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(Photo : David Nivière , Texte N&R)
La princesse Louise-Marguerite, Eléonore, Marie de France, née à Poissy huit cents ans après son ancêtre Saint-Louis, a célébré son premier anniversaire jeudi dernier, 30 juillet, au Domaine Royal de Dreux.
La seconde fille du Duc et de la Duchesse de Vendôme, baptisée en l’église Saint Pierre de Dreux un mois après sa naissance, est née avec une malformation cardiaque.
Opérée à l’âge de six mois, la petite princesse se porte aujourd’hui très bien et fait la joie de son frère le prince Gaston qui aura 6 ans le 19 novembre prochain et la princesse Antoinette âgée de 3 ans et demi. Le jour de son 50ème anniversaire, le Duc de Vendôme a présenté à ses invités avec fierté mais aussi avec un certain soulagement, la princesse Louise-Marguerite désormais en parfaite santé.
Plusieurs mois d'inquiétude se trouvent donc ainsi dépassés et Lafautearouseaau souhaite de tout cœur un très joyeux anniversaire à la petite princesse Louise-Marguerite de France. •
Par Péroncel-Hugoz
Durant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice. Prié à son ftour, je fus surpris de l'austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques de ftours auxquels je participais naguère...
Durant le récent Ramadan, j’ai eu l’occasion de rencontrer un ancien haut fonctionnaire marocain, installé à Nice, pays de son épouse. Prié à son ftour, rupture vespérale du jeûne, je fus surpris de la relative austérité de sa table, et je crus bon d’en féliciter mon hôte, en évoquant les buffets pantagruéliques d’autres ftours auxquels je participai naguère. Ce qui m’attira la réponse suivante de ce musulman pratiquant : «Mais, monsieur, je suis simplement fidèle à nos propres traditions et je ne suis pas de ces Arabes ayant transposé chez eux les avalanches de plats, de sucreries, de cadeaux de vos fêtes de Noël qui du coup n’ont plus grand-chose de chrétien… ». Et toc ! Impossible de le contredire. Je voulus aussi savoir ce qui, en Ramadan, changeait dans les pratiques intellectuelles de ce sage : « Ne croyez pas que je me plonge chaque soir dans nos textes sacrés, non je les ai assez pratiqués dans mon jeune temps, je les connais, je m’y réfère parfois mais je ne les ressasse pas. Tenez, regardez ce que je suis en train de lire », et il me tendit quelques feuillets intitulés, à ma surprise, « Le Maroc dans la Première Guerre mondiale ». L’auteur ? L’historienne Bahija Simou, par ailleurs directrice des Archives royales à Rabat. La lecture de Ramadan de notre Marocain était une communication énoncée par Lalla Bahija, en juin 2015, à Paris, devant l’Académie des sciences d’outre-mer dont l’intervenante est le seul membre marocain actuel. Cette institution, fondée en 1922, est un peu le pendant exotique de l’Académie française même si elle est bien moins connue, étant plus studieuse que mondaine…
Parmi les fondateurs ou les membres fameux de cette ASOM, on compte aussi bien Lyautey que les frères Tharaud, Léopold Senghor, Félix Houphouët-Boigny, deux rois des Belges, un ex-président portugais, etc.
Ma curiosité étant piquée, dès le lendemain du ftour, je me procurai la communication de Mme Simou sur cette période cruciale si peu étudiée sous son angle spécifiquement marocain. Mon « coup de chapeau » va bien sûr à l’historienne et mon « coup de dent » à ces chercheurs marocains penchés sur des sujets encombrés et «historiquement corrects » : naissance de l’Istiqlâl ; révolte de l’émir Abdelkrim ; rôle de Ben-Barka dans le mouvement tiers-mondiste, etc. La geste des guerriers arabo-berbères lancés dans la Grande Guerre en Europe suscite peu de curiosité au XXIe siècle (avec quelques exceptions comme ce groupe d’élèves du Lycée Lyautey, à Casablanca, ayant travaillé à un album sur le rôle de ces preux de jadis). Ecoutons donc quelques-unes des découvertes de Lalla Bahija :
- En 1912, l’Armée chérifienne ne comptait plus que 1.400 soldats en état de combattre.
- Le sultan Moulay-Youssef, le 20 août 1914, durant la Nuit sacrée de Ramadan, incita ceux de ses sujets volontaires pour aller se battre en Europe, à se manifester. Avec l’accord des oulémas, le monarque décréta une amnistie en faveur des déserteurs ou réfractaires qui s’engageraient. L’Empire chérifien allait bientôt disposer de 40. 000 combattants dont 33. 000 furent dirigés vers le front franco-germanique.
- Dès l’été 1914, la bataille de Penchard, près de Meaux, fut gagnée au corps à corps par des Marocains novices contre les forces aguerries de l’Empire allemand. Le futur maréchal Juin écrivit : « Jamais les Marocains ne m’ont semblé plus confiants qu’à la veille de la grande bataille de la Marne où ils stoppèrent l’avance allemande ». A quel prix ! 1.150 victimes marocaines autour de Meaux. L’état-major français décrivit alors les fantassins de Chérifie comme « intelligents, manœuvriers, courageux, passionnément guerriers, résistants, sobres et bons marcheurs. Ils sont meilleurs tireurs que les Algériens, etc. ».
- Des spahis marocains furent envoyés dans l’Armée d’Orient du général Sarrail, contre l’Empire ottoman : en Macédonie, Bulgarie, Serbie et Albanie ; ces spahis eurent 140 tués.
