UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Histoire & Actualité • Mort de Fidel Castro : l'anticommunisme est un humanisme, sauf en France !


    Par Gilles-William Goldnadel 

    Le « lider Maximo » est mort ce 25 novembre. Gilles-William Goldnadel constate [Figarovox, 28.11] qu'au pays de Georges Marchais, le procès du communisme reste à instruire, comme en témoignent les éloges funèbres prononcés en hommage au boucher de La Havane. Gilles-William Goldnadel a raison. Serait-il d'accord pour que l'on instruise concomitamment les procès des tueries et crimes révolutionnaires français ? Ceux-ci sont l'origine et la matrice de ceux-là. LFAR  

     

    495725162.jpgCe n'est pas la première fois qu'ils nous font cette mauvaise farce. C'est toujours la même chose, on la croit morte. On se dit que cette fois ils ont compris. Qu'ils ne recommenceront pas. La sotte grandiloquence. Les hommages obscènes. Le déni de la réalité. Eh bien, non, ils ont recommencé.

    Ils ont pleuré Castro. Même la sœur, Juanita, n'ira pas à l'enterrement de son frère : «il a transformé l'île en une énorme prison entourée d’eau ». Mais certains, en France sont plus fraternels envers Fidel que la sœur du geôlier.

    Avant que de tenter d'expliquer l'inexplicable, un bref rappel de la réalité minimisée. Castro n'était pas seulement qu'un dictateur sud-américain. C'était un boucher et un équarisseur. Il ne s'est pas contenté de torturer et d'exécuter ses opposants, il a vendu leur sang, comme le rappelait le Wall Street Journal dans un article du 30 décembre 2005 : le 27 mai 1966, 3,5 litres de sang par personne furent médicalement ponctionnés sur 166 détenus par décision de Fidel Castro et vendus au Vietnam communiste au prix de 100 $ le litre. Après la prise de sang, 866 condamnés, en état d'anémie cérébrale, paralysés et inconscients, furent emmenés sur des brancards et assassinés.

    Miguel A. Faria dans Cuba, une révolution écrit à la page 415 de son livre : « Depuis que Fidel Castro a pris le contrôle de l'île en 1959, les estimations les plus crédibles précisent que de 30 000 à 40 000 personnes ont été exécutées par le peloton d'exécution ou dans les geôles cubaines. »

    Dès les premiers jours de la révolution, Castro ordonna des exécutions sommaires dans le but d'établir une culture de la peur qui annihila rapidement toute résistance. Les révolutionnaires d'opérette qui le soutiennent en France lui pardonnent avec indulgence ses exactions en même temps qu'ils maudissent ordinairement la peine de mort appliquée aux assassins de droit commun. Ils passent volontiers sous silence que dans les décennies suivantes, Castro s'assura de la soumission de son peuple en prolongeant l'État de terreur.

    Profitons du deuil cruel qui frappe la galaxie communiste et ses compagnons pour régler aussi son compte à celui dont l'icône christique ornait les thurnes estudiantines des seventies et encore de nos jours les T-shirts de quelques attardés. Che Guevara avant que de faire le guérillero en Bolivie, dirigeait dès 1959 la sinistre prison de la Cabana, où il avait acquis le tendre sobriquet de « carnicerito » (le petit boucher). Selon Stéphane Courtois, auteur du Livre noir du communisme, ladite prison était un lieu où la torture et les mutilations étaient quotidiennes. Selon Archiva Cuba, une association basée dans le New Jersey, et qui s'est donné comme mission de documenter les crimes de Castro, en 1959, à la Cabana, au moins 151 personnes innocentes furent assassinées.

    Parmi les 94 enfants dont on a pu établir la mort, 22 ont été exécutés par les escadrons de l'idole de l'extrême gauchisme.

    Quant à la situation actuelle, et sans même évoquer la faillite économique, Christophe Deloire, président de Reporters Sans Frontières, rappelait samedi que Cuba demeurait au 171e rang (sur 180) au classement mondial de la liberté de la presse.

    Ils ont pleuré Castro. Je ne parle pas des communistes. De Pierre Laurent, fils de Paul : « l’artisan de l'une des plus importantes révolutions initiées au XXe siècle… La démonstration de la possibilité de bâtir une société juste et souveraine pour tous les peuples ».

    Je ne parle pas de notre Président de la République actuel, tout content d'avoir imaginé effleurer l'Histoire en touchant un vieillard et dont les euphémismes dégoutants dans son hommage funeste : « manquements aux droits de l'homme… désillusions » montrent à quel point les socialistes évaporés n'ont pas totalement coupé le cordon ombilical ensanglanté.

    Je parle des compagnons de déroute, je parle des camarades de carnaval : Christiane Taubira, jamais économe d'une hyperbole : « le dernier géant du XXe siècle… ». Je parle de Clémentine Autain, invitée gentiment sur France Inter dimanche matin pour admonester ceux qui fêtent Kissinger mais cognent sur Castro et qui mériterait d'être engagée comme humoriste de la radio active de service public pour ce tweet mémorable et émouvant : « à Fidel Castro, pour la révolution cubaine, la résistance à l'impérialisme U.S, l'expérience « socialiste » d'un autre siècle. Hasta siempre !»

    Je parle enfin de Jean-Luc Mélenchon, dont Onfray disait samedi au Point qu'il avait « fumé la moquette », en tous les cas un havane hallucinogène, en écrivant ce twitt halluciné : « Fidel ! Fidel ! Mais qu'est-ce qui s'est passé avec Fidel ? Demain était une promesse. Fidèle ! Fidel ! L'épée de Bolivar marche dans le ciel. »

    Je conseille encore à tous ceux qui ne l'aurait pas regardé, de visionner l'hommage du futur candidat fraîchement adoubé par les communistes à la rapière envolée dans les cieux : Samedi matin, à l'ambassade de Cuba. Une homélie larmoyante. C'est sans doute lors d'un même petit matin blafard de 1953, que des staliniens aux yeux rougis rendirent hommage au petit père des peuples qui attend aujourd'hui son fidèle suivant.

    J'imagine déjà certains scandalisés par cette dernière ligne.

    Le scandale habite ailleurs. Il demeure dans le fait que, précisément, il n'y ait pas scandale quand ces hommages publics au boucher de La Havane sont rendus par des personnes publiques qui ont pignon sur rue.

    Et l'explication vient. D'abord l'anti-occidentalisme pathologique, dans sa version antiaméricaine. Tout fut pardonné à Fidel au nom de la lutte sacrée contre l'impérialisme yankee. Tout, y compris le massacre et la mise au pas de son peuple. Mais cette anti occidentalisme radical n'est pas seulement politique, il est aussi racial.

    Qu'on me permette de me citer dans mes Réflexions sur la question blanche (2011) : « Il faut se faire à la déraison : un sombre salaud cubain, vénézuélien, bolivien ou mexicain basané, qui sait ? mâtiné d'indien, ne sera jamais aussi honni qu'un bon vieux salaud chilien tel que Pinochet, poursuivi jusqu'au bord du tombeau, et que Sartre charriait pour « sa gueule de salaud latin » classique, à la Franco. ».

    Ensuite et surtout en raison du fait que le procès du communisme reste à instruire en France. Il s'agit d'une triste spécificité française.

    Il n'y a qu'en France que les archives du KGB n'aient pas été exploitées, après l'effondrement de l'URSS ce dont se désolait ma chère Annie Kriegel. Même dans l'Italie si communisante du compromis historique, les archives ont parlé, et l'on sait quel compagnon de route ou quel journaliste émargeait au budget soviétique. Il n'y a qu'en France où des syndicats politisés peuvent reconnaître leurs liens avec le PC sans être pour autant démonétisés. Il n'y a qu'en France où le parti communiste peut encore oser s'appeler par son nom et s'affubler d'un marteau et d'une faucille. Il n'y a qu'en France où des artistes sentencieux peuvent se produire à la fête du journal de l'organe central du parti communiste sans risquer la sentence. Il n'y a qu'en France où le parti de la gauche morale peut s'allier électoralement avec un parti communiste sans rougir ni être déconsidéré.

    Car c'est en France encore que ceux qui ont combattu extrêmement le communisme et ses épigones d'extrême-gauche ont été médiatiquement rangés dans le ghetto de l'extrême droite.

    Ce fut notamment le sort de Stéphane Courtois, qui faillit connaître la mort civile pour avoir écrit Le livre noir du communisme.

    Pour avoir eu le courage suicidaire d'estimer à 100 millions le nombre d'êtres humains assassinés pour imposer le communisme. Paul Kangor dans The Communist estime que le livre de Courtois est largement en dessous de la réalité. Courtois évaluait à 20 millions les crimes de Staline, mais Alexandre Yakovlev , adjoint de Gorbatchev, cité par Kangor, estime le carnage entre 60 et 70 millions d'humains.

    L'anticommunisme est un humanisme. 

    Post-scriptum citoyen : dimanche à 13h sur TF1, on pouvait voir les cubains réfugiés en Floride, ces anciens boat-people, fêter la mort du dictateur. Pas sur la chaîne de service public France 2 à la même heure. Seulement des cubains éplorés. Pour ceux qui, comme moi, n'arrivent pas à accepter comme un fléau naturel, la mainmise de l'idéologie sur le bien indivis des citoyens payant la redevance, je signale la naissance du « Collectif des usagers du service public audiovisuel » (contact@collectif-uspa.fr).

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.

  • La langue française est le service public de la liberté d’expression et de la liberté de penser. Pourquoi l’exclure de p

    asselaf.jpg

                     

     

     

    Communiqué    

    Notre association, l’Asselaf (Association pour la sauvegarde et l’expansion de la langue française) souhaite vous faire connaître, si ce n’était pas déjà le cas, la revue Lettre(s) qu’elle édite.

    Cette revue pose sans complaisance la question du maintien, y compris en France même, d’un français de qualité comme langue de la cité et alerte les francophones pour que des « élites » mondialisées n’abandonnent pas, au profit de l’anglo-américain, la langue française, qui est notre premier lien social et la seule voie d’accès au débat public dans notre pays et dans les pays francophones.

    Voici donc en fichier joint quelques précédents numéros afin que vous puissiez faire connaissance avec nous et, si le coeur vous en dit, relayer notre action.

    Nous espérons que vous trouverez plaisir et intérêt à être de nos lecteurs et amis. 

    Philippe Loubière
    rédacteur en chef de Lettre(s)
    22, rue François-Miron, 75004 Paris
    asselaf@asselaf.fr  -  www.asselaf.fr
     

    Lettres_46.pdf  -  Lettres_47.pdf

    Lettres_48.pdf  -  Lettres_49.pdf

  • On pourrait la dédier à tous ceux qui ont menti sur notre Histoire: l'extraordinaire Exposition de Versailles...

            Le Château de Versailles abrite, depuis le 26 octobre 2010 et jusqu'au 27 février 2011, une superbe exposition : Sciences et Curiosités à la Cour de Versailles.

            La toute première des choses à dire est que, dans son domaine, cette exposition est, en tous points, remarquable et passionnante, qu'elle ne mérite que des éloges, et qu'elle atteint pleinement ses objectifs :

           http://sciences.chateauversailles.fr/

           Mais il y a plus...

    versailles expo sciences.JPG

             Volens, nolens, cette exposition est comme une petite bombe. Elle concourt au rétablissement de la vérité, et elle rétablit les faits en ce qui concerne cette monarchie, ce château, ces souverains sur lesquels on nous a tant menti. Et menti non seulement jusqu'à la nausée, mais aussi - et, en un certain sens, surtout... - jusqu'à l'absurde.

            Elle procède, que ses organisateurs en aient eu conscience ou non, du processus de dé-révolution dont nous parlons régulièrement sur ce Blog.

