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  • À tribord toute  ?

     

    Par François Marcilhac 
     
     
    3466611312.jpgOù va la droite  ? Ou, plutôt, les droites  ? puisqu’il existe toujours plusieurs partis qui s’en réclament… ou refusent de s’en réclamer pour ne plus être qualifiés d’extrêmes.
     
    Tel est le cas du Front national, qui persévère dans une posture post-gaullienne que lui dispute Nicolas Dupont-Aignan. Mais justement, le politologue Guillaume Bernard confiait récemment à notre confrère Boulevard Voltaire  : «  D’abord, il n’y a pas des droites, il y a une droite. Par ailleurs, il y a des partis politiques classés à droite.  » Et d’ajouter que Marine Le Pen a raison de croire que «  tenter une alliance des différents partis politiques qui sont à droite, c’est effectivement une illusion  »  ; «  en revanche, que des personnalités, et des électeurs surtout, se répartissent dans les partis à droite, mais qui sont tous de droite, cela est une véritable réalité  »  ; «  la recomposition pourrait se faire sur cette base-là  ». Dupont-Aignan s’illusionnerait donc en réfléchissant toujours en termes d’appareil, mais Marine Le Pen ne s’illusionnerait pas moins, en réfléchissant, elle aussi, dans les mêmes termes, mais en péchant par orgueil, le FN paraissant un mastodonte par rapport à DLF (Debout la France). Ce qui est vrai, mais justement… ce sont les appareils qui empêchent la recomposition de la droite – Guillaume Bernard a raison sur ce point. Comme sur la nécessité d’une clarification doctrinale. Existe-t-il véritablement une seule droite comme ideal-type et plusieurs appareils qui l’incarnent, mal, lorsqu’ils ne le trahissent pas (suivez mon regard)  ? Peut-être. Ce qui est certain, en tout cas, c’est l’annonce, en quelques jours, de deux bonnes nouvelles  : la droite a une force d’âme et elle n’est plus orpheline.

    L’autre nom du pays réel

    C’est Jacques de Guillebon, ancien conseiller de Marion Maréchal-Le Pen, qui nous a appris la seconde. La droite a été adoptée. Par qui  ? Par un mensuel incorrect, dédié «  à ceux qui espèrent toujours en leur patrie, généreuse, juste, forte et fraternelle  ». Et qui donc pourrait participer de ce mouvement de recomposition de la droite, via un organe rassemblant dans sa lecture des (é)lecteurs disséminés, ou non, dans les différents appareils se réclamant, ou non, de droite et dont les dernières échéances électorales ont censuré l’obsolescence. L’Incorrect semble préférer appeler «  tiers-état populaire  » ce que l’Action française appelle pays réel. Peuple et populaire ont, il est vrai, tant de sens  ! Expression intéressante, en tout cas, quand on sait que l’abbé Sieyès, auteur de la célèbre plaquette Qu’est-ce que le tiers-état  ?, publiée en 1789 et qui favorisa l’ébranlement de la monarchie, assimile le tiers-état au peuple. L’expression «  tiers-état populaire  » n’aurait-elle pas, dès lors, un petit air de pléonasme, comme avaient nos «  démocraties populaires  » de la seconde moitié du XXe siècle  ? Nos marxistes s’en défendaient à l’époque diablement  : essentiellement bourgeoise, la démocratie ne devenait un vecteur de la libération du prolétariat qu’en devenant «  populaire  », c’est-à-dire dédiée aux travailleurs. De même, «  populaire  » dans «  tiers-état populaire  » ramène le «  tiers-état  », confisqué par une élite dénationalisée ou encore une «  minorité gentrifiante  », du côté des «  gens qui ne sont rien  » ou encore des «  fainéants  » (d’après le gentrifiant Macron). Comme l’abbé Sieyès le disait du tiers-état, on peut donc dire  : «  Qu’est-ce que les gens qui ne sont rien  ? Tout. Qu’ont-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique  ? Rien. Que demandent-ils  ? À être quelque chose.  » Ou à l’être de nouveau…

    Pour une clarification doctrinale

    Ce qui suppose, évidemment, une clarification doctrinale. C’est là qu’intervient la première bonne nouvelle. C’est Valérie Pécresse qui, cette fois, nous l’annonce. Non seulement la droite a une force d’âme, mais «  ce qui fait la force d’âme de la droite, c’est d’avoir toujours préféré Charles de Gaulle à Charles Maurras  ». La clarification doctrinale est donc faite depuis longtemps et nous ne le savions pas  ! Valérie Pécresse peut même être proclamée “docteure” de la droite – comme il existe des docteurs de l’Église. Je renvoie aux mises au point que Stéphane Blanchonnet et votre serviteur ont faites sur cette sotte déclaration – elles sont sur le site de l’AF –, ainsi qu’à l’excellent article de Paul-Marie Coûteaux dans Minute du 13 septembre dernier. Si j’y reviens, c’est uniquement pour souligner que Valérie Pécresse a confirmé, sinon l’adage de Guy Mollet, selon lequel la droite française est la plus bête du monde, du moins cette dialectique qui l’oblige à chercher à concilier l’inconciliable, et fait que son histoire politique n’a été, depuis ses origines sur la question du veto royal, et donc sur celle d’une certaine conception de l’État, jusqu’à aujourd’hui, qu’un long et inévitable reniement. Nous parlons bien de son histoire politique, c’est-à-dire de la traduction de son action dans le jeu parlementaire. Car, alors que la gauche se meut naturellement dans le marigot des partis, son objectif étant de faire gagner un camp contre un autre – elle pense en termes de division et d’intérêts particuliers qu’elle universalise, fussent ceux d’une classe plus ou moins mythifiée  : elle est en cela l’héritière de l’abbé Siéyès –, la droite, au contraire, lorsqu’elle est fidèle à elle-même, cherche à faire prévaloir, sur les intérêts particuliers, la notion même de bien commun de la cité, qui passe aussi par la sauvegarde des libertés fondamentales du pays réel. C’est pourquoi elle ne saurait fondamentalement penser en termes de parti – voire d’un paradoxal parti de l’ordre qui a fini par justifier, à plusieurs reprises, contre le bien commun, la défense du désordre établi. Or c’est précisément ce que nous propose Valérie Pécresse en instrumentalisant la figure, quasi rhétorique, du général de Gaulle contre celle de Maurras – car il s’agit bien, ici, d’une opposition de figures plus rhétoriques qu’historiques  ! La droite de Valérie Pécresse est celle de ce nouveau parti de l’ordre qu’elle souhaite – et Laurent Wauquiez comme elle  ? L’avenir seul nous le dira – constituer sur les décombres des Républicains, alors que les Constructifs, à l’Assemblée, ont choisi de jouer la carte du centre-droit, partenaire indocile, et pour l’heure inutile, du Marais. Le drame est qu’il n’y ait plus de droite de conviction – nous dirions légitimiste, c’est-à-dire qui fait de la légitimité le socle de son action   : celle que la clarification doctrinale, si elle avait sérieusement lieu, devrait avoir pour objectif de ressusciter.

    Poser la question du régime

    Lorsque Valérie Boyer, député Les Républicains, rappelle  : «  La France est une république laïque d’influence et de valeurs chrétiennes. Notre histoire s’est construite autour des rois et des Églises  », elle se place naturellement au sein de cette famille politique de conviction, mais à laquelle les institutions, plus encore que les appareils qui n’en sont que les outils, interdisent de se recomposer et finalement d’arriver au pouvoir. La Ve République avait paru un temps trancher le nœud gordien institutionnel. Mais, on ne le voit que trop bien aujourd’hui, sans résoudre à terme la quadrature du cercle que représente, pour la droite, le fait de devoir s’incarner, si elle veut gouverner, dans un système partisan qui contredit sa force d’âme bien plus que Charles Maurras  ! C’est encore et toujours la question du régime qu’il faut poser. Même si, en attendant, l’Action française salue toutes les synergies incorrectes visant à ouvrir les yeux du «  tiers-état populaire  ». Lequel, avec notre aide, finira bien un jour par susciter un général Monck pour la France  !  •

    Action Française 2000 du 21.09.2017

  • Bernanos et la trahison bourgeoise, de Frédéric Winkler.

    « Celui qui défend la France, est toujours celui qui défend le royaume de France » (Charles Peguy, l’argent). La Révolution qui continue par la République est anti-civilisationnelle. Elle diminue, abaisse l’homme, le vide de toute substance qui faisait de lui un être responsable qui tentait de se dépasser pour améliorer sa condition. Désormais la loi écrase les individus créant un monde de fourmis dépourvu de toute dignité et distinctions. Seuls dominent des parvenus, soumis au monde consumériste, sans sève ni personnalité : « Que savez-vous de la Monarchie très chrétienne ?

    frédéric winkler.jpg– Qu’elle a été heureusement détruite vers 1793, par des gens de bien qui en proclamant à coup de canon la Liberté, l’Egalité et la Fraternité, comme l’avait fait d’ailleurs avant eux Notre-Seigneur Jésus Christ, ont été les véritables fourriers de l’Evangile – Très bien. Que désirez-vous ? – Un petit siège de sénateur, ou même un de conseiller général. Au besoin je me contenterais d’un bureau de tabac – Voilà toujours une paire de claques. Allez la renifler plus loin » (La Grande peur des bien-pensants). Bref la bourgeoisie a pris le pouvoir et imposé le règne de l’argent, qui existait bien sûr avant, mais ne dirigeait pas, l’aristocratie du sang contrebalançait ce pouvoir comme toutes les structures sociales et fondamentales du royaume, basé sur l’enseignement chrétien. La conséquence fut : « La corruption de l’intelligence par l’or », comme Maurras l’avait merveilleusement écrit dans « L’Avenir de l’intelligence ». Les conséquences seront terribles pour la France. On mesure aujourd’hui ce vide, lorsque l’on observe ce que notre riche passé a laissé, malgré tant de destructions et disparitions artistiques, comme l’effacement de notre langue si belle. Lorsque conscient des réalités de notre passé par les textes, actes notariés, guildes et traités, organisations et charités vécues, parchemins et héritages, le fossé devient abyssal entre la France d’hier et cette survivance d’aujourd’hui. Le code civil a détruit les familles dans la division des terres et c’est la fin des grandes propriétés privées, là « triomphe le socialisme d’Etat, l’avènement d’un maître mille fois plus impitoyable qu’aucun des tyrans débonnaires » (La Grande peur des bien-pensants). Finalement la bourgeoisie est remplacée par une nouvelle « aristocratie », celle des polytechniciens « dans les bras de laquelle on mettra finalement le sort de notre petit monde et qui montrera bientôt ce qu’elle est en réalité : « la plus inhumaine de toutes, la plus fermée » » (La Grande peur des bien-pensants). Bernanos ne souffre pas le « prêt à penser » comme ceux qui représentent les idées molles : « On met entre les mains de crétins bien-pensant une petite baguette, et il écarte aussitôt les gens du trottoir pour leur éviter de recevoir des briques sur la tête, mais il ne lui viendrait jamais à l’esprit que la maison que l’on est en train de démolir est justement la sienne », le mollasson s’écriant plaintivement : « Tout ce que vous voudrez, mais pas de gifle ! ». Bernanos était encore d’un temps où certaines provocations se terminaient en duel.
    Il n’hésite pas à s’adresser chrétiennement aux anticléricaux qui depuis longtemps vouent une haine au catholicisme : « ces morts-là sont sans vengeance. Pour moi, citoyens, j’avoue que je vis dans le doux espoir de faire payer un jour aux enfants de la famille une petite partie des dettes de leurs pères, mais qui donc retient le bras de tant d’entre nous sinon ces commandements de la conscience et le respect des lois divines que vos entreprises imbéciles tentent de détruire, et sans lequel nous vous aurions déjà balayés du monde ». On retrouve chez Bernanos les mêmes constats sur cette classe « déclassée », comme l’a bien analysé aussi plus proche de nous, Marie Madeleine Martin et bien d’autres. « La « bourgeoisie » moderne n’a plus rien à voir avec la classe bourgeoise traditionnelle. On ne peut guère douter, remarque-t-il, que depuis un demi-siècle elle « semble bien avoir cessé d'exister comme classe pourvu que l'on entende par là le groupe social conscient de ses droits et de ses devoirs ». Néanmoins le mot subsiste et il définit actuellement le ramassis d'individus qui résulte de la dégénérescence des corps sociaux antérieurs. Ainsi, « la presque totalité de l'ancienne aristocratie », les « rognures » du peuple, les éléments dénaturés de l'ancienne classe bourgeoisie, composent-ils cette catégorie de déclassés qui s'intitulent avec modestie : « bien-pensants ». Ces produits de la dissolution des cadres sociaux antérieurs présentent un certain nombre de « tares » qu'il va fustiger avec une particulière férocité. » (Bernanos et la politique, Serge Albouy). La lâcheté, les idées « molles », le conservatisme frileux des « cornichons à l’abri des courants d’air », bref ce « juste milieu » que la décence m’empêche de préciser, ce marécage des pensées frelatées, ce que le Christ vomissait dans la tiédeur des hommes, voilà ce que devient le commun des mortels ! Lors de la décadence de l’Empire romain, des « barbares », envahirent une cité dans le calme, les habitants étaient aux jeux du cirque. Ils n’eurent qu’à s’installer… Cela fait rire aujourd’hui mais ne sommes-nous pas devenues pire ? La République réforme à coups d’Ordonnance notre système social, de ses représentations du personnel aux retraites et personne ne bouge ! Alors que pour le ballon rond, à force de médias permanents, le « peuple » descend dans la rue, pour montrer son enthousiasme et applaudir des joueurs blindés d’argents, sponsorisé par des pays étrangers ? « Ces bien-pensants sont politiquement dépeints comme de craintifs conformistes, timides, apeurés, « obsédés par le péril révolutionnaire » - dont rien ne les préserve car ils croient « désespérément, naïvement, au triomphe inéluctable des idées qu’(ils) abhor(ent) ». Ces « passifs », ces « impuissants », ces « résignés », se caractérisent par une bien suspecte modération. « Qu’on pense ou non du bien de la modération indispensable à la vie en société, accorde le pamphlétaire, il est difficile de s’empêcher de sourire du spectacle de modérés par système qui, de leurs mains diligentes, déplacent et reculent sans cesse le fameux jalon qui doit marquer la limite des concessions possibles ». Avant-hier conservateur, hier opportunistes, libéraux, progressistes, puis républicains de gauche, cette « rage de conciliation » ne s’arrête – provisoirement encore – qu’au parti communiste… Cet opportunisme se double d'un égoïsme social aussi abject. Vouant un véritable culte à l'argent et un immense respect aux apparences de l'ordre, ils n’hésitent pas un instant à mettre les idées qu'ils représentent au service de leurs intérêts. (Serge Albouy. Bernanos et la politique) La Guerre d’Espagne, « l’absurde et horrible histoire de la Commune », Bernanos fustige les « Versaillais » dans leurs répressions, ces règlements de compte des bourgeois apeurés aux ordres de Thiers. Ce seront toujours les mêmes qui réprimeront les révoltes ouvrières, comme Clémenceau et bien d’autres, parce qu’ils veulent dormir tranquilles sur leurs avantages spoliés lors de la fumisterie révolutionnaire de 89 ! « Ces bourgeois « bien-pensants », champions d'un ordre qu'ils confondaient avec la sécurité de leurs biens et devenus « enragés par la peur », ont noyé dans le sang la révolte de ceux qu'ils n'avaient cessé d'exploiter. L'attitude des « bien-pensants » espagnols, bientôt, ne lui apparaitra guère différente de celle de leurs homologues français, 65 ans plus tôt... » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
    Et il nous arrive d’entendre parler de Bernanos quelquefois. Sur les ondes ou dans certains journaux, des hommes se revendiquant de droite, ou libéraux, voir même conservateurs, où d’un nouveau conservatisme, bref toujours d’une bourgeoisie bon teint, tentant de s’accaparer les idées de Bernanos, en ne livrant que ce qui les arrange et en laissant dans les cartons quelques lignes qui dérangent. Rendons à Bernanos son entière personnalité. Il était révolutionnaire, de cette fibre historique et empirique, concluant au Roi. Il détestait les « mous », le capitalisme libéral, car il était entier, c’était un chevalier comme pouvaient l’être les compagnons de Jehanne ou de Baudouin IV de Jérusalem, sans compromissions, d’une fidélité sans faille à la cause essentielle primordiale de la survie française : « Tous les « Français sont royalistes, la différence avec moi, c’est que moi, je le sais ». « Dans le domaine religieux, enfin, leur incurable médiocrité spirituelle, est mise à nouveau en lumière. La même horreur du risque, le même goût de biaiser, le même désir de se rallier au plus fort sont dénoncés. Finalement, ce « Cheptel bigot » qui considère l'Eglise comme une gendarmerie supplémentaire ne peut que décourager les incroyants de bonne volonté. Pourtant conclut-il, « notre malheur commun, la mauvaise fortune de la France veulent que ces déclassés, ces lâches et ces égoïstes - qui illustrent le mieux la décomposition de la société moderne - aient incarné (...) aux yeux du peuple ouvrier la propriété, l'ordre social, la religion, que ces faibles aient longtemps passé pour servir une pensée forte ». Si les choses vont mal dans le monde d'aujourd'hui, « si la France est une nation en décadence, si l'injustice triomphe, s'il n'y a plus de chrétienté, les responsables existent, commente Pierre-Henri Simon, et ils seront partout les mêmes : les bourgeois, la classe d'argent, médiocre par situation et par sentiments...
    La médiocrité bourgeoise n’a cessé à ses yeux de ronger l’édifice social. Il n’existe plus d’aristocratie. Face à cette bourgeoisie médiocre, avide et peureuse, seulement préoccupée des apparences de l’ordre, fait pendant un populisme verbal et un amour des humbles et des pauvres qui ne s’accompagne pas du moindre projet de réforme tendant à améliorer leur situation matérielle. » (Serge Albouy. Bernanos et la politique)
    FWinkler (http://boutique-royaliste.fr/index.php…) à suivre...

