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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1562

  • 14 Décembre 1914 ... Depuis trois semaines, on tenait la Serbie pour écrasée ...

    Serbian-WWI-Uniform-color-drawing.jpgLes Serbes sont magnifiques : il y a  en eux l'avenir d'un grand peuple. Qui sait si l'axe de l'Europe ne passera pas un jour par là ? Bien, des signes feraient croire que la direction de l'ancien monde, ravie par les puissances de l'Europe centrale depuis 1870 à l'Angleterre et à la France, comme celles-ci l'avaient ravie à l'Espagne, pourrait bien échoir à quelque Empire d'Orient en germe dans les merveilleuses victoires serbes. Depuis trois semaines, on tenait la Serbie pour écrasée par les masses d'hommes que l'Autriche avait jetées contre elle. Aujourd'hui, après la victoire des Serbes à Valiévo, voici l'armée austro-hongroise rejetée en désordre hors des frontières, Belgrade elle-même délivrée. C'est une épopée unique qui dépasse tout ce qu'on a vu dans l'histoire des nationalités renaissantes, l'Allemagne de 1813 et de la guerre de l'Indépendance, le risorgimento* italien...  

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    * Les Serbes avaient évacué Belgrade pour se battre sur les monts Rudnik. On parla alors de seconde "libération" de la Serbie.

  • Actualité du blog ...

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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

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  • Les lumières de Dreux • Par Francesca

    Dreux.jpg Pour ceux qui n'ont pas eu encore le plaisir de visiter le Domaine royal de Dreux, il est nécessaire de donner une idée des lieux ; sur l'emplacement d'un château féodal et entouré de remparts  : un immense parc, merveilleusement entretenu sur lequel s'élève la Chapelle royale, mausolée de la famille d'Orléans. Là reposent, aux côtés du roi Louis-Philippe, les descendants de la Famille de France. Plus loin, s'élève l'Évêché bâtiment destiné à recevoir l'évêque, et juste à côté,  la demeure de nos Princes, Le Duc et la Duchesse de Vendôme et leurs trois enfants. 

    En ce 8 décembre, imaginez tout le domaine scintillant, et dans la nuit de Dreux, une fois les lumières de la ville éteintes, seules brillent les fenêtres de tous nos bâtiments royaux auxquelles la Princesse a mis des quantités de bougies. Dans l'obscurité de cette république finissante, les habitants de Dreux auront été les premiers à voir les lumières d'espoir que nous apporte notre gentil Dauphin. 

     

    Images des Princes, à Dreux ...

     

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    Photo de la Chapelle Royale : Ahmed Taghza  ♦  Photos des Princes : David Nivière

  • Théâtre & Exposition • Nous irons contempler Les Nymphéas • Par Bruno Stéphane-Chambon

    Piece_1752_340x0.jpgIls sont tous deux face à cette étendue d’eau, cette mer qui borde la côte vendéenne, elle est parfois agitée puis soudain, d’un immense calme, à l’image d’un étang de Cheverny. Au printemps 1923, Clemenceau, le Tigre, et Monet, le géant des arts, cohabitent au crépuscule de leurs vies.

    Chacun est un Janus. Le vieux père de la Victoire, socialiste forcené et ministre de l’Intérieur a été, à la fois, opposé aux syndicats, sans hésitation pour faire tirer sur les grévistes, un ennemi de la monarchie mais organisateur en 1918, d’une opération en mer Noire pour soutenir les armées blanches en lutte contre la Révolution bolchevique. Clemenceau fut, dans le même temps, soucieux de la paix sociale et duelliste forcené, courageux et proche des poilus qu’il visite de nombreuses fois dans les tranchées, seulement coiffé d’un simple chapeau et réprimant sans pitié les pacifistes, les défaitistes et les « embusqués ». Le « tigre » s’est montré, en terme de diplomatie, favorable à un rapprochement avec l’Autriche en 1908 et sourd aux appels de son empereur et du pape Benoît XV pour une paix séparée dès 1916. Enfin, cet homme réputé pour être un des grands séducteurs de son époque, (on lui attribue 800 conquêtes dont l’ancienne maîtresse du duc d’Aumale, l’actrice Suzanne Reichenberg, la comtesse d’Aunay, et, la cantatrice Rose Caron) n’hésita pas, une fois cocufié, à faire constater l’adultère de son épouse, la faire condamner à quinze jours dans la prison de Saint-Lazare avant de l’exiler aux États-Unis dans des conditions précaires avec la perte de la garde de ses enfants et de sa nationalité française.

