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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1564

  • Ces vers exhumés et commentés par Hilaire de Crémiers ... et qui font mouche !

    « Ire de femme est à douter.
    Moult chacun s'en doit garder,
    Car tant plus aimé elle aura,
    Tant plus elle se vengera... »

     

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    Ces vers du vieux conte tragique et chevaleresque de Iristan et Yseult pourraient illustrer pareillement le drame affreusement bourgeois de François Hollande et de Valérie Trierweiler, à cette différence près qu'il n'y a aucune grandeur héroïque dans les personnages
    de la sinistre comédie à laquelle la France et maintenant le monde entier ont été priés d'assister et où les voilà pris à témoins dans une querelle de faux ménage. •  H.DE.C.

  • Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps ...

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    Symbole qui en dit long sur la relation que l'on entretient en France avec la caste des gens installés au pouvoir

     

  • 6 Décembre 1914 ... Le communiqué de "la maison du passeur"

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    Guglielmo Ferrero*, l'historien italien toujours si bien reçu à Paris, collaborateur du Figaro, met doucement, poliment, ses lecteurs français en garde contre les illusions. L'esprit irrédentiste est bruyant en Italie, dit-il. Il n'est pas profond.  En réalité, la passion du grand public est détournée depuis longtemps de Trente et de Trieste. C'est l'inévitable effet de l'alliance avec l'Autriche. Est-ce à dire que la Tunisie tenterait davantage les Italiens ?

    Le discours de Salandra à Montecitorio indique surtout que l'Italie n'est pas prête au point de vue militaire. Qu'a cherché Giolitti**, qui reste dictateur occulte hors du ministère, en apportant ses révélations sur la demande que le gouvernement autrichien lui avait faite, en août 1913, de faire la guerre à la Serbie ? Embarrasser les alliés austro-allemands en prouvant leur préméditation ? Disculper l'Italie du reproche de trahison vis-à-vis de ses alliés ? Il assez probable qu'en justifiant la neutralité italienne Giolitti, par un tour de souple diplomatie italienne, a voulu insinuer que la Triplice, qui avait duré après le refus de 1913, durerait encore après 1914. La mission dont le prince de Bulow vient d'être chargé à la place de M. de Flotow, regardé comme insuffisant, ferait croire que l'Allemagne ne considère pas encore l'Italie comme irrémédiablement perdue. D'autre part, on me mande de Londres que le Foreign Office est convaincu d'une prochaine entrée en action de l'Italie aux côtés de la Triple-Entente. Ces renseignements contradictoires seraient peut-être propres à faire penser que l'Italie se tient habilement sur la corde raide et donne des coups de  balancier tantôt du côté de Londres et tantôt du côté de Berlin. A ce jeu, la diplomatie italienne excelle. Qui sait si  elle n'y gagnera pas quelque chose sans coup férir - le Trentin par exemple, qui a fait l'objet de tant de négociations avec l'Allemagne et l'Autriche depuis deux ans.

    On dit beaucoup, on dit beaucoup trop que, de notre côté, nous achèterions le concours d'un million de Japonais  contre les Allemands par la cession de l'Indo-Chine. "Lâchons l'Asie, gardons l'Afrique", écrivait naguère Onésime Reclus. Des diplomates de café vont répétant que nous n'aurions jamais perdu plus utilement une colonie. Des publicistes comme Hervé impriment la même chose. Ce n'est pas perdu pour le sens politique des Japonais. On a l'impression d'une grave faute commise par la presse et d'une combinaison manquée...

    ...Le communiqué de "la maison du passeur" restera un des plus fameux de la guerre - avec celui "de la Somme aux Vosges". Aujourd'hui l'état-major général informe le public que, sur le bord de l'Yser, une maison de passeur a été prise à l'ennemi... En elle-même, l'opération a été héroïque. Mais que trois millions d'hommes, au moins, se battent, que d'immenses Etats se heurtent pour que ce résultat soit obtenu, voilà qui peint la phase de la guerre où nous sommes. 

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    * Guglielmo Ferrrero (1871-1943), historien italien, auteur d'un Talleyrand au Congrès de Vienne, libéral, il s'exila à Genève et à New-York; il publiera en 1921 Ruine de la civilisation antique.

    ** Giovanni Giolitti (1842-1928), opportuniste, président du Conseil depuis 1903, avait dû céder le pouvoir en mars 1914.