- Lyautey, résident général de France à Rabat de 1912 à 1925, voulut plus tard faire participer le Maroc en tant qu’Etat à la Conférence de la Paix mais le gouvernement français refusa de peur que les autres protectorats dans sa mouvance (Tunisie, Annam, Tonkin, Cambodge, Laos) ne réclament plus d’autonomie. Lyautey obtint seulement la création de l’Ecole militaire de Dar-Beïda à Meknès, qui allait être « le Saint-Cyr marocain » et d’où sortiraient, après l’indépendance, les Forces armées royales qui s’illustreraient notamment en Syrie, en Afrique noire ou au Sahara marocain. •
Péroncel-Hugoz - Le 360
Marée humaine en rouge et blanc
Les participants aux Fêtes de Bayonne 2015 n'auront sans doute été que bien peu impressionnés par l'article des Inrocks intitulé : « Fêtes de Bayonne, la célébration du mauvais goût ». Orfèvres en cette matière, leur objectivité sera jugée plus que douteuse à Bayonne...
Les Fêtes de Bayonne, c'est, sur près d'une semaine, un million et demi de personnes qui se côtoient, se retrouvent et fraternisent, joyeusement, dans le bonheur de la Fête et aussi - et surtout - la pleine conscience et la fierté légitime d'appartenir à un peuple, à une nation, héritiers d'une authentique culture, d'une riche et belle civilisation, de traditions plus que millénaires...
Tout a commencé en 1932 : cette année-là, une quinzaine d'amis bayonnais sont à Pampelune, où ils découvrent le concept de la « fête de rue » en assistant aux traditionnelles Sanfermines, les fêtes de la Saint Firmin, et leurs lâchers de taureaux dans les rues de la vieille ville (les encierros). Enthousiasmés, ils décident d'importer chez eux, à Bayonne, en l'adaptant, ce qu'ils viennent de vivre dans la ville navarraise. La couleur traditionnelle, et officielle, en Navarre, est le « rouge et blanc » : au début, à Bayonne, ce fut bleu et blanc, mais, très vite, le rouge et blanc s'imposa. On peut porter l'écharpe rouge avant 22 heures, ouverture officielle de la fête, par exemple au poignet; mais ce n'est qu'à partir de l'ouverture officielle de la fête que l'on peut porter l'écharpe autour du cou, ce qui rappelle le martyre de Saint Léon, décapité à Bayonne vers 890...
A Reims et à Orléans, à Beauvais, les Fêtes Johanniques et celles de Jeanne Hachette exaltent l'Histoire de France, la formation du territoire, en même temps qu'elles permettent de rendre hommage, à travers deux héroïnes majeures, à toutes ces femmes d'exception, si souvent présentes à des moments cruciaux de notre Histoire.
En Provence, les deux pèlerinages annuels aux Saintes Maries de la Mer sont un témoignage vivant de nos Racines chrétiennes, comme le sont les deux Tours de Ville du Saint Cordon de Valenciennes, les Ostensions du Limousin, les processions de la Sanch à Perpignan, le Catenacciu de Sartène et tant d'autres encore...
Et ainsi de suite, dans toutes les Provinces de France, ces Fêtes qui font, qui sont la France parsèment l'année de leurs manifestations colorées, qui sont autant de manifestations de l'existence d'un Peuple français, d'une Nation française, n'en déplaise aux idéologues.
Un peuple, une Nation, qui se sont lentement cimentés sur le socle commun que représente le peuplement et la culture Celtique : le Festival interceltique exalte, comme son nom le proclame fièrement, les traditions de ce peuple Celte qui est comme le socle sur lequel est venu se former, peu à peu, notre Nation, et qui est bien le fondement connu le plus ancien de ce qui allait devenir la France.
A une exception près, et de taille : le peuple et la culture basques.
Les Basques constituent, en effet, une population autochtone pré-indoeuropéenne, remontant au néolithique, implantée principalement au Sud-ouest de la France et au Nord de l’Espagne, dans le Pays Basque, précisément. Et la langue basque est l’unique isolat européen et la seule langue non indo-européenne d’Europe de l’Ouest (en linguistique, un isolat est une langue dont on ne peut démontrer de filiation - ou "relation génétique" - avec d'autres langues vivantes : la langue basque, le coréen, le japonais sont des isolats).
C'est à cette langue basque, à cette culture, à cette terre, à ce peuple... que sont dédiées, depuis 1932, les Fêtes de Bayonne : en rouge et blanc, pendant cinq jours, les festayres sont si nombreux (probablement plus d'un million de personnes) qu'ils font de cet évènement l'une des fêtes les plus suivies, non seulement de France, mais même dans le monde...
Site officiel : http://www.fetes.bayonne.fr/
Voici une petite bombe presque passée inaperçue. Dans un livre paru en 2014, on redécouvre que le régime mis en place au Gabon avec l’aide de l’Elysée détourne la richesse du pays et en reverse une partie… à certains de nos politiciens !
Pierre Péan est des grands journalistes. De ceux qui reçoivent les confidences de hauts dignitaires et qui mettent la main sur des documents importants. De ceux qui savent lire les livres-témoignages qui comptent. L’homme, qui avait publié Affaires africaines en 1983, complète son propos avec Nouvelles affaires africaines, paru en 2014.
Où l’on apprend que plusieurs régimes mis en place dans les anciennes colonies sont des créations de Jacques Foccart, le « monsieur Afrique » du président Charles de Gaulle, à une époque où il fallait contrer l’influence de grands Etats voisins parfois pro-américains et anti-français.
Des socialistes et des UMPistes financés par le Gabon
Où l’on redécouvre qu’au Gabon, le gros de la manne pétrolière et de la dette de l’Etat ont servi à financer le clan Bongo au pouvoir, dont la fortune est estimée à plusieurs milliards d’euros.
Le fils Ali, qui a pris le pouvoir après la mort de son père adoptif grâce au soutien de Nicolas Sarkozy, et ce en dépit d’un relatif sentiment anti-français, est aussi attiré par les pratiques vaudous que par la jet-set occidentale.
Dans l’enquête de Pierre Péan, on découvre enfin que la fortune détournée du Gabon a aussi servi à financer les deux grands partis politiques « traditionnels » de la France jusque récemment, ainsi que plusieurs de nos ministres.