            Quand on parcourt les différentes salles, et que l'on découvre les différents thèmes abordés, une interrogation se forme en effet dans les esprits : c'était donc - aussi - cela, cette France d'avant ? Et c'est - aussi - cela que favorisait et faisait éclore ce régime que l'on a mis à bas, en prétextant qu'après lui on passerait de l'ombre à la lumière ? Alors qu'elle était "la flèche du progrès", pour reprendre l'image employée par Pierre Debray.....

            Politique Magazine a consacré un excellent article à cette Exposition (1) :

            "...nous voyons ici une suite de règnes éclairés par un soleil rayonnant, des princes nullement enclins à cacher sous le boisseau le flambeau du savoir, désireux au contraire de le diffuser par des cours et des expériences publics, de le compléter et approfondir par des fondations, assités souvent par des religieux, comme l'abbé Nollet, maître de physique des Enfants de France. Pour eux, ce n'était pas une révolution, à peine un tournant, juste un pas de plus dans la bonne direction, celle de la maîtrise de la Création promise à l'homme pour le Bien commun, voulu par la divine Providence...."       

            Tant de savoir, de puissance, de richesse, de développement harmonieux etc... ne pouvait, bien évidemment, venir d'un régime affreux; ni son renversement, pour le remplacer par ce que l'on a vu ensuite, et que l'on voit maintenant, ne pouvait être le fait d'une révolution émancipatrice !

            "Révolution. On se gargarise du mot - dit encore l'article de Politique Magazine - sans en entendre le véritable sens. Les révolutiuons coperniciennes sont celles des astres qui, leur période écoulée, se retrouvent à la même place; rien de plus contraire à l'idée d'avancement que l'éternel retour cyclique : "circulez, y'a rien à voir !". Il en est de même de la table rase, du mépris du passé..."

             Cela l'exposition le fait bien comprendre, le donne à voir, le fait toucher du doigt pour ainsi dire et, ce faisant, elle donne à réfléchir. 

            Elle est bien, ainsi, un élément de ce processus de dé-révolution que nous évoquions. Un beau cadeau de fin d'année, une belle promesse de début d'année...

            Témoin, ce beau reportage que lui ont consacré, le 23 décembre 2010, les Dernières Nouvelles d'Alsace : Dans les DNA.pdf

            La vérité est en marche, et même si c'est trop long, rien ne l'arrêtera...    

    (1) : numéro 91, décembre 2010, pages 40/41; pour lire l'article dans son intégralité :

           Versailles et la science.pdf

    P.S. : on aura une pensée pour ce pauvre rhinocéros de Louis XV qui, pendant 22 ans, fit la gloire de la Ménagerie royale, et qui fut tué d'un coup de sabre, le matin du 23 septembre 1793, par un sans-culotte. Une "victime collatérale" de la Révolution, en quelque sorte ! On savait déjà que la république n'avait pas besoin de savants (adieu, Lavoisier !...), il semble qu'elle n'avait pas besoin, non plus, d'animaux exotiques...

  • Livre : Esclave, l’Histoire à l’endroit, de Bernard Lugan, par Gabrielle Cluzel.

    1A.jpg

     

     

    Bernard Lugan aurait pu donner à son dernier livre un titre de Psichari : Les voix qui crient dans le désert.

    D’abord parce qu’il évoque les mêmes latitudes, ensuite parce que s’il est un sujet aride, peu susceptible aujourd’hui d’être relayé par la fanfare médiatique, c’est bien celui-là.

    5.jpegIl a choisi sobrement Esclave, l’Histoire à l’endroit, et la gageure est de taille. L’idée n’est pas de faire une contre-légende dorée, avec une inversion des méchants et des gentils, mais de rétablir la vérité, qui n’a jamais été un mensonge à l’envers. Une vérité que Christiane Taubira elle-même assume, sans complexe, avoir bafouée (L’Express, 4 mai 2006) au nom d’un intérêt qu’elle juge supérieur : elle déclare sans ambages qu’« il ne faut pas trop évoquer la traite négrière arabo-musulmane, pour que les “jeunes Arabes” ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes ». Les Européens, eux, ont un dos large comme une autoroute, ils sont les dociles mulets de l’Histoire du monde, chargés jusqu’à mettre genoux à terre, ayant intériorisé cette célèbre phrase de Frédéric Beigbeder dans Un roman français : « J’ai bon dos, je suis la cause de tous les malheurs du monde, j’ai l’habitude, je suis catholique. »

    « La traite négrière est triple, écrivait, en novembre 2017, dans Marianne, l’écrivain algérien Karim Akouche, « l’occidentale (la plus dénoncée), l’intra-africaine (la plus tue) et l’orientale (la plus taboue) ». C’est précisément ce que développe Bernard Lugan dans son ouvrage, avec la méticulosité scrupuleuse et détaillée qu’on lui connaît.

    Chronologiquement, « la première fut la traite interne ou traite intrafricaine », viennent ensuite les « traites arabo-musulmanes », qui « débutèrent au VIIe siècle pour ne prendre fin qu’avec la période coloniale ».

    Citant l’économiste et anthropologue sénégalais Tidiane N’Diaye, il souligne ce « syndrome de Stokholm à l’africaine » par lequel « Arabe-Musulmans et Africains convertis s’arrangent sur le dos de l’Occident », « comme un pacte virtuel scellé entre les descendants des victimes et ceux des bourreaux […] » « Ce silence ou la sous-estimation du mal arabe permet de mieux braquer les projecteurs, uniquement sur la traite transatlantique » : pourtant, « la traite arabe-musulmane aura opéré une ponction humaine largement supérieure à celle de l’Atlantique vers les Amériques. Et le plus triste, dans cette tragédie, est que la plupart des déportés n’ont jamais assuré de descendance, du fait de la castration massive que pratiquaient les Arabes. »

    Cette traite toucha aussi les Berbères, puis les Européens vivant sur le littoral méditerranéen (razzias) ou ceux qui avaient à y naviguer. Pour les années 1500 à 1800, les autres années étant difficiles à chiffrer, Bernard Lugan reprend l’estimation de Jacques Heers : au moins un million d’enlèvement d’Européens. « Étaient particulièrement recherchées les jeunes filles destinées à remplir les harems… » Les malheureuses inspirèrent les peintres orientalistes.

    Arrive enfin, du XIVe au XIXe siècle, la traite atlantique ou traite européenne, « conséquence du mouvement des grandes découvertes initié par le Portugal ». Mais le fait est que « la traite des esclaves par les Européens eût été impossible sans le concours d’États esclavagistes africains ». Bernard Lugan cite le président du Bénin, Mathieu Kérékou : « Les Africains ont joué un rôle honteux durant la traite. » Ou encore les évêques africains, dans leur déclaration à Gorée, au mois d’octobre 2003 : « Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir […] » Et, enfin, le journaliste béninois Maurice Chabi (Le Monde, 25 juin 2002) : « Les Blancs restaient sur la côte. Ceux qui allaient à l’intérieur des terres pour attraper les futurs esclaves étaient des Africains. »

    Enfin, le plus indicible aujourd’hui, après l’abolition (initiée par les pays occidentaux), la lutte contre la traite n’a été permise que par… la colonisation : « Sans la conquête coloniale, des millions de Noirs auraient continué à prendre le chemin des marchés d’esclaves et de Zanzibar, puis de ceux du Caire, d’Alexandrie, de Mascate ou d’ailleurs. »

    Il est des combats d’historiens qui relèvent de querelles picrocholines n’intéressant qu’une poignée de spécialistes passionnés ou de doctorants en mal de sujets. Il en est d’autres, essentiels, parce que le passé, pris en otage et défiguré, fait vaciller tout un pays et menace son avenir.

     

    Gabrielle Cluzel

     
    Ecrivain, journaliste
  • Assez, de ces travestissements de l'Histoire, de cette flagellation/repentance aussi inepte que malsaine. Ou : Cette Fra

    (Voici la suite - et fin - de notre réflexion entamée dimanche dernier, en réponse aux récents propos scandaleux de François Hollande, qui, finalement, ne font que rejoindre l'obsession de BHL, qui ne cesse de critiquer le "maurrassisme" et de dénigrer une France, selon lui, aigrie et haineuse... Une bonne façon, ces pages redécouvertes au hasard des lectures et relectures d'été, de rester dans l'actualité immédiate, et de mettre une fois de plus "les points sur les i"...)

     

    Des fleurs en enfer (2/2)

    Dans L’Express du 27.02.2008, François Dufay présente un dossier assez complet et bien documenté sur Ces Français qui ont protégé les Juifs. Nous en extrayons cet article, qui vient reprendre et confirmer le précédent, de dimanche dernier, 29 juillet. Bien entendu, nous ne l'approuvons pas en totalité. Par exemple, qualifier Vichy, en bloc, d' "entreprise criminelle" n'est évidemment pas soutenable. Nos lecteurs jugeront.  

                "Loin des récentes polémiques sur la mémoire de la Shoah, les historiens jettent un nouveau regard sur les années noires de l'Occupation. Face à la machine criminelle de Vichy, ils réévaluent le rôle joué par la chaîne de solidarité qui a permis de sauver des dizaines de milliers d'adultes et d'enfants. Et les survivants témoignent à leur tour sur cette résistance civile, à rebours de l'image d'une France «collabo».

    Résister, c'était aussi rejeter, désobéir, être solidaire

     

                Cette archive, révélée par les docu-fictions sur la Résistance diffusés les 18 et 19 mars sur France 2, est l'une des nouvelles pièces à verser au dossier d'une période trop souvent ramenée à des clichés en noir et blanc. Presque quarante ans après l'électrochoc causé par le film Le Chagrin et la pitié, et alors que l'initiative présidentielle de faire «parrainer» un enfant juif déporté par chaque élève de CM2 suscite une vive controverse, tout semble indiquer que l'année 2008 marque l'un de ces tournants qui scandent notre mémoire collective. Prenant à revers l'image d'une France veule et «collabo», les travaux des historiens font en effet émerger une nouvelle vision, moins manichéenne. Regarder en face les criminelles responsabilités de Vichy n'empêche plus, désormais, de rendre justice à une société civile qui certes fut loin d'être exemplaire, mais fit souvent ce qu'elle put contre la monstruosité hitlérienne. Notamment en protégeant les plus menacés: les Juifs.

                Si, entre 1942 et 1944, 76 000 juifs de France furent déportés vers les camps de la mort, 250 000 autres échappèrent en effet aux rafles; si 16 000 enfants juifs furent engloutis par l'horreur, 60 000 furent soustraits aux griffes des nazis. Tous, loin de là, ne furent pas sauvés par ceux qu'on appelle désormais des «Justes». Mais, assurément, si près des trois quarts des Juifs de France ont pu survivre tant bien que mal, c'est grâce à la complicité active ou passive de la population. «Il s'agit là d'un phénomène social massif et non pas marginal, soutient Denis Peschanski, directeur de recherche au CNRS. Il y eut tous ceux qui accueillirent des Juifs, mais aussi tous ceux qui surent garder le secret.»