  • Djihadisme gaulois et syndrome d’Isabelle Eberhardt, vus du Maroc • Par Péroncel-Hugoz

    Isabelle Eberhardt par Malke                   

    Isabelle Eberhardt vue par Malke (2010) . © Copyright : DR 

    Cette chronique est consacrée à une périlleuse tentative d’explication du djihadisme de fils de Gaulois ordinaires partis se battre pour le prétendu Califat de Mossoul.

    Pas question de chercher à excuser les jeunes Français de souche combattant au service du soi-disant calife sunnite Aboubeker. Cependant un tel phénomène mettant en jeu foi et politique, courage et inconscience mérite au moins une tentative d’explication. Voici la mienne : est prioritairement responsable de cette situation qui sidère l’Occident, la déchristianisation à grande échelle du Vieux Continent (les exceptions polonaise et irlandaise ne font que confirmer la règle), applaudie, encouragée, nourrie, depuis Mai-68, au nom d’une fallacieuse « modernité » par politiciens, intellos, et tout le saint-frusquin (1).

    Cet effacement rapide de la foi et de la pratique catholiques s’est, en outre, accompagné en France d’un laïcisme outrancier, frisant l’athéisme d’Etat (attitudes publiquement anti-chrétiennes de Chirac, Jospin, Hollande, etc.) et débouchant en tout cas sur un univers sans rites ni signes religieux, un monde où ne sont plus adorés que la vulgaire déesse Consommation et le glacial dieu Fric, bref le Veau d’or – mais contrairement à celui de la Bible, il est en toc, en plastique… Et il règne sur un monde où l’estomac est plein tandis que l’âme a froid…

    En même temps, dans cette société sans Dieu, un féminisme débridé, dévoyé, d’inspiration nord-américaine, s’est répandu avec le soutien enthousiaste d’une bonne partie des figures culturelles et politiques en vue ; une guéguerre incessante est menée de Bruxelles à Barcelone, de Glasgow à Bordeaux, par des élus, associations, cinéastes, journaux, etc. contre les hommes qui refusent de « reconnaître leur part de féminité » ; une guérilla de médias et salons est menée contre la virilité, volontairement et vicieusement confondue avec le machisme.

    Un jury paneuropéen a choisi, pour représenter la chanson de tout un continent, un monstrueux travesti avec vraie barbe et faux cils, une « chimère », selon notre confrère Slimane Zéghidour, que même le secrétaire général de l’ONU a cru bon de promotionner… A Paris, au Palais-Bourbon, une élue socialiste a obtenu de ses pairs qu’un député de droite soit frappé d’une forte amende pour l’avoir appelée « Madame le président » (d’une commission) au lieu de « la présidente », ce qui d’ailleurs aurait été contraire aux instructions de l’Académie française, traitée elle, du coup, de « ramassis de vieux mâles »… 

    Dans cette société déchristianisée, livrée à la violence d’un mercantilisme exacerbé, des citoyens français de souche, moqués ou brimés dans leur masculinité, endurent en silence.  Chez des jeunes gens, traités de « machos » à chaque manifestation naturelle de leur virilité dans les stades, les collèges ou les ateliers, s’en est ensuivi un vide, une souffrance qui ne sont pas passés inaperçus chez d’actifs propagandistes d’un Islam fier de lui, honorant Allah et donnant le pas aux hommes sur les femmes. D’où des conversions de Gaulois de plus en plus nombreuses ; d’où le départ de centaines d’entre eux vers Mossoul, Alep ou Raqqa.

    C’est un peu le retour du syndrome d’Isabelle Eberhardt (1877-1904), cette toute jeune journaliste russe arabophone que Lyautey remarqua et admira sur les confins algéro-marocains où la « bonne nomade », islamisée dés l’âge de 20 ans, vint se mettre « dans l’ombre chaude de l’Islam » (selon le titre d’un de ses plus fameux récits). Elle retrouva dans les zaouïas, notamment chez la maraboute Lalla Zineb, et avec son époux, le spahi algérien Soliman Ehni, l’atmosphère chaleureuse, familiale et spirituelle qu’elle n’avait pas eue dans sa famille, décomposée et recomposée avant la lettre.

