LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1566
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27 Octobre 1914 ... Le parti Caillaux
Une lassitude de la guerre se révèle par instants en France jusque chez les combattants les plus courageux. Cette guerre de tranchées est épuisante... On peut penser qu'un grand mouvement pour la paix éclatera dès que les Allemands seront rejetés hors de France, résultat que fait augurer la tournure de plus en plus favorable que prend la bataille de la mer du Nord. Le parti Caillaux n'attend que cette occasion pour agir et La Gazette de Francfort désigne Joseph Caillaux (qui a été sifflé avec sa femme il y a trois jours sur les boulevards et a été suivi par cinq cents manifestants hostiles de la Madeleine à l'Opéra) comme l'homme d'Etat de l'avenir parce qu'il est "le seul homme politique républicain qui n'ait pas de responsabilité dans la guerre et parce qu'il a toujours été partisan d'une politique de bons rapports avec l'Allemagne". J'ai donné une traduction de cet article de La Gazette de Francfort que la censure a supprimée avec le commentaire très modéré qu'y avait ajouté Maurras.
Les manoeuvres allemandes pour donner du corps à l'opinion favorable à la paix sont d'ailleurs nombreuses et diverses. On signale surtout des lettres que trouvent dans leur courrier des commerçants, les familles qui ont des enfants sous les drapeaux. L'anonyme démontre que les Français n'ont aucun intérêt à continuer la guerre, que la guerre fait tuer des hommes et paralyse les affaires inutilement, etc...
Mais il y a le pacte de Londres qui lie la France et l'empêche de conclure une paix qui laisserait l'Allemagne capable de recommencer la guerre d'ici quatre ans ou six au plus. Avec ce pacte de Londres, la démocratie s'est lié les mains à elle-même. Quelle démonstration par l'absurde de l'inexistence de la souveraineté populaire : voilà une République démocratique dont la destinée dépend désormais, jusqu'au point d'engager la vie et la mort des électeurs eux-mêmes, d'un contrat signé par qui ? Nul ne saurait le dire au juste. Au surplus, le président Poincaré a eu l'impression de l'énormité de la chose à ce point qu'au dernier moment il aurait voulu empêcher la publication du pacte au Journal officiel. On s'arrangea, à Paris, de telle manière que, par la publication dans les journaux, de l'irréparable fût créé. Mais je me souviens parfaitement qu'à Bordeaux la censure arrêta pendant une demi-journée la nouvelle donnée par l'agence Havas.
Si, en dépit du pacte de Londres, un parti favorable à la conclusion de la paix entreprenait une action sérieuse (ce que redoute Poincaré et ce qui le démoralise d'avance), alors on verrait très probablement l'Angleterre intervenir de nouveau dans nos affaires intérieures, comme dans les journées critiques du mois d'août. Voilà les couleurs sous lesquelles peut apparaître l'avenir. Mais qui se hasarderait à la moindre conjecture au milieu de la confusion à laquelle nous assistons ? Cette campagne de France achevée, il faudra une autre campagne pour reprendre la Belgique aux Allemands, une troisième pour passer le Rhin ! Ce n'est pas trop de compter six mois pour une pareille besogne. Et la ténacité n'est pas une qualité qu'on puisse dénier aux Allemands. u
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DAUPHINE : Le 29 octobre, réunion du Cercle Bastiat, “RÉFLEXIONS SUR LE DEVENIR DE LA RÉPUBLIQUE”. (Détails : cliquez sur le lien).FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)u. Mardi 14 octobre, 20h, conférence de rentrée du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle Henry de Seilhac de l’A.S.I.E.M. 6, rue Albert de Lapparent, Paris 7ème. Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français et du collectif Pour l’Enfant parlera de : Après la Manif pour tous du 5 octobre : Que faire ?
