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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1562

  • 10 Novembre 1914 ... L'état-major du général Galliéni est composé de vaudevillistes, de ténors et d'impresarii

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    Grosclaude, dans Le Journal, a publié avant-hier un  excellent article qui gênera considérablement l'obscure intrigue qui se noue en faveur de la paix, intrigue pour laquelle Joseph Caillaux travaille et qui n'attend qu'une occasion pour sortir de l'ombre. L'article de Grosclaude nous est confirmé de première main : c'est une nouvelle Affaire Dreyfus qui s'annonce, avec les mêmes éléments.

    Aujourd'hui Les Débats donnent, comme venant de La Nouvelle Presse libre de Vienne, la traduction d'un article où Joseph Caillaux est présenté comme l'homme de la situation, celui qui sera le héros de la France de demain parce qu'il est le seul homme politique de la République qui n'ait pas de responsabilité dans la guerre, etc... Pavé de l'ours germanique, horriblement compromettant pour Joseph Caillaux. Or cet article avait paru le 17 octobre dans La Gazette de Francfort. Je l'avais traduit. Maurras l'avait commenté, et la censure avait interdit texte et commentaire. Le texte prohibé à L'Action française comme venant de Francfort a donc paru hier aux Débats, comme venant de Vienne. Chef-d'oeuvre de la censure dont l'étourderie et l'ignorance sont sans bornes et qui fait choir dans le ridicule les idées de salut public et d'autorité. L'état-major du général Galliéni est composé de vaudevillistes, de ténors et d'impresarii. La censure est recrutée parmi des coulissiers juifs, des habitués du café Weber*, des journalistes de bas étage (à deux ou trois exceptions près), bref parmi tout un monde totalement illettré.    

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    * Célèbre café, rue Royale, que fréquentait Marcel Proust.

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  • Le prince Jean nommé président d’honneur du club de foot US de Dreux "les Monarchs"

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    Vendredi 31 octobre, le Prince Jean de France qui vit depuis 2011 avec sa famille au sein du Domaine royal de Dreux, a été nommé Président d'Honneur du Club de foot US de la ville de Dreux. Passionné par les États-Unis, le Prince Jean de France a découvert voici un mois qu'un club de football américain existait à Dreux. « J'ai vu une affiche, le sport et le nom du club m'ont interpellé. » 

    C'est Mourad Souni, conseiller municipal chargé des sports, qui l'a mis en contact avec le club des Monarchs et son président Mickaël Véry. Le courant est aussitôt passé entre les deux hommes grâce à leur passion commune pour le foot américain. Et logiquement, le prince Jean vient d'être nommé président d'honneur du club. Il sera dès la semaine prochaine au bord du terrain pour soutenir les Monarchs. ♦  

    Voir l'article complet de l'Echo Republicain 

    Source : la-couronne- L'écho Républicain

     

  • Pour l'histoire : Hartwell House Le souvenir des lys

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    Ou comment revivre l'exil de Louis XVIII au coeur du Buckinghamshire…

    C'est aujourd'hui le seul palais royal français où il est possible de séjourner… A une heure de Londres, au coeur d'une campagne so picturesque - les Rothschild anglais possèdent encore un vaste domaine à un coup de fusil, Hartwell House fut de 1809 à 1814 la résidence de Louis XVIII, de sa cour, du poulailler royal et d'un potager sur les toits de la maison. Que l'on ne s'y méprenne pas : cette élégante bâtisse XVIIe siècle fut toujours envisagée par le frère de Louis XVI comme un « palais », à la manière dont les Bourbons le concevaient entre salle des gardes, antichambre des nobles, chambre d'apparat : le lieu où séjournait le roi ne pouvait être qu'affirmation de légitimité.

