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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1566

  • 21 Décembre 1914 ... Le cas Romain Rolland est des plus curieux

    Romain_Rolland_de_face_au_balcon,_Meurisse,_1914_retouche.jpgLe cas Romain Rolland* est des plus curieux. Romain Rolland, écrivain de langue française, n'est pas d'origine suisse, comme beaucoup de personnes l'imaginent. Romain Rolland est né dans le Nivernais de vieille souche nivernaise. L'auteur de La vie de Beethoven et de ce Jean-Christophe qui a l'air d'une oeuvre posthume de Richter, n'a jamais passé plus de deux mois de sa vie en Allemagne : du moins ses amis l'assurent. Cependant il est à ce point pénétré de germanisme qu'il ne peut s'empêcher de prendre le parti des Allemands même pendant la guerre. Il vient de faire scandale en imprimant dans un journal de Genève que les intellectuels français ne s'étaient pas mieux conduits que les intellectuels allemands. En somme, il pèse désespérément sur la balance au moment où, dans la sympathie de l'univers, c'est la cause de la France qui est tout près de l'emporter définitivement. Cet état d'esprit était déjà celui de Jaurès, qui, en politique, ne pouvait s'empêcher de prendre toujours le parti de l'Allemagne, de voir la justice, la raison du côté de l'Allemagne, jusqu'à inventer un jour, sans souci de l'ordre de succession des évènements ni de la vérité historique, que la Triplice était le contrepoids de l'alliance franco-russe.

    Mais cet état d'esprit est bien plus ancien encore. Il a été, à diverses reprises, celui d'un homme infiniment plus nuancé, infiniment plus intelligent et infiniment moins impulsif qu'un Romain Rolland, qu'un Jaurès, prompt à se mettre en garde contre le parti pris autant que ceux dont je viens de parler aiment y baigner leur sensibilité grossière : c'est Renan, chez qui l'empreinte du germanisme demeura toujours. Dans Les Dialogues philosophiques qu'il écrivait, il le raconte lui-même, en 1871, tandis qu'il entendait le canon de la guerre civile, celui de l'armée de Versailles reprenant Paris sur la Commune : il témoigne que, dans ses rêveries sur la possibilité d'un  gouvernement du monde par une aristocratie de savants, son esprit, par une invisible pente, s'est laissé entraîner jusqu'à cette hypothèse :

    "La France incline toujours aux solutions libérales et démocratiques; c'est là sa gloire; le bonheur des hommes et la liberté, voilà son idéal. Si le dernier mot des choses est que les individus jouissent paisiblement de leur petite destinée finie, ce qui est possible après tout, c'est la France libérale qui aura eu raison; mais ce n'est pas ce pays qui atteindra jamais la grande harmonie, ou, si l'on veut, le grand asservissement de conscience dont nous parlons. Au contraire, le gouvernement du monde par la raison, s'il doit avoir lieu, paraît mieux approprié au génie de l'Allemagne, qui montre peu de souci de l'égalité et même de la dignité des individus, et qui a pour but avant tout l'augmentation des forces intellectuelles de l'espèce."

    Que dit le plus fameux manifeste des intellectuels allemands, le programme d'asservissement du monde à la Kultur par l'instrument du militarisme prussien ? Le manifeste en dit moins, au fond, il dit moins nettement les choses, comme s'il fallait que les plus monstrueuses rêveries germaniques, pour trouver leur expression définitive, eussent repassé dans une tête française.  •

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    * Romain Rolland (1866-1944), écrivain pacifiste, internationaliste, vivait en Suisse.

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • Le duc et la duchesse d'Angoulême en famille à Bordeaux

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    Newscom a publié sur son site internet une très belle série de photos de S.A.R. le Prince Eudes d'Orléans et de sa famille prises dans leurs résidence de Bordeaux.

    Le Prince Eudes d'Orléans, duc d’Angoulême, et Fils de France, est né le 18 mars 1968 à Paris. Le Prince Eudes est le troisième fils et le cinquième enfant du Chef de la Maison royale de France,  Monseigneur le comte de Paris et de la duchesse de Montpensier, née princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg. Le prince Eudes est, par sa grand-mère maternelle, un descendant du roi Charles X et de son fils le duc de Berry. Le 19 juin 1999, il a épousé Marie-Liesse de Rohan-Chabot, fille du comte Louis-Mériadec de Rohan-Chabot et de son épouse la princesse Isabelle de Bauffremont-Courtenay. De cette union sont nés deux enfants : La Princesse Thérèse Isabelle Marie Eléonore d'Orléans (le 24 avril 2001) et le prince Pierre Jean Marie d'Orléans (le 6 août 2003). 

    Au delà de cette notice biographique, par définition un peu sèche, les lecteurs et amis de Lafautearousseau sont heureux de retrouver le prince Eudes, ne serait-ce qu'en photos, et de lui adresser, ainsi qu'à la princesse Marie-Liesse et aux jeunes princes, leur souvenir cordial et leurs sentiments d'attachement. Et tous leurs souhaits ! 

