courageuses positions souverainistes vient cependant de formuler une idiotie monumentale : « Au-dessus de la droite et de la gauche, il y a la République, qui est le nom moderne de la France. C’est mon credo. » Pourtant il y aurait une façon juste de comprendre cette phrase. C’est en interprétant le mot République dans son sens étymologique, la res publica, la chose publique, la politique. Car la France, fille de la politique, ne pourra s’en sortir et survivre que par l’État. Mais lequel ? Comment concevoir une meilleure autorité étatique, forte en son domaine et consubstantiellement liée au Bien commun ?

    cercle vauban monarchie.jpgCes questions que posent sans interruption les besoins français peuvent trouver leur réponse dans la conception royale de l’Etat. Le Cercle Vauban examine cette alternative dans la brochure qu’il vient de publier. Elle s’intitule : Une espérance pour la France : la monarchie*. Dans son avant-propos, SAR le duc de Vendôme écrit : « Je suis convaincu de l’utilité d’une telle réflexion, non pour un avenir lointain et incertain, mais pour envisager dès maintenant la nécessaire amélioration de notre vie collective ». Cette nécessité ne procède pas fondamentalement de la médiocrité des hommes qui nous gouvernent. Elle s’impose par le délabrement du système institutionnel actuel.

    Comme Jean Sévillia l’explique dans les conférences qu’il prononce partout en France en marge de la publication de son Histoire passionnée de la France, notre pays a toujours trouvé en lui-même les ressorts de ses sursauts. Ceux-ci ont été durables quand ils ont trouvé une traduction politique, c’est-à-dire institutionnelle. Un sursaut français est toujours possible. Prétendre le contraire est participer de la manoeuvre subversive de démoralisation des meilleurs. Mais tout ce qui ressemble à un réveil français doit aujourd’hui avoir la lucidité et le courage de regarder en face la question politique.

    C’est par là que la France perd depuis trop longtemps. C’est par là qu’elle pourra gagner.

     

    * Cercle Vauban : Une espérance pour la France : la monarchie, avant-propos du duc de Vendôme, éditions Regalia, 118 pages, 6 euros. Pour se procurer la plaquette : envoyer un chèque de 8 € (prix franco de port) à l’ordre de Regalia, au Cercle Vauban, 1 rue de Courcelles - 75008 Paris

  • Il n'y a plus de politique, par Hilaire de Crémiers*

    Le régime des partis a tout contaminé. Nos institutions en sont malades. François Hollande, Manuel Valls avec leurs combines en sont de tristes illustrations. Aucune vue de fond ni d'ensemblle. Jusqu'au jour où... 

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    François Hollande et Aquilino Morelle, son conseiller intime en communication mis en examen : quel monde entoure le président ?

    Aujourd’hui à quoi donc est réduite la France ? à chercher cinquante milliards d’économies ! C’est le tout de sa politique. Rien d’autre à l’horizon dans les sphères officielles. Le seul débat qui occupe le terrain politique, porte sur les postes budgétaires qui sont voués à être « rabotés » : toute la classe politique discute gravement sur ces points litigieux et se dispute à qui mieux mieux, même à gauche, même dans le Parti socialiste, toutefois pas au point de remettre en cause le système : ah, non, solidarité oblige… toujours dans le régime.

    Qui osera dire que cette question est secondaire et que le salut ne se trouve évidemment pas là ? Une fois que le gouvernement aura commencé à « raboter » dans un coin, il continuera dans un autre ; il ponctionne de la même façon : c’est la même politique qui se poursuit depuis des décennies. Et qui ne donne aucun résultat. Jamais les bonnes questions ne sont posées ; on prend les conséquences pour les causes ; il n’y a aucune issue intelligente avec de tels procédés. La France est condamnée à des politiques à courtes vues, attachée à des boulets qu’elle n’arrive plus à porter, passant son temps à compter et recompter des chiffres nécessairement de plus en plus calamiteux.

     

    Ce qu’il faudrait…

    Et la vérité de notre pays, où est-elle dans de tels calculs ? Qui en parlera ? Qui abordera les vraies questions ? Qui énumérera les conditions du salut national ? L’avenir de la France, sa revitalisation intellectuelle, spirituelle, sociale, économique, sa vigueur morale, la santé de ses familles, la solidité de ses patrimoines ; l’intégration, dans la mesure où elle est encore possible, des immigrés qui ne demandent qu’à devenir français, ce qui suppose donc en premier lieu un fort sens patriotique et moral au sommet de l’état « intégrateur » et non des « bobos » nihilistes, cyniques, jouisseurs et égoïstes, dont les affidés inconséquents comme Morelle, Cahuzac, d’autres encore demain, sont pris la main dans le sac ; la simplification juridique et administrative, toujours annoncée et jamais faite, qui puisse redonner vie et goût de vivre à tous ceux qui veulent travailler ; la tranquillité de l’ordre qui est la condition de la paix intérieure et dont nos meilleurs policiers connaissent parfaitement les conditions ; une justice équitable et efficace et qui ne soit pas livrée aux billevesées idéologiques ; une défense avec une armée dont le pays soit fier et dont les capacités soient à la hauteur des missions exigées ; une diplomatie digne de la France qui se conçoive dans  sa tradition historique et qui ne se réduise pas aux quelques formules d’un « énarque » resté adolescent, aussi immature que prétentieux, et qui passe sa vie à vouloir réussir un éternel grand oral devant le jury de la bien-pensance mondialiste ; enfin, et au-dessus de tout, un chef de l’état qui se démarque de tous les partis et qui, au lieu de « cliver » « droite, gauche » selon le terme qui résume le tout de la politique française en nos tristes temps, s’identifie à la France historique, réelle, humaine et puissante, et, pour travailler avec lui, un Premier ministre qui ne soit pas un rival potentiel ni un cohabitant de la République mais un homme de valeur, à la compétence incontestée, dévoué au bien commun, sans autre souci de carrière, entouré de quelques ministres fixés sur leur seule tâche nationale, pas plus de huit ou dix, avec quelques secrétaires d’état en nombre restreint.

    Alors, la France posséderait l’intelligence et l’efficacité de la décision politique, le premier de tous les biens, ce qu’elle cherche vainement aujourd’hui. L’appareil d’état une fois bien posé, tous les problèmes en conséquence seraient déjà à moitié résolus. Si l’état fonctionne bien, au lieu de s’atteler à tout et finalement à rien, le reste marchera et le chômage se résorbera. 

