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HISTOIRE • Quelques instants de réconciliation nationale, par Anne Bernet

LivresViollier             

« Grâce pour les prisonniers ! Bonchamps l’ordonne ! ».

anne bernet.pngAlors que la guerre de Vendée bascule dans l’horreur et que les armées républicaines mettent en œuvre les premières mesures d’extermination votées par la Convention à l’encontre des « Brigands », ce 17 octobre 1793, le général angevin, mortellement blessé devant Cholet, refuse d’entrer dans l’implacable logique du monde totalitaire en train de naître et lui oppose le pardon évangélique, la faisant voler en éclats. Les cinq mille prisonniers républicains détenus dans l’abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil ne mourront pas. Parmi eux, il en est un dont le fils deviendra célèbre sous le nom de David d’Angers.

« Des hommes libres acceptant la vie de la main des esclaves. Cela n’est pas républicain ! Taisons ce déplorable événement. Les Brigands n’ont pas de journaux. Tout cela s’oubliera. » écrit alors Barère à Paris.

Trente-cinq ans plus tard, au sommet de son talent, le sculpteur Pierre-Jean David n’a pas oublié l’homme qui sauva son père. En marque d’éternelle gratitude, encourant la désapprobation de ses amis républicains autant que la méfiance des royalistes, il décide d’offrir au général de Bonchamps un tombeau à sa mesure.

Yves Viollier n’en finit pas de revenir à la guerre de Vendée. Elle le hante. Lui aussi est en pleine possession de son métier. Jouant avec les époques, il croise les destins du sculpteur, de son modèle, « un ancien soldat de Buonaparte » diront, scandalisés, quelques pieux imbéciles, de Bonchamps, et de tout ce petit peuple de l’Ouest qu’il connaît si intimement. Viollier n’est pas historien, et cela n’a aucune importance. Peu importe les minimes erreurs qui peuvent se glisser ici ou là puisqu’il saisit, avec une rare acuité, cet « instant de grâce » immortalisé dans le marbre où les deux France, la blanche et la bleue, furent sur le point de se réconcilier. 

L’instant de grâce, d’Yves Violllier, Robert Laffont, 240p., 19 euros.

Politique magazine, Par

Commentaires

  • On oublie que le plus beau commentaire sur Bonchamps vient d'Aragon, qui a écrit sur le livre d'or, en 1956,je cite de mémoire:
    "Bonchamps , c'est la France, Bonchamps , c'est la France éternelle"
    J'aurais aimé d'autres hommages de personnalités.plus à droite.... .

  • C'est oublier que les meilleures "réactions" à la situation actuelle de la France et du monde sont venues de personnalités originellement issues de la gauche. On peut le regretter ou non mais il me semble que c'est le fait. Et ça a peut-être ses avantages...

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