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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1576

  • Nouvelles du blog ♦ A propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    ♦ Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) vous sont proposés de façon hebdomadaire. Vous pouvez consulter les chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delangladeouvrant le nouveau site où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    ♦ Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, est mis en ligne au quotidien. Il se continuera jusqu'à la fin de cette année. A ne pas manquer ! Nous réunirons ensuite l'ensemble, de sorte qu'il reste accessible et consultable.  

    Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est le second site annexe de lafautearousseau. Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes. Déjà cités : Edgar Poe, le Dalaï Lama, Tocqueville, Baudelaire, Vaclav Havel, Claude Lévy-Strauss, Charles Péguy, Dostoïevsky, Goethe, Anouilh, Malraux, Unamuno, la Satire Ménippée, George Steiner, Shakespeare, Frédéric II, Jacques Perret et Georges Bernanos. Huit Français et neuf grands esprits, européens, anglais, allemand, espagnol et Tchèque.  (à l'exception du Dalaï Lama). Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. "Du bonheur d'être réac ?" C'est ce qui les rassemble. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute). 

    ♦ Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite, partie médiane).  

    Enfin, les habitués des réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie de notre page Facebook (à ce jour plus de 4.000 amis) et de notre compte Twitter (1 135 abonnés). L'un et l'autre sont vraiment très actifs et en plein progrès. Progrès qualitatif notamment, car dans le nombre - déjà significatif, en soi - d' amis ou d'abonnés que nous venons de noter, il y a tout un ensemble de personnalités - parfois fort connues - qui comptent particulièrement : hommes politiques, maires, députés, économistes, universitaires, militaires, entrepreneurs, écrivains, scientifiques, hommes ou femmes de télévision; etc. La réactivité est, aussi, sur notre page Facebook comme sur notre compte Twitter, un facteur qualitatif à relever : nombre de clics J'aime; nombre et intérêt des liens partagés. Nous y reviendrons plus en détail.    

    ♦ Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie (page d'accueil, colonne de gauche, partie haute) : lafautearousseau@outlook.fr

    Voilà donc, en bref, quelques informations sur les composants de la nébuleuse Lafautearousseau.

    Que les esprits pessimistes ou chagrins y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, sans esprit de chapelle, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous  ♦

     

  • L’événement Zemmour • Par Jean-Baptiste d'Albaret*

    Zemmour

    Sur les ondes radiophoniques, à la télévision, dans les médias, on ne parle que de lui. Depuis sa parution, le 1er octobre, son livre a conquis plus de 200 000 lecteurs. Les professionnels de l’édition prévoient une fourchette finale de vente comprise entre 300 000 et 500 000 exemplaires. Un record ! Avec son Suicide français, une somme de 534 pages où il s’attache à démontrer comment la trilogie soixante-huitarde «dérision, déconstruction, destruction » a sapé « les fondements de toutes les structures traditionnelles : famille, nation, travail, État, école », Eric Zemmour réussit un coup de maître. Le chroniqueur du Figaro magazine, qui cache sous une vaste culture classique un sens de l’humour incisif, doit apprécier l’ironie de la situation : plus la camarilla oligarchique bien-pensante le voue aux gémonies, plus ses détracteurs médiatiques se déchaînent, et plus les Français se pressent dans les librairies pour acheter son livre. C’est que le polémiste des plateaux télévisés fait décoller les audiences. Il est populaire. Ses thèses rencontrent un large écho auprès de l’opinion publique.

