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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1579

  • Miguel de Unamuno : "Je me sens une âme médiévale ..."

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    « L'on m'a traité de réactionnaire et même de jésuite. Soit ! Et après ? Oui, je le sais, je sais que c’est folie de vouloir faire rétrocéder les eaux de la rivière à la source, et que c’est le vulgaire qui cherche la guérison de ses maux dans le passé ; mais je sais aussi que tout homme qui combat pour un idéal quelconque, semblât il du passé, pousse le monde vers l'avenir, et que les seuls réactionnaires sont ceux qui se trouvent bien du présent. Toute prétendue restauration du passé est une faiseuse d’avenir, et si ce passé est un rêve, quelque chose de mal connu... tant mieux. Comme toujours, on va à l’avenir ; celui qui marche y va, même s'il marche à reculons, Et qui sait si cela ne va pas mieux ainsi ! Je me sens une âme médiévale et j’ai ai l’idée que l'âme de ma patrie est médiévale ; que, par force, elle a passé par la Renaissance, la Réforme et la Révolution, apprenant quelque chose d’elles, soit, mais sans laisser toucher à son âme, conservant l'héritage spirituel de ces temps qu’on appelle brumeux.»  

    Miguel de Unamuno- Le sentiment tragique de la vie - Salamanque, 1912 

  • UNE RENTREE SOUS TENSION, thème central du numéro de septembre de Politique magazine, qui vient de paraître

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    Sommaire

    Nous publierons dans les tout prochains jours l'édirorial de Christian Tarente : 

    CHRETIENS D'ORIENT, QUE LA FRANCE PARLE !

     

  • A lire ! Apocalypse du progrès de Pierre de la Coste

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    Apocalypse du progrès
    Pierre de la Coste.
    Éditions Perspectives libres, 2014

    D'Hiroshima aux OGM, de Tchernobyl aux fichages numériques des populations, de Fukushima au changement climatique, le Progrès nous inquiète. De l'extase progressiste de Jules Verne et de Victor Hugo, il ne nous reste rien, sinon une vague angoisse. Le moment est de toute évidence venu de se dire que le Progrès, comme mouvement inéluctable de l'Humanité vers le Bien, qui fut peut être une religion de substitution, est devenu un rêve aujourd'hui transformé en cauchemar.
    Devant la crise de la croyance dans le Progrès, il faut s'interroger sur notre dernier grand récit. D'où nous vient cette croyance aussi inébranlable que notre foi religieuse d'antan ? Pourquoi s'inverse-t-elle sous nos yeux ? Vers quelle catastrophe peut-elle nous conduire ?  (22,00 €)

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  • 4 septembre 1914 ... Quel anniversaire pour la Troisième République !

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    Quel anniversaire pour la Troisième République !... Le gouvernement quitte Paris et se réfugie à Bordeaux. Une proclamation du général Gallieni aux Parisiens annonce que la capitale sera défendue jusqu'au bout... Comme impression, c'est l'équivalent du premier communiqué de Millerand à son arrivée au ministère : "De la Somme aux Vosges..." Jusqu'à quel bout Paris sera-t-il défendu ? Jusqu'à quelle extrémité ? Et cela veut-il dire qu'avant Gallieni Paris ne devait pas être défendu ?  

     

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  • L'urgence: un nouveau système politique ! par Hilaire de Crémiers

     

    Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, revient sur la crise des institutions françaises et l'urgence de fonder un nouveau système politique.

    (Vidéo enregistrée entre la formation du gouvernement Valls 2 et l'université de La Rochelle)

  • 3 septembre 1914 ... L'invasion ne cesse de progresser, on quitte Paris en masse

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    Encore une nuit anxieuse, encore une matinée sans réconfort. Le bruit courait hier soir à Saint Lô, venant de Paris, que le général Pau (1) avait remporté une victoire et occupé les lignes ennemies. On nous avait tout de suite apporté cette lueur d'espoir. Ce matin, nous apprenons que les uhlans sont à Compiègne. C'est tout. 

    De nombreux réfugiés arrivent de Paris, des environs de Paris et de la région de l'Oise. A entendre ces derniers, c'est l'autorité militaire qui ordonnerait l'évacuation immédiate parce que des batailles sont prochaines dans cette région et que nous emploierons le nouvel explosif de Turpin, qui est un asphyxiant d'une telle puissance qu'il expose à la mort tous les habitants d'une région...