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (24)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

    Plutôt que de créer en Afrique des pôles industriels qui seraient demeurés compétitifs, en raison du faible coût de la main d'œuvre, les Européens ont encouragé l'immigration qui fournissait des travailleurs réputés dociles pour les tâches dont se détournait leur jeunesse. Les résultats de cette politique à courte vue se sont révélés désastreux. Nous n'avons pas empêché le déclin du textile, des chantiers navals et de la sidérurgie. Nous n'avons pas modernisé à temps la construction automobile. Nous avons pris un retard technologique qui continue de se creuser. L'Afrique n'a pas réussi, au contraire du Sud-Est asiatique, son décollage économique. Nous sommes encombrés d'immigrés, qui ne cessent d'affluer, auxquels nous n'avons plus d'emplois à proposer. Les prêches moralisants n'y changeront rien. Les Africains ont été abandonnés au milieu du gué. Afin de conserver nos marchés, dans cette partie du monde, nous en sommes réduits à prêter à nos clients l'argent dont ils ont besoin pour nous régler leurs achats et pour leur prêter, nous empruntons, tout en sachant qu'il nous faudra rembourser tandis que les créances dont nous disposerons sont, pour le principal, irrécouvrables.

    Se lamenter sur le passé ne sert de rien. Il suffit de regarder lucidement le présent. Le Maghreb et l'Afrique noire entrent dans l'ère des grandes migrations. Il existe un phénomène de vases communicants qu'il conviendrait d'enseigner aux enfants européens, dès l'école primaire. Un territoire qui ne parvient plus à nourrir sa population tend à déverser le trop plein sur un territoire riche, en voie de dépeuplement. La nature historique, elle aussi, a horreur du vide. Il convient donc de s'attendre à une pression croissante des masses humaines qui commencent à se mettre en mouvement. Le temps de l'immigration contrôlée s'achève. Des mesures de police, de plus en plus contraignantes parviendront peut-être, pendant quelques années, à contenir le flux migratoire. Ce n'est même par certain. Outre qu'il faudrait de sérieuses entorses à notre conception des droits de l'homme, ce qui provoquerait de violentes campagnes d'opinion, et sans doute des réactions des Etats arabes, dont nous dépendons, partiellement, pour notre approvisionnement en pétrole, de telles mesures se révèlent, à la longue très coûteuses.

    Bien entendu, des mesures de police s'imposent. En dehors de quelques ecclésiastiques, tout le monde, les socialistes compris, s'accorde pour le reconnaître. Il faudra renvoyer chez eux des travailleurs immigrés. Souhaitons qu'ils le soient de façon honorable et que la France ne se contente pas d'une aumône. Nous avions proposé de fournir aux ouvriers de l'automobile, chassés des usines par la nécessaire robotisation, des taxis, des camions, des ateliers de réparation, à la fois pour aider l'Afrique à résoudre le problème des moyens de transport et pour qu'ils puissent rentrer chez eux la tête haute, représentants de ces marques pour lesquelles ils avaient travaillé. Renault et Peugeot ont des devoirs envers des hommes que leurs sergents recruteurs ont attirés à coup de belles promesses. Le nier serait indigne. Les Européens devront bien, un jour ou l'autre, créer des pôles de développement en Afrique plutôt que de saupoudrer le tiers monde d'aides inefficaces, parfois détournées des fins généreuses qu'elles s'assignent. Sans un redressement rapide et durable de sa natalité, l'Europe, à commencer par la France ne pourra rien. Elle sera condamnée à une colonisation, pacifique du moins dans un premier temps, porteuse pour elle comme pour l'Afrique de sous-développement, d'affrontements sanglants et de désespoir. L'Europe accepte-t-elle de subir de nouveaux temps bar­bares ?

    Les experts nous rassurent, à leur manière. Selon eux, la situation de la France serait meilleure ou moins mauvaise, comme on voudra, que celle de ses principaux partenaires. Ce qui bien sûr, est exact. Si l'on prend le taux net de reproduction, qui mesure le taux de remplacement d'une génération par la suivante, il restait en 1982, de 0,85 en France, ce qui la plaçait devant l'Allemagne, la plus mal partie, (0.67), les Pays Bas (0,73), la Belgique et le Japon (0,80) la Suède (0,79). L'Espagne (0,88), la Grande Bretagne et les Etats Unis (0,89), le Portugal lui-même (0,94) font à peine mieux que nous. Les experts, néanmoins, négligent un élément essentiel. La dépopulation est, en France, un phénomène beaucoup plus ancien que dans les autres pays dont le peuplement (sauf pour les Etats-Unis) demeure plus dense.

    En 1650, l'Europe, Russie comprise, comptait cent millions d'habitants, un sur cinq était français. Ce qui fondait l'hégémonie politique et même culturelle du « siècle de Louis XIV ». En 1800, les vingt-sept millions et demi de Français ne représentaient plus que 17,5 % de la population de l'Europe. C'était assez, pour permettre les victoires ruineuses de Napoléon. En 1900, le nombre des Français était passé à trente-neuf millions. Il avait pratiquement doublé depuis 1650 mais dans le même temps celui des autres européens avait quadruplé. Un sur dix seulement des Européens était français. Le XIXème siècle fut marqué par une chute de la natalité dont « la grande nation  » ne devait pas se relever.

    En 1938, la menace que font peser l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie, beaucoup plus peuplées et le fait que pour la première fois le nombre des décès l'emportait sur celui des naissances provoquèrent un réveil brutal mais trop tardif. Le président du conseil, Edouard Daladier a laissé un mauvais souvenir. Il convient, cependant, de reconnaître qu'il a su, dans le domaine démographique, agir avec un esprit de décision, une vigueur et un courage dont il a manqué dans les autres. Les décrets lois de 1938, qui généralisent les allocations familiales, puis « le code de la famille » promulgué le 29 juillet 1939, jettent les bases d'une politique résolument nataliste, que le maréchal Pétain puis le général De Gaulle, en accord du moins sur ce point, poursuivront. De 1900 à 1944, en dépit de plus d'un million de prisonniers de guerre, des déportations, des pertes civiles et militaires, des conditions de vie qui provoqueront, surtout en 1940, l'exode, et en 1944 une forte augmentation de la mortalité infantile, le taux de natalité tombé à 1,36 en 1940 s'élève à 1,61 en 1944. En 1945, ce taux brut de renouvellement des générations atteint 12,12. Malgré l'accroissement de la mortalité, l'excédent des naissances sur les décès est de 2000. Ce solde positif, bien que faible, paraît riche de promesses.

    Elles seront tenues. Les Français avaient pris conscience que le vieillissement de la population avait été l'une des causes de la défaite. Le sacro-saint principe égalitaire fut même battu en brèche par l'institution du « quotient familial ». Le nombre des naissances passera de 612.000 en 1938 à 640.000 en 1946. Le mouvement connaîtra son maximum en 1964 avec 874.000 naissances. L'on est encore loin des « douze millions de beaux bébés » que De Gaulle fixait comme objectif aux familles françaises en 1945. Cependant le redressement paraît bien engagé lorsque, soudain, la courbe s'inverse, lentement jusqu'en 1974, où l'on passe sous la barre de 800.000, brutalement ensuite, avec un bref répit (795.000 naissances en 1980, soit 60.000 de plus qu'en 1978) provoqué par l'allocation au troisième enfant, décidée par le gouvernement Barre. La chute a repris du fait de la politique résolument antinataliste menée de 1981 à 1983, corrigée, de façon insuffisante, en 1984. L'afflux des familles d'immigrés dissimule l'ampleur de cette nouvelle dégradation, d'autant que des milliers de femmes maghrébines viennent accoucher en France, où elles bénéficient de la sécurité sociale de leur mari, puis retournent chez elles, avec leur enfant. Si l'on s'en tenait aux naissances dont l'un au moins des parents est d'origine française, l'on tomberait sans doute au-dessous de la barre des 600.000, en tout cas on reviendrait aux 612.000 naissances de 1938.    

    A suivre  (A venir : La démocratie ou la vie).

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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    lafautearousseau

  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français... : les équipes municipales à Martigues, depuis 1945...

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Une pause, dans notre découverte des lieux, pour répondre à une question "technique" d'un lecteur : quel est l'état des forces en présence, à Martigues, après les dernières élections ?...

    Thierry, de Paris, nous demande - pour faire court - "qui représente quoi" sur place. Il pense que, peut-être, les prochaines municipales vont changer les choses...

    Cela nous éloigne un peu, temporairement, de notre sujet de départ, mais toute question mérite réponse...

    Disons simplement que beaucoup de choses ont changé, depuis les dernières municipales de 2014, et même depuis les dernières européennes. Nous nous garderons bien de pronostiquer quoi que ce soit, et nous donnerons simplement à notre lecteur les résultats de ces deux dernières élections, ainsi que quelques informations sur les maires de Martigues depuis la Libération : nous serons fixés fin mars 2020 - demain !... - sur la composition du nouveau (?) Conseil municipal...

    Juste après la Libération, Martigues fut dirigée par un Maire communiste, Francis Turcan (en 46 et 47). Puis, de 1947 à 1949 (durant deux mandats tout de même) les Maires furent socialistes (on disait à l'époque "SFIO") : Théodore Cheillan puis Paul Pascal. En 1959, le PCF reprit la mairie, jusqu'à aujourd'hui : d'abord avec le retour de Francis Turcan (de 1959 à 1969) puis avec Paul Lombard, pendant 40 ans (de 1969 à 2009). Depuis 2009, le Maire, toujours communiste, est Gaby Charroux, mais la Mairie n'est plus exclusivement "PCF", elle est "Union de la Gauche".

    A noter le net recul de "la gauche" entre les municipales de 2001 (Paul Lombard, "Liste de gauche" : 64,33% au 2ème tour) et celles de 2008, où le même Paul Lombard fut ré-élu au 2ème tour à la tête d'une "Liste d'union de la Gauche", mais avec 57,51% des voix, soit une perte non négligeable de 7% des voix. 

    Cette érosion des voix "de gauche" fut stoppée en 2014, Gaby Charroux étant élu au 2ème tour avec 58,52% des voix...

    C'est  Paul Lombard qui, le 29 septembre 1997 reçut les clés de la bastide des Maurras, remises par Jacques Maurras, neveu et fils adoptif de Charles Maurras, conformément au voeu de Maurras lui-même.

    Les relations étaient bonnes, alors, et l'accès au lieu (maison et jardin) parfaitement libre. Le "patriotisme municipal" de Paul Lombard, natif de Martigues, devait être plus fort que celui de Gaby Charroux, originaire de la commune toute proche de Chateauneuf les Martigues, mais, surtout entouré par une équipe dont on ne sait si elle est plus ignorante que sectaire, ou l'inverse...

    C'est depuis cette élection que les choses se sont gâtées, et que maison et jardin ont été, finalement, fermés au public...

    Alors, y aura-t-il un effet Macron/LaRem à Martigues (et ailleurs...) lors des prochaines Municipales ? Le monolithisme de "l'union de la Gauche" va-t-il résister au macronisme ou bien se fissurer, voire voler en éclats ? L'équipe stalinienne des Salazar et Compagnie peut-elle - dans ce cas - perdre la Mairie ?

    Si un groupe, quel qu'il soit, était en mesure de faire tomber l'actuelle équipe, nous l'avons écrit, quitte à surprendre voire choquer : nous serions prêts à appeler à voter pour ce groupe, uniquement à Martigues et à cause du cas spécial de "la maison Maurras"; sans illusions, mais "par tous les moyens, même légaux", faire tout le possible pour que tombe l'équipe qui a élevé autour de bastide du Chemin de Paradis le dernier mur de Berlin d'Europe, aussi invisible que réel...

