LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1582
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Nouveauté BD de ce week-end
François-Ferdinand
C’est l’acte qui a déclenché la Première Guerre mondiale. Le 28 juin 1914, l’archiduc d’Autriche François-Ferdinand de Habsbourg et son épouse morganatique, Sophie Chotek, sont assassinés à Sarajevo. Mais que sait-on vraiment de l’homme, de sa femme, de leur vie ? Se souvient-on qu’en dehors d’être un père aimant et attentif, il était l’objet de perpétuelles humiliations de la part de son oncle l’Empereur d’Autriche, François-Joseph 1er. La plupart des cérémonies officielles auxquelles il est convié ne leur apportent à lui et Sophie que des vexations. L’héritier subit, plie mais ne rompt pas. Après avoir clairement et franchement parlé à l’Empereur, ce dernier lui demande d’aller en visite officielle à Sarajevo, le 28 juin. Sophie y voit un piège. François-Ferdinand y voit au contraire l’occasion de reprendre sa place, de tester son courage politique. Mais le 28 juin est le jour de la fête nationale serbe…
L’historien Jean-Yves Le Nouar et le dessinateur Chandre (Alexandre Schmit de son vrai nom) plongent le lecteur dans la Cour autrichienne qui fleure bon l’Ancien régime en ce début de XXe siècle. On sent bien les tensions internes au sein de la famille impériale, entre l’oncle et le neveu, mais également celles qui peuvent naître entre François-Ferdinand et l’État-major militaire. Le lecteur appréciera également la clarté du propos dans le déroulé des faits et la fidélité historique qui a gouverné la rédaction de cet ouvrage qui mérite bien des lauriers. u
François-Ferdinand – Jean-Yves Le Naour & Chandre. Éditions Grand Angle – 56 pages – 13,90 euros
Source : Site de Politique magazine - Livres p
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Stars déçues, par Claude Wallaert
François Hollande, parvenu à mi-mandat, est au plus bas dans les sondages, tout le monde le sait, même les stars de la chanson, du cinéma, et autres particularités culturelles de notre joyeuse époque.
Or, certains de ces amuseurs publics, ont depuis de nombreuses années, la manie de déclarer urbi et orbi leurs préférences politiques, et plus particulièrement de proclamer lors des élections présidentielles leur prétendu attachement à tel ou tel candidat ; et, non contents de ces déclarations en marge de leur domaine de compétence, ils se montrent dans les meetings, se font photographier aux côtés de la vedette politique du moment, arborant larges sourires et débitant des petites phrases révérencieuses teintées d’idéologie de comptoir. Ainsi de Yannick Noah, la raquette chantante parfumée de cannabis, de Johnny Halliday, l’ « inoxydable » idole des jeunes, de Jean-Marie Bigard, l’amuseur pour après boire chargé, de Laurent Ruquier, le collégien qui joue au proviseur, etc…
Or, patatras, les candidats de leur choix, après l’ivresse des célébrations hurleuses, l’euphorie de la victoire, accèdent aux responsabilités suprêmes ! Et, inexplicablement, le brillant savoir-faire qu’ils avaient démontré dans les sentiers tortueux de la montée au pouvoir semble brutalement leur faire défaut au moment de l’exercer ! Emberlificotés dans leurs réseaux, leurs arrangements, leurs promesses déclarées ou secrètes, ils sont frappés d’une étrange impuissance ! Leur popularité piétine, puis régresse, voire s’effondre, et voilà nos petits héros de l’audimat bien ennuyés : leur investissement ne rapporte rien, bien pire, leur popularité personnelle s’écorne, leurs profits sont menacés ! Alors, que faire ? C’est bien simple, il faut se re-pen-tir ! C’est ce qu’ont fait, à gauche ou à droite, le pauvre Yannick, qui avoue piteusement « que le compte n’y est pas », le petit Laurent, qui en a oublié de gominer sa brosse blonde, le désopilant Roger Hanin, l’éternel « beauf », ou encore tel chanteur dont j’ai oublié le nom, dépité d’avoir été, selon ses propres mots, l’« arabe de service » de Sarkozy, ce qui a réduit dramatiquement son contingent de groupies payeuses.
