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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1575

  • 16 Novembre 1914 : suivre le Gouvernement à Bordeaux ? Pas question, pour Gallieni...

    GALLIENI.jpgOn commence à mieux connaître les conditions dans lesquelles a failli s'accomplir faire la reddition de Paris. C'était, en somme, une affaire entendue. Alfred Capus a vu le président Poincaré, le jour même où le conseil des ministres avait jugé que la résistance était impossible. Poincaré, extrêmement abattu, dit à Capus, qui est son collègue à l'Académie :

    - Il faut que vous suiviez le gouvernement à Bordeaux, avec Le Figaro et tous les journaux de Paris.

    C'est alors que Gabriel Hanotaux a écrit dans un article de La Petite Gironde, qui a  obtenu, selon les gens, un énorme succès soit d'indignation soit de rire, que Bordeaux serait la citadelle où la République préparerait la victoire.

    Avec un entourage effroyablement mêlé de juifs, de politiciens, de directeurs de théâtre, d'hommes de cercle et de jeu, le général Gallieni n'en a pas moins eu une part active à la défense et, avec les forces du camp retranché de Paris, il est intervenu fort à propos pour contribuer à la victoire de la Marne. Il avait envoyé 15.000 hommes sur l'Ourcq dans des taxis-autos réquisitionnés. Tous ceux qui connaissent lé général savent qu'il parle avec difficulté, sans trouver ses mots et désigne tout par chose et machin.

    On lui prête ce mot : comme, étant très pressé, il disait à son chauffeur d'aller vite, il ajoutait cette recommandation :

    - Mais n'écrasez pas de... chose, de... soldats.   

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  • Les livres recommandés de ce week-end...

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    « La France se couche. La France se meurt.

    La France avait pris l'habitude depuis le XVIIe siècle et, plus encore, depuis la Révolution française, d'imposer ses idées, ses foucades mêmes, sa vision du monde et sa langue, à un univers pâmé devant tant de merveilles.
    Non seulement elle n'y parvient plus, mais elle se voit contrainte d'ingurgiter des valeurs et des mours aux antipodes de ce qu'elle a édifié au fil des siècles.
    Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques, héritières de mai 68, s'en félicitent. Elles somment la France de s'adapter aux nouvelles valeurs. ( ... ) »
     ♦

    Le suicide français
    Eric Zemmour.
    Éditions Albin Michel, 544 pages, 2014.

    22,90 euros  

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    Jeanne d'Arc fut et demeure le plus pur chef-d'ouvre que le génie allégorique ait jamais déposé en notre littérature. Là où se côtoient dans leur impossible et monstrueux dialogue, l'infinie lâcheté et l'absolue candeur d'un ange qui parlait avec les anges. Mais peut-être y a-t-il un danger à la regarder depuis trop longtemps comme une sainte de vitrail, si haute, si parfaite et si lointaine ? J'ai voulu un instant déposer le vitrail pour lui rendre un peu de son humanité, de ses fragilités, de ses vraisemblances.  ♦

    Le Roman de Jeanne
    Philippe De Viliers.
    Éditions Albin Michel, 2014.

    22,00 euros 

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    Après une première plaquette consacrée aux petites et moyennes entreprises, après celle-ci expliquant en quoi la monarchie représente une authentique espérance pour la France, d'autres études vont être consacrées aux institutions françaises, à la famille, à la justice, à l'éducation, à la défense, à la laïcité, à l'Europe, aux relations internationales et à la politique étrangère, ainsi qu'aux causes profondes de la crise que subit notre pays.
    Le Cercle Vauban entend particulièrement réfléchir aux suites à donner au mouvement de défense de la famille du printemps 2013.  ♦

    Une espérance pour la France : la Monarchie
    Cercle Vauban
    Editions Régalia, 118 pages, 2013.

    6,00 euros 

    Pour commander ...

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  • THEATRE Deux sorties en famille ... avec vos enfants ♦ Par Bruno Stéphane-Chambon

    ChaperonRouge             

    A la médiocrité des programmes télévisuels à destination des enfants, on préfèrera les accompagner dans une salle de spectacle, pour assister à une comédie musicale ou un spectacle de magie. 