    Rétablissons les choses dans l’ordre

    Et, bien sûr, il conviendrait en même temps de rappeler à la représentation qu’elle est chargée de représenter fondamentalement les Français dans leurs territoires, leurs intérêts et leurs libertés, non pas des appareils idéologiques, ni des ambitions partisanes ; car les partis politiques n’ont pas vocation éternelle à régner en maîtres sur la France en s’entredéchirant sur tout et en accaparant à leur profit l’organisation des pouvoirs publics, ce qui est proprement scandaleux.

    Rien de plus clair : l’accord des Français se ferait – à 80 %, voire 90 % – sur ces quelques idées simples mais salutaires qui correspondent parfaitement, point par point, à leurs aspirations. Les sondages ne cessent d’aller dans ce sens. Or tout est fait pour écarter cette solution qui s’imposera sans doute un jour, malheureusement il faut le craindre, dans un désastre. Pourtant la seule et vraie audace politique est là. Qu’est Valls, que fut Sarkozy, sinon des sortes d’« ersatz » de ce besoin essentiel et existentiel dont ils ont joué pour se faire valoir, alors qu’ils ne sont en fait que des hommes du régime.

     

    … et la triste réalité

    En attendant, ce régime de mort continue. Son sort est suspendu à des questions, toutes, explosives. La première question est de savoir si Valls aura encore longtemps sa majorité… et la France en est au rouet ! Deuxième question : la maigre croissance escomptée sera-t-elle au rendez-vous , au risque d’une catastrophe économique et sociale ? Troisième question : en 2015 la France aura-t-elle pu réduire son déficit aux 3 % prescrits. L’Europe, le FMI, les agences de notation la surveillent de près ! Et les investisseurs ! Quatrième question : que se passera–t-il après les élections européennes, au cas où le PS est balayé et que le FN et l’abstention font des scores décisifs. Quelle sera alors la légitimité de ceux qui nous gouvernent ? D’un Hollande chahuté, même par les siens, partout où il paraît. Cinquième question : que penser de ce président et de ce chef de gouvernement  qui décident d’eux-mêmes du nombre des régions françaises sans tenir compte de l’histoire ni de l’avis des Français, même s’il est vrai que le pays est toujours en attente de la vraie décentralisation ? Sixième question : que fait la France dans le monde avec cette bande de zozos qui la dirigent, objets de toutes les risées à travers le monde, alors que l’Europe lui échappe au profit de l’Allemagne, qu’elle s’engage en Afrique sans avoir de buts politiques et sans moyens suffisants, que les états-Unis ne cherchent plus que leurs intérêts en réduisant l’Europe à une zone économique à leur convenance, que l’Asie est en ébullition et que la Russie veut retrouver sa place historique tandis que l’Europe de l’Est est elle-même déstabilisée par les incohérences de la politique occidentale.

    Toutes ces questions aujourd’hui sans réponse sont autant de mines qui vont exploser les unes après les autres. Le régime n’y résistera pas.

    *Analyse politique parue dans le numéro 129 (mai 2014) de Politique magazine

  • La nation, voilà la survie ! par Bernard Pascaud

    meetingaf5-6397c.jpgQui cherche à discerner les grandes lignes d'intelligibilité des forces de la Révolution actuellement en œuvre dans le monde, en Europe et en France, peut en repérer aisément deux principales. L'une concerne la personne humaine : il s'agit de « déconstruire les stéréotypes de genre », de chosifier l'embryon, de promouvoir l'avortement et l'eugénisme, le « droit au suicide », « l'assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité », de « créer une nouvelle civilisation », bref de nier la nature humaine dans ce qu'elle a de plus sacré à rebours de l'anthropologie la mieux établie. L'autre grand axe est d'ordre géopolitique et correspond au mondialisme, c'est-à-dire la remise en cause du droit des États à avoir leur identité, leur indépendance et leur modèle politique propre.

    Au regard de ces deux grandes manœuvres de déconstruction de la société humaine, on mesure combien l'idée nationale qui sous-tend notre projet politique peut constituer la réponse la plus pertinente. A condition, bien sûr, d'entendre par nation non point l'amalgame indifférencié d'individus-électeurs, mais cette famille de familles qui est la reconnaissance de tous les corps sociaux où vit et s'épanouit la personne humaine.

     

    Qu'on relise avec attention les pages lumineuses de Maurras sur le régime royal dans le Petit manuel de l'enquête sur la Monarchie. Tout est dit sur les libertés fondamentales des familles, des communes, des pays et des réglons, des associations professionnelles, confessionnelles et morales, le tout dans le cadre national, le plus vaste cercle communautaire. N'est-ce point ce que veulent aujourd'hui ceux que la décréation en cours inquiète et révolte ? Cohérent et soucieux d'efficacité, Maurras ajoutait que ces libertés en bas nécessitaient une autorité en haut, c'est-à-dire un Etat qui en soit le garant, le défenseur et le gendarme, Son royalisme {le nôtre l), procède de ce double souci, social et politique. Il est heureux et hautement emblématique qu'un prince de France, SAR Eudes d'Orléans, s'investisse avec énergie dans ce que la saine réaction de la Manif pour tous a produit de plus intelligemment fécond : le Courant d'écologie humaine. «  Prendre soin de tout l'homme et de tous les hommes » en est la devise. Elle est implicitement la remise en cause d'un Etat négateur de la nature humaine, législateur malfaisant et éteignoir des libertés communautaires concrètes.

    L’Être français, contesté depuis sa plus petite expression (l'embryon), malmené dans tous les corps sociaux qui le constituent, est aussi menacé dans son identité nationale et civilisationnelle. C'est pourquoi, dans un esprit convergent à celui de l'écologie humaine, un Hervé Juvin est habilité à plaider pour la sauvegarde de la diversité des cultures et des civilisations (1). Une mondialisation rouleau-compresseur s'applique en effet à vouloir les faire disparaitre. Dans ces sourdes manœuvres l'actualité ne montre-t-elle pas combien les États-Unis et l'UE en sont les instigateurs les plus zélés ? Ils ont beau dispenser des leçons de non-impérialisme, on voit bien depuis longtemps l'intention des premiers à vouloir organiser une mondialisation à dominante américaine. L’Ukraine dans l'OIAN leur serait, pour cette raison, un nouveau succès. Quant à l'UE, prétendument Empire sans impérialisme selon Baroso, ne manifeste-t-elle pas une volonté impérialiste en sanctionnant la Suisse au prétexte qu'elle a osé voter comme ne le souhaitait pas Bruxelles ? Et après avoir soutenu un coup d'État contre un pouvoir qu'elle avait pourtant reconnu comme légal, ne montre-t-elle pas dans l'affaire de Crimée, une fois de plus, son déni des réalités historiques et son mépris pour la volonté populaire exprimée par référendum ?

