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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1563

  • Alexandre Soljenitsyne : Le déclin du courage et les béquilles juridiques ...

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    « Le déclin du courage est ce qui frappe le plus un regard étranger dans l'0ccident d'aujourd'hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son sens noble, mais même chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, chacun de ses partis, ainsi que, bien sûr, l’ONU. (…) Une société qui s'est installée sur le terrain de la loi sans vouloir aller plus haut n'utilise que  faiblement les facultés les plus élevées de l'homme. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée une atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l‘homme. Et face aux épreuves du siècle qui menacent, jamais les béquilles juridiques ne suffiront à maintenir les gens debout. » 

     

    Alexandre Soljenitsyne 

    Harvard, juin 1978

  • 1er janvier 2015 !

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  • En hommage et en témoignage d'amitié à notre ami, Jean-François Mattéi

    C'était le 24 mars dernier. Dès qu'il fut hospitalisé, nous savions que notre ami Jean-François Mattéi était dans un état très grave. Le lundi suivant, nous apprenions son décès. Dès le lendemain, mardi, nous publiions la courte note d'hommage qu'on lira ou re-lira ci-après. 

    Mais nous ne voulons pas que cette année civile s'achève sans manifester publiquement, une nouvelle fois, notre attachement à notre ami, et sans redire à nouveau combien nous avons conscience de tout ce que nous lui devons, de tout ce qu'il nous a laissé.

    A la fin d'un de nos Cafés politiques, dont il était l'intervenant, je lui avais demandé s'il accepterait d'écrire dans lafautearousseau : il accepta l'idée avec un réel plaisir - car il lisait et il aimait lafautearousseau... - mais il me prévint que, avec son emploi du temps surchargé, il m'enverrait ses papiers d'une façon irrégulière. Et, de fait, la maladie, plus que l'emploi du temps effectivement surchargé, l'empêcha de nous envoyer plus d'un article : on le relira ci-après, précédé du petit logo que nous avions imaginé, pensant évidemment que celui-ci nous servirait plus d'une fois !... 

    Ce sera notre façon à nous de clôturer cette année, en rappelant une amitié d'esprit qui, elle, ne se termine pas... et en nous redisant, à son sujet, la belle épitaphe de Platon à la mort de Dion : "La mémoire de sa vie en compense presque le deuil"...

    François Davin

     

    "Non omnis moriar..." : Jean-François Mattéi vient de nous quitter...

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    "Eadem velle, eadem nolle, ea est vera amicitia" : entre Jean-François Mattéi et nous, c'était bien sûr l'amitié d'esprit qui régnait. Mais pas seulement, et beaucoup plus : pour certains, l'amitié personnelle remontait même aux premières années, à l'époque de l'enfance et de la jeunesse dans cette ville d'Oran, dans cette Algérie où il était né...

    En ce moment pénible, on ne peut, simplement, que lui dire "A Dieu" et, aussi "Merci". Oui, "Merci" car, s'il fut un ami fidèle, qui jamais ne déçut ni ne fit défaut, il fut aussi un Maître, et il nous enseigna... 

    Avec ses leçons, c'est l'image de son sourire franc et chaleureux que nous voulons garder au moment où, nous associant à la douleur des siens, nous présentons à son épouse Anne, à ses trois enfants et à ses petits-enfants, nos condoléances les plus sincères.

    "Le meilleur d'entre nous subsiste, lorsque le matériel disparaît tout entier" (Charles Maurras).

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  • 31 Décembre 1914 ... Comme j'écrivais ces lignes, l'aiguille des pendules a franchi minuit ...

    L'année s'achève. Et qui ne fera son compte, sa récapitulation, ce soir ? Guillaume II à son quartier-général, qui est, dit-on, Mézières, nos ministres dans leurs palais fragiles, les soldats dans leurs tranchées, à leur foyer les femmes et les mères... Cinq mois d'une guerre dont on ne saurait entrevoir la fin, des événements qui, selon la coutume de tous les grands événements de ce monde, ont trompé les calculs les plus savants, tourné contre l'attente de tous. La France est encore envahie mais Paris est inviolé, en sûreté complète. Les Russes ne sont pas arrivés à Berlin pour la Noël, mais les Autrichiens sont chassés de Belgrade. Qui oserait, après cela, oser une prophétie ?...

