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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1578

  • La formidable leçon de Jeanne d'Arc ... et celle de Philippe de Villiers

    Philippe de Villiers publie dans quelques jours le Roman de Jeanne d’Arc aux éditions Albin Michel. Formidable trait d’union entre le ciel et la terre, Jeanne demeure aux yeux de tous les Français une héroïne extraordinaire. Mais pour Philippe de Villiers, Jeanne est aussi une figure politique actuelle.

    Elle sut tenir bon face aux élites (politiques, économiques et spirituelles) qui trahissaient la France. Le parallèle avec la trahison des "élites" d'aujourd'hui est clair. "La France aurait besoin de plusieurs Jeanne d’Arc !" affirme-t-il en souriant : "elle nous explique qu’il faut aimer la France", l’aimer envers et contre tout. "Les élites doivent retrouver l’idée de France et les Français doivent croire en la France."

    Mais, surtout, dans cette vidéo pour Famille chrétienne, Philippe de Villiers définit l'actualité de Jeanne d'Arc par la conception du Pouvoir qu'elle incarne et pour laquelle elle combat : "Pour Jeanne, le pouvoir doit être imprégné de pérennité et de sacralité. (...) Et puis enfin, il y a l'idée que la vérité peut conduire au martyre. Ce fut le cas de Jeanne. Aujourd'hui, la vérité est minoritaire. Plus que jamais !". Ici, Philippe de Villiers définit l'idée d'un Pouvoir (pérenne et sacral) radicalement différent de celui qui, aujourd'hui, détruit la France.

     

     

    « Pour Jeanne d’Arc, ce qu’un pays ne fait pas pour lui-même, personne ne le fera à sa place »

    « Jeanne d’Arc était plus savante que tous les érudits parce qu’elle aimait la France. » C’est la conviction de Philippe de Villiers, auteur d’un Roman de Jeanne d’Arc bientôt publié aux éditions Albin Michel. Aujourd’hui comme hier, les élites ont la tentation de trahir la France. Or, seul le fait de renouer avec son identité et son histoire permettra à la France de se relever et de rayonner dans le monde.  ♦

    Vidéo : Famille chrétienne.

  • Syrie : Pourquoi s’est-on trompé ? Par Jean-Baptiste d'Albaret*

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    Oui, la France s’est aveuglée sur la nature du conflit en Syrie. En fermant précipitamment son ambassade, elle s’est privée d’un formidable outil de renseignement. Non, la « révolution » syrienne n’a jamais été uniquement composée de parfaits démocrates. C’est faire fi des profondes divisions de l’opposition et des persécutions contre les chrétiens dans les zones libérées. Oui, l’Occident, et la France avec lui, s’est trompé. On est même ébahi d’un tel défaut de clairvoyance qui a conduit à faire de la Syrie un sanctuaire du djihad mondial. Quant à notre pays, il a abandonné à la Russie son rôle historique au Moyen-Orient, et notamment celui de protecteur des chrétiens d’Orient. Par l’indigence de sa politique, la France de Sarkozy et de Hollande a laissé passer l’occasion de regagner une influence dans cette partie du monde qui devrait lui être chère. Comment s’est-on refusé à voir que nos alliés sunnites sont les mêmes qui financent les groupes terroristes que nous combattons par ailleurs ? Pourquoi la plupart des médias internationaux se sont-ils contentés de reprendre les informations délivrées par Al Jazeera, la chaine du Qatar ? Dans un petit essai percutant et rondement mené, Frédéric Pichon, spécialiste de la Syrie et des minorités, revient sur le malentendu géopolitique le plus tragique de ces dernières années. Le personnel politique et les journalistes de notre pays n’en sortent pas grandis. Indispensable pour qui veut avoir une vision claire des événements.  ♦

    Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé, de Frédéric Pichon, 132 p., 13,50 euros.