    La bibliothèque garde encore le souvenir de ce moment où Louis XVIII appris officiellement qu'il pouvait « renouer la chaîne des temps » en regagnant le trône de ses ancêtres. Alors que l'enfilade des salons XVIIIe aux tapisseries très Gobelins rappellent le caractère « royal du lieu ». Demeure qu'aux tabourets très Versailles d'avant 1789 ont succédé de profonds canapés et que le high tea a pris la place du Grand Couvert, version exil. Sans doute quelques mordus réservent encore la chambre où mourut Marie-Josèphe de Savoie, épouse du prétendant et tribade la plus célèbre de son temps… Demeure aussi que, propriété du National trust, ce bout de France légitimiste est devenu désormais l'acmé de la résidence de campagne aristocratique anglaise où l'on privilégie désormais le confort et le bien-être (un spa avec piscine un rien kitsch se camoufle dans les communs). Sans le céder à l'apparat, butler sorti de « Downton Abbey » aidant.  ♦

    Gilles Denis

    www.hartwell-house.com, à partir de 200 euros. 

    Source : Les échos - Gilles Denis

  • Fiscalité : vive l'Ancien Régime ! Par PIERRE BEYLAU (Le Point)

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    La monarchie avait inventé une multitude d'impôts, mais c'était une plaisanterie à côté de l'arsenal fiscal actuel.

    Dernière trouvaille de nos chasseurs de primes de Bercy : un impôt supplémentaire de 20 % sur les résidences secondaires "en zone de tension" (les grandes agglomérations). Personne ne sait si cette géniale initiative ira à son terme, une précédente tentative, en 2012, s'étant piteusement ensablée face à une levée de boucliers des élus. Mais ce ballon d'essai est emblématique d'une démarche désespérée pour trouver de l'argent par n'importe quel moyen afin de boucher le trou abyssal de nos finances publiques. Nullement en cherchant à réaliser des économies sur le fonctionnement de l'État ou des collectivités territoriales mais en aggravant encore une pression fiscale qui, en deux ans et demi, s'est déjà alourdie de 70 milliards d'euros.

    Jadis, sur les bancs de nos écoles publiques, laïques et républicaines, des instituteurs à blouses grises apprenaient à des enfants uniformément vêtus de tabliers noirs que la Révolution française avait, notamment, été provoquée par l'excès d'impôts. Ils égrenaient la capitation, la gabelle, le centième, la taille, le vingtième. Ils décrivaient - avec quelques exagérations - la condition pitoyable des paysans exsangues et expliquaient doctement que la charge était devenue insupportable. D'où la révolution. CQFD.

    Le jour de la "libération fiscale"

    Des historiens tout à fait sérieux, dont le remarquable Pierre Goubert, ont démontré que la somme de ces impôts de l'Ancien Régime était, somme toute, proportionnellement beaucoup plus légère que la fiscalité moderne. Tout le monde n'était pas logé à la même enseigne : les "pays d'états" (Bretagne, Bourgogne, Provence, Languedoc) possédaient des assemblées qui négociaient âprement le montant de la taille avec les intendants du roi. Ce que ne pouvaient pas faire les "pays d'élection", déjà soumis à la centralisation monarchique. Aujourd'hui, personne ne peut échapper à la broyeuse.

    Un paysan consacrait entre vingt et trente jours de travail au paiement de l'impôt. De nos jours, certains instituts d'inspiration libérale (Institut Molinari, Contribuables associés) fêtent chaque année, en juillet, le jour de la "libération fiscale", c'est-à-dire la journée à partir de laquelle le citoyen-contribuable pourra enfin travailler pour son propre compte, ayant rempli, les six mois précédents, ses obligations fiscales et sociales diverses.

    Comparaison n'est pas tout à fait raison : les impôts de l'Ancien Régime pouvaient affecter les besoins vitaux des populations, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Les Français bénéficient de surcroît de nos jours d'un filet de protection sociale qui explique en partie la pression fiscale. Mais en partie seulement. Et avant de puiser de nouveau dans la boîte à idées maléfiques de l'impôt et de lâcher sa meute affamée de collecteurs de fonds, le gouvernement serait bien inspiré de changer de logiciel. ♦

     

    Pierre Beylau

     

     

  • 9 Novembre 1914 ... Le communiqué d'aujourd'hui

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    Le communiqué d'aujourd'hui a une expression bien malheureuse pour annoncer une nouvelle heureuse : il dit que "nous avons atteint, au nord-est de Soissons, le plateau Vregny, sur lequel nous n'avons pas encore pris pied".