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  • Et pourquoi pas Bainville dans La Pléiade ?

    BAINVILLE LE MEILLEUR.jpgLe titre de cette note rappellera certainement quelque chose aux lecteurs réguliers de notre quotidien, puisque nous posions exactement la même question, dans ces colonnes, le 10 février 2013. C'était un mois après la parution, dans Le Figaro magazine, d'un remarquable article de Raphaël Stainville, sur la non moins remarquable collection de La Pléiade.

    Nous relançons cette même idée, aujourd'hui, au moment de conclure notre évocation de la Guerre de 14 avec Jacques Bainville et son Journal 1914-1915 / La Guerre démocratique. Ce fut notre façon de commémorer cet évènement immense, et vous avez été nombreux à nous faire savoir, par différents canaux, que cette idée vous paraissait bonne.

    Demain, vous lirez donc la dernière de ces notes pour l'année 1914, la plus longue aussi puisque Bainville y récapitule, en quelque sorte, les débuts et les premiers mois de la Guerre : "...Comme j'écrivais ces lignes, l'aiguille des pendules a franchi minuit.." y écrit-il. Dans l'ensemble de ses notes, on a pu percevoir la justesse de ses vues, la profondeur et la pertinence de ses analyses; mais dans celle de demain, sans la dévoiler entièrement ici, bien sûr, on ne peut qu'être frappé par son intelligence des choses - au sens étymologique du terme - pour le présent et surtout pour l'avenir; par son esprit de déduction et de logique; par la sûreté de son jugement.

    S'il s'agissait d'un film fantastique, le cinéaste pourrait prétendre que son héros a vu - "de ses yeux, vu" comme le dirait Molière... - l'avenir de la France, de l'Allemagne et de l'Europe (et du monde). Mais, là, avec Bainville, point de boule de cristal ni de marc  de café, ni de "science des tarots" (comme il aimait à s'en moquer...) : uniquement une intelligence vaste et puissante. Nous pouvons être fiers, nous, royalistes, d'avoir compté dans nos rangs celui qui, sans conteste, est l'un des très grands historiens de toute l'histoire de l'Humanité. Comment ne pas être frappé, stupéfait même par ce court passage de la note de demain, dans lequel, quatre ans même avant la fin de la guerre - cette guerre que le Régime n'avait su ni éviter, ni préparer... - et quatre ans avant le désastreux Traité de Versailles, tout est annoncé, prévu, décrit ? :

     

    Eh bien !... une idée qui s'enfonce, c'est que la guerre se terminera sans solution décisive - avec une Allemagne humiliée, sans doute, mais non vaincue - par une paix qui ne changera rien d'essentiel à l'état de choses préexistant. Il a fallu la guerre de Trente Ans pour mettre à bas l'ancienne Allemagne. Comment en quelques mois se flatter d'anéantir l'Empire le plus formidablement préparé à la guerre qui ait surgi dans les temps modernes, de l'abattre sans reprendre haleine ?... Ceux qui sont dans cet esprit... ceux-là définissent la paix future une "côte mal taillée"... Et ceux qui le répètent ne le désirent pas, ne se cachent pas que ce serait pour notre pays une catastrophe, qu'il importe d'éviter...

    Car, dans cette hypothèse, chacun rentrant chez soi après cette vaine débauche de vies humaines, cette consommation d'énergies et de richesses, la carte de l'Europe étant à peine changée, les problèmes irritants demeurant les mêmes, on se trouve conduit à prévoir une période de guerres nouvelles où l'Allemagne humilié, mais puissante encore et prompte à réparer ses forces, où l'Angleterre tenace, où les nationalités insatisfaites engageraient de nouveau le monde..."