    De quoi s’agit-il ? Le Suicide français est la chronique d’une décomposition qui ne trouve pas d’équivalent dans le passé de la France : perte de compétitivité, déclassement stratégique, dégradation de son école, de sa culture, de sa langue ; la «douce France vire à la France amère », écrit l’auteur dans son introduction. Et cette déliquescence n’est même pas le produit d’un complot savamment orchestré mais le fruit d’une révolution, en apparence avortée. Les « révolutionnaires » de mai 68 n’ont pas réussi à conquérir le pouvoir et c’est ce qui les a sauvés, nous dit Zemmour. Leur génie est en effet d’avoir inventé une idéologie, progressivement intégrée par les élites dirigeantes, et patiemment diffusée par la culture populaire à travers les médias de masse. Haine de soi, déculturation, « grand remplacement » théorisé par Renaud Camus : l’âme française, contrainte d’ingurgiter des valeurs et des mœurs aux antipodes de ce qui l’a fortifiée pendant des siècles, en est chamboulée et subvertie. Le sens des mots eux-mêmes, comme dans un roman de George Orwell, est détourné. On exalte le « vivre ensemble » quand les communautés se séparent et que chacun se replie sur soi. On « fait France » quand tout ce qui touche à son patrimoine historique, culturel et politique est présenté sous un jour odieux.

    Pour les « déconstructeurs », il y a une « France d’avant », en noir et blanc, et une « France d’après », toute en couleurs. Quant aux hommes politiques, par compromission ou par conviction, ils leur ont emboité le pas, prêts à sacrifier la patrie à l’humanité, mais une humanité déracinée et close sur elle-même. Tous soumis au primat absolu d’un capitalisme mondialisé et financiarisé et à un processus européen qui nie les souverainetés nationales ! Des institutions de la Ve République – que Zemmour estime pour sa dimension monarchique – il ne reste rien, ou pas grand-chose : un état qui n’est plus assez puissant pour défendre son peuple mais qui l’est encore assez pour le persécuter.

    Chacun des chapitres de ce livre érudit et brillant est ainsi une illustration de cette déconstruction obstinée de l’être même de la France. Dans son entreprise de « déconstruction des déconstructeurs », Eric Zemmour va jusqu’à se payer le luxe de citer Maurras en comparant les « quarante rois qui ont fait la France » aux « quarante années qui ont défait la France ».

    Pessimiste, Zemmour ? Non, dans le sens où son livre, empreint d’une sourde mélancolie pour la grandeur défunte de notre pays, peut se lire comme une invitation à sortir des impasses mortelles du projet subversif que les « déconstructeurs » lui imposent. La dégénérescence du « politique » – maintes fois analysée dans les pages de ce journal – constituant le fait majeur de ces quarante dernières années, il nous faut réapprendre le sens du bien commun et retrouver le goût capétien de l’unité. Que des Français de tous horizons, se ruant dans les bonnes librairies, ouvrent les yeux sur cette nécessaire révolution, est le signe de la plus saine des réactions. N’est-ce pas le maître de Martigues qui disait qu’en politique « tout désespoir est une sottise absolue » ?  ♦

     

     

    * Source Politique magazine Jean-Baptiste d'Albaret

  • PARIS, UN RENDEZ-VOUS A NE PAS MANQUER ♦ Mardi 02 décembre 2014 : ERIC ZEMMOUR AU CERCLE DE FLORE

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    A Paris, mardi 2 décembre, 20 h, ne manquez pas le nouveau rendez-vous du Cercle de Flore :

    Eric Zemmour, écrivain, essayiste et journaliste politique, viendra y présenter son dernier ouvrage : Le suicide Français. 

    Maison des Mines, 270 rue Saint Jacques, 75005 Paris.

    RER B : Luxembourg ou Port Royal

    PAF : 5€, gratuité pour les adhérents.

    Renseignement : cercledeflore@actionfrancaise.net

     

  • 11 Novembre 1914 ... On parle partout de l'entrée en ligne de l'Italie ...

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    Une de ces vagues de pessimisme, comme il en est déjà tant passé, a couru Paris aujourd'hui. Ce matin, le communiqué était laconique, et les figures des Parisiens s'allongent quand le communiqué est trop court. Ce soir, il annonçait que les Allemands ont pris Dixmude : le grand effort annoncé par l'ennemi est devenu sensible. On a promis à Berlin que, de toute manière, on passerait au nord. Donc on s'efforce de passer...