    Les djihadistes gaulois, en déshérence psychologique, se sont sentis d’emblée à l’aise, eux aussi, dans un Islam où « les hommes sont des hommes et les femmes des femmes », où le service d’Allah se présente comme un idéal de vie supérieur, libéré des avilissements consuméristes - mais hélas ! conduisant aussi à des crimes abominables…

    Le pape Benoit XVI avait pressenti cette redoutable évolution, d’où ses prêches en faveur d’une « nouvelle évangélisation » en Europe qui fut comprise, tant par les ultra-laïcistes européens que par nombre de musulmans, y compris au Maroc, comme un appel à une « nouvelle croisade »… Le pape François, que le chef du gouvernement marocain, l’islamiste Abdellilah Benkirane, est allé congratuler à Rome, a préféré, lui, mettre l’accent sur la restauration de ces « valeurs familiales » qui ont sans doute aussi beaucoup manqué à nos néo-djihadistes gaulois… Quant aux djihadistes nés musulmans, c’est une affaire islamo-islamique et je me garderai bien de m’en mêler. •

       

    (1) Vieille expression populaire française signifiant « et tout le reste »• Isabelle Eberhardt « Dans l’ombre chaude de l’Islam » (1921) ; réédité en 2004.• François Pouillon, « Dictionnaire des orientalistes de langue française », IISMM-Karthala, Paris, 2008.  

    Péroncel-Hugoz  

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  • Les conditions du règne selon Racine. Les choses ont-elles tellement changé ?

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    « L'audace et le mépris sont d'infidèles guides.

    La honte suit de près les courages timides.

    Le peuple aime les rois qui savent l'épargner.

    Il estime encore plus ceux qui savent régner. »  

     

    Jean Racine 

    Alexandre le Grand, tragédie en cinq actes et en vers qui fut créée le 4 décembre 1665 au Théâtre du Palais-Royal à Paris.

     

  • 5 Décembre 1914 ... Nous serions déjà à Bruxelles si notre artillerie avait eu le nécessaire...

     

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    Hier, le capitaine Muller, officier d'ordonnance de Joffre, a déjeuné à Paris avec un de ses amis. Il a déclaré que le généralissime n'entrevoyait pas la possibilité d'une action décisive contre les Allemands avant mars ou avril. 

    Ce renseignement correspond avec celui d'après lequel nous ne serions pas prêts, surtout au point de vue artillerie, munitions, armements, avant le mois de février. L'insuffisance de nos approvisionnements en munitions nous avait déjà empêché de poursuivre nos avantages autant que nous l'aurait permis la victoire de la Marne. Après les échecs des Allemands sur l'Yser, nous serions déjà à Bruxelles si notre artillerie avait eu le nécessaire... 

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  • LE COLLOQUE DU CERCLE VAUBAN "POUR UN NOUVEAU REGIME", C'EST DEMAIN, A PARIS

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    Cliquez deux fois pour agrandir 

    Avec la Restauration Nationale et le blog Le Rouge & le Noir, Lafautearousseau est partenaire de l'important colloque dont le détail est donné ci-dessus. Nous engageons donc vivement nos lecteurs et amis à s'y inscrire, à y participer, à s'y retrouver. Lafautearousseau a été précisément créé pour poser, au jour le jour et au prisme de l'actualité, la question même du régime. C'est tout justement l'objet de ce colloque qui sera donc, aussi, pour nous tous un acte militant. Comment, en effet, ne poserions-nous pas, aujourd'hui, publiquement, dans la terrible crise des institutions politiques que traverse la France, la question du régime ?     

    Formulaire pour s'inscrire

  • Le dernier livre d’un auteur incorrect : Zemmour au pilori, par Danièle Masson*

    A9R54B0.jpgL'envoi de décembre du Réseau Regain nous apporte deux excellents articles de Danièle Masson à propos du Suicide français. Le premier d'entre eux traite de Zemmour face à la doxa et aux médias; le second analyse le livre lui-même. Et, puisque nous sommes en pleine actualité Zemmour, nous mettons en ligne, aujourd'hui, Zemmour au pilori et nous publierons dans les tout prochains jours, l'étude du livre lui-même. Pour le reste, nous recommandons à nos lecteurs de suivre les publications du Réseau Regain, où sont traités toutes sortes d'autres sujets.  ♦  Lafautearousseau

     

    « Je suis tombé dans le cœur du réacteur et je l’ai utilisé à contre-emploi ». Cette étonnante performance – utiliser les médias dédiés au formatage du peuple, pour les retourner contre eux-mêmes, et libérer la parole populaire en se faisant la voix des sans voix – explique le succès du Suicide français, qui, avec ses 200000 exemplaires vendus fin octobre, occulte les molles rentrées littéraires auxquelles, avec bonheur, il se substitue. 

