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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1586

  • Nous commençons aujourd'hui la mise en ligne du Journal inédit de l'année 14 de Jacques Bainville

    338418280.jpgQuelques mots seulement pour signaler que nous commençons aujourd'hui la mise en ligne du Journal inédit de l'année 14 de Jacques Bainville.

    Ainsi pourrons-nous suivre, presque chaque jour, le déroulement de cette première année de la Grande Guerre, telle que Bainville l'a vécue, observée, analysée, au jour le jour, au fur et à mesure des évènements.

    A partir du 2 août, les notes de Bainville sont quasiment quotidiennes. (A l'exception du 14 et du 27 pour ce qui est d'août). Elles se poursuivront - au moins - jusqu'au 31 décembre. Nous conseillons vivement de les lire au jour le jour, comme elles furent écrites. 

    Signalons encore qu'en 1914 Bainville est un homme jeune. Il a trente-cinq ans.

    Le Journal inédit (1914) a été publié chez Plon, en 1953

  • 2 août 1914 : Notes liminaires de Jacques Bainville, en introduction au "Journal inédit 1914"

    de_schoen.jpgLe vendredi 24 juillet, la France était occupée par le drame le plus saisissant de toutes nos guerres civiles depuis l'affaire Dreyfus : la Cour d'assises jugeait Mme Caillaux (1). Innombrables furent les Français qui lurent distraitement ce jour-là une dépêche, reproduite en caractères ordinaires dans les journaux et qui annonçait que le gouvernement austro-hongrois avait décidé d'envoyer un ultimatum au gouvernement serbe (2)

    Le gouvernement n'était ni moins distrait ni moins ignorant que le public, puisque M. Poincaré et M. Viviani se trouvaient en Russie (3)...

    Pendant les journées qui suivirent, la France, avec une stupéfaction mélangée d'incrédulité, vit le conflit austro-serbe prendre les proportions d'une immense affaire  européenne qui, en faisant jouer toutes les alliances, conduirait directement à la guerre.

    On douta jusqu'au dernier moment. Le 1er août encore, en ordonnant la mobilisation générale, le gouvernement affichait sur les murs : "La mobilisation n'est pas la guerre." Un petit avoué de province, ancien Garde des Sceaux, du nom de Bienvenu-Martin, qui faisait l'intérim des Affaires étrangères en l'absence de Viviani, avait si peu compris la démarche comminatoire de M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, qu'il remerciait "M. le baron de son aimable visite". Il avait fallu que le spirituel Philippe Berthelot (4), qui assistait le vieillard effaré, lui poussât le coude pour l'avertir de l'erreur, lui faire comprendre que M. de Schoen était aimable comme une patrouille de uhlans. Au Quai d'Orsay, les fonctionnaires, renseignés, s'étonnaient de l'indifférence de la presse, multipliaient les avis que la situation n'avait jamais été aussi grave, qu'elle était désespérée.

    Le jeudi soir, une manifestation socialiste contre la guerre n'éveilla, ni pour ni contre, presqu'aucun écho. Ce fut le vendredi seulement, à la nuit, que l'on commença de comprendre que les choses se gâtaient. 

    Ce jour-là, à 9h45, comme je venais d'être informé que les Allemands avaient fait sauter les ponts et coupé les voies entre Metz et la frontière, je m'étais rendu au Télégraphe de la Bourse. Je sortais du bureau déjà encombré et bruissant, lorsqu'un homme dit rapidement en passant près de moi :
    - Il se passe quelque chose de très grave : Jaurès vient d'être assassiné.
    - Où, et quand , demandai-je à l'inconnu.
    - Au Café du Croissant , il n'y a pas dix minutes.

    Le Café du Croissant, dans la rue du même nom, la rue des journaux, est à cinquante mètres de la Bourse.
    Je m'y rendis en courant.
    C'était vrai : Jaurès dînait avec quelques rédacteurs de l'Humanité, lorsqu'un inconnu, par la fenêtre ouverte, lui avait tiré deux coups de révolver dans la nuque.
    Déjà la rue Montmartre était pleine d'une foule agitée et murmurante que les charges des agents ne parvenaient pas à disperser.
    On eut à cet instant l'illusion qu'un mouvement révolutionnaire commençait.
    La journée avait été chaude, la soirée était étouffante.
    Ce sang répandu, cette guerre civile surgissant après les secousses données aux nerfs de Paris depuis quatre jours, tout faisait redouter le pire...
    Allons-nous voir une Commune avant la guerre ?
    L'ennemi aurait-il cette satisfaction ?...

