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  • Prison : les pas de deux de l'UMP....

    dell'agnola.jpg        Richard Dell’Agnola, député-maire (UMP) de Thiais, dans le Val-de-Marne, propose de renvoyer dans leur pays les étrangers incarcérés en France afin de désengorger les prisons et éviter la construction de nouveaux établissements pénitentiaires :

            "Quand on connaît le coût de construction des prisons, la lenteur des procédures et le temps qu'il faut pour faire sortir un établissement de terre, nous voyons bien ce que notre système pénitentiaire pourrait gagner en renvoyant les étrangers dans leur pays d'origine", a-t-il écrit au garde des Sceaux, Michel Mercier.

            D'après M. Dell'Agnola, près de 12.000 des quelque 64.500 détenus en France sont des ressortissants étrangers et pourraient, en toute légalité, être renvoyés dans leur pays pour purger leurs peines.

            "Il existe des conventions judiciaires qui permettent le transfèrement des détenus étrangers (...). La France a signé des conventions avec la plupart des pays d'Europe, d'Afrique mais aussi d'Amérique", a expliqué le député maire. D'après l'élu, cette option permettrait à la fois de répondre au pic historique de surpopulation carcérale atteint en France en mai, avec 64.584 détenus pour 56.150 places, et de réaliser de substantielles économies budgétaires.

            On commence à se dire que, finalement et malgré tout, Bon sens n’est pas mort. Hélas ! D'abord, silence radio, après les propos du député, ni commentés, ni repris, ni, a fortiori, approuvés par la moindre autorité.

            Et, peu de temps après, Eric Ciotti, lui aussi député de la même UMP propose… de construire 24.000 places de prisons supplémentaires ! Et plus un mot de l’expulsion des condamnés étrangers….

            Bon, on continuera donc à payer.....

  • Qu’est-ce qui est insupportable ? Qu’est-ce qui ne correspond pas à la réalité ? Ou : Benoist Hurel, un scandale à lui t

    Suite(s) de la polémique Zemmour/Bilger et compagnie...

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    Benoist Hurel, secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature

     

                 Avec un aplomb sidérant, cet adepte du « plus c’est gros, plus ça passe… » n’a pas craint de déclarer, entre autres joyeusetés :

                 « …J'ai lu son blog (de Philippe Bilger, ndlr) où il explique qu'il dit tout haut ce que d'autres pensent tout bas. C'est insupportable car ce n'est pas la réalité. Ou en tout cas cela n'explique rien. Si on regardait dans la population pauvre, qui vit en banlieue, qui ne travaille pas, et qu'on comparait la délinquance des personnes de couleur et celle de la population générale, on verrait que le nombre de personnes de couleur qui commettent des infractions n'est pas supérieur à celui de la population générale, donc que les propos de ces deux personnages n'ont aucune valeur explicative, et, dès lors, un dessein stigmatisant. »

                 On ne répond pas à des contre vérité pareilles, pas plus qu’on ne perdrait son temps à répondre à quelqu’un qui prétendrait qu’il fait jour à minuit.

                 Que Benoist Hurel aille faire un tour dans certaines prisons, où jusqu’à 80% des détenus sont d’origine africaine… et surtout qu’il achète un poste de radio, et qu’il lise de temps en temps les journaux : il verrait bien la proportion « de personnes de couleur » dans l’explosion de délinquance qui empoisonne la France…

                 Réponse d'Eric Zemmour à la Licra......pdf

     

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  • Voyage du pape : Flop en direct du mauvais esprit sur France Inter, palme à TF1...

               Le vendredi 12, jours de l’arrivée du Pape, on parle de Benoit XVI sur presque toutes les radios. Sur France Info, on décoche quelques petits coups de griffe, mais qui relèvent plutôt de la méconnaissance crasse des  "problèmes" que l’on croit déceler chez ce Pape ; dans l’ensemble, le ton est positif; même parfois on sent poindre un intérêt certain pour ce visiteur extra-ordinaire, et le message qu’il vient délivrer....