    La menace est moins dans le risque que la Russie redevienne l'URSS que dans ce qu'est déjà devenue l'Union européenne, une nouvelle URSS. Telle est la thèse et le titre d'un livre publié dès 20ü5 par le dissident russe Vladirnir Boukovski (2). ll est sans doute utile d'en faire connaître un rapide résumé : selon lui, avec l'URSS et l'UE on a affaire à deux monstres, gouvernés par une poignée de personnes choisies entre elles au sein d'une même nomenklatura, et n'ayant de compte à rendre à quiconque. L’URSS avait le Soviet Suprême qui ne faisait qu'approuver les décisions du Politburo. L’UE a un parlement élu où le temps de parole d'un intervenant est ridiculement bref. Comme l'URSS, l'UE fonctionne grâce à un personnel pléthorique et privilégié, muté d'un poste à l'autre quoi qu'il fasse, même mal, ou qu'il ne fasse rien. L’URSS a été créée par la contrainte et souvent l'occupation armée. L’UE se crée par la contrainte et la pression économique. On disait que le but de l'URSS était de créer une nouvelle entité historique : le Peuple soviétique. L’UE veut créer une nouvelle entité historique : les Européens ! L’URSS voulait détruire les États-Nations, comme l'UE le programme aujourd'hui. Là-bas on disait que seul un Etat fédéral éviterait la guerre; on dit la même chose dans l'UE. Le système soviétique était profondément corrompu, et il en est de même pour l'UE. En URSS il y avait le goulag; celui de l'UE est un « goulag intellectuel », le politiquement correct, lequel n'est pas moins puissant à ostraciser tout déviationniste. Et Boukovsi de conclure : l’UE est le vieux modèle soviétique à la sauce occidentale. Mais il prédit aussi qu'elle porte en elle sa propre perte...

     

    La nation constitue à la fois le cadre d'une saine anthropologie et le rempart contre un monde uniformisé voire unipolaire. Mais qui, sinon un Roi, impartial et souverain, peut être le serviteur de la nation française ?

     

    Bernard Pascaud

     

    1. Hervé JUVlN : La grande séparation. Pour une écologie des civilisations, Gallimard 2013

     2. Vladimir BOUKOVSKI '. L'Union européenne, une nouvelle URSS ?, Le Rocher, 2005

    Bernard Pascaud est président de La Restauration nationale; cette réflexion est parue dans la Lettre n° 85 de la Restauration nationale.

     

  • Égypte : Islamisation ou chaos. Ou les deux. (I/III)

    Une date et un lieu : 17 décembre 2010, Sidi Bouzid, Tunisie. Le suicide par le feu d’un jeune diplômé au chômage se débattant dans sa misère. Et le début d’une série de soulèvements propagés de manière inattendue. L’orientaliste Antoine Sfeir y va d’un brin d’humour : "Hosni Moubarak arrive au paradis, où il rencontre Nasser et Sadate ; les deux lui demandent : "kalachnikov ? poignard ? poison ?", et Moubarak de répondre "Non, Facebook …".

    Nous l’avons déjà écrit à de nombreuses reprises, il n’y a aucune unicité de motivations dans les révoltes des peuples arabes contre des présidents prédateurs à bout de souffle. Il faut exclure le cas de la Libye, pays très riche et peu peuplé, où s’est déclenché un soulèvement tribal, Cyrénaïque contre Tripolitaine, et trois pays occidentaux intervenant sous un prétexte très fallacieux sans considération pour la suite et les prolongements en dehors des frontières, en arrachant une résolution à l’ONU, d’ailleurs largement contournée (la 1973, du 17 Mars 2011). 

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    En relisant ce que la presse, française en particulier, a répandu selon un plagiat désormais formalisé et atterrant, on mesure aujourd’hui ce qu’est l' "’hiver des journalistes", selon le professeur Frédéric Pichon. Jusqu’à cet ancien des Services Spéciaux français, se présentant comme un grand spécialiste des pays arabes, dans les quelques salles de rédaction et conférences où il se fait inviter, pour promouvoir les notions, pêchées dans sa loge maçonnique, de laïcité, démocratie, et autres Lumières de Voltaire. Autant de prescriptions étrangères à l’islam, et oubliés les anciens officiers des affaires militaires musulmanes et les anciens de l’EFOM. Antoine Sfeir intitule un de ses derniers Cahiers d’Orient (N° 109), "Révolutions arabes, suite sans fin …". Très loin du "printemps arabe", dont on se demande ce que les créateurs de la formule pouvaient bien y mettre. 

    L’Égypte, qui suffoquait sous un état d’urgence totalement anachronique, et dans une société civile bloquée, ne pouvait pas laisser passer l’aubaine de faire venir les caméras et les journaux occidentaux. Mais une fois dispersé (et presqu’oublié) le rassemblement, en définitive marginal, de la place Tahir, comment vit ce pays de 85 millions d’habitants, sur un espace géographique inextensible, à la démographie incontrôlée et incontrôlable, et aux ressources identifiées limitées ? En Égypte la démographie est un frein majeur au développement économique. En effet si ces 85 millions d'habitants se répartissent sur un peu plus d'1 million de km2, près de 90% d'entre eux sont concentrés le long du Nil, projetant ainsi la part de densité réelle de population à 2.000 habitants par km, l’une des plus fortes du monde. La population a été multipliée par 3,5 en 50 ans, conduisant certains économistes à comparer la démographie égyptienne à la huitième plaie de l’Égypte selon Exode 10, les sauterelles. Cette démographie galopante se traduit par un accroissement de la population de 2,03 % par an, soit autour de 1,6 millions de plus chaque année. La moitié de la population a moins de 24 ans. 