    Mais voilà qu'en même temps des rumeurs alarmantes courent au sujet de Verdun. Tout le personnel féminin des ambulances de la place, me dit-on, vient d'être renvoyé à Paris. Je passe rue J... et j'apprends qu'en effet Mme D... est depuis quelques jours à Sainte-Menehould, tandis que le docteur est resté à Verdun avec ses tryphiques et ses blessés.

    Il faut croire que tout le monde broyait du noir aujourd'hui. Voilà que E..., avocat à Bruxelles réfugié à Paris, me parle des dangers qui menacent la Belgique quand elle sera délivrée de l'Allemagne. Il y aura pour le moins une jacquerie. Vandervelde met le Roi et M. de Broqueville dans sa poche, etc... Heureusement, ou malheureusement, nous n'en sommes pas là : Von der Goltz est toujours gouverneur de Bruxelles.

    Pour compléter la série sombre, je reçois de Rome une lettre où je lis : "On parle partout de l'entrée en ligne de l'Italie vers le mois de janvier contre l'Autriche. Mais je crois bon de méditer cette phrase d'un personnage officiel : "Le gouvernement a les moyens de changer radicalement en quatre jours l'opinion publique." Si donc il survenait une campagne de presse contre la France, il serait bon de prendre ses précautions dès le premier jour."

    ... Espérons que la journée de demain aura un visage plus souriant.   

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  • Crise de Régime ? par Louis-Joseph Delanglade

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    Le reproche essentiel que lon peut faire à M. Hollande est davoir accepté de participer à l’émission de TF1, « En direct avec les Français », imitant ainsi ses deux prédécesseurs (MM. Chirac et Sarkozy) qui, chacun à sa façon, avaient voulu ce qui constitue à l’évidence une dévalorisation de la fonction de Chef de lEtat. Pour « échanger » avec quatre Français(e)s plus ou moins en désarroi et répondre à quelques journalistes incisifs, voire impudents, devant une assistance comparable à celle des émissions dites « people », un sous-secrétaire dEtat, à la rigueur un ministre, eût davantage convenu. 

    Sexprimant sur les ondes de RTL vendredi matin, M. Fillon trouve la formule juste au sujet de ce quil faut bien appeler la prestation de M. Hollande : « Un homme de bonne volonté complètement dépassé par les événements ». Il semble évident que le mandat de M. Hollande est en passe - sauf retournement, pour le moins improbable, de la situation - de tourner au fiasco.  La responsabilité de lhomme ne fait aucun doute. Plutôt que de promettre, comme lavait fait si imprudemment son prédécesseur pour labsence de résultats que lon sait, il est allé au-delà en adoptant délibérément en 2012 une tonalité prédictive, bien conforme au fond à son idéologie socialiste (« Les résultats seront au rendez-vous. Ils le seront parce quils doivent l’être » vient-il encore de dire). 

     Cependant, il faut le reconnaître, la personne même de M. Hollande nest quun facteur aggravant. On ne peut pas raisonnablement penser que, sans remise en cause des fondamentaux économiques et politiques, quelquun dautre aurait, à sa place, fait mieux. Tant que la France retardera les réformes structurelles socio-économiques qui simposent, tant quelle acceptera de rester inféodée à lUnion européenne dans les domaines régaliens de la monnaie et des frontières, tant que lEtat restera la proie des féodalités partisanes et financières, rien ne changera, sauf de mal en pis. 

    Et ce qui risque bien de changer ce sont dabord les institutions. De gauche à droite, un nombre croissant de politiciens souhaitent implicitement ou explicitement une « évolution » institutionnelle. Les extrêmes et le centre réclament un maximum de proportionnelle - dont les effets dévastateurs sur la stabilité politique sont garantis. Le Front de Gauche évoque ouvertement une VIe République, bien entendu « parlementaire » et « démocratique » (on sait ce que cela signifie). Bien plus révélateur encore de cet air du temps : MM. Bayrou, Juppé et Valls, dans le plus pur esprit du centre mou façon IVe, nen finissent pas de se faire des courbettes. 