     

    Sans tomber dans les hyperboles, comment ne pas appeler, tout simplement, un très grand esprit, une immense intelligence, la personne capable d'écrire ces mots-là, le 31 décembre 1914, à minuit ? La même personne capable, lorsque la République aura perdu la paix quatre ans plus tard, en 18 - la paix et la victoire, si chèrement payée par un peuple Français qui se montra héroïque en cette occasion... - de prévoir la guerre pour "dans vingt ans", ne se sera "trompée" (!) que sur un minuscule petit point : le parti revanchard allemand, dont il avait prévu qu'il s'appellerait "social-nationaliste" inversera finalement l'appellation, pour se nommer "national-socialiste", qui  a donné l'abréviation "nazi" ! On avouera que c'est bien peu, pour tant de clairvoyance et de lucidité !

    C'est pour cette raison, parce que Jacques Bainville est vraiment l'un des très grands historiens de toute l'histoire de l'Humanité, que sa place est bien dans la magistrale collection de La Pléiade, qui s'enrichirait encore en l'accueillant en son sein...

     

    Au passage, signalons que la publication des notes du Journal de Bainville depuis la fin juillet a été l'occasion d'enrichir de trois nouvelles photos notre Album Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville. qui en compte donc, maintenant, 179 :

    * Fascination pour l'Allemagne, ou : quand les Français ne s'aimaient pas...

    * Hugo, Michelet ? En "intelligence avec l'ennemi" !

    * 31 décembre 1914 : la terrible prémonition...

  • 30 Décembre 1914 ... Un article émouvant ...

    jean-jaudel-revue-des-deux-mondes-decembre-1983-livre-860306634_ML.jpgLa Revue des Deux-Mondes publie, sur les atrocités commises par les Allemands, un article émouvant signé Pierre Nothomb*. C'est une vue d'ensemble des rapports adressés aux puissances neutres, composée sur les documents officiels. Cela est écrasant pour l'Allemagne. Mais cela aussi s'oubliera-t-il plus tard ? Reverrons-nous les germanophiles humanitaires passer l'éponge sur ce sang-là, ce sang de femmes et d'enfants ? 

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    * Pierre Nothomb, alors chef de cabinet du ministre belge de la Justice Carton de Wiart, créa en 1918 le Comité de politique nationale belge pour promouvoir "la grande Belgique" et l'occupation de la rive gauche du Rhin. Plus tard baron et sénateur.

  • Le mardi 20 janvier 2015 à 15h00 : Café Histoire de Toulon...

    LE RÔLE DE LA MARINE FRANÇAISE 
    PENDANT LA GUERRE DE 14-18
     

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     par Monsieur François Schwerer, 
    membre de la Société française d'histoire maritime,
    au musé de la Marine,
    place Monsenergue - 83000 Toulon.
     Entrée gratuite
     
    Comme introduction a cette conférence,
    le Café Histoire de Toulon vous conseille
    la lecture du n° 37 de :


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  • GRANDS TEXTES (37) : Affirmer hautement ses Racines, son Identité, son Être profond... pour mieux s'ouvrir à l'universel. Deux courts extraits de Charles Maurras

     

    (choisissez dans cette liste de nos Grands Textes celui - ou ceux... - que vous souhaitez lire, et accédez-y directement en quelques secondes : il vous suffit de cliquer sur le lien hypertexte attaché à chacun d'entre eux...)

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    1A.jpgEn choisissant de rapprocher deux courts extraits de deux textes différents de Charles Maurras, écrits à des dates et dans des contextes bien diStincts, nous n'avons pas cherché l'originalité pour l'originalité. Mais bien plutôt, pour une fois, nous avons préféré - plutôt que de citer tout ou partie d'un seul ouvrage ou d'un seul article - rapprocher deux textes qui se complètent, et permettent de bien préciser notre pensée sur un sujet souvent débattu, surtout dans notre actualité, et portant sur le thème de l'immigration et de l'identité française en particulier, des rapports avec les autres en général. 

    Le premier texte, intitulé L'Hospitalité, a été écrit par Maurras peu avant la Guerre de 14, dans L’Action française du 6 juillet 1912. Maurras y affirme très clairement le droit et le devoir, pour les Français, d'être et de rester ce qu'ils sont, ce que l'Histoire a voulu qu'ils soient. Et qu'il est non seulement bon mais nécessaire d'affirmer que l'on est Français, de se battre pour défendre et promouvoir cette "diversité France".