    Cliquez sur les photos pour les agrandir 

    (Source photos : Newscom)

     

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  • ART DE VIVRE • Franck Ferrand : « la Technocratie a déclaré la guerre à notre art de vivre »

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    Franck Ferrand fulmine contre l'avalanche de décisions ubuesques qui dénaturent notre style de vie.

     

    img-franckferrand.pngJournaliste, écrivain et conférencier, Franck Ferrand consacre sa vie à l'Histoire. Il anime « Au coeur de l'Histoire » chaque jour sur Europe 1 et « L'Ombre d'un doute » chaque premier lundi du mois sur France 3 en première partie de soirée. Il est l'auteur de nombreux ouvrages dont « Le dictionnaire amoureux de Versailles » (Plon, 2013). Son nouveau livre, « François Ier, le roi des chimères » (Flammarion), est actuellement en librairie.


    Lundi matin. Je tiens - ou crois tenir - le sujet de ma prochaine chronique: un tribunal administratif et un préfet s'opposent à l'installation de crèches de Noël au sein d'édifices publics, au motif que cette vieille tradition serait censée contrevenir aux principes de la laïcité!

    Décisions risibles si l'on y songe, dans un pays forgé par plus de quinze siècles de culture catholique. Du coup, je descends à la cave, y rechercher mes vieux santons…

    Mardi matin. Cette fois, c'est le préfet d'Ile de France, semble-t-il, qui prétend interdire aux habitants de Paris et de ses environs de faire du feu dans leur cheminée !! Serait-ce une mauvaise plaisanterie? Va-t-on nous priver maintenant de la douceur du foyer? Le bon sens de Ségolène Royal met fin, pour un temps, à la polémique - mais ce n'est pas tout.

    Mercredi matin. De mieux en mieux - ou plutôt de pis en pis: j'apprends à mon réveil qu'une directive, tout droit issue de la Babel bruxelloise, ferait fi des appellations traditionnelles en matière de boucherie !!! Fini la hampe, le paleron, la poire ou la côte première.

    Désormais, le consommateur devra se contenter de dénominations barbares, comme «viande à griller deux étoiles» (sic). Moi qui suis fils de boucher, je pense m'étouffer de colère.

    Jeudi matin. L'Europe a encore frappé: cette fois, ce sont les restaurateurs qui vont devoir signaler, sur les menus, tous produits susceptibles d'entraîner des allergies!!!! Voyage au bout de l'Absurdie… On croit rêver, ou faire un mauvais rêve.

    Est-ce qu'un jour, oui ou non, ces gens-là vont nous laisser vivre?

    Vendredi matin. Pour la première fois depuis des années, je n'ose écouter la radio, de crainte d'y entendre une folie nouvelle qui me démonterait le moral. Nous vivons dans des temps où la technocratie la plus froide a déclaré la guerre à notre art de vivre. Je vois partout se fissurer la paix sociale, sous les coups d'une bureaucratie déconnectée. Comment tout cela va-t-il finir? A mon avis, pas très bien. 

     

    FIGAROVOX/CHRONIQUE - Retrouvez Franck Ferrand sur son site

  • LIVRES • Recommandé et commenté par Anne Bernet : Une enquête de Le Floch

    Le Floch             

     

    Après trois mois de froid intense et de gel incessant, le redoux semble s’amorcer en cette fin février 1784. Et les monuments éphémères élevés de neige et de glace aux quatre coins de Paris afin de célébrer Louis XVI pour les efficaces secours dispensés aux pauvres, commencent à fondre. D’une de ces pyramides, surgit le cadavre d’une femme. L’incident semblerait sans grande portée si la morte ne ressemblait de troublante façon à Marie-Antoinette …

    Appelé sur les lieux, Nicolas Le Floch, commissaire aux affaires extraordinaires à la ville, marquis de Ranreuil à la cour, n’ignore pas combien la reine, victime de libelles infâmes et sans cesse calomniée, est vulnérable. Qui cherche, une fois de plus, à la compromettre, en invitant à des parties fines des femmes lui ressemblant ? Quelles sombres menées entourent une fois de plus un trône fragilisé ?

    Parot, toujours aussi parfait connaisseur du XVIIIe siècle et ses secrets, entraîne, pour cette douzième enquête, Le Floch, toujours fidèle à lui-même et à ses grands principes, dans le monde ténébreux des devineresses et amateurs de magie noire, et dans des salons où débauches, diableries, escroqueries et intrigues politiques font bon ménage. L’ambiance s’assombrit. Combien de temps la loyauté du gentilhomme breton parviendra-t-elle à protéger ses souverains d’ennemis qui se multiplient ?

    Au fil de cette remarquable restitution de l’époque prérévolutionnaire, le lecteur ne pourra qu’être frappé par ses similitudes avec la nôtre. Et ce n’est pas le moindre intérêt d’un livre qui ne se borne pas à une excellente intrigue policière.