    Le secret de Turpin est admirable, on veut bien le croire. Mais ce n'est pas encore le secret de la victoire, puisque l'invasion ne cesse de progresser. Du coup, on quitte Paris en masse. Les trains se succèdent en grand nombre aux gare d'Orléans, de Lyon et de l'Ouest. Des hommes qui sont arrivés ici disent avoir voyagé vingt heures debout dans un fourgon.

    Stephen Pichon (2) écrit dans Le Petit Journal ces lignes qui surprendront. C'est le premier son de cloche de cette nature qui est donné : "Il y a longtemps que j'ai dit qu'on avait tort de s'en reporter aux bruits fallacieux qu'on faisait courir sur la supériorité de nos armes. L'évènement a tristement démenti ceux qui colportaient de prétendus propos de prisonniers allemands dont on s'emparait comme d'une promesse certaine de victoire. Mais de l'optimisme excessif dont on faisait preuve il y a quinze jours, au pessimisme découragé que créeraient maintenant des revers auxquels nous avions le droit de ne pas nous attendre, il y a toute une distance que nous ne devons pas parcourir."

    Des revers ? Il y a donc eu des revers ? Où et quand, nous ne le savons, ou plutôt nous ne le devinons que très vaguement encore. Mais c'est la première fois que le mot est prononcé. Il nous attriste jusqu'au fonds de l'âme.

    ...D'après les lettres que nous venons de recevoir à l'instant même, les uhlans se trouvaient dès dimanche, c'est-à-dire le 30 août, dans les environs de Compiègne. Les habitants de la région se hâtaient de chercher un refuge à Paris.  

     

    (1) : Paul Pau (1848-1932) était entré à Mulhouse le 19 août 1914, qu'il devait évacuer le lendemain.

    (2) : Stephen Pichon (1857-1933) avait été ministre des Affaires étrangères sous Clemenceau puis Caillaux de 1906 à 1911 et le redeviendra avec Clemenceau de 1917 à 1920.

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  • Valls à deux temps

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    Le rite socialiste semble immuable. Dans un premier temps, on se fait plaisir avec des réformes sociétales (suppression de la peine de mort, libéralisation des radios, mariage des pédérastes, etc.). Puis on vire un Mauroy pour le remplacer par un Fabius, ou un Eyraud pour un Valls, on devient pragmatique et on prend les mesures macron-économiques et sociales que la droite n’a pas osé prendre par peur de la gauche. Car en-dessous de l’écume politicienne, l’économie impose ses lois à nos moutons gouvernementaux hélas tous atteints de bruxellose.

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  • 2 septembre 1914 ... Retraite ininterrompue de nos armées

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    Ce qui étonne le public, c'est cette retraite ininterrompue de nos armées. Il semble que les Allemands avec la régularité d'une horloge, que leurs étapes soient fixées d'avance. Il semble aussi que, de notre côté, le commandement préfère garder nos armées intactes, même au prix de l'investissement de Paris, pour que nous puissions le jour où la pression russe se fera sentir trop vivement des Allemands en Prusse orientale, reprendre l'offensive avec des forces inentamées.

    Cela, c'est l'explication optimiste du fait qu'il n'apparaît aucun nom de bataille et que, depuis que nos armées ses ont repliées de Belgique en France, tout a l'air de s'être passé en manœuvres défensives. A cette explication-là, toute la France, dans sa volonté de vivre, s'attache avec confiance, avec énergie.

    Une explication pessimiste mais partielle, rendue malheureusement vraisemblable par le communiqué d'hier soir, c'est que notre aile gauche - celle où se trouvent les Anglais - est toujours sous la menace de se trouver débordée et enveloppée. Ce serait cette faiblesse qui nous obligerait au retrait sur toute la ligne. Quoi qu'il en soit la "guerre à outrance" qui deviendrait nécessaire à partir du moment où Paris serait investi constituerait une lourde épreuve. La presse s'efforce d'accoutumer l'opinion à l'idée des sacrifices nécessaires.  

    Le point de vue sur lequel on insiste, c'est que l'état-major prussien expose ses hommes avec une prodigalité folle, sans tenir compte de la difficulté, qui croît pour lui tous les jours, à mesure qu'il s'éloigne de sa base d'opérations, de "réétoffer" ses régiments décimés et de les ravitailler...

    Hélas ! il y a trois semaines, on disait déjà que les soldats allemands mouraient de faim et que les uhlans se rendaient pour une tartine. Le peuple français est assez viril pour ne pas avoir besoin d'être bercé par ces niaises illusions. 