                Cette prise en compte plus «fine» du tissu social, jusque-là laissé dans l'ombre par une historiographie polarisée sur la machine génocidaire, va de pair avec une nouvelle appréhension de la Résistance, théorisée par les historiens. Résister, en effet, pour une population opprimée et désarmée, ce n'était pas forcément faire sauter des pylônes ou dérailler des trains: c'était aussi rejeter, désobéir, se montrer solidaire de tous les pourchassés, qu'ils soient Juifs, aviateurs anglais ou réfractaires au STO. Qui le dit ? Pas seulement ces historiens qu'on pourrait qualifier de «post-paxtoniens» (Jacques Sémelin, Denis Peschanski, Pierre Laborie), mais les survivants eux-mêmes. Qu'ils résident en France, en Israël ou aux États-Unis, les ex- «enfants cachés», aujourd'hui septuagénaires, ne reconnaissant guère leur expérience dans l'image d'un pays abject propagée par les médias depuis les années 1980, et prennent la parole. Eux qui furent traqués, arrachés à leur famille, savent qu'ils survécurent grâce à une «France d'en bas» qui les accueillit dans ses villages, ses fermes, ses écoles, ses couvents. Par leurs écrits (voir notamment l'admirable Paroles d'étoiles, Les Arènes) ou par le dépôt de dossiers pour l'obtention du titre de «Juste», ils témoignent aujourd'hui de l'horreur qu'ils ont vécue, mais aussi de l'humanité de ces Français, souvent d'humble condition, qui leur ouvrirent leur porte, et parfois leur cœur.

     

    En 1942, la conscience de l'homme de la rue se réveille

     

                Comme le résume l'historien Michel Winock dans un récent ouvrage intitulé Mémoires de la Shoah, « la conscience morale, la solidarité humaine, la compassion, la charité chrétienne, on nommera cela comme on voudra, mais le fait est que, en dépit du risque encouru, des milliers de Français non juifs ont sauvé des milliers de juifs, français ou pas». Amis ou voisins qui hébergèrent pendant les nuits de rafle, passeurs qui faisaient franchir la frontière suisse ou espagnole, prêtres ou pasteurs qui établirent de faux certificats de baptême, instituteurs ou médecins qui ne posèrent pas de questions... Les manifestations de solidarité furent multiples. Certains de ces héros ordinaires, déportés en Allemagne, le payèrent de leur vie. Des contrées entières se muèrent en zones de refuge: non seulement la Haute-Loire et son célèbre plateau du Chambon-sur-Lignon, pays protestant, mais aussi la Drôme, avec le village de Dieulefit , les Cévennes, la Sarthe, le Cantal, le Loir-et-Cher... Bien sûr, il y eut des dénonciations, des humiliations, des enfants maltraités, et la fraternité n'était pas la seule motivation entrant en ligne de compte, comme le rappelle Denis Peschanski: «Il existait avant la guerre une tradition de placement dans les campagnes, et beaucoup de ces paysans étaient payés pour accueillir des enfants.» Mais le résultat est là.

                Si les familles persécutées purent être mises à l'abri dans ces enclaves, ce fut souvent au bout d'une véritable chaîne de solidarité, après avoir été recueillies ou exfiltrées des camps d'internement par des associations d'entraide. En ce début de siècle sensible aux problématiques humanitaires, plusieurs recherches historiques mettent en exergue l'héroïque travail de fourmi accompli par ces «œuvres» et associations caritatives, juives ou non. Ainsi le comité Amelot, composé de sionistes de gauche et de communistes, opérant en zone occupée, qui fut décimé par la répression. Ou, en zone sud, le très oecuménique comité de Nîmes, qui avec des complicités dans l'administration, organisa l'évasion de 108 enfants à Vénissieux. Le réseau Garrel, lui, couvrait 30 départements, et cacha 1 600 enfants.

                Bien sûr, ces activistes restèrent, sinon isolés, du moins minoritaires. Il fallut attendre l'été 1942 pour que la conscience de l'homme de la rue, traumatisé par la défaite, accaparé par les nécessités de la survie matérielle et intoxiqué par la propagande de Vichy, se réveille. Tous les rapports des préfets répercutent l'émoi suscité par le port de l'étoile, et surtout la rafle du Vel' d'Hiv'. A Paris, en juin 1942, des étudiants, mais aussi des employés, des dactylos, des marchandes de journaux, arborèrent dans les rues de fausses étoiles jaunes, marquées de sigles fantaisistes, pour manifester leur solidarité avec les Juifs. Une centaine d'entre eux furent expédiés au camp de Drancy, où Dannecker, chef de la Gestapo, les affubla d'une banderole voulue infamante d' « ami(e)s des Juifs», comme l'a établi l'historien Cédric Gruat. «Allez, vous êtes encore plus gentille comme ça qu'avant», dit maladroitement une guichetière à Hélène Berr, jeune Parisienne, mise au supplice par l'obligation de porter l'étoile. Son bouleversant Journal posthume, publié le mois dernier, atteste une certaine incompréhension de non-Jjuifs face au sort des israélites, mais aussi les nombreuses marques de soutien prodiguées par des Parisiens anonymes.

     

     

    «Vichy s'est vu contraint de freiner sa coopération»

     

                Assistante sociale bénévole à l'Union générale des israélites de France (Ugif), Hélène Berr œuvrait clandestinement au sauvetage d'enfants. Loin d'être seulement des victimes passives, beaucoup de Juifs surent prendre en main leur destin, à travers des organisations comme l'OSE (Oeuvre de secours aux enfants). Ils furent souvent aidés dans cette tâche par les protestants, qui avaient gardé la mémoire des persécutions passées. Ce n'est pas un hasard si une organisation comme la Cimade fut en pointe dans les opérations de sauvetage, si beaucoup d'enclaves de protection se situaient en pays huguenot.

                L'Eglise catholique, hélas, ne se montra pas aussi exemplaire. L'épiscopat, qui avait adhéré à la «révolution nationale», cautionna par son silence le processus de discrimination. L'Eglise sut néanmoins réagir quand vint l'heure de la persécution. Dans le sillage de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse, auteur d'une admirable lettre pastorale lue en chaire, cinq évêques élevèrent une protestation publique au moment des grandes rafles. On peut rêver à ce qu'aurait été l'impact d'une protestation collective des prélats français...

                Ce qu'on sait moins en revanche, c'est que l'assemblée des évêques fit pression en privé sur Pétain et Laval, avec une relative efficacité. Serge Karlsfeld voit dans ces démarches la cause du ralentissement des déportations à l'automne 1942: «Confronté aux réactions de l'opinion publique en zone libre et aux interventions déterminantes du haut clergé, Vichy s'est vu contraint de freiner sa coopération massive et de refuser de remplir le programme d'octobre 1942 de livraison des Juifs», écrit l'auteur de Vichy-Auschwitz. Pourtant proche de Pétain, le cardinal Gerlier mit la «logistique» de l'Eglise à la disposition des réseaux de sauveurs d'enfants: le primat des Gaules sera d'ailleurs fait «Juste parmi les nations» à titre posthume en 1980. «Juste» aussi, l'évêque de Nice, Paul Rémond (oncle de l'historien René Rémond), qui, quoique n'ayant guère protesté au moment des rafles, couvrit, dans les Alpes-Maritimes, les activités clandestines du réseau Abadi, grâce auquel on parvint à sauver 500 enfants".

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Mauras est en Espagne, ”chez Franco”...

    1938 : Début du voyage de Maurras en Espagne, "chez Franco"...

     

    3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin

    Ce voyage est relaté par L'Action française elle-même, avec les difficultés de transmission des nouvelles, liées au contexte angoissant de la guerre qui arrive et de la mauvaise volonté des autorités françaises, en pleine période Front populaire, qui domine entièrement l'Assemblée nationale (communistes, socialistes et radicaux).

    Maurras - qui a, alors, 70 ans - se dirige donc "Vers l'Espagne de Franco" qui, lui, se bat les armes à la main contre le même "Frente popular/Frente crapular", qu'il écrasera définitivement un an plus tard : ce sera la seule fois que le marxisme-léninisme sera écrasé par les forces anti-révolutionnaires sur le champ de bataille...

    Pendant ses sept jours de voyage, Maurras rencontrera, évidemment, le Généralissime Franco, puis se rendra sur le front, où les troupes défileront devant lui; il apparaîtra au balcon d'une Mairie pour saluer la population et répondre à ses "vivats"; et il passera même des troupes en revue, accompagné du Général Moscardó, le héros de l'Alcazar de Tolède !...

    Il sera également élu, à l'unanimité, "correspondant académique" de l'Académie royale espagnole...

    1A.jpg

    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", cinq sont consacrées au récit de cette semaine passée par Maurras ( du 3 au 10 mai 38) aux côtés des forces traditionnalistes espagnoles, qui le reçurent avec une très grande bienveillance et amitié... :

    • Grandes "Une" de L'Action française : Maurras est en Espagne, "chez Franco"... (1/5)

    • Grandes "Une" de L'Action française : Maurras est en Espagne, "chez Franco"... (2/5)

    Grandes "Une" de L'Action française : Maurras est en Espagne, "chez Franco"... (3/5)

    Grandes "Une" de L'Action française : Maurras est en Espagne, "chez Franco"... (4/5)

    • Grandes "Une" de L'Action française : Maurras est en Espagne, "chez Franco"... (5/5)

     

    3 mai,clement ader,bonaparte,louisiane,talleyrand,eole,avion,frères wright,alfred kastler,spot,jeux floraux,canal saint martin

    Maurras avec, à sa droite, "Maxime" (Maxime Réal del Sarte, fondateur et Chef des Camelots du Roi) et, à sa gauche, le héros de l'Alcazar de Tolède, le Général Moscardó...

  • Le Grand Remplacement de l’Histoire de France, vu par Julien Langard* dans Boulevard Voltaire

     

    Jean Sévillia a été l'un des premiers et initialement l'un des rares, à analyser les méthodes du politiquement correct, moralement correct, historiquement correct, etc. Nombreux sont ceux qui s'attachent aujourd'hui à réaliser le même travail critique et l'actualité leur en fournit de nouveaux motifs. Exemple : la réflexion que livre ici Julien Langard à propos de l'Histoire. 

    54a913395ee69a35a830d1860b9f1a09 vvvvvvvvvvvvvvvvvvvvv.pngPlus un mensonge est gros, plus il passe… Cet adage illustre à merveille la manière dont ont été présentés par le Conseil supérieur des programmes (CSP) les projets de nouveaux programmes d’histoire au collège.

    En effet, le préambule des nouveaux programmes dévoilés le 13 avril dernier précise que ce projet ne fait pas « disparaître le cadre national, ni la perspective chronologique propre à l’histoire » et que « dans un ordre chronologique, le programme permet de mieux lire et comprendre le monde d’aujourd’hui en insistant sur des moments forts, des traits marquants des sociétés du passé et des problématiques indispensables à la formation du citoyen ».

    Il s’agit là d’un mensonge grossier, d’un véritable déni de la réalité.

    Déjà supprimée au lycée (rappelons, pour mémoire, que les élèves de 1re étudient aujourd’hui la Seconde Guerre mondiale avant même d’avoir étudié le totalitarisme nazi et soviétique), l’histoire chronologique parvenait jusqu’à présent à survivre tant bien que mal au collège. Ce temps est révolu. Ainsi en 5e, le programme se divise non pas en période chronologique – comme, par exemple, les Mérovingiens, les Carolingiens, les Capétiens – mais par thèmes – la Méditerranée, un monde d’échange, Sociétés, Église et pouvoir politique dans l’occident chrétien, Nouveaux mondes, nouvelles idées.

    Mais ce n’est pas tout. Le CSP a décidé qu’environ les 2/3 de l’Histoire de France seraient désormais traités selon « le libre choix des professeurs » en créant une distinction arbitraire entre des thèmes obligatoires et des thèmes facultatifs. Par exemple, en classe de 5e, l’étude de l’islam devient obligatoire mais l’Occident chrétien au Moyen Âge, l’Empire carolingien ou l’Empire byzantin deviennent facultatifs, de même que l’humanisme, la Réforme protestante et les guerres de religion.

