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  • Humeur : Marseille bouge au rythme du Maghreb ? L'angélisme forcément niais, forcément inconscient du New York Times....

                 La Provence du vendredi 14 Août s'en est délecté, et en a fait des gorges chaudes. Pensez ! Les Etats-Unis font l'éloge de Marseille ! Enfin, les Etats-Unis, presque: un monument, du moins, des Etats-Unis: le New York Times, excusez du peu ! Ca s'arrose, non ?

                Oui, peut-être, mais tout dépend de savoir pourquoi on fait l'éloge de Marseille. Et là, à notre très humble avis, quand on découvre le pot-aux-roses, ça ne s'arrose pas, mais alors pas du tout.....

    NYT MARSEILLE.jpg
    Une partie de la page cinq de La Provence, du 14 Août
                La Provence a donc consacré l'intégralité de sa page 5 à ce qui est pour elle -on est idéologue ou on ne l'est pas...- une bonne nouvelle, sous le double titre:
     Le prestigieux journal américain a publié un article vantant l'apport de la culture nord-africaine sur la ville...
    QUAND LE "NEW YORK TIMES" FAIT L'ELOGE DE MARSEILLE L'ORIENTALE.
                C'est vrai qu'il fut un temps, pas si lointain, où Marseille était la porte de la France vers l'Orient, avant de devenir, par la grâce du système en place, la porte de l'Orient vers la France...
                Soyons honnêtes, tout de même: La Provence reconnaît aussi, comme nous (ils sont bien, ces journalistes...), qu'il y a "une forme d'angélisme"dans l'article. On croit, pendant quelques fugaces secondes, qu'on peut se rassurer. Mais, vous savez quoi ? L'angélisme, il n'est pas là où vous allez l'imaginer, il est dans le fait que le journal états-unien ne parle pas ...  des "problématiques liées au racisme et à la précarité, particulièrement côté nord de la ville"! Texto !
                En clair, nous sommes vraiment de belles ordures, nous, les non-maghrébins, de laisser ces braves types dans la "précarité" et, en plus, d'être "racistes": salauds de blancs ! Et le New York Times qui n'en dit rien ! Heureusement, il y a La Provence.....
                Eh bien, non, messieurs les idéologues de La Provence, qui avez des yeux pour voir et qui ne voyez pas; qui avez des oreilles pour entendre et qui n'entendez pas; le scandale n'est pas là; le scandale il est dans l'apologie de cette dépossession des français de leur terre. Une version soft-puisqu'on parle d'anglo-saxons, allons-y gaiement !...- du "Je te prends ton pays et tu la fermes !". Et , en plus, il faut qu'on dise merci au monsieur, merci à la dame !

     

                 Face à cela, nous ne pouvons pas nous taire..........

     

                 Certains feignent de trouver que nous exagérons, et font remarquer qu'à côté des délinquants issus de l'immigration récente il y a aussi des délinquants "français de souche" (évidemment, la belle affaire !, nous n'avons jamais dit le contraire; c'est justement parce que nous avons déjà assez à faire avec nos propres délinquants que nous n'avons nul besoin d'en importer d'ailleurs.......); et les mêmes pensent que nous accordons peut-être, parfois, beaucoup d'importance à ces sujets. D'autres sont perplexes sur notre idée de Déchoir et Expulser, et sur la proposition que nous avons lancée et que nous avons appelée, familièrement, notre Règle des Trois Tiers (1)..... (à suivre....)

                

             

    (1) : Voir la note "Une proposition pour en sortir: La règle des trois tiers", dans la Catégorie "Immigration: Identité ou Désintégrtaion nationale ?" (note du 23 mars 2007).

  • Les prix du mardi...

              le prix citron: à Bertrand Delanoë. Il a voulu faire un coup de pub, à usage interne, en nommant le Dalaï Lama citoyen d'honneur de la Ville de Paris.

              Il ne pouvait bien sûr pas ignorer que cette décision n'aurait strictement aucune incidence sur la marche des évènements; il ne s'agissait à l'évidence que d'une gesticulation purement démagogique, visant à lui faire marquer des points face à ses rivaux (la compétition étant acharnée au PS en vue des prochaines présidentielles...)

              Oui, mais voilà: après avoir mesuré les "remous" créés par son initiative, il a présenté ses excuses.... à Nicolas Sarkozy !

              Celui-ci a fait savoir en effet que Bertrand Delanoë l'avait appelé pour "s'excuser"d'avoir interféré dans les négociations sur les Jeux olympiques en faisant le dalaï-lama "citoyen d'honneur de la Ville de Paris". Selon le président de la République, le maire de la capitale a été surpris par la virulence avec laquelle les autorités de Pékin ont réagi à son initiative.....

              C'est un peu facile. Il n'y a que deux solutions: ou Delanoë est sincère, ou il ne l'est pas. S'il est sincère, force est de constater qu'il est un peu (beaucoup...) léger. Un enfant de 6° se serait douté, avant, que cette décision allait faire des vagues... Et s'il n'est pas sincère, alors, c'est tout simplement qu'il n'a pas le courage personnel d'assumer son geste, maintenant que les conséquences du-dit geste l'effrayent....

              Bref, dans un cas comme dans l'autre, Bertrand Delanoë ne sort pas grandi de cette affaire. Et ce qui, croyait-il, devait lui faire marquer des points le laisse en réalité piteux et déconfit, comme pris à son propre piège...

              le prix orange:à Xavier Darcos. On voit qu'il résiste courageusement à la démagogie des manifestations lycéennes, manipulées en sous-main par des syndicats d'enseignants jaloux de leurs privilèges et désirant les défendre "perinde ac cadaver".Mais Xavier Darcos ne fait pas seulement front dans la rue au mauvais esprit de ceux qui font preuve, en plus, du pire des sectarismes.

              A l'Assemblée nationale, le député UMP Yves Nicollin (Loire) a dénoncé l'incident suivant: 2 groupes de 6 élèves inscrits à des stages de rattrapage, durant la première semaine des vacances de Pâques, devaient être encadrés par un enseignant du public et un enseignant du privé. Mais ce dernier s'est vu interdire l'accès à l'établissement public "en vertu du principe de laïcité", annulant du coup les cours pour six élèves !... Réponse du Ministre:

        "Comment peut-on refuser un enseignement a des élèves volontaires ? Est-ce acceptable qu'un professeur qui est sous contrat d'association avec l'État, donc qui a la même responsabilité, le même diplôme, la même compétence et les mêmes engagements vis-à-vis du service national de l'éducation soit écarté au motif qu'il vient de l'enseignement privé sous contrat ? Il y a là quelque chose qui n'est pas acceptable, et le maire adjoint de Roanne, sous prétexte qu'il est socialiste, qui a décidé de prendre cette décision, doit être condamné par ses amis politiques"...

        Face à l'idéologie, à la mauvaise foi et au mauvais esprit, une seule solution: aller "à la castagne". Il semble que ce soit la voie choisie par le Ministre......

  • Le Prince Jean au Salon du Livre de Versailles.

    2ème Edition du Salon du Livre d’Histoire de Versailles - Histoire de Lire , Samedi et dimanche, 21 et 22 novembre.

                Les 21 et 22 novembre 2009, historiens, auteurs et passionnés de belles lettres se donnent rendez-vous à Versailles pour la deuxième édition du Salon du livre d’histoire, HISTOIRE DE LIRE. Initié par François de Mazières, maire de Versailles, et l’association versaillaise « Histoire de Lire », ce salon accueille cette année une sélection éclectique de près de 80 personnalités venues échanger sur la vocation de ce salon : rendre accessible l’histoire à un public le plus large possible.