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  • La Dizaine de Magistro

    magistro nouveau.jpgPar-delà le discours dit de droite, dit de gauche ou d'ailleurs, l'essentiel touche aux fondamentaux... un choix de civilisation ! 

    MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 :  http://www.magistro.fr  


    = Chantal DELSOL, de l'Institut : On ne joue pas avec la maternité
    = Marc DUGOIS, Avocat : Les trois veaux d'or
    = Chantal DELSOL, de l'Institut : Nos limites
    = Roland HUREAUX, Essayiste : L'absurde projet de réforme territoriale
    = Eric ZEMMOUR, Journaliste politique : Arnaud Montebourg, rebelle de pacotille
    = Ivan RIOUFOL, Journaliste politique : Les partis politiques... ces boulets !
    = Philippe BILGER, Magistrat honoraire, Président de l'Institut de la parole : Faut-il avoir pitié du président de la République ?
    = Jean-Baptiste GIRAUD, Directeur fondateur d'Ecomoniematin.fr : De la hausse de la TVA
    = Henri HUDE, Philosophe : Réflexions pour la France
    = Denis FADDA, Haut fonctionnaire international :A nos portes, un monde en feu
    = Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : La crise de confiance

                                  

     

  • Beaucoup de bruit pour rien, par Louis-Joseph Delanglade

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    « Panique identitaire » à gauche (M. Thomas Legrand sur France Inter) où le divorce semble imminent entre étatistes et réformistes : le second gouvernement de M. Valls n’en finit pas de faire des vagues jusqu’à l’intérieur même du P.S. et de lui-même, ce qui est un comble ! En témoigne la charge conjointe de Mmes Aubry, Duflot et Taubira. Pourtant, depuis la primaire socialiste de 2011, il était évident que MM. Valls et Montebourg incarnaient deux visions politiques et économiques inconciliables. De même que, plus récemment, tout le monde a entendu M. Valls prévenir que la gauche pouvait disparaître. (B.F.M.-T.V., le 14 juin) 

    Pourquoi s’étonner dès lors, d’autant qu’il est patent que ténors et éléphants du parti majoritaire fourbissent leurs armes pour l’élection présidentielle de 2017 ? Tous ou presque ont intérêt à ce que MM. Valls et Hollande échouent. Ces derniers sont de fait condamnés par la dérive des institutions de la Vème République (notamment la néfaste adoption du quinquennat) et par l’américanisation croissante de nos mœurs politiques (notamment la médiatisation disproportionnée de tout événement), à obtenir des résultats hic et nunc.

    Voici donc la France gouvernée par un attelage improbable où la gauche libertaire (représentée par Mme Najat Vallaud-Belkacem, incarnation du carriérisme politicien) côtoie la gauche libérale (représentée par M. Emmanuel Macron, banquier d’affaires et haut fonctionnaire). D’aucuns crient au clientélisme et prédisent une prochaine tempête. On peut tout aussi bien relever une certaine cohérence. Tandis que l’on continuera de révolutionner les valeurs sociétales et de tailler dans les racines des gens de ce pays (mettant ainsi du baume au cœur de l’électorat gaucho-bobo-écolo), se poursuivra plus aisément la marche forcée vers l’euro-mondialisation par la libéralisation débridée de l’économie nationale (confortant ainsi l’alliance objective entre la droite et la gauche dites « de gouvernement »). 

    Le scepticisme s’impose donc. De toute façon, les chances de succès de M. Valls semblent plutôt compromises du fait des contradictions de la gauche, de la situation de la France et du contexte européen. Certes, M. Bernard Guetta (France Inter) peut prédire que M. Hollande sera sauvé par l’Europe : la menace déflationniste devrait, paraît-il, inciter la B.C.E. à faire baisser l’euro et favoriser enfin les investissements européens. Mais, forcément conjoncturel, cet hypothétique renversement de tendance n’aurait de toute façon que peu de portée pour le pays. Le bénéficiaire serait bien plutôt M. Hollande – ou M. Valls - qui pourrait envisager l’élection de 2017 avec plus de sérénité. 

    Rien de bien nouveau, donc. Et rien qu’on ne sût déjà.