    En classe de 4e, la traite négrière est obligatoire mais l’étude de la société du XVIIIe siècle, les Lumières et la révolution américaine deviennent facultatives. L’histoire politique du XIXe s’interrompt, quant à elle, à la fin du Premier Empire en 1815 pour reprendre sous la IIIe République ; exit la Restauration, la monarchie de Juillet et le Second Empire.

    Enfin, en classe de 3e, la Seconde Guerre mondiale n’est principalement étudiée que sous le prisme du génocide des Juifs et des Tsiganes, des déportations et de l’univers concentrationnaire. Pearl Harbor, Stalingrad et le débarquement de Normandie vont donc rejoindre le catalogue des grandes batailles dont vos enfants n’entendront jamais parler aux côtés de Marathon, Salamine, Actium, les champs Catalauniques, Poitiers, Bouvines, Azincourt, Marignan, Lépante, Fontenoy, Valmy, Trafalgar, Camerone, la Marne, etc.

    Ces nouveaux programmes finissent donc de dynamiter les vestiges d’une histoire nationale déjà en partie ruinée par trente années de pédagogisme démagogique. D’un collège à l’autre, les élèves apprendront une Histoire de France différente selon les choix programmatiques du professeur et le socle commun sera largement dominé par une histoire « venue d’ailleurs », marquée par le culte perpétuel de l’excuse et de la repentance.

    Alors que l’Histoire fut au XIXe siècle la pierre angulaire de l’élaboration de notre « roman national », elle est aujourd’hui utilisée comme une véritable arme de sabotage pour spolier les jeunes générations de leur identité et de leur droit le plus légitime au « sentiment d’appartenir à une nation ».   

    Sur ce sujet, l'on pourra aussi écouter utilement Laurent WETZEL sur le thème «Ils ont tué l'Histoire-Géo », traité lors d'un Café Politique de Lafautearousseau, à Marseille, le 15.12.2012. Pour lire la vidéo, cliquez

    ICI

  • HISTOIRE & SOCIETE • 500 ans après son introduction par François 1er, la vigne revient à Chambord

    Château de Chambord. Le recensement effectué à la mort d’Henri II en 1552, témoigne de la présence de nombreuses vignes dans les fermes du château (photo FC). Elles reviennent. Presse locale é médias nous en parlent ...

     

    C'est en 1519 que le monarque bâtisseur de Chambord a fait venir 80 000 pieds de vigne de Bourgogne, aujourd'hui connus sous le nom de cépage « Romorantin ». Longtemps disparu du domaine, le voici replanté d'une très rare variété pré-phylloxérique ressuscitée par la famille Marionnet de Soings-en-Sologne. Les premiers pieds viennent d'être mis en terre.

    « Tant pour l’achapt de la quantité de quatre vingt milliers de complans de Beaune par luy achapté par ordonnance […] conduict lesdits complants depuis ladite ville de Beaune […] jusques en la ville de Romorantin… Iceluy complan ledit seigneur a ordonné estre planté ». C’est un extrait d’un courrier de 1518 des Archives Nationales relatant l’implantation de cépage Romorantin en Sologne. D’autre part, d’anciens plans de Chambord attestent qu’en 1786, six hectares des terres de la ferme de l’Ormetrou sur le domaine étaient plantés de vignes. Au début du XXIe siècle, officiellement le 12 juin 2015, les ceps retrouvent le terroir chambourdin. "C’est un projet patrimonial, environnemental et économique", explique Jean d’Haussonville, le directeur général du Domaine National de Chambord.

    Une vigne unique au monde

    dscf8029.jpgPatrimonial, car la moitié des pieds plantés, soit trois hectares, sont issus d’une sélection massale sur des plants pré-phylloxériques certifiés d’avant 1840. Ce sont des plants dits « francs de pied », n’ayant subi aucun greffage ni aucune transformation génétique. « Il y a 15 ans, nous avons récupéré 36 ares de cette vigne sur Soings-en-Sologne », raconte Jean-Sébastien Marionnet. Si bien que cette variété est aujourd’hui considérée comme la descendante la plus directe des "complans de Beaune" acheminés par François 1er en 1519. « A Chambord, nous les plantons sur une terre très sableuse, légèrement argileuse », explique le  vigneron au sein du domaine familial de "La Charmoise" à Soings. « Cela donnera un vin élégant et racé » promet son père, Henry Marionnet.

    Plantation entre pluies et éclaircies

    dscf8116.jpgLes ceps ont été mis en terre de manière très officielle vendredi 12 juin. Elus locaux et autorités de l’Etat ont été invités à chausser les gants pour la plantation symbolique autour de Guillaume Garot. L’ancien ministre délégué à l’Agroalimentaire et député PS de la Mayenne est depuis décembre 2014 président du conseil d’administration du Domaine National de Chambord. « Nous recréons la vigne de François 1er et nous élaborerons le vin de Chambord », s’enthousiasme Guillaume Garot. Cette idée inscrite dans le projet d’établissement du Domaine permettra, selon les prévisions, de récolter 300 000 €, voire plus. « Cet argent sera destiné à l’entretien du Domaine, particulièrement du mur d’enceinte », précise Jean d’Haussonville.

    De la nature en bouteille

    dscf8132.jpgLe classement du Domaine en site « Natura 2 000 » impose certaines obligations, notamment pour le maintien de la biodiversité. C’est Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, qui a exigé un travail biologique de ces vignes. Le savoir-faire de la famille Marionnet permettra même de produire un vin naturel, sans ajouts de soufre ou de produits œnologiques. En prime, le ministère octroie 800 000 € au Domaine National de Chambord pour créer un parcours promenade dans les vignes. « Nous nous inscrivons pleinement dans une démarche oeno-touristique », rebondit Jean d’Haussonville. Début juillet, la Maison des vins des AOC Cheverny et Cour-Cheverny installera un nouveau lieu d’accueil à Chambord.

    Quantités (très) limitées

    dscf8126.jpg« Nous prévoyons une production annuelle de 60 000 bouteilles », déclare Jean d’Haussonville, mais toutes ne contiendrons pas le vin issu des précieux pieds de Romorantin. En effet, une parcelle de pieds greffés complètera la gamme pour le blanc, et il faudra aussi compter avec des Pinot Noir et des Gamay pour élaborer un Cheverny rouge. « Nous sommes en attente de décrocher les AOC Cour-Cheverny et Cheverny. C’est en bonne voie », assure la directeur général de Chambord. Seul certitude, il n’y en aura pas pour tout le monde. Il faudra déjà attendre la première vendange prévue en 2019 (année des 500 ans du début de la construction du château). « Nous allons aussi lancer une campagne de mécénat des pieds de vigne ». Ainsi, pour 1 000 €, il sera possible de bénéficier d’un droit d’option sur trois bouteilles. 

     

    Nicolas Terrien

  • Histoire & Société • Saint-Denis, des rois de France aux zones de non-droit !

     

    J.-P. Fabre Bernadac

    Un contraste saisissant entre le Saint-Denis des rois de France et la ville livrée aux racailles d'aujourd'hui. Merci à J.-P. Fabre Bernadac et Boulevard Voltaire pour ce rappel [24.06]LFAR

     

    d533f61cd7e451225deb674c5cda3bca.jpeg.jpgLe 28 juillet 754, le pape Étienne II sacrait Pépin le Bref dans la basilique de Saint-Denis et bénissait son épouse Berthe au Grand Pied. Depuis cette époque ce chef-d’œuvre de l’art gothique fut la dernière demeure de quarante-deux rois, trente-deux reines, soixante-trois princes et princesses de France. Des mérovingiens avec Dagobert, en passant par les carolingiens jusqu’aux Bourbons, avec les priants de Louis XVI et Marie-Antoinette, la nécropole royale de Saint-Denis fut le témoin privilégié de l’histoire de France. Aujourd’hui la ville de St Denis n’est plus que le témoin privilégié d’une zone de non droit !

    Le dernier exemple de cet abaissement vient d’être rapporté par Le Figaro. Le 20 juin, « un officiel russe présenté comme chef de la délégation au Salon aéronautique du Bourget, qui circulait à Saint-Denis, à bord d’un véhicule VTC (Véhicule de tourisme avec chauffeur) a été victime d’un vol avec violence à la portière » a indiqué une source policière. Le détail des faits, cependant, divergent entre le quotidien et « Russia Today ».

    D’après le premier, l’homme a été frappé et la conductrice s’est fait arracher son sac. Ne s’en laissant pas conter, celle-ci aurait décidé de prendre en chasse les voleurs. Cette poursuite la conduisit dans un quartier sensible où les malfaiteurs furent rejoints et appuyés par une bande. « Elle est alors violemment prise à parti par une cinquantaine d’individus » qui « la frappent et l’agressent sexuellement » selon le récit livré par le journal français.

    Pour le média russe il n’y aurait pas eu de course poursuite et la jeune femme n’aurait pas été agressée.
     
    Dans les deux hypothèses la réaction de la police fut rapide, ils purent secourir le couple. Cette agression est symptomatique de la situation de la préfecture de Seine-Saint-Denis comme de celle de multiples banlieues de l’hexagone. 

    Messieurs les touristes, il faut savoir qu’en venant en France, si vous vous écartez des beaux quartiers de la capitale, vous prenez un risque. Parcourir les rues de la cité dionysienne c’est comme aller en vacance en Libye. Le danger est présent tout au long des 20 kilomètres de l’autoroute qui traverse le 9-3 entre Roissy et la porte de la Chapelle, m’ont confié des amis de la BAC. Des centaines de voyageurs se font agresser sur ce tronçon chaque année et la clientèle richissime du salon du Bourget constitue une proie inespérée pour ces « racailles ». Disons-le, nous sommes revenus au Moyen Age au temps du brigandage et des ribauds.

    Les seules solutions pour les conducteurs arpentant ces voix : d’abord fermer les portes notamment celle passager et vider sol et siéges inoccupés de tout objet. Si l’attaque a lieu en cassant la vitre, essayer de foncer si la voiture n’est pas bloquée et actionner continuellement le klaxon tout en mettant les warning. Si vous êtes bloqué par un deux-roues, il ne vous reste plus qu’uns solution prier pour qu’il ne vous arrive rien. D’ailleurs les gens de la BAC expliquent discrètement aux automobilistes agressés de ne pas s’arrêter aux feux rouges à Saint-Denis… mais de « glisser » lentement lors des croisements. Le 9-3, est actuellement une des « républiques » autonomes du « vivre ensemble » comme tant d’autres en France.

    À part cela tout va bien dans ce pays qui a la « chance » de profiter des multiples diversités culturelles.

    Quelle honte pour notre nation, il est certain qu’en Russie la milice aurait alpagué sans ménagement ces fauteurs de trouble.

    Au fait Messieurs du CIO, il est prévu où le village olympique si les JO 2024 se déroulent à Paris ? 

    Ancien officier de Gendarmerie
    Diplômé de criminologie et de criminalistique

    1588206805.jpg

    Le gisant de Charles V et Jeanne de Bourbon à Saint-Denis

  • Nouveau livre de Bernard Lugan : Esclavage, l’histoire à l’endroit.

     
    Présentation :
     
    Tous les peuples ont pratiqué l’esclavage. Mais seuls les Blancs l’ont aboli. A travers la conquête coloniale, ils ont ensuite contraint ceux qui continuaient à le pratiquer à y renoncer. Or, seule la traite pratiquée par les Européens est criminalisée.

    bernard lugan.jpgLe 10 mai 2001, en votant à l’unanimité la « Loi Taubira », les députés français ont ainsi imposé une vision à la fois idéologique et manichéenne de la traite esclavagiste. Cette loi ne dénonce en effet que la Traite pratiquée par les Européens, faisant l’impasse sur la traite arabo-musulmane laquelle ne prit fin qu’avec la colonisation. 
     