Vraiment, la vie est parfois dure pour nos stars d’argent sinon de talent ! u
Source : Site de Politique magazine - François Hollande p
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4 Octobre 1914 ... On annonce le rétablissement de la dignité de maréchal de France
Il y a eu un incident Anatole France. Après le bombardement de la cathédrale de Reims, Anatole France a écrit à Gustave Hervé, qui l'a publiée dans La Guerre sociale, une lettre de protestation, fort belle, mais qui s'achevait sur une phrase malheureuse où il s'agissait, après la guerre, d' "admettre de nouveau les Allemands dans notre amitié". Il y a eu quelques "mouvements", comme on dit à la Chambre, à ce sujet dans la presse, et il est à supposer que France a reçu personnellement un courrier plutôt vif, car il vient d'écrire, à Hervé encore, une lettre assez piquée où il déclare que, puisqu'on trouve que "son style ne vaut rien en temps de guerre", il cesse d'écrire et demande à s'engager - résolution que son grand âge rend fort chimérique. Mais ce petit incident est révélateur. Il indique la difficulté qu'une aussi grande intelligence éprouve à s'adapter à la situation et à la guerre. De l'état d'esprit dans lequel Anatole France écrivait il y a quelques mois La Révolte des Anges, passer à la destruction de la cathédrale de Reims par les obus allemands : quel abîme ! Si la transition a été malaisée pour un Anatole France, qui a trouvé le moyen d'accrocher en route, quelle ne sera-t-elle pas pour les médiocres, les bornés, les vaniteux, les ignorants et les sots, qui ont engagé leur amour-propre dans le pacifisme et l'internationalisme ? Qui sait si ce petit incident, presque purement littéraire, n'est pas un symptôme des convulsions de l'avenir ?...
Le départ du président Poincaré, accompagné de Millerand, pour les armées, départ annoncé avec une certaine solennité, fait augurer des succès prochains. On annonce en même temps le rétablissement de la dignité de maréchal de France. Tout cela grandit l'espoir... u
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Reprise d'activités un peu partout ! Attention, suivez les nouvelles annonces
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Nouvelles annonces :
ILE DE FRANCE : La Fédération d’AF Ile de France (CRAF) annonce sa réunion de rentrée le samedi 4 octobre 2014.
AIX-EN-PROVENCE : Café Actualité le mardi 7 octobre. Ce sera avec Jean-Pierre Maugendre : Comment et pourquoi la démocratie devient totalitaire ?NANTES : Réunion de rentrée URBVM le samedi 13 Octobre.
PARIS / BORDEAUX : le 5 octobre, la MANIF POUR TOUS.PARIS : le 6 décembre, colloque du Cercle Vauban.Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! u -
Après le lancement du nouveau site de Politique magazine, Hilaire de Crémiers : « Merci à nos lecteurs ! »
Comment ce nouveau site est-il conçu ?
On y retrouve l’intégralité des articles parus dans le magazine. Bien évidemment, ces articles sont réservés aux seuls abonnés. Ces derniers ont déjà dû recevoir, par courriel, un identifiant et un mot de passe leur donnant accès à ce vaste contenu éditorial. Par ailleurs, un contenu exclusif, ouvert à tous, sera mis en ligne chaque jour. Les commentaires à chaud sur l’actualité seront privilégiés.D’autres nouveautés ?
Oui, et non des moindres. Des espaces publicitaires sont réservés à nos annonceurs qui auront ainsi accès à une audience élargie avec des tarifs très concurrentiels. Des offres couplées avec l’édition papier sont proposées. Je renvoie à notre service publicité : chacun peut y trouver la formule qui lui convient.Quel est l’intérêt de ce nouveau site pour des annonceurs ?
A titre d’exemple, au moment des Manif pour tous auxquels notre site web a consacré nombre d’enquêtes et de reportages, plusieurs dizaine de milliers de personnes s’y sont connectés chaque mois. à l’heure où internet est le média qui touche le plus grand nombre de gens, il y a donc un véritable intérêt économique à devenir annonceur sur politiquemagazine.fr. C’est une opportunité formidable de se faire connaître ! Il ne s’agit cependant pas d’accepter n’importe quoi. Politique magazine privilégie la publicité de qualité, correspondant à un lectorat exigeant avec lequel, depuis plus de dix ans, il a établi une relation de confiance. C’est en quelque sorte un échange gagnant/gagnant.Quels sont vos projets d’avenir ?