                Parmi celles-ci, Alain Decaux, Irène Frain, Pierre Milza, Franck Ferrand ou encore le comédien Lorànt Deutsch,  viennent à la rencontre des visiteurs à l’occasion de séances de dédicaces et d’animations ouvertes à tous. Cette édition met également l’actualité à l’honneur avec la tenue de plusieurs débats dont un inédit autour du dernier chef de gouvernement de la RDA, Lothar de Maizière, commémorant le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin.


                L’hôtel de Ville de Versailles accueille les 21 et 22 Novembre 2009, la 2e édition d’HISTOIRE DE LIRE. Depuis sa création en 2008, la vocation de ce salon est de rendre plus accessible et plus vivante une science encore trop réservée à un public averti. Il a pour but de  promouvoir des œuvres littéraires de grande qualité historique, accessibles à tous et notamment aux plus jeunes.

               Plus de 80 auteurs et historiens reconnus, aussi bien que de jeunes talents prometteurs, viennent présenter leur dernier ouvrage. Cette année, on compte parmi ceux-ci la présence exceptionnelle du comédien Lorant Deutsch, aux côtés d’Irène Frain et d’Alain Baraton, mais également de Franck Ferrand, Jean Sévilla ou encore Jean-Christian Petitfils.

                Un espace entier est dédié au livre d’histoire pour la jeunesse et présente différents types d’ouvrages ( BD, Romans d’aventure…). Il s’enrichit cette année de deux animations, notamment d’une lecture scénique en costume d’après le dernier livre d’Isabelle Duquesnoy,  Constance, fiancée de Mozart, et d’une initiation à la bande-dessinée historique orchestrée par l’illustrateur de presse et scénariste de BD Brunor.

                Comme l’année précédente, des tables rondes ou des débats animés par des auteurs ou des personnalités de premier plan, sont organisés autours de thématiques liées à des moments clés de l’histoire ou à des anecdotes plus méconnues. Parmi les temps forts de cette édition, l’académicien Alain Decaux évoquera l’émission qui fit de lui une vedette de la télévision de 1969 à 1981, tandis que l’héritier de la couronne de France Jean d’Orléans jettera un regard royal sur l’histoire de France.

                Enfin, l’actualité est également mise à l’honneur avec la tenue pour cette édition 2009, d’une grande soirée commémorative autour du 20ème anniversaire de la chute du mur de Berlin. Elle sera marquée par la présence de Lothar de Maizière, dernier chef du gouvernement de la République démocratique allemande, venu témoigner du bouleversement mondial qui suivi la chute du mur, aux côtés de Pierre Grosser et de l’historien et journaliste Alexandre Adler.

    Infos pratiques :

    Date : 21 et 22 Novembre, de14h à 18H

    Lieu : Hôtel de Ville– 4 avenue de Paris – 78000 VERSAILLES

    - Entrée Libre -

    Plus d’information : www.versailles.fr

  • Algériens en furie: encore des violences inadmissibles à Marseille (et ailleurs...). Une seule solution: l'expulsion !..

    violence marseille foot.jpg

    Des incidents ont eu lieu à Marseille à l'issue de la rencontre qualificative pour le Mondial-2010 entre l'Egypte et l'Algérie.

    Photo Patrick Nosetto - La Provence

               Les Algériens à Marseille ? Avec les autre maghrébins, largement le quart de la population, mais TRES LARGEMENT MOINS que le quart des contribuables, et TRES LARGEMENT PLUS que le quart des voyous, violents, casseurs, destructeurs etc... qu'il convient d'expulser sans délai. Ce que ferait n'importe quel gouvernement digne de ce nom, mais que ne fera bien sûr pas notre Système idéologique, puisque c'est lui qui les a fait venir.

                Alors, qui le fera ?

                Dans le contexte actuel, nous avons autre chose à faire que de nous occuper de la délinquance de voyous malfaisants; nous avons autre chose à faire que de supporter ce voisinage non désiré; nous avons autre chose à faire que d'arranger sans cesse -par des impôts de plus en plus lourds- des centre-ville que ces voyous malfaisants dégradent tout aussi régulièrement que nous payons leurs équipements et leurs ré-équipements.  

                Voitures, bateaux, restaurant incendiés: c'est encore une nuit d'émeutes qui s'est produite dans la seconde ville de France. Il faudra bien, un, jour, un recours au pays, pour résoudre radicalement ce problème.....

                C'est sûr: nous l'avons déjà dit. C'est comme dans le Dom Juan de Molière: "Je te dis toujours la même chose, parce que c'est toujours la même chose; et si ce n'était pas toujours la même chose, je ne dirais pas toujours la même chose...."

                Mais il faut le redire, et il faudra malheureusement -sans doute- le redire encore, jusqu'à ce que cette délinquance de masse, qui empoisonne notre quotidien, soit enfin résolue par des pouvoirs publics dignes de ce nom. Le premier devoir d'un Etat est d'assurer la sécurité des biens et des personnes. Force est de constater, malgré le fait que l'on occulte délibérément la gravité de la situation, que le Système est défaillant (doux euphémisme) de ce point de vue. Et qu'il perd, jour après, toute légitimité....        

                Voici le compte-rendu des faits par La Provence du dimanche 15 (page 4, complète s'il vous plaît...):

    Incidents à Marseille après Egypte-Algérie

    Publié le samedi 14 novembre 2009 à 23H07

    Des échauffourrées entre groupes de jeunes et forces de l'ordre ont éclaté à l'issue de la rencontre qualificative au Mondial-2010 entre les Pharaons et les Fennecs.

      Des incidents ont eu lieu à Marseille, samedi soir, à l'issue du match qualificatif pour le Mondial-2010 entre l'Egypte-Algérie (lire ici). Du Vieux-Port, où six embarcations ont été incendiées à la suite d'un jet de fumigènes, jusqu'à la Porte d'Aix, où un fast-food a été dégradé, plusieurs échauffourrées entre groupes de jeunes et forces de l'ordre ont émaillé la soirée. 500 policiers avaient été mobilisés pour l'occasion.

    Pour éviter tout débordement, les forces de l'ordre avaient procédé à un redéploiement d'une partie du contingent mobilisé sur Marseille. Le but étant de protéger les commerces égyptiens situés sur la Canebière. Pour rappel, tout le Vieux-Port était bloqué à la circulation, seuls les piétons pouvaient accéder aux différents quais.

    Huit personnes interpellées, un policier légèrement blessé

    Huit personnes ont été interpellées, la plupart pour jets de projectiles et dégradations, une pour recel de scooter et une autre pour avoir incendié une poubelle. A noter que quelques véhicules de pompiers ont été caillassés. Seul un policier a légèrement été blessé à la main. Il a été transporté à l'hôpital de Laveran, à Marseille.
     

     

  • Dis-moi ce qui te choque, je te dirai qui tu es....

                Marseille, vendredi 15 janvier. Lors d'un débat sur l'idenbtité nationale , le maire, Jean-Claude Gaudin, lâche une petite parcelle de la vérité: il rappelle que, il y a quelques semaines, "15.000 à 20.000 musulmans avaient déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                Il s'agit là d'un fait réel, abondamment rapporté par tous les médias de la presse écrite et parlée, et dont on a également pu voir les images -fort parlantes !...- à la télé.

                Pas de quoi, donc, fouetter un chat, dans les propos du sénateur- maire.

                Sauf que.....

    violence marseille foot.jpg
    Sur la Canebière...
    "Ils" s'en fichent de tout casser: c'est nous qu'on paye !
    Mais il ne faut pas le dire. Sinon gare à SOS Racisme et consorts....

