16 Novembre 1914 : suivre le Gouvernement à Bordeaux ? Pas question, pour Gallieni...
On commence à mieux connaître les conditions dans lesquelles a failli s'accomplir faire la reddition de Paris. C'était, en somme, une affaire entendue. Alfred Capus a vu le président Poincaré, le jour même où le conseil des ministres avait jugé que la résistance était impossible. Poincaré, extrêmement abattu, dit à Capus, qui est son collègue à l'Académie :
- Il faut que vous suiviez le gouvernement à Bordeaux, avec Le Figaro et tous les journaux de Paris.
C'est alors que Gabriel Hanotaux a écrit dans un article de La Petite Gironde, qui a obtenu, selon les gens, un énorme succès soit d'indignation soit de rire, que Bordeaux serait la citadelle où la République préparerait la victoire.
Avec un entourage effroyablement mêlé de juifs, de politiciens, de directeurs de théâtre, d'hommes de cercle et de jeu, le général Gallieni n'en a pas moins eu une part active à la défense et, avec les forces du camp retranché de Paris, il est intervenu fort à propos pour contribuer à la victoire de la Marne. Il avait envoyé 15.000 hommes sur l'Ourcq dans des taxis-autos réquisitionnés. Tous ceux qui connaissent lé général savent qu'il parle avec difficulté, sans trouver ses mots et désigne tout par chose et machin.
On lui prête ce mot : comme, étant très pressé, il disait à son chauffeur d'aller vite, il ajoutait cette recommandation :
- Mais n'écrasez pas de... chose, de... soldats. ♦