Dans les mois qui viennent, nous mettrons au point une version numérique du magazine pour tablettes et smartphones. Nous continuerons également à étoffer nos équipes rédactionnelles afin d’offrir à nos lecteurs et abonnés un contenu éditorial de qualité, ce qui a toujours été la marque de fabrique de Politique magazine. Mais tout cela a un coût. C’est pourquoi je continue à faire appel à la générosité de nos lecteurs, notamment par le biais de Presse et pluralisme qui permet de faire un don déductible fiscalement. Il faut des moyens pour se développer. Ces moyens, ce sont nos lecteurs qui nous les donnent ! Oui, vous, amis lecteurs (voir p. 50 du magazine) ! uComment recevoir ses identifiants
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Vous souhaitez des informations ou vous voulez passer une annonce sur le site de Politique magazine : 01.42.57.43.22 et contact@politiquemagazine.frSource : Politique magazine
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Frédéric II avait prédit à Voltaire le fanatisme de la raison, celui que le XXème siècle, celui que les siècles révolutionnaires ont connu
« Nous avons connu le fanatisme de la foi. Peut-être connaîtrons-nous, mon cher Voltaire, le fanatisme de la raison, et ce sera bien pire. »
Frédéric II
Voltaire, Correspondance, La Pléiade (13 tomes).
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Reprise des Cafés actualité d'Aix-en-Provence, mardi prochain, 7 octobre. A ne pas manquer !
La démocratie peut-elle devenir totalitaire ? Cette association de mots semble antinomique et paraîtra presque blasphématoire à certains. Mais au-delà des mots et des principes vertueux, il y a les idéologies et les faits : le phénomène qui voit les démocraties modernes s'ingérer toujours plus dans des domaines qui échappaient traditionnellement à l'État. Institutionnaliser une nouvelle morale. Tenter de déplacer les limites du bien et du mal.
Les événements entourant l'adoption de la loi instituant le prétendu Mariage pour tous ont servi de révélateur à beaucoup de nos contemporains abasourdis par ce qu'ils observaient. Il s'agit maintenant de passer de la révolte contre les conséquences à l'analyse des causes. Ce sera l'objet de notre conférence. u -
En Israël, la tentation de l'exil : rester ou partir, le doute s'installe
Ce sujet, généralement passé sous silence, est aujourd'hui souvent évoqué ouvertement jusque dans la grande presse. Ainsi, nous avons lu avec intérêt l'article du Monde* que vous pourrez consulter ci-après. Nous avons jugé intéressant de le donner à lire ici, au moment où George Steiner publie un nouvel ouvrage (Un long samedi, chez Flammarion) dans lequel il récuse le sionisme, au fond au nom d'une haute éthique juive, universelle, a-territoriale; et où Aymeric Chauprade refuse que l'anti-sionisme puisse être un élément déterminant de notre politique étrangère. Somme toute, un Intéressant débat ! Lafautearousseau u
Dans quelques jours, Nitzan Cohen quittera Israël, le pays où elle est née, avec un billet aller simple, direction New York. Pour combien de temps ? Rien n'est encore tranché. Cette jeune femme de 27 ans, diplômée de psychologie, veut surtout prendre un peu le large. Détentrice d'un passeport américain, elle mûrit depuis plusieurs mois sa décision. L'opération "Bordure protectrice" menée cet été à Gaza n'a fait que renforcer son choix.
"Israël est un petit pays avec une guerre tous les deux-trois ans, décrit-elle. La pression est constante." Nitzan a fait ses études à Beersheba, la capitale du Néguev, régulièrement exposée aux tirs de roquette du Hamas à Gaza. A chaque confrontation, l'alarme ne cessait de retentir, précipitant tout le monde aux abris. "J'aime mon pays, mais je ne trouve pas vraiment normal de vivre ainsi", explique-t-elle.