                Sauf que nous sommes dans un sytème où règne une police de la pensée omni-présente. La Halde, SOS Racisme et tant d'autres veillent, et distribuent des pan sur le bec à tour de bras. Le sénateur-maire de Marseille a donc justement eu droit, et sur le champ, à un pan sur le bec de SOS Racisme, à la suite de ce non scoop qu'il venait de révéler: "15.000 à 20.000 musulmans ont déferlé sur le Vieux-Port pour fêter la victoire de l'Algérie".

                SOS Racisme s'est déclaré "scandalisée par cette énième déclaration, qui démontre le dérives du débat sur l'identité nationale".  On a aussi entendu les mots de "Terrifiant" et de "Nauséabond" ! C'est curieux: on n'avait pas entendu, sur le coup, de déclaration "scandalisée" de SOS Racisme, dénonçant le saccage idiot et scandaleux du centre-ville de Marseille... Celles et ceux qui, à l'occasion de ces débordements inqualifiables, dont nous avons rendu compte (1), ont vu leurs commerce saccagé, leur voiture brûlée et, plus généralement, l'ensemble du mobilier urbain du centre-ville fortement dégradé (et qui devront donc le re-payer, par des impôts qui ne cessent d'augmenter....), celles-là et ceux-là, donc, apprécieront....

                Qu'est-ce que c'est que cette Association qui n'est pas choquée par la violence, mais par sa dénonciation? Qui n'est pas choquée par les casseurs, mais par ceux qui disent qu'il y a des casseurs ? Qui ne condamne pas les voyous, mais qui condamne ceux qui les condamnent ? Qui n'est pas "scandalisée" par la délinquance gratuite et haineuse, mais qui est scandalisée par l'exaspération des citoyens de base, qui en ont marre de supporter ce qu'ils supportent, et qu'en plus on les fasse payer pour réparer les dégats....

                Nos lecteurs le savent: nous demandons régulièrement la dissolution de la Halde, et de RESF. On pourrait ajouter SOS Racisme à la liste.....

                Pour en revenir au point de départ de cette note, et pour conclure, il faut savoir que Jean-Claude Gaudin -mais uniquement parce qu'il l'a bien voulu- a présenté immédiatement ses "excuses" pour ce "lapsus": lamentable ! Telle est la force de la peur, aujourd'hui, chez nous; telle est la puissance du conformisme ambiant et de la police de la pensée; tel est le bâillonnement de la liberté de pensée et d'expression -prélude habituel au bâillonnement de la liberté tout court...-

                Redisons-le, Gaudin ne s'est excusé que parce que -pour des raisons qui sont les siennes- il accepte de plier devant ces censeurs auto-proclamées d'une morale-bidon qu'ils ont eux-même edictée.

                 Face à ces Tartuffe et imposteurs, le choix est clair: c'est la résistance ou l'acceptation/résignation/soumission.

                 Nous, on a choisi la résistance.... 

    (1): Voir la note "Algériens en furie: encore des violences inadmissibles à Marseille (et ailleurs...). Une seule solution: l'expulsion !....."  dans la Catégorie "Immigration: Identité ou Désintégration nationale". Sinon, c'est ici: Algériens en furie.pdf

  • HISTOIRE & SOCIETE • 500 ans après son introduction par François 1er, la vigne revient à Chambord

    Château de Chambord. Le recensement effectué à la mort d’Henri II en 1552, témoigne de la présence de nombreuses vignes dans les fermes du château (photo FC). Elles reviennent. Presse locale é médias nous en parlent ...

     

    C'est en 1519 que le monarque bâtisseur de Chambord a fait venir 80 000 pieds de vigne de Bourgogne, aujourd'hui connus sous le nom de cépage « Romorantin ». Longtemps disparu du domaine, le voici replanté d'une très rare variété pré-phylloxérique ressuscitée par la famille Marionnet de Soings-en-Sologne. Les premiers pieds viennent d'être mis en terre.

    « Tant pour l’achapt de la quantité de quatre vingt milliers de complans de Beaune par luy achapté par ordonnance […] conduict lesdits complants depuis ladite ville de Beaune […] jusques en la ville de Romorantin… Iceluy complan ledit seigneur a ordonné estre planté ». C’est un extrait d’un courrier de 1518 des Archives Nationales relatant l’implantation de cépage Romorantin en Sologne. D’autre part, d’anciens plans de Chambord attestent qu’en 1786, six hectares des terres de la ferme de l’Ormetrou sur le domaine étaient plantés de vignes. Au début du XXIe siècle, officiellement le 12 juin 2015, les ceps retrouvent le terroir chambourdin. "C’est un projet patrimonial, environnemental et économique", explique Jean d’Haussonville, le directeur général du Domaine National de Chambord.

    Une vigne unique au monde

    dscf8029.jpgPatrimonial, car la moitié des pieds plantés, soit trois hectares, sont issus d’une sélection massale sur des plants pré-phylloxériques certifiés d’avant 1840. Ce sont des plants dits « francs de pied », n’ayant subi aucun greffage ni aucune transformation génétique. « Il y a 15 ans, nous avons récupéré 36 ares de cette vigne sur Soings-en-Sologne », raconte Jean-Sébastien Marionnet. Si bien que cette variété est aujourd’hui considérée comme la descendante la plus directe des "complans de Beaune" acheminés par François 1er en 1519. « A Chambord, nous les plantons sur une terre très sableuse, légèrement argileuse », explique le  vigneron au sein du domaine familial de "La Charmoise" à Soings. « Cela donnera un vin élégant et racé » promet son père, Henry Marionnet.

    Plantation entre pluies et éclaircies

    dscf8116.jpgLes ceps ont été mis en terre de manière très officielle vendredi 12 juin. Elus locaux et autorités de l’Etat ont été invités à chausser les gants pour la plantation symbolique autour de Guillaume Garot. L’ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire et député PS de la Mayenne est depuis décembre 2014 président du conseil d’administration du Domaine National de Chambord. « Nous recréons la vigne de François 1er et nous élaborerons le vin de Chambord », s’enthousiasme Guillaume Garot. Cette idée inscrite dans le projet d’établissement du Domaine permettra, selon les prévisions, de récolter 300 000 €, voire plus. « Cet argent sera destiné à l’entretien du Domaine, particulièrement du mur d’enceinte », précise Jean d’Haussonville.

    De la nature en bouteille

    dscf8132.jpgLe classement du Domaine en site « Natura 2 000 » impose certaines obligations, notamment pour le maintien de la biodiversité. C’est Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, qui a exigé un travail biologique de ces vignes. Le savoir-faire de la famille Marionnet permettra même de produire un vin naturel, sans ajouts de soufre ou de produits œnologiques. En prime, le ministère octroie 800 000 € au Domaine National de Chambord pour créer un parcours promenade dans les vignes. « Nous nous inscrivons pleinement dans une démarche oeno-touristique », rebondit Jean d’Haussonville. Début juillet, la Maison des vins des AOC Cheverny et Cour-Cheverny installera un nouveau lieu d’accueil à Chambord.

    Quantités (très) limitées

    dscf8126.jpg« Nous prévoyons une production annuelle de 60 000 bouteilles », déclare Jean d’Haussonville, mais toutes ne contiendrons pas le vin issu des précieux pieds de Romorantin. En effet, une parcelle de pieds greffés complètera la gamme pour le blanc, et il faudra aussi compter avec des Pinot Noir et des Gamay pour élaborer un Cheverny rouge. « Nous sommes en attente de décrocher les AOC Cour-Cheverny et Cheverny. C’est en bonne voie », assure la directeur général de Chambord. Seul certitude, il n’y en aura pas pour tout le monde. Il faudra déjà attendre la première vendange prévue en 2019 (année des 500 ans du début de la construction du château). « Nous allons aussi lancer une campagne de mécénat des pieds de vigne ». Ainsi, pour 1 000 €, il sera possible de bénéficier d’un droit d’option sur trois bouteilles. 