    Il s'agirait du Palatinat ou de la Franconie qu'on ne parlerait pas autrement.   

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  • HISTOIRE • 7 novembre 1659 : anniversaire du traité des Pyrénées, par Georges Garnier-Rousseau, dans Boulevard Voltaire

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    La paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg.   

    « La peste soit du Français ! » marmonne Don Luis Méndez de Haro y Sotomayor. Voilà des mois que traînent les négociations, et ce fourbe mitré est parvenu à arracher sa signature. Le fourbe mitré, c’est le cardinal Giulio Mazarini. Ses manières mielleuses, son accent italien roucoulant, sa façon de traîner autour du pot masquent un esprit habile, retors et passionnément dévoué aux Bourbons. Et ont peu à peu usé les nerfs de l’ambassadeur adverse.

    Mazarin, lui, est tout sourire : il voit enfin la signature de l’ombrageux ambassadeur espagnol sur le traité qu’il a mis des mois à négocier, pour la plus grande gloire du roi Louis XIV, son filleul. Il a même obtenu pour le jeune souverain la main de l’infante Marie-Thérèse, ainsi qu’une coquette dot de 500.000 livres. L’Espagne ne pourra jamais payer, mais il compte bien s’en servir comme d’un atout diplomatique dans le futur.

    Ce traité, la paix des Pyrénées, clôture définitivement la guerre de Trente Ans. Cette guerre, terminée en 1648 avec le glorieux traité de Westphalie, laisse l’Espagne en dehors de la paix. Celle-ci étend toujours sa domination au Sud (Cerdagne et Roussillon, entre autres) et à l’Ouest (Flandre et Franche-Comté). Elle a encore de réelles capacités de nuisance. La mort du grand Richelieu puis du roi Louis XIII, en France, encourage la noblesse bafouée par ce roi centralisateur à relever la tête, quitte à pactiser avec l’Espagne.

    Mais c’est sans compter sur les qualités diplomatiques de Mazarin, au service de la reine mère et du jeune Louis XIV. Il rallie d’abord Turenne, le plus grand capitaine de son temps, qui s’est lassé de la révolte nobiliaire. Ainsi que l’Angleterre de Cromwell, qui apprécie la « tolérance » de la France (elle a toujours soutenu les protestants contre les Espagnols et les Autrichiens). Après un début difficile, Turenne écrase les troupes du prince de Condé (un brillant capitaine français passé du côté espagnol). Sa conquête des Flandres espagnoles est si rapide qu’on est obligé de modérer son enthousiasme, les alliés des Bourbons voyant d’un mauvais œil une France trop victorieuse.

    On entame donc les négociations avec une Espagne à bout de souffle, et l’habile Mazarin arrache ainsi, le 7 novembre 1759, outre un mariage royal à son avantage, l’Artois, le Roussillon, une part de la Lorraine, du comté de Cerdagne et de nombreuses places fortes flamandes. La France en sort agrandie sur tous les fronts.

    Enfin, toute chose heureuse finit par un mariage. Celui de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Ce symbole d’une paix glorieuse devait paradoxalement conduire à une nouvelle guerre moins heureuse pour la France : Louis XIV, grand-père, devait voir son petit-fils, en vertu du sang espagnol de sa grand-mère, hériter du trône d’Espagne. Un tel legs ne pouvait se refuser. Mais les ennemis de la France ne pourraient l’accepter.