« MAUVIETTES MÉPRISABLES »
Quelque 30 % des Israéliens se disent aujourd'hui tentés par l'émigration, selon un sondage diffusé début septembre par la chaîne de télévision israélienne Channel 2. Pour en savoir plus sur les motivations des candidats à l'exil, il suffit de consulter la page Internet Quitter Israël, un site en hébreu délivrant conseils et témoignages. Les uns citent l'insécurité et la tension causées par un conflit qui n'en finit plus. Les autres évoquent une trop grande implication du fait religieux dans le quotidien. Pour beaucoup parmi les jeunes, c'est aussi le coût de la vie qui sert d'aiguillon au départ : depuis cinq ans, les salaires ont stagné tandis que les prix de l'immobilier ont explosé. "J'ai beaucoup de mal à trouver un appartement décent à un prix normal, rapporte Danna Frank, une résidente de Tel-Aviv qui vient de terminer son école de cinéma. Quand je lis ce que racontent sur Facebook mes contacts partis à Berlin, ça me fait sérieusement réfléchir : il est clair qu'on y vit mieux avec beaucoup moins."*
L'émigration existe depuis la création de l'Etat hébreu. Mais elle reste un phénomène qui fait débat dans un pays construit par ses immigrants. La langue reflète ce malaise : les Israéliens partis à l'étranger sont surnommés yordim, "ceux qui descendent", par opposition aux nouveaux venus, les olim ("ceux qui montent"). Dans les années 1970, le premier ministre Yitzhak Rabin n'avait que mépris pour ces déserteurs traités de "mauviettes méprisables". A l'automne 2013, un documentaire filmant le quotidien de jeunes Israéliens établis en Europe et aux Etats-Unis a relancé la polémique. Le ministre des finances Yaïr Lapid avait fustigé "ces gens prêts à jeter à la poubelle le seul pays qu'ont les Juifs parce que Berlin est plus confortable".
« PARTIR SERAIT COMME TRAHIR »
Pour le démographe Sergio Della Pergola, en dépit du tam-tam médiatique, le taux d'émigration est en réalité très faible. "Plus faible qu'en Suisse et dans la plupart des pays développés, précise-t-il. Et parmi ceux qui disent vouloir partir, il est difficile de distinguer ce qui relève de la discussion de salon ou du projet concret." Ce professeur à l'université hébraïque de Jérusalem affirme aussi que la question s'est banalisée : "Israël est une société plus mûre et la mobilité internationale y est devenue une donnée comme une autre." C'est ce que semble montrer l'enquête de Channel 2 : chez 64 % des sondés, le sujet de l'émigration suscite des réactions de bienveillance ou d'indifférence. Seuls 36 % y sont hostiles.
Pourtant, les Israéliens tentés par l'exil confessent souvent une ambivalence face à leur projet. Michal et Avi (les prénoms ont été changés) ont vécu neuf ans à Londres. En janvier 2013, à la naissance de leur fille, ils sont revenus à Jérusalem. L'enchaînement de violences de l'été – kidnappings, meurtres et offensive sanglante à Gaza – les fait aujourd'hui douter. "La situation politique me désole et me donne envie de repartir, raconte Michal d'un ton voilé par l'émotion. Mais mes grands-parents ont choisi de quitter l'Allemagne et les Pays-Bas pour venir ici au début des années 1930. Partir définitivement après deux générations serait comme trahir un engagement."
* Par Marie de Vergès - Le Monde, 20 septembre 2014
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2 Octobre 1914 ... Si la France a dû subir l'invasion ...
M. Papillon, propriétaire vigneron à Chargé et voisin de La Roche, nous prête tous les matins La Dépêche de Tours, journal républicain radical dont il est le fidèle abonné. Comme son journal, c'est un bon républicain radical que M. Papillon. Et dans sa petite maison, ma foi proprette, il s'est longtemps réjoui des progrès de la démocratie, dans le pays tourangeau en particulier et dans le pays de France en général. M. Papillon a d'ailleurs un fils, des neveux, plusieurs cousins aux armées. M. Papillon n'est pas un mauvais français. Mais s'il connaît bien la vigne, la commune de Chargé et l'arrondissement d'Amboise, M. Papillon n'est pas instruit des choses de la guerre ni de la politique européenne. Pour être bon français, on n'en a pas moins "ses idées", n'est-ce pas, M. Papillon ? Et ces "idées" consistaient à croire que la guerre est une chose d'un autre âge, qu'en notre siècle de progrès et de lumière l'homme a cessé d'être un loup pour l'homme et que, si le proverbe : "Qui terre a, guerre a", est vrai pour les propriétaires vignerons, il cesse de l'être pour les Etats, surtout au XXème siècle...
M. Papillon a eu un triste réveil. Il n'a pas vu la naissance des Etats-Unis d'Europe. Mais son fils, ses neveux ont été blessés par des éclats de shrapnells. Et M. Papillon regrette aujourd'hui que nous n'ayons pas plus d'officiers, pas plus d'artillerie lourde. M. Papillon ne pense pas que, si la France a dû subir l'invasion, si des milliers et des milliers de ses fils tombent en ce moment devant les tranchées que les Allemands ont creusées sur notre propre sol, la faute en est non pas à lui seul ni à lui-même, grands dieux, mais aux institutions qui ont remis à M. Papillon et à dix millions de M. Papillon divers, constituant le corps électoral français, une tâche qu'ils ne pouvaient pas remplir : celle du souverain.