Les liens entre les pouvoirs français et gabonais sont facilités par la franc-maçonnerie, Ali Bongo et son éminence grise Maixent Acrombessi étant responsables de la Grande Loge du Gabon, elle-même dépendante de la Grande Loge Nationale Française.
Avec ce livre, on se doute un peu mieux de l’ampleur des financements illicites et des dépendantes financières au sein de la République. Et ça donne le tournis. •
Par Mathieu Bock-Côté*
L'intellectuel québécois, Mathieu Bock-Côté réagit à la polémique sur l'avenir des églises qui seraient peu fréquentées par les fidèles. Comme toujours jusqu'à présent, nous apprécions la pertinence de son analyse.
Vues de Montréal, où je vis, les controverses sur l'avenir d'églises catholiques qui seraient désertées par les fidèles ont l'immense mérite de poser directement une question qu'on a l'habitude d'esquiver ou de dissimuler derrière des considérations plus générales : celle des liens intimes entre l'identité de la France et son héritage chrétien. Cette question heurte de plein fouet ceux qui voudraient faire commencer la France en 1789 et qui ne lui connaissent qu'une identité républicaine. Elle oblige à reconnaître l'histoire et la mémoire sans lesquelles les sociétés sont condamnées à l'apesanteur.
On sait comment la question est apparue publiquement. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, y est allé d'une proposition faussement candide : puisque des églises sont vides, pourquoi ne pas les confier aux musulmans en manque de mosquées? Une religion en vaut bien une autre. D'ailleurs ne prient-ils pas le même Dieu ?
Sauf que c'est faire preuve ici d'un immense relativisme qui confirme le penchant postmoderne pour l'interchangeabilité de toutes choses. « Un temple est un temple : qu'importe qui on y priera », entend-on dans les cénacles parisiens. « Dans la mesure où l'État est indifférent aux religions, il ne distingue pas entre elles, pourquoi faudrait-il s'inquiéter de ce transfert d'appartenance ? », estime-t-on à Saint-Germain-des-Prés.
Alain Finkielkraut a encore une fois trouvé les bons mots en rétorquant que ce raisonnement confortait la crainte récurrente d'une « submersion culturelle ». Le transfert massif des lieux de culte confirmerait une mutation radicale de l'identité française. Elle serait vécue comme un mélange d'agression et de dépossession.
Il est évidemment légitime que les musulmans jouissent, en France, d'une égalité totale en matière de liberté de conscience et de culte. Toutefois, au plan symbolique, et quoi qu'on en pense, l'islam ne saurait prétendre au même statut en France que le catholicisme. L'islam est d'implantation récente dans ce pays alors que le catholicisme a façonné la France dans ses profondeurs les plus intimes. C'est un simple fait qu'il ne devrait pas être scandaleux de rappeler.
Ce constat semble inacceptable pour l'égalitarisme multiculturel à la mode, qui assimile la reconnaissance du poids de l'histoire à une intolérable exclusion des nouveaux arrivés. Dans un monde remis à zéro, devant tout à l'utopie diversitaire, le passé serait dépouillé de ses privilèges. Une proposition revient souvent en France : il faudrait permettre à chaque confession d'avoir son jour férié au calendrier. Ou reconnaître un jour férié musulman valable pour l'ensemble des Français. On confirmerait ainsi l'inscription positive de l'islam dans la culture française.
Il est pourtant permis d'y voir autre chose : le refus de se plier aux mœurs françaises et aux repères identitaires de la société d'accueil. Ne demandait-on pas traditionnellement aux étrangers de respecter les us et coutumes de leurs hôtes ? La vocation de l'immigré est de prendre le pli de la société qui l'accueille. Nul ne lui demande de sacrifier ses croyances intimes, mais elles ne s'inscriront pas socialement de la même manière que dans son pays d'origine. La courtoisie voudrait même qu'on ne cherche pas à les imposer aux autres. La religion chrétienne est un marqueur de la civilisation occidentale. Les musulmans qui vivent dans les sociétés occidentales devraient savoir qu'ils sont dans des pays se définissant d'une manière ou d'une autre par leur identité chrétienne, et l'accepter.
On a hurlé au populisme, il y a quelques années, quand les Suisses ont voté en faveur de l'interdiction de nouveaux minarets dans leur pays. On a voulu y voir le symptôme d'une crispation identitaire ou, pire encore, d'une poussée xénophobe et islamophobe rappelant, comme il se doit, « les heures les plus sombres de l'histoire ». Le refrain est connu. Le référendum suisse exprimait pourtant autre chose : un pays n'est pas qu'une entité administratrice et juridique seulement définie par son adhésion aux droits de l'homme. Un pays, c'est aussi des paysages, une physionomie culturelle, une mémoire inscrite dans mille lieux. Une identité, pour le dire ainsi.
Il est légitime de vouloir conserver l'héritage historique d'un pays, de rappeler son droit à la continuité. La votation suisse annonçait un réinvestissement existentiel du politique. L'État n'a pas seulement pour vocation d'administrer tranquillement, de manière gestionnaire, une société à la petite semaine. Dans les périodes de crise, quand l'histoire redevient houleuse,et c'est certainement le cas aujourd'hui, la puissance publique doit se porter à la défense des fondements de son pays, de sa part sacrée, qui ne saurait être altérée sans qu'il ne soit mortellement blessé. On pourrait dire qu'en renouant avec sa part chrétienne, la France assume une part refoulée de son identité civilisationnelle.
La question n'est pas seulement politique. Une France qui se couperait de son héritage chrétien se condamnerait probablement à l'assèchement spirituel. Qu'on le veuille ou non, c'est essentiellement à travers la médiation du catholicisme que la France s'est interrogée, au fil des siècles, sur les questions éternelles. Le catholicisme, à travers son héritage architectural et culturel, connecte la France à la part la plus intime et charnelle de son identité. On voudrait aujourd'hui disqualifier moralement ce désir d'enracinement. Mais le patriotisme n'est pas une forme de maladie mentale. •
* Mathieu Bock-Côté est sociologue. Il est chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels « Exercices politiques » (VLB, 2013), « Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois » (Boréal, 2012) et «L a dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire » (Boréal, 2007).