     

    Politique magazine Par   

  • L'affaire Louis XVII, c'est avant tout la préfiguration et la matrice des horreurs totalitaires du XXe siècle ! A ne pas rater : L'ombre d'un doute de Franck Ferrand, ce soir, 20 h 45, sur FR3

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    « L'affaire Louis XVII, c'est avant tout la préfiguration et la matrice des horreurs totalitaires du XXe siècle ! »

    Le mystère Louis XVII

    21 janvier 1793. Sur la place de la Révolution, à Paris, Louis XVI est guillotiné. Neuf mois plus tard, Marie-Antoinette est décapitée à son tour. L'héritier du trône, Louis XVII, reste écroué dans la prison du Temple. Le garçonnet décède dans sa cellule deux ans après la mort de ses parents, avant d'être jeté dans une fosse commune. Pourtant, 38 ans plus tard, un certain Charles Guillaume Naundorff, horloger allemand, se présente à Paris et affirme être Louis XVII. Le fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette a-t-il survécu ? Le petit mort du Temple était-il vraiment l'héritier du trône ? Des notes secrètes apportent un nouvel éclairage sur ce mystère. ♦ 

    A ne pas rater : L'ombre d'un doute de Franck Ferrand, ce soir, à 20h45, sur FR3    

    Source : FR3

     

  • 3 novembre 1914* ... Ce dont témoignent les mémoires de Bismarck ...

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    On commettrait une lourde erreur en allant espérer que l'idée libérale et révolutionnaire dissociera l'Empire allemand, puisque c'est d'elle, au contraire, que cet Empire est né, puisque l'unité s'est faite contre l'ancienne constitution, contre les anciennes lois et les anciennes mœurs de l'Allemagne et contre les dynasties réputées réactionnaires, puisqu'elle s'est même faite contre les conservateurs prussiens, comme en témoignent si éloquemment les mémoires de Bismarck.

    La seule manière d'empêcher l'Allemagne de nuire étant de la remettre dans son état de "mosaïque disjointe", ce n'est pas sur la révolution ni sur les conceptions du libéralisme et de la démocratie qu'il faut compter pour obtenir ce résultat, puisqu'en Allemagne ces conceptions sont inséparables de l'idée unitaire. C'est aux anciens éléments traditionnels, à ce que Bismarck appelait les "éléments centrifuges" de l'Allemagne qu'il faut s'adresser au contraire.  ♦ 

     

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    * Journal de Jacques Bainville (1901/1918) - Tome I - Plon 1948

     

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  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a vraiment pas de quoi

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    33 000 postes supprimés dans l'armée d'ici à 2019 !  ♦

    Source : Figaro magazine

  • Dominique Jamet a raison : Halloween Go Home !

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    Un usage séculaire, témoignage de notre civilisation, avait voué les premiers jours de novembre au recueillement, à la méditation, au souvenir des morts...

    Jusqu’à quel point faut-il prendre au sérieux l’épidémie galopante de clowns terrifiants dont les médias se font ces derniers jours le complaisant écho ? La rumeur n’exagère-t-elle pas le phénomène, la publicité qui lui est donnée ne favorise-t-elle pas son expansion ? Deux points sont en tout cas effectivement « terrifiants » : le premier est l’horrible laideur morale et physique des masques, des travestissements et des personnages qui prolifèrent dans nos rues et s’emparent des esprits. Psychopathes, vampires, morts-vivants, zombies, tueurs, pustuleux, griffus, gluants, dégouttant de bave et de sang, ils nous imposent désormais un peu plus à chaque retour de novembre leur prolifération immonde et des parents inconscients transforment leurs enfants en cauchemars ambulants, quand ils ne vont pas eux-mêmes danser au bal des vampires ou se faire peur sur le petit train fantôme de l’horreur. Et c’est ici que le bât blesse encore. Un nombre grandissant d’adultes supposés raisonnables ne le sont pas et vivent dans le monde déjanté, décalé, grotesque et gothique que des mercantis leur ont fabriqué, jusqu’à vouloir reproduire dans la vie les traits et les actions de leurs modèles.