     

  • 1er septembre 1914 ... Nos armées sont remplies d'hommes qui savaient de science certaine que la République perdait la France

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    David Lloyd George et Winston Churchill

    On se bat à Rethel et c'est demain l'anniversaire de Sedan (1)... Pour la quatrième fois en un siècle, l'étranger a envahi la France, et cette année-ci est le centenaire de 1814. Les Français ne pourront pas manquer de comprendre cette leçon terrible. Ceux qui l'ont déjà comprise, ceux qui savaient que les principes de la démocratie et de la Révolution devaient nous conduire à une défaite ont été les premiers à marcher. Nos armées sont remplies d'hommes qui avaient prévu l'évènement, qui savaient de science certaine que la République perdait la France. Ils ont fait magnifiquement leur devoir et ils paraîtront à la postérité tels que ce Megistias dont parle Hérodote, qui mourut aux Thermopyles et sur la tombe duquel fut gravée cette inscription : "Sous ce tombeau repose Megistias le devin, qui, sachant d'avance le destin dont il était menacé, ne put se résoudre à abandonner les chefs de Lacédémone."   

    Qu'il est beau le sort de Megistias ! L'histoire retiendra le nom des Français qui l'ont partagé ! Les chefs de notre Lacédémone, nous les connaissons... Ils conduisent la nation à cette heure tragique : cela suffit.

    M. Winston Churchill (2) a déclaré ces jours-ci que cette guerre était celle de la démocratie contre l'autocratie. Parole imprudente à l'heure où la démocratie libérale anglaise et la démocratie libérale française expient leur aveuglement et leurs erreurs dans le sang répandu à flots dans les plaines de Flandres et de Picardie. Il paraît même certain que, si l'aile gauche des armées alliés fléchit si régulièrement depuis quatre jours, c'est parce que les Anglais s'y trouvent et que les Allemands les attaquent avec une fureur particulière.   

    Les libéraux anglais ont commis exactement la même faute que les républicains français : ils se sont laissés entraîner à une guerre qu'ils n'avaient pas préparée, ils ont fait une diplomatie dont ils ne s'étaient pas donné les moyens. La Triple-Entente, sans une sérieuse armée anglaise, quelle erreur immense ! Et si l'Angleterre, comme on peut le croire, s'est bien mis dans la tête qu'elle ne renoncerait pas à la lutte avant d'avoir vaincu l'Allemagne, que d'efforts, que de sacrifices, avant que cet empire militaire soit battu ! Et par quels abandons des principes du libéralisme arriveront-ils, les Asquith (3) et les LLoyd George, à ce résultat ?

     

    (1) Sedan : la défaite du 2 septembre 1870.

    (2) Winston Churchill (1874-1965), premier lord de l'Amirauté (ministre de la Marine) en 1911, devra démissionner en mai 1915 après l'échec de l'opération des Dardanelles dont il fut le promoteur. 

    (3)  Herbert Asquith (1852-1928), libéral, Premier ministre de 1908 à 1916. 

     

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  • A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    t  Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) reprennent dès demain, lundi. Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade, ouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t  Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer !   

    t  Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est un site annexe de lafautearousseau (nouveau !). Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh et Malraux. Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque en construction ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    t  Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    t  Enfin, les amateurs de réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie très active de notre page Facebook et de notre compte Twitter. L'un et l'autre très actifs et en plein progrès.  

    t  Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie lafautearousseau@outlook.fr (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    Que les esprits pessimistes ou inquiets y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous !

     

  • Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö, par Ludovic Greiling*

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    Pourquoi le vieil empire d'Autriche-Hongrie, qui assurait la stabilité en Europe centrale, a-t-il été démembré à l'issue de la guerre de 14-18 ? N'ignorant rien des causes géopolitiques et des intérêts immédiats, François Fejtö met en lumière le caractère idéologique nouveau qui prévalait chez les vainqueurs dans la seconde partie de la guerre. Les conséquences se font encore sentir aujourd'hui.

    Cet ouvrage original pourrait être celui de la grande histoire européenne racontée au prisme de l'évolution de l'empire d'Autriche-Hongrie, mais il est davantage. Il tourne autour de la guerre de 14-18, qui constituera la prémisse fatale à la décadence de l'Europe et à l'entrée des Etats-Unis d'Amérique dans les affaires du Vieux Continent. A la lumière du destin du vieil empire, qui sera purement et simplement rayé de la carte par les Alliés, il propose une nouvelle lecture de cette époque charnière.