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  • Le commentaire de Jean-Louis Faure sur le dessin/caricature des "climatologues"...

    Nous avons publié samedi un très bon dessin de Vial, dans Le Figaro magazine. Jean-Louis Faure a posté, à propos de ce dessin, un commentaire dont la pertinence et la justesse nous semblent mériter d'être publié, justement, mieux que comme un simple "commentaire". Nous le reproduisons donc intégralement ici, cette façon de considérer les choses étant pleinement celle de lafautearousseau.

     

    Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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    Les climatologues

    Signé VIAL - Le Figaro magazine

     

    Commentaires

    Le sordide apport du multimedia est que n’importe quel fantasme devient immédiatement planétaire. Un ordre de bourse fut il farfelu, est transmis à la milliseconde à la surface du globe. Ici le climat ... Sans être très savant restons en à des considérations de simples bon sens qu’un élève de 4ème peut énoncer (au temps où l’on faisait de la géologie en 4ème). Des chiffres objectifs, incontestables.
    Les astrophysiciens estiment l’âge du globe à 4,5 milliards d’années. L’unité de temps géologique communément retenue par les géophysiciens est de l’ordre de 20.000 ans sur une échelle de temps. Les économistes datent la première révolution industrielle à 1820 environ. Les mêmes fixent les premières mesures de la croissance à 1850. Avant cette date le produit des nations était quasiment invariable. De 1850 à aujourd’hui il s’est donc écoulé 170 ans, pendant lesquelles il convient de discriminer les périodes où l’activité humaine a réellement demandé une extraction massive d’énergie fossile. Arrivée de la Chine en «charbon vorace» vers 1980, il y a 30 ans. Si l’on veut être très pessimiste, démarrons au début des 30 glorieuses, en 1945, soit il y a 70 ans environ.
    Mais quelque soit la date de départ de notre commentaire, les moins de 200 ans de l’activité humaine sont une fraction de micron de la pointe bien taillée d’une crayon sur l’échelle linéaire des temps géologiques. Donc évidemment sans effet sur le changement du climat de notre vieille Terre. Le climat a toujours changé, parfois dans des proportions considérables, parfois violemment sur des périodes assez courtes.
    La grotte Cosquer dans les calanques de Marseille, découverte en 1991, sans doute un lieu de culte, a été fréquentée entre, - 27 000 ans et - 19 000 ans. Entrée aujourd’hui à 37 m sous le niveau de l’eau. A ce moment là, elle était dans les collines, à 6 km du rivage, et le niveau de la mer 120 mètres plus bas. C’était la période glacière. Le niveau de la mer s’est élevé de 120 mètres depuis le dernier pic de glaciation, jusqu’à - 6000ans. Il n’y avait à cette époque, ni voitures diesel, ni avions, ni usines en Chine.
    Et bien, la mer est montée de 120 mètres quand même. Et certaines glaciations se sont produites malgré des concentrations très élevées de CO2 ...

    Il ne reste plus qu’à démasquer les forces économiques qui ont un intérêt à développer un discours anxiogène, avec force rapports et conférences internationales. Pour refroidir la Terre et faire baisser le niveau des océans ? Très regrettable que les autorités françaises participent activement à ces billevesées ...

    Écrit par : Jean Louis FAURE | dimanche, 28 décembre 2014

  • 29 Décembre 2014 ... On songe à ce poème où le vieil Hugo annonçait à l'humanité un avenir meilleur par les ballons dirigeables

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    Hier les Anglais ont attaqué le port allemand de Cuxhaven à la fois par terre et "par air". Le Times triomphe à ce sujet : "Pour la première fois dans l'Histoire, des appareils aériens et sous-marins se sont trouvés engagés de part et d'autre." Le même jour, d'ailleurs, un Zeppelin jetait des bombes sur Nancy, tuait des femmes et des enfants. On songe alors à ce poème où le vieil Hugo ("Plein ciel", dans La Légende des siècles) annonçait à l'humanité un avenir meilleur par les ballons dirigeables :

    Nef magique et suprême ! Elle a, rien qu'en marchant,

    Changé le cri terrestre en pur et joyeux chant,

    Rajeuni les races flétries,

    Etabli l'ordre vrai, montré le chemin sûr,

    Dieu juste ! et fait entrer dans l'homme tant d'azur

    Qu'elle a supprimé les patries. 