    La folle histoire du petit chaperon rouge

    Mise en scène de Léon.
    Avec Emmanuelle Bouaziz, Anjaya, Arnaud Delmotte, Yohann Bertinetti, Nicolas Giraud, Pascal Joseph.
    Chansons : Pascal Joseph et Nicolas Giraud. Direction musicale : Nicolas Giraud. Création lumière : Eric Charansol. Décors : Sébastien Barbot.

    Sur un fil conducteur inspiré par ce conte populaire que déjà les paysans français du XIème siècle colportaient et qui nous a été transmis par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne, une jolie et loufoque comédie musicale se joue à Paris.

    La mise en scène et la chorégraphie a été assuré par Léon, pseudonyme de Nathalie Cogno, qui nous avait réjoui l’année dernière avec un très joli conte de Noël, L’Enfant au grelot.
    On y retrouve donc le personnage principal, plus préadolescente qu’enfant, une grand-mère farfelue, un bûcheron cocasse et un loup facétieux avec une allure de Dick Rivers.

    Sur une musique très jazzy et endiablée mais de très bonne qualité, l’histoire se déroule avec de nombreux rebondissements et un final en forme de tour du monde très réussi. Tous les acteurs possèdent des voix très justes et une parfaite maîtrise de la chorégraphie. La présence de deux musiciens sur scène qui accompagnent en direct les différentes phases du spectacle et une excellente trouvaille. Les parents ne regretteront pas d’y avoir accompagné leurs enfants. ♦

    Théâtre des Nouveautés
    24 boulevard Poissonnière 75009 Paris
    Location 01 47 70 52 76
    Les mercredis, samedis à 14h et dimanches à 13h30 jusqu’au 31/12.
    Les samedis à 14h et dimanches à 13h30 à partir du 03/01. Dates supplémentaires pendant les vacances scolaires (voir calendrier)
    1h10 sans entracte
    Places : de 20 à 30€ en plein tarif et de 9€ à 14 € en tarif réduit.

    Tom le magicien

    Avec Thierry Batteux.

    Tom le magicien

    Ce diable d’homme surnommé Tom n’est pas seulement un talentueux prestidigitateur, mais aussi chanteur, acrobate, jongleur, musicien et danseur. Homme de spectacle complet, il fut formé à l’école du cirque d’Annie Fratellini, puis a intégré la troupe d’Alice Dona. Il a aussi le don de savoir animer, dialoguer avec les enfants, et parfois les inviter sur scène pour partager un numéro. Ses tours sont époustouflants et on retiendra notamment le passage de la lévitation, numéro exercé avec élégance et grande sensibilité et une séance d’ombres chinoises surprenante.

    La trame du spectacle consiste à raconter son enfance auprès d’un père, lui-même prestidigitateur, pardon magicien, connu sous le nom de Gilbat. La qualité du spectacle est grandement étoffée par la vénération qu’il porte à ce père qui l’a initié aux mystères de cet art. A la fin du spectacle les parents et enfants applaudissent à tout rompre et sortent émerveillés.
    Seul reste sur scène un tableau, une affiche nimbée d’un halo de lumière représentant…son père.  ♦

    Théâtre La Boussole (200 places)
    29 rue de Dunkerque – 75010 Paris
    01 85 08 09 50
    contact@theatrelaboussole.com
    Mercredi, samedi et dimanche à 14h
    Place : 18 €

    NB : Pour se rendre au théâtre, on évitera de descendre à la station de métro de la gare du Nord, et parcourir des couloirs à l’infini au milieu de la cohue.
    Il est préférable d’utiliser le bus. Lignes 38, 39, 42, 43, 46 et 302. 

    Source : Politique magazine -   

  • 15 Novembre 1914 ... Aujourd'hui fête du roi des Belges, Albert 1er

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    L'Information signale que beaucoup d'Allemands se sont fait naturaliser américains et ainsi vivent en France à l'abri de la conscription et du séquestre.

    On découvre enfin la loi Delbnrück - dont Léon Daudet avait cent fois imprimé le texte avant la guerre - qui conserve la nationalité allemande aux sujets allemands qui se sont fait naturaliser à l'étranger. Mais des naturalisés de cette farine-là, il peut y en avoir jusqu'à l'état-major général. Ce qui est certain, c'est que le général Joffre se plaint des fuites qu'il constate depuis le commencement de la guerre. S'il y a des fuites jusque dans l'entourage du généralissime !...