     -------

    (rappel :  il y avait 35.070 électeurs inscrits lors des dernières Européennes)

    1. RÉSULTATS MUNICIPALES 2014 - MARTIGUES

    Premier Tour

    • M. Gaby CHARROUX LISTE UNION DE LA GAUCHE
      49.9 %
    • M. Cyril MARTINEZ LISTE FRONT NATIONAL
      17.14 %
    • M. Jean-Luc DI MARIA LISTE DIVERS DROITE
      15.88 %
    • M. Paul LOMBARD LISTE DIVERS GAUCHE
      8.75 %
    • Mme Michèle VASSEROT LISTE UNION DE LA DROITE
      8.3 %

    Deuxième Tour

    • M. Gaby CHARROUX LISTE UNION DE LA GAUCHE
      58.52 %
    • M. Cyril MARTINEZ LISTE FRONT NATIONAL
      22.99 %
    • M. Jean-Luc DI MARIA LISTE DIVERS DROITE
      18.47 %     

       

      2. RÉSULTATS EUROPEENNES 2019

    • Tête de listeMartigues% des voix
      Jordan BARDELLAJordan BARDELLA PRENEZ LE POUVOIR, LISTE SOUTENUE PAR MARINE LE PEN30,99%
      Nathalie LOISEAUNathalie LOISEAU RENAISSANCE SOUTENUE PAR LA RÉPUBLIQUE EN MARCHE, LE MODEM ET SES PARTENAIRES14,76%
      Ian BROSSATIan BROSSAT POUR L'EUROPE DES GENS CONTRE L'EUROPE DE L'ARGENT12,14%
      Yannick JADOTYannick JADOT EUROPE ÉCOLOGIE11,25%
      Manon AUBRYManon AUBRY LA FRANCE INSOUMISE8,56%
      François-Xavier BELLAMYFrançois-Xavier BELLAMY UNION DE LA DROITE ET DU CENTRE4,52%
      Raphaël GLUCKSMANNRaphaël GLUCKSMANN ENVIE D'EUROPE ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE4,06%
      Nicolas DUPONT-AIGNANNicolas DUPONT-AIGNAN LE COURAGE DE DÉFENDRE LES FRANÇAIS AVEC NICOLAS DUPONT-AIGNAN. DEBOUT LA FRANCE ! - CNIP2,99%
      Benoît HAMONBenoît HAMON LISTE CITOYENNE DU PRINTEMPS EUROPÉEN AVEC BENOÎT HAMON SOUTENUE PAR GÉNÉRATION.S ET DÈME-DIEM 252,06%
      Hélène THOUYHélène THOUY PARTI ANIMALISTE1,62%
      Dominique BOURGDominique BOURG URGENCE ÉCOLOGIE1,61%
      François ASSELINEAUFrançois ASSELINEAU ENSEMBLE POUR LE FREXIT1,31%
      Jean-Christophe LAGARDEJean-Christophe LAGARDE LES EUROPÉENS1,14%
      Florian PHILIPPOTFlorian PHILIPPOT ENSEMBLE PATRIOTES ET GILETS JAUNES : POUR LA FRANCE, SORTONS DE L'UNION EUROPÉENNE !0,93%
      Francis LALANNEFrancis LALANNE ALLIANCE JAUNE, LA RÉVOLTE PAR LE VOTE0,91%
      Nathalie ARTHAUDNathalie ARTHAUD LUTTE OUVRIÈRE - CONTRE LE GRAND CAPITAL, LE CAMP DES TRAVAILLEURS0,64%
      Olivier BIDOUOlivier BIDOU LES OUBLIÉS DE L'EUROPE - ARTISANS, COMMERÇANTS, PROFESSIONS LIBÉRALES ET INDÉPENDANTS - ACPLI -0,21%
      Pierre DIEUMEGARDPierre DIEUMEGARD ESPÉRANTO - LANGUE COMMUNE ÉQUITABLE POUR L'EUROPE0,09%
      Nagib AZERGUINagib AZERGUI UNE EUROPE AU SERVICE DES PEUPLES0,07%
      Yves GERNIGONYves GERNIGON PARTI FÉDÉRALISTE EUROPÉEN - POUR UNE EUROPE QUI PROTÈGE SES CITOYENS0,05%
      Florie MARIEFlorie MARIE PARTI PIRATE0,03%
      Sophie CAILLAUDSophie CAILLAUD ALLONS ENFANTS0,02%
      Nathalie TOMASININathalie TOMASINI À VOIX ÉGALES0,01%
      Robert DE PREVOISINRobert DE PREVOISIN UNE FRANCE ROYALE AU COEUR DE L'EUROPE0,01%
      Christophe CHALENÇONChristophe CHALENÇON ÉVOLUTION CITOYENNE0,01%
      Audric ALEXANDREAudric ALEXANDRE PACE - PARTI DES CITOYENS EUROPÉENS0,01%
      Renaud CAMUSRenaud CAMUS LA LIGNE CLAIRE0,01%
      Gilles HELGENGilles HELGEN MOUVEMENT POUR L'INITIATIVE CITOYENNE0,00%
      Vincent VAUCLINVincent VAUCLIN LISTE DE LA RECONQUÊTE0,00%
      Cathy Denise Ginette CORBETCathy Denise Ginette CORBET NEUTRE ET ACTIF0,00%
      Antonio SANCHEZAntonio SANCHEZ PARTI RÉVOLUTIONNAIRE COMMUNISTES0,00%
      Hamada TRAORÉHamada TRAORÉ DÉMOCRATIE REPRÉSENTATIVE0,00%
      Christian Luc PERSONChristian Luc PERSON UDLEF (UNION DÉMOCRATIQUE POUR LA LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ)0,00%
      Thérèse DELFELThérèse DELFEL DÉCROISSANCE 20190,00%
      Participation au scrutinMartigues
      Taux de participation
    • Etre citoyen et responsable ?, par Olivier Perceval.

      On nous dit, qu’il faut jouer « l’Union Sacrée » face au fléau national et international qui s’abat sur nous, et toutes notes discordantes seraient indignes en plein milieu du combat, et même de « la guerre » pour reprendre l’expression dramatique du président Macron.

      Mais pour mener une guerre, il faut que le peuple entier fasse confiance en ses chefs, ceux là même qui ont ruiné le système de santé le plus performant du monde et fait tabasser les personnels médicaux en grève pour manque de moyens. Je ne parle pas de la répression sauvage des gilets jaunes, lesquels étaient coupables de ne pas croire aux bienfaits de la « mondialisation heureuse ».

      Olivier Perceval.jpgLes mêmes qui nous parlent encore, à l’instar du président, de ne pas sombrer dans le repli nationaliste et refusent de fermer les frontières au prétexte que les frontières n’arrêtent pas les virus, argument imbécile et de mauvaise foi puisque l’on nous serine par ailleurs que le virus est transporté par les hommes, lesquels, eux, peuvent être arrêtés par les frontières, dont c’est la fonction. 

      C’est d’ailleurs ce que comprennent, notamment, les allemands, les italiens et les espagnols.

      Sait-on que le laboratoire de Wuhan, en Chine,   a été inauguré en 2017 par Yves Lévy, PDG de l’Inserm et accessoirement mari d’Agnès Buzyn, pour procéder à des tests sur cellules souches de Coronavirus avec des chauves-souris  ? Cette proximité eut dû permettre à nos responsables, peut-être d’en savoir plus et expliquer les dernières déclarations de l’ex-ministre de la santé à propos de la mascarade des municipales.

      Aussi,  les mesures annoncées avec gravité sollicitant avec emphase le sens des responsabilités de chacun, sont contestées par des scientifiques tout de suite voués aux gémonies par l’académie, laquelle est immédiatement soutenue par les grands médias et bien sûr, le gouvernement, dont le sens même des responsabilités depuis quelques temps n’est pourtant pas démontré.

      Il semble quand même que les professionnels qui font référence, optent comme de vulgaires technocrates pour les solutions radicales, faute d’avoir anticipé, se trouvant débordés par le tsunami viral. Les politiques très mal à l’aise, en dehors de faire la morale au peuple indiscipliné s’en remettent aux «  spécialistes  » qui deviennent l’alpha et l’oméga, argument d’autorité repris en boucle sur les plateaux télé. Nos politiques semblent avoir oublié ce pourquoi ils sont faits  : Décider après avoir pris conseil (sachant que les conseilleurs, comme dit le proverbe, ne sont pas les payeurs)

      Le confinement général et brutal supplée aussi aux manques de moyens, notamment en matière de tests.

      Notre voisine l’Allemagne semble avoir mis en place des mesures  plus efficaces  :

      “Depuis le début [de l’épidémie], nous avons systématiquement demandé à nos médecins de tester les gens”, indiquait le docteur Lothar H. Wieler, président de l’Institut Robert Koch, lors de la conférence de presse quotidienne de l’organisation le 11 mars, cité par Euronews. Le pays dispose en effet d’une capacité de dépistage massive évaluée “par les autorités allemandes à 12 000 tests par jour” grâce à un “maillage territorial important de laboratoires”, souligne Laurent Desbonnets. Des “drive” ont même été mis en place dans le pays, comme en Corée du Sud ou aux Etats-Unis, afin de tester rapidement de très nombreuses personnes, relève le New York Post.

      Contrairement à la France, qui face à la hausse du nombre de cas suspects, a dû progressivement réserver les tests aux patients présentant des symptômes avancés.

      Résultat  : Lundi 16 mars, l’Allemagne recensait ainsi 6 012 cas confirmés, dont 13 morts (soit un taux de mortalité 0,2 %), selon l’Institut Robert Koch, l’établissement allemand responsable du contrôle et de la lutte contre les maladies au niveau fédéral. La France comptabilisait dans le même temps 6 633 cas confirmés, dont 148 morts (soit un taux de mortalité de 2,2 %), selon Santé publique France.

      “Comme l’Allemagne teste davantage de personnes, y compris certaines qui ne sont pas tant malades, cela nous donne une meilleure compréhension du taux de mortalité”, avance Thomas Schulz médecin à l’institut de virologie de Hanovre (Allemagne), interrogé par France info.

      Au contraire, la France ne dispose que d’une capacité de 2 500 tests par jour, a indiqué à France Info la Direction générale de la santé, mardi 17 mars. Et seuls 70 laboratoires sont en capacité de traiter ces tests, a-t-elle précisé à 20 Minutes. Les autorités sanitaires ont donc progressivement réservé les tests aux patients présentant des symptômes avancés

      Ainsi donc l’appel à la responsabilité des citoyens vient palier l’irresponsabilité chronique  et l’incapacité d’anticiper de nos dirigeants, devant lesquels nous avons reçu l’injonction de nous taire, de nous soumettre, au nom même de cette responsabilité.

       Les EPHAD désormais inaccessibles 

      Pendant deux jours trop courts, la consigne concernant les visites aux parents âgés était de se rendre un par un, à des horaires limités, de se laver les mains avant et après la visite et de se tenir à une distance d’un mètre de la personne visitée.

      Et puis, très rapidement la sentence est tombée  : Plus de visite du tout. Or nous savons tous que les personnes déjà confinées dans les établissements et qui se rapprochent inexorablement de leur fin, n’attendent que la prochaine visite de leur famille, la principale note d’espoir qui leur permet de vivre ou de survivre.

      Le mental étant le dernier ressort qui maintienne nos parents en vie. Si on le met à mal, malgré le dévouement du personnel de santé et

      d’accompagnement, on les condamne à mourir d’ennui et de tristesse, un virus pourtant que l’on sait combattre avec un peu d’amour.

      Ainsi, sous le prétexte de les sauver du virus, les vieux sont assignés dans ce qui ne devient pour eux qu’un mouroir…

      Une solution à double tranchant pour Pascal Champvert, président de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA). “Limiter encore plus n’est absolument pas souhaitable pour les gens parce que ne pas voir les gens qu’on aime pendant trois mois, c’est insupportable  »

      “Le bénéfice, évidemment, c’est que si on suspend les visites il y a peu de probabilité que le virus entre dans un établissement”, estime Pascal Champvert. Mais il ajoute : “Le risque, c’est qu’on peut avoir des gens qui, pendant deux trois mois n’ont aucune visite”. “Est-ce que vous vous accepteriez de ne pas voir les gens que vous aimez, vos parents, votre famille, vos amis pendant trois mois ? Je ne suis pas sûr”, conclut-il enfin.

      Il faut ajouter que nos anciens sont en fin de vie, et qu’il est du ressort des vivants de les accompagner jusqu’à leur terme.

      Il y aura des morts non comptabilisés, parce que «  d’apparence naturelle  », que l’on ne pourra certes pas imputés au COVID 19, mais au désespoir de nos anciens morts d’isolement et de tristesse, parce que les politiques s’en remettant à des spécialistes de la statistique virale auront jugé que c’était plus commode. Etait-ce si difficile de laisser au moins un référent par personne et de l’équiper de surblouse et de masque  ? Ceux qui ont eu dans leur entourage, des malades immunodéprimés notamment dans le traitement des cancers ont pu  leur rendre visite avec cet équipement. Mais, ah oui, nous manquons aussi de surblouses et de masques…

      Ainsi en va-t-il du père de l’auteur de cet article, héros de la 2eme DB, blessé, croix de guerre, médaille militaire, légion d’honneur, patriarche d’une centaine de descendants, qui se trouve mourant seul, loin de tous, alors qu’avant l’ordre de confinement il recevait au moins une visite par jour.

    • Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne ”Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !”

      "Lanceurs d'alerte" : si la chose est vieille comme le monde, la formulation fait fureur en ce moment. Va donc pour "lancer l'alerte" à propos de la maison de Maurras à Martigues, et pour demander publiquement : que se passe-t-il, au Chemin de Paradis ? Ou : que s'est-il passé ? S'est-il passé quelque chose de grave pour que la Mairie interdise la visite de la maison et même le simple accès au jardin ? Y a-t-il eu vol(s) ou dégradation(s) que la Mairie voudrait ou devrait cacher ? Mais un vol arrive partout : on a même volé la Joconde au Louvre au début du siècle dernier...

      Alors, quoi ? On nous parle de travaux, depuis plus de deux ans, et on nous dit qu'il va encore y avoir des travaux, pendant plus de deux ans : qui peut le croire ? La maison est grande est belle, certes, mais elle n'a tout de même pas les dimensions du Louvre !

      La question est donc simple : la Mairie cache-t-elle quelque chose, ou bien attend-elle, placidement que, faute d'entretien et de "vie", tout simplement, la maison ne s'effondre ?

      Nous voulons savoir, car nous aimons ce lieu que nous connaissons bien, et même plus que très bien, et nous voulons, comme nous l'avons fait tant de fois, retrouver le libre accès à ce lieu magnifique, chargé de sens et d'émotions.

      Nous n'avons rien dit ni rien fait jusqu'à présent. Il faut dire que le sujet est délicat, car, que dire, et que faire ? Que pouvons-nous, que savons-nous, que voulons-nous faire ? Il n'est pas facile de répondre à cette question. Mais peut-être les amoureux du lieu ont-ils eu tort, jusqu'à présent, d'attendre; car, on le voit bien maintenant, attendre quoi ?

      Si les choses continuent comme cela, un jour ou l'autre la maison s'écroulera. Et plusieurs éléments du jardin étaient déjà dans un état "d'effacement en cours" lors de la dernière visite publique que nous y avons organisée, il y a plusieurs années de cela.

      Nous nous sommes donc résolus à nous emparer du sujet à l'occasion des 36ème Journées du Patrimoine, les 21 et 22 septembre dernier, et nous en parlerons tous les jours, jusqu'aux prochaines élections municipales des dimanches 15 et 22 mars prochain, en espérant que l'actuelle bande stalino-sectaire (admirez le pléonasme...) aura perdu la Mairie...