    En attendant, la paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg. ♦ 

    Par 

    Étudiant
     
  • LIVRES • Troubles lumières par Claude Wallaert*

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    Les hommes de Voltaire, Diderot, Rousseau, d’Holbach, Helvétius sont nés, et leur postérité est aussi prolifique que tragiquement nuisible. Le dernier ouvrage de Xavier Martin nous propose une magistrale et passionnante démonstration : non seulement les hommes des Lumières n’étaient pas les bienveillants humanistes célébrés par des générations d’intellectuels de tous bords, mais, par l’influence de leurs écrits, ils ont préparé les tueries de la Révolution et de l’Empire ; plus encore, leur pensée est la matrice des théories les plus violentes du XIXe siècle, qui firent le lit des carnages du XXe siècle. Les races, les femmes, le peuple, tels sont les principaux sujets abordés : c’est ainsi qu’il apparaît que ces privilégiés hiérarchisent les races, accablent de leur mépris le peuple, les femmes, voire eux-mêmes (évident chez Voltaire), et nient toute différence substantielle entre l’humain et l’animal. Ces partis-pris, plus idéologiques que philosophiques, développés dans un esprit profondément antireligieux avec le talent qu’on leur connaît, sont ainsi montrés dans toute leur malfaisance. Lisez le livre de Xavier Martin : cet historien des idées politiques et du droit, professeur émérite des Universités, extrait des pépites de vérité de la gangue des habitudes et du mensonge ; de là son grand mérite et notre reconnaissance. ♦

    Naissance du sous-homme au cœur des Lumières, de Xavier Martin, Dominique Martin Morin, 391 pages, 28,50 euros.  

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    Par - Politique magazine 

  • 8 Novembre 1914 ... « Le désordre et l'incapacité règnent partout. Que de comptes il y aura à régler plus tard !»

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    Etat d'esprit. Je coupe ceci dans la lettre d'un ancien député radical-socialiste, maire de sa ville située dans la zone envahie : « Je suis furieux contre tout le monde, aussi bien contre le gouvernement français que contre l'Allemagne (sic). Le désordre et l'incapacité règnent partout. Que de comptes il y aura à régler plus tard !» 

    Le service de santé, en particulier, était dans un état d'inorganisation, ou plutôt d'inexistence lamentable. A Tours, en apprenant la déclaration du guerre, le directeur s'est suicidé. A l'hôpital Bégin, à Vincennes, il n'y avait rien, ni pansements, ni le reste. «Comment ferez-vous ?» - demandait quelqu'un aux majors. Réponse : « Il y aura tant de blessés pour le peu de lits, de chirurgiens et de médicaments que nous avons, qu'on ne les ramassera même pas.» En effet, le jeune F... qui, en septembre, à la bataille de la Marne, avait reçu un éclat d'obus dans la cuisse, est resté quatre jours sans soins et est mort d'une blessure sans réelle gravité. 

      

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  • Crampon républicain

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  • LE PREMIER MORT, par François Marcilhac *

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    C’est tombé sur un militant écologiste ; ç’aurait pu tout aussi bien être, il y a quelques mois, un manifestant du Printemps français ou de la Manif pour tous. Certes, on nous dira que les seconds ont été exemplaires alors que les écolos, trop souvent, attirent à eux une faune interlope qui, comme à Notre-Dame-des-Landes, cherche moins à promouvoir une contre-société qu’à casser pour le plaisir de casser.  

    C’est vrai, mais lors qu’on se rappelle la brutalité et le mépris des libertés publiques avec lesquelles Valls et, dans une moindre mesure le 5 octobre dernier, Cazeneuve, son clone à tête de croque-mort, ont réprimé des manifestations pacifiques, voire bon enfant en plein Paris, il fallait bien se douter que le curseur, comme on dit aujourd’hui, était monté d’un cran. N’ayant plus d’enfant dans des poussettes ou de mère de famille à gazer, de vieillard à tabasser et faute de pouvoir se faire la grenade offensive sur les trafiquants de drogue et les petites frappes des « quartiers » auxquels il n’est pas question de toucher — laisser s’étendre le cancer de l’économie parallèle permet d’acheter la paix sociale —, il fallait bien occuper nos forces de l’ordre, même s’il n’y avait qu’un terrain vague à défendre.

    L’Action française ne se fait aucune illusion : si un militant royaliste, un « Manif pour tous » ou un « Printemps français » était tombé de la même façon, ses parents n’auraient pas eu droit à la compassion du président de la république, sa mémoire aurait été salie par la gauche, les écolos et la droite bien-pensante et, à la demande du pouvoir, les media, en boucle, auraient justifié sa mort. Tout cela, nous le savons. Mais justement, nous ne voulons pas leur ressembler. C’est pourquoi nous nous inclinons devant la mémoire de Rémi Fraisse, un jeune Français.