    Cet homme bourru, connu pour ses interventions cruelles et brutales, avec ses éditoriaux dans les journaux progressistes de l’époque, est aussi un amateur d’art raffiné et collectionneur d’estampes japonaises, de statuettes bouddhistes, de laques, et de nombreux objets d’art asiatiques. Il avait rencontré, en 1864, le peintre Monet lorsqu’il était étudiant au Quartier latin. Leur amitié devint indéfectible surtout depuis la parution le 20 mai 1895 d’un article dans le journal La Justice, que Clemenceau rédigea sous le titre « Révolution de cathédrales » qui était un grand hommage au peintre.

    L’artiste, lui aussi, n’était pas sans contradictions. Républicain, il ne voulut pas s’engager dans la guerre de 1870, tour à tour pauvre mais dispendieux, puis riche et avare, avec parfois des élans de grande générosité. D’un caractère fort, parfois acariâtre, il était aussi doué pour l’horticulture et avait donné de nombreux conseils dans ce domaine à Clemenceau.

    Clemenceau et Monet

    Les voila donc réunis dans cette bâtisse et en conflit permanent au sujet de l’exposition des Nymphéas à l’Orangerie que Clemenceau s’était démené à récupérer et que, soudain, Monet avait décidé de ne pas occuper avec ses œuvres.

    Leur passe d’armes a pour témoin la fidèle cuisinière Clotilde, interprétée par Marie-Christine Danède, avec beaucoup de cocasserie et non sans charme. Elle joue le rôle du coryphée. Autre personnage central, Marguerite Baldensperger, éditrice du livre que prépare Clemenceau sur Démosthène. Mariée, ayant perdu récemment sa fille aînée, une relation sentimentale se créée avec cette personne raffinée qui restera le dernier grand amour, certainement platonique du vieux Tigre qui lui adressera plus de six cent lettres. Incarnée tout en finesse par Sophie Broustal, le personnage se révèle en alternance fragile, mais aussi très volontaire dans son acharnement à convaincre Clemenceau d’achever son œuvre. Sur un texte ciselé de Philippe Madral, bénéficiant d’une mise en scène élégante de Christophe Lidon, connu pour sa riche carrière et d’un décor toute en limpidité de Catherine Bluwal, avec des éclairages de Marie-Hélène Pinon, qui offre les tonalités de l’impressionnisme, les deux acteurs principaux sont en situation pour exprimer leur art.

    On se souviendra longtemps du monologue de Michel Aumont, dans le rôle de Monet, essayant de décomposer les différentes teintes et couleurs des reflets des flots de la mer. Atteint d’une cécité partielle, Clemenceau avait réussi à le convaincre de se faire opérer d’un œil. Cette intervention avait donné lieu à une vision jaunie des objets et de la nature. D’où la prépondérance de l’ocre dans ses dernières œuvres. Face à lui, Claude Brasseur surprenant de vérité, rejoignant dans son jeu et peut être le surpassant, son prestigieux père. A se demander s’il interprète Clemenceau, ou si c’est Clemenceau qui joue Claude Brasseur.

    Ces deux monstres incarnent l’osmose du théâtre avec l’Histoire.

    Nous ne pourrons plus aller contempler les Nymphéas sans se souvenir de leurs voix ! 

    Clemenceau La Colère Du Tigre
    Pièce de Philippe Madral – Mise en scène Christophe Lidon
    Avec Claude Brasseur, Michel Aumont, Sophie Broustal et Marie-Christine Danède.

    Théâtre Montparnasse
    31, rue de la Gaîté, Paris 14ème
    Courriel : resa@theatremontparnasse.com
    Téléphone : 01 43 22 77 74
    Du mardi au samedi à 20h30, matinée, samedi à 17h30
    Horaire modifié le : Jeudi 25 décembre à 17h30
    Séances supplémentaires : Dimanche 28 décembre à 15h30, Mercredi 31 décembre à 17h30 et Dimanche 4 janvier à 15h30.
    Relâches exceptionnelles : Mercredi 24 décembre et Jeudi 1er janvier 2015
    Places : 18 €/ 34 € / 50 et 54 €.
    Tarifs Réveillon : 20 € /42 € / 65 € et carré or : 70€

    Les Nymphéas
    Musée de l’Orangerie • Jardin des Tuileries, Paris 1er
    Tél : 01 44 77 80 07
    information@musee-orangerie.fr
    Horaires : 9h à 18h
    Tous les jours sauf le mardi, le 1er mai, le matin du 14 juillet et le 25 décembre

     

    Politique magazine  •    

  • 13 Décembre 1914 ... Le ponte qui reste debout, dont le Japon tient l'emploi...