      En mars, on verra selon la tournure qu'auront prise les événements et on avisera, en fonction : commençons par secouer le cocotier, et on verra bien ce qui tombe...

      En cliquant sur le lien qui suit, vous retrouverez la liste complète des articles publiées sur ce sujet par lafautearousseau, depuis le vendredi 14 septembre, veille des Journées du Patrimoine jusqu'à l'interruption de Noël :  Campagne Maurras 2019.

      Et voici maintenant la liste complète des articles parus depuis le lundi 6 janvier 2020 :

      DEFENDRE MAURRAS ET SAUVER SA MAISON DU CHEMIN DE PARADIS, A MARTIGUES...

      En effet, notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison" a débuté avec les Journées du Patrimoine, en septembre; mais nous l'avons volontairement interrompue pendant la quinzaine des vacances de Noël; elle a repris, comme annoncé, le lundi 6 janvier, et s'arrêtera le lundi 23 mars prochain, avec la publication du résultat des élections municipales.

      Bien entendu, quel que soit le résultat de ces élections, notre action résolue, publique et pacifique pour la restauration de la maison de Maurras, sa réouverture au public et son inscription au réseau des Maisons des Illustres continuera : elle prendra les formes que nous jugerons les plus efficaces, en fonction des nouvelles circonstances, mais elle ne s'arrêtera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons...

      Voici donc la liste de la deuxième partie de notre campagne :

      21/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/21/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213201.html

      20/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/20/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213200.html

      19/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/19/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213199.html

      18/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/18/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213198.html

      17/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/17/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213197.html

      14/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      13/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      12/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      11/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      10/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      07/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      06/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      05/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      04/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      03/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      31/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (5/5)...

      30/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (4/5)...

      29/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (3/5)...

      28/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (2/5)...

      27/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (1/5)...

      24/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Notre visite du "jardin qui s'est souvenu" est maintenant achevée...

      23/01 : A la découverte de l'homme Maurras : la reine de France chez Charles Maurras...

      22/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Rajoutée par Maurras ensuite, une cinquième stèle; elle fut enlevée : par qui ?...

      21/01 : A la découverte de l'homme Maurras : la quatrième stèle...

      20/01 : A la découverte de l'homme Maurras :Avant d'arriver aux deux autre stèles...(5)

      17/01 : A la découverte de l'homme Maurras : La troisième stèle du jardin, dédiée au Prince de Joinville...(4)

      16/01 : A la découverte de l'homme Maurras : La deuxième stèle du jardin, consacrée "aux grandes amitiés" de la vie de Maurras...(3)

      15/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Pourquoi une stèle consacrée à Frédéric Mistral ?...(2)

      14/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Après le Mur des Fastes, allons découvrir cinq stèles, et comprendre pourquoi Maurras les a voulues là...(1)

      13/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Achevons la "lecture" du Mur des Fastes...

      10/01 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/01/10/a-la-decouverte-de-l-homme-maurras-6204104.html

      09/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Boze, peintre de Louis XVI, défendit héroïquement la Reine Marie-Antoinette devant le soi-disant "tribunal" révolutionnaire...

      08/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Reprenons la visite de la partie architecturée du jardin, et du Mur des Fastes...

      07/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Maurras et les premiers établissements phocéens sur la côte provençale...

      06/01 : Pour réintroduire Maurras dans le paysage politique : état actuel des listes pour les prochaines Municipales à Martigues...

      lafautearousseau

    • Tous les articles parus sur lafautearousseau depuis le début de notre campagne ”Défendez Maurras ! Sauvez sa maison !”

      "Lanceurs d'alerte" : si la chose est vieille comme le monde, la formulation fait fureur en ce moment. Va donc pour "lancer l'alerte" à propos de la maison de Maurras à Martigues, et pour demander publiquement : que se passe-t-il, au Chemin de Paradis ? Ou : que s'est-il passé ? S'est-il passé quelque chose de grave pour que la Mairie interdise la visite de la maison et même le simple accès au jardin ? Y a-t-il eu vol(s) ou dégradation(s) que la Mairie voudrait ou devrait cacher ? Mais un vol arrive partout : on a même volé la Joconde au Louvre au début du siècle dernier...

      Alors, quoi ? On nous parle de travaux, depuis plus de deux ans, et on nous dit qu'il va encore y avoir des travaux, pendant plus de deux ans : qui peut le croire ? La maison est grande est belle, certes, mais elle n'a tout de même pas les dimensions du Louvre !

      La question est donc simple : la Mairie cache-t-elle quelque chose, ou bien attend-elle, placidement que, faute d'entretien et de "vie", tout simplement, la maison ne s'effondre ?

      Nous voulons savoir, car nous aimons ce lieu que nous connaissons bien, et même plus que très bien, et nous voulons, comme nous l'avons fait tant de fois, retrouver le libre accès à ce lieu magnifique, chargé de sens et d'émotions.

      Nous n'avons rien dit ni rien fait jusqu'à présent. Il faut dire que le sujet est délicat, car, que dire, et que faire ? Que pouvons-nous, que savons-nous, que voulons-nous faire ? Il n'est pas facile de répondre à cette question. Mais peut-être les amoureux du lieu ont-ils eu tort, jusqu'à présent, d'attendre; car, on le voit bien maintenant, attendre quoi ?

      Si les choses continuent comme cela, un jour ou l'autre la maison s'écroulera. Et plusieurs éléments du jardin étaient déjà dans un état "d'effacement en cours" lors de la dernière visite publique que nous y avons organisée, il y a plusieurs années de cela.

      Nous nous sommes donc résolus à nous emparer du sujet à l'occasion des 36ème Journées du Patrimoine, les 21 et 22 septembre dernier, et nous en parlerons tous les jours, jusqu'aux prochaines élections municipales des dimanches 15 et 22 mars prochain, en espérant que l'actuelle bande stalino-sectaire (admirez le pléonasme...) aura perdu la Mairie...

      En mars, on verra selon la tournure qu'auront prise les événements et on avisera, en fonction : commençons par secouer le cocotier, et on verra bien ce qui tombe...

      En cliquant sur le lien qui suit, vous retrouverez la liste complète des articles publiées sur ce sujet par lafautearousseau, depuis le vendredi 14 septembre, veille des Journées du Patrimoine jusqu'à l'interruption de Noël :  Campagne Maurras 2019.

      Et voici maintenant la liste complète des articles parus depuis le lundi 6 janvier 2020 :

      DEFENDRE MAURRAS ET SAUVER SA MAISON DU CHEMIN DE PARADIS, A MARTIGUES...

      En effet, notre campagne "Défendez Maurras ! Sauvez sa maison" a débuté avec les Journées du Patrimoine, en septembre; mais nous l'avons volontairement interrompue pendant la quinzaine des vacances de Noël; elle a repris, comme annoncé, le lundi 6 janvier, et s'arrêtera le lundi 23 mars prochain, avec la publication du résultat des élections municipales.

      Bien entendu, quel que soit le résultat de ces élections, notre action résolue, publique et pacifique pour la restauration de la maison de Maurras, sa réouverture au public et son inscription au réseau des Maisons des Illustres continuera : elle prendra les formes que nous jugerons les plus efficaces, en fonction des nouvelles circonstances, mais elle ne s'arrêtera que lorsque nous aurons obtenu ce que nous demandons...

      Voici donc la liste de la deuxième partie de notre campagne :

      21/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/21/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213201.html

      20/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/20/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213200.html

      19/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/19/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213199.html

      18/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/18/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213198.html

      17/02 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/02/17/pour-reintegrer-maurras-dans-le-paysage-politique-francais-6213197.html

      14/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      13/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      12/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      11/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      10/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      07/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      06/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      05/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      04/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      03/02 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français...

      31/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (5/5)...

      30/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (4/5)...

      29/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (3/5)...

      28/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (2/5)...

      27/01 : Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (1/5)...

      24/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Notre visite du "jardin qui s'est souvenu" est maintenant achevée...

      23/01 : A la découverte de l'homme Maurras : la reine de France chez Charles Maurras...

      22/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Rajoutée par Maurras ensuite, une cinquième stèle; elle fut enlevée : par qui ?...

      21/01 : A la découverte de l'homme Maurras : la quatrième stèle...

      20/01 : A la découverte de l'homme Maurras :Avant d'arriver aux deux autre stèles...(5)

      17/01 : A la découverte de l'homme Maurras : La troisième stèle du jardin, dédiée au Prince de Joinville...(4)

      16/01 : A la découverte de l'homme Maurras : La deuxième stèle du jardin, consacrée "aux grandes amitiés" de la vie de Maurras...(3)

      15/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Pourquoi une stèle consacrée à Frédéric Mistral ?...(2)

      14/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Après le Mur des Fastes, allons découvrir cinq stèles, et comprendre pourquoi Maurras les a voulues là...(1)

      13/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Achevons la "lecture" du Mur des Fastes...

      10/01 : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2020/01/10/a-la-decouverte-de-l-homme-maurras-6204104.html

      09/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Joseph Boze, peintre de Louis XVI, défendit héroïquement la Reine Marie-Antoinette devant le soi-disant "tribunal" révolutionnaire...

      08/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Reprenons la visite de la partie architecturée du jardin, et du Mur des Fastes...

      07/01 : A la découverte de l'homme Maurras : Maurras et les premiers établissements phocéens sur la côte provençale...

      06/01 : Pour réintroduire Maurras dans le paysage politique : état actuel des listes pour les prochaines Municipales à Martigues...

      lafautearousseau

    • Bernanos l'écologie face au modernisme, par Frédéric Poretti.

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      Nous n’assistons pas à la fin naturelle d’une grande civilisation humaine, mais à la naissance d’une civilisation inhumaine qui ne saurait s’établir que grâce d’une vaste, à une immense, à une universelle stérilisation valeurs de la vie. Car, on dépit de ce que j’écrivais tout à l’heure, il s’agit beaucoup moins de corruption que de pétrification. » (Georges Bernanos, La France contre les robots)

      Bernanos est aussi un apôtre de l’écologie dans son combat contre la société mécanique, à l’image de Léon Bloy, Simone Weil, Gabriel Marcel, Nicolas Berdiaëff. Il s’insurge contre cette société déclinant vers un monde de « robots » : « dévorée par ses mécaniques comme une bête malade par ses poux ». Cette marche en avant de la technique mène la société vers la catastrophe. Il se retrouve ainsi comme d’autres écrivains comme Jean Giono, Genevoix, Jules Romains, Charles Peguy… La densité comme le nombre des machines, comme les techniques toujours plus sophistiquées ne sont pas sans conséquences sur la vie en société. Une certaine standardisation de celle-ci tend à discipliner de plus en plus l’individu à son rythme mécanique. La rapidité de l’évolution technologique amène des questionnements quant à l’assujettissement de l’homme à la machine. Est-ce que la fin de l’homme sera imposée par les machines ?
      « Ils ont multipliés les machines et la multiplication des machines pose chaque jour de nouveaux problèmes plus difficiles à résoudre, dont chacun marque une étape vers le paradis exécrable où la liberté ne sera plus qu’une anomalie monstrueuse, un phénomène pathologique, où la liberté d’un seul individu devra être considérée comme une menace redoutable pour la collectivité tout entière ». Cet esclavage dans un horizon plus ou moins lointain demeure notre préoccupation essentielle, à la vue de ce qui se passe. L’homme au service de la machine où celle-ci au service de l’homme, reste bien la question. Tout le monde y répond rapidement et facilement mais les faits comme l’observation semblent contrarier la logique naturelle de la réponse…


      « Heidegger y montre que l’essence de la technique n’est pas seulement, comme le croyaient ses prestigieux auditeurs, la provocation envers la nature, sa « mise en demeure » comme l’a dit Pierre Boutang : elle accomplit aussi l’exil de la philosophie grecque hors de son sol natal, achevant ainsi le mouvement d’éloignement des origines que représente la métaphysique. C’est, au sens propre, l’Occident, le déclin de la pensée grecque, du seul moment philosophique de l’histoire humaine. A l’inquiétude soulevée par ce lent processus peut seul répondre un recours mystérieux à « ce qui nous sauve », au risque d’une transcendance sacrée, à ce que Heidegger appelle encore « la piété de la pensée » … (Jean Védrines, « Bernanos contre les robots », avril 1998).


      Seulement voilà, un autre souci survient dans l’oligarchie technicienne amenant cet état de fait : « petite aristocratie d’ingénieurs et de policiers… grâce au contrôle de toutes les sources de production de l’énergie, à la fois du Travail et des travailleurs… ». Loin de rejeter la technique dont les apports amènent un confort appréciable dans nos vies, il s’agit de contrôler comme de maîtriser celle-ci afin de ne pas glisser dans une facilité nous détruisant à plus ou moins longue échéance. C’est avec intelligence qu’il faut gérer celle-ci et non glisser dans une dépendance qui aboutira immanquablement à « l’abrutissement » de l’homme. Que deviendra l’homme dans ce monde ? « Un robot vivant sur un petit bout d’âme atrophiée de robot au cœur d’insecte plus laborieux et plus féroce que les fourmis ». Cette technique augmente « monstrueusement son pouvoir », lorsqu’on transforme la planète en un : « gigantesque laboratoire, dans le but de faire servir à son confort, à son bien-être, à son avarice et à ses plaisirs des forces naturelles redoutables qui ne sont nullement à la dimension de l’homme mais à celle du colossal univers, on devrait comprendre qu’on s’expose à jouer le rôle du curieux qui circule à tâtons parmi les câbles d’une centrale d’énergie électrique sur la porte de laquelle est écrit en grosses lettres : « Danger de mort » ». C’est toute la différence avec le retour aux temps primitifs à la manière de Ghandi ou Lanza del Vasto. La technique fait partie de l’évolution de la société humaine, tout est dans la philosophie que l’on y met, comme des barrières de la conscience : « Que fuyez-vous donc ainsi ? », s’écrie Bernanos : « Hélas ! c’est vous que vous fuyez, chacun de vous se fuit lui-même, comme s’il espérait courir assez vite pour sortir enfin de sa gaine de peau ». La société actuelle est guidée par un mondialisme inondant l’humanité de besoins fictifs suscités à force de publicités incitatives : « n’est qu’une colossale entreprise en vue de distraire à tout prix, par des inventions mécaniques, une humanité trop récemment amputée pour ne pas souffrir de l’organe qu’elle a perdu. Sa machinerie la distrait – distrahere – la distraction devenue nécessité la pousse à multiplier sa machinerie, cercle infernal que rien ne semble devoir rompre jusqu’à ce que soit définitivement tarie cette vie intérieure qui faisait de l’homme un animal religieux ». C’est le sens de notre éthique, retrouver ce fameux chemin perdu de l’élévation que nous avons quitté par confort, en prenant celui de la perte des âmes pour le matérialisme. Ce chemin, que Régine Pernoud par ses travaux sur le monde médiéval comme ceux de Marie Madeleine Martin dans « Les doctrines sociales en France », prit une autre direction, changeant la mentalité comme la spécificité de notre peuple, se détournant du monde invisible au profit du visible matérialiste. Les « ingrédients » qui y aidèrent furent, l’apport massif de l’or d’Amérique, la déconsidération des hommes (les Amérindiens…) comme l’esclavage, la Réforme religieuse qui modifia l’essence même du but dans la vie sur terre. Comme le disait Paul Valery dans une citation que nous reprenons souvent, tellement elle inspire notre espérance : « La véritable tradition n’est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de trouver l’esprit qui a fait ces grandes choses et qui en ferait de toutes autres en d’autres temps ». Alors oui disons-le, la misère morale est liée à un défaut de croyance, le totalitarisme est une « maladie de l’homme dé spiritualisé, comme le goitre est une maladie de l’homme dévitaminisé ». Les valeurs disparaissent comme le beau, le bien au profit de l’utile, souvent laid car dépourvue de grâce comme de recherche de beauté. La civilisation est malade, l’homme y est réduit, années après années, au rang d’objet, numéroté, conditionné comme enrégimenté dirait Proudhon : « Être gouverné, c’est être, à chaque opération, à chaque transaction, à chaque mouvement, noté, enregistré, recensé, tarifé, timbré, toisé, coté, cotisé, patenté, licencié, autorisé, apostillé, admonesté, empêché, réformé, redressé, corrigé. C’est, sous prétexte d’utilité publique, et au nom de l’intérêt général, être mis à contribution, exercé, rançonné, exploité, monopolisé, « concussionné, » pressuré, mystifié, volé ; puis, à la moindre résistance, au premier mot de plainte, réprimé, amendé, vilipendé, vexé, traqué, houspillé, assommé, désarmé, garrotté, emprisonné, fusillé, mitraillé, jugé, condamné, déporté, sacrifié, vendu, trahi, et pour comble, joué, berné, outragé, déshonoré. Voilà le gouvernement, voilà sa justice, voilà sa morale ! ».