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    Ce furent des émeutes de la misère, bien avant une volonté de prendre le pouvoir. Et certaines formulations statistiques sont très malvenues. Dire ainsi que 50 % de la population vit avec moins de 2 US$ par jour, peut masquer que l’on parle de 40 millions d’habitants, et que ce sont 10 % des plus aisés (8 millions) qui captent 30% des richesses. Soulignons aussi que le soulèvement ne prit une certaine ampleur que dans le centre du Caire, marginalement à Alexandrie, et nullement dans le reste du pays.

    Béligh Nabli chercheur à l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) a établi une liste fort juste des plaies d’aujourd’hui, outre le poids démographique :

    -   L’accroissement des inégalités sociales

    -   La corruption

    -   La dépendance de l’économie nationale

    -   La dépendance alimentaire

    -   Un système d’éducation défaillant

    -   Le blocage institutionnel

    -   Sentiment d’une révolution confisquée

    -   Et au bout du chemin, le spectre d’un régime autoritaire et religieux !

    Rappelons ce que furent les évènements politiques depuis l’explosion populaire de Janvier 2011, soit depuis deux ans :

    * Premier référendum (mars 2011);

    * Une législative (janvier 2012);

    * En juin 2012 a eu lieu une élection présidentielle qui a porté au pouvoir le candidat des Frères musulmans, Mohamed Morsi, élu avec 51,6 % des voix contre son adversaire Ahmed Chafik, ancien ministre de Moubarak. Le 22 novembre 2012, Morsi promulgue une déclaration constitutionnelle qui lui confère la possibilité de légiférer par décret et d'annuler des décisions de justice déjà en cours. En réaction, des manifestations de plusieurs milliers de personnes ont lieu dans le pays, rassemblant en particulier des militants se définissant comme des "défenseurs du principe de laïcité". Le 9 décembre 2012, pour prendre de court les contestations, il annonce qu'il soumet le projet de constitution à référendum. 

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    Ahmed Chafik (à gauche), battu par Mohamed Morsi (à droite)... 

     

    * Second referendum constitutionnel, Décembre 2012. 

    Les mieux disposés des observateurs voient une instabilité durable, les plus pessimistes une guerre civile, ce qui est plus incertain car peu dans la "tradition" du pays.

    Nous reproduisons in extenso une partie d’une analyse de Bernard LUGAN, du 7 Décembre 2012 :

    "S’il n’est pas question d’annoncer le résultat de la partie qui se joue sous nos yeux, il est cependant possible d’identifier les acteurs qui ont pris place autour du tapis car la vie politique égyptienne est organisée autour de quatre grandes forces : 

    - La première, celle qui a provoqué le départ du président Moubarak est composée de citadins, de gens qui mangent à leur faim, de "privilégiés" qui ont pu s’offrir le luxe de revendiquer la démocratie sous les gloussements de bonheur des médias internationaux.

    - La seconde est celle des islamistes, dont les Frères musulmans. Pourchassée depuis des décennies cette force a commencé par s’abriter derrière les "idiots utiles" du premier groupe. Elle s’est ainsi peu à peu réintroduite sur l’échiquier politique pour finir par s’imposer.

    - La troisième force est la plus discrète. C’est celle qui vit dans les banlieues défavorisés, loin de l’hôtel Hilton, quartier général des journalistes "baroudeurs" et donneurs de leçons, ou dans les misérables villages de la vallée du Nil, loin des yeux des touristes. C’est celle des fellahs besogneux, de ce petit peuple « nassérien » au patriotisme à fleur de peau qui exècre à la fois la bourgeoisie cosmopolite lorgnant du côté de Washington et les barbus qui voudraient ramener l’Égypte au Xème siècle.

    - La quatrième force est l’armée dont l’encadrement est coupé en trois : un état-major composé de vieillards soldés par Washington, une fraction islamiste difficile à cerner numériquement et une majorité composée d’officiers et de sous-officiers nationalistes ayant pour modèle le colonel Nasser." 

    Dans le prolongement de cette analyse didactique et pertinente, nous complèterions avec une autre photographie des communautés qui se côtoient dans une société qui s’est progressivement fragmentée pour aboutir aujourd’hui à une accumulation de profondes cassures. (à suivre). 

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  • Égypte : Islamisation ou chaos. Ou les deux. (III/III)

    7. Quelle nouvelle constitution ?

    Dans un tel contexte il était inévitable que la nouvelle constitution soit l'objet de vives critiques. Les opposants estiment qu'elle n'est pas assez représentative du peuple, (coptes et libéraux n'ayant pas participé aux travaux de sa rédaction) et dénoncent son caractère islamique. Pour eux de nombreux passages remettent en question les libertés religieuses et individuelles. Parmi ces passages se trouvent la place de la Charia, la loi islamique. Les auteurs du projet ont conservé la formulation de la précédente Constitution, c'est-à-dire que les principes de la Charia sont les principales sources du Droit. Mais ils ont également précisé que ces principes font l’objet des interprétations de l'institution religieuse sunnite d'Al Azhar. Cela confère à une institution non démocratiquement élue, le pouvoir de définir les lois. De plus, deux clauses limitent la liberté d'expression : la première interdit toute insulte au prophète, et la seconde sanctionne les insultes aux personnes physiques. La liberté de culte n'est assurée qu'aux pratiquants des religions monothéistes. Concernant les droits des femmes, militants des droits de l'homme et opposants déplorent la révision du texte précédent, qui affirmait que l'égalité entre les sexes était garantie, selon la loi islamique. Le nouveau texte lui, reste assez flou en se contentant de déclarer que "tous les citoyens sont égaux devant la loi et égaux en droits et en devoirs sans discrimination". 

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     Le nouveau Président présente la nouvelle Constitution...

    L’Égypte en faillite

    C’est un truisme de dire que la misère est le terreau du sectarisme, du dogmatisme, du fanatisme, de l’obscurantisme. Pour le seul mois d’Avril, la revue de presse française et internationale sur la catastrophe de l’économie égyptienne ne laisse aucun doute sur son état comateux, de quasi mort clinique.