    Aujourd'hui fête du roi des Belges. On parle plus que jamais d'une combinaison qui mettrait Albert 1er sur le trône de France : comme si l'Angleterre, qui est partie en guerre pour que le port d'Anvers ne devînt pas allemand, permettrait une réunion de la Belgique à la France. Il est probable que le parti républicain, très habilement, aiguille le sentiment national et le sentiment réactionnaire vers une combinaison radicalement impossible.   ♦ 

    * Nous nous apercevons aujourd'hui que les hommes de métier, les hommes "de caste" ont été les seuls qui aient retenu les leçons de 1870. Reprenant une parole de Napoléon après Leipzig, von der Goltz, après la bataille de la Marne, se serait écrié : "Ces animaux-là ont appris quelque chose depuis Sedan !" Sans la "caste" militaire, qui eût eu de la mémoire ? Qui eût appris ? Qui eût retenu ? Onze millions d'électeurs occupés à l'exercice de leur profession, contraints de gagner sur la glèbe ou dans l'atelier leur pain quotidien ? Huit cent rois parlementaires soumis au caprice de l'élection ? 

    Quarante ans de notre histoire donnent la réponse... 

    Il est impossible que 1914 ne soit pas mieux compris et qu'il porte le même contre-sens funeste que 1870. Il est impossible que les mêmes erreurs recommencent, fassent couler de nouveaux flots de sang et causent de nouvelles ruines sur la terre de France. L'esprit public, distrait en 1870, sauf en quelques hautes pensées, se trouve aujourd'hui averti et éveillé précisément sur les points vifs de ce débat séculaire. Il est impossible que, cette fois, la réaction n'ait pas raison de la révolution. Ou bien alors, la vraie leçon de la guerre, faite pour enchanter les sceptiques et pour autoriser le jugement des pires réactionnaires, ceux qui sont pessimistes à fond, ce serait que rien ne sert à rien et que la guerre elle-même ne porte pas de leçon.  ♦ 

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    Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

     

  • " Le souci contemporain ... "

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  • Immigration : Besancenot-Laurence Parisot, même combat ! C'est ce que dit Alain de Benoist, dans Boulevard Voltaire

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    Autrefois, il y avait l’infernal tandem libéral-libertaire incarné par Daniel Cohn-Bendit et Alain Madelin. Il y a aujourd’hui celui formé par Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron, avec cette particularité qu’ils appartiennent l’un et l’autre au même gouvernement. Alliance contre-nature ?

    Alliance parfaitement naturelle, au contraire, puisque le libéralisme économique et le libéralisme sociétal dérivent tous deux de la même conception d’un « homme économique » fondamentalement égoïste ayant pour seul but de maximiser rationnellement son utilité, c’est-à-dire son meilleur intérêt. Ce qu’on appelle l’axiomatique de l’intérêt n’est rien d’autre que la traduction en termes philosophiques de cette disposition naturelle de l’être humain à l’égoïsme. Le libéralisme pose l’individu et sa liberté supposée « naturelle » comme les seules instances normatives de la vie en société, ce qui revient à dire qu’il fait de l’individu la seule et unique source des valeurs et des finalités qu’il se choisit. La liberté libérale suppose ainsi que les individus puissent faire abstraction de leurs origines, de leur environnement, du contexte dans lequel ils vivent et où s’exercent leurs choix, c’est-à-dire de tout ce qui fait qu’ils sont tels qu’ils sont, et non pas autrement. La vie sociale, dès lors, n’est plus affaire que de décisions individuelles, de négociations procédurales et de choix intéressés.

    Historiquement parlant, le libéralisme économique s’est certes le plus souvent exprimé « à droite », tandis que le libéralisme sociétal se situait « à gauche ». C’est ce qui a permis à une certaine gauche de présenter le capitalisme comme un système autoritaire et patriarcal, alors qu’il est tout le contraire. Marx voyait plus juste quand il constatait le caractère intrinsèquement révolutionnaire de l’illimitation capitaliste, qui revient à noyer toute valeur autre que la valeur marchande dans les « eaux glacées du calcul égoïste ». Par là s’explique le rapprochement de ces deux formes de libéralisme. Pour étendre le marché, le libéralisme économique ne peut que détruire toutes les formes traditionnelles d’existence, à commencer par la famille (qui est l’un des derniers îlots de résistance au règne de la seule valeur marchande) ; tandis qu’à l’inverse, ceux des héritiers de Mai 68 qui voulaient « interdire d’interdire » et « jouir sans entraves » (deux slogans typiquement libéraux) ont fini par comprendre que c’est le capitalisme libéral qui pouvait le mieux satisfaire leurs aspirations.