    D’où la rage des « élites » et des médias conscients de ne plus tenir en mains le peuple français. « Inquiétant succès », titre Libération, pour ce « polémiste réac, homophobe et xénophobe », coupable, selon Le Monde, de « falsification idéologique ». Mais les mots sont usés, les « sans-dents » eux-mêmes ont intégré l’antiphrase, et lorsque les hommes de pouvoir (pardon, aux responsabilités) stigmatisent la « zemmourisation des esprits » (J.-C. Cambadélis), ou, comme Manuel Valls, voient en Zemmour « un adversaire de la République », le peuple n’est plus dupe.

     

    Dans les manifestations en sa faveur, on entendait un « Zemmour président » qui n’était pourtant qu’un malentendu : car à la manière de Gramsci, Zemmour ne veut pas être un élu politique mais un inspirateur : « je mène un combat politique dans la réflexion », plus incisif et plus profond que celui des élus politiques, parce que plus libre, mais qui ne les exclut pas. 

     

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    Pour lui, la reconquête politique implique la reconquête culturelle. Et quand on l’interroge sur sa capacité à penser hors des carcans, sa réponse me réjouit : « je la tiens de la culture classique ».

     

    Des attaques plus ciblées révèlent le désarroi de ceux qui se voient par lui démasqués. Laurence Parisot accuse Zemmour de « haute trahison », Attali, conjuguant sans état d’âme mondialisme et communautarisme, l’accuse d’être « traître à la communauté juive ». Et Finkielkraut lui-même, devenu très communautariste (ou jaloux ?) tout en lui concédant quelques vérités, attaque dans Causeur « ses délires ». 

     

    L’émission de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, fut sans doute la plus révélatrice de l’état des esprits. Elle s’ouvre sur un aveu de Ruquier : « je suis d’accord à 80 % avec les constats que vous faites… sauf que moi, ils ne me dérangent pas ». Ruquier admet, assume la décadence de la France, et il s’en réjouit. Léa Salamé mélange de naïveté et d’arrogance qui, selon Zemmour, caractérise notre époque, l’attaque « sur les heures les plus sombres de notre histoire » : Vichy responsable et coupable. Comment peut-il remettre en cause la doxa ? (selon le dictionnaire « ensemble des idées couramment admises par un groupe social »). Zemmour se moque de la doxa. Il veut bien être paradoxal. Seule lui importe la vérité: « la vérité, je la cherche et, quand je crois l’avoir trouvée, je la dis, et on ne m’en fera pas démordre ». Et la vérité, ce soir-là, il la dit, avec Robert Aron et contre Paxton: « Vichy fait un pacte avec le diable : on vous donne les juifs étrangers, vous ne touchez pas aux juifs français ». Au nom de la « préférence nationale » : « sans préférence nationale, pas de nation ». Et de conclure : « Vichy a sauvé 95 % des juifs français […] en France, 25% de la population juive ont été exterminés par les nazis. Aux Pays-Bas, 100 %. ». Léa ne cherche pas la vérité, pour elle, seule compte la doxa. Et elle se risque à une apostrophe qui, adressée à un autre que Zemmour, lui aurait valu un procès : « Vous, le Juif, vous voulez être plus goy que goy, plus Français que Français ». Zemmour ne s’offusque pas, sinon par un « Pourquoi vouloir me ramener à ce statut ? » et il contre-attaque : « Vous faites de la psychanalyse de bazar ». Or, pour lui, psychanalyser le débat, c’est recourir à l’arme qui fut celle des Soviétiques contre les dissidents. Léa l’ignore. Mais tout est dit.

     

    « De quoi Zemmour est-il le nom? » s’interrogent ses détracteurs. Du peuple bâillonné, tout simplement. On l’accuse de « surfer sur les peurs ». Il réplique, lui que rien ne fait plier : « La peur permet un peu de rigueur ». Avec son livre, alors que, comme le disait Philippe Seguin qu’il cite, «UMP et le PS sont devenus les détaillants d’un même grossiste : l’Union européenne », Zemmour est devenu le chef de l’opposition à l’idéologie de la gauche française. 