    L'auteur de cet assassinat - un jeune homme inconnu (5) - était-il un exalté, un fou ou un agent provocateur ? 
    L'enquête a prouvé que c'était un solitaire qui ne se réclamait d'aucun parti ni même d'aucune idée politique précise.
    Tuer Jaurès au moment où la politique de Jaurès s'effondrait, au moment où sa conception internationaliste et pacifiste du socialisme s'abimait dans le néant, au moment où de toute sa pensée, de toute sa carrière d'orateur, la brutalité des faits ne laissait rien, au moment où la responsabilité de l'homme public de ce temps rempli d'erreurs commençait à n'être plus un vain mot, au moment aussi où il importait à l'esprit public que la France conservât tout son calme oubliât ses divisions - tuer Jaurès c'était plus qu'un crime, c'était une faute.
    La suite nous a appris les calculs et les espérances que Berlin avait fondés sur cet assassinat : dès le lendemain, les journaux allemands répandaient à travers l'Empire, en Autriche et jusqu'en Orient, la nouvelle que le drapeau rouge flottait sur Paris et que le président de la République avait été assassiné.
    Mais il était dit que, dans cette guerre, toutes les machinations allemandes devaient avorter misérablement.
    Deux heures après l'assassinat de Jaurès, Paris était redevenu calme, avait remis ce tragique épisode à sa place.
    Chacun, en cherchant le sommeil, évoquait non pas le drame du Café du Croissant, mais les dépêches des chancelleries et des états-majors courant à travers toute l'Europe les fils télégraphiques décidant de la paix ou de la guerre: déjà personne ne doutait plus que ce fut la guerre. Devant la grande tragédie européenne, l'assassinat de Jaurès s'effaçait, ne gardait plus que la valeur d'un fait divers.

    Cependant le gouvernement tenait conseil. Transfuge du socialisme unifié par scepticisme, Viviani s'était mis tout à coup à croire à la révolution, à en avoir peur. Il passa la nuit à rédiger une proclamation au peuple français pour le supplier de rester calme, promettant que l'assassin de Jaurès n'échapperait pas au châtiment. Le président Poincaré, dans le même temps, écrivait une lettre publique à Mme Jaurès, et Maurice Barrès, sollicité au nom de la patrie de collaborer à la cause de l'apaisement, en adressait une autre à la fille de la victime (6).

    Le lendemain matin, la proclamation était affichée sur les murs de Paris, les journaux publiaient les deux lettres destinées à conjurer la révolution. Mais qui donc eût pensé à la Commune ? Jaurès fût mort d'une congestion ou d'un accident de voiture qu'on n'en eût pas parlé davantage. Tous les hommes valides étaient sur le point de répondre à l'ordre de mobilisation, et la seule question était de savoir si, oui ou non, c'était la guerre.

    Une chose paraît étrange quand on se reporte à ces journées suprêmes, c'est la difficulté avec laquelle l'esprit acceptait que c'était la guerre... La guerre ? Tout le monde en parlait. Combien se la représentaient, acceptaient d'y croire ?

    Depuis six jours, j'étais averti qu'au Quai d'Orsay on savait l'Allemagne résolue à la guerre, qu'on s'y étonnait de l'optimisme des journaux. Cependant cet optimisme était entretenu par les hommes du gouvernement. Y avait-il à ce point séparation, divorce entre les services ? L'Intérieur - et la Guerre aussi, peut-être - ignoraient donc ce que faisaient, ce que pensaient les Affaires étrangères ? Du Quai d'Orsay à la place Beauvau et à la rue Saint-Dominique, la distance était-elle si grande ?   

    Cependant, le mercredi 29 juillet, à sept heures du soir, on était venu nous dire que tout s'arrangeait; que l'Allemagne mettait cartes sur table et demandait le moyen de s'entendre; que le secrétaire de M. Briand ne se cachait pas d'en répandre la bonne nouvelle. D'autre part - côté autrichien - on nous avisait que l'Autriche hâtait son entrée en campagne de façon à pouvoir exercer rapidement une action "punitive" à Belgrade et se déclarer contente d'une satisfaction d'amour-propre remportée sur la Serbie. Dans cette contradiction réside la grande énigme de ces journées.  

    Ainsi le public voyait monter l'orage avec un arrière-fonds d'incrédulité. Mais quoi ? Le samedi 1er août dans la matinée, M. de Schoen ne négociait-il pas encore ? Il tentait sans doute de faire pression pour tenter d'obtenir la neutralité de la France. En tout cas, derrière le paravent des pourparlers, il donnait à l'Allemagne le temps de hâter ses préparatifs. A je ne sais quoi de lourd, d'angoissant et de mystérieux qui pesait dans l'air, on sentait l'arrivée de la grande catastrophe.