     

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    On sait depuis longtemps que, si la gauche a trahi le peuple, la droite, elle, a fait de même avec la nation. Et les deux de se réconcilier dans le même culte du marché. Quelle réalité derrière ce constat probablement un brin hâtif ?

    La nation n’acquiert un sens politique qu’au moment de la Révolution. Ce qui revient à dire qu’elle est née « à gauche » avant de passer « à droite ». La façon dont un fossé, qui ne cesse de s’élargir, s’est creusé entre la gauche et le peuple est un des traits majeurs du paysage politique actuel. La raison majeure en est que la « gauche », qui s’était rapprochée du mouvement socialiste et ouvrier au moment de l’affaire Dreyfus, s’est aujourd’hui ralliée à la société de marché, renouant du même coup avec ses origines libérales (idéologie du progrès, religion des droits de l’homme et philosophie des Lumières). Comme l’a fait remarquer Jean-Claude Michéa, il ne serait jamais venu à l’idée de Proudhon ou de Sorel, et moins encore de Karl Marx, de se définir comme des « hommes de gauche » !

    Même le travail est devenu un marché puisqu’on raisonne désormais en termes de « marché du travail ». Mais ce « marché » marche-t-il aussi bien que le prétendent ses infatigables promoteurs ?

    Selon la vulgate libérale, le marché est à la fois le lieu réel ou s’échangent les marchandises et l’entité virtuelle où se forment de manière optimale les conditions de l’échange, c’est-à-dire l’ajustement de l’offre et de la demande et le niveau des prix. Il est donc supposé autorégulateur et autorégulé, ce qui veut dire qu’il fonctionne d’autant mieux que rien ne fait obstacle à son fonctionnement « spontané », ce qui implique que rien n’entrave la libre circulation des hommes et des marchandises, et que les frontières soient tenues pour inexistantes. Adam Smith explique cela très bien quand il écrit que le marchand n’a d’autre patrie que celle où il réalise son meilleur profit. L’idée générale, en arrière-plan, est que l’échange marchand constitue la forme « naturelle » de l’échange. Étonnez-vous après cela que le patronat veuille toujours plus d’immigration ! Besancenot-Laurence Parisot, même combat !

    La forme d’échange propre aux sociétés traditionnelles n’est en réalité pas le troc (dont on ne retrouve la trace nulle part), mais la logique du don et du contre-don. Loin d’être « spontané », le marché, au sens moderne de ce terme, a été institué par l’État, comme l’a bien montré Karl Polanyi dans La Grande Transformation. L’idée d’une concurrence « pure et parfaite », enfin, n’est qu’une vue de l’esprit : les échanges commerciaux ne peuvent s’épargner de prendre en compte les phénomènes de pouvoir qui sont à l’œuvre dans toute société humaine. Le libéralisme prend fin dès l’instant où, face à la théorie libérale d’une « harmonie naturelle des intérêts », on reconnaît l’existence d’un bien commun primant sur les intérêts particuliers. ♦

     

    Source : Boulevard Voltaire - Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

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    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Ele n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»  ♦

    Anatole France

     

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897    

  • 14 Novembre 1914 ... Je sais ce que c'est que des héros

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    "A la guerre, le véritable vaincu c'est celui qui est tué". Un homme, dont l'intelligence d'une souplesse suprême pouvait se placer à tous les points de vue, avait un jour nourri cette pensée, l'avait mise dans la bouche d'un de ses personnages, enclose dans un de ses mythes. Cet homme-là était Ernest Renan. Son petit-fils, Ernest Psichari*, s'est fait tuer sur ses canons, le 22 août, à Charleroi, et est mort de la belle mort du soldat en proclamant sa confiance dans la victoire...