u. Samedi 1er novembre, 10h, au cimetière de Vaugirard, 320 rue Lecourbe, Paris 15ème, à l'invitation de la Restauration Nationale, l’association Marius Plateau et le Centre Royaliste d’Action Française cérémonie du souvenir des morts de l’Action française, des Camelots du roi et de la Restauration Nationale.
u. Vendredi 14 novembre, à 19 heures, à l'invitation de la Restauration Nationale et de l’association Marius Plateau, messe aux intentions de Charles Maurras, en l’église Saint-Eugène Sainte Cécile, 4bis, rue Sainte-Cécile, Paris 9ème. Messe suivie de l’assemblée générale annuelle de la Fédération Royaliste d’Ile-de-France.
u. Mardi 18 novembre, 20, conférence mensuelle du Cercle Histoire, Culture et Patrimoine, salle Henry de Seilhac de l’l’A.S.I.E.M, Paris 7ème : « Nouvelle guerre froide », par Gilles Varange, journaliste et écrivain.
PARIS : le 6 décembre, colloque du Cercle Vauban.
Pensez à nous transmettre les annonces de vos activités importantes. Cette rubrique est destinée à les faire connaître ! u -
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Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi
Source :FigaroVox
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A ne pas rater !
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Année Saint Louis : La Sainte Chapelle retrouve son éclat d’origine
Débutées en 2008, les opérations de restauration des vitraux de la Sainte Chapelle s’achèveront en décembre 2014. Dernière phase du travail des maîtres verriers, c’est au tour de la rose occidentale du XVe d’être restaurée.
Dernière étape de la restauration des vitraux de la Sainte Chapelle à Paris, la rose de l’apocalypse, chef d’oeuvre du XVe siècle, retrouve un nouvel éclat entre les mains des artisans d’Atelier Vitrail France au Mans. » Les vitraux ont subi deux types de dégradations », explique Christophe Bottineau, architecte en chef des monuments historiques : « en face externe, c’est la pollution qui a abîmé les œuvres tandis qu’en face interne, les grisailles – motifs réalisés dans le verre avant qu’il ne soit recuit – ont parfois été abîmées par le ruissellement dû à la condensation ». Afin de retrouver le lustre d’origine, chaque panneau est donc déposé puis nettoyé. «Une fois le plan du sertissage en plomb d’origine relevé, les vitraux sont dessertis», commente Emmanuel Putanier, dirigeant des ateliers. C’est ensuite un travail au cas par cas qui est réalisé.
Depuis le XVe siècle, plusieurs opérations de restauration ont eu lieu. Les vitraux ont parfois été remplacés par d’autres sans rapport avec le tableau d’ensemble ou des badigeons ont été utilisés pour assombrir les couleurs jugés trop vives et chatoyantes en fonction des époques. «Ce qui prime aujourd’hui c’est bien la lecture de la scène dans son ensemble», indique Philippe Bottineau avant de préciser que les éléments à conserver, à remplacer ou à restaurer font à chaque fois l’objet d’un arbitrage par un comité d’experts.
Protéger les vitraux
Les vitraux cassés sont ainsi réparés soit à la résine si la casse est nette, soit au cuivre si les bords sont altérés. Des éléments neufs peuvent être introduits pour restaurer la lisibilité de l’ensemble. Ces opérations nécessitent 1,5 jours par panneau avant son sertissage au plomb. «L’opération s’effectue avec un profilé en H sur mesure », précise Emmanuel Putanier. Une fois terminé, chaque panneau est ensuite installé dans un cadre équipé de vergettes en laiton qui le rigidifient et éviteront son affaissement dans le temps.