     

     

    Réseau Regain

     

  • Quand la bulle Juppé éclatera ...

    yves-de-kerdrel_4548952.jpgDans son éditorial du dernier Valeurs Actuelles, Yves de Kerdrel donne d'Alain Juppé, une sorte de définition qui nous paraît très exacte. Il nous semble en tout cas exclu que notre sympathie - et, le cas échéant, nos votes - puissent aller à cet homme-là : « le chiraquien historique, derrière lequel se cache toujours un radical-socialiste. ». La définition d'Yves de Kerdrel est à lire ci-dessous.    Lafautearousseau


    « Alain Juppé veut être président en 2017, avec l'aide des médias de gauche et en ignorunt le peuple de droite. 
     

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    Alain ,Juppé est convaincu que, pour réussir, il ne faut surtout pas toucher aux archaïsmes français. Pis, en matière sociétale, il semble s'être mué en gourou des bourgeois bohèmes qui roulent à vélo, croient que le gaz de schiste est un poison et s'enthousiasment pour le mariage homosexuel.

    C'est à croire que tous les ouwages sur la droitisation de la France ne ont pas encore arrivés à Bordeaux. » 

  • 4 Décembre 1914 ... « Avez-vous vu la guerre, vous ? Moi, j'en ai vu plusieurs, je ne veux plus recommencer » (François-Joseph)

    220px-Franz_Joseph_of_Austria_1910_old.jpgToujours à propos de la mission anglaise auprès du Vatican, je reçois cette information intéressante :

    « L'envoi par le gouvernement anglais d'un ambassadeur extraordinaire près le Saint-Siège est très certainement l'indication du désir de l'Angleterre que le Pape s'entremette près du gouvernement autrichien pour qu'il se sépare de l'Allemagne et fasse avec les alliés une paix séparée et immédiate. (En Autriche, les partisans de la guerre et de l'alliance allemande sont l'empereur, M. Tisza et la famille impériale, à l'exception de l'archiduc héritier; toute l'aristocratie est hostile à la politique du souverain et n'a pas souscrit le dernier emprunt pour manifester son hostilité).

    Mais, au cas où le but indiqué plus haut ne serait pas atteint, l'envoi d'un ambassadeur peut viser un autre but, celui d'exercer une pression indirecte sur le gouvernement italien pour le décider à sortir de la neutralité, en lui faisant comprendre que l'Italie a d'autant plus intérêt à intervenir, pour faire partie du congrès qui refera après la guerre la carte de l'Europe, que la papauté pourrait, elle, y être admise : l'Angleterre et la Russie (la France officielle ne compte pas) désirent refaire l'Allemagne en s'appuyant sur les différences religieuses, et elles ont besoin pour cela de l'influence du Saint-Siège sur les Allemands catholiques, sur les princes catholiques et sur les Habsbourgs.

    D'autre part, on me dit qu'en ce moment le gouvernement anglais envoie chaque jour dix mille soldats anglais sur le continent, et que cet envoi régulier et quotidien va se poursuivre pendant plusieurs mois. 
     
    Les dispositions de François-Joseph ont pu changer : je sais de bonne source qu'au mois de juillet il a énergiquement résisté à Tisza et aux partisans de la manière forte. Dans un conseil tenu à la Hofburg, le vieil empereur se serait même écrié, en tapant du poing sur la table : "Avez-vous vu la guerre, vous ? Moi, j'en ai vu plusieurs, je ne veux plus recommencer. »

    Le bruit de son abdication a couru ces jours-ci : son successeur, le jeune archiduc héritier, dont la femme, princesse de Bourbon-Parme, a une éducation et des sentiments français bien connus, serait l'homme de cette « paix séparée » qu'il n'est aucunement déraisonnable d'espérer. Les X..., qui ont de fortes attaches de famille en Hongrie, ont dû, au moment de la guerre, laisser une de leurs fille à Budapest, chez le comte Tisza lui-même. On ne sait, dans la société hongroise, quels égards lui témoigner, quelles preuves lui donner du regret qu'on a d'être en guerre avec la France. Les officiers russes prisonniers ne sont pas davantage traités en ennemis. Dans une des dernières lettres reçues à Paris par les X..., leur fille fait comprendre que Tisza recherche les moyens de conclure la paix et d'abandonner l'Allemagne avant que l'Italie et la Roumanie se soient décidées à intervenir.