    Le cauchemar fait naturellement partie de nos nuits et de nos rêves. « Le sommeil de la raison engendre des monstres », c’est le titre d’une série fameuse et terrible de Goya. Mais ce n’est pas la raison qui est en cause ici. La terreur est devenue une industrie, l’épouvante un commerce florissant dont d’habiles et cyniques manipulateurs connaissent et exploitent toutes les ficelles.

    Un usage séculaire, témoignage de notre civilisation, avait voué les premiers jours de novembre au recueillement, à la méditation, au souvenir des morts. Toute forme de Barnum, eût-elle le visage avenant d’une citrouille, en était bannie. L’actualité nous offre assez de sujets d’horreur pour qu’il soit inutile d’y greffer un carnaval de monstres made in USA. Halloween Go Home !  ♦

    Source : Boulevard Voltaire - 

     
     
    Journaliste et écrivain
    Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
  • En direct de Rabat, ce dimanche : Haro sur les orientalistes ? Par Péroncel-Hugoz*

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    © Copyright : JH Hilali 

    Depuis plusieurs mois, et jusqu’au 15 novembre, se déroule avec jusqu’ici un très maigre écho médiatique une exposition de niveau international à la Banque Al-Maghrib, avenue Mohammed-V, à Rabat. Pour accentuer la confidentialité, il faut entrer par la porte de derrière. Un samedi matin, je m’y suis trouvé seul avec l’orientologue François Pouillon, fils de feu le célèbre architecte. Le gardien et la caissière paraissaient étonnés. Le dossier de presse n’était pas disponible: « Revenez lundi ! »… Bref, nous nous sommes débrouillés comme des grands, muets d’admiration devant cette débauche inouïe de glorieuses signatures. 

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    Jugez-en : Majorelle, Edy-Legrand, Marquet, Cruz-Herrera, Portaels, Lévy-Dhurmer, Pontoy, Mantel, Henry Rousseau, Benjamin-Constant, Dufy, etc. Et même un Dinet d’adolescentes dénudées où la pudeur musulmane en prend un petit coup… Mais Dinet étant devenu par choix le haj Nasreddine, tout lui est pardonné, notamment dans l’Algérie voisine… Et puis, de toute façon, c’est de l’Art ! Cette magnifique collection est spacieusement présentée avec des cartouches très lisibles, dans des volumes modernes bien éclairés, lovés au creux de cet édifice bancaire Art déco d’outre-mer qui, en lui-même, est déjà un trésor. Bravo donc à cette sévère banque d’état, qui sait pratiquer le mécénat avec une modestie presque excessive.

    Cette visite m’a mis du baume au cœur après la rébuffade essuyée quelques jours auparavant à Rabat au tout récent Musée d’Art moderne et contemporain, de l’ancêtre Ali R’bati (1861-1939) au bien vivant Mohamed Tabal (il vient d’être décoré par le roi). D’emblée, j’avais été ébloui, séduit par cette architecture tout en dentelures légères due au cabinet Karim Chakor ; un dessin qui a fait crier certains au « néo-Lyautey » et que, pour ma part, je qualifierai plutôt de « style national marocain ». Enfin un temple de l’Art, construit au XXIe siècle, et qui ne ressemble ni à de monstrueuses canettes de bière cabossées ni à ces géantes oreilles métalliques avec lesquelles les Anglo-américains écoutent le reste de la planète !

    Et sur les cimaises, quelle richesse, quelle variété, que de bonnes surprises ! Epoustouflant. Et puis soudain une interrogation, une anxiété : « ils » n’ont tout de même pas oublié de consacrer une salle aux orientalistes et assimilés, ces peintres du Vieux Continent qui, durant 150 ans, ont tant reçu du Maroc, de Delacroix à Matisse, mais lui ont aussi tant donné !

    Quelques vieux istiqlaliens xénophobes ont-ils eu leur mot à dire dans l’organisation de ce musée? Pas croyable ! Personne ne serait venu leur mettre sous les yeux le préambule de la Constitution de 2011 qui intègre officiellement « l’affluent méditerranéen » à la marocanité ?