    Dailleurs, lançant un ballon dessai, M. Boutih, député socialiste de lEssonne parle sur RMC de « crise de régime ». La rétrogradation du Chef de lEtat au rang de super-Premier ministre par la réforme du quinquennat se révèle effectivement mortifère pour la Ve République. Lentreprise de déconstruction de notre monarchie républicaine semble engagée. ♦

  • 10 Novembre 1914 ... L'état-major du général Galliéni est composé de vaudevillistes, de ténors et d'impresarii

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    Grosclaude, dans Le Journal, a publié avant-hier un  excellent article qui gênera considérablement l'obscure intrigue qui se noue en faveur de la paix, intrigue pour laquelle Joseph Caillaux travaille et qui n'attend qu'une occasion pour sortir de l'ombre. L'article de Grosclaude nous est confirmé de première main : c'est une nouvelle Affaire Dreyfus qui s'annonce, avec les mêmes éléments.

    Aujourd'hui Les Débats donnent, comme venant de La Nouvelle Presse libre de Vienne, la traduction d'un article où Joseph Caillaux est présenté comme l'homme de la situation, celui qui sera le héros de la France de demain parce qu'il est le seul homme politique de la République qui n'ait pas de responsabilité dans la guerre, etc... Pavé de l'ours germanique, horriblement compromettant pour Joseph Caillaux. Or cet article avait paru le 17 octobre dans La Gazette de Francfort. Je l'avais traduit. Maurras l'avait commenté, et la censure avait interdit texte et commentaire. Le texte prohibé à L'Action française comme venant de Francfort a donc paru hier aux Débats, comme venant de Vienne. Chef-d'oeuvre de la censure dont l'étourderie et l'ignorance sont sans bornes et qui fait choir dans le ridicule les idées de salut public et d'autorité. L'état-major du général Galliéni est composé de vaudevillistes, de ténors et d'impresarii. La censure est recrutée parmi des coulissiers juifs, des habitués du café Weber*, des journalistes de bas étage (à deux ou trois exceptions près), bref parmi tout un monde totalement illettré.    

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    * Célèbre café, rue Royale, que fréquentait Marcel Proust.

  • .../...

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  • Le prince Jean nommé président d’honneur du club de foot US de Dreux "les Monarchs"

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    Vendredi 31 octobre, le Prince Jean de France qui vit depuis 2011 avec sa famille au sein du Domaine royal de Dreux, a été nommé Président d'Honneur du Club de foot US de la ville de Dreux. Passionné par les États-Unis, le Prince Jean de France a découvert voici un mois qu'un club de football américain existait à Dreux. « J'ai vu une affiche, le sport et le nom du club m'ont interpellé. » 

    C'est Mourad Souni, conseiller municipal chargé des sports, qui l'a mis en contact avec le club des Monarchs et son président Mickaël Véry. Le courant est aussitôt passé entre les deux hommes grâce à leur passion commune pour le foot américain. Et logiquement, le prince Jean vient d'être nommé président d'honneur du club. Il sera dès la semaine prochaine au bord du terrain pour soutenir les Monarchs. ♦  

    Voir l'article complet de l'Echo Republicain 

    Source : la-couronne- L'écho Républicain

     

  • Pour l'histoire : Hartwell House Le souvenir des lys

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    Ou comment revivre l'exil de Louis XVIII au coeur du Buckinghamshire…

    C'est aujourd'hui le seul palais royal français où il est possible de séjourner… A une heure de Londres, au coeur d'une campagne so picturesque - les Rothschild anglais possèdent encore un vaste domaine à un coup de fusil, Hartwell House fut de 1809 à 1814 la résidence de Louis XVIII, de sa cour, du poulailler royal et d'un potager sur les toits de la maison. Que l'on ne s'y méprenne pas : cette élégante bâtisse XVIIe siècle fut toujours envisagée par le frère de Louis XVI comme un « palais », à la manière dont les Bourbons le concevaient entre salle des gardes, antichambre des nobles, chambre d'apparat : le lieu où séjournait le roi ne pouvait être qu'affirmation de légitimité.