    Le discours que M. Salandra* vient de prononcer à Montecitorio indiquant l'intention du gouvernement italien de persister encore dans l'expectative, l'Italie - et la Roumanie, qui la suit pas à pas, se trouvent donc en danger de s'asseoir entre deux selles. C'est le sens de l'article intitulé « Cinq minutes trop tard » que le Secolo, très anti-autrichien et irrédentiste, vient de publier.  • 

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     * Antonio Salandra (1853-1921), premier président du Conseil à droite, après les premières élections au suffrage universel en 1913.

  • Marine, Marianne : Le dossier du numéro de décembre de Politique magazine (qui vient de paraître)

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    Sommaire 

    Nous publierons dans les tout prochains jours l'éditorial de cette nouvelle livraison de Politique magazine : 

    MONTE LE FRONT

     

    Abonnement

     

  • A tous ceux que son travail et sa pensée intéressent : Fabrice Hadjadj est annoncé au colloque du Cercle Vauban ... Inscrivez-vous !

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    Cliquez sur l'image ci-dessous : vous trouverez tous les détails sur cet important colloque en préparation ainsi qu'un formulaire d'inscription. Et même une billetterie en ligne ! 

     

  • 3 Décembre 1914 ... "J'ai foi en notre généralissime' ...

    t-RI068_LeFlochPierre_Uniforme2.jpgIl y aura bientôt trois mois pleins que dure cette terrible guerre de tranchées. On me communique cette lettre d'un sous-officier d'artillerie de réserve, intelligent et observateur, qui donne l'idée de ce qui se passe :

    "Pour ceux qui voient les choses de loin, la guerre doit paraître vraiment incompréhensible. Les journaux ne font que parler de nos engins merveilleux, de nos explosifs extraordinaires, et pourtant voici près de trois mois que les deux infanteries sont terrées l'une en face de l'autre et que les deux artilleries se canonnent sans résultat. Ce qui se passe sur le front, mon cher cousin, mais quand j'y réfléchis c'est inconcevable. Tenez, voici ma journée. Ce matin, réveillé frais et dispos sur ma botte de paille dans la mansarde d'une maison abandonnée, je suis parti avec un officier de mon groupe pour chasser le lapin avec un furet. Nous avons pris deux lapins qui varieront notre ordinaire. Pui j'ai promené mon cheval qui ne travaille pas et qui est insupportable. J'ai mangé, de fort bon appétit, ma gamelle de soupe et un morceau de boeuf bouilli. Le soir j'étais de garde au poste d'observation. J'ai pioché et manié la pelle, car nous avons résolu d'agrandir la casemate, c'est-à-dire notre terrier. Vers les quatre heures, nous avons envoyé une vingtaine de coups de canon, nous en avons reçu deux fois plus. Dans ces moments-là, rien n'est plus simple : si vous voyez que les obus tombent loin, c'est-à-dire à 700 ou 800 mètres, inutile de vous déranger : vous pouvez continuer vos occupations (même la chasse au lapin). S'ils tombent plus près et que vous ne soyez pas obligé d'être dehors, il est prudent de rentrer dans les tranchées recouvertes. S'il y a des ordres à porter, il ne faut pas hésiter à continuer son chemin, en se couchant ou en se baissant seulement suivant la distance à laquelle tombe l'obus. (Cela se reconnaît très facilement au bout de trois ou quatre jours). Pour finir le récit de ma journée, je viens de lire les journaux de ce matin qu'un cycliste nous apporte régulièrement de Villers-Cotterêts. La nuit s'annonce comme devant être calme, c'est-à-dire que les coups de canon seront rares. Mais toutes les minutes ou toutes les deux minutes, un coup de fusil viendra rompre le silence de la nuit, et les Boches continueront à promener sur nous la lumière de leurs phares (ils en ont de toutes sortes) et à envoyer de magnifiques fusées éclairantes sur nos tranchées. Quant à nos deux téléphones, qui nous relient l'un à la division et de là à l'infanterie, l'autre à nos batteries qui sont enfouies dans les bois, je ne crois pas qu'ils me réveillent.