Dès qu’ils sonts prêts à être réinstallés dans leur emplacement d’origine, les panneaux partent sous haute sécurité pour la Sainte Chapelle, où une double verrière a été mise en place, afin de les protéger à l’avenir. La double verrière permettra de créer une lame d’air entre les vitraux restaurés et le vitrage de protection. En cas d’humidité importante dans l’édifice, celle-ci condensera sur le vitrage extérieur ce qui protégera les vitraux. Une étude sur le traitement de l’air vient par ailleurs de commencer afin de pouvoir continuer à accueillir plus d’un million de visiteurs par an, sans dégrader l’édifice. A plus long terme, de nouveaux aménagements sont prévus afin de relier la Sainte Chapelle à la conciergerie, en utilisant les locaux existant en sous-sol qui pourraient être transformés en galerie, une fois que le tribunal de grande instance aura déménagé.
Restauration de la rose de la Sainte-Chapelle
La campagne de restauration des verrières de la Sainte-Chapelle de Paris, engagée depuis 2008 par le Centre des Monuments Nationaux et financée pour moitié par les Fondations Velux, s’achèvera en décembre prochain avec la repose de la Rose de l’Apocalypse sur la façade occidentale. Avant elle, plusieurs grandes campagnes de restauration avaient déjà été menées sur ces vitraux. La première, au XIXe siècle, concerna l’ensemble de l’édifice endommagé par les incendies de 1630 et 1776 puis par la Révolution. La seconde, initiée en 1970 sur la rose occidentale et les verrières de la façade sud, fut poursuivie dans l’abside en 1999-2002 puis en 2007. Depuis 2008, l’ensemble des quatre verrières de la façade nord est pour majorité restauré dans les ateliers chartrains de Claire Babet. Deux sont déjà réinstallées tandis qu’une est en cours de repose et la dernière encore en restauration. Pour la rose composée de 136 panneaux, c’est l’Atelier VitrailFrance dirigé par Emmanuel Putanier, au Mans, qui a été retenu.
1. Dépose des vitraux Photo : Atelier VitrailFrance
2. Nettoyage des vitraux Photo : Atelier VitrailFrance
A la différence des 15 verrières des façades nord et sud et de l’abside, la rose n’est pas conservée dans son état initial du XIIIe siècle mais a été refaite au XVe siècle en style flamboyant puis, comme toutes, très abîmées et partiellement détruites après la Révolution, largement remaniée au XIXe siècle. C’est ce dernier état - préservé par la dépose complète des vitraux lors des deux dernières guerres mondiales - qui sert de référence à la restauration menée par l’atelier manceau. L’ordre des panneaux du XVe siècle, bien que visible dans une des miniatures des Très riches heures du Duc de Berry, reste trop méconnu. Les éléments à conserver, remplacer ou restaurer, afin de retrouver la plus grande lisibilité possible de l’œuvre, sont individuellement soumis à l’arbitrage d’un collège d’experts puis débattus en Commission Supérieure des Monuments Historiques.
3. Dessertissage Photo : Atelier VitrailFrance
4. Montage Photo : Atelier VitrailFrance
Les différentes étapes de la restauration peuvent alors commencer. Aux dépôts laissés par les badigeons gris des artistes du XIXe, cherchant à assombrir et matifier des couleurs jugées trop éclatantes, s’ajoutent deux causes principales d’altération, la pollution extérieure et la condensation intérieure. Il s’agit alors de nettoyer chacun des panneaux (ill. 2) puis de les dessertir (ill. 3) pour débarrasser les différents fragments des anciens plombs de casse et procéder au collage des verres ou aux comblements à la résine de façon réversible. Les grisailles qui le nécessitent sont ponctuellement retouchées ou restituées sur un verre de doublage neuf appliqué sur le verre ancien. L’ensemble des fragments est alors remis en plomb selon le gabarit initial des panneaux (ill. 4) et installé dans un cadre équipé de vergettes en laiton qui le rigidifient et éviteront son affaissement dans le temps.Pour pérenniser ce travail de restauration, les vitraux, lorsqu’ils seront réinstallés à la Sainte-Chapelle, la première semaine de décembre, seront protégés par un système de verrière de doublage. Ce procédé de conservation préventive a été inventé par Hervé Debitus pour cet édifice, les verrières de la façade nord et de l’abside en bénéficient déjà. Il consiste à doubler chaque vitrail en face externe par une protection de verre thermoformé épousant les moindres irrégularités de la surface de celui-ci. Les dépôts créés par la pollution tout comme la condensation intérieure, qui se fixe désormais sur la face interne du doublage, n’ont alors plus prise sur le verre ancien. Cette opération, non programmée pour le moment, restera à conduire sur les 4 baies sud de la Sainte-Chapelle qui, restaurées dans les années 1970, n’en bénéficient pas. A plus long terme encore, de nouveaux aménagements sont envisagés afin de redonner une vision d’ensemble au palais de la Cité. Il s’agirait de relier la Sainte-Chapelle à la Conciergerie par la galerie souterraine existante une fois que le Palais de justice de Paris aura déménagé. u
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26 Octobre 1914 ... Guillaume II n'a-t-il pas déjà dit qu'avec la France il avait fait partie nulle ?