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             La bonne surprise vient de France Inter : très tôt, le matin, on a commencé par remettre sur le tapis, pour la énième fois, les problèmes ( ! ) de la messe en latin et de la laïcité ( problèmes que Patrice de Plunkett qualifie, à juste titre, de « problèmes bidon »). Les choses semblaient donc s’annoncer plutôt mal….

     

             Mais Nicolas Demorand a présenté dans la foulée un très intéressant débat, avec le P. Antoine Hérouard (CEF) et Henri Tincq (Le Monde). Là, ce fut du sérieux, du solide. A un point tel que lorsque Caroline Fourest a pris la suite –pour son malheur…- de ce très bon moment, elle a tout simplement fait un flop, un bide comme on dit très, très familièrement ; on nous pardonnera l’expression, mais il y a des moments comme celui là où il est tellement réjouissant de voir les mauvais esprits faire naufrage, et leur mauvais esprit avec, que l’on ne va pas bouder son plaisir…..

              Le soir, mention spéciale pour le JT de TF1 et toute l'équipe d'une Claire Chazal qui a fait, sur ce coup, honneur à son métier ( pertinence de Maurice Olivari, Jean-Claude Narcy excellent...) : honnêteté, intelligence, professionnalisme, tout y était; la visite fut bien expliquée, bien relatée, et longuement illustrée par des reportages et des commentaires sur lesquels il n'y a rien à redire: du bon travail, de bons journalistes, de la bonne information, aux antipodes de tout mauvais esprit ou de toute caricature : un bon moment...

  • L'AFP aime-t-elle trop Sègolène Royal ?...

              C'est ce que semble penser Frédéric Lefebvre, l'un des porte-parole de l'UMP, qui, le premier mai, a écrit au PDG de l'AFP pour se plaindre que l'agence n'ait pas traité un communiqué dans lequel il attaquait le PS et Ségolène Royal.

    195585338.jpg          Dans sa lettre, Frédéric Lefebvre évoque une "attitude engagée (qui) n'est pas acceptable", estimant que "s'il s'était agi d'un autre candidat à la présidentielle le traitement de l'information n'aurait pas été le même" ; il parle de la condamnation en appel de Ségolène Royal dans un procès intenté par deux ex-collaboratrices, s'étonnant qu'elle "ne se soit toujours pas exprimé sur sa condamnation" et demandant au PS "d'annoncer les sanctions qu'il n'a pas pu ne pas prendre" contre elle (on sait que Jean-Pierre Raffarin, par exemple, avait demandé la démission de Madame Royal de la présidence de la région Poitou-Charente).

              On ne peut que constater journellement qu'il existe bel et bien un courant archi/ultra dominant dans l'ensemble des médias français. Qu'il y ait pluralisme, c'est une chose, et c'est bénéfique pour la vie de la pensée qui passe par le libre débat d'opinion. Mais précisément, le libre débat d'opinion existe-t-il vraiment dans les médias français pris dans leur ensemble ? Ou y a-t-il un scandaleux déséquilibre, au profit de la gauche et de l'ultra-gauche ?

              Dénoncer cela, comme le fait Frédéric Lefebre, c'est bien. Mais l'État ne devrait-il pas, justement, veiller, au moins en ce qui concerne les médias "publics" (télés, radios...) à ce qu'un équilibre existe entre les différents courants de pensée; et non pas laisser perdurer cette scandaleuse hégémonie culturelle d'un seul camp, qui n'est rien d'autre qu'un monopole et à une main-mise, que l'on serait bien en peine de justifier ?...

  • Le gâchis irakien, ou la folie-Bush...

              20 mars 2003: il y a cinq ans, les troupes américaines envahissaient l'Irak. Un pays passé, depuis, de la dictature à la violence quotidienne.