    Christiane Taubira a justifié cette singulière hémiplégie historique afin que « les jeunes Arabes (…) ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfaits des Arabes » (L’Express, 4 mai 2006). 
     
    Par leur vote, les députés français ont donc effacé de la Mémoire collective des dizaines de millions de victimes. A commencer par ces innombrables femmes et jeunes filles berbères razziées dans ce que les conquérants arabes appelaient la « moisson berbère ». Ibn Khaldun évoquait à ce sujet les « belles esclaves berbères, de toison couleur de miel ». Et que dire des millions d’enlèvements d’Européens opérés jusque dans les années 1800 en mer et le long des rivages méditerranéens, à telle enseigne que l’on disait alors qu’ « il pleut des esclaves chrétiens sur Alger » ?
     
    Cette loi fait également l’impasse sur le rôle des Africains eux-mêmes. Or, comme les Européens attendaient sur le littoral que leur soient livrés les captifs par leurs partenaires africains, il dépendait donc in fine de ces derniers d’accepter ou de refuser de leur vendre leurs « frères » noirs. La réalité historique est qu’une partie de l’Afrique s’est enrichie en vendant l’autre partie. Les captifs n’apparaissant pas par enchantement sur les sites de traite, ils étaient en effet capturés, transportés, parqués et vendus par des négriers noirs. Ce qui a fait dire aux évêques africains : 
    « Commençons donc par avouer notre part de responsabilité dans la vente et l’achat de l’homme noir… Nos pères ont pris part à l’histoire d’ignominie qu’a été celle de la traite et de l’esclavage noir. Ils ont été vendeurs dans l’ignoble traite atlantique et transsaharienne » (Déclaration des évêques africains réunis à Gorée au mois d’octobre 2003).
     
    Or, par haine de tout ce qui est « Blanc », ceux qui se sont baptisés « décoloniaux », nient ces réalités historiques au profit d’une fausse histoire qu’ils introduisent au forceps selon des méthodes terroristes et qui est lâchement acceptée par des « élites » européennes entrées en dhimitude doctrinale. Le 19 juin 2020, le Parlement européen a ainsi voté une résolution surréaliste condamnant « l’utilisation des slogans qui visent à saper ou à affaiblir le mouvement Black Lives Matter et à en diluer la portée ». Le groupe LFI a même déposé un amendement visant à ne reconnaître comme « crime contre l’humanité » que la Traite européenne, et non « la traite des esclaves » en général, comme cela était prévu dans le texte initial.
     
    Cette entreprise de subversion connaît des développements apparemment insolites. Ainsi, au mois de mai dernier, en Martinique, deux statues de Victor Schoelcher, l’homme du Décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l’esclavage, ont été renversées à Fort de France et à … Schoelcher. Or, il n’y a ni inculture, ni crétinerie dans ces crimes iconoclastes, mais tout au contraire une claire attitude politique : un Blanc ne peut en effet mettre fin à l’esclavage puisqu’il est par essence esclavagiste… Alors, si les statues du père de l’abolitionnisme ont été renversées, c’est afin que soient mises à leur place celles de personnalités noires « esclavagisées » selon le vocabulaire « décolonial », et qui auraient lutté contre l’esclavage.
     
     Voilà donc les « décoloniaux » en plein complexe existentiel devenus les « esclaves de l’esclavage » selon la formule de Franz Fanon, lui qui refusait de se « laisser engluer par le déterminisme du passé ».
     
    Ce livre remettant totalement à plat l’histoire de l’esclavage était donc une nécessité. Loin des nuées et des incessantes manœuvres culpabilisatrices, cet ouvrage enrichi de plusieurs dizaines de cartes et illustrations, d’une bibliographie détaillée et d’un index est le manuel de réfutation de cette histoire devenue officielle dont la finalité est de paver la route de la repentance afin de faire des Européens des étrangers sur leur propre sol.
     
    IMPORTANT : CE LIVRE EST UNIQUEMENT DISPONIBLE VIA L'AFRIQUE REELLE
     
    - 32€ pour livraison en France (Colissimo suivi)
    - 36€ pour l'Europe
    - 41€ pour le reste du monde
     
    Pour le commander :
     
    1) Par carte bleue ou Paypal :

     


    Livraison
     


    2) Par chèque en imprimant et nous retournant ce bon de commande :

     

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (45)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

    1AZZZ.jpg

     

    45 : Après le compte-rendu du mariage du Prince Jean et de la princesse Philomena, quelques instants encore avec notre belle Famille de France...

    1A.jpg

    Vous venez donc d'avoir un aperçu de cette parenthèse enchantée que fut, pour nous, le mariage du Prince, à Senlis puis "à Chantilly, où tout est beau". Notre relation d'amitié et d'affection sincère et profonde envers notre Famille de France en fut encore renforcée, mais elle avait commencé plusieurs années auparavant.
     
    1. Ainsi, par exemple, ce fut en 2006 que, pour la première fois à Marseille, la messe du 21 janvier eut lieu en présence d’un prince de la Maison de France : Eudes, duc d’Angoulême et frère du prince Jean.
    1ANAF.jpg
    On voit ici Jean Arnaud, président de l’URP, et son épouse Denise, à gauche de la photo; en face du photographe, qu'il regarde en souriant, Jean-Louis Hueber, flanqué de Sylvie Gaud-Hueber à sa gauche et de votre serviteur, à sa droite...
     
    C'est au Club du Vieux Port qu'eut lieu, après la Messe, le repas présidé par le prince Eudes. Marseille était alors littéralement éventrée, dans le centre-ville, par les travaux d'extension du Métro, couplés avec ceux du Tunnel Saint Charles, passant sous la Gare du même nom. Nous étions un peu consternés de faire marcher le Prince au milieu des gravats, décombres et "massacans" (comme on dit à Marseille); un amoncellement invraisemblable de tuyaux et canalisations, posées partout; des blocs de béton et autre tas de parpaings... Il fallut pourtant bien tout enjamber et contourner, zigzaguer entre des barrières et des potelets sans nombre, jusqu'à ce que nous ramenions, toujours par le même chemin, le Prince à la Gare, mais cela reste un excellent souvenir...
     
    2. Ensuite, en 2009, parut le livre Un Prince français, entretien du prince Jean avec Fabrice Madouas. lafautearousseau existant depuis plus de deux ans déjà, je décidai illico d'apporter ma modeste contribution à la diffusion de ce livre en composant un Album, constitué de vingt cours extraits : Un Prince français

    1A.jpg

     

    3. Ensuite, le jeudi 19 novembre 2009, naquit le premier des cinq enfants du prince Jean et de la princesse Philomena. Nous en fumes immédiatement avisés, très tôt le matin, et je publiai aussitôt le court texte suivant dans lfar :
     
    La Famille de France s'agrandit...
     
     
    4. Ensuite, encore, le 21 janvier 2010, c'est le couple qui vint assister à la Messe pour Louis XVI, présenter le prince Gaston, et passer plusieurs jours en Provence (à Marseille et Toulon)... On trouvera ci-dessous trois compte-rendus qui racontent l'essentiel de ce séjour :
     
     
     
     
     
    5. Pour conclure cette série de documents d'aujourd'hui, voici une image d'un moment de détente, lors d'une assemblée de Gens de France : le Prince l'avait convoqué à Dreux, nous nous y étions rendus et avions participé activement, et avec plaisir, à l'ensemble des tables rondes, discussions et débats divers et variés. Entre chaque séance de travail, des temps de détente étaient ménagés, qui permettaient de se retrouver, d'approfondir tel ou tel sujet avec telle ou telle personne (ou groupe de personnes); c'est pendant l'un de ces moments de détente qu'un photographe (mais je ne sais plus qui...) captura ces quelques instants, fugaces mais intenses, pendant lesquels j'eus la joie - au milieu des participants - de me retrouver avec notre "petit prince"...
     
    12.jpg
    François Davin
  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (37)

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

    1AZZZ.jpg

     

    37 : 1965, Marseille : Congrès annuel de l'URP, au Cercle de France, 9 rue Saint Suffren...

    1A.png

    1AAA.jpg

    En racontant notre illustre "bagarre de la salle Mazenod" (Documents 14, 15 et 16) j'ai rapidement évoqué les trois locaux successifs que notre groupe a connus, celui du 9 rue Saint-Suffren étant le premier en date, et le lieu où s'est déroulé le Congrès dont on voit, ici, deux photos, tirées du Méridional-La France. J'ai aussi évoqué la façon toute bête dont nous l'avions perdu...

    La grande salle de ce beau local, que nous utilisions tous les jours, se trouvait au deuxième étage, et donnait sur la Place Castellane. Mais on entrait dans l'immeuble par une ruelle assez minable, il faut bien le dire, située à l'arrière, dans la très moche rue Saint-Suffren (d'autres détails sur ce local dans notre livraison 14...)

    En plus de cette salle, nous disposions d'un autre belle salle, au premier, qui possédait son bar et toute l'installation nécessaire pour l'organisation de repas, buffets ou occasions de ce genre; ou, aussi, pour des Cercles d'étude et/ou des conférences. Une structure légale, baptisée "Cercle de France" permettait de gérer tout cela...

    Ce n'est pas sur la première (et plus grande) de ces deux photos que je voudrais m'étendre, en apportant mon grain de sel, mais sur la seconde. Des personnalités adultes que l'on voit sur la première, j'ai déjà évoqué plusieurs fois Pierre Chauvet (entre autres, livraison 12) ou Jean Lavoëgie, dit "Lavo", (entre autres dans notre livraison 1)...

    Mais j'y retrouve avec plaisir Maître Renard, Jean Toublanc, Maître Grimaldi (qui fut maire de Speloncato, en Corse, de 59 à 71, et qui me parla si souvent de l'île de beauté, "sa" Corse (ce qui me donna l'envie d'y aller, que je ne pus concrétiser que bien plus tard, mais, tout de même, en faisant le tour de l'île en moto, en 73...), Jean de Saporta, sur les "terres" duquel nous fîmes, bien plus tard, après la déchirure de 71, un Camp très réussi, où se place l'affaire de l'assiette de lentilles de Pierre Debray, dont je parlerai bientôt...

    On les voit sur la partie haute de la double photo ci dessous (Toublanc est à l'extrême droite, pas entièrement visible, avec son éternelle "bouffarde"... Maître Renard est à sa droite; Chauvet est au centre; Lavo et Maître Grimaldi respectivement sous le "R" et le "a" du titre...

    1A.png

    Cliquez sur la photo pour l'agrandir

     

    C'est la partie inférieure de cette double photo que je souhaite "légender", du moins en partie, car plusieurs visages ne sont pas reconnaissables. Je nommerai quatre "jeunes" du premier rang, ce qui permettra de combler un vide et un manque, dans ces "documents", et de parler, au moins une fois, de l'un de mes frères, Jean-Marie...

    Au premier plan donc (impossible de "reconnaître" derrière...) vous avez, à l'extrême droite, en train de reprendre son noeud de cravate Alain Bourrit; à sa droite, avec ses lunettes, Christian Mondoloni (dit "Mondo"); encore à droite, et toujours cravaté, votre serviteur, qui a l'air d'écouter bien sagement : la preuve, "il" prend des notes !!! On passe les trois suivants, "in-reconnaissables", et le quatrième, à ma droite, est mon frère Jean-Marie.