     

    Nicolas Terrien

  • Course contre la montre dans l'Est syrien

    L'E.I. à Mayadin

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    2966618915.2.pngLe territoire de l'Etat islamique se rétrécit comme peau de chagrin en Syrie comme en Irak. Raqqa, l'ex capitale du « Califat » est maintenant la pointe avancée au Nord de son territoire. Les Kurdes et les quelques miliciens du FDS, armés et financés par les Américains, en font le siège.

    Cela peut-être long, comme à Mossoul, mais l'issue de la bataille ne fait aucun doute. D'ailleurs, de nombreux responsables de l'EI ont fui, abandonnant leurs hommes, le long de l'Euphrate, vers le Sud-Est. Ils s'installent à Deir-ez-Zor, mais surtout, plus au Sud-Est encore, à Mayadin.

    En effet Deir-ez-Zor n'a jamais été prise totalement par Daesh et plus de la moitié de la ville résiste encore, au prix d'efforts acharnés de l'armée syrienne et des milices fidèles au régime. Un certain nombre de chrétiens y combattent. Le ravitaillement est assuré par les airs car l'aéroport est encore aux mains de l'armée.

    Les récentes offensives islamistes n'ont pu enfoncer les défenseurs de Deir-Ez-Zor qui sont particulièrement motivés compte tenu du sort qui les attend en cas de défaite... Des adolescents ont été mobilisés et toute la population participe à la résistance.

    Il était alors plus commode pour l'Etat islamique de se regrouper dans une ville mieux tenue, d'où le choix de Mayadin dont toute la zone est entre ses mains.

    Pendant que les FDS pro-américains progressent par le Nord, l'armée syrienne progresse, elle, par l'Ouest.

    De violents combats se déroulent en ce moment à l'Est de Homs et l'objectif est de détruire ce dernier saillant de Daesh puis de foncer à travers le désert vers Deir-Ez-Zor et Mayadin. L'armée syrienne n'a d'ailleurs pas attendu que les dernières poches de la province de Homs soient réduites pour entamer ce mouvement.

    Pourquoi une telle hâte alors que de nombreuses zones restent à nettoyer, non seulement des éléments de Daesh, mais aussi des autres combattants islamistes encore très nombreux sur le territoire syrien ?

    Parce que la défaite de l'Etat islamique est inéluctable et que ceux qui occuperont le terrain à ce moment-là seront en position de force pour l'après-guerre.

    Il est donc vital pour l'armée syrienne de reprendre le maximum de territoires possibles afin d'éviter ce que le régime craint le plus : la partition du pays.

    Il peut compter pour cela sur l'appui de la Russie et de l'Iran, ce qui n'est pas rien.

    Les Kurdes quant à eux rêvent toujours d'un Kurdistan autonome au Nord de la Syrie et comptent sur l'appui américain pour imposer cet état de fait. Mais même si Bachar n'a pas la possibilité de l'empêcher, la Turquie ne l'acceptera jamais. En attendant si les Kurdes délivrent Raqqa, cela pèsera dans la balance.

    La grande inconnue demeure l'attitude des Américains. Au delà des divergences entre la CIA, toujours prête à aider les islamistes et à renverser Bachar, et le Pentagone, plus prudent, les déclarations à géométrie variable de Trump déroutent évidemment l'analyse...

    Il va encore se passer beaucoup de choses en Syrie.  

    Retrouver l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans Actualité Monde

  • Patrimoine • Flèche de Saint-Denis : ce chantier peut être l'occasion d'une transmission formidable

     

    Spécialiste du patrimoine religieux, Benoît de Sagazan réagit au projet de reconstruction de la flèche nord de la basilique Saint-Denis.

    [Interview reprise partiellement sur le site de La Croix, suivie de mon commentaire] 

    La Croix : Quel est votre avis sur le projet de reconstruction de la flèche nord de la basilique de Saint-Denis ?

    Benoît de Sagazan : Personnellement, j’y suis favorable. D’abord parce que nous disposons d’une base scientifique. L’état initial de la flèche est extrêmement bien documenté. L’historien de l’art Jean-Michel Leniaud m’a convaincu à ce propos. Il ne s’agira donc pas d’un chantier à la Viollet-le-Duc où l’on interprète le monument. On ne reviendra pas à une vision rêvée de la basilique, mais à la basilique telle qu’elle a vraiment existé. La seconde raison de mon soutien est que j’apprécie, comme à Guédelon, la vision pédagogique qui accompagne ce projet. Nous avons besoin de chantiers innovants qui permettent de mieux comprendre notre patrimoine et de faire vivre la passion des Français à son égard.

    Certains défenseurs du patrimoine s’inquiètent d’un chantier qui utilisera des pierres neuves…

    B. S. : Je respecte ces confrères qui font beaucoup pour la défense du patrimoine, mais cela ne me dérange pas. Sans doute parce que j’ai une vision moins radicale du patrimoine…

    La question de la reconstruction est toujours une question sensible, et donc passionnelle. Il suffit de se souvenir des échanges qui ont entouré la reconstruction de la cathédrale de Reims, bombardée en 1914. Beaucoup ne voulaient pas reconstruire mais garder la basilique détruite comme un mausolée des souffrances infligées par l’ennemi. Aujourd’hui, qui se plaindrait de cette reconstruction ?

    À LIRE : La flèche de la basilique de Saint-Denis monte en puissance

    Ce chantier est-il une priorité alors que d’autres monuments souffrent de l’absence de crédits nécessaires à leur sauvegarde ?

    B. S. : Pour la flèche, l’idée est de financer ce projet à partir des visites de chantier. On peut donc espérer qu’il soit largement autofinancé. Cela n’enlève rien au fait que les crédits pour le patrimoine sont insuffisants en France. Pourtant, en période de crise, on a besoin de culture. Et s’il est important de défendre la création, il l’est tout autant de soutenir le patrimoine. Je voudrais néanmoins souligner que l’argument financier est un mauvais argument en matière de patrimoine. Lorsqu’on veut restaurer un monument ou une église, mon expérience est que l’on trouve toujours l’argent pour mener à bien son projet. Tous ceux qui ont voulu sauver un monument y sont arrivés, même les communes les plus pauvres. Cela peut prendre beaucoup de temps, plusieurs décennies, mais les chantiers sont menés jusqu’au bout. Pourquoi ? Parce que le patrimoine est facteur de cohésion sociale et qu’il suscite des solidarités étonnantes. On le voit aujourd’hui pour les églises de village. Quand une église va mal, ceux qui protestent le plus fort sont ceux qui n’y mettent jamais les pieds ! À partir du moment où on restaure, on fédère des personnes. Quand on démolit, au contraire, on divise…

    LIRE AUSSI : Faut-il reconstruire la flèche de la basilique Saint-Denis ?

    Êtes-vous sensible au fait que ce projet concerne un monument chrétien inscrit dans un territoire très mélangé d’un point de vue culturel et religieux ?