              Alors que Georges Bush, enfermé dans une psycho-rigidité inquiétante, confinant à l'aveuglement pur et simple, persiste à affirmer que se dessinent là-bas "les contours d'une victoire stratégique sur le terrorisme" !...

              Or voici, cinq ans après, ce que nous apprend une dépêche de l'agence Zénit (1) sur le gâchis irakien :

               « D'ici fin 2008, le coût de cette guerre - 12 milliards de dollars par mois - aura dépassé celui de la guerre du Vietnam, le double du bilan de la guerre de Corée.  Avec un tiers des dépenses de guerre en Afghanistan et en Irak, il aurait été possible, souligne un rapport cité par Radio Vatican, de construire 8 millions de maisons, de recruter 15 millions d'enseignants, de financer les soins de santé de 530 millions d'enfants et des bourses d'études pour 46 millions de jeunes. »

              On ne peut qu'en rajouter encore, malheureusement: nous devons bien constater, en effet, deux autres effets pervers (des "dommages collatéraux" ?....) de l’aventure bushienne au Proche Orient : la transformation de l’Irak en arène du terrorisme, avec pour conséquence la destruction de communautés chrétiennes qui étaient parmi les plus anciennes du monde.

    (1): Zenit est une agence de presse internationale spécialisée, qui se donne pour mission de fournir « une couverture objective et professionnelle des événements, des questions, des documents touchant l'actualité de l'Église catholique et du monde vus de Rome »:

           http://www.zenit.org/index.php?l=french

  • Au hasard de la navigation sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs....

    1. Zemmour et le "mariage pour tous" :

    2. Vous voulez voter ? Devenez Français ! (Sur Boulevard Voltaire) : http://www.bvoltaire.fr/cyrilbennasar/vous-voulez-voter-devenez-francais,10248?utm_source=La+Gazette+de+Boulevard+Voltaire&utm_campaign=fdd65de306-RSS_EMAIL_CAMPAIGN&utm_medium=email

    3. La colère du juge Rosencveig (sur le Blog de Patrice de Plunkett) : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/01/30/la-colere-du-juge-rosenczveig.html#more

    4. Culture (I) : L'interview de Laurent Bouvet ( "Reconstruire le château de Saint-Cloud") à Royauté News http://www.royaute-news.com/article-interview-de-laurent-bouvet-sur-la-reconstruction-de-saint-cloud-113661557.html

    5. Cuture (II) : Le chantier de la rénovation du Panthéon en vidéo (sur le Blog de Benoît de Sagazan) : http://patrimoine.blog.pelerin.info/2013/01/28/le-chantier-de-restauration-du-pantheon-explique-en-video/?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+PatrimoineEnBlog+%28Patrimoine+en+blog%29

     

    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

     

    1. Un ministre plus réveillé que son président ? Les économies ont commencé. Pour le cinquantième anniversaire du traité de l’Elysée, le bon peuple, dont je suis, vient de découvrir que les Allemands ont dix neufs ministres et nous, trente quatre. Des gagnes petits ces teutons, minables …
    Mais ce matin les radios nous ont dit que Sapin avait fait de l’humour. Un vrai bout en train de crane d’œuf, à l’image des comiques qui gouvernent la France. Les vieux retraités qui n’ont plus d’argent au 20 du mois et attendent la fin du marché pour récupérer quelques fruits gâtés pour avoir des chances d’en manger, partagent certainement son humour …

    http://www.lepoint.fr/economie/michel-sapin-l-etat-est-totalement-en-faillite-27-01-2013-1620710_28.php

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Les paris sont ouverts sur le sujet choisi, mais on est sûr qu'elle y sera, cette note de Louis-Joseph Delanglade qui inaugure notre semaine, en traitant, comme à chaque fois, d'un sujet au coeur de l'actualité. Vous avez pris l'habitude, maintenant, de retrouver tous ces Lundis de Louis-Joseph Delanglade sur la page d'accueil du Blog, en haut à gauche, juste au dessous de la Présentation de notre Quotidien et des Activités partout en France.   