    Je n'avais jamais vu Ernest Psichari. Il m'avait envoyé son livre L'Appel aux armes, un livre qui fait penser à Servitudes et grandeurs militaires, avec un stoïcisme plus vibrant que celui de Vigny. J'avais dit ce que je pensais de ce livre. Il me semblait que ce petit-fils de Renan ne laissait plus assez de place à la raison en ce monde. Il me semblait que cet officier d'artillerie coloniale avait le grand don de persuasion morale, une conception apostolique de ses devoirs de soldat  et de Français. Il m'avait répondu par une lettre noble et grave. Aujourd'hui nous apprenons par le R.P. Janvier** que le petit-fils de Renan, au moment où a éclaté la guerre, se disposait à entrer dans les ordres... 

    Ernest Psichari a rejoint Charles Péguy dans l'immortalité : leurs esprits étaient déjà si profondément fraternels !

    Et voilà que, parmi ceux dont j'ai connu le visage, j'apprends que Noël Trouvé est mort. Je l'avais rencontré la veille de son départ pour le front. Réformé, marié, tout jeune père, il pouvait rester au foyer.

    - Avec mes idées, dit-il à la déclaration, il faut que je parte.

    Mot d'une simplicité et d'un raccourci magnifiques. Il partit. Ses dernières paroles furent toutes militaires, d'un homme d'action. Comme, avec ses compagnons, il essuyait le feu d'un ennemi invisible, il s'écria :

    - Il faut pourtant leur tirer dessus.

    Il partit en reconnaissance, et il n'avait pas fait trois pas qu'il tombait raide d'une balle au front.

    Cela est beau comme le mot du commandant Héry, chargé de prendre un pont terriblement défendu et entraînant ses hommes en disant simplement :

    -Il n'y a pas de Prussiens qui tiennent. Il faut passer.

    Quelques secondes plus tard, il tombait mort à la tête de ses hommes... J'aurai connu les visages de ces héros. Je sais l'expression de simplicité et de bonté qui recouvre l'héroïsme. Je sais ce que c'est que des héros. ♦ 

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    * Ernest Psichari (1883-1914), officier, servit au Congo (Terres de soleil et de sommeil) puis en Mauritanie (Le voyage du centurion), s'était converti en 1913.

    ** Marie-Albert Janvier (1860-1939), dominicain, prédicateur de carême à Notre-Dame de Paris de 1903 à 1924. D'Action française, il se soumettra lors de la condamnation pontificale de 1926.

  • La Dizaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

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    Par-delà les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... attention aux fondamentaux !


    Pour cela, MAGISTRO vous invite à lire : 

     

    ♦  Jean-Luc BASLE   Economiste
         Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom !
    ♦  Denis TILLINAC   Ecrivain
         Le mépris du peuple
    ♦  Eric ZEMMOUR
         D'Obama à Hollande, la Gauche sans le peuple
    ♦  Malika SOREL-SUTTER  Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration
         Le voile à l'école
    ♦  Sophie de MENTHON   Chef d'entreprise, présidente d'ETHIC
         CDI flexible et CDD
         La mi-temps d’un mandat catastrophique pour les entreprises
    ♦  Françoise THIBAUT   Professeur des universités
         La réforme et le territoire
    ♦  Ivan RIOUFOL   Journaliste politique
         Comment Hollande accélère la chute
    ♦  Gérard-François DUMONT   Géographe, professeur d'université à la Sorbonne
         La situation à Calais signe la faillite définitive de Schengen    
    ♦  Tancrède JOSSERAN  Attaché de recherche à l'Institut de Stratégie Comparée (ISC)
         Où va la Turquie ?
    ♦  Vincent DESPORTES  Officier général, Professeur associé à Sciences Po et enseignant en stratégie à HEC
         Penser la surprise stratégique

  • Nouvelles activités, nouvelles annonces ...

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    Cliquez sur cette image pour plus de détails

    Nouvelles annonces : 


     
    FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)

      Vendredi 14 novembre, à 19 heures, à l'invitation de la Restauration Nationale et de l’association Marius Plateau, messe aux intentions de Charles Maurras, en l’église Saint-Eugène  Sainte Cécile,  4bis, rue Sainte-Cécile, Paris 9ème. Messe suivie de l’assemblée générale annuelle de la Fédération Royaliste d’Ile-de-France.  

    ♦  Mardi 18 novembre, 20, conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle  Henry de Seilhac de l’l’A.S.I.E.M, Paris 7ème : «  Nouvelle guerre froide », par Gilles Varange, journaliste et écrivain.  