    A midi, on apprenait à la fois, par les journaux, la proclamation du Kriegsgefahrzustand (état de danger de guerre) en Allemagne et la remise d'un ultimatum allemand à la Russie. En France, des mesures militaires étaient certainement ordonnées déjà, car Paris se vidait étrangement, et, comme s'il eût perdu son sang goutte à goutte, de ses hommes, de ses voitures, de son mouvement. Dans le silence croissant de la ville, on entendait les portes du temple de Janus s'ouvrir lourdement sur l'Europe.   

    Je reverrai toujours le papier blanc officiel qui, vers 4 heures, parut au bureau de poste le plus voisin de ma maison et qui, au même instant, porté par le télégraphe, parcourait toute la France. Le laconisme en était tragique : "Extrême urgence. La mobilisation générale est ordonnée; le premier jour de la mobilisation est le dimanche 2 août." Ce télégramme officiel est resté longtemps sur les murs des mairies et des gares. Ceux qui ont vécu ces journées n'ont jamais pu en évoquer les termes dans leur souvenir sans penser : "Voilà les quelques mots si simples et si terribles qui ont décidé de la vie de milliers et de milliers d'hommes, la carte sur laquelle la nation jouait son sort."

    Comme si Paris n'eût attendu que ce signal, on s'aperçut soudain que la solitude s'était faite dans la grand'ville. Les voitures publiques avaient disparu, les boutiques s'étaient fermées. L'accomplissement rapide de la tâche fixée à chacun sur son livret militaire venait de nous donner immédiatement confiance dans l'organisme souple et rapide de la mobilisation. Des femmes, les yeux rouges, mais la tête droite, rentraient seules au logis désert. Une heure plus tard, nous traversions la gare Saint-Lazare pleine d'une foule de réserviste en route pour leurs dépôts. Je ne sais quelle détermination calme se lisait sur tous les visages. Henry Céard nous a cité ce mot d'un ouvrier parisien à qui l'un de ses camarades venait d'apprendre, comme il était en plein travail, que la mobilisation était ordonnée :

    - C'est bon, dit l'autre. On va prendre ses outils.

    Ce fut, ce jour-là, le mot du Paris travailleur, de tout le peuple de nos champs et de nos villes...

    Une des grandes fautes que l'Allemagne avait commises entre tant d'autres, ç'avait été de pousser à bout le peuple français. Depuis neuf ans - depuis le coup de Tanger (7), en 1905 - les provocations avaient été si nombreuses, si insolentes, qu'elles avaient fini par donner aux plus timides, aux plus doux, à cette population française qui ne demandait qu'à vivre tranquille, une ferme résolution de ne plus supporter le retour d'affronts pareils. Cette résolution était presque devenue de l'envie d'en finir. Avec ce mot sur les lèvres : "Il faut en finir", deux millions d'hommes, dans ces journées du mois d'août, allèrent rejoindre leur dépôts.

    Le soir de ce samedi 1er août, dans le grand silence de la ville, fut solennel. Paris, cette nuit-là, eut sa veillée des armes...  

     

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  • Retour à Baudelaire, toujours grâce à France Inter : il n'aimait pas la modernité; il n'aimait pas non plus la démocratie. Lisez ou écoutez

      

    par Antoine Compagnon, du lundi au vendredi à 7h55 

    L'émission du jeudi 24 juillet 2014

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     Bouton de lecture

    disponible jusqu’au 18/04/2017 07h54

     Baudelaire n’était pas un démocrate. En 1848, il s’enthousiasma pour la Révolution, parcourant les rues de Paris en s’écriant : « Il faut aller fusiller le général Aupick ! », son beau-père, qui commandait l’École polytechnique, mais il devait vite déchanter. Le coup d’État de 1851 le choqua, et surtout le plébiscite qui le légitima ensuite, et dont il disait qu’il l’avait « physiquement dépolitiqué ». Comme beaucoup d’intellectuels, il en conçut une profonde méfiance pour le suffrage universel, qui avait consacré un tyran.

    Dans Pauvre Belgique, il compare le suffrage universel à un face à face de l’homme avec lui-même : « (Rien de plus ridicule que de chercher la vérité dans le nombre.) / Le suffrage universel et les tables tournantes. / C’est l’homme cherchant la vérité dans l’homme (!!!) » (II, 903) Les tables tournantes et le suffrage universel, deux lubies de Victor Hugo, l’une rationnelle et l’autre irrationnelle, sont aussi absurdes l’une que l’autre, car elles méconnaissent la misère de l’homme, comme disait Pascal, et témoignent de son orgueil, de son narcissisme, de son illusion qu’il peut trouver la vérité tout seul.

