LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1572
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Entretien avec Alain de Benoist dans Boulevard Voltaire : « Éric Zemmour ne parle pas au nom de la « droite », mais du peuple »
Dans cet entretien, que Boulevard Voltaire a publié le 22 novembre, Alain de Benoist se livre à une analyse en tous points pertinente - selon nous - du Suicide français d’Éric Zemmour. Nous marquerons une seule nuance : s’il est bien vrai que « la fin des idéologies n’est qu’une fable » et que, selon Zemmour, « jamais nous n’avons autant été dans l’idéologie », Edgard Morin n’a pas tort, non plus, de déplorer la disparition des grandes pensées politiques, en tant que telles, dans l’esprit public français. L’idéologie règne, diffuse, prégnante, omniprésente, au cœur de nos sociétés. Certains cercles aujourd’hui influents (Terra Nova, le Grand Orient de France) n’en ont pas perdu de vue les fondements intellectuels profonds. Mais l’idéologie régnante ne s’en réclame plus clairement. Larvatus prodeo : elle avance masquée, elle n’avoue pas sa source. De cette faiblesse, elle tire une plus grande force … ♦
Le Suicide français, dernier essai d’Éric Zemmour, est en tête des ventes, alors que Yannick Noah arrête ses tournées et que la dernière pièce de BHL est en train de quitter l’affiche avant que la colle ne soit sèche. Les temps seraient-ils en train de changer ?
L’extraordinaire succès du livre de Zemmour (15.000 exemplaires vendus tous les jours) n’est pas seulement un phénomène éditorial. C’est un phénomène sociétal. La preuve en est qu’il suscite même des sondages. L’un d’eux révèle que 37 % des Français (20 % à gauche, 53 % à droite) sont d’accord avec Zemmour, qu’ils se reconnaissent dans ce qu’il dit, qu’ils découvrent dans son livre ce qu’ils n’osaient dire tout haut ou qu’ils ne formulaient que de façon confuse. Renaud Camus a très justement parlé « d’industrie de l’hébétude ». D’autres mots pourraient être employés : sidération, ahurissement. On est en train d’en sortir. Ceux qui méprisent le peuple y verront la confirmation que l’ouvrage n’est qu’une accumulation de lieux communs et de propos de bistrot. Mais il ne faut pas s’y tromper : cet adoubement populaire, c’est une consécration.
Cela dit, si ce livre n’avait pour seul résultat que de conforter ses lecteurs dans leurs opinions, il n’aurait qu’un intérêt tout relatif. Son plus grand mérite, à mon avis, est bien plutôt de donner à ces lecteurs l’occasion de faire leur autocritique. Que dit en effet Zemmour dans son livre ? D’abord que, si la France n’a cessé de se défaire depuis quarante ans, c’est d’abord d’une idéologie qu’elle a été la victime, ce qui montre que le thème de la « fin des idéologies » n’est qu’une fable (« jamais nous n’avons autant été dans l’idéologie », écrit Zemmour). Ensuite, que cette idéologie, devenue peu à peu dominante, n’a pas été seulement le fait des méchants gauchos, mais tout autant de la droite libérale, et qu’elle va bien au-delà du jeu politique, car elle résulte d’une action culturelle, menée avec autant de patience que de rigueur, qui visait à « déconstruire » les fondements de notre société.
« Je veux déconstruire les déconstructeurs », dit Zemmour. Et d’en citer quelques-uns au passage : Michel Foucault, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, Deleuze et Guattari. Mais c’est ici que l’on peut poser la question : parmi ceux qui applaudissent bruyamment Zemmour aujourd’hui, combien y en a-t-il qui ont sérieusement lu Bourdieu, Derrida et Foucault ? Combien y en a-t-il qui se sont sérieusement intéressés au mouvement des idées ? Combien y en a-t-il qui ont jamais compris ce qu’est une guerre culturelle ? La vérité est qu’il y en a fort peu, car la « droite », pour ce qui est du travail de la pensée, est restée pendant des décennies en situation d’encéphalogramme plat. En la mettant face à ses responsabilités, en déclarant : « Je fais de la politique “gramscienne” en menant un combat d’idées dans le cadre d’une lutte pour l’hégémonie intellectuelle », Zemmour montre qu’il est au contraire pleinement conscient des enjeux.