    Sur le moment, franchement, j’étais abasourdi. Je me disais: c’est un peu comme si un musée français excluait l’Italien Modigliani ou l’Espagnol Picasso. Pire: c’est comme si une exposition européenne sur les arts andalous ignorait les Arabo-berbères d’Ibérie. Ça en ferait du bruit… Pour ma part, mon premier mouvement, en quittant le musée de Rabat, fut de me taire. Et puis ma consoeur, Bouthaina Azami m’a libéré en posant « la » question à l’artiste et connaisseur Abdelkébir Rabi, et sa réponse m’a fait un bien fou: « L’identité d’un artiste n’est pas seulement géographique, elle peut et doit être assimilée à son expérience émotionnelle et affective et, de ce fait même, au pays qu’il sublime et où son art s’est accompli ».

    Merci Rabi ! Vous méritez qu’on vous ressorte ce « dit » prêté au prophète de l’Islam: « Un seul juste dans le pèlerinage rachète tous les pélerins!» Dont acte… ♦ 

    Lectures

    • « Diptyk . L’Art vu du Maroc ».  N° 25 d’octobre- novembre 2014, 20 000  Casablanca www.diptykblog.com

    • « Mohamed ben Ali R’bati: un peintre à Tanger en 1900 ». Collectif. Ed. Malika, Fondation Slaoui, Casablanca, 2000

    • Abdelkader Mana, « Les Gnaouas et Mohamed Tabal ». Ed. Lak international, Mohammedia, 1998. Préface de Georges Lapassade

    • François Pouillon, « Les deux vies d’Etienne Dinet, peintre en Islam ». Le Nadir, Balland, Paris, 1997 

    Par Péroncel-Hugoz                

    © Copyright : Le360

  • 2 Novembre 1914 ... Ce que Maurras a exprimé admirablement dans une de ces pages où il étend la pensée du ciel jusqu'à la terre et transpose en vérités mystiques les données du sens commun

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    Jour des morts. Toute la France a communié au pied des tombes dans le souvenir de ceux qui sont tombés pour la patrie. Dans la France envahie et ravagée, le sentiment et l'intelligence du "national" retrouvent toute leur forte réalité. Il faut bien, devant l'ennemi, sentir que ce qui réunit par-dessus tout, c'est le fait de vivre ensemble sur la même terre et de la même terre, avec les mêmes biens spirituels et matériels à défendre. Ainsi, dans cette méditation de novembre, tous les grands intérêts, tout ce qui touche l'homme dans son âme et dans sa vie, ont parlé à la fois à sa raison et à son coeur. C'est ce que Maurras a exprimé admirablement dans une de ces pages où il étend la pensée du ciel jusqu'à la terre et transpose en vérités mystiques les données du sens commun :

    "La fête des morts a été célébrée hier avec décence par le gouvernement et l'administration; elle le sera de même aujourd'hui. Surmontant toutes les forces de son principe, au rebours de toutes les pentes qui l'induisent aux manifestations oratoires et aux pompes déclamatoires, le personnel de la République a très bien compris qu'il importait de se taire et de se recueillir. De grandes palmes fleuries ont été silencieusement déposées, au nom de l'Etat et de l'Armée, dans nos trois principaux cimetières, avec l'inscription : "Aux morts pour la Patrie." Tout le monde a pu s'associer à ce digne hommage. On n'aurait supporté ni la voix des rhéteurs ni le geste des baladins. L'émotion est trop forte pour être mise en phrases et subir de lourdes figures. L'action même est trop grave pour qu'il soit permis d'accorder trop de complaisance aux signes de notre deuil.