    B. S. : Tout à fait. Ce projet est important dans ce contexte-là. Il est d’ailleurs très sympathique que ce soit une mairie communiste qui le soutienne. Bien sûr, on peut considérer qu’il n’est pas essentiel, mais il peut être l’occasion d’une transmission formidable. Ce chantier va permettre de redonner des clés de notre histoire et les clés de la ville à toute une population privée de cette connaissance.Le patrimoine est un facteur d’intégration incroyable. On voit ce qui se passe quand les gens participent à la restauration d’une église : … Lire la suite sur Basilique de Saint-Denis : « Ce chantier peut être l’occasion d’une transmission formidable » – La Croix

    Mon commentaire

    Sur ce sujet, je sais que je n’ai pas que des alliés, y compris parmi ceux dont je partage nombre de combats patrimoniaux. mais je crois, si la promesse est tenue, que ce chantier, dont on pourra toujours discuter l’absolue nécessite, va permettre une réappropriation de la basilique par les habitants de la ville, de l’Île-de-France et de nombre de Français. Et ce, quelle que soit leur religion (c’est ce que j’ai voulu dire, sans doute maladroitement à la fin de l’intervew), la philosophie ou les origines.

    Que ce chantier nous redonne l’occasion de nous rendre à nouveau à la basilique Saint-Denis !  

    Patrimoine-en-blog- Benoît de Sagazan

  • Barcelone : « No tinc por »

    La galère de Don Juan d'Autriche au Musée Maritime de Barcelone 

     

    En deux mots.jpgL'attentat de Barcelone - réplique des précédents à travers le monde, sur lesquels tout a déjà été dit - a donné aux médias l'occasion de diffuser leur dispositif de propagande idéologique habituel et, en appui, les images qui correspondent. Ce ne sont que des clichés rebattus.

    Ainsi, l'on n'a pas manqué de présenter Barcelone comme capitale du tourisme, au sens postmoderne - celui de l'homme au bermuda, ainsi nommé par Philippe Murray - et du « festivisme » comme idéal et religion du temps. Barcelone, en somme, ce serait un grand Bataclan, pour fête servile.

    Pour qui est concerné, Barcelone est en effet cela - qui reçoit 8 millions de touristes / an (3 à 4 fois sa population), dans une Espagne dont 20% des ressources proviennent du tourisme. Tourisme de masse, s'entend, qui a opéré dans ce pays, au fil du temps, ses ravages d'une ampleur égale à celle que peuvent produire les armes de destruction massive.

    Mais le Barcelone des touristes et des médias n’est pas la ville réelle. Naguère, au contraire de l’autre, on lui reprochait de n'être qu'une cité populeuse et laborieuse, marquée par le sérieux sans fantaisie du peuple catalan traditionnel. Le panache, le brillant, étaient à Séville ou à Madrid, où s'allument les feux aristocratiques de l'Espagne.  Les Catalans, de leur côté, travailleurs et bourgeois, prétendaient nourrir par leur seul travail le reste de l'Espagne dite paresseuse, exception faite pour les Basques, frères de labeur.

    Cette Barcelone subsiste, bien entendu, mais son peuple a déserté les Ramblas, n'y fait plus son paseo comme au temps jadis. Les Ramblas, à vrai dire, il les a abandonnées au tourisme interlope et à ses trafics. Et, in fine, aux Marocains terroristes qui y ont tué quatorze personnes et blessé cent autres. Principalement des étrangers.

    La réaction populaire ne semble pas avoir été très différente à Barcelone de ce qu'elle est, sous formatage médiatique, partout ailleurs : fleurs, peluches, bougies, pleurs etc.

    sagrada-familia-private-tour-independent-interior-visit-3780e.jpgCependant, tout Barcelone et au-delà s’est retrouvé dimanche, pour une Messe solennelle à la Sagrada Familia, autour du roi Philippe VI, de son premier ministre Rajoy, et, nonobstant l'indépendantisme catalan, du très contestable président de la Généralité, Puigdemont. 

    A la Sagrada Familia, donc, l'emblématique et improbable basilique toujours inachevée, imaginée par Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle, produit de sa passion mystique, d'un évangélisme profond et savant, d'un catholicisme ardent et des canons souvent excentriques de l’Art Nouveau.

    Ainsi le terrorisme islamique a-t-il eu d’autres conséquences que prévu : montrer une certaine dissociation entre une Espagne réelle, Catalogne incluse, pas vraiment disparue et celle des inévitables festifs mondialisés, ainsi que leurs fournisseurs en plaisirs vulgaires de tous ordres ; faire apparaître Barcelone pour ce qu’elle est : une grande ville d’Espagne, à coup sûr selon la modalité catalane, mais, qu’elle le veuille ou non, indéniablement espagnole ; enfin, une population confrontée, comme en d’autres temps, à l’agression de l’Islam, dont un imam tapi loin de là, à Ripoll, au fin fond des Pyrénées catalanes, avait préparé son attaque. « No tinc por », je n’ai pas peur, a été le cri de la foule et du roi.   

    Souhaitons donc à la Catalogne, bien qu’elle n’en prenne pas le chemin, de sortir de son tropisme antiespagnol, de calmer son hubris sectaire, de conserver son vieux fond traditionaliste et de mettre un frein à ses inclinations postmodernes naïves, d’ailleurs, et à tout coup, destructrices de ses traditions.

    Souhaitons à l’Espagne de garder son unité. L’Europe d’aujourd’hui est trop affaiblie face aux autres pour se payer le luxe de l’éclatement des grandes nations historiques. Un luxe (si l’on peut dire) dont personne ne profiterait.    

    Souhaitons, enfin, aux Barcelonais comme à toute l’Espagne, de se souvenir, pour aujourd’hui ou pour demain, qu’au Musée Maritime, sur le port de Barcelone, tout en bas des Ramblas, est magnifiquement présentée la galère de Don Juan d’Autriche, ce jeune infant de 24 ans, qui à Lépante, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans.  

  • Les islamistes d'Al Nosra chassés du Liban

    Combats dans la région d'Ersal 

     

    Par Antoine de Lacoste

     

    2966618915.2.pngDepuis plusieurs années, une poche islamiste s'était constituée dans la montagne libanaise appelée Antiliban, à cheval sur la frontière syrienne, à quelques kilomètres du beau site antique de Baalbek. De là, le Front al Nosra (rebaptisé depuis Fatah al Cham) se sentait suffisamment sûr de lui pour faire des incursions dans la Plaine de la Bekaa. Il y avait affronté l'armée libanaise, tuant et faisant prisonnier plusieurs de ses soldats. Il faut noter que des éléments de Daesh étaient venus lui prêter main forte ; il décapitera deux soldats libanais...

    Al Nosra avait ainsi pris le contrôle en août 2014 de la petite ville d'Ersal, à majorité sunnite, la mettant en coupe réglée : exécutions de récalcitrants, application de la charia, trafics d'armes et de drogue. La panoplie habituelle des islamistes sunnites.

    Trop faible, l'armée libanaise n'était pas en capacité d'intervenir et l'armée syrienne avait autre chose à faire. Elle n'aurait de toute façon pas été la bienvenue. Après de longues négociations, Al Nosra avait finalement accepté de se retirer dans les montagnes sur la promesse que l'armée libanaise ne l'attaquerait pas.

    Tout a changé il y a quelques jours avec l'intervention du Hezbollah. Libéré de plusieurs fronts en Syrie, en particulier à Alep et à l'Ouest de Damas, il a décidé de reconquérir Ersal afin de garder la main mise sur la Plaine de la Bekaa à majorité chiite.

    La prise de la ville fut aisée car les combattants de Fatah al Cham restés sur place ont refusé le combat et se sont réfugiés dans les montagnes. Mais le Hezbollah était décidé à en finir et a attaqué l'ensemble du réduit islamiste. Dans le même temps l'armée libanaise prenait position dans Ersal pour éviter toute mauvaise surprise. L'aviation syrienne est également intervenue pour fixer les troupes islamistes et faciliter l'intervention du Hezbollah. L'histoire ne dit pas si le Liban a donné son accord pour des bombardements syriens sur son sol, mais le Hezbollah constituant depuis longtemps un Etat dans l'Etat, cela ne change malheureusement plus grand chose pour ce qu'il reste d'Etat libanais.