    FRANÇOIS HOLLANDE, LE BOULET DE MANUEL VALLS ?

    A l’heure où ces lignes paraîtront, le président de la République se sera exprimé devant les Français pour son mi-mandat. Parions que, comme lors de ses précédents entretiens télévisés, il parlera pour ne rien dire, justifiant à longueur de questions complaisantes son échec en matière économique et sociale. Peut-être fera-t-il une annonce politicienne — des observateurs s’excitent déjà à la pensée qu’il instaurerait la proportionnelle pour les législatives —, mais comme toujours, elle fera flop, car Hollande est l’homme des demi-mesures et des compromis bâtards. Selon un sondage Odoxa pour RTL, publié lundi 3 novembre, 97 % des Français estiment qu’il a d’ores et déjà échoué et lui préfèrent son premier ministre dans une mise en concurrence surréaliste — on parle de « cohabitation » comme si Valls était l’opposant de Hollande !, 71% de nos compatriotes déclarant « faire plus confiance » au premier qu’au second. Un chiffre qui peut paraître contradictoire avec les petits 30% de popularité du premier ministre dans un sondage TNS Sofres pour Le Figaro, paru le 30 octobre. Il n’en est rien. La question n’est pas la même. Entre deux hommes, et subséquemment deux lectures de la Constitution, et compte tenu du caractère falot du chef de l’Etat, c’est le chef du gouvernement que privilégient les Français, faute de mieux. L’action de Valls peut paraître auprès des plus naïfs comme entravée par l’inaction du chef de l’Etat. François Hollande, le boulet de Manuel Valls ? On peut toujours faire semblant d’y croire.

    "TINA"

    Car Valls doit jouer avec sa majorité et un centre qui ne s’est jamais vendu qu’au plus offrant. Surtout, libre d’agir comme il l’entendrait, son masque d’homme efficace tomberait très vite, car que ferait-il de plus qu’Hollande ? Et qu’est-ce qu’Hollande l’empêche de faire ? Les électeurs de l’UMP qui voient en lui un homme de centre droit ne se trompent peut-être pas. En revanche, ils se trompent sur la révolution qui consisterait pour le pays à adopter la politique qui irait avec l’emballage. Valls, mais également Juppé, Sarkozy ou Fillon ne feraient qu’à la marge « une autre politique », pour reprendre un slogan qui fleure bon ses années 1970. « TINA » [1] : Margaret Thatcher avait raison, il n’y a pas d’autre politique possible, toutefois, en ce qui concerne la France de 2014, tant que nous gardons l’euro, tant que nous restons au sein de l’Union européenne, tant que nous accroissons notre allégeance à l’égard des Etats-Unis en signant « rapidement », comme le souhaitent non seulement Hollande, mais Valls et toute la classe politique, le traité transatlantique. Oui, il n’y a alors pas d’autre politique possible que celle du chômage, de la déflation, de la récession, celle dont la pauvreté et l’insécurité, l’immigration et le communautarisme sont les fruits les plus désastreux. Oui, il n’y a alors pas d’autre choix que celui du renoncement et du déclin. Or si cette politique est évidemment celle de Hollande, elle serait également celle d’une Valls libéré de son actuel boulet élyséen et serait celle de tous ceux qui, à droite comme à gauche, lorgnent du côté de l’Elysée pour 2017, voire, déjà 2022... Comme si la France pouvait attendre jusque-là ! Entre Hollande et son premier ministre, mais également les prétendants de la droite parlementaire, il n’y a qu’un jeu de chaises musicales. Au fur et à mesure que passeront les mois, les candidats se déclareront toujours plus nombreux avant que la campagne, petit à petit, n’élimine les moins crédibles et qu’il n’en reste plus que deux, pour un seul siège. Comme d’ordinaire, les programmes concoctés par les états-majors n’engageront que ceux qui y croiront.