    = "Charette, c'est l'anti-Robespierre" : succès confirmé pour le dernier ouvrage de Philippe de Villiers; nous présenterons mardi une recension des interventions radio/téle et des articles les plus importants qui lui ont été consacrés. Avec ses deux immenses réussites du Puy du Fou et du Vendée Globe, Philippe de Villiers remet sur le devant de la scène ces Vendéens qui furent les premiers résistants au Totalitarisme : Soljénitsyne, présent en Vendée pour le  bi-centenaire de la funeste révolution de 89, a bien établi qu'elle était le "principe de tout le mal". 

    = Vous avez été nombreux à demander que l'on parle davantage de lui dans lafautearousseau : récemment, notre ami Umberto Cuchetti a consacré un exposé à Pierre Debray, qui n'a malheureusement pas été enregistré; mais nous donnerons une vidéo de l'un des discours de Pierre Debray au Rassemblement royaliste de Montmajour : celui dans lequel il parle de la monarchie, "flèche du progrès"; une monarchie "sans nostalgie et sans folklore"; il s'y emporte aussi contre "les démocrates-chrétiens"... En attendant, pourquoi pas ?, une reprise de certaines de ses analyses, parues notamment dans Je suis Français.

    = L'actualité fait toujours repousser quelques notes : après son travail fouillé et érudit sur le gaz de schiste (voir I et II), Champsaur traitera de Démographie et terrorisme intellectuel (loin du politiquement correct, mais avec une documentation incontestable...), avant d'aborder, pour les prochaines semaines, le budget militaire de la Chine (évolution effarante du budget militaire chinois...) et l’Egypte.

    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer.... <

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

     

    le-trésor-athénien-reconstruit-delphes-grèce-42623605.jpgNous avons hésité à reprendre cette semaine notre formule Lafautearousseau week-end que nous avons instituée il y a plusieurs mois. Avec quelque recul par rapport à l'actualité politique que nous traitons tous les jours de semaine, il y est question de lectures, de voyages, de spectacles, d'expositions, d'art et de ces traditions qui forment notre culture, notre civilisation. Les vraies si possible. Pas cette sorte de déchaînement dit festif, mais surtout vulgaire, qu'exaltent en ce moment à satiété, comme un ersatz de Charlie, presse, radios et télévisions. Pas cette fête servile que Baudelaire fustigeait déjà autour de 1850. Parce qu'elle n'en est pas une et que nous en connaissons les fruits.  

    Mais justement, nous savons que nous allons devoir vivre longtemps avec le terrorisme, ses horreurs et ses morts. Après Paris, il s'en est pris hier vendredi, à Bamako, où, n'en doutons pas, c'était encore d'abord la France qui était visée. Et dans cette guerre sans-doute de longue durée que nous allons devoir mener, ce qui ressort de beaucoup de réflexions largement justes, lues dans la presse ou sur divers sites, c'est bien que nous aurons besoin de toutes les ressources de notre culture profonde, celles de notre littérature, de nos arts, de notre Histoire et de de nos traditions, souvent oubliées ou négligées, mais justement à redécouvrir ou à refonder, pour affronter avec chance de succès le défi barbare qui nous est opposé. Nous savons que la politique, au sens strict, n'y suffira pas. Il y faudra ce que Barrès appelait les puissances du sentiment, et celles de la culture, de la tradition et, pour nombre d'entre nous, de la spiritualité.

    Alors, nous maintenons notre formule weekend même si elle sera inévitablement marquée du reflet des événements que nous vivons. Il ne s'agit pas, en effet, d'opposer à la barbarie islamique une autre barbarie, celle où est tombée ce que nous appelons encore notre civilisation. Avec abus, s'il ne s'agissait pas de la retrouver dans son tréfonds et de la reconstruire.