    Dans un court poème en prose du Spleen de Paris, Le Miroir, la souveraineté populaire est tournée en dérision :

    Un homme épouvantable entre et se regarde dans la glace.

    Pourquoi vous regardez-vous au miroir, puisque vous ne pouvez vous y voir qu’avec déplaisir ? » L’homme épouvantable me répond : « — Monsieur, d’après les immortels principes de 89, tous les hommes sont égaux en droits ; donc je possède le droit de me mirer ; avec plaisir ou déplaisir, cela ne regarde que ma conscience.

    Au nom du bon sens, j’avais sans doute raison ; mais, au point de vue de la loi, il n’avait pas tort. 

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  • Dans la Famille de France : Naissance de la princesse Louise-Marguerite

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    Pendant la messe de Pentecôte en famille

    « Louise-Marguerite est née hier soir. La princesse Philomena va bien et nous sommes très heureux. »

    Jean de France, Duc de Vendôme

    Le 31 juillet 2014 

    La princesse Louise-Marguerite, Eléonore, Marie est née ce 30 juillet 2014 à Poissy, rue Blanche de Castille, quelques 800 ans après son ancêtre, Saint-Louis. Les petits princes Gaston et  Antoinette sont très impatients de pouvoir inclure leur petite soeur dans leurs jeux.

    Les premières photos de la princesse Louise-Marguerite seront bientôt postées  sur le site. Nous souhaitons la bienvenue à notre nouvelle petite Princesse de France.

     

    Publié dans : Prince Jean de France, site officiel

     

    Lafautearousseau s'associe de grand coeur aux souhaits de bienvenue ainsi exprimés.

     

  • Dostoïevski : "la ténuité des racines qui unissent la République au sol français" ...

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    Décidément il existe chez tout républicain une conviction fort malheureuse, à savoir que le mot de « république » suffit à tout et qu’il n’y a qu’à dire que le pays est une République pour que son bonheur soit assuré de l’éternité. Tout ce qui arrive de fâcheux à la République, on l’attribue à des circonstances extérieures gênantes, à des prétendants, à des ennemis perfides. Pas une fois on ne songe à la ténuité des racines qui unissent la République au sol français. 

    Dostoïevski, Journal d'un écrivain, 1873

     

  • Quelques précisions, à propos des publications de lafautearousseau, pour mettre nos pendules à l'heure

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    Pour répondre à des questions qui nous ont été plusieurs fois posées, voici quelques informations concernant notre fonctionnement et nos nouveautés :

    m  Les lundis de Louis-Joseph Delanglade (politique intérieure et extérieure généralement alternées) sont suspendus pour ces vacances, à compter du 15 juillet, jusqu'au début de septembre. Mais vous pouvez consulter l'ensemble des chroniques déjà parues, en cliquant sur l'icône les lundis de Louis-Joseph Delanglade où elles se trouvent regroupées. (Page d'accueil, colonne de gauche, en partie haute). 

    m  Le Journal inédit de l'année 14, de Jacques Bainville, couvrira, à partir du 2 août, chaque jour du mois d'août, à l'exception du 14 et du 27 août. Il s'étendra jusqu'au 31 décembre. A ne pas manquer, bien-sûr ! Donc, à lire à partir du 2 août.  

    m  Notre blog annexe lafautearousseau, grands auteurs ou acteurs de l'Histoire, est disponible (nouveau !). Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions dignes de votre intérêt. N'hésitez pas à le consulter ! (Icône en page d'accueil, colonne de gauche, en partie haute). 

    m  Nos pages Vimeo vous offrent une sélection exceptionnelle de 128 vidéos (Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.). Vous pouvez maintenant y accéder directement en cliquant sur Vimeo. (Icône en page d'accueil, colonne de droite, en partie médiane).  

    m  Enfin, que les amateurs de réseaux sociaux, ne manquent pas de participer à la vie très active de notre page Facebook et de notre compte Twitter. L'un et l'autre sont en plein progrès.  

    m  Dernier point : Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie  lafautearousseau@outlook.fr (Page d'accueil, colonne de gauche, en partie haute). 

    Bonne lecture à vous tous !