      à suivre…


      F. PORETTI-Winkler (http://boutique-royaliste.fr)

    • Dans Point de Vue : Famille d'Orléans, le comte de Paris nous reçoit chez lui.

      Source : https://www.pointdevue.fr/

      Ils ont accepté de recevoir Point de Vue en plein confinement. Nous invitant à passer auprès d’eux une journée ordinaire de cet étrange temps suspendu qui ne doit pas être un temps perdu. À la rencontre de Philomena et Jean de France et de leurs cinq enfants, poussons les grilles du Domaine royal de Dreux.

      Ce sont la princesse Louise-Marguerite et le prince Joseph de France, bientôt 6 et 4 ans, qui viennent à notre rencontre, escortés de Léonora, la chienne Terre-Neuve aussi impressionnante que débonnaire. L’allée à descendre, virage à gauche pour longer le bâtiment de l’évêché et voici le joyeux cortège devant la résidence privée du Comte et de la Comtesse de Paris.

      La porte en est ouverte, comme pour inviter enfants et visiteurs à entrer sans faire de manières. Au bout du couloir, une voix professorale se fait entendre du côté du salon. Le chef de la maison de France, qui fête ses 55 ans ce 19 mai, suit un cours sur la cybersécurité en téléconférence, par ordinateur. Une formation militaire aux problématiques de Défense, entamée en septembre, en compagnie de Joachim de Danemark, et que les deux princes achèvent désormais à distance, coronavirus oblige, l’un depuis Dreux, l’autre depuis le Jutland. "Je passe juste la tête pour vous saluer, excusez-moi, je suis pris jusqu’au déjeuner. Mon épouse est de l’autre côté avec les aînés et Jacinthe." Le Comte de Paris retourné à ses études, nous marchons au bruit des rires et des galopades dans l’escalier qui mène aux étages.

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      Depuis son salon transformé en bureau, le Comte de Paris poursuit sa formation aux problématiques de Défense. ©David Nivière

      En ce vendredi, la discipline scolaire se relâche quelque peu, mais le bonheur, la vivacité des enfants font plaisir à voir. Et nous ramènent tout droit à l’univers enchanté de la comtesse de Ségur. D’ailleurs, assise sur son lit, la princesse Antoinette, 8 ans, lit quelques pages des Petites filles modèles. Ravi d’avoir échappé le temps du confinement à son pensionnat de Carcassonne, le prince Gaston, l’aîné du haut de ses 10 ans bientôt et demi, a fugué du côté du poulailler ou de son jardin potager. Pieds nus, comme Antoinette et Joseph. Seule Louise-Marguerite, coquette, a mis sa plus jolie robe, et des souliers. "Difficile de garder longtemps Gaston à sa table d’étude, sourit la Comtesse de Paris, il n’est heureux que parmi les bêtes et les mains dans la terre. Il rêve d’être paysan. Une belle vocation mais qui réclame aussi des études pour être pleinement aboutie."

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      Gaston remet une fugueuse dans le poulailler du bas. ©David Nivière

      Comme une volée de moineaux, les petits princes se sont égayés aux quatre vents pour se disputer les soins à apporter aux poules et poussins, courir, faire la ronde ou grimper à l’assaut de l’arbre-cabane, avec sa branche qui s’avance tel le beaupré d’un navire corsaire au service du… roi, cela va sans dire. À un an et demi, Jacinthe se contente de s’asseoir sur le dos de Léonora qui la désarçonne sans même paraître s’en apercevoir. Brave cœur, le prince Gaston hisse sa petite sœur sur ses épaules pour la consoler.

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      Jacinthe n’est jamais plus heureuse que sur le dos de Léonora, le chien de la famille. ©David Nivière

      La Comtesse de Paris a repéré un coq blessé dont les pattes sont attaquées par des parasites. Elle l’attrape par les ailes et le soulève de terre tandis qu’Antoinette lui enduit les ergots d’huile de cade. Dans la famille de France, la nature n’est pas une conversation de salon et les circuits courts s’imposent comme une réalité quotidienne. "Outre nous-mêmes, nous fournissons en œufs amis et voisins." La princesse Philomena fait bien plus, véhicule des patients chez le médecin, veille sur les courses de personnes isolées ou fournit tissus et fil pour la confection de blouses à destination de l’hôpital de Dreux.

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      Chaque enfant doit s’occuper de ses poussins: le petit prince Joseph a une méthode bien à lui. ©David Nivière

      Après le déjeuner –un gratin de chou-fleur arrosé d’un Château Talbot Caillou blanc à tutoyer les anges–, café libanais corsé à souhait et entretien à bâtons rompus dans le bureau du Comte de Paris. "On mesure l’essentiel quand il nous manque, lance le prince. À commencer, avec cette crise et ce confinement, par le tissu social. D’être, par exemple, séparés de nos anciens nous fait ressentir au plus intime à quel point nous avons besoin d’eux et eux de nous. Avec la liberté de mouvement et de circulation mises entre parenthèses, comme la liberté d’exercer une activité au sein de la société lorsqu’elle est incompatible avec le télétravail ou jugée non essentielle, nous sommes revenus à des bases: la vie de famille. Cette crise confronte chacun de nous à ce qui est le cœur de l’existence humaine."

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      Dans la salle à manger, Antoinette, Gaston et Louise-Marguerite découvrent quelques messages humoristiques sur le confinement, adressés à la Comtesse de Paris sur son smartphone. ©David Nivière

      "Elle exacerbe aussi, insiste le Comte de Paris, les fractures entre plusieurs France, rend la vie insupportable à ceux qui sont déjà précaires ou entassés dans des HLM. Oblige à revoir notre modèle social, invite à retrouver notre souveraineté, notamment sur le plan de la santé, à explorer de nouveaux modes de production qui allègent notre empreinte carbone. Le retour à la terre. Regardez les dizaines de milliers de volontaires qui sont allés aider nos agriculteurs dans leurs récoltes. Je suis très frappé par ce que disait le pape François dans son encyclique sur l’environnement: "Ce qu’on est soi-même, on le répercute sur son environnement". Le contraire est aussi vrai: l’environnement va participer à la construction de l’individu et de la société."

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      Le Comte de Paris fait la classe à Gaston, "privé" de pensionnat. ©David Nivière

      La sonnerie de son portable l’interrompt. C’est le prince Charles de Bourbon-Siciles. Le réseau familial permet au Comte de Paris de savoir au plus près ce qui se passe dans d’autres pays. Et le téléphone de garder le contact avec ses proches. Notamment sa mère, la duchesse de Montpensier, confinée à Paris, et sa sœur, la princesse Blanche, qu’il peut voir par WhatsApp. "C’est dur pour les personnes âgées. Maman a heureusement quelqu’un qui s’occupe de faire ses courses. Mon frère Eudes est à Bordeaux, en famille. Il héberge un des enfants de ma sœur Marie, qui sont grands et éparpillés un peu partout. Il y en a en Autriche, au Portugal et même à Hawaï."

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      Les princesses Antoinette et Louise-Marguerite font la ronde derrière le chevet de la chapelle royale Saint-Louis. ©David Nivière

      Aux yeux du Comte de Paris, le confinement pourrait poser la question des libertés publiques. De même que le projet d’application (pour l’heure renvoyé à juin) permettant de suivre les personnes contaminées via leur smartphone. "Plus largement, on voit se profiler cette problématique avec le lancement de grappes de satellites en orbite basse pour la 5G, avec des possibilités accrues dans les domaines de la reconnaissance faciale, de la surveillance individuelle. Même si nous sommes encore assez protégés en France, nous devons réfléchir à ce que nous voulons vraiment construire. On ne peut pas faire sans les citoyens, rebâtir un monde qui se résume à une oligarchie décidant et agissant dans l’entre-soi."

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      La chapelle Saint-Louis, cœur du Domaine royal de Dreux. ©David Nivière

      Notamment président d’honneur de la Fondation Saint-Louis, Jean de France travaille assez souvent en visioconférence. Il garde aussi le lien avec ses concitoyens via son blog et son journal de confinement, ou des tribunes comme la dernière publiée sur le site de Marianne, le 15 avril. L’occasion de plaider en faveur d’un nouveau pacte social et d’un retour en force des corps intermédiaires. "Comme notre modèle politique est très vertical, tout bloque. Il faut faire confiance aux solidarités citoyennes, aux entrepreneurs, aux élus locaux, regarder ce qui se pratique sur le terrain. À Dreux, nous avons une excellente coopération entre le maire et le préfet qui facilite les choses. Cela a permis par exemple de laisser ouvert le marché couvert. L’union sacrée existe depuis longtemps au niveau local. C’est là-dessus qu’il faut s’appuyer."

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      Louise-Marguerite de France vous fait sa révérence​. ©David Nivière

      De cette épreuve, le Comte de Paris espère que la France saura faire une chance. Que les gestes d’entraide, que les dévouements seront plus contagieux et durables que la maladie et permettront de placer l’homme au cœur du projet de société. "Il y a là tant d’exemples merveilleux qui invitent chacun d’entre nous à redécouvrir le plein sens du mot servir. Qui nous invitent à marcher ensemble vers l’espérance."

      Par Antoine Michelland

       

      • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE...

        A partir du vendredi 19 juillet, et jusqu'à la fin du mois d'août, nous vous proposerons de découvrir, ou de mieux connaître, mais aussi de faire découvrir à d'autres (par le jeu des partages) l'immense Jacques Bainville, par le biais d'une photo quotidienne tirée de notre "Album Jacques Bainville" (lafautearousseau vous propose également un "Album Léon Daudet" et un "Album Charles Maurras").

         

         

        Aujourd'hui : 7. Un Bourbon sur le trône d'Espagne : le "bon choix"...

        La simple consultation d'une carte (ci dessus) suffit à comprendre "la lutte nationale contre la Maison d'Autriche", qui dura près de deux siècles; avec les héritages de Charles Quint, "la monstrueuse puissance était constituée, l'Espagne et l'Allemagne accouplées....." et la France prise dans une tenaille mortelle...

         



        1. Histoire de France, chapitre XIII : Louis XIV :

        "...L’événement prévu depuis les débuts du règne, depuis le mariage avec Marie-Thérèse, approchait. Le roi d’Espagne Charles II, beau-frère de Louis XIV et de l’empereur Léopold, allait mourir sans enfant. Selon que Charles II laisserait sa succession à l’un ou à l’autre de ses neveux, le sort de l’Europe serait changé. Le danger, pour nous, c’était que l’héritage revînt aux Habsbourg de Vienne, ce qui eût reconstitué l’empire de Charles Quint. D’autre part Charles II ne se décidait pas. D’innombrables intrigues se croisaient autour de son testament. Louis XIV pensait aussi, et avec raison, que si un Bourbon était désigné, ce ne serait pas sans peine et peut-être sans guerre qu’il recueillerait le magnifique héritage : Espagne, Flandre belge, une grande partie de l’Italie, le Mexique et presque toute l’Amérique du Sud. Pour un homme aussi sensé, c’était trop beau. Il savait maintenant que, dans tous ses projets, il devait compter avec les puissances maritimes. En outre, il était clair que l’Angleterre convoitait les colonies de l’Espagne. Louis XIV préféra donc négocier un traité de partage de la succession espagnole et, pendant près de trois ans, la carte de l’Europe fut maniée et remaniée de façon à donner satisfaction à tous les compétiteurs, Habsbourg et Bourbon, Bavière et Savoie. Les plans de Louis XIV étaient toujours dirigés par le principe des frontières et c’était en Lorraine, dans les Alpes, à Nice, qu’il cherchait des compensations à ses abandons de l’héritage espagnol. La mauvaise foi de Guillaume d’Orange (ci-dessus), au cours de ces pourparlers, est certaine, car seule l’Angleterre, dans ces projets, ne recevait rien.

        Un premier partage fut annulé par la mort du prince électoral de Bavière auquel l’Espagne, pour n’inquiéter personne, avait été attribuée. Tout fut à recommencer. La bonne volonté de Guillaume d’Orange manquait parce qu’une solution pacifique enlevait à l’Angleterre l’espérance de s’enrichir des dépouilles de l’Espagne dans les pays d’outre-mer. Ce qui manquait encore, c’était le consentement de l’empereur Léopold qui travaillait pour que le testament fût en faveur de sa famille. C’était le consentement des Espagnols eux-mêmes qui ne voulaient pas que leur État fût démembré. Le testament de Charles II, toujours hésitant et qui n’aimait pas à prévoir sa mort, lui fut enfin imposé par les patriotes espagnols qui désignèrent le second des petits-fils de Louis XIV, le duc d’Anjou, un prince de la puissante maison de Bourbon leur paraissant plus capable qu’un autre de maintenir l’indépendance et l’intégrité de l’Espagne.