Peut-on dire pour autant que l’opinion est en train de basculer à droite ?
Interprétation un peu courte. Éric Zemmour n’est pas l’héritier de Bonald ou de Maurras, et moins encore de Bastiat. C’est un national-républicain, gaulliste et bonapartiste, dont les vues se situent quelque part entre Jean-Pierre Chevènement et Florian Philippot. Parle-t-il seulement au nom de la « droite » ? Voire… Quand il dénonce le « libéralisme anglo-saxon », le « grand marché mondial qui permet à une petite élite de s’enrichir toujours plus », le « marché qui règne avec l’individu-roi », « les élites sans patrie qui n’ont jamais digéré la souveraineté populaire et qui ont fait allégeance à la mondialisation économique plutôt qu’aux intérêts de la nation », quand il renvoie dos à dos la droite et la gauche : « La droite a abandonné l’État au nom du libéralisme, la gauche a abandonné la nation au nom de l’universalisme, l’une et l’autre ont trahi le peuple », ce n’est de toute évidence pas au nom de la « droite » qu’il parle, mais au nom du peuple. C’est bien ce qui fait sa force.
Alors qu’il n’a jamais été aussi présent dans les médias, Éric Zemmour n’en estime pas moins que ses idées sont ostracisées par ces mêmes médias. Le « Système » connaîtrait-il des ratés ?
La société du spectacle est victime de ses contradictions : clouer un auteur au pilori, c’est encore lui faire de la publicité. Mais la vraie question est celle-ci : pourquoi tant de haine ? La réponse est simple : la classe dirigeante est en train de perdre pied. Elle voit le sol se dérober sous ses pieds, elle voit ses privilèges menacés, elle ne sait plus où elle habite. Elle fait comme les chiens qui ont peur : elle aboie. Laurence Parisot n’a pas hésité à accuser Zemmour de « haute trahison » (sic), Manuel Valls a surenchéri : « Le livre de Zemmour ne mérite pas qu’on le lise. » En clair : il vaut mieux ne pas savoir ce qu’il dit. Mais c’est là que le bât blesse. À force d’ériger des murailles invisibles et d’installer des cordons sanitaires, la classe dirigeante a épuisé ses propres défenses immunitaires. À force de refuser le débat, elle est devenue inapte à débattre. Elle n’a désormais plus rien à dire, sinon appeler à « lutter contre les stéréotypes », promouvoir le non-art contemporain et multiplier les références lacrymales aux « droits de l’homme ». Panique morale et misère de la pensée. Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, le disait tout de go récemment : « Depuis dix ans, la gauche a perdu la bataille des idées. » Depuis dix ans ! Un tel aveu aurait dû provoquer mille commentaires. Qu’il n’en ait pratiquement suscité aucun montre l’ampleur de ce qu’il reste à faire. ♦
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
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Balzac, en 1833 : Le législateur, Messieurs, doit être supérieur à son siècle
Le triomphe des idées à l'aide desquelles le libéralisme moderne fait imprudemment la guerre au gouvernement prospère des Bourbons serait la perte de la France et des libéraux eux-mêmes. Les chefs du côté gauche le savent bien. Pour eux, cette lutte est une simple question de pouvoir. Si, à Dieu ne plaise, la bourgeoisie abattait, sous la bannière de l'opposition, les supériorités sociales contre lesquelles sa vanité regimbe, ce triomphe serait immédiatement suivi d'un combat soutenu par la bourgeoisie contre le peuple, qui, plus tard, verrait en elle une sorte de noblesse, mesquine, il est vrai, mais dont les fortunes et les privilèges lui seraient d'autant plus odieux, qu'il les sentirait de plus près.
- Le législateur, Messieurs, doit être supérieur à son siècle. Il constate la tendance des erreurs générales, et précise les points vers lesquels inclinent les idées d'une nation; il travaille donc encore plus pour l'avenir que pour le présent, plus pour la génération qui grandit que pour celle qui s'écoule. Or, si vous appelez la masse à faire la loi, la masse peut-elle être supérieure à elle-même? Non. Plus l'assemblée représentera fidèlement les opinions de la foule, moins elle aura l'entente du gouvernement, moins ses vues seront élevées, moins précise, plus vacillante sera sa législation, car la foule est, en France surtout, et sera toujours ce qu'est une foule. La loi emporte un assujettissement à des règles; toute règle est en opposition aux mœurs naturelles, aux intérêts de l'individu; la masse portera-t-elle des lois contre elle-même ? Non. Souvent la tendance des lois doit être en raison inverse de la tendance des mœurs. Mouler les lois sur les mœurs générales, ne serait-ce pas donner, en Espagne, des primes d'encouragement à l'intolérance religieuse et à la fainéantise; en Angleterre, à l'esprit mercantile ?
