C'est ce soir : Antoine de Crémiers à Grenoble le 17 novembre pour parler de la postmodernité ... A ne pas rater !
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La Princesse Marie-Thérèse d'Orléans, Duchesse de Montpensier, née Marie-Thérèse de Wurtemberg, au château d’Altshausen en Allemagne, vient de fêter son 80e anniversaire. Á cette occasion, elle a reçu les journalistes du magazine Royals chez elle à Paris, pour un entretien exclusif. La princesse, mère de S.A.R. le prince Jean de France, y évoque sa famille, ses passions, ses combats…
Parole donnée à une grande dame à la dignité incarnée.
Nous lui exprimons tous nos vœux et redisons notre attachement à la famille de France, pour tout ce qu'elle continue de représenter de positif et de pérenne pour notre pays.
Source : La Couronne - Photo : magazine Royals
Le prix des Impertinents 2014 a été remis, le 3 novembre 2014, à Christophe Guilluy pour son livre La France périphérique, paru aux éditions Flammarion. Selon les organisateurs, « le jury a tenu à distinguer le travail de ce géographie indépendant, homme de gauche mais esprit inclassable, qui ose, comme il l’avait fait dans son essai Fractures françaises (Bourin, 2010), mettre le doigt là où les plaies de la société française font mal » .
On peut trouver, dans différents dictionnaires, les définitions de l’impertinent ou les synonymes de ce vocable utilisé comme nom ou comme adjectif.
Or, il s’avère que les synonymes sont éloquents mais souvent péjoratifs : arrogant, blessant, culotté, désinvolte, effronté, impoli, insolent, irrévérencieux, outrecuidant, sans-gêne, discourtois, irrespectueux et grossier. Mais il y a aussi d’autres traductions comme audacieux et hardi !
Nous nous permettrons donc de proposer la définition suivante : « un impertinent est une personne audacieuse et hardie qui utilise l’humour et un ton désinvolte, parfois irrespectueux, pour mettre le doigt sur une blessure que la doxa tente de cacher. » En cela le Prix des Impertinents est bien une récompense pour un essai « s’inscrivant à contre-courant de la pensée unique. »
Le premier prix des Impertinents a été décerné en 2009 à Claire Brière-Blanchet pour son ouvrage Voyage au bout de la Révolution, de Pékin à Sochaux, parcours militant d’une ancienne gauchiste. En 2010 ce fut au tour de Michèle Tribalat, pour un livre sur l’immigration intitulé Les Yeux grands fermés. En 2011, Richard Millet triomphe avec son essai Fatigue du sens. L’inénarrable Denis Tillinac reçoit le Prix en 2012 pour ses Considérations Inactuelles, écrites avec sa faconde habituelle et, en 2013, Shmuel Trigano est le lauréat avec La nouvelle idéologie dominante. Un titre qui qualifie bien l’essence même de ce concours, destiné à pourfendre les cuistres qui veulent gouverner sans partage le monde des Lettres et des Idées.
On retiendra qu’aucune influence de la part des éditeurs n’est à relever et que le critère de l’impertinence dépasse largement les clivages politiques. En cela le Prix des Impertinents n’est pas réservé à une clique ou un parti, mais plutôt à des plumes élégantes, armées d’épées acérées et courageuses. Présidé Jean Sévillia, il réunit les écrivains, essayistes et journalistes, Christian Authier, Jean-Marc Bastière, Bruno de Cessole, Jean Clair, de l’Académie française, Gabrielle Cluzel, Louis Daufresne, Chantal Delsol, de l’Institut, Paul-François Paoli, Rémi Soulié (secrétaire général du jury), François Taillandier et… Éric Zemmour !
C’est au restaurant Montparnasse 1900, place conviviale et réputée, que le jury se réunit chaque automne*. Cette année, sans trahir la confidentialité des propos qui se sont tenus, nous pouvons seulement révéler que la lutte fut rude, chaque candidat retenu ayant ses partisans.