Mathieu Bock-Côté FIGAROVOX
Par Charles Rouvier, étudiant
La bonne nouvelle de l’été est le succès constant et toujours plus grand du Puy du Fou, et parallèlement l’appauvrissement des autres grands parcs d’attractions débilitants comme Disneyland. Phillipe de Villiers sera peut-être plus connu pour avoir créé, fait prospérer et même exporté (en Russie) l’année dernière Le Puy du Fou, que pour sa carrière politique… et c’est bien mieux. Car c’est une belle œuvre, que le Puy du Fou, un « opus bonum » qui plaît à Dieu.
Ils doivent être bien malheureux, ceux qui nous gouvernent. Les gens ne vont plus faire des pirouettes sur des trains ni trembler dans des maisons hantées, et pourtant la mine comme la maison sont à deux pas de chez eux, près des grandes agglomérations, bien desservies par le RER. Les infrastructures sont modernes et un maximum d’amusement y est garanti pour les grands et les petits, notamment grâce aux subventions du département, de la région, de l’État, de l’Europe, peut-être même de l’ONU. Sans compter les 50 partenaires officiels, le Qatar ou les entreprises de sodas qui écoulent alors plus de sucre en un an que la Compagnie des Indes ne le le fit en trois siècles.
Non, au lieu de cela, les gens font des heures de trajet en voiture pour s’enfoncer dans la campagne vendéenne, au milieu des chemin creux et des sous-bois. Ils vont voir un parc où l’on raconte l’histoire de ce bout de terre, qui devient vite l’histoire de leur pays, puis de leur civilisation. Ils y voient les préfets romains donnant les chrétiens à manger aux lions, les Vikings se faisant baptiser, un seigneur égayant ses gens avec un spectacle d’oiseaux et, lorsque la nuit tombe, une reconstitution grandeur nature des batailles, des grands événements et, bien sûr, des guerres de Vendée. Ils en repartent tout émus et édifiés, fiers de leurs ancêtres et d’eux-mêmes.
Le Puy du Fou est la preuve la plus spectaculaire (au propre comme au figuré) que la France est en vie. Pas la République avec ses drapeaux, ses guillotines, ses grèves, ses instituteurs, ses Gay Pride et plugs anaux en tous genres, mais la France, ce pays glorieux dont le roi guérissait les malades, où chaque heure qui passe est saluée par un clocher millénaire, à qui l’homme offrit le roman, à qui la terre offre le vin et le blé, à qui le ciel offrit les cathédrales. Cette France, bien qu’ensevelie sous les cendres de la propagande, de la répression, de l’argent infini de ses ennemis, brûle encore et n’attend qu’un souffle d’air sur ses braises pour briller à nouveau. Et nous, qu’attendons-nous ? •
Charles Rouvier - Boulevard Voltaire
Par Damien TOP*
Connaissez-vous l’histoire de Louis Fruchart, brave paysan de l’Alleu, qui, à la tête de l’insurrection royaliste des Flandres, remporta quelques victoires sur les troupes républicaines provoquant un vif émoi dans la capitale ?
Dans les provinces du nord, majoritairement fidèles à Dieu et au Roi, les actes de résistance se multiplièrent à la suite de la Révolution. Reflets de ces troubles, Le Sentier de briques, paru en 1953, comporte sept récits s’appuyant sur des anecdotes familiales au moment de la Terreur. Leur intérêt demeure bien plus historique que littéraire. à travers le personnage d’Adélaïde de Chevry, Pierre de Mouveaux illustre le dévouement à la cause royale des aristocrates de la région lilloise et met l’accent sur des évènements que l’historiographie républicaine s’efforce d’occulter. . Une grande partie de la population de ces contrées tenta de s’opposer à l’idéologie du nouveau régime. On se demande cependant ce que viennent faire les dessins vendéens de Daniel Lordey dans cette flamanderie.
La révolte des conscrits
Sous l’Empire, l’impôt et la conscription avaient dévasté et rendu exsangues les campagnes du nord. Les Flamands, choqués par l’arrestation de prêtres des Deux-Nèthes et de la Dyle en 1810, maudissaient l’« Antéchrist » excommunié par Pie VII. L’exaspération enflait dans les chaumières. Après l’hécatombe de la retraite de Russie et la défaite de Leipzig, un sénatus-consulte décrétant une nouvelle levée de près de trois cent mille hommes mit le feu aux poudres et raviva les tensions entre Jacobins et royalistes. Louis Fruchart, brave paysan de l’Alleu, d’une force athlétique et d’une intrépidité hors du commun, catholique fervent et ardent royaliste, incita bon nombre de jeunes gens à se rebeller.
Le lundi 22 novembre 1813 resta gravé dans les mémoires sous le nom de « Stokken maendag ». Les conscrits firent leur entrée à Hazebrouck, vociférant et frappant le pavé de leurs bâtons noueux. L’hôtel de la sous-préfecture fut mis à sac et le préfet Deghesquières malmené. Informé de cette rébellion, le général Lahure envoya de Lille troupe et canonniers qui mirent leurs pièces en batterie sur la Grand-Place pour rétablir l’ordre. Les révoltes s’étendirent à toute la Flandre et se muèrent en un soulèvement rural antinapoléonien d’envergure. Les insurgés se retirèrent en forêt de Nieppe et dans les impénétrables marécages des environs.