    GRENOBLE : le lundi 17 novembre, conférence, dans le cadre du Cercle Lesdiguières, par Antoine de Crémiers : « La postmodernité, ou le triomphe du libéralisme ». . Tous les détails, très bientôt.

    PARIS : le 6 décembre, colloque du Cercle Vauban. Nous donnerons dans les tout prochains jours des informations détaillées sur ce colloque qui s'annonce important : lieu, thèmes, horaires, intervenants, etc.

     
    Suivez ces informations, qui sont régulièrement mises à jour. Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! 
  • 100 000 visas supplémentaires pour les Algériens ! Politique magazine dénonce et s'indigne ... Nous aussi !

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    30 % en un an : c’est l’augmentation du nombre de visas que la France devrait avoir délivré à la seule Algérie cette année. Soit près de 300 000, l’équivalent de la population de Strasbourg. A l’heure où le chômage et le défaut d’intégration atteignent des niveaux record, le gouvernement de Manuel Valls poursuit sa politique électoraliste de « Grand remplacement ».

    Sarkozy pire que Chirac ? Oui, et Manuel Valls pire que Sarkozy. Il fallait le faire. C’est au détour d’une déclaration de l’ambassade de France en Algérie à l’agence de presse APS que nous apprenions la nouvelle : près de 300 000 visas auront sans doute été délivrés aux Algériens en 2014, soit une augmentation de 30% en un an, sur simple ordre du gouvernement.

    300 000, c’est plus que les villes de Bordeaux ou de Lille. Une paille…

    Dans le même temps, Manuel Valls affiche un objectif de 100 000 naturalisations chaque année. Dans le même temps, un amendement ajouté en commission parlementaire sur la loi relative « à l’adaptation de la société au vieillissement » donne la possibilité aux étrangers de plus de 65 ans qui ont des enfants de nationalité française de la demander pour eux-mêmes, révélait en septembre l’hebdomadaire Minute. Comment ? « Sur simple déclaration » en préfecture, selon la ministre en charge du dossier. Plus de 700 000 personnes seraient concernées.

    Le PS sait se fabriquer des électeurs. Pourtant, ledit amendement n’a pas été combattu par l’UMP.

    A l’heure où le chômage atteint un niveau record et où l’assimilation n’est plus qu’un lointain souvenir, le gouvernement et leurs financiers augmentent encore le débit migratoire.

    Les livres d’histoire destinés aux étudiants détailleront, un jour, les réseaux de ceux qui ont voulu détruire le pays France.  ♦

     

    Politique magazine : Par  

  • 13 Novembre 1914 ... Les jeunes recrues que l'Allemagne envoie au feu chargent en chantant le Deutscland über alles ...

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    L'inquiétude qui avait réapparu jeudi est dissipée. Voici le feu qu'il y avait sous cette fumée : nous manquions de munitions, surtout pour l'artillerie, depuis quinze jours. Les fournisseurs tiennent la dragée haute au gouvernement, le marchandent. Et puis il manque d'un certain tour à creuser les boulets qui se trouve en Amérique et qui coûte 10 millions. Les Allemands en ont profité pour opérer une poussée vigoureuse dans la forêt de l'Argonne, qui a, durant quelques jours, donné des inquiétudes pour Verdun. Tout est rétabli aujourd'hui. Au nord, les attaques allemandes viennent se briser contre les lignes des alliées. Les jeunes recrues que l'Allemagne envoie au feu chargent avec un élan de "Marie-Louise" en chantant le Deutscland über alles. Ce sont des jeunes gens, presque des enfants : ils meurent, mais quelle semence ils laisseront ! L'Allemagne, en ce moment, vit sa légende, son épopée napoléonienne. Même vaincue, même dégrisée, il restera chez elle ce qui était resté chez les "enfants du siècle" après Waterloo : la passion de la gloire, l'orgueil d'avoir vu le monde se coaliser pour abattre l'Empire allemand...