Trois gladiateurs étaient en lice. Le jeune philosophe François-Xavier Bellamy, avec son essai sur la transmission du savoir : Les Déshérités. Denis Moreau, grand lecteur de l’Évangile et professeur de philosophie à l’Université de Nantes concourrait lui aussi avec un essai : Pour la vie ? Court traité du mariage et des séparations. Il y analyse la longue dérive de la vie du couple qui se défait et propose de revenir à un mariage non comme un devoir ou vieille institution, mais comme un accès à la plénitude de la vie. Enfin, Christophe Guilluy (voir ci-dessous), qui a publié La France périphérique.
Ce fut le troisième Horace qui fut vainqueur. ♦
Un mot sur le lauréat
Christophe Guilluy, âgé d’une cinquantaine d’années, est diplômé de géographie urbaine de l’université de Paris I. Il travaille à l’élaboration d’une nouvelle géographie sociale, en prenant en compte la fracture sociale et politique de notre pays qui se traduit par une nouvelle répartition de l’habitat. Les nouvelles classes populaires, les retraités sans grande ressources se retrouvent confinés dans les périphéries des grandes, moyennes et petites villes, parfois dans des espaces ruraux. Ils représentent plus de 60 % de la population à vivre dans cette « France périphérique ». Cette France invisible vit à l’écart des centres des villes où bourgeoisie, hauts fonctionnaires, agents et directeurs d’opinion eux, résident.
Ces habitants des zones périurbaines sont les premières victimes du chômage et des tensions entre les communautés. Vivant de façon précaire, ils se sentant abandonnés par des élites qui semblent ignorer l’insécurité, l’ouverture des frontières aux marchandises et à l’immigration. Naturellement taxé de populisme par certains nantis, dont le fond de commerce est l’anti racisme et la glorification du mondialisme, Christophe Guilluy, praticien renommé, nous livre un diagnostic imparable et demande une opération chirurgicale sérieuse qui sera, certes, douloureuse.
Il faut ajouter que, si l’auteur est connu pour ses positions progressistes, il reste sans concessions face au lobby socialiste… et ne semble pas être très apprécié du think-tank Terra Nova. Bienvenu, donc, à ce nouveau mousquetaire, venant d’autres horizons. Le Prix des Impertinents est bien une récompense qui relève de l’universel des lucides.
La France périphérique. Comment on a sacrifié les classes populaires, de Christophe Guilluy, Flammarion – Documents Sciences Humaines, 192 p., 18 €
A lire aussi :
Les déshérités de François-Xavier Bellamy, Plon, 240 p., 17 €
Pour la vie ? : Court traité du mariage et des séparations de Denis Moreau, édition du Seuil, 256 p., 17 €
* Restaurant Montparnasse 1900
59, boulevard du Montparnasse, Paris 6ème
Tél : 01 45 49 19 00
restaurant@montparnasse-1900.com
Ouvert 7/7 j, de midi à 15h et de 19h à minuit.
Terrasse et salons privatifs. Spécialités de Viandes
Restaurant créé en 1858, ayant appartenu par la suite à Édouard Chartier.
Somptueux décor de type Art Nouveau de la Belle Époque
Inscrit aux répertoires des Monuments Historiques le 16 juillet 1984.
Source : Politique magazine - Livres
On commence à mieux connaître les conditions dans lesquelles a failli s'accomplir faire la reddition de Paris. C'était, en somme, une affaire entendue. Alfred Capus a vu le président Poincaré, le jour même où le conseil des ministres avait jugé que la résistance était impossible. Poincaré, extrêmement abattu, dit à Capus, qui est son collègue à l'Académie :
- Il faut que vous suiviez le gouvernement à Bordeaux, avec Le Figaro et tous les journaux de Paris.
C'est alors que Gabriel Hanotaux a écrit dans un article de La Petite Gironde, qui a obtenu, selon les gens, un énorme succès soit d'indignation soit de rire, que Bordeaux serait la citadelle où la République préparerait la victoire.