    C'est lui qui, avec l'un de ses camarades de classe, m'emmena, un beau soir, en bas de la rue, à peine à cent mètres de notre maison de famille, au local du 9 rue Saint-Suffren. Et c'est donc avec lui que, tous les trois, nous lançâmes - sans savoir, évidemment, ce qui allait arriver par la suite... - le groupe qui devait succéder aux "jeunes", largement plus mondains que militants, que nous trouvâmes, alors, sur place... (1)

    Ci dessous, dans le même "Le Méridional", du 11 décembre 1965, notre Banquet des Camelots est relaté; quatre lignes avant la fin de l'article, c'est Jean-Marie qui est appelé "Davin, responsables des Camelots de Marseille"...:

    1A.jpg

     

    Pourtant, c'est la première fois que je parle de Jean-Marie, car, finalement, il ne sera resté que peu de temps "au local" : assez vite, une sorte de "jeu de chaises musicales" s'installa, et il fut remplacé par un autre de mes frères, Jacques. Lequel, avant de venir, était - avec mon frère Philippe - membre actif de la FEN d'alors (Fédération des Étudiants nationalistes). C'était, à l'époque, la mouvance qui donnera le "GRECE" et où le Alain de Benoist de l'époque (fort différent de ce qu'il est devenu aujourd'hui) était en quelque sorte le maître à penser de ce mouvement. Et ce mouvement était bien plus actif et nombreux que nous, au départ, au moment où nous commençâmes notre aventure.

    Ensuite les choses changèrent, et en notre faveur... 

    Mais il me plait et il me paraît juste, devant cette ancienne photo, de nommer, ici, mon frère Jean-Marie, même s'il n'est pas resté très longtemps dans le groupe, et de combler ainsi cette sorte de lacune, en ce qui le concerne et en ce qui concerne les origines de notre groupe marseillais/aixois (puisque nous fûmes nombreux à faire nos études supérieures à Aix, en Droit ou en Lettres, où nous rencontrions nos camarades de la section d'Aix, très active elle aussi, emmenée - entre autres... - par Antoine de Crémiers)...

    Voilà comment a commencé, non pas, bien sûr, l'URP, mais notre "groupe jeunes" de l'époque, au sein de notre chère URP : tout de suite, ce furent les affichages, avec la grande quantité de l'affiche que nous trouvâmes sur place :

    lfar le roi pourquoi pas.jpg

    Mais aussi la vente d'Aspects et d'AFU (qui devait devenir la NAF, après la déchirure...)

    1A.jpg

    (Aspect, numéro du 22 avril 65)

    1AA.jpg

    Nous vendions deux fois par semaine, essentiellement Place Castellane et Place de Rome, les mercredi et samedi après-midi; et les dimanches matin, aux sorties d'une dizaine d'églises de l'hyper-centre.

    Pour ce qui est des tracts, nous nous y sommes mis, d'une façon régulière et intense un peu plus tard, et mon frère Jacques nous a fait profiter de son expérience acquise à la FEN (qui était, comme je l'ai dit plus haut, en avance sur nous à l'époque). Par exemple, nous fîmes souvent des tracts illustrés, au moyen de "stencils électroniques", notamment celui-ci, qui mit en fureur les gauchistes et fut cause de leur agression de notre réunion de la salle Mazenod (que j'ai racontée dans livraisons 14, 15 et 16) :

    1A.jpg

    Pour obtenir ce "stencil électronique", il fallait porter la maquette chez un professionnel et attendre trois jours pour le récupérer : lorsqu'on raconte cela aux jeunes militants d'aujourd'hui, évidemment, pour eux c'est la Préhistoire, l'âge des cavernes... et pourtant, pour nous, à l'époque, c'était... ultra-moderne ! Pour mémoire, le dernier que je suis allé porter puis retirer nous a coûté 30 francs !...

    J'ai appelé toute cette période la "première période de notre groupe jeunes" et elle dura un peu plus de dix ans, ne s'arrêtant qu'en 75 : cette année-là, après Jean-Marie, ce fut Jacques qui quitta notre groupe militant pour aller faire l'essentiel de sa carrière à l'étranger. Titulaires du CAPES tous les deux, nous fûmes nommés lui à Longwy et moi à Beauvais. Ni mon frère ni ma belle-soeur ne supportèrent le climat ni le lieu et mon frère, se mit à penser - sans doute naïvement - que l'Agrégation lui permettrait d'obtenir un poste plus proche de Marseille. Il la prépara donc très sérieusement, réussit son écrit à Aix et me demanda de l'accompagner à Paris pour qu'il y prépare son oral déchargé de tout souci "d'intendance". J'acceptai, nous passâmes un mois de juillet fort agréable au demeurant (assistance au Défilé du 14, s'il vous plaît...), lui à bûcher comme un fou, moi m'occupant du "détail". Malheureusement, le sort lui fut contraire, et après son échec il ne voulut pas retourner à Longwy...

    Moi, je partis pour l'armée, à l'École de Saumur puis au Régiment, rencontrer le Lieutenant Wallaert, et ensuite à Beauvais, mais je pouvais au moins rentrer chez moi, et "au local", à chaque vacances, les fins de semaine lorsque un évènement familial l'imposait, et bien sûr, à chaque Rassemblement...

    Voilà comment, d'un frère à l'autre, je me remémore cette dizaine d'années, passées d'abord rue Saint-Suffren puis rue Dieudé (où nous vécûmes "Mai 68") et enfin rue Pavillon...

     

    François Davin

     

    (1) : Heureusement qu'il y avait Chauvet et Lavo, et un groupe d'anciens comme Louis Ducret, le trésorier (dont je parlerai bientôt, pour dire ce qu'il m'a raconté de la manif du 6 février à Marseille), André Joannon (qui sera trésorier après Ducret), Albert Motte et plusieurs autres...

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (32)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

    1AZZZ.jpg

     

    32 : Retour sur notre magnifique virée en Espagne, en 75, pour les obsèques de Franco. Et sur un retour qui aurait pu très mal se terminer...

    1A.jpg

    Mais, d'abord, un rapide hommage à quelqu'un qui a marqué nos premières années militantes...

    1AA.jpgEn hommage à Maurice Scemama...

    Au moment où je rédige ces lignes, j'apprends que Maurice Scemama vient de nous quitter. "Chez Maurice" (alias "L'Abbaye de la Commanderie", qu'il avait fondée en 62) c'était une institution dan le Marseille noctambule de l'époque. En face de l'Opéra, au 20 rue Corneille, cet excellent musicien, mais aussi bon vivant et toujours porté à la franche rigolade, recevait ses amis, entre autres Lavo, qui aimait bien y emmener les militants. Nous y sommes ainsi allés un bon nombre de fois, pour autant de soirées inoubliables et inoubliées, jusqu'en 75, année dont j'ai aussi expliqué pourquoi elle avait marqué la fin de notre "première période militante"

    1A.jpg

    "Maurice" est le deuxième en partant de la droite, avec ses médailles... Président départemental des Anciens de la 2ème D.B., Administrateur de la section des B-d-R des Décorés de la Légion d'honneur au péril de leur vie, Officier de la Légion d'honneur, Médaille militaire, Officier de l'Ordre national du Mérite, Croix de Guerre 39-45, Médaille de la Résistance... et embrassant Lavo comme on ne le fait qu'au cinéma : c'était, et c'est toujours... Marseille !

    -----

    J'ai raconté ce qui reste, pour nous, un inoubliable voyage, dans notre livraison n° 9. Il y a juste une chose que je n'ai pas dite, c'est la façon dont ce voyage aurait pu très mal se terminer. Lavo et Jean-Charles sont déjà partis, en emportant ce "mystère" avec eux. Je pensais faire pareil, mais les jeunes de la Rédaction, et tous ceux que nous rencontrons avec eux, me disent qu'ils ne veulent pas être des "hors-sol", qu'ils ne veulent pas des images d'Épinal mais qu'ils veulent au contraire savoir ce qui s'est réellement passé avant leur arrivée, et qu'ils veulent se rattacher à tous ces personnages et à tous ces faits que je raconte ici depuis quelques temps,  même si ce n'est pas toujours "rose bonbon".

    Alors voilà, rapidement...

    1A.jpg

    C'était donc en 75 (Franco est mort le 20 novembre). Cela tombait bien : j'avais juste une semaine de permission avant de partir au Régiment, après mes quatre mois d'École d'Élève officier à Saumur. J'ai donc pris l'avion et rejoint, à Madrid, les amis de Marseille, venus, eux en voiture, et me ramenant au retour, pour aller "occuper l'Allemagne" (enfin, la RFA...) et, surtout, rencontrer quelqu'un qui a compté, et compte encore beaucoup, dans ma vie...

    1AZ22.jpg

    Le court séjour à Madrid fut émouvant et magnifique. Nous avons vu, là, une ferveur et une émotion considérable, et nous y avons participé. Mais, même les meilleurs choses ont une fin, et il nous fallait bien rentrer.

    Euphoriques (le mot n'est pas trop fort) nous n'avons pas réfléchi une seconde au chemin du retour : nous aurions dû, bien sûr, partir par le Nord-Est (Saragosse) puis filer vers Barcelone et rentrer en France par le Roussillon et Perpignan (à deux pas de Latour-Bas-Elne, de notre cher Guy). Mais, sans trop savoir pourquoi, nous sommes partis plein nord, par Burgos puis le Pays Basque, pour rentrer en France par Hendaye. Grossière erreur : à l'époque (et si l'on excepte l'IRA, qui était un cas à part) le terrorisme révolutionnaire était très actif en Europe (bande à Baader en Allemagne, Brigades rouges en Italie, ETA en Espagne). Nous aurions dû y penser, et nous n'y avons pas pensé... Le climat général était très tendu, en ce mois de novembre, dans l'ensemble de l'Espagne; il l'était encore plus, on aurait dû s'en douter, au Pays Basque espagnol, berceau de l'ETA...

    Bref, bêtise faite, nous roulons d'abord normalement jusqu'à Burgos et même après. C'est en arrivant au Pays Basque que nous commençons à voir des forces militaires et de la Garde Civile. D'abord, un peu; puis de plus en plus; puis quasiment partout. Et, à un moment, avant la frontière, un barrage; mais un vrai, pas deux/trois gendarmes simplement zélés, saluant en demandant les papiers du véhicule : non, des militaires manifestement sur leurs gardes et très nerveux. A partir de 68, l'ETA ce fut tout de même 829 tués, des centaines de mutilés, des dizaines d'enlèvements... On pouvait donc se mettre à la place de ces jeunes militaires et/ou Gardes civils voyant arriver des Français, sachant que l'Eta disposait de nombreuses "amitiés" (!) et bases arrières en France.

    On nous fait signe de ralentir, puis de nous arrêter, et nous disons au chauffeur - Jean Gugliotta - de s'exécuter, s'il ne veut pas l'être - et nous avec - par ces militaires. Nous le lui disons en plaisantant, sans nous douter de ce qu'il allait faire : après avoir, en effet ralenti, et s'être, presque immobilisé, le voilà qui accélère et repart, carrément. Aussitôt, mouvement des véhicules, qui barrent la route, et nous voilà mis en joue : après quatre mois d'École (et heureusement...) le démontage/remontage de la 12,7 et de la 7,62 (les mitrailleuses lourdes du tourelleau de l'AMX 30) n'avait plus de secret pour moi, ni le cliquetis caractéristique des culasses : Jean-Charles (qui parlait parfaitement l'espagnol) et moi-même bondissons de la voiture, sachant que nous n'avons que quelques secondes pour rétablir la situation et éviter que tout ne dégénère, et que, sinon, on risque fort d'être rafalés vite fait/bien fait. On leur crie que nous sommes royalistes, franquistes, que nous venons du Valle de los Caídos, que le chauffeur a paniqué, qu'ils fouillent la voiture et nous avec et qu'ils verront bien que nous ne sommes pas des terroristes : bref, on leur sort tout ce qu'on arrive à sortir en un minimum de temps; eux-mêmes, de toutes façons, se chargent illico de tout fouiller et se rendent très vite à l'évidence. Il s'agit tout simplement, tout bêtement, d'un inexplicable manque de contrôle de soi; d'une incompréhensible perte de sang-froid; d'une peur panique face à une situation, certes, inhabituelle, mais qui, pourtant, n'avait rien d'alarmant...