    Elle repose sur cinq sources de recettes qui en font une économie de rentiers : ressources en provenance de travailleurs émigrés, le canal de Suez, pétrole et gaz de la mer Rouge, tourisme, et aide américaine. Cette dernière est chiffrée par l’US.AID à 62 milliards de US$ entre 1977 (Camp David) et 2007, soit autour de 2 milliards US$ annuels, dans lesquels l’armée est la première servie (1,3 milliards US$). Trois de ces piliers sont sensibles aux aléas mondiaux : les rentes du canal de Suez, les transferts d’argent des émigrés, et le tourisme. L’économie égyptienne est fragile et dépendante.

    L’économie du tourisme : en 2010, ce sont 14 millions de voyageurs qui ont visité l’Égypte, et l’activité pesait pour 15% dans le PIB, et 17% du total des emplois. Chiffre tombé à 9 millions en 2011, et le même en 2012, là où le Caire tablait sur 12. 

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    L'Egypte importe 75% de son blé. L’investissement étranger s’est effondré. La monnaie dégringole. Le prix des médicaments s’envole, et une pénurie s’installe.

    Depuis deux ans, une négociation est en cours avec le FMI pour obtenir avec d’autres aides (Banque Africaine de développement, Banque mondiale, Union européenne) les crédits dont le pays a un besoin urgent. Mais aucune réforme n’est programmée qui pourrait susciter la confiance.

    gamal moubarak.jpgLes privatisations du secteur public et l’intégration de l’économie égyptienne dans l’économie mondiale n’ont profité qu’à un petit nombre, alors que le pays a connu un véritable essor économique. La privatisation a permis l'apparition d'une classe bénéficiaire liée à l'appareil d'État. Gamal Moubarak (photo, ndlr), alors à la tête du Parti national démocratique (PND), réforma le système économique. Il misa sur l'entrepreneuriat mais très vite la corruption permit aux clients et hommes d'affaires proches de la famille dirigeante d'amasser d'immenses fortunes. Les produits de la croissance ne sont pas redistribués et les conditions de vie des classes moyennes, de la petite bourgeoisie et des travailleurs se dégradent. Dans le même temps, la population souffre d'un manque d'infrastructures. Les transports sont obsolètes et dépassés, malgré quelques grands projets comme le métro du Caire ou le port de Nuweiba, sur la mer Rouge. Le secteur de la santé est frappé pour le sous-investissement alors que l'éducation ne parvient plus à faire évoluer positivement l'alphabétisation des habitants ruraux.

    Grand pays agricole de la région (grâce aux terres fertiles de la vallée du Nil), l’Égypte est incapable de nourrir sa propre population, la plus nombreuse du monde arabe. Avec la libéralisation économique accélérée sous la présidence Moubarak, le retrait de l’État, la privatisation de l’agriculture au bénéfice d’entreprises tournées vers la seule exportation ont entraîné de graves crises alimentaires se traduisant par des pénuries de pain et de produits de base.

    Pourtant, l'Égypte connaît de véritables avancées. L'équipement des ménages s'est considérablement amélioré depuis 10 ans. Il reflète la hausse du niveau de vie, largement tangible depuis le milieu des années 90. La mortalité infantile, bien qu'élevée, est en recul alors même que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter et a dépassé les 70 ans. Enfin, l'Égypte compte plus de 20 millions d'internautes et 40 millions d'utilisateurs de téléphonie mobile.

     

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    Reste que l'économie égyptienne doit, chaque année, intégrer près de 2 millions de nouveaux arrivants sur le marché du travail, ce qui constitue le coeur de la crise sociale. 

    En guise de conclusion.

    Avec ce rapide tour d’horizon de la situation égyptienne en 3.500 mots, que nous espérons fidèle à la réalité, nous vivons ce qu’est l’islam. Qu’il est vain de s’évertuer à présenter comme une religion réformée. Et dont il est vain de parler comme d’un exercice spirituel à côté de la société civile.

    Depuis longtemps, dans son histoire, la France cultive une chaleureuse proximité avec l’Égypte. Ce qui aurait dû nous éclairer sur les turbulences en cours depuis deux ans. Au lieu de la visite précipitée d’un ministre des Affaires étrangères, monsieur Juppé, sur la place Tahrir (Avril 2011). Ce qui montrait à l’évidence qu’il n’avait rien compris à la situation... 

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    C'est une longue et belle histoire - qui se prolonge aujourd'hui... - que celle des relations et de l'amitié franco-égyptienne : de François premier et les "Echelles du Levant", à Champollion, qui a percé le mystère des hiéroglyphes; à Ferdinand de Lesseps, qui a creusé le Canal de Suez; à Boutros Boutros-Ghali, ardent défenseur de la Francophonie... 

  • Allemagne, Qatar, ces exportateurs qui réussissent, par François Reloujac

    En cette période de crise généralisée où les principaux pays semblent avoir du mal à équilibrer leur système économique, deux d’entre eux, principalement, font figure de vainqueurs : l’Allemagne et le Qatar. 

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     La chancelière allemande Angela Merkel et Hamad bin Khalifa Al Thani, émir du Qatar...

            Tous deux semblent particulièrement en bonne santé et paraissent tirer leur épingle du jeu. Tous deux semblent être en mesure de mener une politique économique indépendante. Si ces deux pays ont fondé leur richesse sur leurs exportations, ils ne bénéficient pas pour autant des mêmes atouts et ne poursuivent pas les mêmes buts.

            La richesse de l’Allemagne repose essentiellement sur la puissance de son industrie et de ses exportations, notamment chez ses partenaires européens qui, de ce fait, sont doublement pénalisés. 

            En effet, d’une part la puissance industrielle de l’Allemagne pèse sur l’industrie des autres États de la zone euro qui subit une concurrence d’autant plus redoutable qu’elle repose plus sur l’exploitation de la main d’œuvre des pays de l’Europe de l’est que sur la qualité réelle de sa production (laquelle n’est cependant pas en cause). D’autre part, ayant acquis un marché de base suffisamment développé au sein de cette zone, l’industrie allemande peut supporter un euro fort pour vendre dans le reste du monde. Il en résulte que l’Allemagne s’enrichit d’abord sur le dos de ses partenaires européens membres de la zone euro. Le reste de sa richesse est obtenue de surcroît et dépend du « bon fonctionnement » de ce marché de base dont l’importance lui permet d’étaler ses coûts fixes sur un volume de ventes captives très important.