     

  • Crise du politique

     

    par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLe choc produit par l’élection américaine a au moins le mérite de provoquer une vaste réflexion sur les causes de l’avènement d’un personnage aussi improbable et donc sur la situation actuelle du monde qui explique un tel séisme politique. Les avis sont évidemment très différenciés, en fonction des convictions des uns et des autres. Pour les uns, la globalisation économique se poursuivra, réduisant l’élection de Trump à un épisode provisoire. Pour d’autres, c’est cette globalisation qui est à l’origine d’un chaos dont on n’est pas près de sortir. Et certains de ceux qui partagent cette opinion insistent sur la crise généralisée du politique qui ne régule plus la vie des peuples, abandonnés aux flux désordonnés de l’économie.

    Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, et Dominique de Villepin, qui a aussi dirigé le Quai d’Orsay avant de devenir Premier ministre, semblent bien être sur la même ligne, de ce point de vue, réclamant le retour des États. « Aujourd’hui, déclare Villepin au Figaro, un des grands drames du monde, c’est l’affaiblissement des États. La fragilisation de l’État-nation traduit toujours une “brutalisation” et une “décivilisation” du monde. On en voit les conséquences tragiques au Moyen-Orient (…) mais l’urgence de la restauration de l’État existe aussi dans nos démocraties. On a tiré à vue sur les États, considérés comme des formes archaïques et oppressantes de l’organisation sociale, au profit du tout libéral. (…) La crise financière a été la facture de cette illusion. Elle a pour réplique sismique le Brexit et l’élection de Donald Trump. »

    Mais quand on parle de politique, il y a lieu d’opérer une distinction, à la manière de Régis Debray dans son dernier livre intitulé Allons aux faits (Gallimard) : « Il y a la politique qui désigne la compétition entre classes, clans et individus, mais il y a aussi la politique par quoi s’entend l’organisation des collectivités humaines, ou la conversion d’une brève effervescence en durable appartenance – cité, seigneurie, nation, empire ou fédération. » En retenant cette distinction, on pourrait dire que l’effervescence de la politique actuelle est particulièrement conflictuelle parce que le socle du politique se trouve durablement et profondément altéré. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 16 novembre 2016.

  • Société & Religion • La morale en otage ?

     

    par Gérard Leclerc

    rubon9-071ca.jpgLa politique relève-t-elle principalement des catégories de la morale ?

    On pourrait le croire en cette saison. Le leader de la droite n’a-t-il pas été disqualifié pour des raisons morales ? Et en ce moment, les condamnations ne tombent-elles pas drues sur Marine Le Pen, accusée « de xénophobie, de nationalisme, d’appartenir à un clan familial cynique et affairiste » ? Je cite un confrère. Ainsi, le choix électoral serait suspendu à des impératifs catégoriques, émanant d’un surmoi indiscutable, infaillible ? Évidemment, il faut faire sa part à la rhétorique polémique dans une scénographie qui a besoin de ses bons et de ses méchants. Mais la condamnation ainsi brandie est aussi, et avant tout, une arme redoutable contre l’adversaire. Les arguments fondés sur l’analyse, l’expertise ne suffisent pas. Pour mettre K.O. un partenaire, il faut persuader l’opinion de son indignité.

    Du célèbre duel de Mitterrand et de Chirac en 1988, on n’a retenu que le passage où le président et son Premier ministre se sont jaugés, les yeux dans les yeux, pour se convaincre mutuellement de ce qui ressemblait à de la forfaiture. Et sur le moment, c’est Mitterrand qui avait gagné, sans qu’on sache rétrospectivement qui avait raison sur le fond. C’est pourquoi il y a lieu souvent d’interroger non seulement le bien-fondé de la condamnation mais aussi l’usage que l’on fait des arguments moraux.