Voilà des jours et des jours que dure cette bataille sur l'Yser* et la mer du Nord. Les Allemands font d'incroyables efforts pour arriver à Dunkerque, Calais et Boulogne, d'où ils veulent menacer l'Angleterre. Pour les Allemands, le grand ennemi, c'est l'Anglais. De tous leurs adversaires, à l'heure présente, l'Anglais est celui qu'ils détestent le plus. Ils seraient disposés à nous accorder des conditions de paix avantageuses pour pouvoir mener contre les Anglais une lutte à outrance. Guillaume II n'a-t-il pas déjà dit qu'avec la France il avait fait partie nulle ? Les journaux allemands sont pleins d'égards et même d'éloges pour l'armée française. Mais la "perfide Albion" est vouée à la haine publique.
On sent que l'Allemagne fera de cette guerre contre une nuée d'ennemis sa grande épopée nationale. Dans son grossier orgueil, elle est fière d'unir tant de peuples contre elle et de penser que ses ennemis appellent des Indiens, des Japonais et même des nègres pour venir à bout de l'invincible Empire allemand. Cette guerre sera pour l'Allemagne ce que la période napoléonienne a été pour la France : l'absurdité même des campagnes de Napoléon 1er a transporté les imaginations pendant plus d'un demi-siècle et rendu la France guerrière. Qui plus est, de nombreux Allemands ont déclaré, chez l'habitant, qu'ils recommençaient le grand Napoléon...
D'ailleurs les illusions se dissipent en France. On ne croit plus à la solution facile d'une Allemagne renversant Guillaume II et proclamant une République pacifique, comme nos socialistes l'avaient si imprudemment annoncé. Plus prudent Gustave Hervé bat en retraite sur ce point-là.
Il est même certain que l'Allemagne est convaincue que les autres peuples l'ont provoquée et obligée à une "lutte pour l'existence". L'Humanité vient de publier une conversation de socialistes belges avec Karl Liebknecht et Wendel à la Maison du Peuple de Bruxelles, d'où il ressort que, au dire de ces social-démocrates d'extrême gauche, "la guerre est populaire dans de nombreuses parties de l'Empire". Et ce Wendel, il y a huit mois, avait crié : Vive la France ! en plein Reichstag ! Aujourd'hui, il est sous-officier dans la Landwehr. u
* La bataille de l'Yser : en Belgique, les Allemands avaient traversé l'Yser le 15 octobre entre Nieuport et Dixmude. Les Belges ouvrirent alors les écluses pour inonder les Flandres, les obligeant à reculer.
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Prochaine exposition des peintures de la princesse Marie de France à Paris
La princesse Marie de France, ici peignant dans son atelier un portrait de son père le Chef de la Maison royale de France, va exposer ses peintures lors d’une exposition intitulée « Au fil de l’eau » à la mairie du VIIème arrondissement de Paris du 6 au 12 novembre 2014. La fille aînée du Comte de Paris et de la Duchesse de Montpensier, qui a pris des cours auprès du Professeur Drapela, de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, peint depuis une quinzaine d’années essentiellement des portraits et des paysages.