    Sans doute ce n'est pas tous les jours la même chose. Demain, par exemple, je suis convenu avec un capitaine d'aller dans les tranchées des fantassins pour régler son tir. J'irai jusqu'aux avant-postes et là, si je ne puis avoir la communication téléphonique, je prendrai des notes. De temps à autre, nous faisons une attaque ou nous en repoussons une. Que ce soit eux, que ce soit nous, c'est le même principe : douze ou vingt-quatre heures de bombardement, après quoi on essaie de faire sortir les fantassins des tranchées. Alors les mitrailleuses crachent la mort avec une rapidité foudroyante. Chaque attaque est suivie d'une contre-attaque. Si une tranchée est perdue, elle est reprise : quelques centaines d'hommes abattus et aucun résultat. Car telle est la guerre moderne : tout consiste à remuer de la terre, et c'est à qui creusera le plus. Contre ces tranchées profondes, l'artillerie est impuissante. Pour que l'obus fasse du mal à l'adversaire, il faut qu'il tombe non pas sur le bord, mais dans la tranchée, et le hasard seul peut produire ce résultat. Nous sommes donc terrés les uns en face des autres sans qu'il soit possible de prévoir la solution de cette véritable guerre de siège et d'épuisement. Il est absolument impossible que les Allemands enfoncent nos lignes et, pour nous, il faudrait un bon élan pour rompre la barrière qui est de moins en moins forte, j'en suis sûr. Cet élan, la division de réserve à laquelle j'appartiens ne peut le fournir, car elle a été très éprouvée et n'a plus confiance dans les attaques que nous tentons de temps à autre. 

    Vous me demandez ce qu'on dit ici ? Le moral est toujours bon parce que le service d'approvisionnement marche bien. Voyez-vous, le soldat, tant qu'il touche régulièrement ses vivres, a confiance. Mais, sur ce point, il est exigeant et admet à peine des distributions en retard de quelques heures. A ce sujet, mon cher cousin, je dois vous dire que j'ai été agréablement étonné de voir fonctionner ce service. On ne peut lui reprocher que le gaspillage : car il y en a. On touche trop, et je préférerais voir régner une sage économie, car la guerre sera longue. Comme vous, je crois à la solution vers Pâques.

    Que vous dirai-je encore ? Que chacun a foi dans la victoire finale. Sans doute, surtout dans l'infanterie, ce n'est plus l'enthousiasme des premiers jours. Mais on ne voit pas encore cette lassitude, si redoutable chez le Français. L'état sanitaire est toujours remarquable à la division : pas de malades. Nous avons eu pourtant des pluies et du brouillard.

    Voilà, mon cher cousin, ce que je puis vous dire sur notre existence. Et maintenant je ne puis résister au besoin de vous confier quelques impressions. Ce sont les miennes : par conséquent, soyez en garde. Mais, hélas ! elles m'ont été imposées par ce que j'ai vu. Il m'est apparu d'abord, à mon étonnement du reste, que deux choses marchaient à merveille : la mobilisation et le service d'approvisionnement. Pour celui-ci, je suis persuadé qu'il n'était qu'à moitié prévu et qu'il fonctionne grâce à des coups de collier et à des initiatives particulières. Mais, à coté de cela, quelle infériorité par rapport à l'armée allemande ! Par ce que j'ai pu en voir, tout est prévu, organisé, et quel outillage ! Chez nous aucune liaison. Un régiment ignore l'autre, une division, celle qui la touche. J'ai vu des régiments tirer l'un sur l'autre. A chaque attaque, régulièrement, notre artillerie tue quelques-uns de nos fantassins. C'est que le commandement n'est pas toujours à la hauteur de sa tâche. Sans doute, des sanctions ont été prises, nous le savons. Elles sont encore insuffisantes, et de beaucoup. Par exemple, j'ai foi en notre généralissime. S'il avait eu au début l'expérience qu'il a acquise aujourd'hui, jamais l'Allemand  ne serait entré en France : l'histoire lui tiendra peut-être rigueur de n'avoir pas su ce que savait le moindre capitaine serbe. Mais sa concentration des troupes en arrière pour sauver Paris, cela toute l'armée l'a compris et l'admire."

    Autre impression : M. de P..., ancien officier qui, à 55 ans, a repris du service, revient du champ de bataille de Flandre. La vie du soldat dans les tranchées est, là-bas, terrible. Il la compare à l'un de ces raffinements de cruauté chinois imaginés par Octave Mirbeau* dans Le Jardin des supplices. D'abord les tranchées, aux environs d'Ypres et de Dixmude, n'ont pas pu être creusées avec le soin qu'on y a mis ailleurs, étant donné que la bataille a été incessante. Ce sont de véritables trous où le soldat doit se tenir accroupi, les nerfs ébranlés par une canonnade continuelle. Les hommes sont relevés tous les trois jours. Ils sortent de là dans un état de fatigue physique et surtout morale indescriptible, quelques uns presque hébétés.