Avec un entourage effroyablement mêlé de juifs, de politiciens, de directeurs de théâtre, d'hommes de cercle et de jeu, le général Gallieni n'en a pas moins eu une part active à la défense et, avec les forces du camp retranché de Paris, il est intervenu fort à propos pour contribuer à la victoire de la Marne. Il avait envoyé 15.000 hommes sur l'Ourcq dans des taxis-autos réquisitionnés. Tous ceux qui connaissent lé général savent qu'il parle avec difficulté, sans trouver ses mots et désigne tout par chose et machin.
On lui prête ce mot : comme, étant très pressé, il disait à son chauffeur d'aller vite, il ajoutait cette recommandation :
- Mais n'écrasez pas de... chose, de... soldats. ♦
« La France se couche. La France se meurt.
La France avait pris l'habitude depuis le XVIIe siècle et, plus encore, depuis la Révolution française, d'imposer ses idées, ses foucades mêmes, sa vision du monde et sa langue, à un univers pâmé devant tant de merveilles.
Non seulement elle n'y parvient plus, mais elle se voit contrainte d'ingurgiter des valeurs et des mours aux antipodes de ce qu'elle a édifié au fil des siècles.
Nos élites politiques, économiques, administratives, médiatiques, intellectuelles, artistiques, héritières de mai 68, s'en félicitent. Elles somment la France de s'adapter aux nouvelles valeurs. ( ... ) » ♦
Le suicide français
Eric Zemmour.
Éditions Albin Michel, 544 pages, 2014.
22,90 euros
Jeanne d'Arc fut et demeure le plus pur chef-d'ouvre que le génie allégorique ait jamais déposé en notre littérature. Là où se côtoient dans leur impossible et monstrueux dialogue, l'infinie lâcheté et l'absolue candeur d'un ange qui parlait avec les anges. Mais peut-être y a-t-il un danger à la regarder depuis trop longtemps comme une sainte de vitrail, si haute, si parfaite et si lointaine ? J'ai voulu un instant déposer le vitrail pour lui rendre un peu de son humanité, de ses fragilités, de ses vraisemblances. ♦
Le Roman de Jeanne
Philippe De Viliers.
Éditions Albin Michel, 2014.
22,00 euros
Après une première plaquette consacrée aux petites et moyennes entreprises, après celle-ci expliquant en quoi la monarchie représente une authentique espérance pour la France, d'autres études vont être consacrées aux institutions françaises, à la famille, à la justice, à l'éducation, à la défense, à la laïcité, à l'Europe, aux relations internationales et à la politique étrangère, ainsi qu'aux causes profondes de la crise que subit notre pays.
Le Cercle Vauban entend particulièrement réfléchir aux suites à donner au mouvement de défense de la famille du printemps 2013. ♦
Une espérance pour la France : la Monarchie
Cercle Vauban
Editions Régalia, 118 pages, 2013.
6,00 euros
Pour commander ...
A la médiocrité des programmes télévisuels à destination des enfants, on préfèrera les accompagner dans une salle de spectacle, pour assister à une comédie musicale ou un spectacle de magie.
La folle histoire du petit chaperon rouge
Mise en scène de Léon.
Avec Emmanuelle Bouaziz, Anjaya, Arnaud Delmotte, Yohann Bertinetti, Nicolas Giraud, Pascal Joseph.
Chansons : Pascal Joseph et Nicolas Giraud. Direction musicale : Nicolas Giraud. Création lumière : Eric Charansol. Décors : Sébastien Barbot.
Sur un fil conducteur inspiré par ce conte populaire que déjà les paysans français du XIème siècle colportaient et qui nous a été transmis par Charles Perrault en France et par les frères Grimm en Allemagne, une jolie et loufoque comédie musicale se joue à Paris.
La mise en scène et la chorégraphie a été assuré par Léon, pseudonyme de Nathalie Cogno, qui nous avait réjoui l’année dernière avec un très joli conte de Noël, L’Enfant au grelot.
On y retrouve donc le personnage principal, plus préadolescente qu’enfant, une grand-mère farfelue, un bûcheron cocasse et un loup facétieux avec une allure de Dick Rivers.