    C'est au lendemain de la victoire définitive qu'il faudra avoir soin de mêler constamment aux cris de notre joie les larmes longtemps contenues. Ces larmes, rendues plus cruelles par la pensée de tout le beau sang qu'elles représentent, couleront alors librement. Elles couleront pour couler. Elles couleront pour soulager les poitrines, mais aussi pour faire sentir à tout le pays délivré le prix, le poids sacré, le terrible coût du bonheur de sa délivrance, la dette immense contractée envers la générosité de nos morts. Pour tant de vies données dans l'ivresse de l'héroïsme, que sauront rendre les survivants ?  Quel effort d'activité, quel élan de prospérité nationale, quelle merveille de concorde, de discipline et d'amour ? Quelle France plus belle referons-nous sur des tombeaux presque aussi vénérables que des autels ? Pensons aux bienfaits à répandre sur les familles de ces officiers, sous-officiers et soldats. Pensons aux réformes sociales, à l'union des classes, à la concorde religieuse et civique, à l'organisation de la paix intérieure, de la sécurité extérieure, à la mise en valeur des forces, de toutes les forces, à la constriction des éléments diviseurs, à l'usage attentif, scrupuleux et juste des autres, à la suppression des éléments parasites et des exploiteurs ! Le deuil universel sera alors entre nous le plus grand des intercesseurs et, pour chacun de nous, le meilleur, le plus noble des stimulants. Tant d'autres ayant répandu le pur sang de leurs veines pour la patrie, qui pourra hésiter à se tuer de dévouement, de travaux et de peines, pour satisfaire un jour à ce que pourront exiger ces ombres magnanimes de héros décharnés, meurtris et sanglants ? Hier, c'est au nom d'une patrie un peu abstraite que nous sollicitions les sacrifices désirés par la vigilance et la prévoyance. Le grave cortège des morts, appuyant et motivant nos adjurations, sera irrésistible demain."  ♦ 

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  • INFORMATION

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    Exceptionnellement, le Lundi de Louis-Joseph Delanglade sera mis en ligne après-demain, mardi.  

     
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  • Le cinéma, quel roman ! Deux romans de la rentrée explorent les coulisses, par Frédéric Rouvillois*

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    « À la fin, les noctambules se retrouvent sur la plage. Les pêcheurs hissent un filet où ne se débat déjà presque plus le monstre marin qu’ils viennent d’attraper. Après avoir longuement contemplé l’oeil glauque de la bête, Marcello entend la voix d’une jeune fille qui l’appelle. Il la connaît, elle incarne l’innocence, la pureté. Séparé d’elle par l’embouchure d’une petite rivière, il feint de ne pas comprendre et rejoint le groupe de fêtards qui l’attend ». La dernière scène de la Dolce Vita laisserait-elle entrevoir le sens véritable du cinéma qui, comme métaphore de la vie moderne, ne serait pas une quête, mais un renoncement -renoncement mélancolique mais sans appel à la pureté et à l’innocence ? C’est ce que suggèrent ces jours-ci deux beaux romans au titre plus jovial que leur contenu, Pas ce soir, Joséphine, d’Éric Alter, et Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, de Christophe Donner.

    Ce dernier s’attaque, sur le mode décidément efficace de la non fiction, à un célébrissime inconnu, Jean-Pierre Rassam, étoile montante puis filante de la production cinématographique française, retrouvé mort à 43 ans au domicile de sa compagne Carole Bouquet. Le voyage au bout de la nuit américaine commence par un suicide – le 31 décembre 1966, celui d’un autre producteur mythique, Raoul Lévy, le découvreur de Brigitte Bardot, qui se tue d’un coup de fusil dans le bas-ventre à la porte, close, de sa maîtresse. Et le voyage se poursuit autour de Rassam, dilettante génial qui, un peu par hasard, parce que sa sœur adorée devient la femme de Claude Berri dont la sœur adorée est devenue la maîtresse de Maurice Pialat, va se lancer dans la production sans trop savoir pourquoi, fort de son goût de la fête, de sa prodigieuse énergie vitale, de son charisme et de l’immense fortune paternelle. « Produire, produire, il adore le mot produire ». Mais il lit à peine les scénarios des films qu’il lance, en condottiere mésopotamien, à la face d’une France qui s’ennuie. Pialat et Nous ne vieillirons pas ensemble, Jean Yanne, dont il produit Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (énorme succès) puis Les Chinois à Paris (énorme four), ou Marco Ferreri et sa Grande bouffe, qui fleure bon la révolution – mais celle du nihilisme. Et puis Godard, Bresson, Polanski. Pourtant, que faire après ça, alors que dans l’hexagone, ce sont les Charlots qui remplissent  les salles obscures ? Joueur compulsif, drogué jusqu’à l’os, Rassam se voit en Napoléon des toiles. Il n’a que trente-trois lorsqu’il tente – pourquoi pas, au fond ?- de mettre la main sur la Gaumont, mais il se fait rafler la mise par son associé, et sombre définitivement. Dans le tunnel de l’échec, de l’ombre et des substances illicites, jusqu’à son suicide un jour de janvier 1985.

