Paris • Conférence d'Hilaire de Crémiers et Georges Rousseau : c'est ce soir !

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En géographie, rien ne vaut une bonne carte. Celle de l’actuel Proche-Orient est explicite : l’Etat Islamique contrôle désormais un vaste territoire à cheval sur Syrie et Irak. Sa progression est si rapide que certains le voient déjà aux portes de Damas et de Bagdad. M. Lévy propose maintenant d’armer les Kurdes « pour casser les reins de Daesh ». Du fait même qu’il est tout à fait improbable, car on voit mal la Turquie l’accepter, ce scénario illustre bien l’irréalisme et par conséquent l’éventuel pouvoir de nuisance des idéologues qui gravitent autour du pouvoir.
Sur le terrain, l’Etat islamique profite au mieux des contradictions dans lesquelles sont empêtrés ses ennemis coalisés. Le fiasco de la toute récente Conférence de Paris ne peut que les conforter : incapables de se mettre d’accord sur quoi que ce soit, hormis sur l’acceptation du fait sunnite (Turquie, Qatar, Arabie Séoudite), les membres de la coalition - dont la France - ont acté le statu quo, c’est-à-dire l’acceptation pure et simple de l’avancée pour l’instant irrésistible des troupes de l’Etat islamique et de l’instauration sur les territoires qu’il contrôle d’un début d’administration en bonne et due forme. Non seulement aucune décision sérieuse n’aura été prise mais, comble du ridicule et de l’impuissance assumée, les membres de la « coalition » s’interdisent l’usage des armes chimiques dites « incapacitantes » pour ne pas contrevenir à une recommandation de l’ONU.
Existe pourtant bien la possibilité de contrebalancer le poids dangereux de l’alliance sunnite par celui de l’Iran et de ses « clients » chiites, seule force capable, à ce jour, de s’opposer au sol aux troupes de « Daesh ». Mais, au vu de ses ambitions nucléaires, l’Iran constitue, paraît-il, une grande menace. Pis : il est de fait allié de MM. Assad et Poutine, chacun étant persona non grata - et aucun des deux présent à Paris. Voilà bien la véritable faute du pouvoir socialiste, digne continuateur en cela de son prédécesseur : que l’apocalypse s’abatte sur la région plutôt que de « reconnaître » un quelconque rôle à M. Assad car le faire serait renier les idéaux démocratiques du feu printemps arabe.
L’incendie géopolitique qui a pris naissance avec la déstabilisation de la région en Irak puis en Syrie risque fort, à terme, de déboucher sur la reconfiguration complète d’une région aux frontières jusque là héritées de la période des mandats. Si les choses continuent, il n’y a d’ailleurs pas de raison que Le Liban et la Jordanie échappent au cataclysme. Ce que constate M. Zemmour quand il dit qu’« un nouveau Moyen-Orient est en train de naître dans le sang et la fureur » ( R.T.L., 21 mai). S’il devait advenir que l’Etat islamique s’installât pour durer, il faudrait alors bien en tenir compte et « reconnaître » le fait accompli.
C’est à cela que conduit l’idéologie mortifère de MM. Fabius et Lévy. Il n’est cependant pas interdit de penser que rien n’est encore définitif. •
Dominique Jamet raille à bon droit le rôle et le discours de Manuel Valls au semblant de congrès socialiste de Poitiers. Nous n'avons plus en effet qu'un semble-Etat, selon l'expression que Pierre Boutang utilisait naguère. Et de même des semblants d'Institutions ou de partis. Le Système, même s'il perdure, largement par inertie, est réduit à l'état gazeux, comme on dit en Espagne. Le clivage n'est plus aujourd'hui entre droite et gauche parlementaires que presque plus rien ne différencie, mais, si l'on veut, entre « progressistes » et « traditionnalistes », ou mieux, entre modernes et antimodernes. C'est ce que Frédéric Rouvillois vient, entre autres choses, d'exposer au cours d'un intéressant entretien donné récemment au Cercle Henri Lagrange. Et c'est autrement fondamental que les propos de Manuel Vals. Une vidéo en a été réalisée. Nous la diffuserons dans les jours qui viennent. LFAR
À congrès sans enjeux, ennui sans limites. Quand les jeux sont faits et que rien ne va fort, difficile de se passionner pour la partie en cours. Les frondeurs rentrés dans le rang, Martine Aubry ayant fait le déplacement pour montrer qu’elle peut bouder ailleurs que dans son coin, la motion A largement votée, les postes répartis entre les courants au prorata de leur influence, le premier secrétaire reconduit dans ses fonctions à sa satisfaction générale, l’hypothèse d’une primaire écartée, celle d’un changement de cap refusée, celle d’un débat de fond, par exemple sur le socialisme, son passé, son présent, son avenir, ou sur le bilan de trois années au pouvoir, n’étant pas inscrite à l’ordre du jour, que restait-il aux délégués d’un parti dont l’image nous parvient encore du fond de la galaxie politique alors qu’il n’est plus qu’un astre mort, une fois épuisés les plaisirs de la buvette et de la visite rituelle à l’admirable Notre-Dame-la-Grande ? Poitiers morne butte…
Il revenait au Premier ministre, en l’absence du président virtuel candidat réel qui ne se mêle jamais, comme on sait et comme il s’y est engagé, à la petite cuisine que font les grands partis sur leurs petits réchauds, de chauffer la salle et de donner à ses camarades l’illusion qu’ils n’étaient pas venus pour rien. Manuel Valls a donc joué les ambianceurs avec sa fougue habituelle – sa furia espagnole.