    Finalement, après avoir eu chaud comme jamais en novembre, on "fait la paix" avec eux; nous leurs présentons nos excuses, nos regrets et tout ce qu'on peut trouver pour sortir de ce guêpier : l'un des chefs du détachement finit par me dire qu'on peut y aller, mais me demande quand même si nous sommes bien "renseignés" sur le chauffeur : l'humour était sauf ! On part, on dit ce qu'on a à dire au chauffeur, et puis, que faire ? Il fallait bien rentrer, on n'allait pas prendre le train... Nous décidons de ne plus en parler, et on rentre à Marseille...

    Voilà : je n'en dirai pas plus ici, par écrit. J'ai tout dit, oralement, aux personnes que je connais bien, et - pour le public général - ce court récit suffit largement...

    Eh, oui ! La vie de l'URP et de ceux qui la composent n'est pas forcément, pas toujours, "un long fleuve tranquille". Et elle ne s'illustre pas uniquement avec des images triomphales, où tout aurait toujours été beau, parfait, noble et grand, sans jamais la moindre tâche...

    Ce magnifique voyage aurait pu très mal se terminer, et une partie des cadres de l'URP arrêter là leur carrière : j'ai la faiblesse de penser que c'eût été dommage !

    Ai-je tort ?

    Comme le dit La Fontaine : "Que t'en semble, lecteur ?..."

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITES DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS REEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    MAURRAS MAISON 2.jpg

    Y aurait-il, même venant de loin, pour l'occasion, des personnes désireuses de venir se faire "expliquer", même de dehors, dans la rue et devant le portail fermé, l'ensemble "maison/jardin/l'homme Maurras" : lafautearousseau peut vous recevoir et vous fournir toutes les explications nécessaires...

    Ces rencontres calmes, pacifiques, seraient l'occasion de manifester, sereinement mais publiquement, devant le portail de la maison de Maurras :

    1. Pour demander la ré-ouverture de la maison et la possibilité de la visiter, ou alors que la Mairie donne publiquement la raison de la fermeture du site, et un calendrier pour les travaux et sa réouverture à la visite...

    2. Pour demander le libre accès au jardin, en permanence...

    3. Et pour demander l'inscription de la très belle "maison de Maurras" au réseau des Maisons des Illustres, afin qu'elle devienne un grand centre intellectuel - national et international - de recherches sur Maurras, sa vie, sa personnalité, son oeuvre...

    Il vous suffit de nous contacter, et nous organiserons la chose ensemble, aussi souvent que des groupes se manifesteront...

     

    lfar espace.jpg

     

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    L'Action française Ile de France vous invite à son Cercle Charles Maurras pour une conférence  dont le thème sera "Introduction au système financier" animée par Emmanuel Crenne, le Mercredi 17 Juin à 20h00.

    2.jpg

     

    L'Action française - Restauration Nationale vous invite à une audio conférence  dont le thème sera "Quelle écologie pour demain ?", sur la plateforme Discord, animée par Enzo Sandré et Françis Venciton le Vendredi 19 Juin à 15h00.

    Lien : https://discord.gg/MQXqvvk

    3.jpg

     

    RÉUNION DE LANCEMENT !

    Nous vous invitons à nous rejoindre à l’occasion de notre réunion de lancement qui aura lieu à Chalon-Sur-Saône, le Samedi 27 Juin à 18H30 (ouverture des portes à 18h).

    Cette réunion sera l'occasion de faire connaissance, d’adhérer ou simplement de prendre contact. Nous discuterons de notre campagne, de nos actions et de nos projets.

    Si vous souhaitez assister à cette réunion, les inscriptions se feront par MP ou par mail : chalonsursaone@actionfrancaise.net

    Nous vous communiquerons par la suite le lieu précis.

    Militants, adhérents, sympathisants ou simples curieux nous vous attendons ! Samedi 27 Juin - 18H30 - Chalon-Sur-Saône.

    En espérant vous voir nombreux !

    #ActionFrancaise #Bourgogne #SaôneEtLoire #ChalonSurSaone #VilleDeChalon #ViveLeRoi #Royaliste

    78.jpg

     

    FEUX DE LA SAINT-JEAN !

    Comme chaque année, la Fédération Royaliste Rhône-Alpes organise traditionnellement ses feux de la Saint-Jean, le Samedi 4 Juillet à partir de 17h00, près de Bourg-en-Bresse

    Cette journée marquera aussi la clôture de l’année militante des 6 sections d’Action Française de la Fédération Royaliste Rhône-Alpes.

    Venez profiter d’un cadre idyllique à la campagne, en famille et entre amis.

    Accueil 17h00, allocutions, banquet camelot, puis feux de la Saint-Jean.

    Réservations obligatoires (avant Lundi 29 Juin)

    2.jpg

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

    1.jpg

     

    Site Officiel : https://www.actionfrancaise.net/recherche/cercle+de+flore

    Page FBhttps://www.facebook.com/cercle.de.flore/

     

     à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10  (conférence + buffet)

     

    lfar espace.jpg

     

    • CERCLE DE FLORE LYON

     

    2.jpg

     

    Page FB : https://www.facebook.com/cercledeflorelyon/

     

    lfar espace.jpg

     

    • URBVM

     

    5.jpg

    Site Officiel : https://urbvm.fr/

     

  • Littérature & Histoire • « Les Dieux ont soif » : une analyse clinique de la démence révolutionnaire

     

    [Lafautearousseau - Actualisé le 17.01.2016]

     

    "Les Dieux ont soif" est un roman d'Anatole France, publié en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, puis en volume chez Calmann-Lévy à la mi juin 1912. 

    "La société devient enfer dès qu'on veut en faire un paradis." Cette pensée si juste de Gustave Thibon accompagne le lecteur tout au long de cette impeccable dissection de la démence révolutionnaire, qui renvoie à cette autre phrase, monstrueuse celle-là, prononcée par Staline, et qui "légitime" (!) tous les génocides : "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème !..." 

    De même que le personnage central du roman, le peintre raté Evariste Gamelin, fait irrésistiblement penser à la morale de la Fable d'Anouilh, "Le loup et la vipère" : "Petits garçons heureux, Hitler ou Robespierre, Combien de pauvres hères Qui seraient morts chez eux ?"...

    En voici quelques morceaux choisis, quelques "bonnes feuilles" dont la lecture sera intéressante à quelques jours de la commémoration de l'exécution de Louis XVI.

     

    TERREUR.jpg1. Chapitre 1, page 1 : la vraie devise de la République idéologique française

    "...Sur la façade...les emblèmes religieux avaient été martelés et l'on avait inscrit en lettres noires au-dessus de la porte la devise républicaine :

    Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort"... 

    nouveau couilllard.jpg

    2. Chapitre 9, page 122

    "Evariste Gamelin devait entrer en fonctions le 14 septembre, lors de la réorganisation du Tribunal, divisé désormais en quatre sections, avec quinze jurés pour chacune. Les prisons regorgeaient : l'accusateur public travaillait dix-huit heures par jour. Aux défaites des armées, aux révoltes des provinces, aux conspirations, aux complots, aux trahisons, la Convention opposait la Terreur. Les Dieux avaient soif..."

     nouveau couilllard.jpg

    terreur guillotine.jpg3. Chapitre 13, page 204 : prière à Sainte Guillotine, comme les chrétiens priaient Sainte-Geneviève

    "...il voyait partout des conspirateurs et des traîtres.

    Et il songeait :

    "...République ! contre tant d'ennemis, secrets ou déclarés, tu n'as qu'un secours. Sainte Guillotine, sauve la patrie !..." 

     nouveau couilllard.jpg

     4. Chapitre 15, pages 224/225/226 : pour Marie-Antoinette, c'est l'hallali...

    "Il fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger, juger sans repos ni trêve. Assis contre les murailles tapissées de faisceaux et de bonnets rouges, comme leurs pareils sur les fleurs de lys, les juges gardaient la gravité, la tranquillité terrible de leurs prédécesseurs royaux. L'accusateur public et ses substituts, épuisés de fatigue, brûlés d'insomnie et d'eau-de-vie, ne secouaient leur accablement que par un violent effort; et leur mauvaise santé les rendait tragiques. Les jurés, divers d'origine et de caractère, les uns instruits, les autres ignares, lâches ou généreux, doux ou violents, hypocrites ou sincères, mais qui tous, dans le danger de la patrie et de la République, sentaient ou feignaient de sentir les mêmes angoisses, des brûler des mêmes flammes, tous atroces de vertu ou de peur, ne formaient qu'un seul être, une seule tête sourde, terreur tribunal.jpgirritée, une seule âme, une bête mystique, qui par l'exercice naturel de ses fonctions, produisait abondamment la mort. Bienveillants ou cruels par sensibilité, secoués soudain par un brusque mouvement de pitié, ils acquittaient avec des larmes un accusé qu'ils eussent, une heure auparavant, condamné avec des sarcasmes. A mesure qu'ils avançaient dans leur tâche, ils suivaient plus impétueusement les impulsions de leur coeur.

    Ils jugeaient dans la fièvre et dans la somnolence que leur donnait l'excès de travail, sous les excitations du dehors et les ordres du souverain, sous les menaces des sans-culottes et des tricoteuses pressés dans les tribunes et dans l'enceinte publique, d'après des témoignages forcenés, sur des réquisitoires frénétiques, dans un air empesté, qui appesantissait les cerveaux, faisait bourdonner les oreilles et battre les tempes et mettait un voile de sang sur les yeux. Des bruits vagues couraient dans le public sur des jurés corrompus par l'or des accusés. Mais à ces rumeurs le jury tout entier répondait par des protestations indignées et des condamnations impitoyables. Enfin, c'étaient des hommes, ni pires ni meilleurs que les autres. L'innocence, le plus souvent, est un bonheur et non pas une vertu : quiconque eût accepté de se mettre à leur place eût agi comme eux et accompli d'une âme médiocre ces tâches épouvantables.

    marie antoinette proces.jpg

    Antoinette, tant attendue, vint enfin s'asseoir en robe noire dans le fauteuil fatal, au milieu d'un tel concert de haine que seule la certitude de l'issue qu'aurait le jugement en fit respecter les formes. Aux questions mortelles, l'accusée répondit tantôt avec l'instinct de la conservation, tantôt avec sa hauteur accoutumée,, et, une fois, grâce à l'infamie d'un de ses accusateurs, avec la majesté d'une mère. L'outrage et la calomnie seuls étaient permis aux témoins; la défense fut glacée d'effroi. Le tribunal, se contraignant à juger dans les règles, attendait que tout cela fût fini pour jeter la tête de l'Autrichienne à l'Europe..."
        nouveau couilllard.jpg

     

    5. Chapitre 15, pages 229/230 : le jugement des Girondins... 

    "...Rentré chez lui, il reçut avis qu'il était nommé membre du conseil général de la Commune. Candidat depuis quatre mois, il avait été élu sans concurrent, après plusieurs scrutins, par une trentaine de suffrages. On ne votait plus : les sections étaient désertes; riches et pauvres ne cherchaient qu'à se  soustraire aux charges publiques. Les plus grands évènements n'excitaient plus ni enthousiasme ni curiosité; on ne lisait plus les journaux, Evariste doutait si, sur les sept cent mille habitants de la capitale, trois ou quatre mille seulement avaient encore l'âme républicaine.