Sur une musique très jazzy et endiablée mais de très bonne qualité, l’histoire se déroule avec de nombreux rebondissements et un final en forme de tour du monde très réussi. Tous les acteurs possèdent des voix très justes et une parfaite maîtrise de la chorégraphie. La présence de deux musiciens sur scène qui accompagnent en direct les différentes phases du spectacle et une excellente trouvaille. Les parents ne regretteront pas d’y avoir accompagné leurs enfants. ♦
Théâtre des Nouveautés
24 boulevard Poissonnière 75009 Paris
Location 01 47 70 52 76
Les mercredis, samedis à 14h et dimanches à 13h30 jusqu’au 31/12.
Les samedis à 14h et dimanches à 13h30 à partir du 03/01. Dates supplémentaires pendant les vacances scolaires (voir calendrier)
1h10 sans entracte
Places : de 20 à 30€ en plein tarif et de 9€ à 14 € en tarif réduit.
Tom le magicien
Avec Thierry Batteux.
Ce diable d’homme surnommé Tom n’est pas seulement un talentueux prestidigitateur, mais aussi chanteur, acrobate, jongleur, musicien et danseur. Homme de spectacle complet, il fut formé à l’école du cirque d’Annie Fratellini, puis a intégré la troupe d’Alice Dona. Il a aussi le don de savoir animer, dialoguer avec les enfants, et parfois les inviter sur scène pour partager un numéro. Ses tours sont époustouflants et on retiendra notamment le passage de la lévitation, numéro exercé avec élégance et grande sensibilité et une séance d’ombres chinoises surprenante.
La trame du spectacle consiste à raconter son enfance auprès d’un père, lui-même prestidigitateur, pardon magicien, connu sous le nom de Gilbat. La qualité du spectacle est grandement étoffée par la vénération qu’il porte à ce père qui l’a initié aux mystères de cet art. A la fin du spectacle les parents et enfants applaudissent à tout rompre et sortent émerveillés.
Seul reste sur scène un tableau, une affiche nimbée d’un halo de lumière représentant…son père. ♦
Théâtre La Boussole (200 places)
29 rue de Dunkerque – 75010 Paris
01 85 08 09 50
contact@theatrelaboussole.com
Mercredi, samedi et dimanche à 14h
Place : 18 €
NB : Pour se rendre au théâtre, on évitera de descendre à la station de métro de la gare du Nord, et parcourir des couloirs à l’infini au milieu de la cohue.
Il est préférable d’utiliser le bus. Lignes 38, 39, 42, 43, 46 et 302.
Source : Politique magazine - Théâtre
L'Information signale que beaucoup d'Allemands se sont fait naturaliser américains et ainsi vivent en France à l'abri de la conscription et du séquestre.
On découvre enfin la loi Delbnrück - dont Léon Daudet avait cent fois imprimé le texte avant la guerre - qui conserve la nationalité allemande aux sujets allemands qui se sont fait naturaliser à l'étranger. Mais des naturalisés de cette farine-là, il peut y en avoir jusqu'à l'état-major général. Ce qui est certain, c'est que le général Joffre se plaint des fuites qu'il constate depuis le commencement de la guerre. S'il y a des fuites jusque dans l'entourage du généralissime !...
Aujourd'hui fête du roi des Belges. On parle plus que jamais d'une combinaison qui mettrait Albert 1er sur le trône de France : comme si l'Angleterre, qui est partie en guerre pour que le port d'Anvers ne devînt pas allemand, permettrait une réunion de la Belgique à la France. Il est probable que le parti républicain, très habilement, aiguille le sentiment national et le sentiment réactionnaire vers une combinaison radicalement impossible. ♦
* Nous nous apercevons aujourd'hui que les hommes de métier, les hommes "de caste" ont été les seuls qui aient retenu les leçons de 1870. Reprenant une parole de Napoléon après Leipzig, von der Goltz, après la bataille de la Marne, se serait écrié : "Ces animaux-là ont appris quelque chose depuis Sedan !" Sans la "caste" militaire, qui eût eu de la mémoire ? Qui eût appris ? Qui eût retenu ? Onze millions d'électeurs occupés à l'exercice de leur profession, contraints de gagner sur la glèbe ou dans l'atelier leur pain quotidien ? Huit cent rois parlementaires soumis au caprice de l'élection ?