    C’est sans doute la force de l’Église catholique de rappeler à ses fidèles des repères fondamentaux, utiles à leur discernement, en conservant toute son indépendance par rapport au jeu partisan. Si notre épiscopat avait pris parti pour un candidat contre un autre, il serait suspect aux yeux de beaucoup d’utiliser son prestige au service d’une cause électorale, au mépris d’ailleurs des principes énoncés à Vatican II sur l’autonomie nécessaire du politique par rapport au spirituel. Ce n’est que parce qu’il se situe dans un espace transpartisan qu’il peut être écouter de partout. Ainsi, les citoyens qui n’ont pas le sentiment d’être brutalisés, ont-ils la possibilité de réfléchir eux-mêmes librement, sans avoir le sentiment d’être pris en otage. 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 25 avril 2017

    Gérard Leclerc au jour le jour

  • L’axe du mal déplacé

     

    par Gérard Leclerc

     

    rubon9-071ca.jpgLe discours que Donald Trump devait prononcer à Ryad, dimanche, était attendu avec perplexité par beaucoup.

    Devant les dirigeants de l’Arabie saoudite, auxquels s’étaient joints cinquante responsables du monde arabe, le président américain ne pouvait décemment réitérer les attaques violentes qu’il avait lancées durant sa campagne électorale contre l’islam et contre les musulmans. Allait-il même se démarquer de son attitude de Président, voulant stopper toute arrivée sur le territoire américain de ressortissants de pays considérés comme dangereux ? De fait, le discours prononcé hier marque un changement radical d’attitude. Plus question de stigmatiser l’islam et ceux qui s’en réclament. Trump a même rappelé que 95 % des victimes du terrorisme mondial étaient musulmanes. Du coup, la guerre engagée, notamment par le biais du terrorisme, n’était plus de nature religieuse. Elle était définie comme « une bataille entre le Bien et le Mal ».

    « Il s’agit d’une bataille entre des criminels barbares qui cherchent à éradiquer la vie humaine et des gens bien de toutes les confessions qui cherchent à la protéger. » Le président américain a donc opéré un de ces retournements qu’expliquent les responsabilités suprêmes, mais aussi sans doute les intérêts immédiats, de nature économique, qu’il a à défendre. Est-ce à dire qu’il s’aligne sur la prudence de son prédécesseur, Barack Obama, qui, lors d’un discours célèbre au Caire, avait tenté de renouer les liens avec le monde musulman, singulièrement endommagés par la guerre terrible menée en Irak à l’initiative de George Bush ? Peut-être, mais on constate aussi que cette guerre à mener contre le mal a une cible directe. C’est l’Iran, jugée responsable du terrorisme. Ce faisant, Donald Trump s’aligne complètement sur l’Arabie saoudite, ce qui ne sera pas sans conséquence pour l’équilibre de toute la région, la situation en Syrie et au-delà les rapports avec la Russie de Vladimir Poutine. Nous sommes donc toujours en pleine tension internationale, avec tous les dangers que cela suppose. L’axe du mal s’est simplement déplacé et la guerre n’est pas prête de s’arrêter. 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 mai 2017

  • D'Ivan BLOT, « Nous les descendants d’Athéna »

    Couv Ivan Blot Athena 01.jpgNous sommes tous des héritiers d’Athéna, la déesse de la sagesse grecque ! Les Grecs nous ont donné la science, la médecine, la philosophie, la politique, les jeux olympiques, l’art classique et jusqu’à l’alphabet complet, avec les voyelles et consonnes. Le Christianisme lui-même s’est enraciné dans l’hellénisme et Saint Augustin a puisé dans Platon, comme Saint Thomas d’Aquin dans Aristote. Le Grec est une des deux langues de la révélation divine, selon, l’autorité vaticane et l’on peut parler d’helléno-christianisme plutôt que de judéo-christianisme, pour désigner la Civilisation issue de la rencontre de l’héritage grec et du message chrétien. Leurs valeurs qu’ils ont incarnées, liberté, patriotisme, esprit de compétition, humanisme, juste mesure, sont encore les nôtres. Mais pour combien de temps ? Nous sommes tous les héritiers d’Athéna mais nous sommes sur le point d’être déshérités. Les valeurs de l’humanisme classique issu des Grecs sont en voie d’effacement, avec le concours des médias et de l’appareil éducatif. L’objet de ce livre est de nous réapproprier notre héritage grec sans lequel notre Civilisation ne peut que se dissoudre. Autour des « Descendants d’Athéna », c’est l’avenir de la France, de l’Occident et même de l’humanité toute entière qui est en jeu ! « Nous les descendants d’Athéna » est aujourd’hui un ouvrage de synthèse indispensable à qui veut connaître les origines grecques de notre civilisation et les conditions pour que celle-ci résiste à la menace de deshumanisation barbare qui pèse sur le monde aujourd’hui.