    LA FRANCE "PÉRIPHÉRIQUE" ? LA VRAIE FRANCE

    A moins que... Étudiant cette France périphérique, composée des Français de souche et des immigrés anciens, qu’ostracise la France métropolitaine des centres-villes (les bourgeois dénationalisés) et des « quartiers » (les immigrés récents, à la fois agents et victimes du mondialisme), Christophe Guilluy [2] note que « la montée de l’abstention ou du vote FN [est] la preuve d’une émancipation par le bas d’une part majoritaire de la population. Ces “affranchis” sont en train de remettre en cause l’essentiel de la doxa des classes dirigeantes qui n’ont toujours pas pris la mesure du gouffre idéologique et culturel qui les sépare désormais des classes les plus modestes. Ces dernières, qui n’acceptent plus aucune forme de tutorat ni politique ni intellectuel, développent le propre diagnostic de la société : le “populisme” selon la terminologie des élites. »

    Ce “populisme” n’est que l’expression de la colère du pays réel, qui doit prendre une forme politique pour se métamorphoser en une prise de conscience claire des enjeux à venir. L’abstention doit déboucher sur l’engagement ; quant au vote FN, même s’il n’est plus seulement de protestation et est devenu d’adhésion, il risque de susciter bien des déceptions en l’absence d’une ligne précise, pleinement conforme à l’intérêt national et à celui de la société, à l’heure où la banalisation du parti comme force politique crédible débouche trop souvent sur une normalisation politicienne qui hypothèque le bouleversement politique dont la France a besoin. C’est que le régime des partis est en lui-même nuisible. L’avenir du pays ne passera pas par une simple alternance politicienne, mais par un changement radical de paradigme politique.

    François Marcilhac

    [1] « There is no alternative ». [2] Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion p. 89.

    * Éditorial de L’AF 2000 n°2896

     

  • 7 Novembre 1914 ... Il se sera bien trouvé un espion pour aller le répéter à Von Kluck ...

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    C'est incontestablement un succès qu'a remporté sur l'Yser l'armée franco-anglo-belge. Mais c'est un succès en quelque sorte négatif : l'ennemi voulait aller à Dunkerque et à Calais. Il a fait à cette intention un effort énorme, il a sacrifié des milliers et des milliers de soldats dans cette nouvelle bataille des Dunes, et il n'a pas obtenu ce qu'il voulait obtenir. Cependant, de la part des Alliés, il n'y a pas eu de victoire au véritable sens du mot : on s'est opposé à la marche de l'ennemi, on a contrarié ses plans. Mais c'est tout. Aussi, mlême parmi les combattants dont le moral est le plus énergique, même parmi les officiers les plus instruits, beaucoup disent qu'on ne voit pas la fin de cette guerre et que, si l'on arrive à chasser les Allemands de France , ce sera déjà très beau.

    Et le Belgique alors?...

    Comme quelqu'un disait hier qu'on ne s'éterniserait pas face à face dans les tranchées et que Joffre ménageait à l'ennemi un tour de sa façon, quelqu'un répliqua : "Espérons qu'il ne l'a pas dit trop haut, sans quoi il se sera bien trouvé un espion pour aller le répéter à Von Kluck." L'espion, en effet pullule. On en fusille tous les jours en France. Mais les Allemands ont des indicateurs sur tous les points de la planète. L'autre jour, la flottille allemande qui est arrivée en vue des côtes d'Ecosse a été prévenue de l'approche des navires anglais. Dans un autre combat sur la côte américaine de l'Océan Pacifique, l'escadre allemande a été merveilleusement informée de tous les mouvements des Anglais.

    A Paris, il y a peut-être encore en ce moment 20.000 espions, quoiqu'on ait expulsé un grand nombre de suspects. J'apprends que le fameux Max Nordeau (1), l'auteur de Dégénérescence, qui écrivait en français aussi bien qu'en allemand que la France était malade et pourrie, a été reconduit à la frontière. Il avait ses deux filles ici dans une ambulance de la Croix-Rouge !