    L'issue de la bataille fut favorable : Al Nosra a perdu une cinquantaine d'hommes et les chiites une dizaine (leurs noms et leurs photos figurent toujours dans la presse libanaise chiite afin d'honorer les « martyrs »).

    Mais les islamistes se sont repliés dans un dernier petit réduit montagneux de neuf kilomètres carrés avec quatre prisonniers. Pour les récupérer sains et saufs, le Hezbollah a dû négocier. Un accord semble avoir été trouvé pour que les derniers combattants sunnites soient acheminés vers la Province d'Idleb, au Nord-Ouest de la Syrie. C'est déjà là que se concentrent tous les islamistes syriens (hors Daech) après les multiples redditions des derniers mois.

    C'est un tournant important dans la guerre qui oppose la Syrie aux islamistes. En effet de nombreuses poches d'insurgés sunnites subsistent ici et là dans les montagnes séparant la Syrie du Liban. Ces petits sanctuaires permettaient aux islamistes d'être à l'abri et de recevoir régulièrement des armes et des renforts. La perte de la plus importante de ses poches va probablement en entraîner d'autres.

    La Syrie n'aura plus à craindre des attaques surprises venant des montagnes libanaises et le Liban sera débarrassé de la présence d'Al Nosra sur son sol.  •

  • Afrique d'hier et d'aujourd'hui : Quand Albert Schweitzer interpelle De Gaulle, dialogue avec Alain Peyrefitte

     

    Après le Conseil, le Général me dit : « On n'a pas laissé aux Noirs le temps de mûrir. Ce sont encore de grands enfants. Il faut leur parler comme on parle aux grands enfants : en respectant leur dignité et en se faisant respecter d'eux. C'est le seul moyen de garder leur confiance. »

     

    Le Général est très détendu. J'en profite pour lui raconter ce que m'avait dit le docteur Schweitzer *, auprès duquel, en août 1959, j'avais passé quatre jours à Lambaréné dans son village de paillotes appelé « hôpital » : « De Gaulle se trompe. Pourquoi veut-il décolo­niser si vite ? Il veut traiter les nègres comme s'ils étaient des Blancs. Pourquoi veut-il les mettre dans des bureaux ? Ce sont des chasseurs, des pêcheurs, à la rigueur des paysans, des manuels. Ils le resteront. Les masses africaines en sont encore au néolithique. De Gaulle ne se rend pas compte qu'ils ne sont pas mûrs pour la démocratie. Encore moins pour l'indépendance. Elle sera pour eux une tragédie.»

     

    « Ce qui aurait dû s'étaler sur cinquante ans,
    s'est déroulé en deux ou trois ans »

     

    GdG. — Vous croyez que je ne le sais pas, que la décolonisation est désastreuse pour l'Afrique ? Que la plupart des Africains sont loin d'être arrivés à notre Moyen Age européen ? Qu'ils sont attirés par les villes comme les moustiques par les lampes, tandis que la brousse retournera à la sauvagerie ? Qu'ils vont connaître à nouveau les guerres tribales, la sorcellerie, l'anthropophagie ? Que quinze ou vingt ans de tutelle de plus nous auraient permis de moderniser leur agriculture, de les doter d'infrastructures, d'éradiquer complète­ment la lèpre, la maladie du sommeil, etc. C'est vrai que cette indé­pendance était prématurée. C'est vrai qu'ils n'ont pas fait encore l'apprentissage de la démocratie. Mais que voulez-vous que j'y fasse ? Les Américains et les Russes se croient la vocation de libérer les peuples colonisés et se livrent à une surenchère. (…) Un vent de folie a soufflé sur le monde. Ce qui aurait dû s'étaler sur cinquante ans s'est déroulé en deux ou trois ans. Mais on ne pouvait pas s'y opposer. Nous ne pouvons pas nous offrir le luxe de nouveaux affrontements.

     

    « Et puis (il baisse la voix), vous savez, [nous devions] nous débarrasser de ce fardeau, beaucoup trop lourd maintenant pour nos épaules, à mesure que les peuples ont de plus en plus soif d'égalité. Nous avons échappé au pire ! Il n'est pas possible que, dans le même ensemble français, on puisse trouver des citoyens qui aient un des niveaux de vie les plus élevés du monde, et d'autres citoyens qui aient un des niveaux de vie les plus bas. J'ai fait justement la Communauté, pour qu'elle prenne tout doucement le chemin de l'indépendance. Au Gabon, Léon M'Ba voulait opter pour le statut de département français. En pleine Afrique équatoriale ! Ils nous seraient restés attachés comme des pierres au cou d'un nageur ! Nous avons eu toutes les peines du monde à les dissuader de choisir ce statut. Heureusement que la plupart de nos Africains ont bien voulu prendre paisiblement le chemin de l'autonomie, puis de l'indépendance.

     

    AP — Vous n'empêcherez pas que des distances se creusent entre les élites qui atteignent le niveau européen, et les masses qui restent à l’âge de pierre.

     

    « Le malheur, c'est que les Africains
    ne s'aiment pas entre eux »

     

    GdG. — Non, nous ne l'éviterons pas ! Mais ce sera leur affaire. Vous verrez que leurs médecins s'agglutineront dans les villes. Vous verrez que la brousse, au lieu de progresser, reculera. C'est encore une chance si, ensuite, ils ne quittent pas leurs pays pour venir s'ins­taller en France. Mais là, au moins, nous pourrons dire non.

     

    « Jusqu'au jour où les masses regretteront le temps où nos méde­cins coloniaux allaient dans la brousse, où nos missionnaires les évangélisaient, où nos troupes coloniales les protégeaient des guerres tribales... Le malheur, c'est que les Africains ne s'aiment pas entre eux. Les intellectuels abandonneront leur peuple, et leur peuple sera rejeté au fond du puits. Que voulez-vous que j'y fasse ? Nous leur distribuerons des piécettes, mais nous ne serons plus responsables de leur destin. (…) Ce n'est pas moi qui pleurerai ! Un jour viendra sans doute, où ils pleureront eux-mêmes d'avoir voulu partir si vite. » 

     

     

    * Médecin français installé à Lambaréné au Gabon.

     

     

    Alain Peyrefitte

     

    C'était De Gaulle, Fayard, 1997

     

     

  • République à la dérive ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    Mercredi 18 mai, de nombreux policiers manifestent leur exaspération face à la violence et à la haine assassines d’une ultra-gauche totalement débridée et échappant désormais à tout contrôle. Il est vrai que semble loin le bon vieux temps du partage tacite qui faisait de la C.G.T. un partenaire-adversaire des divers gouvernements, cadrant et encadrant au mieux les manifestations. Inquiète à la simple idée de perdre sa primauté syndicale, la C.G.T. fait de la surenchère (comme en témoignent les affiches de son syndicat Info’com) et peine à contenir nombre de ses adhérents souvent tentés de conniver avec l’ultra-gauche. Par ailleurs, les forces de l’ordre attendent toujours assez longtemps avant d’entrer en action contre les « casseurs » alors que tout, dans l’attitude de ces derniers, devrait inciter à une action rapide pour être efficace. Or, il semble avéré (« C dans l’air », France 5) que les ordres sont transmis avec un retard assumé, la hiérarchie redoutant surtout de voir se reproduire un scénario du type de celui de décembre 1986 lorsque Malik Oussekine mourut, victime collatérale d’une manifestation (contre la réforme de M. Devaquet) qui sans doute ne l’avait jamais concerné.  