    Ces jours derniers, l'ordre vint de sortir de nos tranchées pour occuper une tranchée ennemie. Pour la première fois, nos hommes refusèrent de marcher. On les menaça du peloton d'exécution. "Nous aimons mieux être fusillés, répondirent-ils, que d'aller pourrir comme nos camarades." En effet, quelques temps auparavant la même attaque avait été tentée. Les nôtres s'étaient embarrassés dans les réseaux de fils de fer tendus par l'ennemi et, après la retraite des survivants sous un feu meurtrier, les blessés étaient restés entre les tranchées françaises et les tranchées allemandes sans que, ni d'un côté ni de l'autre, on pût aller les secourir. Les malheureux avaient agonisé pendant des journées entières, et leurs cris, leurs plaintes avaient déchiré les oreilles de leurs compagnons d'arme jusqu'à ce que le silence se fût fait sur le charnier.   

    Les scènes d'horreur sont fréquentes aussi dans les trains sanitaires. Le jeune F..., gravement malade, probablement d'une fièvre typhoïde larvaire, a voyagé pendant huit jours, du front jusqu'à Béziers. Son wagon, où les hommes mouraient sans soin, appelant leur femme et leur mère, était digne de L'Enfer de Dante. Le malheureux jeune homme en a conservé une vision d'épouvante et reçu une secousse qui aggrave sa maladie.

    La mort est notre voisine de tous les jours...

    Et, pour la première fois, j'ose transcrire ici ce qu'on murmure de toutes parts : la difficulté avec laquelle marchent les territoriaux, des hommes de 35 à 40 ans, mariés, pères de famille qui "regardent en arrière plutôt qu'en avant", et dont beaucoup ont dû être fusillés, les officiers mêmes ayant donné l'exemple de la débandade en beaucoup d'endroits... Pauvre peuple souverain !... Voilà pourtant la "nation armée"...

    Par exemple, la Landwehr et le Landsturm marchent infiniment moins bien que nos territoriaux, nos "terribles toriaux", comme dit l'esprit populaire; là encore, la qualité du sang se fait sentir chez nous...   

     

    ** Les rapports de M. Jules Cambon et de notre attaché militaire à Berlin constituent des documents de la plus haute valeur historique. Que leur efficacité aura été faible ! C'est que, par leur nature confidentielle, ces avertissements ne pouvaient être communiqués au véritable souverain qui, en République, est le corps électoral. Les rapports de M. Jules Cambon ne pouvaient être communiqués à onze millions de personnes. Ainsi le peuple souverain était, par la force des choses, tenu dans l'ignorance de ce qui se tramait contre lui. Ce pauvre roi à onze millions de tête jouait encore avec son bulletin de vote alors que la feuille de mobilisation était la carte qu'il allait devoir retourner.     

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    * Octave Mirbeau (1850-1917), auteur de théâtre et critique littéraire, ami de Clemenceau.

    ** Tome I du Journal de Jacques Bainville (1901/1918)

     

  • VIDEO • EN PREAMBULE DU COLLOQUE DU 6 DECEMBRE, HILAIRE DE CREMIERS : OUI, IL FAUT DES INSTITUTIONS FORTES !

    H D C - Copie.jpgAvec la Restauration Nationale et le blog Le Rouge & le Noir, Lafautearousseau est partenaire de l'important colloque qu'Hilaire de Crémiers annonce dans cette nouvelle vidéo - et dont il commente le thème. Nous engageons donc vivement nos lecteurs et amis à s'y inscrire, à y participer, à s'y retrouver. Lafautearousseau a été précisément créé pour poser, au jour le jour et au prisme de l'actualité, la question même du régime. C'est tout justement l'objet de ce colloque qui sera donc, aussi, pour nous tous un acte militant. Comment, en effet, ne poserions-nous pas, aujourd'hui, publiquement, dans la terrible crise des institutions politiques que traverse la France, la question du régime ?   

     

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  • A ne pas manquer ! Le Café Actualités d'Aix-en-Provence, avec Patrick Barrau, c'est ce soir !

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    Les « valeurs » républicaines constituent aujourd’hui le passage obligé des discours politiques, sans davantage de précisions, mais comme une attestation d’honorabilité et comme sésame autorisant l’accès au cercle des personnalités fréquentables.
    De quoi s’agit-il donc ? Existent-elles vraiment ?
    Patrick Barrau dévoilera l’idole et en précisera les contours…  ♦