Quarante ans de notre histoire donnent la réponse...
Il est impossible que 1914 ne soit pas mieux compris et qu'il porte le même contre-sens funeste que 1870. Il est impossible que les mêmes erreurs recommencent, fassent couler de nouveaux flots de sang et causent de nouvelles ruines sur la terre de France. L'esprit public, distrait en 1870, sauf en quelques hautes pensées, se trouve aujourd'hui averti et éveillé précisément sur les points vifs de ce débat séculaire. Il est impossible que, cette fois, la réaction n'ait pas raison de la révolution. Ou bien alors, la vraie leçon de la guerre, faite pour enchanter les sceptiques et pour autoriser le jugement des pires réactionnaires, ceux qui sont pessimistes à fond, ce serait que rien ne sert à rien et que la guerre elle-même ne porte pas de leçon. ♦
* Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)
Autrefois, il y avait l’infernal tandem libéral-libertaire incarné par Daniel Cohn-Bendit et Alain Madelin. Il y a aujourd’hui celui formé par Najat Vallaud-Belkacem et Emmanuel Macron, avec cette particularité qu’ils appartiennent l’un et l’autre au même gouvernement. Alliance contre-nature ?
Alliance parfaitement naturelle, au contraire, puisque le libéralisme économique et le libéralisme sociétal dérivent tous deux de la même conception d’un « homme économique » fondamentalement égoïste ayant pour seul but de maximiser rationnellement son utilité, c’est-à-dire son meilleur intérêt. Ce qu’on appelle l’axiomatique de l’intérêt n’est rien d’autre que la traduction en termes philosophiques de cette disposition naturelle de l’être humain à l’égoïsme. Le libéralisme pose l’individu et sa liberté supposée « naturelle » comme les seules instances normatives de la vie en société, ce qui revient à dire qu’il fait de l’individu la seule et unique source des valeurs et des finalités qu’il se choisit. La liberté libérale suppose ainsi que les individus puissent faire abstraction de leurs origines, de leur environnement, du contexte dans lequel ils vivent et où s’exercent leurs choix, c’est-à-dire de tout ce qui fait qu’ils sont tels qu’ils sont, et non pas autrement. La vie sociale, dès lors, n’est plus affaire que de décisions individuelles, de négociations procédurales et de choix intéressés.
Historiquement parlant, le libéralisme économique s’est certes le plus souvent exprimé « à droite », tandis que le libéralisme sociétal se situait « à gauche ». C’est ce qui a permis à une certaine gauche de présenter le capitalisme comme un système autoritaire et patriarcal, alors qu’il est tout le contraire. Marx voyait plus juste quand il constatait le caractère intrinsèquement révolutionnaire de l’illimitation capitaliste, qui revient à noyer toute valeur autre que la valeur marchande dans les « eaux glacées du calcul égoïste ». Par là s’explique le rapprochement de ces deux formes de libéralisme. Pour étendre le marché, le libéralisme économique ne peut que détruire toutes les formes traditionnelles d’existence, à commencer par la famille (qui est l’un des derniers îlots de résistance au règne de la seule valeur marchande) ; tandis qu’à l’inverse, ceux des héritiers de Mai 68 qui voulaient « interdire d’interdire » et « jouir sans entraves » (deux slogans typiquement libéraux) ont fini par comprendre que c’est le capitalisme libéral qui pouvait le mieux satisfaire leurs aspirations.
On sait depuis longtemps que, si la gauche a trahi le peuple, la droite, elle, a fait de même avec la nation. Et les deux de se réconcilier dans le même culte du marché. Quelle réalité derrière ce constat probablement un brin hâtif ?