     

  • Fin de régime par Hilaire de Crémiers *

    H D C - Copie.jpgLa ruine dans l'ignominie, tel est le bilan à ce jour de François Hollande. Pourra-t-il même durer ? Cette interrogation commence à être posée publiquement, même par les esprits les plus rassis. Alors se posera la question du régime. Car à quoi sert de continuer dans les mêmes errements.

    La situation générale de la France empire de jour en jour. Le chômage touche directement plus de 5 millions de personnes et affecte en contre-coup près du tiers de la population du pays. Aucune des politiques publiques qui ne sont jamais que matières à discours pour politiciens en mal de démagogie, n'a enrayé le développement de cette maladie qui ronge à l’intime la société française. Dans l'état actuel des choses, un point de non-retour est atteint. Toutes les activités du pays s'en ressentent avec des enchaînements de masse que personne ne contrôle plus.

     

    LA RUINE 

    La France entre en déflation et la raison en est simple : le dynamisme économique suppose la confiance et l'aisance ; elles ne sont plus là. L'État a tout fait pour les tuer. Les chiffres que les experts assènent à tour de bras pour imposer des explications plus ou moins idéologiques, ne viennent, en réalité, que corroborer la triste atonie de la vie française. La croissance ne sera pas au rendez-vous et elle ne peut pas l'être : le r 0% estimé se révèle à mi année impossible à obtenir. L'effet récessif deviendra cumulatif, une chute d'activité en entraînant une autre, comme c'est prévisible : ainsi dans le bâtiment qui est, comme chacun le sait, un exemple topique de l'ensemble des comportements économiques. Une kyrielle de chiffres s'ensuivra auquel Manuel Valls ne pourra rien et qui s'abattra sur toutes ses prétentions : moindres rentrées fiscales, déséquilibre budgétaire, effondrement des comptes sociaux, cascades de dégringolades consécutives sur l'ensemble du front économique et financier, jusqu'au moment où le doute se portera sur la dette souveraine. C'est évidemment ce que redoute la Cour des comptes. Hollande aura beau supplier, ni Angela Merkel, ni Matteo Renzi, le bel Italien, ni Jean-Claude Juncker, le nouveau président de la Commission européenne, ne viendront à son secours. Il sera seul devant une France dévastée où plus aucun accord social ne sera possible - et c'est déjà pratiquement le cas - et dont les réactions et les colères seront imprévisibles. Le pacte de responsabilité prend des allures fantomatiques et, les largesses du gouvernement ne cessant de s'étendre dans le but vain de récupérer un électorat perdu, aucun redressement n'est sérieusement envisageable.

    Or, imperturbablement, le gouvernement poursuit son programme législatif, fondamentalement maçonnique, de destruction systématique, comme si de rien n'était : la famille, la filiation, les territoires et leur découpage, la loi pénale, la santé, la vie, la mort, la morale élémentaire, tout y passe. La France sera un pays totalement déresponsabilisé, à l'image de ces barbaries modernes qui usurpent le nom de civilisation : le fameux « meilleur des mondes » où les «  alphas » réduisent en esclavage les « epsilons ». Le but évident est de casser les ressorts de la vieille nation pour en faire une proie facile, tout autant des marchés que des petits groupes de pression qui s'imaginent manipuler l'univers, des monstres à l'idéologie froide et perverse que ne retient aucun scrupule.

     

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  • Question du jour : le statut de la République dans la France actuelle !

    lances.jpgUne question se pose : quel est, dans la France d’aujourd’hui, le statut de la République, des valeurs républicaines, des républicains eux-mêmes ? Superficielle ou profonde, artificielle ou pertinente, cette question se pose pour ainsi dire d’elle-même si l’on écoute les déclarations des hommes politiques – surtout ceux qui exercent le pouvoir, mais aussi les autres - si l’on suit les débats, si on lit la presse.

    Pourquoi vient-elle à l’esprit, aujourd’hui plus qu’hier, cette question apparemment inactuelle ? Tout simplement parce que l’ensemble des tenants du Système (politiciens, journalistes, intellectuels) s’expriment en ce moment exactement comme si la République était en danger, comme la Patrie l’avait été et comme on l’avait écrit sur les drapeaux, en juillet 1792 qui devait ouvrir la Terreur. Cris d’alarmes, appels à la Résistance, exhortations à l’union des républicains, comme au temps de Gambetta, vibrants plaidoyers pour la défense des valeurs républicaines menacées (Liberté, Egalité, Fraternité, bien-sûr ; mais aussi démocratie, Droits de l’Homme, laïcité, parité, quoi encore ?) : tout cela fait désormais partie du rituel du Régime.   