    Hélas ! Pauvre Hugo ! Pauvre poète de la démocratie !

    "A l'heure où nous sommes*, il serait tellement facile que cela en deviendrait malséant de tourner en dérision l'ode au Zeppelin humanitaire et le pauvre poète (vates, poète, devin, aimait à dire Hugo) qui  a lu de travers le livre de la destinée.

    Il y a dans la plupart de nos préfectures et de nos sous-préfectures une rue Michelet, comme une rue Victor Hugo, comme il y avait à Armentières une rue de l'Humanité, qui a été incendiée par les porteurs de Kultur. Supposons - et je serais bien étonné si, depuis l'invasion, la circonstance ne s'était pas produite, qu'un état-major allemand se soit installé dans une des rues du Michelet qui avait formé jadis ce voeu : "Dieu nous donne de voir une grande Allemagne !" Supposons un Zeppelin arrosant d'explosifs une des rues consacrées au poète qui a chanté la "nef magique et suprême", l'aéroscaphe du progrès... Je vois bien, dans le futur, les ironies de l'histoire. Pour le moment, nous n'avons pas le coeur à rire.

    Seulement, une chose nous frappe jusqu'à l'évidence. Combien ces prophètes de la démocratie, vénérés par elle, n'auront-ils pas obscurci la lucidité de la raison française et, par là, énervé les forces de notre pays ! Songez que Michelet, Hugo ont nourri de leur lait spirituel les hommes qui sont au gouvernement de la République, ceux qui siègent dans les Assemblées (sur tous les bancs, ou peu s'en faut). Après cela, on s'étonne moins que des avertissements aussi nets que ceux qui sont publiés au Livre jaune, que les rapports de M. Cambon et de nos attachés militaires n'aient eu, en somme, qu'aussi peu d'effets. Eh ! Tout un siècle, le siècle de Michelet, le siècle de Hugo, pesait sur l'esprit de ceux à qui la lecture de ces documents était réservée. Du romantisme politique qui s'était interposé entre les célèbres rapports du colonel Stoffel et Napoléon II, il subsistait, chez les dirigeants de 1914, un résidu assez fort pour jeter un voile sur les pressants avis qui venaient de Berlin."   

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    * Jacques Bainville reprend ici un article qu'"il avait publié dans L'A.F.. Le thème réapparaît en conclusion de son Histoire de trois générations, publiée à l'été 1918.

  • LIVRES • Fellag n'en fait-il pas un peu trop ? Par Péroncel-Hugoz*

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    Péroncel-Hugoz a lu « Un espoir, des espoirs » (Lattès, Paris, 2014), petit essai de 50 pages mais où, nous avertit l’éditeur, chaque mot porte. Cependant il est sorti mi-figue mi-raisin de cette lecture…

     Le fameux amuseur doux-amer Mohand Fellag, né en Grande-Kabylie en 1950, ancien directeur d’un théâtre en Petite-Kabylie, a fui son périlleux et inconfortable pays natal, d’abord pour un abri protecteur en Tunisie puis pour un autre, plus douillet encore en France, en 1995, où il a conquis une autochtone gauloise…

    Apprécié à travers une partie du monde francophone grâce à ses saynètes crues ou grimaçantes, qui lui ont valu d’ailleurs le prix de l’Humour noir, il vient maintenant de publier un livre dans cet Hexagone où on n’existe vraiment, depuis Molière, Voltaire ou Victor Hugo, que quand on est un « auteur » imprimé noir sur blanc dans un volume…