La princesse travaille la technique de la peinture au couteau qui permet de donner du relief au tableau. À cette occasion, la princesse Marie de France a accordé un entretien au magazine Royals Hors-Série qui vient de sortir en kiosques.
La princesse Gundakar de Liechtenstein évoque sa vie en Autriche au côté du prince Gundakar et ses cinq enfants qui sont aujourd’hui étudiants à l’étranger. La princesse Marie évoque ses souvenirs d’enfance et notamment des moments inoubliables en Corse avec son père le Comte de Paris, alors jeune officier. La princesse évoque également ses grands-parents le comte et la comtesse de Paris ainsi que son frère et sa sœur handicapés François et Blanche qu’elle reçoit chaque année en Autriche pour les vacances. La princesse Marie est non seulement une princesse artiste, optimiste et déterminée, mais elle est aussi une femme de cœur puisqu’elle s’implique dans des associations d’aide aux handicapés, et aux personnes en détresse. u
Source : La Couronne
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Conseils de lecture de ce week-end : deux livres sur François 1er
Le Roi et la Salamandre, nutrisco et extinguo, « Je m'en nourris et je l'éteins »
On connaît le visage et la prestance de François Ier grâce au portrait de cour réalisé en 1527 par Jean Clouet (Musée du Louvre), puis, par Le Titien, qui en fera une représentation moins hiératique en le représentant de profil et esquissant un sourire, en 1539 (visible au Musée du Louvre, salle de la Joconde). Le peintre vénitien s’était servi pour modèle d’une médaille gravée par Benvenuto Cellini deux ans auparavant. Le premier témoignage valide des actions du monarque, se trouve dans le Quarante cinquième Discours des Vies des Hommes illustres de Brantôme qui, à la mort de François Ier, avait 7 ans ! De surcroît, Brantôme est plus chroniqueur qu’historien et son œuvre est restée celle d’un courtisan, malgré les coups de griffes que le malicieux écrivain s’amusait à porter.
Fils de Charles d’Angoulême et de Louise de Savoie, François Ier appartient à la branche de Valois-Angoulême. A sa naissance, Charles VIII règne. Il est jeune. Suite à son décès accidentel, c’est son cousin Orléans qui devient roi, sous le nom de Louis XII. Ce dernier, malgré tous ses efforts – une répudiation et deux mariages ! – n’aura pas d’enfant mâle. Et à la naissance de François son père est encore vivant. Son accès au trône eut donc lieu par défaut. On pourrait noter que ce type d’intronisation, dû au hasard, est curieusement lié au prénom, avec des résultats assez divers.
Sacré roi de France le 25 janvier 1515, il reste une figure emblématique de la puissance royale française en lutte perpétuelle contre ses deux pairs : Charles Quint et le roi Henri VIII d’Angleterre. Mais il est aussi l’incarnation de la Renaissance, tour à tour condottiere, amoureux des arts et des lettres, grand bâtisseur, réformateur de l’administration, notamment religieuse, juridique et fiscale. A cet égard, l’ordonnance de Villers-Cotterêts, reste l’exemple de la modernisation de l’État. Au cours de ce siècle tumultueux, sous le signe de la Salamandre, il attisa parfois malheureusement le feu des passions, notamment dans son combat contre le protestantisme naissant, mais tenta aussi de l’éteindre, parfois maladroitement.
Mais on ne pourra dénier à François Ier la consolidation et la centralisation du royaume de France… et l’instauration de l’absolutisme royal.