    Acteur de seconde zone mais observateur désabusé, le destin de Norman, le narrateur de Pas ce soir Joséphine, n’est pas beaucoup plus guilleret. C’est d’ailleurs lui qui racontait la scène finale de la Dolce Vita, comme un précipité de la sienne. Celle d’un comédien qui attend, dans une grande ville de la Côte d’Azur, le retour de la vedette qui s’est cassé  une dent avant de venir en glissant sur une marche de piscine. Celle d’un type qui tourne en rond -autre façon de voyager au bout de la nuit-, d’une manière qui rappelle irrésistiblement Houellebecq, incontournable prophète de notre époque. Le film où Norman doit jouer est un remake de Certains l’aiment chaud, et  lui-même n’y a qu’un rôle modeste : les filles qu’il rencontre sur le tournage et qui se déshabillent dans sa chambre déclarent qu’il est « un peu célèbre », ce qui achève de le déprimer. «  Si ça continue, je vais devenir un acteur fantôme. Au générique, personne ne saura qui je suis (…). Mon nom fera fureur dans les jeux concours. La question qui me concernera vaudra au moins 1 million d’euros ». Du moins y a-t-il des filles qui se déshabillent dans sa loge : il est juste assez célèbre pour cela. Mais en fait, non, même pas. Et ces amours furtives, si jeunes et jolies soient-elles, ne sont pas grand-chose d’autre qu’un remake : pas étonnant que la plus désirable de ses maîtresses rappelle à un amour de collège, et qu’elle écrive un mémoire de fin d’études sur les fantômes au cinéma. Le miroir aux alouettes n’est pas une promesse de bonheur, ça se saurait, et en fin de compte, chacun repart de son côte essayer de réaliser son propre petit rêve. Comme le Marcello de la Dolce vita, regardant avec un sourire gêné celle qui lui offrait la rédemption avant de hocher la tête, de feindre l’incompréhension, et de tourner les talons pour rejoindre sa bande, vers la nuit.  ♦ 

    Eric Alter, Pas ce soir, Joséphine, Pierre-Guillaume de Roux, 2014

    Christophe Donner, Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive, Grasset, 2014 

    * Source : Causeur.fr/le-cinema-quel-roman  

    L'auteur 

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    Frédéric Rouvillois est né en 1964. Il est professeur de droit public à l’université Paris Descartes, où il enseigne le droit constitutionnel et s’intéresse tout particulièrement à l’histoire des idées et des mentalités. Après avoir travaillé sur l’utopie et l’idée de progrès (L’invention du progrès, CNRS éditions, 2010), il a publié une Histoire de la politesse (2006), une Histoire du snobisme (2008) et plus récemment, Une histoire des best-sellers (élu par la rédaction du magazine Lire Meilleur livre d’histoire littéraire de l’année 2011).

  • De l’Association Reconstruisons Saint-Cloud...

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    Nous avons souvent évoqué dans Lafautearousseau ce beau projet de reconstruction du château de Saint-Cloud. Projet qui fait rêver, alors que la France souffre de déclinisme.

    Un très beau FILM DE SYNTHÈSE montrant tout l'EXTÉRIEUR DU CHÂTEAU de SAINT-CLOUD vient d'être réalisé à la demande de l'association "Reconstruisons Saint-Cloud !".

    Nous vous invitons à le découvrir (avec sa bande son). ♦

     

     

    http://www.reconstruisonssaintcloud.fr/pagedaccueil.html