Tôt ou tard, une assemblée tombe sous le sceptre d'un homme, et, au lieu d'avoir des dynasties de rois, vous avez les changeantes et coûteuses dynasties des premiers ministres. Au bout de toute délibération se trouvent Mirabeau, Danton, Robespierre ou Napoléon.
Honoré de BALZAC
Le Médecin de campagne, Paris, 1833
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Rachida DATI plaide pour que l’Europe reconnaisse officiellement ses racines chrétiennes.
Une des raisons de l'échec des Institutions européennes est très certainement leur refus de reconnaître les racines de l'Europe. Et, parmi celles-ci, le Christianisme ... ♦
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28 Novembre 1914 ... Peut-être le président Woodrow Wilson l'aura trouvé trop sympathique à la France ...
On cite des mots de Poincaré. Ils sont tous effrayants pour la connaissance de son état d'esprit. Au moment où le Président allait quitter Paris, il avait reçu les ambassadeurs des Etats-Unis et d'Espagne, sous la protections desquels, en somme, le gouvernement plaçait la capitale. La conversation terminée, faisant ses adieux aux deux étrangers, le Président, traversant un salon et montrant les Gobelins et les vases de Sèvres, ne put se retenir de soupirer :
- Et dire que c'est peut-être la dernière fois que je vois tout cela !...
Herrick*, l'ambassadeur des Etats-Unis, a été très bien, très galant homme, très amical dans toutes ces affaires. Il vient de rentrer en Amérique et c'est bien dommage : peut-être le président Woodrow Wilson l'aura trouvé trop sympathique à la France. Le fait est que Herrick et le personnel de son ambassade se promenaient à dessein dans les rues lorsque apparaissaient des taubes, dans l'espoir, disait-il, moitié sérieux moitié plaisant, de recevoir un éclat de bombe et de déterminer par là un bon incident entre l'Allemagne et l'Amérique. D'ailleurs Herrick ne cache pas son mépris pour notre personnel gouvernementale et, me dit-on, abonde en anecdotes ironiques sur les évènements du mois d'août. Il était, en particulier, très renseigné sur les pressions exercées par les Anglais pour obtenir la reconstitution du ministère et la résistance de Paris. Il considérait la France comme étant passée sous le protectorat de French et de Kitchener.
L'élément militaire domine de plus en plus le gouvernement. La confiance en Millerand est affaiblie dans l'armée : bon ministre en temps de paix, il aurait été inférieur comme organisateur à ce que le commandement attendait de lui en temps de guerre. Aussi l'autorité des grands chefs de l'armée grandit-elle. On attribue ce mot à Poincaré :
- Nous vivons sous la tyrannie de Joffre. Et elle est dure.
On m'informe que, dans le parti républicain, des "radicaux patriotes" songent à renforcer le gouvernement en y introduisant des éléments militaires. En somme, il y a trois centres : Bordeaux, avec les ministres; Paris, avec Gallieni, Reinach** et Doumer et enfin le grand état-major...
Reçu de Londres cette lettre d'un pessimiste qui n'a jamais eu qu'une confiance très limitée dans l'intensité de l'effort anglais :
"...Vous voyez qu'ils n'avaient pas tort, mes amis de la cour anglaise, et du Foreign Office. Le prince de Bülow lui-même va tenter le coup à Rome***. Dernières nouvelles : à Madrid, il s'est passé des scènes orageuses entre les deux reines, l'anglaise et l'autrichienne. L'Autriche n'épargne aucun effort. La cour espagnole est divisée à l'heure actuelle. Quant aux enrôlements et malgré le bluff des journaux anglais, c'est fini. Le départ du prince de Galles n'a rien donné, et la mort de lord Roberts, qui supplia, lors de l'inauguration u monument de Brighton, les jeunes filles de ne faire flirt qu'avec des jeunes hommes ayant satisfait au devoir militaire, n'arrange rien. En haut lieu, on ne sait plus que faire. De l'argent, oui; des hommes, non."