    On pense sans doute en haut lieu que les policiers devraient comprendre cette nouvelle donne puisque, incongruité française, ils sont, davantage que la police nationale, la police de la République - c’est-à-dire en fait une police « politique ». D’ailleurs, les exemples ne manquent pas de ces interventions policières, parfois très musclées, uniquement motivées par la décision du pouvoir politique de briser une menace tout aussi politique - nous rappellerons, parmi les plus fameux de ces exemples, ceux de 1934 (six février) et, plus près de nous, de 2013 (« manif pour tous »). 

    C’est donc moins la défense et la sécurité des biens et des personnes qui semblent importer à ce gouvernement que la gestion politicienne des manifestations et/ou des émeutes. D’où, malgré les propos de fermeté, cette mansuétude de fait dont bénéficient les nouveaux « enragés ». Mais on peut craindre que MM. Hollande, Valls et Cazeneuve ne soient assez vite dépassés par la situation. Le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes prévu pour le 26 juin va forcément permettre de prolonger la protestation actuelle et provoquer de violentes manifestations « zadistes » dans lesquelles on retrouvera bien évidemment les groupes de Paris, Rennes ou Nantes qui ont su profiter de l’opposition à la loi El Khomri.  

    Jeudi 19, un reportage de France Inter (journal, 7h30) est justement consacré à un certain Julien, jeune enseignant d’une ville bretonne revendiquant et motivant sa qualité de « casseur ». La journaliste termine par ces mots : « Il [Julien] aimerait enrôler les jeunes des quartiers pour un combat commun ». Les « jeunes des quartiers », on les a vus à l’oeuvre en 2005 : la conjonction des uns et des autres, des émeutiers de banlieue et du centre-ville, constituerait un amalgame plutôt détonant et dévastateur. En plein état d’urgence, une douzaine de furieux a pu tenter de prendre d’assaut le musée de l’Armée des Invalides et mettre le feu à un véhicule de police avec deux occupants à bord; certains ont parlé de « scènes de guerre civile »; que sera-ce alors ?  

    Ce scénario du pire, pour improbable qu’il paraisse encore, ne saurait de toute façon être écarté à terme, vu les accointances de l’ultra-gauche et de l’islamisme banlieusard. Si la seule République était concernée, ce naufrage citoyen n’aurait rien pour nous déplaire. Malheureusement, la France a aussi beaucoup à craindre et à perdre. 

     

  • Encore à propos de Donald Trump, l'interrogation de Camille Pascal : se seraient-ils tous « trumpés » ?

     

    Par Camille Pascal

     

     

    Le peuple américain pourrait-il, cet automne, se rappeler au bon souvenir de toutes les intelligentsias du monde, en élisant Donald Trump ? Telle est l'hypothèse que Camille Pascal ne fait qu'évoquer [Valeurs actuelle, 13.05] au fil de cette chronique rafraichissante et non-conformiste qui restaure quelque chose de notre liberté de pensée ...  LFAR

     

    Camille%20Pascal_22222222222222.pngLes analystes de tout poil annonçaient sa défaite aux primaires. Et si l’Amérique profonde leur réservait une autre surprise à la présidentielle…

    Hier encore, les dîners en ville l’affirmaient avec cet aplomb et cet art de se tromper obstinément qui fait tout leur charme : Donald Trump ne passerait pas la barre des primaires républicaines. Il était impensable que ce provocateur rubicond, ce milliardaire grossier, ce blond oxygéné, ce « fasciste » texan, ce dictateur en puissance puisse être sérieusement candidat à l’élection présidentielle de la démocratie la plus puissante du monde.

    Quelques rares voix discordantes s’étonnaient pourtant que l’on puisse reprocher à Donald Trump les écarts de langage que ces mêmes esprits parisiens éclairés aimaient à encenser quelques années plus tôt chez Hugo Chávez. Paris et ses dîners en ville sont parfois pleins de mystérieuses contradictions. Chacun y allait donc de son analyse d’une société américaine, que tout le monde croit connaître à Paris pour aller passer de temps à autre, à New York ou à Los Angeles, un petit week-end culturel ou plus ou moins canaille, un roman de Truman Capote en poche.

    Des éditorialistes puissants et inspirés par l’air de Saint-Germain-des-Prés expliquaient doctement à des gens très informés, toujours soulagés d’apprendre ce qu’ils doivent penser, que, malgré son avance, Donald Trump n’obtiendrait pas la majorité absolue à la convention d’investiture de Cleveland et qu’un complot déjà se préparait pour empêcher sa victoire et lui tordre le cou. Bien sûr, ils ne pouvaient pas en dire plus mais des informateurs de première main, le plus souvent rencontrés au hasard d’une bonne série américaine, le leur avaient laissé entendre.

    Pourtant, depuis que les résultats de l’État d’Indiana sont tombés, la victoire de Donald Trump à la primaire républicaine paraît assurée. Ses concurrents ont été terrassés et ceux que l’on érigeait hier encore en sauveurs de la démocratie américaine et de l’ordre mondial n’ont pas résisté davantage, devant ce typhon politique, que Barras face à Bonaparte. Le « tout sauf Trump » s’est transformé en un sauve-qui-peut général.

    Les analystes sont perdus. L’image de Trump est désastreuse chez les élites, les sondages lui restent défavorables, mais il gagne et il n’est plus tout à fait impossible qu’il devienne le futur président des États-Unis, même si ceux-là mêmes qui annonçaient sa défaite aux primaires prédisent désormais la victoire, par sursaut, d’Hillary Clinton. C’est en tout cas ce que vont seriner les milieux autorisés, en France, pendant de longs mois.

    L’auteur de ces lignes ne prétend pas, comme d’autres, connaître les États- Unis, leur culture politique ni leur sociologie électorale, il est même probable qu’il lui serait difficile de situer correctement l’Indiana sur une carte. Pour autant, il est une réalité politique américaine connue de tous : le taux de participation aux élections présidentielles n’a jamais dépassé les 60 % depuis 1968. L’Amérique profonde, isolationniste et puritaine, murée dans sa défiance à l’égard des élites, ne vote pas. Si, demain, le personnage de Donald Trump répond à ses attentes, il se pourrait bien qu’elle aille voter et que le peuple américain se rappelle alors au bon souvenir de toutes les intelligentsias du monde. 

    Camille Pascal

  • La Fédération Royaliste Provençale et les dérapages de « La Provence » ...

     

    Communiqué 

    Armoiries_Provvence-2_Anjou.jpg

    La Fédération Royaliste Provençale a publié le communiqué suivant :

     

    La_Provence_(logo).jpgDepuis décembre 2015, le quotidien régional La Provence poursuit une campagne de propagande de gauche et ultragauche où, à travers plusieurs articles, l'Action Française est l'objet d'accusations diffamatoires, d'amalgames déplacés, et de mises en cause infondées.  

    Il s’agit en fait d’articles de propagande socialiste et d'extrême gauche consécutifs à différentes interventions du jeune mouvement Action Française Provence lors de réunions publiques du PS et des Républicains. 

    La Provence se garde bien de faire état des raisons de ces interventions :  

    - Dans le cas du PS, il s’agissait de protester contre l'utilisation des locaux de Science Po Aix par ce parti politique et de lui rappeler le soupçon de corruption qui pèse sur nombre de ses élus en région PACA. Soupçon dont il convient de rappeler qu'il est très majoritairement partagé par la population et qu'il est une des causes de la fonte massive des effectifs du PS en région PACA aussi bien que de ses récents échecs électoraux, lesquels seront sans doute plus lourds encore lors des prochaines législatives. 

    - Dans le cas des Républicains, Action Française Provence a exposé avoir voulu relayer le mécontentement des Marseillais sur ce que la municipalité de droite fait de leur ville et qui leur paraît très négatif en différents domaines. 