    Selon le chercheur, la Grande Guerre a connu deux épisodes. Celui de l'affrontement classique entre puissances à caractère impérialiste : la Russie slave et tsariste à la démographie galopante et au rôle croissant dans les Balkans, une Allemagne unifiée en plein boom démographique, technique et culturel, une France et une Angleterre coloniales soucieuses d'empêcher l'expansionnisme germanique.

    Une autre période, davantage idéologique et propagandiste, où un but nouveau - la victoire totale - fait son apparition en dépit des propositions de négociations lancées par les dirigeants autrichiens puis allemands. Dans ce domaine, le rôle des républicains français et de la franc-maçonnerie (auquel l'auteur consacre un chapitre) est important. Soucieux d'achever la révolution en France, ils veulent également déchristianiser l'Europe et abattre ses grandes monarchies.

    L'Allemagne militaire et hiérarchisée et - surtout - l'empire multi-ethnique et catholique d'Autriche-Hongrie figuraient comme des cibles à abattre. Ce dernier fut purement et simplement démembré pour faire place à de multiples Etats eux-mêmes emplis de minorités. Dans les décennies qui suivront, aucune puissance d'Europe centrale ne fera plus contrepoids à l'expansionnisme germanique et russe.

    Spécialiste du vingtième siècle, l'auteur d'origine hongroise ne cherche pas à réécrire l'histoire. Il abonde ses propos d'une documentation abondante et parfois inédite, et met également en avant les documents qui pourraient contredire sa thèse. Il apporte en outre une touche de sensibilité bienvenue qui donne à ressentir ce que fut l'empire d'Autriche-Hongrie.

    Requiem pour un empire défunt, de François Fejtö - rééd. Perrin (11 euros) 

     

    Source Politique magazine (Site)

     

  • Un État et un chef de l'État, par Hilaire de Crémiers

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    La V" République est-elle encore en état de fonctionner ? Cette « monarchie républicaine » n'était forte que de sa monarchie. La dégradation de la fonction du chef de l'État est le signe avant-coureur d'une fin prochaine.

    Le ressort essentiel de la machine institutionnelle est, pour ainsi dire, cassé. Dans l’état actuel des choses, personne ne le restaurera. L'institution est définitivement brisée. Le meilleur homme, la meilleure femme du monde, même en déployant toutes les ressources de l’intelligence et de la volonté politiques, ne saurait rétablir, dans le cadre actuel, la force primordiale et transcendantale – même laïque ! - de l'éminente autorité régalienne - l'étymologie exprime bien la signification profonde du mot - qui dominait l'ensemble de nos institutions.  

    LA FRANCE N’EST PLUS GOUVERNEE

    Malgré la lettre, elle relevait d'un esprit d'un autre ordre que constitutionnel ; elle venait d'ailleurs ; elle était historique et reflétait pour la France et pour le monde, bien ou mal selon les cas, l'âme de notre pays qui a, peut-être plus qu'aucun autre, toujours besoin d'un chef, et d'un chef souverain. C'était ainsi, senti plus encore que réfléchi, et souvent même en dépit des hommes qui se trouvaient investis de cette charge suprême et qui, d'ailleurs, n'en usaient bien que quand ils se conformaient eux-mêmes à la tradition qu'elle représentait.

    Aujourd'hui, ce qui devrait être un trône et qui aurait dû l'être, n'est plus qu'une place à prendre offerte à la vulgarité des enchères, objet de toutes les convoitises, cause des luttes fratricides les plus inexpiables, but de toutes les stratégies politiciennes, incessant aiguillon d'ambitions démesurées autant qu'inassouvies, car personne, à la vérité, n'est à la hauteur d'une telle fonction qui ne saurait être remise, comme elle l‘est, au hasard d'une loterie électorale, d’un jeu de roulette indéfiniment relancé où le calcul qui a échoué, se reporte aussitôt sur le prochain tour. Ainsi la politique française se vit dans une ambiance frelatée de casino et les mises sont d'un rapport si considérable qu'elles justifient toutes les prévarications. Le contraire est impossible ; les habitués le savent.