    Est-ce à dire qu’après presque un siècle et demi, ce bloc politico-idéologique qu’aucune force sérieuse ne conteste, ne s’identifie pas vraiment à la France, qu’il se considère lui-même, réagit, comme une communauté minoritaire et s’exprime, continuellement, comme un camp retranché (un camp des saints ?) assiégé de toutes parts ?  

    Il ne nous déplairait pas que la République et ses valeurs soient menacées, autrement que par elle-même. Mais de menaces réelles qui lui soient extérieures, qui visent à la renverser, nous ne voyons pas trace. La République, comme l’Union Soviétique des années 1980 et 90, est menacée d’effondrement sur elle-même, non par des adversaires, résolus à l’abattre !  

    Qu’est-ce que tout cela signifie ? Superficiellement, sans-doute, que l’on redoute, ou que l’on fait semblant de redouter le Front National. Pourtant, ce parti politique, contre qui l’on bat le rappel des républicains,  ne conteste ni la République ni la démocratie et François Hollande comme Nicolas Sarkozy comptent bien, l’un comme l’autre ou leurs pareils, sur Marine Le Pen, pour être élus, au second tour de la présidentielle de 2017. Plus profondément, ce tintamarre alarmiste peut signifier aussi que la République ne s’est jamais ni réellement ni tout à fait installée en France ; que le charme séculaire de la monarchie, selon Jaurès, n’y a jamais été tout à fait rompu ; que l’on y revient toujours, comme simple nostalgie ou, pour quelques-uns, comme espérance ; qu’un siècle et demi ou deux n’abolissent pas si aisément qu’on le croit ce qu’ont fait dix ou quinze siècles, qui furent des siècles fondateurs; que l’Histoire dure longtemps, qu’elle est un élément fort du présent ; que l’on n’adopte pas sans réticences ni retours un régime tout entier bâti contre elle ; que la tendance à remonter à son origine, à son principe, et, en quelque façon, à ses princes, n’a jamais tout à fait quitté le peuple français.

     

  • Que devient l'Education nationale ? De Peillon à Hamon, elle est seulement passée de la révolution à la démagogie...

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    Telle est, du moins, sur cette importante question, l'analyse de la Lettre trimestrielle (n°124) d'Enseignement & Liberté, dont l'objet est de "signaler l’essentiel de ce qui concerne la liberté d’enseignement et la politique de l’école.". Nous croyons utile de mettre en ligne l'éditorial de cette dernière parution; éditorial signé du recteur Armel Pécheul. Pour être complets, nous signalons en fin de texte les coordonnées d'Enseignement & Liberté.  

    Dans l’éditorial du numéro daté de mars, je constatais, sans grand mérite, qu’à un ministre entreprenant succédait à l’Education nationale un ministre temporisateur qui se garderait bien de troubler l’équilibre du pouvoir entre les deux forces qui dirigent cette institution : l’administration et les syndicats. 

    Le discours révolutionnaire de M. Peillon, sa prétention affichée de créer un homme nouveau et le culte qu’il vouait à François Hollande, « Un homme d’Etat », paraissaient de plus en plus irréalistes au vu de la situation politique, économique et sociale de la France. 

    Là où la méthode Coué avait échoué, il ne restait plus comme recours que la démagogie. En s’attaquant à la notation des connaissances des élèves, Benoît Hamon s’est montré à la hauteur de la confiance que l’on pouvait lui faire en la matière. 

    La première réaction devant cette annonce est de la prendre pour ce qu’elle est, c’est-à-dire une annonce gratuite, qui ne sera suivie que de vagues recommandations. Elle aura cependant pour résultat indirect de contribuer à la dégradation de notre système scolaire et d’être révélatrice d’un usage dévoyé de la belle notion d’égalité. 

    L’égalité des chances est celle qui permet à chacun de réussir en fonction de ses talents et de son travail, quelles que soient les conditions de sa naissance ; c’est celle dont nous avons choisi l’image pour notre site Internet, de Charlemagne récompensant les bons élèves d’origine modeste et punissant les fils de leudes mauvais élèves.  

    L’égalité prônée par M. Hamon, celle qui refuse de « souligner les lacunes et les échecs des élèves, ce qui peut être très décourageant pour certains » est caractéristique des régimes totalitaires qui préfèrent le conformisme au mérite et renouvellent les élites par cooptation. 

    Le fond du problème est évidemment celui de l’omnipotence et de l’impunité d’un clan ou, pour utiliser un langage plus moderne, de réseaux qui n’ont pour fin que la conservation de positions acquises. 