Le 16 décembre, sur le marché d’Estaires, le solide gaillard de vingt deux ans, une paire de pistolets à la ceinture, vêtu d’une blouse bleue et coiffé d’un large chapeau orné d’une cocarde blanche – sur laquelle se détachaient les mots « Je combats pour Louis XVII » surmontés de trois fleurs de lys –, apostropha la foule : « Mes amis, les puissances coalisées ne se battent contre la France que pour la délivrer de Bonaparte et rétablir les Bourbons, nos seuls souverains légitimes; ne rejoignons plus les armées du tyran ; ne lui payons plus aucune espèce de contributions; armons-nous, unissons-nous pour chasser les troupes envoyées contre nous ! […] Un meilleur avenir nous attend ; mais pour l’obtenir, prenons les armes contre celui qui nous gouverne injustement et qui nous prouve, tous les jours, qu’il est capable de sacrifier à son ambition le dernier des Français. » Le chef de bande rameutait les insoumis. Le 24 décembre, près de deux mille insurgés et déserteurs l’avaient rejoint. Le 26, ils affrontèrent à Merville un détachement militaire envoyé de Lille pour réprimer la sédition. La révolte des paysans débutait par une victoire qui provoqua un vif émoi dans la capitale.
Le soulèvement des paysans
Le 1er janvier 1814, l’Empereur chargea le général Boyer d’arrêter les séditieux et de fusiller les hommes armés. Mais les rebelles s’étaient dispersés, gagnant le département de la Lys (Bruges, Courtrai). Maître du pays, l’audacieux Fruchart assaillait les détachements impériaux qui traversaient la contrée et paralysait les opérations de la soldatesque et de la gendarmerie. Echappant à la capture, il semblait se multiplier en tous lieux. S’il inspirait de l’effroi à ses ennemis, il traitait les prisonniers avec humanité. Arrêtant un convoi de grains destiné à Dunkerque, il les fit distribuer au nom du Roi aux indigents alentour. La rébellion s’étendit à la quasi totalité du Nord, aux arrondissements de Saint-Pol, Béthune et St-Omer et jusqu’à la Somme. De succès en succès, « Louis XVII Fruchart » devint une légende. On rapporte qu’un jour, deux gendarmes demandèrent à un paysan s’il pouvait leur indiquer sa retraite : « Je puis vous le faire voir, répondit-il, suivez-moi. » Et les attirant à l’écart : « Ce Louis XVII que j’ai promis de vous montrer, le voici. En garde ! » à ces mots, il fondit sur eux, les mit hors de combat et rejoignit paisiblement ses compagnons.
Louis Fruchart surnommé louis XVII
Le baron de Geismar, colonel russe, aide de camp du duc de Saxe-Weimar, commandant un corps de cavalerie légère de six à sept cents hommes, vint prêter son appui aux conscrits insurgés et opéra la jonction avec Fruchart à Hazebrouck le 18 février 1814. Il destina aux habitants cette proclamation : « On fait savoir que tous les conscrits et tous autres qui voudront se battre pour la cause des Bourbons seront commandés par Louis Fruchart surnommé Louis XVII, qui marche avec un corps de troupes alliées. Ils seront bien nourris, habillés et payés ». Symbole de l’insurrection des campagnes contre la guerre perpétuelle, la colonne guidée par Fruchart se mit en branle dès le 19 février. Ils livrèrent une bataille difficile à Doullens, dont ils conquirent la citadelle. Les opérations des Alliés se poursuivirent courant mars dans l’Aisne, la Somme et l’Oise. Le 28 mars, ils franchirent la Marne et Paris capitula le 31. Fruchart obtint la décoration du Lys et regagna ses pénates.
Lors des Cent-Jours, le vaillant flamand se mit au service du Roi à Gand, secondé par ses deux frères Célestin et Benoit. En juin 1815, les anciens soldats de Fruchart arborèrent de nouveau leur drapeau blanc. Ils participèrent à la campagne de Belgique et armèrent une compagnie de volontaires. Placés sous les ordres du général de Bourmond, commandant la 16e division militaire, portant le nom de volontaires royaux, ils cernèrent Béthune, et le 28 investirent Arras, forçant les troupes impériales au retrait.
Louis XVIII indemnisa Fruchart des pertes subies dans sa ferme, pillée par le général Vandamme, lui octroya une rente et le fit sous-lieutenant porte-drapeau dans la lère légion départementale du Nord. Il fut élevé au grade de chevalier de la Légion d’Honneur en 1815 et nommé lieutenant, garde du corps du comte d’Artois, frère du roi, en 1822. Charles X, qui l’appréciait, reconduisit en 1824 Louis Fruchart dans son grade de garde du corps, mais cette fois du Roi. En revanche, Louis Philippe, insensible à ses sollicitations, le mit en réforme en 1837. Désabusé par cette ingratitude, le flamand rentra au pays et reprit un emploi à la Brasserie du Pont Riqueult. Le 8 janvier 1851, Louis Fruchart s’éteignait à 59 ans, célibataire, à Lestrem, chez sa sœur Catherine où il s’était retiré. •
A lire : Le Sentier de briques, de Pierre de Mouveaux, Via Romana, réédition 2014, 15 euros & Une chouannerie flamande au temps de l’Empire, de Paul Fauchille, Pedonne, 1905.
Cette intervention du professeur Pierre Chalvidan a été donnée au colloque du Cercle Vauban du 6 décembre 2014 à Paris : « Propositions pour un nouveau régime ». Nous avons rendu compte de ce colloque le 15 décembre 2014. On pourra éventuellement s'y reporter. •
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Précédentes mises en ligne :
• Vidéo 1 : Frédéric Rouvillois [L'Etat décadent] et Jacques Trémolet de Villers [La Justice à la dérive]
• Vidéo 2 : François Schwerer [Crise financière, crise morale]
Prochaine mise en ligne : L'intervention de Fabrice Hadjadj.
« Comme dans la vieille semaine, demandant toujours que l'on tue.»