Le peuple souverain, c'est M. Papillon multiplié à un très grand nombre d'exemplaires et qui crée des représentants à son image, c'est-à-dire des hommes dont l'esprit est naturellement limité aux préoccupations du métier, du village ou de la petite ville. Comment leur en vouloir d'être tels qu'ils doivent être, prévoyants pour leur négoce, pour leur vie privée, imprévoyants pour ce qu'ils ne connaissent pas ?
L'état de l'Europe, les risques de conflit européen, les nécessités et le caractère de la guerre moderne, l'organisation militaire de l'ennemi, où et quand voulez-vous que M. Papillon ait étudié tout cela ? Il est déjà très beau qu'un sentiment, un instinct tenace aient porté M. Papillon à ne pas consentir au désarmement complet de son pays.
Un philosophe anglais a dit que le premier mot de la démocratie, c'était jalousie. Summer Maine voyait peut-être un peu court. Le premier mot des gouvernements démocratiques, c'est ignorance. Dans les temps que nous vivons, l'ignorantia democratica revêt un caractère tragique : c'est la grande homicide qui fait tuer la fleur de la jeunesse française. u
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La Dizaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique
Par-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation !
MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008.
= François-Xavier BELLAMY Professeur agrégé de philosophie
L'urgence ? Le retour au réel
= Sophie de MENTHON Chef d'entreprise, Présidente d'ETHIC
Classe !
= Denis TILLINAC Ecrivain
Quand le peuple de droite se réveille
= Ivan RIOUFOL Journaliste politique
L'Etat islamique, cet oublié du show Sarkozy
Une guerre de civilisation ?
= Christine SOURGINS Historienne de l'art
L'Art dit contemporain, de fraîcheur en décrépitude
= Jacques BICHOT Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3
Un candidat conquérant, mais saura-t-il gérer ? (N. Sarkozy)
= Gérard-François DUMONT Géographe, Professeur d'université à la Sorbonne
La réforme territoriale ou l'illusion jacobine
= Aude MIRKOVIC Maître de conférences en droit privé à l'Université d'Evry
L'enfant pour tous ?
= François JOURDIER Officier, Contre amiral (2°S)
La guerre, ça tue !
Ukraine, Mayotte, ... -
La GPA bientôt légalisée ? Le dossier du numéro d'octobre de Politique magazine (qui vient de paraître)
Nous publierons dans les tout prochains jours l'éditorial de cette nouvelle livraison de Politique magazine :
2017, C'EST DEMAIN
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Il l'a dit ...
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1er octobre 1914 ... La cathédrale de Reims longuement bombardée et en flammes ...
Robert Chauvelot nous a apporté toute une série de journaux allemands qu'il a reçue de Genève. C'est la première fois que j'en vois depuis la guerre. Lecture passionnante. Nous sommes introduits chez l'ennemi, nous pouvons lire, à travers les lignes, dans sa pensée.
"...Voici les principaux organes de là-bas : l'officieuse Gazette de Cologne, La Gazette de Francfort, moniteur de le finance, du libéralisme et du sémitisme, le Berliner Tageblatt qui représente la même tendance à Berlin, mais avec une nuance de fronde en plus : c'est ce Berliner Tageblatt que l'on nous citait à tout instant dans les annnées qui ont précédé la guerre, quand on voulait convaincre les Français que l'opinion publique allemande était pacifique, désavouait d'avance et paralysait à coup sûr toute velléité d'agression du gouvernement impérial. Voici encore la Gazette de Voss, celle que les Berlinois appellent "la tante Voss", un journal guindé dans son libéralisme à la très vieille mode, et qui représente à merveille les classes moyennes allemandes...
Tous ces journaux portent des dates qui s'étendent du 17 au 21 septembre. Tous ont le même caractère : ils suent l'embarras, ils trahissent le bluff et la contradiction.