    La pyramide de glace, de Jean-François Parot, Lattès, 475 pages, 19 €. 

     

    Source : Politique magazine   Par   

     

  • 20 Décembre 1914 ... Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l'oeil

    Karl-Marx.jpgC..., un beau jeune homme de 28 ans, a reçu une terrible blessure : il lui sera refusé désormais d'être mari et père. Il est reparti pour le front avec la volonté de se faire tuer... Dans mon quartier, un facteur de la région du Nord, que l'administration des postes a employé à Paris, vient de retrouver sa femme et ses deux filles. Les trois malheureuses, violées par des soldats allemands, sont enceintes... Il n'y a pas de pires atrocités de l'invasion. Comme horreur, l'infortune de ces trois femmes passe les mots.

    La région du Nord aura connu d'ailleurs toutes les détresses. Nous apprenons qu'à Lille, où le bombardement a causé des ravages affreux, la population meurt de faim et a obtenu d'être ravitaillée par la Suisse. Armentières, grosse cité industrielle, n'a pas moins souffert. Les journaux annoncent que la rue de l'Humanité a été la plus éprouvée. Lugubre ironie. Il semble que les Allemands la sentent et se complaisent à faire payer cher à notre démocratie non seulement ses illusions, mais jusqu'à son vocabulaire. On me dit que, dans les régions envahies, chaque fois que des otages sont saisis, les Allemands tiennent à faire figurer à côté des autorités civiles, du clergé, des châtelains, usiniers ou bourgeois les plus marquants, des secrétaires de syndicats ouvriers. Des notables du quatrième Etat ont été emprisonnés, parfois fusillés, en même temps que des curés, des gentilshommes et des capitalistes. Voilà l'union des classes réalisée par l'ennemi. Et nous nous rappelons alors ces théoriciens, qu'on nomme aujourd'hui les théoriciens du doigt dans l'oeil, et qui ne voulaient pas que la question politique se posât d'abord au point de vue national... 

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  • Philippe de Villiers au Cercle de Flore : « On est près du grand mouvement de l'inversion »

     

     

     

    Le cercle de Flore a reçu le 8 décembre, Philippe de Villiers, venu présenter son dernier ouvrage : Le roman de Jeanne d’Arc. Mais pas seulement.

    Certes, ce fut l’occasion d’une magnifique évocation de Jeanne d’Arc, car Philippe de Villiers est un remarquable conteur qui, parfois, est aussi acteur …

    Mais cette évocation historique est sans cesse mise en perspective, sans cesse rapprochée de notre temps, de la France d’aujourd’hui …

    Et, parlant sous un portrait de Charles Maurras, qu’à sa manière il salue, dans ce « lieu historique » (le 10 rue Croix du Petits Champs) qu’il signale, Philippe de Villiers définit une politique, une action politique, que ni Maurras ni Boutang n’auraient désavouées.

    L’une et l’autre (option stratégique purement Action française) s’inscrivent nécessairement en dehors du Système et contre lui ; il s’agira de se débarrasser des « élites » qui ont trahi la France comme au temps de Jeanne : les élites politiques qui ont transféré sa souveraineté à l’étranger, les élites économiques qui sont allées chercher ailleurs qu’en France leurs profits, les élites médiatiques et cléricales qui exècrent la nation. Et si l’on pose à de Villiers la question même du régime, il ne l’esquive pas, il y répond à la façon de Pierre Boutang : « il n’y a pas de pouvoir légitime, durable, sans pérennité et sans sacralité ».

    « Au temps de Jeanne, dit-il, tout est presque perdu. » Comme au nôtre. Le roi est « de médiocre apparence » et la France est divisée en trois royaumes. On sait le redressement spectaculaire et rapide qui suivit. Pour plusieurs siècles.

    De Villiers prêche donc l’espérance : « On est près du grand mouvement de l’inversion ». Lequel ? Celui qui mettra en cause la Révolution, la Révolution historique (« La terreur est dans son ADN ») mais aussi la Révolution agissant aujourd’hui. « Il y a des signes du sursaut ; des gens qui bougent ; des voix qui s’élèvent et qui parlent de plus en plus fort ».

    La conclusion, métaphorique pour nous, revient à Jeanne : « Gentil Dauphin, dit-elle à Charles VII rétabli sur son trône, je ne vous appellerai plus gentil Dauphin ; je vous appellerai Sire le Roi ».