D'autre part, d'après des nouvelles reçues, l'attitude de l'Italie redeviendrait incertaine. ♦
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Antoine de Cremiers au Centre Lesdiguières, à Grenoble : « La postmodernité ou le triomphe du libéralisme »
Antoine de Crémiers, conférencier, conseiller éditorial de la « Nouvelle Revue Universelle », animateur du café actualité d’Aix en Provence était l'invité du Centre Lesdiguières en partenariat avec l’ARD (Alliance Royale du Dauphiné) et DDC, le lundi 17 novembre 2014 à 20; à Grenoble. Thème : « La postmodernité ou le triomphe du libéralisme ». L'analyse d'Antoine de Crémiers : Ce qu’il est convenu de baptiser « crise » n’est autre qu’un formidable basculement de civilisation dont nous sommes les spectateurs, rageusement impuissants, et qui nous contraint à revoir nos « logiciels » d’analyses, formatés par des siècles de Tradition et de Modernité, l’une et l’autre disparues corps et biens.
La vidéo de cette conférence très remarquée en Dauphiné, est disponible ci-dessous. ♦
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Le constat fondamental de Jacques Bainville (15 octobre 1914)
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Pau : François Bayrou honore un partisan de la décapitation ♦ Lettre ouverte d'Alexis Arette *
Il y a déjà un certain nombre d’années, nous nous souvenons d’avoir écouté, autour d’Hilaire de Crémiers, à l’occasion d’un camp d’été destiné à la formation de jeunes royalistes, non loin de Pau, Alexis Arette parler, avec cette éloquence particulière qui le caractérise, de son pays, le Béarn, des libertés régionales que la France a perdues, et de tout ce qui lui a été ravi d’autre, par ailleurs, qui lui venait de son Histoire, de sa terre, et de son peuple. Les Provençaux présents, virent aussitôt en Alexis Arette, une sorte de Thibon béarnais. Voici que nous retrouvons aujourd’hui Alexis Arette, vice-président de l’Académie de Béarn, parce qu’il vient d’écrire, le 28 octobre dernier, à François Bayrou, après l'inauguration à Pau d'une allée en l'honneur d'Abd-el-Kader, la lettre ouverte qui suit. Nous l’avons retrouvé dans ces lignes égal à lui-même. ♦
Je ne pense pas que l’inauguration de l’allée Abd-el-Kader améliorera les problèmes de circulation que la précédente municipalité t’a laissés en cadeau, et je doute que le geste soit assez fort pour convaincre les coraniques palois de voter en faveur du Pays de Béarn. Si tu y avais ajouté le geste audacieux d’une circoncision publique, peut-être…
À cette occasion, il m’est revenu à l’esprit qu’Abd-el-Kader était un humaniste tout à fait particulier. Dans la guerre qu’il menait contre les Français, pour les droits de l’homme musulman de conserver un harem et de pratiquer l’esclavage, il y eut quelques trêves, et au cours de l’une d’elles, les Français acceptèrent de rendre à l’émir une centaine de ses esclaves noirs, qui avaient cru trouver la liberté en se réfugiant sous notre drapeau. Abd-el-Kader les fit tous décapiter. Il n’était, ce faisant, qu’un très modeste émule de Mahomed qui, lui, avait fait couper le cou des 900 juifs de la tribu des Banou-Caraïza, pour mettre leurs jolies femmes dans le lit de ses guerriers. Tamerlan devait faire mieux encore en édifiant des pyramides avec les têtes des infidèles tombées sous le cimeterre.