    A Saint-Sauveur, près de Compiègne, l'ennemi est resté quelques jours. C'étaient pour la plupart des gens du Rhin, assez bons hommes, qui presque tous parlaient un peu de français. Entre eux et les habitants qui étaient restés au village (quelques femmes, des vieillards), la conversation s'était établie, on s'était trouvé au même niveau. Il faut dire qu'à Saint-Sauveur on était radical-socialiste comme dans presque toutes les campagnes depuis quelques années. Aussi disait-on aux soldats allemands que la guerre est une chose affreuse qu'on ne devrait plus voir au siècle où nous sommes, et puis qu'au demeurant les Allemands s'y font tuer comme les Français... Là-dessus les Allemands de se lever, de joindre les talons et, les bras en croix, le blanc des yeux tourné au plafond, de s'écrier avec emphase : "Nous voulons mourir pour notre Kaiser." Comme avec cela ils prononçaient le mot Kaiser à l'allemande, les bonnes femmes de Saint-Sauveur n'entendaient guère et demandaient curieusement : "Qui est-ce votre Kaiser ?" Et, avec la même mimique, les soldats de reprendre : "Nôtre crand souferain, Quillaume teux !" Tout le village copie encore leur ton et leur geste et ne croit plus que les Allemands soient prêts à couper le cou à leur Empereur. Mais toute la France n'a pas vu les Prussiens : puisse-t-elle, sans subir la même épreuve, avoir la même révélation que les bonnes gens de Saint-Sauveur ! Mais la vague d'imbécilité qui commence à se former sur notre pays est effroyable. Gustave Hervé, dont La Guerre sociale se vend à cent mille exemplaires tous les jours, tandis que la guerre étrangère ravage encore cinq ou six départements, Gustave Hervé raconte que, si nous n'avons pas été prêts, c'est parce que nous sommes des Latins et que le débraillé fait partie de notre beauté morale. L'Humanité soutient que le peuple allemand est le meilleur peuple de la terre, qu'il ne faudra pas lui faire de mal, et attend que la révolution pacifiste allemande lui tombe toute rôtie dans le bec. Ernest Lavisse, professeur d'histoire en Sorbonne, rappelle à l'Allemagne que c'est la France qui a débrouillé l'écheveau germanique, oubliant qu'elle défaisait ainsi l'ouvrage de la guerre de Trente Ans et des traités de Westphalie et préparait elle-même aux Français de 1870 et de 1914 deux terribles guerres. Gabriel Séailles*, autre professeur, quitte les nuages d'un idéalisme confus pour se faire docteur en politique étrangère et découvre que la paix de l'Europe se fera sur le principe des nationalités, lequel a déjà à sa charge au moins quatre ou cinq grandes guerres, sans compter que ce principe est celui dont l'Allemagne, pour réaliser son unité, s'est réclamée. 

    Les Français ont la tête bien malade. Le bon sens national (vexatio aperit intellectum) aura la forte tâche de renverser les positions où s'obstinent par amour-propre les politiciens et les théoriciens. ♦ 

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    * Gabriel Séailles (1852-1922), professeur de philosophie à la Sorbonne, l'un des fondateurs de la Ligue des droits de l'homme.

  • LA question de fond, par François Davin

    JBD Résolution 150.jpgNous avons décidé de reprendre quelques textes fondateurs de Lafautearousseau. Celui-ci, rédigé par François Davin, remonte au 28 février 2007, sous la présidence Chirac. Ce fut la première note du blog. Une note qui a été, depuis, maintes fois reprise, sur divers sites et blogs royalistes. C'est sur ces idées simples que nous avons créé Lafautearousseau, il y a presque huit ans. Nous n'avons, hélas, rien à y changer, après la présidence Sarkozy et sous celle, calamiteuse, de François Hollande. La France poursuit sa descente aux Enfers. Et lorsque Eric Zemmour publie son "Suicide français", la France entière sent bien qu'il parle vrai. Nous n'avons donc vraiment aucune raison de renoncer à penser et à dire que la France doit changer, non de majorité, mais de régime. Et que le régime qui lui conviendrait le mieux serait une monarchie - une monarchie royale. Est-ce une gageure ? Sans-doute. Mais la véritable gageure ne serait-ce pas, aujourd'hui, de vouloir la survie de la France et le maintien du régime actuel ?  ♦   Lafautearousseau