    Bref, nous ne saurions trop conseiller de regarder, d’écouter, cette vidéo d’une conférence, d’un débat, d’une rencontre qui ont une évidente importance.   Lafautearousseau   

     

  • Louis XIV ou le souci d'un roi : « Au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité »

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    « On peut s'imaginer cependant, mon fils, quels effets produisaient dans le royaume les marchés vides de toutes sortes de grains,  

    Elle eût été sans comparaison plus grande, mon fils, si je me fusse contenté de m'en affliger inutilement, ou si je me fusse reposé des remèdes qu'on y pouvait apporter, sur les magistrats ordinaires qui ne se rencontrent que trop souvent faibles et malhabiles, ou peu zélés, ou même corrompus. J'entrai moi-même en une connaissance très particulière et très exacte du besoin des peuples et de l'état des choses. J'obligeai les provinces les plus abondantes à secourir les autres, les particuliers à ouvrir leurs magasins, et à exposer leurs denrées à un prix équitable. J'envoyai en diligence mes ordres de tous côtés, pour faire venir par mer, de Dantzig et des autres pays étrangers, le plus de blés qu'il me fut possible; je les fis acheter dc rnon épargne; j'en distribuai gratuitement la plus grande partie au petit peuple des meilleures villes, comme Paris, Rouen, Tours et autres; je fis vendre le reste à ceux qui en pouvaient acheter; mais j'y mis un prix très modique, et dont le profit, s'il y en avait, était employé aussitôt au soulagement des pauvres, qui tiraient des plus riches, par ce rnoyen, un secours volontaire, naturel et insensible. A la campagne, où les distributions de blés n'auraient pu se faire si promptement, je les fis en argent, dont chacun tâchait ensuite de soulager sa nécessité. Je parus enfin à tous mes sujets comme un véritable père de famille qui fait la provision de sa maison, et partage avec équité les aliments à ses enfants et à ses domestiques. 

    Je n'ai jamais trouvé de dépense mieux employée que celle-là... 

    Que si Dieu me fait la grâce d'exécuter tout ce que j'ai dans l'esprit, je tâcherai de porter la félicité de mon règne jusqu'à faire en sorte, non pas à la vérité qu'il n'y ait plus ni pauvre ni riche, car la fortune, l’industrie et I‘esprit laisseront éternellement cette distinction entre les hommes, mais au moins qu'on ne voie plus dans tout le royaume ni indigence, ni mendicité, je veux dire personne, quelque misérable qu'elle puisse être, qui ne soit assurée de sa subsistance, ou par son travail ou par un secours ordinaire et réglé... »   

    LOUIS XIV 

    Mémoires pour l'instruction du Dauphin

     

  • Nouvelles activités, nouvelles annonces ...

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    Cliquez sur cette image pour plus de détails

    Nouvelles annonces : 

     
    FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)
     
    PARIS

      Mardi 13 janvier 2015 à 20h : Traditionnelle Galette des Rois du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle Henry de Seilhac de l’ASIEM, 6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème. Au cours de cette réunion, Monsieur Michel de Jaeghere, directeur de la rédaction du Figaro Histoire et du Figaro hors-série, traitera de : La fin de l’empire romain : était-ce inéluctable ? Une leçon pour aujourd’hui.  Participation aux frais. 

      Mardi 10 février 2015 à 20h : Conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine à l’ASIEM  6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème. Madame Anne Bernet, écrivain, bien connue de nos lecteurs, parlera de : Culture de mort et trafic de vie. Participation aux frais. 

     
    Suivez ces informations, qui sont régulièrement mises à jour. Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! 
     
  • Dans Figarovox, Frédéric Rouvillois revient sur l'avenir des régimes monarchiques dans le monde

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    Albert II et Charlène de Monaco, le 2 juillet 2011. Crédits photo : Jean Paul Pelissier/AP

     

    Frédéric Rouvillois est professeur de droit public et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages sur l'histoire des idées, notamment L'Invention du progrès, aux origines de la pensée totalitaire (CNRS Éditions, 2010), ainsi que des essais sur la politesse, le snobisme et les institutions, et plus récemment Une histoire des best-sellers (Flammarion, 2011). Son dernier livre Crime et utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme, a été publié chez Flammarion.

     

    FigaroVox: Après le mariage de Kate et William, en Angleterre, la naissance des jumeaux du couple royal de Monaco a suscité l'émotion. Toutefois, ces moments intimes sont les seuls mettant en avant les têtes couronnées, qui restent effacées sur la scène politique. La monarchie est-elle désormais un régime d'opérette ?

    Frédéric ROUVILLOIS: En aucun cas ! Ce n'est le cas ni en Angleterre, où le Premier ministre dirige pourtant dans les faits le pays, ni à Monaco, où le roi demeure très présent, et où toutes les décisions sont prises en son nom. Même si le système anglais est une monarchie parlementaire, le roi demeure la colonne du temple britannique. Sans lui, l'édifice entier s'écroulerait. A Monaco, le monarque intervient activement dans la vie politique de l'Etat. Il s'agit d'une monarchie constitutionnelle, non d'un régime parlementaire ; autrement dit, le prince détient la majorité des pouvoirs, et l'exerce à la satisfaction générale. Parler de régime d'opérette me semble donc erroné.

    Le monarque n'est, dans tous les cas, jamais réduit à un élément décoratif. Il demeure significatif et indispensable. En Belgique, l‘émotion qui a entouré la mort de la reine Fabiola l'a montré. En Espagne, tous les commentateurs admettent que l'avènement du roi Felipe VI a eu un impact significatif pour le pays. En Angleterre, enfin, la reine demeure un élément essentiel à la persistance de la communauté politique. Les citoyens sont à la fois attachés à la personne royale, ainsi qu'au principe de la couronne.