A entendre les médias, l'inédit est permanent : ainsi, au moment de la décapitation d'un industriel par un islamiste ordinaire non loin de Grenoble, il y a quelques semaines, la presse s'exclama que c'était la première fois dans notre beau pays et depuis le Moyen âge que cela arrivait. La photo faite par un policier et relayée par les réseaux sociaux puis la photo que les islamistes ont mis en circulation la semaine dernière, différente si le modèle reste tragiquement le même, de la tête accrochée à une grille de l'usine visée par l'attentat, ont choqué, et à juste titre. Nos sociétés sont devenues sensibles à une horreur qui, malheureusement, est monnaie (plus ou moins) courante sur des terres qui nous semblent lointaines et exotiques, de la Syrie au Mali, de l'Algérie au Nigéria, mais aussi à travers nombre de séries télévisées et de films à grand spectacle, et pas seulement dans Highlander... Mais en France, comment est-ce possible !
Et pourtant ! Dans notre histoire nationale, il est une période que les manuels scolaires vantent comme fondatrice de notre société contemporaine et de ses mœurs politiques, et à laquelle nos hommes politiques et nos ministres, en particulier de l’Éducation nationale, attribuent une grande légitimité, évoquant avec des trémolos dans la voix, les « valeurs républicaines » qui en seraient issues : la Révolution française... Bien sûr, la période est complexe et je ne condamne pas tous les moments ou toutes les intentions de ceux qui ont parcouru et parfois initié ce grand mouvement dont le comte de Chambord disait, à propos de 1789, qu'il fallait le « reprendre », ce qui entendait qu'il était possible de la refaire dans un sens plus conforme aux intérêts de la France et de ses habitants, mais aussi de l'équilibre du monde : la convocation des états-généraux, les débats politiques et les essais constitutionnels, aussi maladroits aient-ils été parfois, sont intéressants et peuvent utilement être repensés. Marc Bloch avait raison quand il disait : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France : ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims, ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération.» : cela n'enlève rien à la possibilité de la réflexion sur ce dernier événement et son sens, mais aussi sur ses espérances déçues. Mais la Révolution a ouvert la boîte de Pandore des idéologies individualistes, avec toutes ses variantes, des plus conciliantes jusqu'aux plus violentes ou étouffantes, et M. Talmon, cet historien israélien souvent cité mais fort peu lu, y trouvait ainsi les origines de la démocratie totalitaire.
La République a mal démarré, c'est le moins que l'on puisse dire, et en voulant faire table rase du passé (et pas seulement par l'imposition d'un nouveau calendrier), elle a parfois dénié toute humanité à ses adversaires, usant de procédés ignobles que Sartre aurait pu couvrir de la cynique formule qui déclare que « la fin justifie les moyens », et elle a couvert mais aussi commis, par elle-même, des horreurs que les islamistes actualisent en leur stratégie de la tension et de la conquête.
Bien sûr, la guillotine avait étêté « légalement » nombre d'opposants, des royalistes aux fédéralistes, du roi Louis XVI aux ouvriers lyonnais, et elle reste dans l'inconscient collectif de nombreuses populations européennes comme le symbole même de cette Révolution que peu d'étrangers nous envient, en définitive. Mais la mort des « ennemis de la République » ne suffisait pas aux premiers républicains, il fallait aller plus loin, pour terroriser les Français et dissuader de résister ou de contester les décisions de ce régime nouveau : dans la basilique Saint-Denis, les tombeaux des rois furent profanés et vidés de leurs occupants de la manière la plus sauvage qui soit, et cela fut fait aussi dans toutes les cathédrales de France, comme à Quimper où les crânes décharnés des défunts furent brandis au bout de piques le jour de la dévastation de la cathédrale, en décembre 1793... Quant au marquis de La Rouërie, compagnon de Washington lors de la guerre d'indépendance américaine et fondateur de la première chouannerie (celle des nobles bretons), son corps fut déterré par les soldats républicains pour en trancher la tête et la jeter aux pieds des châtelains qui l'avaient hébergé et recueilli son dernier souffle en janvier 1793...
Mais l'épisode de l'entrepreneur isérois, en juin dernier, a connu un précédent, similaire dans la forme et dans sa volonté de marquer les esprits et de terroriser : en janvier 1794, le prince de Talmont, ancien (et maladroit, sans doute) commandant de la cavalerie vendéenne de l'Armée catholique et royale, fervent royaliste et ami de Jean Chouan, est dans les prisons de la République. En apprenant sa capture, comme le rapporte l'écrivain Job de Roincé, « le conventionnel [régicide] Esnue-Lavallée écrit aussitôt au président de la Convention Nationale [l'assemblée parlementaire de la Première République] pour lui demander « que la tête de ce chef de rébellion soit immédiatement après son supplice plantée au bout d'une pique et placée au-dessus de la principale porte de son ci-devant château à Laval ; ce spectacle fera trembler la foule de malveillants, de royalistes et d'aristocrates dont cette ville fourmille ». » Ainsi, le procès n'est qu'une formalité purement administrative, la condamnation étant acquise avant même que celui-ci se déroule, et Talmont est guillotiné, ses derniers mots étant pour le bourreau, puis pour la foule apeurée et désolée : « J'ai fait mon devoir, fais ton métier », puis, en final, « Vive le roi ».
La suite n'est pas à l'honneur de la République et de ses commanditaires, comme la rapporte Job de Roincé, mais n'est que l'application des consignes données par le député républicain, suivi par la Convention : « Une scène atroce va alors se dérouler. Un ancien prêtre, Jean-Louis Guilbert, membre de la Commission révolutionnaire, prend la tête du supplicié, la place sur un chandelier pour s'amuser, puis il va la placer à la porte du château où elle est attachée à la grille. » Cette horreur était, ne l'oublions pas, couverte par la République, mais plus encore décidée par ses représentants élus à la Convention et encouragée par les membres du Comité de Salut Public dominé alors par Saint-Just et Robespierre.