C’est ce dernier aspect qui semble avoir inspiré principalement Max Gallo. L’auteur prolifique prouve une fois de plus son talent pour d’évocation d’un personnage historique. On ne saurait nier que l’éducation donnée par la mère du futur roi, et de façon prémonitoire, influença fortement le futur monarque. François Ier est homme, avec ses défauts – sa vie privée le prouve -, mais il est aussi l’incarnation d’un pays, d’une culture et le garant de la justice, si cruelle soit-elle. En cela il est bien de la lignée de son ancêtre Saint Louis.
On lira cet ouvrage, écrit sur le rythme d’une cavalcade, en appréciant la présentation des chapitres qui met en exergue, sous forme d’appel, une phrase situant l’action, l’évènement ou la décision politique.
Max Gallo signe un ouvrage captivant, dont le style épique n’est pas lointain du langage cinématographique d’Abel Gance.
François Ier ; roi de France, roi chevalier, prince de la Renaissance française, de Max Gallo, édition Xo, 384 pages, 19.90 €
On ne pourra pas porter un jugement sur le règne de François Ier sans avoir le plaisir de découvrir le livre de Franck Ferrand paru simultanément. Cet historien éminent a le don de susciter, par le biais des ondes radiophoniques, télévisuelles et par son talent littéraire, un nouvel engouement pour l’histoire de France que le mammouth tente d’éradiquer pour des raisons idéologiques. Son ouvrage, remarquablement documenté, est l’antithèse de l’œuvre de Max Gallo, bien qu’ils se rejoignent sur de nombreux sujets. Il ne s’agit donc pas d’un panégyrique, mais, de façon humoristique, d’un massacre à la tronçonneuse du Roi Chevalier, surnommé aussi « Grand Colas » ou « François au Grand Nez ». Il nous présente le monarque sans aucune concession, dominé par sa mère, manipulé par ses maîtresses et ses favoris, très dispendieux, négligeant les opportunités de paix avec ses adversaires, partisan de la censure, et, surtout, parjure à l’issue de la défaite de Pavie en laissant en otages ses enfants (le dauphin François et son frère cadet Henri) durant quatre ans, pour le prix de sa liberté.
La plume de Franck Ferrand, acerbe mais toujours élégante, a pour ambition d’amener un éclairage lucide sur celui qu’il considère comme un Roi bien éloigné de sa légende.
François Ier, roi de chimères, de Frank Ferrand, Flammarion, 237 pages, 19,90 €.
Ces deux ouvrages, écrits par des historiens éminents, sont à lire concomitamment tant l’histoire est une science exacte dans les faits, mais toujours sujette à l’interprétation selon les sensibilités de ceux qui l’écrivent. Une double lecture jubilatoire ! u
Par Bruno Stéphane-Chambon - Politique magazine
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On peut en rire ou en sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi. Mais ce n'est pas très exact : la faillite ce n'est pas d'abord "lui", c'est avant tout le Régime, le Système !
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Le souvenir des résistants royalistes morts pour la France
François-Marin Fleutot
et tous ceux qui le souhaiteront, rendront
Hommage aux résistants royalistes morts pour la France
pendant la guerre 1939-1945
Principalement au groupe La Vérité française
Charles Dutheil de la Rochère, Jean de Launoy, etc.
Lundi 27 octobre 2014 à 19 heures
devant le monument « aux morts fusillés par les nazis », avenue de la porte de Sèvres, Paris XVème
Il n'est souhaité aucune manifestation partisane, ni journaux, ni drapeaux. Le monument se situe à la sortie du Périphérique, à gauche en venant de la Place Balard
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Et si nous étions en guerre économique ? par François Reloujac
Un Gouvernement qui renonce à la politique de la demande pour une politique de l’offre, une banque centrale qui troque un euro fort contre des « mesures non conventionnelles », un patronat déboussolé, une majorité politique qui se délite, des travailleurs en grève : le pays est en danger. Mais ne serait-ce pas la conséquence d’une véritable guerre économique ?