    La bibliothèque garde encore le souvenir de ce moment où Louis XVIII appris officiellement qu'il pouvait « renouer la chaîne des temps » en regagnant le trône de ses ancêtres. Alors que l'enfilade des salons XVIIIe aux tapisseries très Gobelins rappellent le caractère « royal du lieu ». Demeure qu'aux tabourets très Versailles d'avant 1789 ont succédé de profonds canapés et que le high tea a pris la place du Grand Couvert, version exil. Sans doute quelques mordus réservent encore la chambre où mourut Marie-Josèphe de Savoie, épouse du prétendant et tribade la plus célèbre de son temps… Demeure aussi que, propriété du National trust, ce bout de France légitimiste est devenu désormais l'acmé de la résidence de campagne aristocratique anglaise où l'on privilégie désormais le confort et le bien-être (un spa avec piscine un rien kitsch se camoufle dans les communs). Sans le céder à l'apparat, butler sorti de « Downton Abbey » aidant.  ♦

    Gilles Denis

    www.hartwell-house.com, à partir de 200 euros. 

    Source : Les échos - Gilles Denis

  • Fiscalité : vive l'Ancien Régime ! Par PIERRE BEYLAU (Le Point)

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    La monarchie avait inventé une multitude d'impôts, mais c'était une plaisanterie à côté de l'arsenal fiscal actuel.

    Dernière trouvaille de nos chasseurs de primes de Bercy : un impôt supplémentaire de 20 % sur les résidences secondaires "en zone de tension" (les grandes agglomérations). Personne ne sait si cette géniale initiative ira à son terme, une précédente tentative, en 2012, s'étant piteusement ensablée face à une levée de boucliers des élus. Mais ce ballon d'essai est emblématique d'une démarche désespérée pour trouver de l'argent par n'importe quel moyen afin de boucher le trou abyssal de nos finances publiques. Nullement en cherchant à réaliser des économies sur le fonctionnement de l'État ou des collectivités territoriales mais en aggravant encore une pression fiscale qui, en deux ans et demi, s'est déjà alourdie de 70 milliards d'euros.

    Jadis, sur les bancs de nos écoles publiques, laïques et républicaines, des instituteurs à blouses grises apprenaient à des enfants uniformément vêtus de tabliers noirs que la Révolution française avait, notamment, été provoquée par l'excès d'impôts. Ils égrenaient la capitation, la gabelle, le centième, la taille, le vingtième. Ils décrivaient - avec quelques exagérations - la condition pitoyable des paysans exsangues et expliquaient doctement que la charge était devenue insupportable. D'où la révolution. CQFD.

    Le jour de la "libération fiscale"

    Des historiens tout à fait sérieux, dont le remarquable Pierre Goubert, ont démontré que la somme de ces impôts de l'Ancien Régime était, somme toute, proportionnellement beaucoup plus légère que la fiscalité moderne. Tout le monde n'était pas logé à la même enseigne : les "pays d'états" (Bretagne, Bourgogne, Provence, Languedoc) possédaient des assemblées qui négociaient âprement le montant de la taille avec les intendants du roi. Ce que ne pouvaient pas faire les "pays d'élection", déjà soumis à la centralisation monarchique. Aujourd'hui, personne ne peut échapper à la broyeuse.

    Un paysan consacrait entre vingt et trente jours de travail au paiement de l'impôt. De nos jours, certains instituts d'inspiration libérale (Institut Molinari, Contribuables associés) fêtent chaque année, en juillet, le jour de la "libération fiscale", c'est-à-dire la journée à partir de laquelle le citoyen-contribuable pourra enfin travailler pour son propre compte, ayant rempli, les six mois précédents, ses obligations fiscales et sociales diverses.

    Comparaison n'est pas tout à fait raison : les impôts de l'Ancien Régime pouvaient affecter les besoins vitaux des populations, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Les Français bénéficient de surcroît de nos jours d'un filet de protection sociale qui explique en partie la pression fiscale. Mais en partie seulement. Et avant de puiser de nouveau dans la boîte à idées maléfiques de l'impôt et de lâcher sa meute affamée de collecteurs de fonds, le gouvernement serait bien inspiré de changer de logiciel. ♦

     

    Pierre Beylau

     

     

  • 9 Novembre 1914 ... Le communiqué d'aujourd'hui

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    Le communiqué d'aujourd'hui a une expression bien malheureuse pour annoncer une nouvelle heureuse : il dit que "nous avons atteint, au nord-est de Soissons, le plateau Vregny, sur lequel nous n'avons pas encore pris pied".