Mais ce ne sont là que des broutilles de l’histoire, et même le Pape François, en accord avec les Imams qui prolifèrent en France comme des champignons, nous affirme que l’Islam est, contrairement à quelques apparences, tolérant et miséricordieux. Bien sûr, les historiens Occidentaux affirment qu’il y eut entre le seizième et le dix-huitième siècle, 4 millions de chrétiens razziés sur nos côtes, et plus de 18 millions de noirs réduits en esclavage, et châtrés afin qu’ils ne se reproduisent pas, mais je me demande si ces historiens n’avaient pas été contaminés par le virus Lepéniste ! La bête immonde est partout ! La preuve ? C’est que même quelques mahométans sont gagnés par le virus, tel l’anthropologue Malek Chebel qui écrit : « Parce que je suis un intellectuel musulman (…) je me sens missionné pour dénoncer ce drame de l’esclavage qui a contaminé tous les pays où l’Islam a prospéré ! »
Fort heureusement, des gestes comme l’inauguration de l’allée Abd-el-Kader prouvent que l’on peut être esclavagiste et coupeur de têtes, et tout de même tenu pour un grand homme par la République. Madame Taubira même, a tenu à aller plus loin dans l’humanisme. Dans l’Express du 4 Mai 2006 elle affirmait : « Il ne faut pas trop évoquer la traite négrière Arabo-Musulmane pour que les jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l’héritage des méfais de leurs Pères ! » A remarquer que la justice Taubirienne a déjà porté ses fruits : je lis aujourd’hui sur internet qu’un certain Karim vient d’être interpellé par la police pour la 197ième fois ! En voilà un au moins qui n’est pas traumatisé par l’héritage de ses pères, et qui pourra revoter Hollande la prochaine fois. Nous n’en avons pas fini de découvrir les beautés du Système !
De leur côté, les humanistes de Boko Haram et quelques autres ne relâchent pas leurs efforts pour arracher la jeunesse Africaine à la déchéance Occidentale. Il y a quelques semaines, c’était 200 lycéennes qui étaient enlevées à Chibok. Avant-hier c’étaient 60 femmes enlevées à Wagga. Hier c’étaient 30 Jeunes razziés à Mafa. La religion d’Abd-el Kader manifeste partout une semblable ferveur, et à mon sens ce n’est pas une simple allée qui devrait garder la mémoire du premier vaincu du Djihad, mais une autoroute !Avec bien sûr, dès l’entrée, l’emblème du croissant et de l’étoile, pour éclairer les destinées de la république. » ♦
Inauguration d'une allée en l'honneur d'Abd-el-Kader
* Source : Michel Janva Lien permanent
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ERIC ZEMMOUR A NANTES, LE 10 DECEMBRE, INVITE PAR L'ASSOCIATION "MEMOIRE DU FUTUR". A NE PAS MANQUER !
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26 Novembre 1914 ... Le gouvernement républicain ressemble à ces francs-maçons de village qui restent à la porte des églises pendant les enterrements
Victoire russe certaine en Pologne. L'évènement sera décisif pour la suite de la guerre et va en marquer une nouvelle période. Le ciel s'éclaircit de jour en jour sur la France, quoiqu'il reste tant à faire : les Allemands, en ce moment encore, ne sont-ils pas en mesure de bombarder Reims et Soissons, quotidiennement si tel est leur bon plaisir ? Ne viennent-ils pas d'annexer (du moins ils l'ont proclamé à Bruxelles) le bassin métallurgique de Briey ? J'apprends aujourd'hui que Guillaume II est resté en France beaucoup plus longtemps qu'ion ne l'a annoncé. On avait dit qu'il n'avait fait que de rapides apparitions sur le front des troupes. La vérité est qu'il a séjourné assez longtemps dans l'Aisne, au château de Follembray, dont le propriétaire, M. de Brigode, était présent. On affirme aussi qu'Arras a été bombardé pour permettre à l'Empereur de juger de l'efficacité de la grosse artillerie allemande.
M. de Kermaingant, administrateur des aciéries de la Marine, me dit que les hauts-fourneaux d'Homécourt n'ont nullement souffert, bien qu'ils se trouvent directement sous le feu d'un des forts de Metz. Il semble que les Allemands tiennent à ménager, pour leur usage personnel, ce Transvaal français, Transvaal non de l'or, mais du fer, avec ses richesses incalculables.
On présume que les Allemands, qui sont tenaces, vont encore tenter sur l'Yser un effort d'ailleurs voué à l'échec. Après quoi, étant obligés de faire face à l'invasion russe et de dégarnir leur front, le général Joffre pourra exécuter son offensive (le bruit court qu'il la prépare en ce moment du côté de Compiègne, d'où les civils sont impitoyablement écartés), à moins que l'armée allemande d'elle-même ne se retire sur des lignes extrêmement fortes d'où elle espère interdire aux alliés l'entrée de la Belgique.