    Ces réseaux irriguent le corps de l’Inspection générale, la FCPE, principale association de parents d’élèves de l’enseignement public et les syndicats progressistes d’enseignants, c’est-à-dire tous, à l’exception du SNALC.  

    Le bon fonctionnement de ces réseaux et le maintien des privilèges, tels que le choix de l’école de leurs enfants hors carte scolaire dont bénéficient leurs membres, nécessitent que l’ordre établi ne soit jamais remis en cause. Il ne faut pas chercher plus loin l’explication du maintien de la carte scolaire et celle du rejet de toute sélection à l’école. 

    L’enquête administrative déclenchée sans fondement sérieux à l’encontre du lycée sous contrat Gerson et la suspension de la subvention qu’il recevait de la région Ile de France, le test ADN sans résultat imposé, ce qui ne s’était jamais vu, à 539 professeurs et élèves du lycée Fénelon de La Rochelle, relèvent plus de l’intimidation et de la volonté de créer une suspicion envers l’enseignement libre que d’une saine administration de la justice.  

    La programmation du film Tomboy par la direction diocésaine d’Angers montre que les attaques ne viennent pas que de l’extérieur. 

    Recteur Armel Pécheul

     

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  • Pourra-t-il même durer ? Aller au terme de son mandat ?

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    La ruine dans l'ignominie, tel est le bilan à ce jour de François Hollande. Pourra-t-il même durer ? Cette interrogation commence à être posée publiquement, même par les esprits les plus rassis. Alors se posera la question du régime.

     

  • Fin de règne ou bien davantage ? A lire, demain ...

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    Demain, vous aurez à lire

    Fin de régime par Hilaire de Crémiers

    A ne manquer sous aucun prétexte.

  • Détour par la littérature, avec Verlaine, pour donner de l'altitude à notre critique du Système

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    Un médiocre fait-divers (une Marianne insolite et obscène exposée puis retirée de la mairie de Quimper), un article amusé et sans grand intérêt d'une certaine Jany Leroy, dans Boulevard Voltaire, ont amené le site de l'Action française à rappeler ce sonnet de Verlaine, qui insulte Marianne dans des termes, en effet, fort gaillards, comme seul un poète y est autorisé. Terrible poème, anti-républicain à l'extrême. Le fait-divers médiocre a provoqué une redécouverte littéraire et poétique, voire politique, que nous avons quelque plaisir, avouons-le, à remettre sous les yeux de nos lecteurs. Lecteurs courageux de cet été d'où la poésie est plutôt absente. Nous y reviendrons en reparlant de Baudelaire, lui aussi, peu ami du régime sous lequel nous vivons, et peu ami de la modernité ...  

     

    Buste pour mairies

    Marianne est très vieille et court sur ses cent ans,
    Et comme dans sa fleur ce fut une gaillarde,
    Buvant, aimant, moulue aux nuits de corps de garde,
    La voici radoteuse, au poil rare, et sans dents.
     
    La bonne fille, après ce siècle d’accidents,
    A déchu dans l’horreur d’une immonde vieillarde
    Qui veut qu’on la reluque et non qu’on la regarde,
    Lasse, hélas ! d’hommes, mais prête comme au bon temps.
     
    Juvénal y perdrait son latin, Saint-Lazare
    Son appareil sans pair et son personnel rare,
    A guérir l’hystérique égorgeuse des Rois.
     
    Elle a tout, rogne, teigne… et le reste et la gale !
    Qu’on la pende pour voir un peu dinguer en croix
    Sa vie horizontale et sa mort verticale. 

     

    Paul Verlaine, sonnet, Invectives, Buste pour mairies (1881) 

     

  • PRINCE JEAN DE FRANCE, duc de Vendôme, "De Poissy à Bouvines : 1214, an de grâces"

    2716942376.jpgIl y a huit cents ans, dans la Famille de France, l’an 1214 fut d’abord marqué par une naissance : celle du futur saint Louis, à Poissy. Le père, alors encore Dauphin – il ne deviendra Louis VIII que neuf ans plus tard -, avait 26 ans. C’est pour fêter cet anniversaire, que, le jour même du 25 avril, près de cent de mes amis sont venus au Domaine royal de Dreux pour assister, autour de la princesse Philoména, nos deux enfants et moi, à une messe, recueillie et priante, célébrée dans la chapelle Saint-Louis aux intentions de tous les enfants de France. Le dîner qui suivit, d'inspiration orientale - rappelant tout ce qui a relié saint Louis à l’Orient – fut un moment de rencontre amicale et paisible, ouverte et bienveillante, entre Français de tous horizons venus de Dreux, de Paris ou d'ailleurs. 