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    Alfred Capus nous raconte qu'il était à l'Elysée pendant les journées de la retraite, au mois d'août. Il a tenu entre les mains les télégrammes qui arrivaient par monceaux et qui annonçaient un désastre complet, absolu, irrémédiable. Tous revenaient à dire : "Nous sommes écrasés, la supériorité de l'ennemi ne permet pas de résister." Les détails étaient ceux d'un désastre sans bataille... Comment nous avons pu nous relever de là pour remporter la victoire de la Marne, c'est le miracle qu'admireront toujours ceux qui ont vécu ces journées.

    La théorie officielle de la guerre est en ce moment la suivante. Il s'agit encore de mettre hors de combat, tant du côté des alliés que du côté russe, un million et demi ou deux millions d'Allemands. Après quoi seulement une poussée sera possible. Ce système peut-être excellent pour la Russie, qui dispose d'un réservoir d'hommes incomparable. Mais nous ? La guerre de tranchées est aussi meurtrière pour les nôtres que pour l'ennemi. Un engagé volontaire m'écrit, du front, que, chaque fois que sa compagnie va prendre son tour dans les tranchées, elle en sort avec des pertes qui sont, tant en tués qu'en blessés, régulièrement les mêmes. C'est réglé comme du papier à musique. Dans ces conditions-là, l'usure, la fameuse usure, ne s'exerce-telle pas des deux côtés ? 

    X..., qui est un joueur intrépide, expose que l'Allemagne aux prises avec la coalition est comme un banquier qui, au baccara, voudrait gagner contre tous les joueurs qui misent sur les deux tableaux. On n'a jamais vu un banquier ruiner jusqu'au dernier jeton la foule des pontes. "Et, ajoute plaisamment X..., il y a, contre l'Allemagne, jusqu'au ponte modeste, le ponte qui reste debout, et dont le Japon tient l'emploi".    

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  • Où va l’Europe ? • Par François Reloujac *

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    L’actualité européenne de ce mois de novembre a été riche en rebondissements. Petit tour d’horizon des psychodrames qui ont secoué l’Europe économique et des révélations de la presse sur les pratiques fiscales du Luxembourg. 

    Dans le courant du mois de novembre, avant que le pape François ne vienne rendre visite au Parlement de Strasbourg, plusieurs psychodrames ont secoué l’Europe économique. Ce fut d’abord des divergences entre les membres du Conseil des gouverneurs des banques centrales européennes et des difficultés à constituer la nouvelle Commission européenne. Ce fut ensuite un scandale fiscal atteignant le président de ladite Commission et la mise en accusation de l’économie européenne par le G20 ! 

     

    Revenons d’abord sur les divergences qui ont éclaté au grand jour entre les représentants des états du Sud et ceux de l’Europe du Nord. Les uns ont absolument besoin de souplesse monétaire pour relancer leur économie ; les autres sont irréductiblement attachés à un « euro fort » qui leur permet d’engranger des bénéfices importants dans la conjoncture actuelle. Dans sa dernière intervention publique du mois de novembre, Mario Draghi a insisté sur le fait que le Conseil des gouverneurs des banques centrales européennes avait décidé, à l’unanimité, d’autoriser la BCE à augmenter le total de son bilan en « monétisant » les dettes publiques. Mais il a oublié de préciser que, malgré cet accord de principe, il devrait solliciter une nouvelle autorisation chaque fois qu’il voudrait passer à l’acte. 

     

     

    Démantèlement des règles ?

     

    Que doit-on en penser de cette façon d’agir ? Qu’elle permet à chacun de sauver la face dans un monde hyper-médiatisé ? Peut-être, mais on peut aussi considérer que la BCE anticipe la fin de la politique de « quantitative easing » (« assouplissement quantitatif »), actuellement pratiquée par la Banque fédérale américaine. Dès lors, pour soutenir les marchés financiers internationaux – dont chacun sait maintenant qu’ils sont devenus plus importants que tout le reste du fonctionnement de l’économie, car ils conditionnent tout à la fois le montant des intérêts payés par les états surendettés et les profits des multinationales –, elle devrait se lancer dans une « politique non conventionnelle »… ainsi appelée parce qu’aucun économiste n’en a jamais imaginé les conséquences pratiques, surtout à moyen terme !