L'histoire est cruelle : la République est-elle, au regard de ses origines et de ses pratiques de l'époque qui renouaient avec celles des temps dits barbares, la plus légitime pour s'indigner des actes de cruauté d'islamistes qui, eux aussi, sont persuadés d'être « légitimes » et « d'avoir forcément raison », « d'être le Bien » ? Bien sûr, elle a, dans cette affaire, tout à fait raison de dénoncer ces actes d’une grande sauvagerie, mais il ne serait pas inutile pour elle de se pencher objectivement sur son propre passé et de reconnaître qu'elle a, elle aussi, usé des méthodes les plus indignes pour imposer son règne de fer et d'acier en cette fin de XVIIIe siècle. Or, il suffit de lire les manuels scolaires d'histoire et d'entendre les propos de certains ministres (pas de tous, d'ailleurs) pour constater que la République, même si la Cinquième n'a pas grand-chose de commun avec la Première sur ce plan-là, n'a pas encore fait son examen de conscience... Le peut-elle, voilà la vraie question ! Personnellement, et après deux siècles d'expérience et d'observation, j'en doute... •
Le blog de Jean-Philippe Chauvin
Nous n'en connaissons toujours ni le thème ni les intervenants, mais, d'ores et déjà, La Restauration Nationale annonce la tenue d'un nouveau colloque du Cercle Vauban, à Paris, le samedi 3 octobre 2015 de 14h à 19h.
Il est précisé que les thèmes abordés seront plus spécialement destinés aux lycéens et étudiants, ce qui ajoute à l'intérêt de ce futur colloque.
Rappelons qu'un premier colloque dont le thème était « Pour un nouveau régime » a été organisé par le Cercle Vauban, Politique Magazine et la Nouvelle Revue Universelle, le 6 décembre 2014 à Paris, en partenariat avec le blog Le Rouge & le Noir et Lafautearousseau.
Plus de 300 participants s'y étaient retrouvés, pour une journée de réflexion fort utile, dont huit remarquables interventions ont été l'essentiel. Nous en avons donné le compte-rendu* et avons mis en ligne les vidéos des trois premiers exposés**, les autres devant suivre, sous quelques temps.
Comme le précédent, le colloque du 3 octobre prochain se déroulera 10 rue de l'Annonciation, 75116 Paris. Métro Passy (ligne 6) ou Boulainvilliers (RER C).
Renseignements et inscriptions - Téléphone : 09 67 34 21 42 - Adresse électronique : restauration.nationale@wanadoo.fr.
Nous préciserons dès que possible - le plus tôt sera le mieux ! - le ou les thèmes de ce prochain colloque ainsi que la liste des intervenants de sorte que nos lecteurs disposent de toutes les informations utiles qui les décideront à y participer. Nous ne doutons pas d'être nombreux à nous y retrouver. LFAR •
Une réunion des cadres de la Restauration Nationale suivra ce colloque, à la même adresse le dimanche 4 octobre 2015 de 11h à 17h, sous la présidence de Bernard Pascaud et Hilaire de Crémiers. Cette réunion a été programmée dans la même fin de semaine que le colloque du Cercle Vauban pour permettre aux provinciaux de n'effectuer qu'un seul déplacement.
Puisque notre monde décadent aime bien forger des mots nouveaux, soit à partir de sigles ou d’anagrammes soit en contractant deux mots, je vous propose aujourd’hui, au choix, « Brunich » ou « Muxelles », tant l’accord auquel les Européens sont arrivés dans la capitale belge rappelle ceux signés dans la capitale bavaroise en 1938.
Il ne faut pas croire que les Grecs seraient les seuls endettés [1] en Europe ni les seuls à avoir triché pour entrer dans la zone euro – cette nouvelle forme du miroir aux alouettes. Ils sont aujourd’hui chargés comme le bouc émissaire grâce auquel certains espèrent échapper aux conséquences de leurs propres mensonges ; mais ils pourraient bien n’être que les premières victimes d’une utopie fondée sur la recherche du plaisir immédiat. En France, tout particulièrement, il serait bon d’y songer.
La dette publique grecque (350 milliards d’euros), rapportée à chaque Grec, n’est pas plus importante que la dette publique réelle française, rapportée à chaque Français. On dit que les Grecs ont dissimulé certaines dettes. Oui, mais le hors-bilan officiel de la France (3 200 milliards d’euros) – non pris en compte dans la dette officielle (2 000 milliards d’euros) et s’y ajoutant – est tel que chaque Français « doit » aux créanciers internationaux plus que chaque Grec (plus de 85 000 euro par Français contre plus de 70 000 euros par Grec, si l’on peut faire confiance aux chiffres publiés). Et que l’on ne dise pas que ce calcul résulte d’un « amalgame » douteux parce que le hors-bilan de la France est essentiellement constitué par les retraites des fonctionnaires que, contre toute loi économique, le Gouvernement français s’est autorisé à ne pas provisionner. Pense-t-on vraiment que la France ne paiera pas les retraites des fonctionnaires ?
On nous a dit aussi que le poids de la fonction publique en Grèce était insupportable… mais il est relativement moins élevé qu’en France. 25 % des Grecs ne payent pas l’impôt sur le revenu… ce qui n’est certes pas bien, mais en France plus de 50 % des ménages sont exonérés de ce même impôt, ainsi que des impôts locaux. Faut-il en conclure : Solidarité en deçà du Péloponnèse, corruption au-delà !
On ne peut pas non plus effacer la dette des Grecs car ce serait un fâcheux précédent, nous dit-on. Mais, a-t-on oublié le sens de l’année jubilaire dont parle la Bible ? Souvenons-nous de la dette allemande. Il est vrai que cette dette a été effacée à la demande des Américains car cela servait leurs intérêts… et qu’ils possédaient la première armée du monde. Plus tard, lorsque l’Allemagne a organisé sa réunification, les Européens n’ont pas cherché à entraver leur décision politique par des arguties économiques. L’Allemagne n’a pas toujours été, au cours des dernières décennies, le champion économique qu’elle est devenue grâce à un euro géré à son profit exclusif, au recours à une main d’œuvre peu payée en provenance de l’Europe autrefois sous le joug communiste et à une subtile utilisation des règles européennes. Cette domination économique aussi écrasante que provisoire devra demain tenir compte d’une réalité qui la plombe, sa faiblesse démographique.