    On peut cependant rappeler que ce type de régime est entouré d'une part de mystère, de rêve. Les monarchies font de plus en plus rêver les citoyens, dans un monde terne, morne et ennuyeux à bien des égards. La beauté des couples royaux, comme Charlène et Albert, à Monaco, ou Kate et William en Angleterre, confère au régime qu'ils représentent une dimension faste, brillante, élégante, essentielle dans notre civilisation de l'image.

    Nos démocraties peuvent-elles tirer des enseignements de ces monarchies ?

    Sans identité, sans cohésion, sans unité nationale, une démocratie ne peut exister. Elle suppose que les citoyens aient la conviction de former un groupe clair, cohérent, dont les éléments vont s'entraider. De ce point de vue, les valeurs qui entourent les monarques me semblent intéressantes: le roi représente l'identité, le consensus, la continuité, la stabilité. Ces mots, fondamentaux dans tout Etat, républicain comme monarchique, prennent une dimension toute particulière dans le second type de régime, dans la mesure où ils sont incarnés par le monarque lui-même. Le roi rassemble, transcende les débats politiques, et indique clairement la direction dans laquelle le pays va évoluer.

    En outre, j'ajoute qu'on ne peut dissocier clairement la monarchie et la démocratie. Monaco ou l'Angleterre incluent des éléments démocratiques dans leur système respectif. De plus, tous nos régimes contemporains sont, à mon sens, des monarchies: on parle ainsi de monarchie républicaine, en France, et un système similaire existe avec la chancelière, en Allemagne. Ces systèmes, où un individu, en définitive, incarne l'Etat et prend des décisions sont des monarchies appelées autrement, et qui intègrent des éléments de démocraties. En France, par exemple, la monarchie républicaine reste bien ancrée: le président de la République dirige le pays, bénéficie d'une légitimité démocratique incontestable, et décide seul de l'orientation de sa politique.

    La monarchie en tant que gouvernement d'une personne, en somme, est le régime politique le plus banal au monde. Le régime parlementaire classique n'existe plus, au grand regret de quelques politiciens français dépassés, qui rêvent de remettre le Parlement au sommet de l'Etat. Or, un tel régime n'est pas adapté à la situation actuelle du monde, traversé par des crises et des tensions importantes. Nous avons besoin d'un dirigeant qui sache trancher, prendre des décisions rapides. Dans ce contexte, la monarchie est inévitable.

    Les monarchies n'ont-elles pas vocation à disparaître ? Ont-elles un rôle politique particulier dans le monde ?

    Au contraire: elles ne se sont, à mon sens, jamais aussi bien portées. La disparition des royautés, au moment même où la monarchie devient habituelle dans le monde, ne serait pas une bonne chose.

    Leur forme politique, toutefois, ne leur confère pas de rôle particulier dans le jeu des Etats. La royauté n'influe pas sur la politique ni sur les choix diplomatiques. Les décisions d'un Etat sont, en cela, plus importantes que le type de régime.

    Quelles sont les lois de succession à Monaco ? Sont-elles immuables ?

    D'abord, seuls les enfants légitimes du prince, issus d'un mariage religieux, peuvent lui succéder. Ensuite, le premier né devient le prince héritier. Enfin, les garçons sont privilégiés par rapport aux filles: si un garçon naît après une fille, il deviendra tout de même prince héritier à sa place.

    Ces règles ne sont pas appelées à évoluer. Les monégasques sont attachés au bon sens, à la stabilité. Malgré les pressions extérieures, parfois inadmissibles, l'ordre constitutionnel suscite un certain consensus au sein de la population, et ne devrait pas changer. 

     

    FIGARO VOX Vox Politique Par Wladimir Garcin

  • Les partis politiques sont-ils une plaie pour la France ? C'est la question que pose Florian Toumit, journaliste, dans Boulevard Voltaire

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    Nous ne sommes pas seuls à contester le régime politique qui détruit la France. Dans le concert des dénonciations de ce que nous appelons aussi le Système, nous devenons même largement minoritaires. Ces analyses, cette remise en cause, empruntent souvent à l'héritage de l'Action française : on le verra ici en lisant l'article qui suit, signé Florian Toumit, dans Bouleverd Voltaire. Mais, bien souvent ces analyses du contexte actuel précèdent les nôtres, vont plus loin. La crise - pas seulement économique, mais totale, globale - est passée par là et ouvre les yeux de nos compatriotes. Tant mieux, décidément ! Lafautearousseau  •  
     

    eb5ba875c43c79e0bff1fd8cddc077b9.jpegUn (trop) grand pan de la politique actuelle est de se soucier de l’intérêt du parti, de l’appareil, bien plus que de l’intérêt de ses militants et – pis !- de la France.