La nation n’acquiert un sens politique qu’au moment de la Révolution. Ce qui revient à dire qu’elle est née « à gauche » avant de passer « à droite ». La façon dont un fossé, qui ne cesse de s’élargir, s’est creusé entre la gauche et le peuple est un des traits majeurs du paysage politique actuel. La raison majeure en est que la « gauche », qui s’était rapprochée du mouvement socialiste et ouvrier au moment de l’affaire Dreyfus, s’est aujourd’hui ralliée à la société de marché, renouant du même coup avec ses origines libérales (idéologie du progrès, religion des droits de l’homme et philosophie des Lumières). Comme l’a fait remarquer Jean-Claude Michéa, il ne serait jamais venu à l’idée de Proudhon ou de Sorel, et moins encore de Karl Marx, de se définir comme des « hommes de gauche » !
Même le travail est devenu un marché puisqu’on raisonne désormais en termes de « marché du travail ». Mais ce « marché » marche-t-il aussi bien que le prétendent ses infatigables promoteurs ?
Selon la vulgate libérale, le marché est à la fois le lieu réel ou s’échangent les marchandises et l’entité virtuelle où se forment de manière optimale les conditions de l’échange, c’est-à-dire l’ajustement de l’offre et de la demande et le niveau des prix. Il est donc supposé autorégulateur et autorégulé, ce qui veut dire qu’il fonctionne d’autant mieux que rien ne fait obstacle à son fonctionnement « spontané », ce qui implique que rien n’entrave la libre circulation des hommes et des marchandises, et que les frontières soient tenues pour inexistantes. Adam Smith explique cela très bien quand il écrit que le marchand n’a d’autre patrie que celle où il réalise son meilleur profit. L’idée générale, en arrière-plan, est que l’échange marchand constitue la forme « naturelle » de l’échange. Étonnez-vous après cela que le patronat veuille toujours plus d’immigration ! Besancenot-Laurence Parisot, même combat !
La forme d’échange propre aux sociétés traditionnelles n’est en réalité pas le troc (dont on ne retrouve la trace nulle part), mais la logique du don et du contre-don. Loin d’être « spontané », le marché, au sens moderne de ce terme, a été institué par l’État, comme l’a bien montré Karl Polanyi dans La Grande Transformation. L’idée d’une concurrence « pure et parfaite », enfin, n’est qu’une vue de l’esprit : les échanges commerciaux ne peuvent s’épargner de prendre en compte les phénomènes de pouvoir qui sont à l’œuvre dans toute société humaine. Le libéralisme prend fin dès l’instant où, face à la théorie libérale d’une « harmonie naturelle des intérêts », on reconnaît l’existence d’un bien commun primant sur les intérêts particuliers. ♦
Source : Boulevard Voltaire - Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
« - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Ele n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.» ♦
Anatole France
L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897
"A la guerre, le véritable vaincu c'est celui qui est tué". Un homme, dont l'intelligence d'une souplesse suprême pouvait se placer à tous les points de vue, avait un jour nourri cette pensée, l'avait mise dans la bouche d'un de ses personnages, enclose dans un de ses mythes. Cet homme-là était Ernest Renan. Son petit-fils, Ernest Psichari*, s'est fait tuer sur ses canons, le 22 août, à Charleroi, et est mort de la belle mort du soldat en proclamant sa confiance dans la victoire...
Je n'avais jamais vu Ernest Psichari. Il m'avait envoyé son livre L'Appel aux armes, un livre qui fait penser à Servitudes et grandeurs militaires, avec un stoïcisme plus vibrant que celui de Vigny. J'avais dit ce que je pensais de ce livre. Il me semblait que ce petit-fils de Renan ne laissait plus assez de place à la raison en ce monde. Il me semblait que cet officier d'artillerie coloniale avait le grand don de persuasion morale, une conception apostolique de ses devoirs de soldat et de Français. Il m'avait répondu par une lettre noble et grave. Aujourd'hui nous apprenons par le R.P. Janvier** que le petit-fils de Renan, au moment où a éclaté la guerre, se disposait à entrer dans les ordres...