     

    Ivan Blot, ancien élève de l’ENA, docteur ès sciences économiques, fut député du Pas-de-Calais et au parlement européen. Il est aussi ancien membre d’un grand corps d’inspection de l’Etat, il est à présent consultant auprès de la radio « la Voix de la Russie ». Il a fondé le Club de l’Horloge dont il fut président de 1973 à 1986. Il anime l’Institut néo-socratique de philosophie politique (www.insoc.fr) et préside l’association « Agir pour une Démocratie Directe » (www.democratiedirecte.fr). Il est l’auteur de nombreux ouvrages de science et de philosophie politiques et enseigne dans plusieurs universités en France et en Russie.

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  • L'unité européenne, vous y croyez, vous ? Face à l'invasion, pour le moment, c'est du chacun pour soi

    Dimanche, des militaires hongrois renforcent la clôture érigée à la frontière avec la Serbie, porte d'entrée de près de 140 000 migrants depuis le début de l'année. - Crédits photo : BERNADETT SZABO/REUTERS

    Du côté de la Hongrie, la politique d'accueil a fait long feu. Le pays a vu arriver 140 000 migrants depuis le début de l'année, en provenance de la route des Balkans, celle qui amène en Europe les réfugiés syriens, afghans ou encore irakiens, et dont la plupart souhaitent gagner l'Autriche ou l'Allemagne. Or la Hongrie a décidé d'ériger une clôture de 4 m de haut sur ses 179 km de frontière avec la Serbie. Elle vient d'achever la première phase de ce nouveau mur en posant plusieurs niveaux de fil de fer barbelé, que les migrants peuvent encore franchir. Cette attitude a été jugée « scandaleuse » par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. « La Hongrie fait partie de l'Europe, l'Europe a des valeurs, et on ne respecte pas ces valeurs en posant des grillages », a-t-il déclaré dimanche, plaidant pour une répartition des migrants dans chaque pays de l'UE.

    Oui, mais ces grillages on les pose. Et l'Europe n'exclura pas la Hongrie. Ce matin, les radios rapportent que l'ambassadeur de France à Budapest a été convoqué pour explications par le gouvernement hongrois. Lequel, comme toujours très sourcilleux sur tout ce qui touche à sa souveraineté ou à son identité, ne s'en laissera sûrement pas conter par Laurent Fabius ou l'un de ses semblables, habituels donneurs de vaines leçons. Voici que l'Union craque aussi désormais sur la question migratoire, comme elle a, de fait, craqué sur le dossier grec, qui est d'ailleurs toujours sur la table. Comme elle craquera sans-doute sur ceux qui suivront.  

    L'Europe n'exclura pas davantage la Slovaquie qui vient d'accepter d'accueillir 200 demandeurs d'asile (son contingent) à condition qu'ils soient chrétiens !  