L'éditeur Flammarion a rencontré Marcel Sembat pendant le récent voyage que celui-ci a fait à Paris. A l'auteur de Faites un Roi sinon faites la paix devenu ministre, Flammarion a demandé quel gouvernement nous aurions après la guerre :
- Celui que voudront les trois cent mille hommes qui reviendront de là-bas, a répondu le seul homme d'esprit du parti socialiste unifié.
... Comme suite à l'histoire de la lettre du président Poincaré au Pape : l'Angleterre envoie un représentant auprès du Saint-Siège. Sir Henry Howard, diplomate catholique, a été choisi par le ministère puritain pour cette mission. On dit bien haut que cette mission est temporaire et prendra fin avec la guerre. Mais, si mes renseignements sont exacts, le Saint-Siège aurait la promesse que Sir Henry Howard ne serait pas si impoli que de partir une fois la paix signée et, pour ainsi parler, le dernier morceau dans la bouche...
Ainsi le roi Georges V, chef de l'église anglicane, et l'empereur Nicolas II, chef de l'église orthodoxe, sont l'un et l'autre représentés auprès du chef de l'église catholique, et la France ne l'est pas ! Le gouvernement républicain ressemble à ces francs-maçons de village qui restent à la porte des églises pendant les enterrements. Cet enterrement pourrait bien être celui de notre protectorat en Orient. Est-ce par le canal de Sir Henry Howard que seront réglées les graves questions qui ne peuvent manquer de se poser en Syrie ? La violation par les Turcs du statut du Liban va nous obliger à intervenir. Comment le ferions-nous au moment où nous avons, en plus de toutes nos charges, le Maroc à garder ? Et le Maroc s'agite peut-être par un contrecoup de la guerre sainte proclamée à Constantinople. Seront-ce les Anglais (pourtant occupés à défendre le canal de Suez contre une armée turque) qui se chargeront de protéger la Syrie ? Et, quand ils seront à Beyrouth, est-ce Sir Henry Howard que le gouvernement français chargera de ses intérêts ?
Il y aurait encore une solution : ce serait que Sir Henry Howard ouvrît les voies à la reprise des rapports diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Il reste à savoir si l'Angleterre, qui a pris la place, s'en souciera. En attendant, il est certain qu'à défaut d'ambassadeur accrédité, le gouvernement envoie des volontaires au Vatican. Cela se saura. ♦
* Comment espérer qu'entre Allemands et Français on arrive à se mettre d'accord ? Chacun des deux peuples est convaincu que l'autre a été l'agresseur. Dans chacun des deux pays les socialistes et les pacifistes sont persuadés que les pacifistes et les socialistes d'en face ont été grossièrement abusés par leur gouvernement. Sur les origines mêmes et les responsabilités de la guerre, la contradiction est totale, absolue. Le désaccord est formel. Il est dès aujourd'hui visible qu'il se prolongera à travers les siècles, qu'il remplira l'Histoire aussi longtemps qu'une France et qu'une Allemagne existeront. ♦
* Cette deuxième note appartient au Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)
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VIDEO : Hilaire de Crémiers annonce le colloque du 6 décembre, à Paris, « Pour un nouveau régime »
Avec la Restauration Nationale et le blog Le Rouge & le Noir, Lafautearousseau est partenaire de l'important colloque qu'Hilaire de Crémiers annonce dans cette vidéo - et dont il commente le thème. Nous engageons donc vivement nos lecteurs et amis à s'y inscrire, à y participer, à s'y retrouver. Lafautearousseau a été précisément créé pour poser, au jour le jour et au prisme de l'actualité, la question même du régime. C'est tout justement l'objet de ce colloque qui sera donc, aussi, pour nous tous un acte militant. Comment, en effet, ne poserions-nous pas, aujourd'hui, publiquement, dans la terrible crise des institutions politiques que traverse la France, la question du régime ? ♦
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25 novembre 1914 ... La prédominance des intérêts matériels ?
Karl Marx avait sans doute posé deux principes inconciliables quand il avait établi la prédominance des intérêts matériels et quand il avait lancé son appel : "Peuples de tous les pays, unissez-vous !" Les prolétaires de tous les pays se fusillent, mais c'est pour conquérir ou pour défendre l'usine qui donne le travail, le champ qui produit le pain. De la doctrine socialiste, voilà tout ce qui nous reste... ♦
* Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)
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La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique
Après des années d'errance et par-delà les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... revenons aux fondamentaux !