     

    Lorsque, dans le cadre du G20, on répète ad nauseam la nécessité – notamment pour la France – d’engager un programme ambitieux de « réformes structurelles », cela signifie en réalité que l’on cherche à imposer le démantèlement des règles qui encadrent le marché du travail et à abandonner une politique sociale jugée « trop généreuse ». Ne nous y trompons pas. Il ne s’agit pas véritablement d’autoriser les états à desserrer le « carcan » social et fiscal souvent si contraignante pour la vie économique. Il s’agit d’abord de faire sauter les barrières qui empêchent les entreprises multinationales opérant en Europe – et surtout en France – de délocaliser leurs productions, devenues « localement » trop onéreuses. Ou de vendre les derniers joyaux qu’elles détiennent encore et qui ont une valeur sur les marchés internationaux.

     

     

    Une Commission européenne décrédibilisée

     

    A peine le président de la BCE avait-il obtenu l’unanimité du Conseil des gouverneurs des banques centrales en faveur de sa « politique non conventionnelle » que l’on « découvrait » que le nouveau président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait triché pendant plusieurs années. Du temps où il était ministre du Budget et Premier ministre du Luxembourg ainsi que Président de l’« Eurogroupe », Juncker a en effet utilisé une faculté des textes qu’il connaît bien – la « tax ruling » – pour détourner au profit de son petit état, et au détriment de ses partenaires, la manne venant des entreprises multinationales. 

     

    Sous prétexte de garantir à celles qui s’implantent dans le pays le montant des impôts qu’elles y paient, l’on négocie avec elles les avantages qu’on leur octroie. Une pratique qui permet aux multinationales de savoir à l’avance où « localiser » leur production afin de payer moins d’impôt. Pour cela, elles déplacent comptablement – et parfois uniquement virtuellement – une partie de leur production dans le pays qui « siphonne » ainsi des recettes qui normalement devraient revenir à un voisin. Ce dumping fiscal a deux avantages pour le pays qui le pratique : il augmente artificiellement le montant de son PIB – et donc la croissance affichée – et il lui permet d’obtenir de bonnes notes de la part des agences de notation dont chacun sait que les trois principales sont américaines. Partant, de faire baisser les taux d’intérêt sur les emprunts auxquels il peut être amené à recourir. Dans un régime de « monnaie unique », la seule façon pour les partenaires lésés de se défendre contre ce type d’agression est de pratiquer à leur tour un dumping fiscal ou social. Au total, cette guerre économique ne profite qu’aux multinationales qui peuvent déplacer sans difficulté leur production apparente d’un état à un autre. à l’inverse, pesant sur le budget des états, elle les pousse à recourir à l’emprunt, emprunt auquel l’entreprise multinationale qui a économisé sur le montant de ses impôts, peut souscrire. Tout avantage fiscal accordé par un état dont le budget est équilibré impose donc à tout pays endetté, s’il veut rester compétitif, de démanteler son propre système de protection sociale.

     

    En imposant Jean-Claude Juncker à la tête de l’Union européenne, Angela Merkel a-t-elle promu un nouveau Vidocq ministre de la police – économique ! – ou a-t-elle confié les clés de la cave à un alcoolique notoire ? L’avenir le dira. Quoi qu’il en soit, l’on remarque que les principaux bénéficiaires de ce que l’on appelle désormais le « Luxleaks » sont des sociétés qui ont pour nom Google, Amazon, Microsoft ou encore Apple. 

     

    En mettant en avant les avantages obtenus par quelques banques françaises, les médias ne sont-ils pas en train de montrer des arbres soigneusement choisis pour cacher la forêt ? On peut d’autant plus se poser la question que l’enquête sur les paradis fiscaux qui a abouti à la dénonciation du Luxembourg – mais aussi dans une moindre mesure, de l’Irlande – a été établie par le réseau intitulé « Tax Justice Network »… qui ne fait figurer dans sa liste aucun état américain !  

     

     

    * Politique magazine

  • Le duc et la duchesse d'Angoulême aux funérailles de la reine Fabiola, ce vendredi

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    Ce vendredi, Leurs Altesses Royales le duc et la duchesse d'Angoulême représenteront officiellement la Famille royale de France  aux funérailles nationales de la reine Fabiola en la cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles.

    Par leurs présence, Leurs Altesses Royales le duc et la duchesse d'Angoulême, témoigneront de la longue et sincère amitié qui lie, depuis la fondation du royaume de Belgique en 1831, nos deux familles royales.

    Source : la-couronne-

  • Où Pierre Manent définit, pour l'Histoire, une nouvelle « émigration » ...

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    « Dans les vingt dernières .années, notre régime politique a connu un profond changement. En somme, il a cessé d'être représentatif. Jusqu’au début des années 1980, la droite et la gauche puisaient leur légitimité dans la représentation du peuple. La droite gaulliste se réclamait du peuple national, de « la France ». La gauche socialiste et communiste se réclamait du peuple social, des « travailleurs ». On pouvait contester leurs programmes ou leurs actions, mais nos politiques étaient légitimes parce qu’ils représentaient ces deux peuples qui n'en faisaient qu'un. 0r la droite qui, on ne sait pourquoi, se dit encore gaulliste, a renoncé à la nation, comme la gauche, qui, on ne sait pourquoi, se dit encore socialiste, a renoncé au peuple.   