    Comment en sommes-nous arrivés là ? La République a pris une France en bon état, elle nous laisse une France au plus mal.... Nous étions le pays le plus peuplé d'Europe sous Louis XV et Louis XVI, nous avons été rattrapés puis dépassés par les autres, notre vitalité démographique a été brisée par les saignées effroyables directement liées à la Révolution et à la République : 800.000 morts (Révolution); 1.500.000 morts (guerres napoléoniennes); 500.000 habitants perdus en 1815 à cause des 100 jours, dernier mauvais coup porté à la France par l'orgueil de Napoléon; I.5OO.000 morts en 14-18 et 600.000 en 39-45; total : 4.900.000 français "évaporés", disparus, sortis de l'Histoire par les conséquences directes ou indirectes de l'irruption des idées révolutionnaires et des politiques aberrantes des différentes républiques. Quel pays pourrait-il supporter de tels traumatismes à répétition ? La France y a perdu une part importante de sa substance, au sens fort du terme ...

    Et que dire du rayonnement de la France, de l'attrait universel que sa culture, ses Arts, sa civilisation exerçaient sur l'Europe entière, et bien au delà : tout le monde nous enviait et nous imitait sous Louis XV et Louis XVI: le Roi de Prusse commandait ses armées en français; Mozart commençait ses lettres à son père par "Mon cher père"; les écrivains russes parsemaient leurs ouvrages de mots français, et parfois de phrases entières; on construisait Washington (symbole d'un pays nouveau) en s'inspirant ouvertement du classicisme architectural français; presque tous les dirigeants européens se sont fait construire leur petit Versailles; dans tous les domaines, c'était la France qui donnait le ton, c'était vers Paris que convergeaient tous les regards: la France royale avait su amener la société à son plus haut degré de raffinement, et nous connaissions alors ce qu'était "la douceur de vivre"... : la France en est-elle toujours là aujourd'hui ? Séduit-elle toujours autant ? Tient-elle la même place, ou d'autres que nous donnent-ils le ton...?

    Comment ne pas être frappé par la dégradation effarante du moral des Français, de leur "mental" ? Nous étions optimistes sous Louis XV et Louis XVI, car avec nos 29 millions d'habitants nous étions le mastodonte démographique de l'Europe, dont nous étions également, et de très loin, le pays le plus étendu: cette double sécurité nous rendait foncièrement optimistes, et c'est de cette époque que date ce dicton selon lequel "en France, tout finit par des chansons" : aujourd'hui nous sommes un peuple frileux, qui doute, et qui est le champion d'Europe incontesté de la consommation d'anti-dépresseurs; et que dire de notre situation économique et de notre richesse: entre le quart et le tiers de notre patrimoine artistique a été détruit par la Révolution; notre pays ne cesse de reculer au classement mondial des performances, cependant que l'appauvrissement et la précarité ne cessent de s'étendre parmi nos concitoyens; la violence et l'insécurité (dans tous les domaines) ont littéralement explosé et sont devenus des réalités tristement quotidiennes; la classe politique est très largement discréditée - même si un grand nombre d'élus ne méritent pas de reproches particuliers - et l'opinion publique se détache de plus en plus de la "chose publique", n'ayant plus d'espoir en l'avenir et se laissant aller à un pessimisme nouveau dans notre Histoire...

    Comment se fait-il donc, qu'en partant du pays le plus riche et le plus puissant d'Europe on en soit arrivé à un résultat aussi catastrophique et aussi désolant ? Puisqu'on a appliqué à ce pays la plus merveilleuse des constructions intellectuelles qui soient, puisqu'on l'a régi en fonction des meilleurs principes qui aient jamais été inventés, en toute logique ce pays n'a pu que passer du stade de super puissance qui était le sien à celui de super puissance démultiplié ! Nous devons donc nager dans le bonheur... sinon : cherchez l'erreur ! Il est vrai qu'avec le conformisme que fait régner la république idéologique, un conformisme qui n'a jamais été aussi fort chez nous et qui confine à l'étouffement de la pensée, nos concitoyens ont du souci à se faire : dire que nous vivons sous le règne du politiquement correct, de la police de la pensée, du conformatage de l'opinion ne relève même plus du constat mais de la banalité... Qu'on se souvienne de la grande liberté de ton, de parole, d'action dont nous jouissions sous Louis XV et Louis XVI, et une seule question vient à l'esprit : tout ça, pour ca ? Avec, si rien n'est fait, l'effacement continu, la disparition progressive de la France, sa sortie prochaine de l'histoire, du moins en tant que grande puissance, voire puissance tout court... ♦