            Pour assurer la stabilité de son modèle économique, c’est-à-dire la stabilité de ses bénéfices à court terme, l’Allemagne a besoin de vendre d’abord à ses partenaires pour amortir ses frais fixes et, ensuite, le plus cher possible au reste du monde. En 2011, les exportations de l’Allemagne dans le reste de l’Europe représentaient près de 25 % de son PIB. Dans ce contexte, l’Allemagne dont l’opinion publique reste traumatisée par la grande inflation d’avant-guerre, cherche avant tout à maintenir la stabilité de la monnaie européenne à un niveau élevé. Il faut dire qu’à court terme, cela lui permet aussi d’engranger des bénéfices en provenance des autres régions du monde et notamment des États-Unis et de la Chine. Mais elle doit aussi veiller à ce que l’économie des autres pays européens ne s’effondre pas puisque sa richesse dépend essentiellement de la capacité de ses partenaires à absorber ses exportations. Elle est donc tiraillée entre deux impératifs plus ou moins contradictoires : celui de soutenir ses partenaires et celui de ne pas donner l’impression d’entretenir des parasites. L’Allemagne-fourmi ne veut pas prêter aux pays de l’Europe du Sud-cigales ! Mais cette supériorité économique est précaire et bénéficie aujourd’hui de ce qui sera demain sa principale faiblesse : la démographie. En effet, si sa population active représente actuellement une proportion non négligeable du fait de l’absence de jeunes, elle sera demain très faible pour les mêmes raisons.

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    Le Qatar, exportateur de matières premières dans le monde 

            La situation du Qatar est tout autre. Sa stratégie aussi. Petit pays, moins peuplé que Paris intra-muros, il est riche de gisements de pétrole et de gaz, essentiellement étendus sous le golfe persique et communs avec l’Iran. Et l’Émirat n’a qu’une crainte : que l’Iran lui joue le tour  que l’Irak avait fait au Koweit au tournant du millénaire. Il a donc besoin de protecteurs sur le plan international. Sa richesse provenant de sources d’énergie qui font cruellement défaut aux Occidentaux, ses exportations, loin d’entrer en concurrence avec celles des pays européens, sont absolument nécessaires à l’économie de ces pays. Sa richesse ne dépendant pas d’une population active importante sera donc moins sujette à terme aux fluctuations démographiques. De plus, n’étant pas soumis à l’euro, le Qatar vend ses ressources aux Européens en les faisant payer en dollars. Il n’y a donc pas, à l’origine de la richesse du Qatar, la moindre raison qui justifie l’alarme de l’opinion publique européenne. Le Qatar n’a pas à se montrer solidaire des États européens sur les questions financières et fiscales… ce qui lui donne plus de liberté pour mettre en œuvre une stratégie plus purement économique et politique.

            Dès lors qu’en Europe la crise a tari les sources de financement des grands groupes industriels, commerciaux et financiers, le Qatar, riche de ses surplus de dollars, s’est substitué à elles. Mais au lieu de prêter aux États surendettés, il prend des participations dans le capital des fleurons et joyaux économiques. Et il en profite pour flatter l’opinion publique en finançant allègrement les jeux modernes : participation au capital des clubs de football les plus prestigieux, monopole de la télédiffusion des championnats les plus célèbres, organisation de la coupe du monde, mais aussi prise de participation dans LVMH et les plus grands magasins londoniens. Le Qatar investit aussi dans des groupes comme Lagardère ou Vinci, qui ont une vitrine ludique – avec Universal ou Canal + par exemple – mais qui possèdent surtout des participations non négligeables dans l’aéronautique et l’armement. Poursuivant sa stratégie de différenciation, le Qatar est devenu un « gros » – tout est relatif  – actionnaire de Total. Et il commence aujourd’hui à s’intéresser aux banques. Il est ainsi entré au capital de l’Union Marocaine des Banques, ce qui lui donne une plus grande légitimité pour répandre la « finance islamique », mais aussi au capital de la Banque Internationale à Luxembourg, d’Alpha Bank à Athènes, du Crédit Suisse, de Barclays, Santander ou encore d’Agricultural Bank of China, sans compter celui du London Stock Exchange. Comme le remarque M. Courtecuisse, dans Les Échos du 23 mars : « On ne peut que constater que le tissu économique, que nous avons mis des décennies voire des siècles à construire, est à portée de main de ces très grandes fortunes institutionnelles ». Et il ajoute de façon lucide qu’est désormais posée « la question plus générale du moyen terme et de l’enracinement des grandes entreprises dans le territoire France ». Il aurait pu dire le territoire Europe !

            En fait, derrière le rideau des sports, le Qatar est en train d’investir dans des secteurs économiques stratégiques pour l’ensemble des pays européens. Version rassurante : c’est son intérêt immédiat, un appui visible le mettant à l’abri des mauvaises pensées d’un puissant voisin. Du coup, l’opinion publique européenne ne voit que le côté sympathique des investissements qataris. Mais elle oublie que, derrière ceux-ci, des pans entiers de secteurs assurant l’indépendance nationale des pays européens sont en cours de passer sous son contrôle. Pendant ce temps, l’Allemagne semble se faire forcer la main pour se montrer solidaire de ses partenaires . Jusqu’où cette évolution conduira-t- elle ? ■

     

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    (Chronique économique de François Reloujac - Politique magazine d'avril 2012, numéro 106)

  • Un quinquennat, c'est trop court...

            Peut-on sortir d'un jugement essentiellement épidermique et  surtout chargé d'affect, sur Nicolas SARKOZY, au risque d'en oublier la responsabilité du Système lui-même, qui est pourtant la plus fondametale ? Peut-on, à son endroit, faire montre tout simplement d'objectivité, d'esprit politique ? 

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            C'est, en tout cas, ce que Jean-Philippe CHAUVIN vient de faire dans son blog et nous trouvons sa réflexion assez pertinente pour la soumettre à nos lecteurs..... 

    La grande réunion sarkoziste de Villepinte a-t-elle relancé la campagne du président-candidat ? Les analystes ont besoin d'un peu de temps pour le dire mais est-ce, en fait, le plus important ? Dans ce combat des chefs qu'est une élection présidentielle au suffrage universel direct, ce qui m'intéresse, en définitive, ce sont les idées, les propositions, les projets et ce qu'ils peuvent entraîner, que cela soit en positif ou en négatif.