    Les deux partis de gouvernement ont élaboré ce qu’il faut bien appeler un programme commun, le programme européen dont ra France n’est que le champ d'application. Les Français ont perdu confiance dans la classe politique, en même temps que celle-ci se sentait de moins en moins responsable devant le peuple français. Elle se sent engagée dans une entreprise plus haute et plus sublime que celle de gouverner la France, celle de « construire l'Europe ». 0n ne saurait exagérer res conséquences de cette émigration, si je peux dire, de la classe politique. » 

    Pierre Manent

     

    Entretien donné au Figaro, 17.1.2014.

     

  • 12 Décembre 1914 ... L'Allemand n'était pas si mauvais homme...

    fantassin-tenue-de-combat-1914.jpgLe département de l'Oise, dont la sixième partie environ est encore envahie, est un de ceux qu'avait le plus "travaillé" l'espionnage allemand. Les populations n'en voulaient rien croire. L'Allemand n'était pas si mauvais homme. Et puis il apportait de l'industrie, il faisait gagner de l'argent... L'Avant-Guerre de Daudet n'a peut être été nulle part autant honnie que dans les petits journaux de l'Oise. Au mois de septembre, l'ennemi s'est trouvé là-bas comme chez lui. Mon cousin C...*, maire de sa petite ville, me raconte qu'un marchand de chaussures était venu s'établir quelques années plus tôt et avait ouvert un magasin très luxueux pour l'endroit, où le commerce est encore antique et modeste. Quand les Allemands sont entrés dans la ville, ils ont trouvé chez leur compatriote 800 paires de brodequins militaires tout près à être chaussés. C'est là d'ailleurs un détail entre cent. 

    Un autre de mes parents est médecin à B... Il a été mobilisé et est encore, au mépris de la convention de Genève, prisonnier en Allemagne. Dans les premiers jours de septembre, les Allemands occupent l'endroit, et une dizaine d'officiers allemands logent dans sa maison. A la vieille domestique, qui était restée, ils commandent un bon souper, exigent du vin (ils savent qu'il y en a à la cave), font ripaille. Il importe de dire que mon cousin est vieux garçon et s'appelle Maurice. Au milieu de l'orgie, un des officiers dit tout à coup à la vieille femme qui les sert : "Et Maurice ? Toujours célibataire ?" La vieille manque d'en laisser tomber ses assiettes et de se trouver mal de frayeur. Elle s'imagine avoir vu le diable. Ce n'est qu'un industriel de la région, revenu, comme tant d'autres, en uniforme d'officier prussien. Peut-être le docteur, sans méfiance, l'a-t-il naguère reçu à sa table, lui a-t-il fait goûter de ses vins. Le souper fini, avec de grands rires, l'hôte fait à ses camarades les honneurs de la maison, leur montre les photographies de famille, explique : voici le père, la mère, la soeur...   

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    * Gustave Chopinet et son fils Maurice Chopinet (1880-1959), contemporains de Jacques Bainville.    

  • Une étude magistrale sur l’effacement du politique : Le Suicide français d' Éric Zemmour, par Danièle Masson

    A9R54B0.jpgL'envoi de décembre du Réseau Regain* nous a apporté deux excellents articles de Danièle Masson à propos du Suicide français. Le premier d'entre eux - déjà publié ici-même** jeudi dernier 4 décembre - traite de Zemmour face à la doxa et aux médias. Et voici le second qui analyse le livre lui-même.  Nous ne disons pas qu'il s'agit d'un ouvrage indépassable mais qu'il porte, par delà Gauche et Droite, une très forte et très globale critique du Système en tant que tel et la fait connaître - et / ou partager - à des centaines de milliers de Français. Nous ne saurions nous en désintéresser ou ne pas nous en féliciter. Pour le reste, nous recommandons de suivre les publications du Réseau Regain, où sont traités bien d'autres sujets.  ♦  Lafautearousseau

     

    4588019.jpgZemmour ouvre son livre sur « la France, homme malade de l’Europe », et l’achève par l’issue fatale : « la France se meurt, la France est morte ». Il est pourtant tonique, ce livre. Peut-être parce que, quand on est venu à bout de ces 527 pages de réflexion foisonnante qui, pour raconter « les quarante Piteuses », se nourrit de tout, cinéma, séries télévisées, chansons, foot, avec des embardées volontaires dans l’histoire et dans l’actualité, on saisit avec lui, grâce à lui, le fil rouge, le fil d’Ariane qui relie des événements que nous avons vécus éclatés, sans toujours en comprendre la cohérence. 