    Les élections départementales de mars 2015 se rapprochent petit à petit et déjà voit-on pointer (comme l’iceberg) le bout des tractations politiciennes pour sauver ou engrosser les différents partis.

    Entre chaque élection, les luttes internes se mettent en place, les transfuges se montrent, chaque parti compte ses troupes, ses élus et ses électeurs comme on compte sa monnaie. Cet imbroglio est terrible quand il se fait devant la chute des derniers pans de la société française.

    Justement, la société française a fourni assez d’intelligence pour y puiser et trouver, en elle-même, la solution à ses problèmes actuels. On peut notamment citer la philosophe Simone Weil et sa brillante Note sur la suppression générale des partis politiques.

    « L’idée de parti n’entrait pas dans la conception politique française de 1789, sinon comme mal à éviter. Mais il y eut le club des Jacobins. C’était d’abord seulement un lieu de libre discussion. Ce ne fut aucune espèce de mécanisme fatal qui le transforma : c’est uniquement la pression de la guerre et de la guillotine qui en fit un parti totalitaire.
    Les luttes des factions sous la Terreur furent gouvernées par la pensée si bien formulée par Tomski
     : “Un parti au pouvoir et tous les autres en prison.” Ainsi sur le continent d’Europe le totalitarisme est le péché originel des partis.
    C’est d’une part l’héritage de la Terreur, d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. Le fait qu’ils existent n’est nullement un motif de les conserver. 
    »

    La bataille des opinions va faire rage et le théâtre, le cirque, va recommencer dans une sempiternelle tragi-comédie dont le peuple de France est la victime (famille, social, immigration massive, politique étrangère).

    L’historien de l’Action française, Jacques Bainville, le déplorait déjà au début du XXe siècle :

    « Dans un siècle où la pensée dispose de la télégraphie sans fil [aujourd’hui, nous dirions Internet, NDLR], où le voyage à vol d’oiseau est rendu possible, où tout va si vite qu’on n’a plus de temps pour rien, le Parlement reste le seul endroit où l’on jauge les hommes à l’abondance de leurs paroles — c’est-à-dire en somme à leur difficulté de s’exprimer clairement. »

    Ainsi ces épiciers, tous progressistes sur les idées et tous réactionnaires sur leurs privilèges de rentier de la politique, restent accrochés aux différents partis comme des moules à plusieurs rochers » (les allers-retours dans l’hémicycle se multiplient). Jacques Bainville poursuit :

    « Une minorité, c’est un régime de république. Des partis, des factions s’y forment. Les grands parlent haut. L’opinion a voix au chapitre et l’intérêt public n’a plus de gardien sûr. »

    La France a traversé plusieurs régimes politiques. Qu’en sera-t-il de celui-ci et de ses partis ?  

     

    Boulevard Voltaire

  • Actualités du blog ...

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    Actuellement, la lettre de Lafautearousseau vous est adressée un jour sur deux. En effet, notre liste d’abonnés est devenue trop importante pour que la totalité puisse être expédiée le même jour. Nous l’adressons donc quotidiennement, par moitié.

    Mais le nombre d'abonnés à notre lettre ne cesse de grandir et même un envoi à chaque destinataire tous les deux jours devient impossible. C’est la rançon de notre progression rapide de ces derniers temps !

     

    Dorénavant, chaque abonné recevra donc notre lettre un jour sur trois. Elle reprendra les notes des trois journées écoulées. Ceci jusqu’à ce qu’une solution plus satisfaisante puisse être mise en place, qui nous permette de faire le service de notre lettre à tous quotidiennement.

     

    Nous vous remercions de votre compréhension mais nous vous rappelons tout de même qu’il vous est de toute façon possible de lire Lafautearousseau au quotidien, en plaçant notre blog parmi vos favoris ou en le recherchant sur Google. Bonne lecture à tous ! Lafautearousseau   

     

  • 18 Décembre 1914 ... Le fait est qu'il courait depuis des années, de par le monde, une rage de destruction et d'homicide extraordinaire...

    p000006.jpgDes nouvelles venues de Rome nous avertissent d'un projet du gouvernement italien qui consisterait à former une Ligue des Neutres (comme en 1870), dont le but serait, une fois la guerre faite, de maintenir le statu quo en Europe et d'empêcher le vainqueur (quel qu'il soit) de s'agrandir à l'excès. Ainsi la France victorieuse ne recevrait que Metz et non pas l'Alsace. Ce projet serait en corrélation avec l'ambassade du prince de Bülow. Il s'agirait aussi pour l'Italie de se prémunir contre l'avènement de la puissance slave (représentée par les Serbes) dans l'Adriatique. Tout cela, au total, très conforme à la politique italienne et même apparemment aux intérêts de l'Italie, dont la politique extérieure me semble, depuis le commencement de la guerre, être vigilante et entretenir des vues à longue portée. Les Italiens aiment mieux renoncer pour le moment à Trente et à Trieste que de travailler pour la France et pour la Serbie. On dirait qu'ils se sont instruits de nos leçons et qu'ils ne tiennent pas à voir se retourner contre eux le principe des nationalités dont ils sont issus... 