    Plutôt que d'exposer ces motivations, les rédacteurs de La Provence, plus militants que journalistes, ont préféré diffamer l'Action Française en général et se livrer à son endroit à des amalgames de pure propagande. 

    Ainsi rappellerons-nous que l'AF n'a - et n'a jamais eu - aucune sympathie pour le nazisme – mais au contraire une radicale hostilité dès son apparition - ni d'accointance avec les groupuscules qui aujourd'hui encore pourraient s'en réclamer. De même, désigner l’Action française comme fasciste n’a aucun sens, ni historique, ni théorique.  

    L'AF n'est pas et n'a jamais été raciste. Elle a toujours combattu les théories racistes. 

    Sur un plan historique, l'AF n'a pas pris part à la politique dite de collaboration. Elle a été au contraire une cible privilégiée des partis collaborationnistes d'alors dont il faut rappeler que les chefs emblématiques venaient de la gauche ou extrême-gauche : Jacques Doriot (PCF), Marcel Déat (SFIO) etc. Faut-il encore rappeler à La Provence que d’août 1939 à juin 1941, le pacte germano-soviétique est en vigueur et que le PCF s’y conforme parfaitement ? Il y avait, en revanche, à cette époque, de nombreux membres de l’Action française autour du général De Gaulle et dans la Résistance. 

    Par ailleurs, l’Action française a combattu longtemps ce qu’elle estimait être une influence excessive de la communauté juive sur la vie politique, diplomatique et intellectuelle française. Elle ne l’a jamais fait d’un point de vue racial, même si, à l’instar de beaucoup d’autres, à droite ou à gauche, elle en a traité avec le style polémique, les mots et la véhémence du temps. Après-guerre, le général De Gaulle et François Mitterrand ont eu aussi à s’opposer en certains domaines, intérieurs ou extérieurs, à l’influence excessive de la communauté juive en France. Ils ont aussi été accusés d’antisémitisme … L’Action française d’aujourd’hui salue en deux intellectuels juifs une pensée qui leur est proche : Eric Zemmour et Alain Finkielkraut, l’un et l’autre âprement combattus par la gauche française et une partie de la droite … 

    12987004_865277930248967_4631017957674138250_n.jpgPour terminer, signalons que La Provence vient tout dernièrement de donner une certaine publicité, voire de justifier, une manifestation qu’organise l’ultragauche ce samedi 16 avril contre Action Française Provence, à Marseille, rue Navarin, petite rue de la ville où ce groupe a sa permanence. Il ne s’agit pas d’une grande artère marseillaise où d’ordinaire se déroulent les manifestations. L’intention provocatoire des organisateurs d’extrême gauche est donc évidente.  

    L’Action française – école de pensée active – n’est pas intéressée par ce type de confrontation avec des groupuscules d’extrême gauche aujourd’hui sans réelle importance politique dans le pays. Ses ambitions, ses interlocuteurs pour débattre de l’avenir français sont ailleurs.   

    Marseille, le 14 avril 2016 

  • Les raisons de la colère

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    2771589182.jpgLes policiers sont mécontents. Il y a de quoi. Ils sont devenus les cibles prioritaires de toute la voyoucratie qui règne impunément dans ce que l’on ose appeler « les zones sensibles » ou « les quartiers de non-droit ». Quoiqu’il soit interdit de le préciser, ces territoires sont déjà, de fait, totalement ou partiellement islamisés. L’islam et l’islamisme y font la loi.

    Le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux ont eu beau dire que la notion de territoires de non-droit dans la République n’existait pas, chacun sait qu’une telle affirmation relève de la pétition de principe. Il ne devrait pas y en avoir « en théorie » ; « en pratique » des enclaves de plus en plus vastes du territoire national ne sont plus accessibles aux autorités, aux services et aux forces représentant, d’une manière ou d’une autre, la puissance publique. C’est vrai dans toutes les grandes agglomérations. Maintenant, de moindres villes de province sont atteintes du même mal. Ce sont des centaines de Molenbeek qui gangrènent le pays.

    Les maires le savent parfaitement ; les responsables des services publics aussi , pareillement les médecins, les personnels hospitaliers, éducatifs, pénitentiaires constamment en danger et, en tout premier lieu, les agents des forces de l’ordre ainsi que les pompiers qui se font agresser, caillasser, tirer comme des lapins et qui sont reçus dans lesdits quartiers à coups de cocktails molotov, voire à coups de mortier. Laurent Obertone, dans son dernier roman d’anticipation Guérilla, Le jour où tout s’embrasa (Ring), décrit un scénario, devenu terriblement plausible, de guerre civile. Interrogez les gens de terrain, tous conviennent du même diagnostic.

    D’ailleurs, Messieurs Cazeneuve, Urvoas, Valls, Hollande et autres Excellences qui tiennent des discours d’apparence si simple et d’allure si martiale et à qui peuvent se joindre les Juppé et compagnie, n’ont qu’à se rendre eux-mêmes à pied et sans escorte dans ces beaux territoires de leur République apaisée et exemplaire ! La vérité ? Pas un citoyen qui ne la sache : la vie politique française est hors de la réalité.

    La réalité, c’est, le 8 octobre, quatre policiers qui sont attaqués aux cocktails molotov à Viry-Châtillon. Deux ont été brûlés volontairement dans leur voiture ; c’était une tentative d’assassinat. Cazeneuve, le ministre responsable des forces de l’ordre, a parlé de « sauvageons », comme naguère Chevènement ! Ces policiers étaient chargés de surveiller (!) une caméra de vidéo-surveillance (!) que lesdits « sauvageons » s’acharnaient à détruire. Rien ne s’est passé après l’évènement. Rien ! Les autorités politiques sont tellement dépassées qu’elles font donner par les hiérarchies policières des ordres idiots.

    Les ripostes de la puissance publique et de l’autorité judiciaire sont nulles. C’est tous les jours les mêmes schémas, les mêmes discours creux, les mêmes tâches inutilement dangereuses, la même stupide politique. Faut-il rappeler ce qui s’est passé à Magnanville, le 13 juin dernier ? Un policier et sa femme, policière, sauvagement assassinés à coups de couteaux sous l’œil de leur enfant par un islamiste, Larossi Abballa, qui se réclamait de l’État islamique ? Après ? Rien ou presque rien. Une citation à l’ordre de la nation à titre posthume, comme d’habitude !

    Comment ne pas comprendre les policiers ? Et les gendarmes ? et les militaires maintenant réquisitionnés ? Les policiers ont manifesté fin octobre tous les soirs dans les grandes villes. Ce qu’ils visaient : la place Beauvau, la place Vendôme, les palais de justice. Ils ont parfaitement compris. C’est là que se trouvent, en effet, les vraies causes de l’incurie criminelle qui livre la France aux voyous, aux assassins et aux islamistes.

    Ils visaient également l’Élysée. Mais Jean-Marc Falcone, le directeur général de la Police nationale, qui s’est fait siffler par ses troupes, les a, dès lors, menacés de sanction. Les syndicats de police qui essayent de reprendre la main, ont été reçus le 26 octobre par le président de la République. Comme à l’accoutumée, il les a gratifiés de bonnes paroles. Urvoas, de son côté, revoit les règles aberrantes de détention des terroristes islamistes, pendant que Cazeneuve multiplie les petits « Calais » !

    A quoi tout cela sert-il ? Il y a en France, d’abord, un problème d’autorité. L’État n’est plus représenté comme il convient. La population attend que soit restauré le principe d’autorité. Refaire l’État est pour tout esprit politique l’urgence absolue.