     Ainsi, les propos de M. Sarkozy sur l'Europe et la gestion de l'immigration ont-ils retenu toute mon attention, et suscité mon scepticisme, et j’en reparlerai dans une prochaine note. Contrairement à ce que je pourrais être tenté de faire si j'étais moi-même candidat et adversaire du président sortant, je ne m'attarderai pas sur le fait, indéniable, que M. Sarkozy n'a pas, en cinq ans de présidence, tenu une grande part de ses promesses de 2007 ni sur celui qu'il propose aujourd'hui ce qu'il a eu cinq ans à l'Elysée pour faire et qu'il n'a pas fait. Simplement parce que je suis persuadé que le temps du quinquennat est beaucoup trop court pour engager des politiques à long terme, surtout si elles doivent être impopulaires dans le court terme des 5 ans de la présidence, quel qu'en soit le représentant du moment. D'autre part, l'on sait que les 100 premiers jours d'un nouveau président sont déterminants et il faut bien avouer que ces 100 premiers du Sarkozy 2007 ont été brouillés dès le départ par des erreurs, voire des fautes, symboliques, entre le Fouquet's et le yacht Bolloré : plus rude ensuite fut le chemin d'un président qui passait pour le président des riches, et qui confondait « être populaire » et « être vulgaire », au risque de dégrader la figure présidentielle...


    En 2007, M. Sarkozy rêvait d'être le "bras droit" du président des Etats-Unis...

    En 2012, c'est avec Angela qu'il convole...


    De plus, M. Sarkozy a eu à affronter une crise qui, en fait, couvait depuis longtemps et qui n'est que l'accélération de la « grande transition » entre pays de la Triade (et donc de la zone euro) et puissances émergentes (en fait, déjà émergées depuis quelques années), et globalisation de la domination des grandes féodalités financières mondiales au détriment des Etats politiques anciens.

     Pas facile alors de mettre en place tout ce que l'on a annoncé ou promis, me semble-t-il, et ceux qui attaquent M. Sarkozy sur son seul bilan commettent une erreur dont ils pourraient avoir, eux aussi, à se repentir s'ils arrivent au pouvoir dans les mois prochains !

     Je vous rassure, je ne suis pas devenu sarkoziste ! Mais je ne trouve pas heureux de faire de la démagogie, y compris contre l'actuel locataire en bail précaire de l'Elysée : ni heureux ni constructif ! De plus, faire porter à M. Sarkozy toutes les insuffisances, errements et malheurs de son propre quinquennat c'est laver la République de tout soupçon quand, justement, c'est son principe même d'un « temps politique raccourci » qui empêche toute politique du long terme pourtant nécessaire ! L'écueil sur lequel la présidence Sarkozy est en train de s'échouer est le même que celui qui risque, demain, de déchirer la coque d'une éventuelle (et déjà annoncée sans beaucoup de précautions) présidence Hollande...

     Si l’on veut redonner sa juste place au temps dans la pratique politique de l’Etat, à l’inscription des politiques fondamentales dans la durée, encore faut-il penser à enraciner la magistrature suprême de l’Etat dans le long terme et dans la suite naturelle des générations… N’accusons pas M. Sarkozy de tous les maux : il en a sa part et elle est importante, bien sûr, mais la République quinquennale fait aussi son propre malheur et celui des Français. D’ailleurs, certains évoquent désormais de plus en plus ouvertement l’erreur qui fût faite de raccourcir le mandat présidentiel en 2000, erreur que les royalistes avaient signalée avec force arguments : ces derniers, dont j’étais et suis toujours, proposaient plutôt l’allongement du mandat du Chef de l’Etat, jusqu’à la « perpétuité » !


    La question sociale et les banlieues : des dossiers qui souffrent de la discontinuité des politiques présidentielles... La monarchie pourrait bien être le meilleur moyen de résoudre cette difficulté institutionnelle !


    S’il est des règnes qui ont duré moins de temps qu’un quinquennat, la continuité dynastique a cet immense mérite de ne pas remettre en cause à chaque changement de souverain les « grandes politiques engagées » ou, plus sûrement, la pérennité de l’Etat et de sa représentation, ce qui est déjà beaucoup et plus rassurant que ces « inachèvements » présidentiels dont la France n’a pas eu, dans l’histoire politique, à se réjouir

     (Lundi, 12 Mars 2012 22:01)

  • Deux brèves réflexions sur ses enferrements successifs, à la suite d'une enième déclaration d’Eric Besson…

                Ce pauvre Besson, il est comme quelqu'un pris dans des sables mouvants: plus il remue, et plus ils s'enfonce. A partir de son élucubration première (le peuple français n'existe pas, il n'y a qu'un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble !...) il ne cesse de s'enferrer à chaque fois un peu plus, au rythme de ses explications de texte aussi confuses et emberlificotées que répétées et incessantes.

                On pourrait en dire, des choses, sur cette succession de propos surprenants en cascade: nous avons déjà publié le Pdf Contre les idéologies, les faits. En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du Système... que vous pouvez consulter dans la rubrique PDF à télécharger, mais que nous remettons ici pour les trop pressés ou les trop impatients: En réponse aux élucubrations d'Eric Besson et d'autres officiels du...

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    Diogène cherchait un homme;
    Soubise, après Rossbach, son armée:
    Besson chercherait-il le Nord ?...

                On s'en tiendra juste, aujourd'hui, à deux courts commentaires sur l'une "des dernières fois" du ministre: c'était chez Demorand, sur France inter, et Besson a cru finaud de déclarer:

                "...Je pense que tous nos concitoyens et notamment les plus jeunes d'entre eux, doivent comprendre et connaître les paroles de la Marseillaise et notamment pour une raison qui ne vous a pas échappée, c'est que la formule, la phrase « qu'un sang impur abreuve nos sillons » en 2010, elle n'a rien d'évident. Qu'est-ce qu'il faut expliquer ? Que le sang impur ce n'est pas le sang des étrangers, c'est historiquement le sang de ceux qui voulaient abattre la Révolution française, le sang de ceux qui voulaient mettre fin à notre République. Donc c'est ça qu'il faut expliquer." 