     

  • Société • Nuit debout : une contestation confuse

     

    par Gérard Leclerc

     

    GERARD LECLERC.JPGC’était vraiment faire preuve d’un optimisme déraisonnable que d’escompter du mouvement intitulé Nuit debout un renouveau de la politique, ou simplement de son expression. Contrairement aux espoirs d’un Gaël Brustier, qui avait cru voir se dessiner Place de la République l’amorce d’une réplique du Podemos espagnol, on est obligé de constater que cette offensive, qui fait pourtant si peur au gouvernement, est promise à l’échec dès à présent. Cela n’aura même pas été une parodie de Mai 68. L’époque n’est plus la même, une crise sans fin s’est substituée à la croissance des Trente Glorieuses. Et puis le climat intellectuel à changé du tout au tout. Il y a un demi-siècle, on vivait encore, du moins une partie notable de la jeunesse intellectuelle, en pleine eschatologie marxiste. Les groupuscules gauchistes, qui avaient encadré la révolte, étaient tous tributaires du souvenir de la révolution bolchévique, dont on avait célébré le cinquantenaire un an avant 1968.

    Certes, il y avait déjà une modification perceptible, détectée par Maurice Clavel. Le langage de 68 était marxisant, mais il voulait dire autre chose que Marx. Quand le situationnisme s’en mêlait, on comprenait que changer la vie, ce n’était pas mettre ses pas dans ceux du camarade Lénine. C’était quand même croire à des lendemains qui chantent. On n’en est plus là, aujourd’hui. Le gauchisme soixante-huitard n’a plus de raison d’être. Alors quoi ? Quelle idéologie viendra donner une formule crédible à des aspirations qui s’expriment de la façon la plus confuse ?

    La seule efficacité de Nuit Debout aura été de mettre plus encore en difficulté un gouvernement de gauche, qui cherche désespérément une issue à l’impasse infernale dans laquelle il se trouve coincé. Sa tentative de réforme, à la façon du chancelier Schröder en Allemagne, a abouti à un projet informe, où la patronat furieux ne retrouve plus rien de ce à quoi il avait applaudi. C’est pourquoi, avec Jean-Pierre Le Goff, on a envie de dire que cet ersatz de 68 constitue « le symptôme de la fin d’un cycle historique en décomposition ». Rien de réjouissant en tout cela.

    France Catholioque

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 13 avril 2016.

  • Société & Actualité • Ségolène et Fidel

     

    Par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgM’étant abstenu d’évoquer jusqu’ici la mort de Fidel Castro, pensant qu’il était superflu de revenir sur cette formidable désillusion, consécutive à ce que Malraux appelait l’illusion lyrique, je suis rattrapé par la polémique suscitée par les propos de Ségolène Royal. Représentant la France aux obsèques du Lider Maximo, elle a cru devoir exalter l’œuvre du militant révolutionnaire : « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la Terreur. » C’est un peu stupéfiant. Ségolène Royal serait-elle atteinte du syndrome Danielle Mitterrand, qui, elle aussi, ne pouvait s’empêcher de garder intacte l’icône qui enflamma toute une génération ? J’ai encore en mémoire les articles de Jean-Paul Sartre sur la fête cubaine publiés, me semble-t-il, par France Soir, le quotidien flamboyant de Pierre Lazareff.

    Il faut bien reconnaître que le mythe à la vie dure, notamment à cause de Che Guevara dont le poster a longtemps couvert les murs des chambres d’adolescents. Mon ami Régis Debray explique comment il devint compagnon de route et interlocuteur de Fidel et garde en lui-même « le vibrato d’un moment de fraternité évanoui » qu’expliquent aussi « une certaine ingénuité d’âme, un zeste de messianisme chrétien, la guerre d’Espagne encore dans les têtes et la volonté d’expier nos hontes nationales ». Mais je ne puis m’empêcher en même temps de me souvenir du témoignage d’un autre ami, cubain celui-là, et qui avait participé aux côtés de Fidel Castro à la lutte victorieuse contre le dictateur Batista. Jorge Valls, insoupçonnable d’une quelconque complicité avec l’impérialisme et le désordre établi, n’en avait pas moins payé de vingt ans de prison sa fidélité à son engagement civique et moral, inspiré d’une foi vraiment prophétique. J’entends encore son récit de l’horreur carcérale et de l’exécution de ses compagnons. Alors non, les paroles malheureuses de Ségolène à Cuba ne passent pas, ne passent décidément pas. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 6 décembre 2016.