Malgré son attitude volontariste et son air martial, le Premier ministre ne l’avoue pas. Le seul slogan qu’il répète à son tour, comme tous ses prédécesseurs avant lui depuis plus de quarante ans, est : « il faut réformer ! » Mais de changements en réformes, d’alternance en volte-face politiques, le pays continue à s’enfoncer dans la crise sans que personne n’ose vraiment regarder la vérité en face. Faute de désigner clairement la cause des difficultés et faute d’adopter une stratégie cohérente et clairement définie pour y remédier, la situation se dégrade chaque jour un peu plus et l’unité nationale se trouve mise à mal tandis que le moral des populations flanche. Le président Mitterrand disait, il y a quelques années, qu’en matière de chômage « on avait tout essayé ». Depuis, de nouvelles mesures ont encore été imaginées et, pourtant, aucune amélioration sérieuse n’a jamais été enregistrée. Le point commun aux divers gouvernements, de droite ou de gauche, qui se sont succédé, est de n’avoir jamais conduit la politique économique du pays comme si la France était en guerre. Tous ont célébré à l’envi une paix universelle et éternelle, mettant en avant une harmonie de façade sans chercher à réduire les misères qu’elle cachait.
Quel est le terrain ?
Quels sont les combattants ?
Dans une guerre économique, le terrain sur lequel se livrent les combats est constitué par « les marchés ». C’est là que certains s’enrichissent alors que d’autres se ruinent ; c’est là que s’exercent désormais les pouvoirs. Sur ce terrain, les combattants sont les agents économiques. L’offensive est menée par les entreprises qui produisent les biens et services qui permettent de gagner des parts de marché tandis que la défense est assurée par les consommateurs, qui peuvent orienter leurs achats. S’ils achètent d’abord des produits nationaux, ils soutiennent leurs entreprises, et, par là-même, le niveau national de l’emploi. S’ils achètent d’abord des biens et services venant de « l’ennemi », ils affaiblissent les entreprises nationales, la richesse du pays et le niveau national de l’emploi. Ils renforcent les producteurs étrangers. Sur ce terrain – les marchés –, les entreprises multinationales apparaissent comme des mercenaires qui peuvent aussi bien prêter leur concours au pays dans lesquels elles opèrent que jouer le rôle de cinquième colonne au profit d’une autre puissance. Elles peuvent aussi se conduire en véritables « routiers » quand elles n’ont d’autre objectif que de se servir elles-mêmes sur le pays pour leur propre profit.
Quelles sont les armes ?
Les armes utilisées sont les biens et services produits et la monnaie qui sert à les acquérir ainsi que les normes techniques qui permettent de privilégier telle production ou telle consommation plutôt que telle autre. Dans la mesure où la monnaie est surévaluée par rapport à celle des pays concurrents, elle permet d’acquérir le capital des entreprises de ces pays et, donc, de payer des « mercenaires ». Mais elle risque aussi de rendre particulièrement onéreuses les matières premières dont on a besoin pour forger des « armes » nouvelles. à l’inverse, une monnaie faible incite les consommateurs à acquérir des biens et services provenant de l’étranger et, donc, à favoriser le développement sur le terrain des troupes ennemies. Les pouvoirs publics pourraient lutter contre ces débordements par l’instauration de barrières douanières, mais ces remparts ne sont pas plus en honneur aujourd’hui que la ligne Maginot hier, par l’imposition de normes – sanitaires ou techniques – particulières comme le font si bien les Américains, par une fiscalité indirecte appropriée (augmentation de la TVA) ou par un dumping social, apanage des pays les moins développés. En effet, toutes ces mesures favorisent les exportations, c’est-à-dire la conquête de marchés étrangers et dissuadent les importations, c’est-à-dire protègent le marché intérieur. Dans le cadre d’une telle guerre économique, la croissance permet plus de mesurer l’augmentation de la production des munitions que l’accroissement du bien-être des populations.
Quelle stratégie développer ?