    Aujourd'hui l'Angleterre a définitivement proclamé son protectorat sur l'Egypte : elle ne sortira toujours pas les mains vides de la guerre. Par contre, la France ne laisse-telle pas passer en Syrie une heure qui ne sonnera plus ?

    La guerre est arrivée à un point mort qu'on a grand mal à dépasser. L'activité et les réserves que nous avions en ligne au commencement de la guerre ont singulièrement fondu. E. de Resnes, qui, de son château ruiné, aujourd'hui de Beaumetz-les-Loges, en Artois,  a vu beaucoup de choses, résume la situation en ces mots : "Il n'y a plus au feu que des pères de famille et leurs enfants." Le gouvernement songe, paraît-il, à une levée supplémentaire jusqu'à 52 deux ans. Cependant tous ceux qui sont partis au mois d'août ne sont pas morts, blessés ou éclopés, heureusement. Le jeune Roujon, le fils de l'académicien, a pris part à soixante-sept batailles, engagements ou combats sans avoir reçu une égratignure. Même cas pour Pierre Champion, qui écrivait l'année dernière deux beaux livres sur Villon et à qui l'Académie vient de décerner le grand prix Gobert.

    La guerre vue par un physiologiste : la théorie de René Quinton*, c'est que, de temps en temps, par l'effet d'une volonté supérieure de la nature, les mâles éprouvent le besoin  de s'entre-détruire. Ce genre d'explications ne figure ni dans Le Livre jaune ni dans aucun livre bleu, blanc, gris ou orange. Mais le fait est qu'il courait depuis des années, de par le monde, depuis le Balkan jusqu'au Mexique, une rage de destruction et d'homicide extraordinaire... 

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    * René Quinton (1866-1925), l'un des fondateurs de L'Action française.

  • Le vrai mal français • Par Hilaire de Crémiers *

    H D C.jpgValérie Trierweiler, Éric Zemmour, tels sont les deux plus fortes diffusions de cet automne et non sans raison. Entre les deux un abîme où gît le vrai mal français. 

    « Ire de femme est à douter. 

    Moult chacun s’en doit garder, 

    Car tant plus aimé elle aura, 

    Tant plus elle se vengera… » 

    Ces vers du vieux conte tragique et chevaleresque de Tristan et Yseult pourrait illustrer pareillement le drame affreusement bourgeois de François Hollande et de Valérie Trierweiler, à cette différence près qu’il n’y a aucune grandeur héroïque dans les personnages de la sinistre comédie à laquelle la France et maintenant le monde entier ont été priés d’assister et où les voilà pris à témoins dans une querelle de faux ménage.

     

    Un livre révélateur 

    2695458275.jpgLa version anglaise des confessions de Valérie fait se gausser les Britanniques. Ce sera bientôt le tour des Italiens, des Chinois et des Russes. La planète ondule d’une vaste rigolade ! « Ainsi me reconstruis-je, moi, Valérie », a signifié hautement l’héroïne. En attendant, l’image de notre président est à jamais détruite. 

    Il n’était sans doute pas assez grotesque tel qu’il apparaissait dans son ordinaire ; le voilà mis à nu aux yeux de l’univers. Entre Strauss-Khan et lui, la France est bien servie. 

    Le livre de la Trierweiler vaut la peine d’être lu, non pas en lui-même qui n’est qu’un tas de misérables anecdotes d’une atroce banalité qu’essaye de magnifier un lyrisme à la Bovary, mais par cela même qu’il révèle des deux protagonistes : dans le miroir de leur histoire se reflètent fidèlement tous les traits les plus exacts de la débilité morale, spirituelle et politique de cette génération politicienne et médiatique qui prétend nous guider, alors qu’elle est incapable de se guider elle-même. Platitude et nullité : d’un côté comme de l’autre, des « moi, je », en anaphore indéfiniment redondante, chargés d’entamer la moindre affirmation et  qui cherchent à pallier sans doute la vacuité de leur personnalité ; une phraséologie de bonne conscience humanitaire qui dissimule mal le plus hypocrite des égoïsmes et le plus insensé des orgueils ; des fadaises enrobées de sentimentalisme niaiseux qui couvrent un néant de pensée. Imaginez que le président envoie des sms amoureux du dernier cucul pendant le conseil des ministres – ça, c’est du vrai ! –, conseil où, d’ailleurs, on se demande qui n’a pas couché avec qui ! Voilà le niveau. Mais il est partout pareil dans notre classe politique. Même cynisme, même immoralité profonde, même mépris des gens avec des affectations de gentillesse, même ambition de carrière, même superbe implacable sous les dehors d’un grand combat humanitaire, républicain, comme ils disent. Tel est notre État aujourd’hui entre les mains des professionnels de la politique républicaine.