Ernest Psichari a rejoint Charles Péguy dans l'immortalité : leurs esprits étaient déjà si profondément fraternels !
Et voilà que, parmi ceux dont j'ai connu le visage, j'apprends que Noël Trouvé est mort. Je l'avais rencontré la veille de son départ pour le front. Réformé, marié, tout jeune père, il pouvait rester au foyer.
- Avec mes idées, dit-il à la déclaration, il faut que je parte.
Mot d'une simplicité et d'un raccourci magnifiques. Il partit. Ses dernières paroles furent toutes militaires, d'un homme d'action. Comme, avec ses compagnons, il essuyait le feu d'un ennemi invisible, il s'écria :
- Il faut pourtant leur tirer dessus.
Il partit en reconnaissance, et il n'avait pas fait trois pas qu'il tombait raide d'une balle au front.
Cela est beau comme le mot du commandant Héry, chargé de prendre un pont terriblement défendu et entraînant ses hommes en disant simplement :
-Il n'y a pas de Prussiens qui tiennent. Il faut passer.
Quelques secondes plus tard, il tombait mort à la tête de ses hommes... J'aurai connu les visages de ces héros. Je sais l'expression de simplicité et de bonté qui recouvre l'héroïsme. Je sais ce que c'est que des héros. ♦
* Ernest Psichari (1883-1914), officier, servit au Congo (Terres de soleil et de sommeil) puis en Mauritanie (Le voyage du centurion), s'était converti en 1913.
** Marie-Albert Janvier (1860-1939), dominicain, prédicateur de carême à Notre-Dame de Paris de 1903 à 1924. D'Action française, il se soumettra lors de la condamnation pontificale de 1926.
Par-delà les appareils et les discours dits de droite, dits de gauche ou d'ailleurs, ... attention aux fondamentaux !
Pour cela, MAGISTRO vous invite à lire :
♦ Jean-Luc BASLE Economiste
Ô liberté, que de crimes on commet en ton nom !
♦ Denis TILLINAC Ecrivain
Le mépris du peuple
♦ Eric ZEMMOUR
D'Obama à Hollande, la Gauche sans le peuple
♦ Malika SOREL-SUTTER Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration
Le voile à l'école
♦ Sophie de MENTHON Chef d'entreprise, présidente d'ETHIC
CDI flexible et CDD
La mi-temps d’un mandat catastrophique pour les entreprises
♦ Françoise THIBAUT Professeur des universités
La réforme et le territoire
♦ Ivan RIOUFOL Journaliste politique
Comment Hollande accélère la chute
♦ Gérard-François DUMONT Géographe, professeur d'université à la Sorbonne
La situation à Calais signe la faillite définitive de Schengen
♦ Tancrède JOSSERAN Attaché de recherche à l'Institut de Stratégie Comparée (ISC)
Où va la Turquie ?
♦ Vincent DESPORTES Officier général, Professeur associé à Sciences Po et enseignant en stratégie à HEC
Penser la surprise stratégique
♦ Vendredi 14 novembre, à 19 heures, à l'invitation de la Restauration Nationale et de l’association Marius Plateau, messe aux intentions de Charles Maurras, en l’église Saint-Eugène Sainte Cécile, 4bis, rue Sainte-Cécile, Paris 9ème. Messe suivie de l’assemblée générale annuelle de la Fédération Royaliste d’Ile-de-France.
♦ Mardi 18 novembre, 20, conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle Henry de Seilhac de l’l’A.S.I.E.M, Paris 7ème : « Nouvelle guerre froide », par Gilles Varange, journaliste et écrivain.
GRENOBLE : le lundi 17 novembre, conférence, dans le cadre du Cercle Lesdiguières, par Antoine de Crémiers : « La postmodernité, ou le triomphe du libéralisme ». . Tous les détails, très bientôt.
PARIS : le 6 décembre, colloque du Cercle Vauban. Nous donnerons dans les tout prochains jours des informations détaillées sur ce colloque qui s'annonce important : lieu, thèmes, horaires, intervenants, etc.