    ...Cette guerre de tranchées est si singulière, si imprévue ! Elle fait écrire à un anonyme, dans Le Matin, ces observations curieuses et justes :

    "La guerre souterraine permet de neutraliser les effets de l'artillerie moderne. Aussi arrive-t-il qu'on regrette les anciens armements. Certains chefs utilisent à nouveau ces mortiers périmés, si bas sur pattes qu'on les appelle des crapouillots, qui datent de Louis XIV et portent au plus à quatre cent mètres. Quel dommage qu'il n'y ait plus d'archers dans les armées ! Une flèche, par la vertu de sa parabole, pénétrerait plus profondément dans les tranchées proches qu'une balle de fusil Lebel.

    Il s'en faut guère que les Français et les Allemands, nez à nez, échangent des discours avant d'en venir aux mains, comme dans L'Iliade. Sans doute, Homère, entendant le langage que nos troupes tiennent parfois aux Boches, trouverait leurs propos un peu brefs. Il n'en reste pas moins qu'on voit aujourd'hui restaurer de tranchée à tranchée d'anciennes modes qui semblaient perdues pour toujours."

    Et, pourtant on avait bien raconté que, pendant la guerre de Mandchourie, Russes et Japonais, quand ils avaient épuisé leurs munitions, se lançaient quelquefois des pierres !

    D'ailleurs, dans ces tranchées où ils sont depuis deux mois, nos soldats s'installent. L'ingéniosité du troupier français a rendu ces terriers habitables. Lane humeur fait le reste. Gaston m'envoie ce fac-simile de la correspondance qu'on s'y adresse :

    "Commandant X... au capitaine d'artillerie Z...

    "On dansera à partir de 16h15. Si l'heure vous convient, faites-le moi dire. Tout est prêt. Nous avons les instruments de musique." 

    Réponse : "J'apporte mon violon."

    Il s'agit, opération grosse de risques, de détruire une tranchée allemande à la distance de 160 mètres.

    J'en reviens à la "décision" qui se fait tant attendre et dont personne n'entrevoit les moyens. Est-ce sur la Russie qu'il faut compter ? Peut-être, mais à la condition de ne pas montrer d'impatience. L'Invalide Russe n'écrivait-il pas ces jours-ci que, de son côté et sur son champ d'opérations, la Russie, en mettant tout au mieux et à condition qu'il n'y eût pas de contretemps, ne pouvait espérer que la guerre se termine à son avantage avant le mois de juillet ou d'août 1915 ?... Comme disent les Turcs : "La hâte vient du diable, mais le calme et la pondération viennent d'Allah !"

    Ces dons d'Allah sont ceux que possède le général Joffre, qui, d'ailleurs, est, paraît-il, en ce moment, de bonne humeur et très optimiste. On cite de lui ce beau mot de soldat à M. Poincaré, qui lui parlait de la victoire : "Monsieur le Président, nous serons vainqueurs quand nous serons en Allemagne." ♦  

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    * Max Nordau (1849-1923), médecin, journaliste et écrivain, était né à Pest, mais habitait Paris depuis 1880 où il était une figure de la vie littéraire. Dégénérescence parut en 1895. Compagnon de Herzl à la tête du mouvement sioniste, il avait couvert pour la presse allemande les procès de l'Affaire Dreyfus. Il avait en réalité quitté la France pour l'Espagne dès le 16  septembre. A Bordeaux, il avait donné une interview à La Petite Gironde qui le publia en octobre. Sa famille était resté&e en Bretagne. Bainville fait allusion ici à la décision de l'Association la presse étrangère de rayer, et donc d'expulser de France ses membres allemands et austro-hongrois. Ce sont ses deux belles-filles qui travaillaient à la Croix-Rouge. Il rentra d'Espagne en  France en 1919. Il mourut à Paris.

  • Islamisme - Terrorisme - La guerre totale : Le dossier du numéro de novembre de Politique magazine (qui vient de paraître)

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    Sommaire

    Nous publierons dans les tout prochains jours l'éditorial de cette nouvelle livraison de Politique magazine : 

    L'EVENEMENT ZEMMOUR

     

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