Pour cela, MAGISTRO vous invite à lire :
• Hubert de GEVIGNEY, Officier, contre amiral : Scandale
• Pierre COLLIGNON, Directeur général de l'IRCOM : Un impôt détourné
• Charles GAVE, Economiste et financier : Un système de rentes - Capitalisme de connivence et Libéralisme
• Ivan RIOUFO, Journaliste politique : La société civile, tuteur du monde politique
• Gérard-François DUMON, Géographe, professeur d'université à la Sorbonne : L'immigration serait sous-estimée en France
• Eric ZEMMOUR, Journaliste politique : La triple fracture de la jeunesse française
• Roland HUREAUX, Essayiste : François et l'Europe
• Jean-Luc BASLE, Economiste : L’Europe au milieu du gué
• François JOURDIER, Officier, amiral : Rwanda, disparition d’un témoin clé -
Les trois petits cochons, par Louis-Joseph Delanglade
On y fait désormais à peine attention. Les dernières photos du « couple » présidentiel et, le même jour (vendredi 21), la démission de M. Arif ne font en effet que prouver une fois de plus la stupidité des prétentions moralisatrices du candidat Hollande. Et c’était peut-être là son moindre défaut car, pour le reste, il semble incapable de sortir le pays de l’impasse - ne montrant quelque efficacité que dans le domaine sociétal, mais pour mieux sévir en y appliquant les recommandations de « Terra Nova ». Il ne faut donc pas s’étonner si, malgré les postures de circonstance, à droite et à gauche, dans ce que l’on appelle les « partis de gouvernement », on a déjà tiré un trait sur l'actuel quinquennat pour mieux se positionner en vue de l’élection présidentielle de 2017.
Or, un ange est passé, ce même vendredi 21 novembre, lorsque se sont trouvés réunis, au Musée du quai Branly, MM. Chirac, Hollande et Juppé. M. Revault d’Allonges (Le Monde) parle d’ « un surprenant moment de douceur entre personnalités politiques de haut rang et d’excellente compagnie ». On se rappelle que M. Chirac a voté pour M. Hollande en 2012 et on sait qu’il soutient ouvertement M. Juppé pour 2017. D’où les assauts d’amabilité à son égard : M. Juppé rappelant son « admiration » et sa « fidélité », M. Hollande son « respect » et son « affection ».
Survenant peu après les déclarations consensuelles de MM. Valls et Bayrou, ces « amabilités transpartisanes » sont tout sauf anodines car, comme le rappelle le journaliste du Monde, tous ces gens sont«susceptibles de se retrouversur la même ligne ». L’ambiance est au consensus, à la confluence des « centres ». Après tout, sur la plupart des sujets d’importance, qu’ils soient d’ordre politique, économique, voire sociétal, peu de chose sépare les uns des autres. Les lignes de partage passent plutôt entre eux et ceux qui se revendiquent sans complexe de la droite ou de la gauche.
D’ailleurs, M. Juppé est devenu la coqueluche des médias parisiens « branchés » et cela risque de durer. Ne vient-il pas, en effet, de déclarer, « que la grandeur de la France dans le monde, c'est d'appuyer la démocratie et le développement » ? Propos dignes de n’importe lequel des idéologues de la bien-pensance. Dévoré par le feu de son ambition présidentielle, le maire de Bordeaux semble bien décidé à « ratisser (très) large ». Certains se prennent donc à rêver, à voix haute sur les antennes, d’une sorte d’union nationale à l’allemande qui prendrait, ici, la forme d’un rassemblement au centre : fuite en avant, ultime recours politicien. Cette option reste pour l’instant peu probable, car ce serait faire abstraction de la logique même des institutions, des réalités partisanes et des egos des uns et des autres.
Le jeu de rôles démocratique, pimenté par la présence d’un F.N. en progression et d’une gauche de la gauche en ébullition, aura donc sans doute bien lieu en 2017. La rencontre du quai Branly n’aura alors été qu’un épisode précurseur. ♦
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LA PHRASE DE LA SEMAINE • Mais qui donc, croyez-vous, pourrait « agir d'urgence » ?