    Et cette compréhension est le choc qui provoque le sursaut. Zemmour n’est pas de ceux qui déplorent les effets, dont ils chérissent les causes. Posant un diagnostic, il remonte aux causes, et passe à d’autres le relais, leur donnant les armes du redressement et de la renaissance. 

    La mort du père

    L’avant-dernière page concentre le diagnostic : « Nous avons aboli les frontières, nous avons renoncé à notre souveraineté, nos élites politiques ont interdit à l’Europe de se référer à ses racines chrétiennes. Cette triple apostasie a détruit le pacte millénaire de la France avec son histoire ».

     

    C’est donc avec elle qu’il faut renouer. Il n’est pas indifférent qu’il dédie son livre à son père, qu’il ait choisi pour son premier chapitre le mot d’un révolutionnaire : « l’histoire n’est pas notre code », et pour son dernier un verset d’Ezéchiel : « Les pères ont mangé des raisins trop verts, les dents des enfants ont été agacées ».

     

    Zemmour n’est pas essentiellement polémiste, il est historien et quand l’histoire prend des allures apocalyptiques, il use du vocabulaire théologique : l’apostasie n’est pas un simple reniement, mais l’abandon public d’une religion inhérente à un être ou une nation, au profit d’une autre.

     

    On peut s’étonner, et se scandaliser, qu’il ouvre son livre sur « la mort du père de la nation » c’est-à-dire, pour lui, la mort de De Gaulle, et qu’il écrive avec Philippe Muray, « De Gaulle a été le dernier père, et après lui viendrait le temps des papas-poussettes ». De Gaulle parjure ? Zemmour justifie le nécessaire machiavélisme du prince. Pour lui «De Gaulle était émule de Machiavel et de Richelieu : il ne connaissait que les rapports entre États, les souverainetés nationales et la Realpolitik. Il ignorait les régimes et ne faisait pas de morale au nom des droits de l’homme ».

     

    Provocateur sans doute, mais cette provocation-là ne lui sera pas reprochée par les médias, il écrit : « De Gaulle est un enfant de Maurras […] héritier des maurrassiens anticolonisateurs du XIXe siècle qui n’ont jamais cru aux mythes émancipateurs de la gauche colonisatrice ». Sa volonté d’indépendance le poussa à quitter l'OTAN, à se libérer du « protectorat américain » et « à se lancer dans une politique d’alliances tous azimuts, avec l'URSS, l'Europe de l'Est (Roumanie), jusqu'en Amérique du Sud (« Mexicanos con francos mano en la mano ») ou en Amérique du Nord (« Vive le Québec libre»). Ce fut le sommet de la volonté gaullienne d’indépendance nationale. » Zemmour y voit une mise en œuvre tardive de la « France seule » chère à Charles Maurras, qui n'eut guère de lendemain.

     

    Je sais bien que certains lecteurs arrêteront là leur lecture. Mais cet aspect de sa pensée est si essentiel qu’on ne peut l’occulter. Quand il cite De Gaulle: « Il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin le droit », c’est pour illustrer ce renversement, cette « pyramide retournée – d’abord le droit, ensuite l‘État, enfin la France », que constitua, en 1971 et 1974, « la révolution des juges», qui soumit toute loi nouvelle au bon vouloir du Conseil Constitutionnel : « la politique était saisie par le droit qui ne la lâcherait plus ».

     

    A ce renversement contribua, en 1972, la loi Pleven qui, en élargissant démesurément la notion de « discrimination », supprima la liberté d’expression, et dont la descendance se retrouve dans les lois Gayssot, Taubira, Perben : « la loi donne au juge le droit et le devoir de sonder les cœurs et les âmes, de faire l’archéologie des pensées et des arrière-pensées ». À l’époque d’une immigration maghrébine massive, la loi Pleven annonçait « la dissolution programmée de la nation dans un magma planétaire ». 

     

    Dessaisissement du politique

     

    Les traités européens, de 1992 à 2007, ont accéléré ce dessaisissement par l’État du politique : « La construction européenne s’éleva comme un mur entre une représentation sans pouvoir (les gouvernements des États) et un pouvoir sans représentation (les technocrates, les juges et les lobbies à Bruxelles) ». Cette désappropriation, Zemmour la traque dans les mots : « gouvernance », empruntée au vocabulaire des entreprises, est préférée à « gouvernement », « responsabilités  » à « pouvoir ». Il illustre son propos par les priorités de Chirac en 2002: « la lutte contre le cancer, l’insécurité routière et l’insertion des handicapés : des objectifs dignes d’un président de Conseil général ».