L'Allemagne souffre en ce moment d'une invasion rentrée. Il s'agit en effet d'expliquer au lecteur pourquoi l'armée allemande n'a pas pénétré dans Paris, pourquoi elle a dû se replier, après la bataille de la Marne, pourquoi elle est bloquée dans ses tranchées. Eh bien ! visiblement, tout cela n'est pas explicable. Les malheureuses gazettes de Cologne, Francfort et autres lieux, s'évertuent à chercher une présentation des choses qui soit acceptable pour leurs lecteurs. Et elles ne trouvent pas.
De Paris, d'abord, il n'est plus question. "Plus Paris ! Plus Paris !" comme disaient, il y a trois semaines, les soldats allemands qui battaient en retraite. Après avoir annoncé avec fracas qu'on serait à Paris trois semaines après l'entrée en campagne, on ne souffle plus mot à ce sujet. Quant à la bataille de la Marne, silence : on n'en parle pas plus que si elle n'avait pas eu lieu. Et, par un effronté renversement des rôles, on essaie de faire croire au lecteur allemand que ce sont les Français qui sont sur la défensive, que ce sont eux qui doivent se livrer à des sorties désespérées pour briser le cercle de fer qui étreint le soldats de Von Kluck. A lire ces gazettes, on croirait, ma parole, que ce sont nos soldats qui sont actuellement terrés dans les tranchées allemandes et qui y reçoivent les rafales de nos canons de 75.
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Humeur d'actualité dans Figarovox ... celle d'André Bercoff : les défaites aux élections passent, Hollande reste *
Pour André Bercoff la nouvelle défaite du PS aux élections sénatoriales n'ébranlera pas le président de la République. Protégé par les institutions, François Hollande devrait, selon lui, terminer son mandat.
Ingrate Corrèze, méchante Corrèze: qu'un sénateur UMP se fasse élire triomphalement dans le fief de François Hollande est pire qu'un crime: une faute. Que deux sénateurs socialistes se fassent remercier en rase campagne, entre Brive et Tulle, a de quoi décourager les optimistes quant à la nature humaine. Quoi? Le département qui a eu l'honneur d'abriter deux présidents de la Vème République, le roi fainéant Chirac et le brillant chef d'Etat qu'actuellement le monde nous envie, a le front de ne pas voter légitimiste? Les méchants, les cyniques et le cortège des défaitistes entonneront une fois de plus la mauvaise litanie de l'échec comme art de gouverner.
« La Constitution est grande et Hollande son prophète. Circulez, citoyens-électeurs-consommateurs, il n'y a rien à voir. Et si vous n'êtes pas contents, continuez à râler. »
Il est vrai que, depuis près de deux ans et demi, le locataire de l'Elysée n'a pas été gâté: navigation à vue, cocoricouacs, promesses non tenues, engagements non suivis d'effets, une France centrifuge qui part dans tous les sens, au gré des corporatismes et des avantages acquis, des régimes spéciaux et des gouffres de la dette, un pouvoir en mauvais termes avec les mots et en contre-programmation permanente. Hollande est donc impopulaire et entraine Valls dans sa chute: cette banalité de base masque deux réalités au moins aussi essentielles. La première est que la droite, bien que Sarko Zorro soit arrivé, va connaître encore de jolies tensions internes marquées par le poids des egos et le choc des promos. La deuxième est que le Front National, s'il engrange des progrès non négligeables, se heurte à un iceberg européen et économique qu'il a urgemment besoin de dégrossir, et à une image dont les ambiguïtés ne sont pas encore prêtes d'être levées.
Dans ce marigot politique où les partis ne cessent de perdre des plumes, où des syndicats montrent qu'ils se foutent royalement de l'entreprise (Air France), où les damnés d'Afrique montent vers l'Europe, et les nantis d'Europe vers les paradis fiscaux, Hollande peut afficher la solidité absolue de son statut. Il a été élu pour cinq ans, nul désordre ne peut le renverser ; il ne dissoudra pas parce qu'il n'y est pas du tout obligé et que les niches du pouvoir sont faites pour être occupées et entretenues. Billevesées donc que ces sénatoriales autant que les cantonales et régionales de l'an prochain. Jamais un coup de dé n'abolira le hasard, jamais un tsunami dans les urnes n'ébranlera le pouvoir. La Constitution est grande et Hollande son prophète. Circulez, citoyens-électeurs-consommateurs, il n'y a rien à voir. Et si vous n'êtes pas contents, continuez à râler. On verra bien.u
* André Bercoff est journaliste et écrivain. Son prochain livre Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et Moi paraît le 9 octobre 2014 chez First.