La Grèce ne peut pas faire face à ses engagements – demain il en sera de même de la France – ; il y a donc deux attitudes possibles : que ses créanciers lui fassent rendre gorge jusqu’au dernier centime, quelles qu’en soient les conséquences ; que ses créanciers – notamment ceux qui ont prêté en pensant que les autres Européens se substitueraient à l’imprudent – acceptent de constater leur propre légèreté et considèrent que l’important est de sauver le débiteur autrefois euphorique car c’est à la fois la meilleure façon d’espérer recouvrer une (petite) partie de leur créance et de continuer à faire de (juteuses) affaires.
Les Grecs vont devoir travailler au moins jusqu’à 67 ans avant de partir à la retraite. Et les Français ? Quant à la durée effective du travail, telle qu’elle est calculée par l’OCDE, elle n’est pas en faveur des Français[2]. Je sais, certes, qu’en Europe, on mesure officiellement le temps passé sur le lieu de travail et non pas le temps de travail effectif, mais ce n’est pas une raison suffisante. La mesure du temps passé sur le lieu de travail est en fait, non pas la mesure ni de la pénibilité du travail ni de la contribution à la richesse du pays, mais celle de la privation de liberté (car le régime « normal » du travail est désormais partout en Europe le salariat et non le travail indépendant). Sur ce chapitre, force est de constater que l’Europe a aussi imposé aux Grecs de travailler le dimanche.
Si les Grecs ne remboursent pas, il pourrait en coûter quelques dizaines de milliards aux contribuables français : moins que la charge des intérêts annuels relatifs à la dette contractée en France pour permettre à ses « élites » de vivre au-dessus de leurs moyens. Et bien moins que ce qu’il faudra payer lorsque les taux d’intérêt commenceront à remonter ce qui pourrait arriver avant la fin de l’été lorsque la FED américaine commencera à le faire, comme l’a promis Janet Yellen.
Parmi les dernières trouvailles des égoïstes qui ne veulent pas entendre parler de la dette grecque, on nous sert le coût des Jeux Olympiques d’Athènes… au moment même où Paris pose sa candidature pour de prochains Jeux. La France pense-t-elle vraiment qu’elle va pouvoir équilibrer le coût de cette opération [3] ? Ou, imagine-t-on que ceux qui posent cette candidature se disent que c’est un autre parti qui aura à apurer la facture ? Ou pensent-ils encore que, compte tenu de l’importance de l’épargne antérieurement accumulée par chaque Français, on pourra sans difficulté majeure la ponctionner un jour pour sauver des établissements financiers « too big to fail« , comme on l’a fait à Chypre et comme chaque pays européen doit désormais l’inscrire dans sa législation nationale ? Peut-être qu’auparavant on imaginera que la France pourrait vendre la Tour Eiffel au Qatar pour recapitaliser BPCE, Crédit Agricole, BNP ou Société Générale !
Oui, la Grèce a maquillé ses comptes pour entrer dans l’euro (avec l’aide de Goldman Sachs dont l’un des plus brillants représentants était un certain Mario Draghi, aujourd’hui patron de la BCE) mais qu’en est-il des autres Etats, France et Allemagne en tête ? Et combien tout cela a-t-il rapporté à la banque américaine ?
Deux questions iconoclastes pour en finir sur ce volet économico-financier de la crise – car nous n’aborderons pas ici la question sous l’angle politique[4] autrement que pour constater que l’Europe a ajouté une nouvelle manière de respecter le vote (à plus de 60 %) de tout un peuple : en le tenant pour nul, sans même se donner la peine d’exiger du pays qu’il « revote » ! Qu’est-ce que l’euro apporte véritablement aux peuples ? [5] Et, combien les Corréziens doivent-ils aux contribuables de la région parisienne depuis que ces deux « entités » appartiennent la « même zone économique » et utilisent une même « monnaie unique » [6] ? •
[1] Sans tenir compte, bien entendu de la dette privée de chacun des agents économiques individuels.
[2] En 2008, les Grecs travaillaient en moyenne 2 120 heures contre 1 760 pour la moyenne des autres Etats européens. Depuis la différence ne s’est pas améliorée au profit des Grecs.
[3] Car si les prêts accordés par les banques « françaises » ou « allemandes » (une vingtaine de milliards d’euros) pour permettre ces Jeux ont essentiellement bénéficié à des entreprises de BTP françaises ou surtout allemandes (à l’époque, on a même dit que cela permettait de « sauver » certaines entreprises allemandes, principales bénéficiaires de l’opération), il n’en sera pas forcément de même demain.
[4] Milton Friedman croyait, autrefois, qu’en cas de choc entre la « Souveraineté nationale » et la monnaie, la première l’emporterait toujours sur la seconde. Pourquoi s’est-il trompé ? Quelles en seront les conséquences demain ?
[5] En dehors du dernier choix laissé aux peuples entre implosion ou explosion ?
[6] Comme l’a écrit J. Savès sur le site www.herodote.net, « un bourgeois de Strasbourg est infiniment plus solidaire d’un habitant de Mayotte, malgré tout ce qui les sépare, que son voisin de Fribourg, malgré tout ce qui les rapproche, parce qu’il partage avec les premiers les mêmes droits civil, fiscal, social, etc., et ne partage rien avec le second ».
Eric Zemmour sur RTL : "Le Président Turc Erdogan se rêve en calife". Mais il n'est pas le seul au Proche-Orient à se vouloir Calife. Et les prétendants au Califat se multiplient.
Le président turc a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans au Parlement. Malgré cette déconvenue, il n'a rien perdu et tentera de se relever et de poursuivre son projet de restauration ottomane.
Zemmour énumère les différents points du globe où l'Histoire fait ainsi de tels retours.
Avis à ceux qui croient que l'Histoire se construit sur du neuf. Ou croient à la fin de l'Histoire. Il n'en ont pas fini avec les déconvenues ! •