Lorsque l’on privilégie une « politique de la demande » dans le cadre d’une guerre économique, on se place délibérément dans le cadre d’une stratégie défensive. Mais, dans ce cas, il ne faut pas, sur le plan monétaire, conduire une politique du « franc fort », ou aujourd’hui de l’« euro fort », car on incite alors les consommateurs à acheter des produits provenant de l’étranger et l’on ruine automatiquement les avantages que l’on serait en droit d’attendre d’un accroissement de la demande intérieure. Si, pour soutenir cette demande, on a de plus recours au crédit, on ne fait que s’affaiblir un peu plus sur un autre front, car on est obligé de soutenir la valeur de la monnaie par un endettement public plus important. Cela correspond en fait à une perte d’indépendance – une défaite – sur les marchés financiers. Lorsque, à l’inverse, on pratique une « politique de l’offre », c’est parce que l’on attend des entreprises nationales qu’elles gagnent des parts de marché au-delà des frontières : on applique alors une stratégie offensive. Pour qu’une « politique de l’offre » ne soit pas agressive, il faudrait qu’elle ait pour but de favoriser essentiellement la recherche et le développement, ce qui permettrait de créer de nouveaux marchés et non pas simplement de rapatrier sur le sol national la production de biens et services consommés dans le pays. Mais une politique non agressive en la matière suppose beaucoup de courage et de patience ; elle ne peut porter de fruits qu’à long terme.
Dans le cadre d’une telle analyse, il reste une question primordiale : qui est l’ennemi ? Personne ne peut se battre en permanence contre tout le monde. Il faut savoir trouver des alliés et désigner clairement l’adversaire. Lorsque l’on met en commun des structures ou des politiques, encore faut-il être sûrs que les intérêts des uns et des autres sont bien liés. Si les intérêts des uns ne coïncident pas avec ceux des autres, la structure commune pourra être utilisée par l’un des protagonistes pour dominer ses partenaires. Enfin, un pays ne peut-il pas être tenté par la stratégie d’Horace pour défaire les Curiace ? Il commence par envahir le marché voisin qui semble le moins bien défendu afin d’accroître sa puissance économique. Puis, fort de son succès, il s’attaque à un adversaire plus véloce ou plus agile. En l’occurrence un marché plus important.
Bien entendu, une telle analyse n’est que pure fiction. u
Source : Politique magazine
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Où Georges Bernanos, avec Maurras, mais à sa façon, défend le politique d'abord
« A des devoirs correspondent des droits, à de lourds devoirs, des droits étendus ! Maurras ne cesse de le rabâcher dans les colonnes de son journal ! Mais je savais cela avant d'avoir lu une seule ligne de Maurras. (...) Mais MM. les théologiens se défilent dès qu'on leur rappelle ces vérités là ! Ils parlent aussitôt de machiavélisme : "Alors, pas de morale en politique ?" font-ils d'un ton malin. Leur alors est enfantin ! Faut-il que ce soit moi, Georges Bernanos, qui leur récite le catéchisme et leur réponde que l'action politique est sujette à la morale comme toute action humaine, mais qu'elle l'est suivant l'ordre de sa nature, qui est ce qu'elle est et qu'on ne peut changer avec de l'encre sur le papier ! Oui, le roi doit répondre de son peuple devant Dieu, mais il doit d'abord répondre de l'Etat devant son peuple ... C'est ça le politique d'abord, car on se doit de l'entendre dans l'ordre des moyens et non dans l'ordre des fins ! Ah ! nos nouveaux théologiens me font pitié ! Ils confondent primauté et priorité, prius et primum, car ils ne savent même plus le latin ! Le Suisse ne passe-t-il pas avant le Saint-Sacrement dans les processions ? Est-ce à dire que l'homme à la hallebarde qui garde, lui, son bicorne emplumé sur la tête, passe avant le bon Dieu ? »
Georges Bernanos
Le Combat pour la liberté. Correspondance inédite, tome 2 (1934-1948), Paris, Plon, 1971