    En raison du quinquennat qui a faussé jusqu'à l'esprit de l'institution en lui retirant la durée, en raison pareillement de la criminelle mécanique partisane qui empêche à tous les niveaux - et d'abord au sommet - jusqu'à l’appréhension même du bien commun, la plus haute magistrature est vidée de toute substance sérieuse et solide. C'est un vide, conçu comme tel par tous, qui, à peine rempli, n'est imaginé incessamment que comme un prochain vide à remplir. Cette clef de voûte qui est censée tenir toute notre architecture institutionnelle, n'est en réalité qu'une béance qui fragilise l'ensemble de la construction : le risque est désormais de la voir s'effondrer sous les chocs répétés qui s'annoncent, économiques, financiers, sociaux et politiques. L'art des titulaires de la fonction suprême en est réduit, depuis deux ou trois mandats, à faire croire qu'ils existent : d'où beaucoup de discours, beaucoup d'agitation, beaucoup d'effets d'annonce et de communication et, par moments, soudain, des décisions aussi rapides qu'irréfléchies et qui aboutissent à des catastrophes. La confiance est définitivement perdue ; elle ne reviendra plus.  

    LA FRANCE N'EST PLUS REPRÉSENTÉE

    Les conséquences d'un tel avilissement de la magistrature suprême se font sentir non seulement dans l'exercice national et international de la fonction, mais également sur l'ensemble des pouvoirs publics. La représentation nationale ne représente plus ; du fait de la tournure de l’élection présidentielle, elle devient de plus en plus l'expression, non de la nation, mais du régime des partis dans sa malfaisance essentielle. La loi n'est plus qu'idéologique, aussi prolixe qu'inintelligente et barbare, et les représentants sérieux se demandent à quoi ils servent. Éüdemment à rien. Ce qui rend le système absurde. La représentation est faussée à tous les niveaux, local et social. La décentralisation elle-même s'est totalement fondue dans le régime des partis qui accapare l'État tout entier. Tout se pèse en terme de pouvoirs... mais en faveur des partis, jusqu'à la moindre commune, jusqu'au moindre article du budget. L’administration et l'organisation de la puissance publique, depuis les ministères jusqu'aux échelons prétendument décentralisés, sont affectées en conséquence de ce dévoiement de l'État d'un double phénomène de déliquescence qui s'explique parfaitement : d'une part, un zèle idéologique exigé par la pression partisane permanente, d'autre part et parallèlement, une inertie dans Ia décision souveraine, elle-même marquée par l’incohérence et la stupidité d'un système d'irresponsabilité.

    Est-ce à dire que plus rien ne marche dans notre pays ? Non. Les Français sont gens de qualité, mais ils connaissent intuitivement les limites de leurs possibilités dans un tel régime, y compris chez les fonctionnaires qui s'efforcent de remplir leur tâche au mieux. Que faire quand tout est dépendant d'un système général devenu, lui, totalement défectueux ? Chacun pressent qu'il entraînera, un jour ou l'autre, dans sa perte ceux qui se flattent d'en détenir le pouvoir et qui seront mis tôt ou tard devant la réalité de leur incapacité. Comme leurs prédécesseurs dans des situations pareilles, ils ne penseront plus alors qu'à esquiver leur responsabilité. Les Républiques, en France, se sont toutes terminées par des désastres ; la Vème n'y échappera pas.  

    LA CONDITION DU SALUT

    En cas d'événement de ce genre, il serait souhaitable qu'une nouvelle génération, intéressée à la chose politique, appréhende la condition essentielle du salut national français : créer, recréer, au sommet de l'État une institution indépendante par nature des partis et des luttes électorales - c'est ainsi qu'à travers les siècles la France s'est tirée elle-même des pires crises ou elle risquait son existence ; et donner à cette institution toute la majesté et toute la puissance - ce qui est la contraire de la tyrannie - que requiert son exercice légitime. Créer, recréer, les libertés essentielles qui ont été confisquées, territoriales, provinciales, professionnelles, éducatives, patrimoniales ; et bâtir enfin une représentation véritable des territoires et des intérêts français, ce qui n'a jamais été fait depuis 1789, le régime des partis s'étant en France constamment substitué à un vrai régime représentatif à la française, toujours désiré des Français et jamais advenu.

    Enfin, donner à l'administration générale l'efficacité qui suppose l'impartialité, la compétence, la cohérence, la durée, la souplesse et la légèreté, bref le contraire du modèle actuel. La France sera alors gouvernée, représentée et correctement administrée. En très peu de temps, tout le monde aura du travail et de la joie sans qu'il y ait besoin d'administration pour en compliquer les règles et la France retrouvera sa place et son rang dans le monde. C'est évidemment la grâce qu'il faut nous souhaiter ! 

     

    POLITIOUE MAGAZINE – N°I3I