                A qui Besson fera-t-il croire qu'il n'y avait aucun mépris, aucune haine pour les étrangers -et surtout les Autrichiens- chez les Révolutionnaires ? Ceux-ci, en plus d'être des idéologues secs et froids, raisonnaient au passé prolongé, et vivaient encore sous la lancée de la guerre de presque deux siècles entre la Maison de France et la Maison d'Autriche -à bien des égards une véritable guerre civile européenne- guerre à laquelle avait heureusement mis fin le renversement des alliances, oeuvre grandiose voulue par Louis XV. Dans cette affaire, la monarchie était progressiste, une bonne part de l'opinion et les révolutionnaires furent conservateurs et passéistes! La haine de l'Autriche, centrée sur l'Autrichienne, était bel et bien réelle, et tourna bel et bien à l'hystérie collective....jusqu'à ce que Napoléon, pourtant héritier, continuateur et sabrede la Révolution donne tort aux Révolutionnaires, et raison à Louis XV, en épousant à son tour... une Autrichienne, 17 ans après que l'on ait haineusement assassiné Marie-Antoinette !

                Voilà pour l'aspect historique des choses -si l'on peut dire...

                Par contre, il y a autre chose dans cette déclarataion surprenante, et, là, Besson a raison. Dans sa folie meurtrière -nous parlions d'hystérie à l'instant, débouchant sur la xénophobie...- il reconnaît bien, de facto, que la Révolution hait tous azimuts: à l'extérieur aussi bien qu'à l'intérieur. C'est cela, en réalité, qu'il faut "expliquer", pour reprendre les propos du ministre (même quand il se trompe) : la Révolution hait jusqu'à decréter impur son ennemi. Ennemi extérieur (l'Autriche), ennemi intérieur (tout le monde). Car l'hystérie se double de la paranoïa: la meilleure preuve en est que les Révolutionnaires ont fini très rapidement par s'exterminer eux-mêmes.

                 Ni Dieu ni maître ?-commentait Thibon-: vous aurez toujours des maîtres, mais ce seront des maîtres sans Dieu, qui ne se reconnaissent aucun supérieur, qui sont eux-même la mesure de toute chose, auprès desquels ne se trouve aucune pitié, aucun pardon....

                Et de citer cette passage de la correspondance de Frédéric II à Voltaire, que nous avons repris plusieurs fois: « Nous avons connu le fanatisme de la foi. Peut-être connaîtrons-nous, mon cher Voltaire, le fanatisme de la raison, et ce sera bien pire »

                 On le voit, il y a beaucoup à expliquer, en effet, monsieur Besson.....

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  • Humeur et dérision : A la Une de France info, la Une de La Provence: l'effarement est général....

                Petit retour en arrière -abondance de l'actualité oblige...- mais on va voir que, pour avoir attendu un peu dans les réserves, cette note n'a rien perdu de son actualité....

                Ce mardi 1er septembre, c'est la pré-rentrée scolaire. On s'attendrait à ce que France info en fasse ses gros titres, eh bien pas du tout: l'un des journaux matinaux commence par cette révélation (intonation du journaliste à l'appui, et bien sentie): La Provence est effarée par....l'explosion du travail au noir ! Et, du coup, c'est le journaliste qui est effaré...

                Effarant, vraiment, la révélation (!) de La Provence, qui n'est qu'un secret de polichinelle ? Mais, l'effarant n'est-il pas, en réalité, que que certains soient effarés ?.....

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                 Résumons-nous: La Provence vient de découvrir l'eau tiède ! Mais, qu'est-ce qu "ils" s'imaginaient, à La Provence et ailleurs, tous ceux qui ont bêlé et qui bêlent encore pour l'immigration, la défense des pauvres petits sans-papiers -qui ne sont que des escrocs hors la loi- et la pseudo diversité ? Qu'en faisant venir 15 millions d'étrangers en trente ans c'était pour développer sainement l'économie française ? Et que cette folie -voulue par des manipulateurs qui tirent les ficelles en coulisses, et approuvée par les idiots utiles- allait aboutir à la hausse des salaires, à l'égalité des salaires hommes-femmes, à de meilleures retraites, bref au progrès social ?
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                 Mais bien sûr que non, c'est impossible, et c'est tout le contraire. "Ils" ont fait entrer en France une armée de travailleurs taillables et corvéables à merci (exemple, ici, le travail au noir, pour lequel il est notoire que les clandestins fournissent le gros des bataillons); et cette masse de bras tire à la baisse les salaires, en acceptant le plus souvent des conditions de travail indignes, exerçant ainsi une sorte de concurrence déloyale sur des travaux correctement rémunérés, avec des conditions d'hygiène et de sécurité à peu près dignes d'un pays civilisé.
        
                 "Ils" sont tombés dans le panneau, s' "ils" sont des idiots utiles, et "ils" ont bien réussi leur coup, s'ils sont les tireurs de ficelle, en coulisse. Cette folle politique, que La Provence a appuyé, comme les autres, avant d'être effarée aujourd'hui de ses conséquences ne peut bien sûr pas amener au progrès social, mais à son contraire: ce que dénonce aujourd'hui, avec une belle inconséquence,  La Provence !
                  Elle qui est comme ces gens dont parle finement Bossuet: Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes !
                  Et ce n'est qu'un début: ce qui nous attend, c'est le GBSA, le Grand Bond Social en Arrière, par l'exploitation éhontée de la misère humaine de ces immigrés traités comme de la chair à profit.
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                  Ils ont tous donné la main à cette horreur: les trotskos, et Besancenot avec son pote Ken Loach; les bobos; la CGT et RESF avec leur soutien sans faille aux escrocs, qu'ils rebaptisent sans-papiers; les évêques sans-papièristes de Marseille ou d'ailleurs qui, au lieu de défendre leur frère Benoît, lynché par les précédents, préfèrent hurler avec les loups, c'est tellement plus sûr !....  Et maintenant tout ce beau monde-là, que La Provence résume, récapitule et symbolise admirablement viendrait crier son effarement ? Non, mais, on rêve !.....
                   Il y a un seul truc finalement positif dans tout "ça", dans tout cet aveuglement ou ce mensonge. C'est que le Système en place, cette République idéologique qui nous gouverne, travaille bien comme l'avait pressenti Forain. Elle sème des bombes à retardement à tout va, l'immigration n'en étant qu'une parmi d'autres. Un jour, ces bombes sauteront (par exemple, ici, l'immigration) et la République idéologique (La Belle Jardinière de Forain, ci dessous)  provoquera ainsi peut-être elle-même ce sursaut national qui, s'il rencontre un Recours, permettra de remettre les choses à l'endroit.....
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