     

    Des « zigotos » institutionnalisés 

    Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ce mal endémique n’est dû essentiellement qu’à nos institutions. Elles ne sont point faites pour la France. Le pays n’est point représenté dans sa réalité ; c’est devenu une évidence : nos institutions ne sont pas représentatives malgré leur nom. Et le pays ne peut plus être, dans le cadre actuel, que mal gouverné : c’est une autre évidence mais qui ne fait que commencer à s’imposer et qui éclatera malheureusement dans une catastrophe.  

    Aujourd’hui, telle que nos institutions la façonnent et la déforment, la France est littéralement ingouvernable. Quels que soient les cas de figures des futures échéances électorales, en dépit des discours les plus martiaux, il n’y a pas de solution à la crise institutionnelle qui ne fait que débuter et qui double maintenant, en la faisant redoubler du même coup, la crise économique, financière et sociale. Le meilleur parviendrait-il au pouvoir, il ne pourrait strictement rien faire. Sauf, d’abord, à changer les institutions. Elles sont perverses, perverties et pervertisseuses. Elles ne fonctionnent que pour une bande de « professionnels » de la politique, dans le mauvais sens du terme, qui s’imaginent tous avoir des destinées historiques : c’est parfaitement ridicule. Aucun d’entre eux n’est à la hauteur des enjeux, c’est trop évident, et, le voudraient-ils, de toutes façons le carcan des  institutions les empêcherait d’agir. 

    Car le quinquennat pour la France, vieille nation historique, est, en lui-même, un carcan qui interdit à la personne désignée de parvenir au statut de chef de l’État. La manière même pour lui d’obtenir le pouvoir est un redoutable inconvénient qui  pèse, dès le départ, sur ses épaules déjà fragilisées par la conquête préliminaire de son propre camp. Ce qu’on appelle stupidement la dynamique électorale est en fait une usure d’énergie perdue dans des discussions inutiles, de multiples et frivoles disputes de personnalités. La pratique que la France subit s’est chargée de corroborer cette analyse qu’il était aisé, pourtant, d’anticiper. La preuve en est désormais administrée et amplement. Voyez-les déjà, à mi-mandat de François Hollande, tous s’échiner à se mettre en position comme si la France n’avait plus de chef, et de fait. Au centre, à droite, à gauche, le parti d’abord, la primaire ensuite ou en même temps, on ne sait plus, tout recommencer, changer même les appellations ! Ajoutez-y la croyance invraisemblable de chacun dans sa propre réussite sans même savoir si les moyens seront là au rendez-vous de sa prétendue victoire, tant tous ont pris l’habitude de considérer l’État comme une « chose » qui sera à leur service, la « res » qu’ils osent appeler « publica », alors qu’ils ne veulent que se l’approprier, ce qu’ils font fort bien, tous, quels qu’ils soient. 

    Le quinquennat, réforme stupide, fausse tout : il exacerbe le régime partisan qui est le tout de la vie politique française et dénature la représentation dans son ensemble. Il n’est pas un esprit averti qui ne le sache, mais personne n’a l’audace d’envisager la vraie réforme constitutionnelle qui rendrait l’indépendance à l’État asservi et la paix à la société déchirée. Ce qu’on appelle les lois sociétales ne sont que des inventions de partis, d’idéologues en conventicules et de manieurs d’opinions ; les lois de finances des leurres pour tromper le peuple ; les réformes d’invraisemblables salmigondis , toutes mal conçues, mal rédigées, à proprement parler illisibles et qui réussissent à passer, parce qu’en réalité, au grand soulagement de ceux qui les promeuvent, personne ne s’y intéresse vraiment, sauf ceux qui en sont les pauvres victimes. 

    L’incapacité de nos politiques aboutit ainsi à l’anéantissement du droit français dont ils « se foutent » complètement et qu’ils abandonnent aux Anglo-saxons, à la destruction des professions françaises et même les plus vénérables livrées en pâture à la meute journalistique, à l’effroyable incohérence d’un droit social qui n’a plus ni queue ni tête à force d’être chamboulé, au lieu d’être ramené à l’essentiel, à une réforme territoriale bâclée qui ne règle aucun problème de compétences et qui bafoue les plus belles réalités historiques dont se moque éperdument cette bande de zigotos qui ne connaissent que le catéchisme de leur découpage électoral. Lequel d’entre eux est capable de  s’intéresser à l’histoire, la vraie, celle de nos pays et de nos provinces ? Telle est, résumée en quelques mots, l’activité législative de ces dernières semaines. Allez consulter le Journal Officiel ! 

    Il y a eu des hommes pour accomplir cette œuvre de démolition. éric Zemmour – et c’est son immense mérite – les a admirablement dénoncés dans son Suicide français ; et c’est pourquoi il est l’objet de la vindicte de la classe politico-médiatique, la plus intolérante qui se puisse concevoir dans sa prétendue tolérance. C’est là qu’apparaît le caractère monstrueux du système qui nous opprime. Il appartient à la France de s’en affranchir. Après tout, franc veut dire libre.

     

    * Politique magazine