     

    Les vrais gouvernants ne sont plus les chefs d’État : « le commissaire, le juge et le banquier revêtirent la pourpre des cardinaux ».

     

    Zemmour, amoureux de la France qu’il a reçue comme un don plus que comme un héritage – il est juif berbère – constate qu’elle n’est plus maîtresse d’elle-même. La liberté totale, à l’intérieur de l’Union européenne, des mouvements de capitaux, de marchandises et d’hommes signe l’effacement de la France : « Américanisation et libéralisation sont les deux mamelles du monde qui s’annonce. L’Europe en est le cheval de Troie ». Chaque étape de la « construction européenne » entraîne la suivante en un engrenage infernal : du marché commun au marché unique, à la monnaie unique, aux règles budgétaires communes.

     

    Mais, remarque Zemmour, les idéologues catholiques libre-échangistes, avec à leur tête Jacques Delors, qui avaient « rêvé d’un monde débarrassé du politique », « porteur de paix et de justice », n’imaginaient pas que le libéralisme économique pouvait être associé à la tyrannie politique. Or, l’exemple de la Chine communiste illustre « cette alliance inédite… d’une efficacité redoutable, à la grande joie des multinationales occidentales qui exploitent sans vergogne les millions d’esclaves mis à leur disposition ». 

     

    De la haine de soi à l’islamisation 

     

    Du libéralisme qui implique dessaisissement de l’État découlent, selon Zemmour, la féminisation de la société, l’islamisation, l’assistanat. Mais alors que la Grande Bretagne et l’Allemagne avaient compensé les effets nocifs du libéralisme par un nationalisme sans honte, « la France est le seul pays au monde à cumuler des systèmes sociaux aux philosophies différentes : assurance sociale bismarckienne, étatisme beveridgien, assistanat libéral. Les couches s’accumulent épaisses, étouffantes, financées à coup d’endettement public ».

     

    A quoi s’ajoute l’autoflagellation française. Zemmour cite Christopher Soames, ancien vice-président britannique de la Commission européenne : « Dans une organisation internationale il faut toujours mettre un Français, car ils sont les seuls à ne pas défendre les intérêts de leur pays ». D’où le choix de Moscovici ?

     

    La France affaiblie, non gouvernée, ingouvernable, à laquelle « nos dirigeants devenus des prêtres » ont promis l’Europe « comme un Graal qui se gagne par d’innombrables sacrifices », devient terre d’élection pour un islam qui colonise son ancien colonisateur, au point que Zemmour évoque « la naissance balbutiante mais vigoureuse et redoutable d’un Dar el islam français » ; avalisant la thèse du Grand Remplacement et la substitution d’une histoire à une autre : « pour intégrer l’islam il faudrait que la France renonce à mille ans d’histoire ». 

     

    D’autres horizons

     

    De ce livre riche, trop riche, on peut faire plusieurs lectures. Lecture historique : Zemmour compare Gorbatchev à Louis XVI, Chirac à Louis XVIII, fait de Sarkozy et de Hollande respectivement un Bonaparte de carnaval et un Mitterrand de carnaval. Dans l’Europe allemande, il voit la naissance d’un « Saint Empire américano-germanique », et l’on peut déplorer qu’il identifie la réunification allemande – et donc la chute du mur – à une « catastrophe géopolitique » parce qu’elle renforce l’Allemagne au détriment d’une France qui seule lui importe. Pour lui, la politique est indépendante de la morale, et cela aussi explique son gaullisme. Plus réjouissante est sa galerie de portraits au vitriol : Louis Schweitzer ou « la nouvelle trahison des clercs », BHL ou « L’idéologie pour les nuls », José Bové ou « la trahison d’Astérix », les « bobos prédateurs aux paroles de miel ».

     

    Cette allégresse de plume pimente un bilan accablant ; elle est aussi révélatrice d’une pensée qui n’est pas désespérée. Zemmour évoque les révoltes populaires, les ovations pour les films à la gloire de la défunte France d’hier – enracinée pour Bienvenue chez les Chtis, assimilatrice dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?

     

    Le mariage a été transformé en « contrat à durée déterminée indexée sur les sentiments » préparant sa parodie, le « mariage homosexuel », qui est « l’ambition non de singer le réel, mais de le contester, de le nier, de se substituer à lui ». L’art contemporain est l’héritier de Malevitch: « ce que je veux, c’est la négation de ce qui nous précède », que Zemmour interprète comme un « nihilisme éradicateur » qui traduit « un refus d’hériter » et un « ultime moyen de salir et saccager toute trace du passé ».