    J’avoue que comme « Français de souche » (oui, ça existe et nous avons même été gentiment surnommés « souchiens » par une certaine Houria Bouteldja, née en Algérie en 1973, démonstrative militante antisioniste et antimariage-homo, mais n’ayant jamais au grand jamais un mot aimable pour son pays d’accueil), je n’ai que très modérément apprécié que Fellag vienne nous donner, en scène, des « leçons de couscous ». En effet ce plat nord-africain est devenu le favori des « souchiens », à égalité avec le steack-frites-salade traditionnel, après que pieds-noirs et harkis l’ont introduit à grande échelle à travers toute la France dés la fin de la décennie 1960, un quart de siècle donc avant que Fellag ne vienne profiter de la caisse de résonnance parisienne… Ce sont d’ailleurs des pieds-noirs d’Algérie qui ont imposé la tomate dans la « marqa » (sauce) du couscous, ce légume girond rapporté des Amériques par les Hispano-portugais ayant d’abord paru suspect, avec ses airs de viande saignante, aux cuisinières maghrébines…

    Devons-nous en revanche apprécier la comparaison que fait Fellag entre l’impotent président Bouteflika et le plus habile prestidigitateur américain du XIXe siècle, Houdini, lui-même imitateur de son aîné français Houdin (surnommé le « marabout chrétien » en Algérie) ? Franchement « Boutef » fait plutôt l’effet aujourd’hui d’une momie échappée du Musée pharaonique cairote en fauteuil roulant…

    Préférons à cette comparaison politico-médicale peu adéquate les regrets que Fellag émet en mémoire des deux seuls présidents algériens  ayant bonne presse : Ferhat Abbas, mis à l’écart par les siens et surnommé « le Français » car, au départ, il n’était pas favorable à l’indépendance des trois départements français d’Algérie; Mohamed Boudiaf, condamné à mort en 1964 par le dictateur Ben Bella puis assassiné en 1992 par un militaire dans son pays natal dont il était devenu l’éphémère président, et surnommé « le Marocain » par ses détracteurs algériens à cause de son exil de 28 ans dans le Royaume chérifien et, surtout, de sa volonté d’extirper l’Algérie gouvernementale du guêpier saharien, où elle s’est fourrée depuis 1975 , par pure vanité…

    Nous avons également assez aimé  les piques de Fellag, dans son livre, contre les deux communautarismes sémitiques rivaux en France. Et tout autant l’invite lancée à la jeunesse, par le comédien kabyle à lire plus « pour s’imprégner de la littérature mondiale », de l’Américain Hemingway à l’Africain Kourouma.

    Penseur politique, dramaturge, gastronome: Si Mohand, est-ce que vous n’en faites pas quand même un peu trop ?...   

     

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    Par Péroncel-Hugoz - Le 360ma

  • 28 Décembre 2014 ... Qui sait si les souvenirs des tranchées de 1914 ne feront pas germer, plus tard, une alliance franco-allemande ?

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    Les Italiens ont débarqué des troupes à Valona* : c'est le cadeau que le prince de Bülow leur a apporté avec son ambassade. Un cadeau plein d'embûches d'ailleurs. Qui sait où ce premier pas fait sur le sol albanais conduira les Italiens ?

    Une personne qui vit dans le monde diplomatique me dit que le ministre de la Roumanie Labovary a peine à cacher la crainte qu'il a de voir l'Autriche conclure la paix avant que son pays ne soit entré en jeu. La crainte est la même chez Tittoni, quoique cet ancien mercanti di campagna excelle à se rendre impénétrable et, au cercle, se montre absorbé et possédé par la passion du bridge pour mieux fuir les questionneurs. Le danger pour l'Italie est de s'asseoir entre deux selles. M. Salandra, selon L'Avanti, n'aurait-il pas dit à un député lombard que l'armée italienne serait bientôt prête - et prête à marcher aussi bien contre l'Orient que contre l'Occident ?...

    On me raconte que le généralissime a dû prendre des mesures sévères pour arrêter la dangereuse camaraderie qui, de tranchée à tranchée, s'établissait, sur certains points, entre nos troupes et l'ennemi. Il paraît qu'à un endroit soldats allemands et soldats français se sont faits photographier en groupe. Quelqu'un disait, après avoir entendu ce récit :

    "C'est en Crimée, dans la guerre de tranchées de Sébastopol, que Russes et Français ont, en somme, jeté les bases de leur future alliance. Qui sait - l'histoire a de tels caprices - si les souvenirs des tranchées de 1914 ne feront pas germer, plus tard, une alliance franco-allemande ?"   

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    * Valona, aujourd'hui Vlorë.