        Peu de délibérations furent plus graves que celles où Louis XIV, en son conseil, pesa les raisons pour lesquelles il convenait d’accepter ou de repousser le testament de Charles II, qui mourut en 1700. Accepter, c’était courir les risques d’une guerre, au moins avec l’empereur, très probablement avec l’Angleterre dont le gouvernement n’attendait que le prétexte et l’occasion d’un conflit pour s’attribuer la part coloniale de l’héritage espagnol. Ainsi, l’acceptation, quelques précautions que l’on prît, c’était la guerre. Mais s’en tenir au traité de partage, c’était ouvrir à l’empereur le droit de revendiquer l’héritage entier, car tout partage était exclu par le testament. Alors, et selon l’expression du chancelier Pontchartrain que rapporte Saint-Simon, « il était au choix du roi de laisser brancher (c’est-à-dire élever) une seconde fois la maison d’Autriche à fort peu de puissance près de ce qu’elle avait été depuis Philippe II ». C’était la considération capitale. Elle emporta l’acceptation. Un des ministres présents fut pourtant d’avis que nous ne gagnerions pas grand-chose à installer à Madrid un Bourbon, « dont tout au plus loin la première postérité, devenue espagnole par son intérêt, se montrerait aussi jalouse de la puissance de la France que les rois d’Espagne autrichiens ». Et il est vrai que le duc d’Anjou (ci-contre) devint très vite Espagnol. Mais le grand point gagné, ce n’était pas seulement qu’il y eût à Madrid une dynastie d’origine française. C’était qu’il n’y eût plus de lien entre l’Espagne et l’Empire germanique et que la France ne fût plus jamais prise à revers : soulagement, sécurité pour nous. Le mot célèbre et arrangé, « il n’y a plus de Pyrénées », traduisait ce grand résultat, la fin d’une inquiétude et d’un péril qui avaient si longtemps pesé sur la France.

        Ainsi, refuser le testament, c’était laisser l’Espagne à la maison d’Autriche, malgré la nation espagnole qui appelait le duc d'Anjou. L’accepter, c’était, en revanche, renoncer aux acquisitions que le traité de partage nous promettait. Il fallait opter. Un intérêt politique supérieur, la considération de l’avenir l’emportèrent. À distance, les raisons qui déterminèrent le choix paraissent encore les meilleures et les plus fortes. Par la suite, nous nous sommes félicités en vingt occasions d’avoir soustrait l’Espagne à l’influence allemande...."



        2. Journal, Tome III, 1927/1935, extrait de la Note du 10 janvier 1931, pages 120/121 :

        ".....La Troisième République a eu le rare bonheur, qui n'était échu à aucun régime avant elle, d'être affranchie de soucis du côté des Pyrénées. Parmi les grandes guerres européennes, celle de 1914 est bien la seule que ne soit pas venue compliquer l'élément espagnol. La restauration de la monarchie bourbonienne à Madrid, en 1875, avait coïncidé avec l'établissement de la République en France, et ceci a profité de cela. Notre démocratie a joui sur cette frontière d'un bienfait que lui avait valu louis XIV, comme elle a joui sur la frontière belge du bienfait de Louis-Philippe. 

        On a souvent dit que l'accord franco-italien nous avait permis en 1914 de dégarnir la frontière des Alpes. Personne ne pense que nous aurions pu avoir à garnir aussi les Pyrénées. Cependant, c'est un front comme un autre, et qui peut, dans certaines hypothèses, appeler autant de soins qu'un autre. Sans compter, au Maroc, la communauté des intérêts franco-espagnols et l'utilité d'une collaboration qui a fait ses preuves au moment de l'affaire du Rif.

        Rien ne paraît plus naturel que de n'avoir mal ni à la tête, ni au bras, ni au pied. Il faut sentir douleur ou gêne pour apprécier ce bonheur. La France ne commencerait à se rendre compte des avantages de la longue tranquillité qu'elle a eue du côté du sud-ouest que le jour où elle l'aurait perdue, ce qui pourrait fort bien arriver si l'Espagne tombait en anarchie, sans même tomber entre des mains hostiles à la France...."

         

         

        Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

      • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (24)

         

        2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude.

        La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

        Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

         

        2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

        LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

        Plutôt que de créer en Afrique des pôles industriels qui seraient demeurés compétitifs, en raison du faible coût de la main d'œuvre, les Européens ont encouragé l'immigration qui fournissait des travailleurs réputés dociles pour les tâches dont se détournait leur jeunesse. Les résultats de cette politique à courte vue se sont révélés désastreux. Nous n'avons pas empêché le déclin du textile, des chantiers navals et de la sidérurgie. Nous n'avons pas modernisé à temps la construction automobile. Nous avons pris un retard technologique qui continue de se creuser. L'Afrique n'a pas réussi, au contraire du Sud-Est asiatique, son décollage économique. Nous sommes encombrés d'immigrés, qui ne cessent d'affluer, auxquels nous n'avons plus d'emplois à proposer. Les prêches moralisants n'y changeront rien. Les Africains ont été abandonnés au milieu du gué. Afin de conserver nos marchés, dans cette partie du monde, nous en sommes réduits à prêter à nos clients l'argent dont ils ont besoin pour nous régler leurs achats et pour leur prêter, nous empruntons, tout en sachant qu'il nous faudra rembourser tandis que les créances dont nous disposerons sont, pour le principal, irrécouvrables.

        Se lamenter sur le passé ne sert de rien. Il suffit de regarder lucidement le présent. Le Maghreb et l'Afrique noire entrent dans l'ère des grandes migrations. Il existe un phénomène de vases communicants qu'il conviendrait d'enseigner aux enfants européens, dès l'école primaire. Un territoire qui ne parvient plus à nourrir sa population tend à déverser le trop plein sur un territoire riche, en voie de dépeuplement. La nature historique, elle aussi, a horreur du vide. Il convient donc de s'attendre à une pression croissante des masses humaines qui commencent à se mettre en mouvement. Le temps de l'immigration contrôlée s'achève. Des mesures de police, de plus en plus contraignantes parviendront peut-être, pendant quelques années, à contenir le flux migratoire. Ce n'est même par certain. Outre qu'il faudrait de sérieuses entorses à notre conception des droits de l'homme, ce qui provoquerait de violentes campagnes d'opinion, et sans doute des réactions des Etats arabes, dont nous dépendons, partiellement, pour notre approvisionnement en pétrole, de telles mesures se révèlent, à la longue très coûteuses.

        Bien entendu, des mesures de police s'imposent. En dehors de quelques ecclésiastiques, tout le monde, les socialistes compris, s'accorde pour le reconnaître. Il faudra renvoyer chez eux des travailleurs immigrés. Souhaitons qu'ils le soient de façon honorable et que la France ne se contente pas d'une aumône. Nous avions proposé de fournir aux ouvriers de l'automobile, chassés des usines par la nécessaire robotisation, des taxis, des camions, des ateliers de réparation, à la fois pour aider l'Afrique à résoudre le problème des moyens de transport et pour qu'ils puissent rentrer chez eux la tête haute, représentants de ces marques pour lesquelles ils avaient travaillé. Renault et Peugeot ont des devoirs envers des hommes que leurs sergents recruteurs ont attirés à coup de belles promesses. Le nier serait indigne. Les Européens devront bien, un jour ou l'autre, créer des pôles de développement en Afrique plutôt que de saupoudrer le tiers monde d'aides inefficaces, parfois détournées des fins généreuses qu'elles s'assignent. Sans un redressement rapide et durable de sa natalité, l'Europe, à commencer par la France ne pourra rien. Elle sera condamnée à une colonisation, pacifique du moins dans un premier temps, porteuse pour elle comme pour l'Afrique de sous-développement, d'affrontements sanglants et de désespoir. L'Europe accepte-t-elle de subir de nouveaux temps bar­bares ?

        Les experts nous rassurent, à leur manière. Selon eux, la situation de la France serait meilleure ou moins mauvaise, comme on voudra, que celle de ses principaux partenaires. Ce qui bien sûr, est exact. Si l'on prend le taux net de reproduction, qui mesure le taux de remplacement d'une génération par la suivante, il restait en 1982, de 0,85 en France, ce qui la plaçait devant l'Allemagne, la plus mal partie, (0.67), les Pays Bas (0,73), la Belgique et le Japon (0,80) la Suède (0,79). L'Espagne (0,88), la Grande Bretagne et les Etats Unis (0,89), le Portugal lui-même (0,94) font à peine mieux que nous. Les experts, néanmoins, négligent un élément essentiel. La dépopulation est, en France, un phénomène beaucoup plus ancien que dans les autres pays dont le peuplement (sauf pour les Etats-Unis) demeure plus dense.

        En 1650, l'Europe, Russie comprise, comptait cent millions d'habitants, un sur cinq était français. Ce qui fondait l'hégémonie politique et même culturelle du « siècle de Louis XIV ». En 1800, les vingt-sept millions et demi de Français ne représentaient plus que 17,5 % de la population de l'Europe. C'était assez, pour permettre les victoires ruineuses de Napoléon. En 1900, le nombre des Français était passé à trente-neuf millions. Il avait pratiquement doublé depuis 1650 mais dans le même temps celui des autres européens avait quadruplé. Un sur dix seulement des Européens était français. Le XIXème siècle fut marqué par une chute de la natalité dont « la grande nation  » ne devait pas se relever.

        En 1938, la menace que font peser l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie, beaucoup plus peuplées et le fait que pour la première fois le nombre des décès l'emportait sur celui des naissances provoquèrent un réveil brutal mais trop tardif. Le président du conseil, Edouard Daladier a laissé un mauvais souvenir. Il convient, cependant, de reconnaître qu'il a su, dans le domaine démographique, agir avec un esprit de décision, une vigueur et un courage dont il a manqué dans les autres. Les décrets lois de 1938, qui généralisent les allocations familiales, puis « le code de la famille » promulgué le 29 juillet 1939, jettent les bases d'une politique résolument nataliste, que le maréchal Pétain puis le général De Gaulle, en accord du moins sur ce point, poursuivront. De 1900 à 1944, en dépit de plus d'un million de prisonniers de guerre, des déportations, des pertes civiles et militaires, des conditions de vie qui provoqueront, surtout en 1940, l'exode, et en 1944 une forte augmentation de la mortalité infantile, le taux de natalité tombé à 1,36 en 1940 s'élève à 1,61 en 1944. En 1945, ce taux brut de renouvellement des générations atteint 12,12. Malgré l'accroissement de la mortalité, l'excédent des naissances sur les décès est de 2000. Ce solde positif, bien que faible, paraît riche de promesses.

        Elles seront tenues. Les Français avaient pris conscience que le vieillissement de la population avait été l'une des causes de la défaite. Le sacro-saint principe égalitaire fut même battu en brèche par l'institution du « quotient familial ». Le nombre des naissances passera de 612.000 en 1938 à 640.000 en 1946. Le mouvement connaîtra son maximum en 1964 avec 874.000 naissances. L'on est encore loin des « douze millions de beaux bébés » que De Gaulle fixait comme objectif aux familles françaises en 1945. Cependant le redressement paraît bien engagé lorsque, soudain, la courbe s'inverse, lentement jusqu'en 1974, où l'on passe sous la barre de 800.000, brutalement ensuite, avec un bref répit (795.000 naissances en 1980, soit 60.000 de plus qu'en 1978) provoqué par l'allocation au troisième enfant, décidée par le gouvernement Barre. La chute a repris du fait de la politique résolument antinataliste menée de 1981 à 1983, corrigée, de façon insuffisante, en 1984. L'afflux des familles d'immigrés dissimule l'ampleur de cette nouvelle dégradation, d'autant que des milliers de femmes maghrébines viennent accoucher en France, où elles bénéficient de la sécurité sociale de leur mari, puis retournent chez elles, avec leur enfant. Si l'on s'en tenait aux naissances dont l'un au moins des parents est d'origine française, l'on tomberait sans doute au-dessous de la barre des 600.000, en tout cas on reviendrait aux 612.000 naissances de 1938.    

        A suivre  (A venir : La démocratie ou la vie).

        Lire les articles précédents ...

        Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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      • Stupéfiant !

        Heinz-Christian Strache (FPÖ) et Sebastian Kurz (ÖVP), nouveaux vice-chancelier et chancelier autrichiens, et le président Alexander Van der Bellen, lundi 18 décembre à Vienne sous l’imposant portrait de Marie-Thérèse d’Autriche 

         

        Par François Marcilhac

         

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        On savait Emmanuel Macron disciple du philosophe Paul Ricœur. On ignorait qu’il était, en même temps, adepte de l’école péripatéticienne.

        Aristote déambulait en dissertant avec ses disciples dans les allées du Lycée  ; notre président déambule dans les couloirs de l’Élysée, entouré de caméras, pour répondre aux questions complaisantes d’un journaliste de la télévision d’État, le tout enregistré le mardi pour être diffusé le dimanche suivant. On n’est jamais trop prudent  ! En marche… vers feu l’ORTF  ? Il ne s’agit que d’une anecdote, mais elle en dit long sur cet art de la communication qui, inauguré sous Giscard, a remplacé la parole régalienne. Certes, il n’y a rien à retenir de ce vrai-faux entretien déambulatoire. Sinon qu’il faudra encore attendre deux ans pour espérer voir la courbe du chômage s’inverser – Hollande, sors de ce corps  ! Qu’il est temps de rattraper notre retard en matière d’énergies renouvelables et qu’on peut compter sur lui pour voir partout surgir de terre des éoliennes défigurant le paysage. Qu’ayant fait le don de sa personne à la France, il fait «  le maximum pour [nous] protéger, pour éviter que les conflits n’adviennent, pour préparer [notre] avenir commun, pour préparer le meilleur futur  ». Ou encore, «  que d’ici mi, fin-février, on aura gagné la guerre en Syrie  » – Bachar el-Assad et Vladimir Poutine ont été soulagés de l’apprendre.

        Le culte du Moi

        Pourquoi cet entretien maintenant  ? Alors que jamais la France n’a été aussi inégalitaire, comme l’a montré une passionnante enquête récemment publiée dans Le Monde, l’exécutif est en hausse dans les sondages, dans une période calme, c’est vrai, de discussion budgétaire, dont les décisions, bientôt définitivement votées, n’ont évidemment pas encore pu faire sentir leurs effets, surtout sur les classes moyennes. Macron joue sur le front international, plus consensuel car plus éloigné des Français, tandis que le Gouvernement fait dans la com’  : envers la «  France périphérique  », en se déplaçant à Cahors, économique et identitaire, en annonçant durcir la lutte contre les faux réfugiés. Peut-être Macron a-t-il jugé nécessaire, à la veille de nouvelles réformes, de focaliser les caméras sur sa personne, dans un exercice sidérant de culte du Moi. Apprentissage, formation professionnelle et assurance chômage, asile et immigration, réforme des institutions, sans oublier les dossiers néo-calédonien et corse, la décision sur Notre-Dame-des-Landes ou la rupture démagogique avec un consensus vieux de quarante-cinq ans sur le 90 km/h sur route  : Macron veut continuer d’aller vite en 2018 et a besoin pour cela de saturer l’espace pour apparaître comme le deus ex machina des maux de la France. Ce que confirme encore cet anniversaire fêté à Chambord, le château construit par François Ier, le «  prince architecte  », après la victoire de Marignan. Ne cessant de singer la fonction royale, dans l’espoir que les Français soient dupes, et déjà maître des horloges, Macron se pense aussi en nouvel architecte de la France. Voire en sauveur de la planète au moment où nous sommes, paraît-il, en train de perdre la lutte contre le réchauffement climatique, comme Superman l’a seriné lors du raout écologique et financier international («  One Planet Summit  » dans le texte) qu’il avait réuni à Paris la semaine dernière.