     

    Mais les manifestations de rues, les bouderies du public, ses engouements intempestifs, ses suffrages politiquement incorrects, traduisent, dans le peuple français, la volonté d’un retour au réel, d’une réappropriation de son histoire, et le rejet des « élites » qui prétendent confisquer la parole du peuple et lui dicter conduite et pensée. Zemmour s’assume réactionnaire et populiste. Tout se passe comme s’il voulait convertir des rébellions inorganiques en mouvement cohérent d’une France qui s’aime à nouveau. Car son livre évoque moins un suicide qu’un « meurtre déguisé en suicide ».

     

    C’est le livre-programme d’un homme qui reconnaît faire « de la politique gramscienne en menant un combat d’idées dans le cadre d’une lutte pour l’hégémonie intellectuelle ».

     

    À d’autres de s’en inspirer ; sans doute est-ce le souhait de Zemmour, qui sait, comme Maurras, qu’« en politique le désespoir est une sottise absolue ». 

     

    Réseau Regain

     

    ** Face à la doxa et aux médias

  • Impressions sur le colloque du Cercle Vauban « Pour un nouveau Régime »

    Faute que les organisateurs (Le Cercle Vauban, Politique magazine, La Restauration Nationale) aient - à ce jour - donné et publié le moindre compte-rendu du colloque Pour un nouveau Régime, tenu à Paris samedi dernier 6 décembre, nous extrayons des commentaires parus dans Lafautearousseau, les impressions personnelles de François Davin qui donneront à ceux que cela intéresse au moins quelques indications sur ce qu'a été ce colloque. Dans le prologue des Quatre Nuits de Provence, Charles Maurras raconte la soirée de Martigues où, tout enfant, il avait posé à son père cette question essentielle : « Dis, qu'est-ce que c'est enthousiaste, papa ? ». La réponse vous est donnée, ici, par surcroît.  Lafautearousseau       

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    J'ai pu assister au colloque du Cercle Vauban : c'est peu de dire qu'il fut très réussi et particulièrement intéressant; par moment, même, au-delà de la bonne qualité, on a atteint l'excellence. A part une communication, j'ai tout trouvé d'un très bon niveau : Frédéric Rouvillois, Jean-Baptiste Donnier, Pierre Chalvidan, Jean Sévillia, François Reloujac, Axel Tisserand, Jacques Trémolet de Villers, Fabrice Hadjadj …  

    Lafautearousseau a eu le nez creux en acceptant de relayer les efforts des organisateurs du Colloque du Cercle Vauban. Ce colloque n'a pas été "un bon colloque" mais, par moments, un colloque d'exception : comme j'aurais regretté d'avoir manqué l'intervention de Fabrice Hadjadj ! A elle seule - mais, justement, elle ne fut pas seule... - elle eût justifié, et plus que très largement, les petits désagréments que représente toujours, pour nous qui sommes loin, une "montée" à Paris. On ne peut que repartir enthousiasmé d'une telle journée. En plus, nous avons pu retrouver des amis d'un peu partout (Bretons, Lorrains, Languedociens, Lyonnais...) : j'aurais aimé en retrouver certains autres, qui n'étaient pas là. Dommage... (Surtout pour eux !).

    J'ai pu m'entretenir avec les deux techniciens de l'enregistrement : tout est bien "mis en boîte", du premier mot au dernier. Cela nous promet de belles et bonnes vidéos dans les jours prochains...

    Claude Wallaert a été bien clair : ce ne sera pas un feu de paille, un "acte" isolé : d'autres colloques suivront. Comme après chaque bon épisode d'un bon feuilleton, on ne peut que se dire : vivement la suite, vivement le prochain !...
    Bravo aux organisateurs de cette journée où tout fut réussi (même le buffet, ce qui est rare...). Et, bien sûr, pour les prochaines, Lafautearousseau sera là pour relayer et amplifier, dans la mesure de ses moyens, les bons efforts mis au service de la bonne Cause... 

    Je voudrais juste revenir, pour y insister, sur cette sorte de "moment de grâce" que fut l'intervention de Fabrice Hadjadj : adéquation totale entre l'extrême sérénité (je dirai même, douceur) de l'intervenant et l'extrême profondeur (ou hauteur, comme on voudra) de son propos...  

    Écrit par : François Davin | lundi, 08 décembre 2014

  • LA REPUBLIQUE EST EN DANGER !

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    Source : ACTION FRANCAISE PROVENCE