    Il s'agirait du Palatinat ou de la Franconie qu'on ne parlerait pas autrement.   

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  • HISTOIRE • 7 novembre 1659 : anniversaire du traité des Pyrénées, par Georges Garnier-Rousseau, dans Boulevard Voltaire

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    La paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg.   

    « La peste soit du Français ! » marmonne Don Luis Méndez de Haro y Sotomayor. Voilà des mois que traînent les négociations, et ce fourbe mitré est parvenu à arracher sa signature. Le fourbe mitré, c’est le cardinal Giulio Mazarini. Ses manières mielleuses, son accent italien roucoulant, sa façon de traîner autour du pot masquent un esprit habile, retors et passionnément dévoué aux Bourbons. Et ont peu à peu usé les nerfs de l’ambassadeur adverse.

    Mazarin, lui, est tout sourire : il voit enfin la signature de l’ombrageux ambassadeur espagnol sur le traité qu’il a mis des mois à négocier, pour la plus grande gloire du roi Louis XIV, son filleul. Il a même obtenu pour le jeune souverain la main de l’infante Marie-Thérèse, ainsi qu’une coquette dot de 500.000 livres. L’Espagne ne pourra jamais payer, mais il compte bien s’en servir comme d’un atout diplomatique dans le futur.

    Ce traité, la paix des Pyrénées, clôture définitivement la guerre de Trente Ans. Cette guerre, terminée en 1648 avec le glorieux traité de Westphalie, laisse l’Espagne en dehors de la paix. Celle-ci étend toujours sa domination au Sud (Cerdagne et Roussillon, entre autres) et à l’Ouest (Flandre et Franche-Comté). Elle a encore de réelles capacités de nuisance. La mort du grand Richelieu puis du roi Louis XIII, en France, encourage la noblesse bafouée par ce roi centralisateur à relever la tête, quitte à pactiser avec l’Espagne.

    Mais c’est sans compter sur les qualités diplomatiques de Mazarin, au service de la reine mère et du jeune Louis XIV. Il rallie d’abord Turenne, le plus grand capitaine de son temps, qui s’est lassé de la révolte nobiliaire. Ainsi que l’Angleterre de Cromwell, qui apprécie la « tolérance » de la France (elle a toujours soutenu les protestants contre les Espagnols et les Autrichiens). Après un début difficile, Turenne écrase les troupes du prince de Condé (un brillant capitaine français passé du côté espagnol). Sa conquête des Flandres espagnoles est si rapide qu’on est obligé de modérer son enthousiasme, les alliés des Bourbons voyant d’un mauvais œil une France trop victorieuse.

    On entame donc les négociations avec une Espagne à bout de souffle, et l’habile Mazarin arrache ainsi, le 7 novembre 1759, outre un mariage royal à son avantage, l’Artois, le Roussillon, une part de la Lorraine, du comté de Cerdagne et de nombreuses places fortes flamandes. La France en sort agrandie sur tous les fronts.

    Enfin, toute chose heureuse finit par un mariage. Celui de Louis XIV et de Marie-Thérèse. Ce symbole d’une paix glorieuse devait paradoxalement conduire à une nouvelle guerre moins heureuse pour la France : Louis XIV, grand-père, devait voir son petit-fils, en vertu du sang espagnol de sa grand-mère, hériter du trône d’Espagne. Un tel legs ne pouvait se refuser. Mais les ennemis de la France ne pourraient l’accepter.

    En attendant, la paix des Pyrénées inaugurait avec éclat les prémices du Roi-Soleil, et le triomphe final des Bourbons sur les Habsbourg. ♦ 

    Par 

    Étudiant