    Ce jour-là, les Vingt et Un comparurent (ci dessous, l'arrestation des Girondins, ndlr).

    Girondins.pngInnocents ou coupables des malheurs et des crimes de la République, vains, imprudents, ambitieux et légers, à la fois modérés et violents, faibles dans la terreur comme dans la clémence, prompts à déclarer la guerre, lents à la conduire, traînés qu Tribunal sur l'exemple qu'ils avaient donné, ils n'étaient pas moins la jeunesse éclatante de la Révolution; ils en avaient été le charme et la gloire. Ce juge, qui va les interroger, avec une partialité savante; ce blême accusateur, qui, là, devant sa petite table, prépare leur mort et leur déshonneur; ces jurés, qui voudront tout-à-l'heure étouffer leur défense; ce public des tribunes, qui les couvre d'invectives et de huées, juge, jurés, peuple, ont naguère applaudi leur éloquence, célébré leurs talents, leurs vertus. Mais ils ne se souviennent plus.

    Evariste avait fait jadis son dieu de Vergniaud, son oracle de Brissot. Il ne se rappelait plus, et, s'il restait dans sa mémoire quelque vestige de son antique admiration, c'était pour concevoir que ces monstres avaient séduit les meilleurs citoyens..." 

     

    nouveau couilllard.jpg

    girondins madame rolland.jpg5bis. Chapitre 16, pages 237/238

    "...Les jours qui suivirent, le Tribunal s'occupa sans relâche d'anéantir le fédéralisme, qui, comme une hydre, avait menacé de dévorer la liberté.

    Ce furent des jours chargés; et les jurés, épuisés de fatigue, expédièrent le plus rapidement possible la femme Roland, inspiratrice ou complice des crimes de la faction brissotine..."

    nouveau couilllard.jpg

     

    6. Chapitre 19, page 280

    "...La terreur, de mois en mois, grandissait. Chaque nuit, les geôliers ivres, accompagnés de leurs chiens de garde, allaient de cachot en cachot, portant des actes d'accusation, hurlant des noms qu'ils estropiaient, réveillaient les prisonniers et pour vingt victimes désignés en épouvantaient deux cents. Dans ces corridors, pleins d'ombres sanglantes, passaient chaque jour, sans une plainte, vingt, trente, cinquante condamnés, vieillards, femmes, adolescents, et si divers de condition, de caractère, de sentiment, qu'on se demandait s'ils n'avaient pas été tirés au sort..."

     

    nouveau couilllard.jpg

     

    6bis. Chapitre 19, pages 283/284

    "... - J'ai été dénoncée comme royaliste. On m'accuse d'avoir conspiré pour délivrer la reine. Comme je vous savais ici, j'ai tout de suite cherché à vous voir. Ecoutez-moi, mon ami, car vous voulez bien que je vous donne ce nom ? Je connais des gens en place; j'ai, je le sais, des sympathies jusque dans le Comité de salut public. Je ferai agir des amis : ils me délivreront, et je vous délivrerai à mon tour.

    Mais Brotteaux, d'une voix qui se fit pressante :

    - Par tout ce que vous avez de cher, mon enfant, n'en faites rien ! N'écrivez pas, ne sollicitez pas; ne demandez rien à personne, je vous en conjure, faites-vous oublier.

    Comme elle ne semblait pas pénétrée de ce qu'il disait, il se  fit plus suppliant encore :

    terreur ce sont des choses.jpg- Gardez le silence. Rose, faites-vous oublier : là est le salut. Tout ce que vos amis tenteraient ne ferait que hâter votre perte. Gagnez du temps. Il en faut peu, très peu, j'espère, pour vous sauver. Surtout n'essayez pas d'émouvoir les juges, les jurés, un Gamelin. Ce ne sont pas des hommes, ce sont des choses : on ne  s'explique pas avec les choses. Faites-vous oublier. Si vous suivez mon conseil, mon amie, je mourrai heureux de vous avoir sauvé la vie..."

     nouveau couilllard.jpg

     

    7. Chapitre 20, pages 286 à 290 (intégralité du chapitre) : la paranoïa enfle - comme dans Le grand air de la calomnie : "...Le tapage va croissant / À la fin elle déborde et éclate, se propage, redouble, / Et produit une explosion /Un séisme, un orage, / Un tumulte général...". Comme Staline, Gamelin voit des ennemis/traîtres partout...

    "Evariste Gamelin, pendant une longue audience du Tribunal, à son banc, dans l'air chaud, ferme les yeux et pense :

    "Les méchants, en forçant Marat à se cacher dans les trous, en avaient fait un oiseau de nuit, l'oiseau de Minerve, dont l'oeil perçait les conspirateurs dans les ténèbres, où ils se dissimulaient. Maintenant, c'est un regard bleu, froid, tranquille, qui pénètre les ennemis de l'Etat et dénonce les traîtres avec une subtilité inconnue même à l'Ami du peuple, endormi pour toujours dans le jardin des Cordeliers.  Le nouveau sauveur, aussi zélé et plus perspicace que le premier, voit ce que personne n'avait vu et son doigt levé répand la terreur. Il distingue les nuances délicates, imperceptibles, qui séparent le mal du bien, le vice de la vertu, que sans lui ont eût confondues, au dommage de la patrie et de la liberté; il trace devant lui la ligne mince, inflexible, en dehors de laquelle il n'est, à gauche et à droite, qu'erreur, crime et scélératesse. L'incorruptible enseigne comment on sert l'étranger par exagération et par faiblesse, en persécutant les cultes au nom de la raison, et en résistant au nom de la religion aux lois de la République. Non moins que les scélérats qui immolèrent Le Peltier et Marat, ceux qui leur décernent des honneurs divins pour compromettre leur mémoire servent l'étranger. Agent de l'étranger, quiconque rejette les idées d'ordre, de sagesse, d'opportunité; agent de l'étranger, quiconque outrage les moeurs, offense la vertu, et, dans le dérèglement de son coeur, nie Dieu. Les prêtres fanatiques méritent la mort; mais il y a une manière contre-révolutionnaire de combattre le fanatisme; il y a des abjurations criminelles. Modéré, on perd la République; violent, on la perd.

    TERREUR 6.jpgOh ! redoutables devoirs du juge, dictés par le plus sage des hommes ! Ce ne sont plus seulement les aristocrates, les fédéralistes , les scélérats de la faction d'Orléans, les ennemis déclarés de la patrie qu'il faut frapper. Le conspirateur, l'agent de l'étranger est un Protée, il prend toutes les formes. Il revêt l'apparence d'un patriote, d'un révolutionnaire, d'un ennemi des rois; il affecte l'audace d'un coeur qui en bat que pour la liberté; il enfle la voix et fait trembler les ennemis de la République : c'est Danton; sa violence cache mal son odieux modérantisme et sa corruption apparaît enfin. Le conspirateur, l'agent de l'étranger, c'est ce bègue éloquent qui mit à son chapeau la première cocarde des révolutionnaires, c'est ce pamphlétaire qui, dans son civisme ironique et cruel, s'appelait lui-même "le procureur de la lanterne", c'est Camille Desmoulins : il s'est décelé en défendant les généraux traîtres et en réclamant les mesures criminelles d'une clémence intempestive. C'est Philippeaux, c'est Hérault, c'est le méprisable Lacroix. Le conspirateur, l'agent de l'étranger, c'est ce père Duchesne qui avilit la liberté par sa basse démagogie et de qui les immondes calomnies rendirent Antoinette elle-même intéressante. C'est Chaumette, qu'on vit pourtant doux, populaire, modéré, bonhomme et vertueux, dans l'administration de la Commune, mais il était athée ! Les conspirateurs, les agents de l'étranger, ce sont tous ces sans-culottes en bonnet rouge, en carmagnole, en sabots, qui ont follement renchéri de patriotisme sur les jacobins. Le conspirateur, l'agent de l'étranger, c'est Anacharsis Cloots, l'orateur du genre humain, condamné à mort par toutes les monarchies du monde; mais on devait tout craindre de lui : il était Prussien. (Illustration : caricature royaliste, montrant Robespierre guillotinant un innocent, la pyramide derrière lui porte l'inscription "Ci-gît toute la France"; à rapprocher de la fameuse épitaphe apocryphe du même Robespierre : "Passant, ne pleure pas sur mon sort / Si je vivais tu serais mort !")

    Maintenant, violents et modérés, tous ces méchants, tous ces traîtres, Danton, Desmoulins, Hébert, Chaumette ont péri sous la hache. La République est sauvée; un concert de  louanges monte de tous les comités et de toutes les assemblées populaires vers Maximilien et la Montagne. Les bons citoyens s'écrient : "Dignes représentants d'un peuple libre, c'est en vain que les enfants des Titans ont levé leur tête altière : Montagne bienfaisante, Sinaï protecteur, de ton sein bouillonnant est sorti la foudre salutaire".

    En ce concert, le Tribunal a sa part de louanges. Qu'il est doux d'être vertueux et combien la reconnaissance publique est chère au coeur du juge intègre !

    TERREUR CHARLOTTE CORDAY.jpgCependant, pour un coeur patriote, quel sujet d'étonnement et quelles causes d'inquiétude ! Quoi ! pour trahir la cause populaire, ce n'était donc pas assez de Mirabeau, de La Fayette, de Bailly, de Pétion, de Brissot ? Il y fallait encore ceux qui ont dénoncé ces traîtres ? Quoi ! tous les hommes qui ont fait la Révolution ne l'ont faite que pour la perdre ! Ces grands auteurs des grandes journées préparaient avec Pitt et Cobourg la royauté d'Orléans ou la tutelle de Louis XVII. Quoi ! Danton, c'était Monk ! Quoi ! Chaumette et les hébertistes, plus perfides que les fédéralistes qu'ils ont poussé sous le couteau, avaient conjuré la ruine de l'empire ! Mais parmi ceux qui précipitent à la mort les perfides Danton et les perfides Chaumette, l'oeil bleu de Robespierre n'en découvrira-t-il pas de plus perfides encore ? Où s'arrêtera l'exécrable enchaînement des traîtres trahis et la perspicacité de l'Incorruptible..."  (Illustration : Charlotte Corday sur la charrette...) 
       nouveau couilllard.jpg

    8. Chapitre 22, pages 298 à 301 : la Fête de l'Être suprême du 8 juin 1794 et la loi "de prairial" du 10 juin 94, ouvrant la "Grande Terreur" par suppression de tous les droits des accusés...

    Une montagne s'est élevée subitement dans le jardin des Tuileries. Le ciel est sans nuages. Maximilien marche devants es collègues en habit bleu, en culotte jaune, ayant à al main un bouquet d'épis, de bleuets et de coquelicots. Il gravit la montagne et annonce le dieu de Jean-Jacques à la République attendrie. Ô pureté ! ô douceur ! ô foi ! ô simplicité antique !  ô larmes de pitié ! ô rosée féconde ! ô clémence ! ô fraternité humaine !

    Fete Etre Supreme.jpg

    En vain l'athéisme dresse encore sa face hideuse : Maximilien saisit une torche; les flammes dévorent le monstre et la Sagesse apparaît, d'une main montrant le ciel, de l'autre tenant une couronne d'étoiles.

    Sur l'estrade dressée contre le palais des Tuileries, Evariste, au milieu de la foule émue, verse de douces larmes et rend grâces à Dieu. Il voit s'ouvrir une ère de félicité.

    Il soupire :

    - Enfin nous serons heureux, purs, innocents, si les scélérats le permettent.

    Hélas ! les scélérats ne l'ont pas permis. Il faut encore des supplices; il faut encore verser des flots de sang impur. Trois jours après la fête