        Car la France ou les affaires internationales ne sont jamais, pour lui, que l’occasion de parler de lui-même. Le propos le plus révélateur de son entretien sur France 2, d’un point de vue clinique s’entend, a été  : «  [Les Français] ont décidé en mai dernier d’élire un président de trente-neuf ans qui sortait de nulle part. La France a stupéfait [sic] l’Europe et le monde par son choix.  » Macron serait donc, de son propre aveu, une personnalité stupéfiante. Quant à «  sortir de nulle part  », à moins que l’Inspection des finances, la banque Rotschild, le secrétariat général de la Présidence de la République ou le ministère de l’Économie ne soient «  nulle part  », Macron, peut, en effet apparaître comme un homme neuf  ! Au sens non pas romain de l’homo novus, bien qu’il le soit en un certain sens, mais plus prosaïque de celui qui n’aurait aucune responsabilité dans les politiques conduites avant son arrivée. Ce qui est évidemment un mensonge. Deux exemples parmi tant d’autres  : outre le bradage de notre industrie – secrétaire général puis ministre de l’Économie, il a livré la branche énergie d’Alstom aux Américains, avant de livrer, devenu président de la République, sa branche transports aux Allemands –, il était au secrétariat général de la Présidence, chargé, qui plus est, des questions fiscales, quand a été concocté ce «  scandale d’État  » (dixit son successeur Bruno Le Maire à Bercy) qu’est la taxe sur les dividendes des grandes entreprises, mise en oeuvre sous Hollande et déclarée inconstitutionnelle  ; facture pour l’État  : 10 milliards d’euros. Une enquête interne l’a évidemment blanchi.

        La recette autrichienne

        Alors, stupéfiant, Macron  ? En tout cas moins modeste qu’un jeune chancelier autrichien, le plus jeune dirigeant du monde, pour le coup – il a trente et un ans – qui, sans penser avoir stupéfié le monde, lui, réussit en quelques semaines ce que Merkel, avec toute son expérience, ne réussit plus en Allemagne  : former une coalition. Il est vrai que c’est avec les populistes du FPÖ, qui ont obtenu pour la première fois trois ministères régaliens – Intérieur, Défense et Affaires étrangères –, alors que l’Autriche présidera le Conseil de l’Union européenne au second semestre 2018. Paris, avec sa morgue habituelle – Macron avait déjà donné des leçons à la Pologne –, compte sur le respect des sacro-saintes «  valeurs européennes  » par l’Autriche. Loiseau, la ministre de l’Europe, y sera même «  très attentive  ».

        Occasion de nous interroger sur les grandes manœuvres qui agitent la “droite” française au lendemain de la victoire de Wauquiez, que Macron a particulièrement ciblé, lors de son soliloque déambulatoire, car il sait que la vraie menace pourrait venir du retour d’une droite de conviction, dont Wauquiez semble, à tort ou à raison, l’incarnation. Seul un avenir, qu’on peut supposer proche, car Wauquiez aura bientôt à prendre des décisions tranchantes en matière de positionnement idéologique, nous dira si le costume n’est pas trop grand pour cet ancien bébé Barrot, que sa large victoire à la tête de son parti avec un taux de participation honorable devrait inciter à jouer la carte d’une droite qui n’a plus peur de son ombre et ne cherche plus, inlassablement, son droit moral à l’existence dans le jugement léonin d’une gauche dont l’empire idéologique commence, seulement, à s’effriter après avoir failli sur les plans où elle était la plus attendue, économique et social. Mais renverser plusieurs décennies de honte de soi ne sera pas aisé. Si nous assistons, comme le montre le succès d’un récent dictionnaire, à un retour du conservatisme, le caractère ambigu d’un tel phénomène n’est pas sans interroger. La victoire de Macron au printemps dernier en est le signe  : s’il s’est fait élire au nom d’un progressisme assurément ringard, c’est qu’il a su instrumentaliser le besoin de dégagisme en assimilant le personnel politique sortant, dont il fait pourtant partie, à un passé politicien lui-même identifié au conservatisme, au profit d’une société civile qui n’est qu’un slogan. Lorsque la bulle Macron éclatera, seule une droite inflexible sur la question migratoire, tournée vers la question sociale, intransigeante sur le respect de l’identité nationale et de notre souveraineté et ouvertement décomplexée en termes d’alliances pourra susciter quelque espoir. Ce fut en tout cas la recette autrichienne.     

      • Un printemps éditorial maurrassien

         

        Par Christian Tarente

        Publié le 22 juin 2018 - Réactualisé le  13 août 2018

         

        933807218.jpgLE CENT-CINQUANTENAIRE DE CHARLES MAURRAS Ses adversaires s'inquiètent. On ne saurait leur donner tort : leur principal atout était de voir Maurras condamné non seulement à la dégradation nationale, mais surtout à la mort éditoriale. Une peine de mort qu'on a oublié d'abolir ! Il y eut, certes, des tirages confidentiels, mais les grands éditeurs étaient peu soucieux de laisser ce nom honni compromettre leur image. Or les choses bougent...

         

        C'est un modeste mais réel printemps éditorial maurrassien qui nous est offert aujourd'hui.

        Une petite flottille d'ouvrages, sortie de l'enfer, a appareillé et vogue vers la haute mer. À vrai dire, seul le vaisseau amiral - l'anthologie publiée dans la collection « Bouquins » - répond directement à l'urgence d'une réédition des textes. Les autres, des navires d'accompagnement, relèvent surtout du commentaire, mais tous profitent du vent favorable suscité par l'affaire du « livre des commémorations ».

        Avant d'entrer au gouvernement, Mme Nyssen dirigeait les éditions Actes Sud : commémorer l'enfant de Martigues, provençal de naissance et de coeur, était pour elle une exceptionnelle occasion d'agir pour le Sud... Elle y a réussi - malgré elle, dirait-on... - au-delà de toute espérance !

        DIVINE SURPRISE : LA COLLECTION « BOUQUINS » CRÉE L'ÉVÉNEMENT

        Mais saluons d'abord la sortie du livre-événement. Le travail effectué par l'universitaire Martin Motte pour réunir en un seul volume de 1200 pages l'essentiel de l'opus maurrassien force le respect. De même que la préface de plus de trente pages de Jean-Christophe Buisson, du Figaro magazine, sous le titre - certes un peu discutable - d'Un prophète du passé, constitue un essai complet sur le sujet, plein de vie et de richesses multiples. À ce double travail, accueilli chez Robert Laffont dans la collection Bouquins, ne manquent sans doute pas les critiques à faire. Elles le seront en temps utile. Mais il s'agit le plus souvent d'observations passionnantes et propres à susciter et enrichir le débat. Or rien n'a plus nui à Maurras depuis un demi-siècle que la conspiration du silence. On l'avait jeté au fond du puits, mais c'était « le puits et le pendule » d'Edgar Poe, les enfouisseurs le vouaient à une mort inexorable. La vérité, cependant, finit toujours par sortir du puits !

        En feuilletant ce livre, en parcourant sa table des matières, en lisant les introductions proposées par Martin Motte avant chaque partie, en consultant les notes en bas de page, on devine déjà le colossal travail consenti pour choisir et ordonnancer les textes d'un homme qui a publié, sa vie durant, plus de pages que Voltaire. Sa vie s'est confondue avec son oeuvre, avec cette conséquence que ses livres pouvaient ne jamais être achevés. Les textes - souvent des articles commandés par l'actualité - se chevauchaient au fil des différentes éditions d'ouvrages, qui semblaient ne jamais le satisfaire. Quand, peu avant sa mort, il conçut ses Œuvres capitales, il pensa qu'elles constitueraient son « avenir total ».

        Erreur : les choix de Martin Motte se révèlent assez largement divergents. Un seul exemple : Mes idées politiques, ouvrage paru en 1937, composé de morceaux choisis et d'une préface inédite (son célèbre texte sur la politique naturelle) n'était pas retenu par Maurras sous cette forme. En revanche, l'édition « Bouquins » a estimé que la popularité de ce livre et de son titre justifiait son maintien : un choix défendable... autant que discutable, comme le sont tous les choix.

        Les lecteurs les plus attachés à Maurras regretteront les manques énormes - aussi inévitables que les regrets qu'ils suscitent -, et les grands livres dont ne figurent que des extraits : mais nombre de jeunes lecteurs, et même de moins jeunes, y trouveront sûrement un accès plus aisé. Il nous faudra revenir sur ce livre, notamment sur la préface de Jean-Christophe Buisson. Ce sera dans les années à venir un indispensable manuel pour découvrir et fréquenter l'oeuvre d'un homme qui, à l'orée du XXe siècle, eut un regard si pénétrant qu'il nous concerne tous encore aujourd'hui. Un dernier mot : le livre s'achève sur le procès de 1945, avec les textes du réquisitoire et de la plaidoirie. Ils sont précédés d'une présentation qui dit, avec une grande précision et une louable modération de ton, toute l'iniquité de ce qui n'a été qu'une parodie de justice.

        AU TEMPS DE LA « REVUE GRISE »

        Parmi les ouvrages qui font le mieux revivre les débuts remuants de l'Action française - comme ceux de Léon S. Roudiez et de Victor Nguyen - L'Âge d'or du maurrassisme de Jacques Paugam a pris toute sa place avec un singulier mélange de vive sévérité critique et de générosité du regard. En cet « entre-deux-siècles » si agité et si fécond des années 1900, la Revue d'Action française - bimestriel vite surnommé la Revue grise - apparaît comme un « think-tank », un laboratoire d'idées tout à fait innovant. Paugam a ce mot qui peut donner une idée du ton de son livre : « À travers cette lutte permanente, le véritable portrait de Charles Maurras se dessine, assez peu conforme à l'idée qu'on se fait généralement de lui : on est frappé par sa modestie. » La réédition de ce livre datant de près d'un demi-siècle, est bienvenue, d'autant plus qu'elle bénéficie d'une très remarquable préface, inédite, de Michel De Jaeghere, dont le long passage consacré à l'antisémitisme d'État maurrassien est exemplaire. Ce sujet qui, sur le fond, n'avait pas une telle importance pour Maurras, est devenu, pour nous, hypersensible. Porter un jugement vrai et pouvant être compris aujourd'hui apparaît toujours très difficile. Il n'est pas sûr que De Jaeghere y parvienne totalement, mais peu ont avancé aussi loin que lui sur ce terrain qui a été systématiquement miné.

        MAURRAS CONDAMNÉ À ÉCHOUER ?

        Un petit ouvrage pédagogique a connu un grand succès chez les jeunes militants depuis les années 70, Maurras et la pensée d'Action française, dû à un juriste universitaire, Maurice Torrelli. En cent pages, l'essentiel est dit sur la démocratie et les libertés, le nationalisme, la monarchie, et les mérites de l'empirisme organisateur. Devenu introuvable, le « Torrelli » vient d'être réédité par les toutes jeunes Éditions de Flore, dont c'est la première publication. En le faisant, lui aussi, bénéficier d'un remarquable avant-propos, dû cette fois à François Marcilhac.

        Il ne faudra pas non plus laisser passer cette « année Maurras » sans avoir lu les douze textes d'hommage réunis par Marc-Laurent Turpin pour les éditions Apopsix. Axel Tisserand décrit la fidélité du Martégal à la Maison de France, Paul-Marie Coûteaux et Christian Vanneste analysent (chacun à sa manière) les influences maurrassiennes sur de Gaulle. D'autres - Anne Brassié, Philippe Prévost, Michel Fromentoux...- témoignent, ou évoquent Maurras, le Provençal, la question religieuse, l'homme... Hilaire de Crémiers, qui passe en premier, a cette phrase qui pourrait être de conclusion (provisoire...) : « Ne fallait-il pas sortir de l'échec répété ? Puisque, malgré le prestige de l'homme et le rayonnement de l'oeuvre, une sorte de fatalité les a condamnés à ne pas réussir. À jamais ? C'est une grave question à laquelle l'homme a répondu, mais à sa manière. Étonnante, mystérieuse ! »   

         

        images7RTCAV2M.jpgL'AVENIR DE L'INTELLIGENCE ET AUTRES TEXTES, DE CHARLES MAURRAS

        Édition établie par Martin Motte,
        préface de Jean-Christophe Buisson
        Éditions Robert Laffont,
        coll. Bouquins, 2018,
        1226 p. 32 €

         

        510E3Cvcv0L._SX317_BO1,204,203,200_.jpgL'ÂGE D'OR DU MAURRASSISME,
        de Jacques Paugam
        Préfaces de Michel De Jaeghere et Jean-Jacques Chevallier Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2018,
        402 p. 25 €

         

         

        maurras-et-la-pensee-d-action-francaise.jpgMAURRAS
        ET LA PENSÉE D'ACTION FRANÇAISE,
        de Maurice Torrelli
        Avant-propos de François Marcilhac
        Éditions de Flore, 2018,
        104 p. 10€

         

        91xOpqcU2bL._AC_UL320_SR206,320_.jpgREGARDS SUR MAURRAS
        (12 auteurs)
        Ouvrage collectif d'hommage
        pour un cent-cinquantenaire
        Éditions Apopsix, 2018,
        284 p.  20 €

         

        Christian Tarente

      • Livres • Un printemps éditorial maurrassien

         

        Par Christian Tarente

        Publié le 22 juin 2018 - Réactualisé le 29 juillet 2018

         

        933807218.jpgLE CENT-CINQUANTENAIRE DE CHARLES MAURRAS Ses adversaires s'inquiètent. On ne saurait leur donner tort : leur principal atout était de voir Maurras condamné non seulement à la dégradation nationale, mais surtout à la mort éditoriale. Une peine de mort qu'on a oublié d'abolir ! Il y eut, certes, des tirages confidentiels, mais les grands éditeurs étaient peu soucieux de laisser ce nom honni compromettre leur image. Or les choses bougent...

         

        C'est un modeste mais réel printemps éditorial maurrassien qui nous est offert aujourd'hui.

        Une petite flottille d'ouvrages, sortie de l'enfer, a appareillé et vogue vers la haute mer. À vrai dire, seul le vaisseau amiral - l'anthologie publiée dans la collection « Bouquins » - répond directement à l'urgence d'une réédition des textes. Les autres, des navires d'accompagnement, relèvent surtout du commentaire, mais tous profitent du vent favorable suscité par l'affaire du « livre des commémorations ».

        Avant d'entrer au gouvernement, Mme Nyssen dirigeait les éditions Actes Sud : commémorer l'enfant de Martigues, provençal de naissance et de coeur, était pour elle une exceptionnelle occasion d'agir pour le Sud... Elle y a réussi - malgré elle, dirait-on... - au-delà de toute espérance !

        DIVINE SURPRISE : LA COLLECTION « BOUQUINS » CRÉE L'ÉVÉNEMENT

        Mais saluons d'abord la sortie du livre-événement. Le travail effectué par l'universitaire Martin Motte pour réunir en un seul volume de 1200 pages l'essentiel de l'opus maurrassien force le respect. De même que la préface de plus de trente pages de Jean-Christophe Buisson, du Figaro magazine, sous le titre - certes un peu discutable - d'Un prophète du passé, constitue un essai complet sur le sujet, plein de vie et de richesses multiples. À ce double travail, accueilli chez Robert Laffont dans la collection Bouquins, ne manquent sans doute pas les critiques à faire. Elles le seront en temps utile. Mais il s'agit le plus souvent d'observations passionnantes et propres à susciter et enrichir le débat. Or rien n'a plus nui à Maurras depuis un demi-siècle que la conspiration du silence. On l'avait jeté au fond du puits, mais c'était « le puits et le pendule » d'Edgar Poe, les enfouisseurs le vouaient à une mort inexorable. La vérité, cependant, finit toujours par sortir du puits !