    Le surlendemain, à Poissy, c'est toute une foule qui remplissait la collégiale autour du Comte de Paris, en présence du maire de la ville, pour assister à la messe concélébrée par l'évêque cle Versailles et le curé de Poissy. Une cérémonie a suivi, mettant à l’honneur la statue de saint Louis érigée devant la collégiale. 

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    Commémorant cette naissance historique, la Famille de France ne pouvait cependant oublier le grand-père du nouveau-né, le roi Philippe II, qui, trois mois plus tard, allait remporter la bataille de Bouvines, er mériter le nom que lui a conféré la postérité : Philippe Auguste. Car au moment même où l’on se réjouissait de l’heureux évènement, les ennemis du royaume de France méditaient sa perte : les Anglais dc.Tean sans Terre avaient débarqué à La Rochelle, et les impériaux d’Otton IV constituaient en Flandre une imposante armée. Leur objectif était de se retrouver à Paris. Le roi Philippe envoya son fils le prince Louis, tout jeune père, à la tête d’une armée qui, le 2 juillet 1214, à La Roche-aux-Moines près d’Angers, mit en fuite le roi anglais. Le futur Louis VIII était devenu Louis le Lion. 

    Trois semaines plus tard, le roi Philippe, sachant - comme le saura Napoléon - qu'il ne faut pas se battre sur un terrain choisi par l’adversaire, attire Otton IV là où ses forces, supérieures en nombre, perdront de leur efficacité. 

    Ce 27 juillet 1214, avant la bataille, au bord dc la rivière Marque, près du pont de Bouvines, le roi donne l‘accolade aux chevaliers de sa maison. Puis il va se recueillir dans une église proche, placée sous l‘invocation de Saint Pierre : « Seigneur je ne suis qu’un homme, mais je suis roi de France ! Vous devez me garder sans manque. Gardez-moi et vous ferez bien car, par moi, vous ne perdrez rien. Or donc, chevauchez, je vous suivrai, et partout après vous j'irai..." Il pense à son fils, Louis, auréolé de sa récente victoire, et appelé à lui succéder aujourd’hui même sous le nom de Louis VIII, si lui, Philippe, venait à périr sur le champ de bataille. Et comment ne penserait-il pas à l’autre Louis, dont la naissance trois mois auparavant avait rempli son cœur de joie : la continuité dynastique était assurée sans que nul ne puisse encore se douter qu'elle serait assurée par un saint.  

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  • Gentils et méchants manifestants

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    Au lendemain de la manifestation de soutien aux Palestiniens du 23 juillet, la presse unanime insistait lourdement sur le fait que cette manifestation s'était (enfin !) déroulée dans le plus grand calme. "On y a même chanté", précisait un journaliste visiblement rassuré. Au demeurant, silence quasi total sur la bande de "jeunes" qui, à l'issue de la manifestation, agressait les forces de l'ordre.

    Quelle différence de traitement médiatique avec les "Manifs pour tous" pour lesquelles on avait monté en épingle le moindre incident de parcours entre "l'extrême droite" et la police!

    Ainsi, il y aurait de gentils et de méchants manifestants. Mais le comble c'est que pour ceux qui nous donnent à longueur d'année des leçons d'antiracisme et de laïcité, le critère semble tout simplement ethnique et religieux. Il y a ceux à qui il ne faut surtout pas déplaire -ils seront bientôt encore plus nombreux à voter- et ceux contre qui tout est permis.

    Et cela avec une bonne dose d'exagération dans les deux sens.

     

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  • 27 juillet 1914, Journal de Jacques Bainville : Jamais la situation n'a été aussi grave...

    1914-le-destin-du-monde-de-max-gallo-927903138_ML copie.jpgJamais la situation n'a été aussi grave, parce que jamais on n'était encore arrivé aussi près d'une opposition  complète des deux systèmes d'alliances : Triple-Entente et Triplice, en tant que systèmes d'alliances. Mais par quelle folie aussi avait-on pu s'imaginer qu'une Europe constituée en deux groupes de puissances formidablement armées et rivalisant d'armements offrait à la paix des bases solides ! Il apparaît aujourd'hui, et peut-être bien tard, que l'équilibre européen par la Triple-Entente et par la Triplice n'était qu'un mot, un mot qui cachait la réalité des choses et dont les ministres et les orateurs du gouvernement de la République auront dangereusement abusé.  

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    * Journal de Jacques Bainville (1901/1918) - Tome I - Plon 1948