        En feuilletant ce livre, en parcourant sa table des matières, en lisant les introductions proposées par Martin Motte avant chaque partie, en consultant les notes en bas de page, on devine déjà le colossal travail consenti pour choisir et ordonnancer les textes d'un homme qui a publié, sa vie durant, plus de pages que Voltaire. Sa vie s'est confondue avec son oeuvre, avec cette conséquence que ses livres pouvaient ne jamais être achevés. Les textes - souvent des articles commandés par l'actualité - se chevauchaient au fil des différentes éditions d'ouvrages, qui semblaient ne jamais le satisfaire. Quand, peu avant sa mort, il conçut ses Œuvres capitales, il pensa qu'elles constitueraient son « avenir total ».

        Erreur : les choix de Martin Motte se révèlent assez largement divergents. Un seul exemple : Mes idées politiques, ouvrage paru en 1937, composé de morceaux choisis et d'une préface inédite (son célèbre texte sur la politique naturelle) n'était pas retenu par Maurras sous cette forme. En revanche, l'édition « Bouquins » a estimé que la popularité de ce livre et de son titre justifiait son maintien : un choix défendable... autant que discutable, comme le sont tous les choix.

        Les lecteurs les plus attachés à Maurras regretteront les manques énormes - aussi inévitables que les regrets qu'ils suscitent -, et les grands livres dont ne figurent que des extraits : mais nombre de jeunes lecteurs, et même de moins jeunes, y trouveront sûrement un accès plus aisé. Il nous faudra revenir sur ce livre, notamment sur la préface de Jean-Christophe Buisson. Ce sera dans les années à venir un indispensable manuel pour découvrir et fréquenter l'oeuvre d'un homme qui, à l'orée du XXe siècle, eut un regard si pénétrant qu'il nous concerne tous encore aujourd'hui. Un dernier mot : le livre s'achève sur le procès de 1945, avec les textes du réquisitoire et de la plaidoirie. Ils sont précédés d'une présentation qui dit, avec une grande précision et une louable modération de ton, toute l'iniquité de ce qui n'a été qu'une parodie de justice.

        AU TEMPS DE LA « REVUE GRISE »

        Parmi les ouvrages qui font le mieux revivre les débuts remuants de l'Action française - comme ceux de Léon S. Roudiez et de Victor Nguyen - L'Âge d'or du maurrassisme de Jacques Paugam a pris toute sa place avec un singulier mélange de vive sévérité critique et de générosité du regard. En cet « entre-deux-siècles » si agité et si fécond des années 1900, la Revue d'Action française - bimestriel vite surnommé la Revue grise - apparaît comme un « think-tank », un laboratoire d'idées tout à fait innovant. Paugam a ce mot qui peut donner une idée du ton de son livre : « À travers cette lutte permanente, le véritable portrait de Charles Maurras se dessine, assez peu conforme à l'idée qu'on se fait généralement de lui : on est frappé par sa modestie. » La réédition de ce livre datant de près d'un demi-siècle, est bienvenue, d'autant plus qu'elle bénéficie d'une très remarquable préface, inédite, de Michel De Jaeghere, dont le long passage consacré à l'antisémitisme d'État maurrassien est exemplaire. Ce sujet qui, sur le fond, n'avait pas une telle importance pour Maurras, est devenu, pour nous, hypersensible. Porter un jugement vrai et pouvant être compris aujourd'hui apparaît toujours très difficile. Il n'est pas sûr que De Jaeghere y parvienne totalement, mais peu ont avancé aussi loin que lui sur ce terrain qui a été systématiquement miné.

        MAURRAS CONDAMNÉ À ÉCHOUER ?

        Un petit ouvrage pédagogique a connu un grand succès chez les jeunes militants depuis les années 70, Maurras et la pensée d'Action française, dû à un juriste universitaire, Maurice Torrelli. En cent pages, l'essentiel est dit sur la démocratie et les libertés, le nationalisme, la monarchie, et les mérites de l'empirisme organisateur. Devenu introuvable, le « Torrelli » vient d'être réédité par les toutes jeunes Éditions de Flore, dont c'est la première publication. En le faisant, lui aussi, bénéficier d'un remarquable avant-propos, dû cette fois à François Marcilhac.

        Il ne faudra pas non plus laisser passer cette « année Maurras » sans avoir lu les douze textes d'hommage réunis par Marc-Laurent Turpin pour les éditions Apopsix. Axel Tisserand décrit la fidélité du Martégal à la Maison de France, Paul-Marie Coûteaux et Christian Vanneste analysent (chacun à sa manière) les influences maurrassiennes sur de Gaulle. D'autres - Anne Brassié, Philippe Prévost, Michel Fromentoux...- témoignent, ou évoquent Maurras, le Provençal, la question religieuse, l'homme... Hilaire de Crémiers, qui passe en premier, a cette phrase qui pourrait être de conclusion (provisoire...) : « Ne fallait-il pas sortir de l'échec répété ? Puisque, malgré le prestige de l'homme et le rayonnement de l'oeuvre, une sorte de fatalité les a condamnés à ne pas réussir. À jamais ? C'est une grave question à laquelle l'homme a répondu, mais à sa manière. Étonnante, mystérieuse ! »   

         

        images7RTCAV2M.jpgL'AVENIR DE L'INTELLIGENCE ET AUTRES TEXTES, DE CHARLES MAURRAS

        Édition établie par Martin Motte,
        préface de Jean-Christophe Buisson
        Éditions Robert Laffont,
        coll. Bouquins, 2018,
        1226 p. 32 €

         

        510E3Cvcv0L._SX317_BO1,204,203,200_.jpgL'ÂGE D'OR DU MAURRASSISME,
        de Jacques Paugam
        Préfaces de Michel De Jaeghere et Jean-Jacques Chevallier Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2018,
        402 p. 25 €

         

         

        maurras-et-la-pensee-d-action-francaise.jpgMAURRAS
        ET LA PENSÉE D'ACTION FRANÇAISE,
        de Maurice Torrelli
        Avant-propos de François Marcilhac
        Éditions de Flore, 2018,
        104 p. 10€

         

        91xOpqcU2bL._AC_UL320_SR206,320_.jpgREGARDS SUR MAURRAS
        (12 auteurs)
        Ouvrage collectif d'hommage
        pour un cent-cinquantenaire
        Éditions Apopsix, 2018,
        284 p.  20 €

         

        Christian Tarente

      • Série : Le legs d’Action française ; rubrique 8 : Boutang : la « légitimité » revisitée et l’antisémitisme abandonné, pa

        Source : https://www.actionfrancaise.net/

        Une erreur de publication a fait que cette rubrique numéro huit a été «  omise  » au profit de la rubrique numéro neuf concernant l’influence de Pierre Debray sur la pensée d’Action française. Que l’on n’aille pas croire que nous avons voulu censurer Gérard Leclerc et effacer des mémoires, le rôle qu’a joué Pierre Boutang dans l’histoire de notre mouvement. Nous sommes fiers que les plus grands intellectuels du vingtième siècle aient marqué de leur emprunte la vie de l’A F. A présent l’ordre est restauré.

        gerard leclerc.jpgVoici donc la huitième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». On y découvre cet héritier majeur que fut Pierre Boutang qui se sépara de la «  vieille maison  » pour finalement se réconcilier avec elle au moment du grand renouveau militant des années 1990.

        Gérard Leclerc insiste sur l’apport doctrinal de Boutang concernant le concept de «  légitimité  » ainsi que sur son abandon de l’antisémitisme, comme avant lui Henri Lagrange sur le Front en 1915 ou Léon Daudet à la fin des années 1930. Boutang ira même jusqu’au sionisme.

        Ceux qui voudront approfondir la personnalité et l’œuvre de Pierre Boutang devront se procurer l’indispensable ouvrage d’Axel Tisserand Pierre Boutang (Éditions Pardès, coll. Qui suis-je ? 2018). Ceux qui souhaiteront approfondir la passage au sionisme de Pierre Boutang devront lire La Guerre de six jours, présenté par Michaël Bar-Zvi et Olivier Véron, (Les provinciales, collection « Israël et la France », 2011). (ndlr)

        .

        Même s’il y a lieu de mettre des nuances, Pierre Boutang, après la Libération, va apporter quelque chose de nouveau. Tout en demeurant responsable politique, il va être un philosophe à plein temps, un philosophe de métier, au sens fort du terme, même si son œuvre ne s’est pas élaborée dans un environnement militant mais dans un cadre enseignant (en lycée ou à la Sorbonne) et dans son bureau de Saint-Germain-en-Laye, que certains d’entre nous connaissent bien).

        L’œuvre philosophique de Boutang n’est cependant pas sans lien avec son combat politique. En quel sens ? C’est l’évolution des questions de société qui nous rendent à même de le comprendre. Le débat politique a acquis, à notre époque, une dimension philosophique et anthropologique qu’il n’avait pas auparavant. Pensez au “mariage pour tous”, pensez à la PMA, à la GPA, pensez à la fin de vie, au transhumanisme et à toutes ces lois nouvelles qui ont une portée anthropologique considérable. Le politique se voit désormais défié sur le terrain philosophique et anthropologique, il nous faut recourir à des œuvres de maîtres capables de nous éclairer dans ce domaine.

        J’ajoute que Boutang n’est quand même pas seulement un philosophe et un métaphysicien, c’est aussi un philosophe politique qui renouvelle et, d’une certaine façon, reproblématise la pensée politique d’Action française. Notamment dans un de ses ouvrages, le premier que Maurras avait lu d’ailleurs, La politique comme souci, et surtout dans Reprendre le pouvoir, un ouvrage absolument fondamental. Boutang y repense la question de la légitimité, en associant l’autorité et le consentement – aspect que Maurras avait peu traité de son côté. Ce livre nous donne une doctrine de la légitimité qui fait sa place au consentement populaire, mais dans une perspective très éloignée du libéralisme politique.

        Les choses doivent cependant être dans l’ordre  : il n’y a pas de consentement s’il n’y a pas d’autorité. L’autorité est donc première. Ce qui a des conséquences pratiques, qui donnèrent lieu à de rudes débats et même à des querelles à l’intérieur de l’Action française. Par exemple, je parlais tout à l’heure du général de Gaulle. C’est quand même un énorme problème pour l’Action française, le général de Gaulle ! Pourquoi ? Parce que l’on sait aujourd’hui, de mieux en mieux, et Eric Zemmour ne se fait pas faute de le dire et le répéter, que de Gaulle a, de toute évidence, dès l’adolescence, été marqué par la pensée maurrassiennes. En atteste sa sœur aînée Marie-Agnès qui en faisait confidence à Paul Reynaud et quelques autres, dans leur prison au Tyrol en 1945  : au moment de la condamnation de l’Action française par Pie XI, en famille, le jeune Charles, les larmes aux yeux, défendait Maurras  ! J’ai aussi reçu le témoignage du comte de Paris – le grand-père de l’actuel comte de Paris – qui connaissait bien de Gaulle et avait multiplié les rencontres avec lui  : il le définissait comme un officier maurrassien tout à fait classique… Or il se trouve que de Gaulle a quand même très sérieusement envisagé un projet de rétablissement de la monarchie dans le cadre des institutions de la Ve République. J’en veux pour preuve son dialogue avec le comte de Paris et la correspondance échangée entre les deux hommes. Avec l’extraordinaire lettre d’adieu du général dont vous connaissez sans doute la phrase finale : «  Monseigneur, en ce qui me concerne, le terme est venu, vous seul restez permanent et légitime, comme doit l’être ce que vous représentez de suprême dans l’histoire.  » C’était son testament politique. En quelque sorte, il transmettait au détenteur de la légitimité historique celle qu’il estimait tenir de son appel du 18 juin et du combat de la France libre. Cela posait quand même un certain nombre de problèmes à l’Action française qui s’était violemment opposée au gaullisme pendant la guerre et à la Libération, puis au moment du drame algérien. Les années passant, et de nouvelles menaces pesant sur le pays, quelle attitude le mouvement pouvait-il prendre à l’égard de de Gaulle ? Pierre Boutang, qui avait fondé son propre journal, La Nation française, en a choisi une très différente et même parfois à l’opposé de celle d’Aspects de la France.

        Autre caractéristique de Boutang, son réexamen de la question juive. L’antisémitisme, qui a marqué l’histoire de l’Action française à partir de l’Affaire Dreyfus, sera encore présent pendant la période de la guerre, ce qui aura des conséquences tragiques sur l’image de Maurras. Mais Boutang, sans rien altérer de l’essentiel des acquis maurrassiens, va en revanche complètement remettre en cause cet antisémitisme. Il va le faire à partir des sources religieuses du judaïsme, et aussi de la pensée juive la plus contemporaine. Il a été très marqué par le grand penseur juif contemporain Martin Buber. A ses élèves, il fait découvrir son personnalisme et son grand livre Gog et Magog (qui évoque les controverses au sein du hassidisme, le mysticisme juif, en Pologne). Boutang a anticipé Vatican II en prônant une sorte de réconciliation judéo-chrétienne, non par opportunité politique mais pour des raisons de fond, à partir d’une connaissance profonde de la pensée juive. Quand Alain Peyrefitte, alors ministre de l’Education nationale, le réintègre dans l’Université en 1967, les petits malins de l’administration de la rue de Grenelle imaginent de le nommer au lycée Turgot, le lycée le plus juif de Paris, dans le quartier du Marais, sûrs qu’il ne tiendrait pas quinze jours avant de se faire expulser. Surprise, il consacre sa première heure de cours à l’analyse d’un grand texte biblique, le Livre de Jonas  ! Les élèves sont sortis en se demandant  : «  Mais qui est ce type  ?  » Et cette classe composée à 90 % de jeunes juifs va avoir une sorte de coup de foudre pour cet extraordinaire professeur. Boutang m’a expliqué plus tard : «  Vous comprenez, ils m’avaient mis dans une classe de jeunes juifs complètement déjudaïsés ! Mon travail a consisté à les re-judaïser, en leur redonnant une véritable culture biblique qu’ils n’avaient pas.  » C’est de manière apparemment paradoxale que Boutang a constitué une nouvelle étape dans l’histoire de l’Action française.

        Gérard Leclerc ( à suivre)

        Chaque jour, retrouvez les rubriques de l’été militant 2020, sur le site de l’Action française  :

        Par Christian Franchet d’Esperey

        1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?

        2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures

        3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs

        4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

        Par Philippe Lallement

        Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d etude historique

        Par Gérard Leclerc

        1. Le legs d’Action française
        2. Maurras humaniste et poete
        3. L homme de la cite le republicain
        4. Un mouvement dote dune singuliere force d attraction
        5. La crise de 1926 un nouveau Port-royal
        6. Les traces de guerre civile les quatre etats confederes – l antisemitisme