Que faire quand on n’a rien à dire ? Chez les vrais gens, dans le monde réel, on n’en dit rien. Dans l’univers de la politique, ce théâtre d’ombres chinoises et de polichinelles bien de chez nous, on parle. Manuel Valls a parlé plus d’une heure.
En vieux routier de la politique, le Premier ministre, qui se voulait rassembleur, sait que le meilleur moyen d’unir un auditoire sceptique, démoralisé et divisé, est de lui désigner un ennemi commun. Il s’en est donc pris avec virulence au bouc émissaire tout trouvé qu’était cette semaine l’ancien président de la République aujourd’hui président des Républicains. « Un homme qui, par ses pratiques dans l’opposition, était déjà un problème pour le pays », a dit celui dont la pratique du gouvernement pose tous les jours problème. La République du chef des soi-disant Républicains est « une duperie », a poursuivi le chef d’une majorité socialiste dont les rapports avec le socialisme sont une énigme en forme de farce. Il n’a pas eu de mots assez durs, enfin, pour le positionnement politique du numéro 1 des « Républicains », « synthèse entre les fausses promesses de 2007 et le discours halluciné de Grenoble », lui dont le patron tente vainement de faire le lien entre le discours incantatoire du Bourget et les fausses promesses de 2013, 2014 et 2015.
Valls faisant le procès de Sarkozy, c’est le lutteur de fête foraine attaquant le batteur d’estrade, l’énervé dénonçant l’agité, la charité qui se moque de l’hôpital. Un régal pour les connaisseurs. •
Dominique Jamet, Journaliste et écrivain - Boulevard Voltaire
Signé Nicolas VIAL - Figaro magazine
« Le risque zéro n'existe pas » et, s'il a jamais cessé de l'être, le monde actuel est dangereux.
Que les puristes se rassurent : l'on n'est pas obligé d'être toujours d'accord avec Benoît Rayski. Dans ce cas - les lignes qui suivent, parues dans Causeur - nous le sommes. Sa critique nous a paru parfaite ... Par contre, il y a fort peu de chances que nous soyons jamais d'accord sur quoi que ce soit avec Edwy Plenel. LFAR
Edwy Plenel n’a guère apprécié le discours de François Hollande au Panthéon. Non pas qu’il l’ait trouvé médiocre et convenu, ce qu’il était d’ailleurs. Ce n’est pas ça. Plenel estime que dans ce discours il y a un absent de taille : le peuple. Déjà au fronton du Panthéon figure une phrase assurément détestable pour lui : “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. Patrie ? Plus réac, plus fasciste que ça, il n’y a pas.
Le peuple donc manquait et tout était dépeuplé. Mais quel peuple ? Celui que le directeur de Médiapart chérit et affectionne est métissé. Pas le peuple français, beaucoup trop blanc à son goût. De toute façon, avec le mot “peuple”, il y a dans notre langue un problème d’interprétation.
Un seul et même mot pour exprimer deux notions totalement différentes. Le peuple au sens populaire. Le peuple au sens d’une appartenance commune. Dans de nombreuses langues et notamment les langues slaves, il y a deux mots qui permettent de distinguer ce qui est national de ce qui est populaire. Ca évite bien des confusions.
Quiconque irait sur Mediapart s’apercevrait très vite qu’en général (sauf une exception chaleureuse pour le peuple palestinien) le mot “peuple” se décline toujours au pluriel. On s’apitoie sur la souffrance des peuples indigènes ou autochtones victimes de l’exploitation occidentale. On s’indigne du sort fait aux peuples opprimés : Amérindiens, Inuits, tribus amazoniennes, Papous, etc. Mais quand même pas sur les Kurdes qui ont eu l’affreuse idée de lutter contre les djihadistes.
Pour revenir au Panthéon, Edwy Plenel a recours à une sémantique proche de celle de Todd, qui n’a pas vu non plus le peuple – celui des banlieues – lors de la manifestation du 11 janvier. À Médiapart, les “quartiers sensibles” ont été remplacés par les “quartiers populaires”. On en déduira donc que c’est le peuple qui habite au Mirail, à Bobigny, aux Minguettes et à Trappes. Ainsi, ce sont des fils du peuple qui partent égorger en Syrie et en Irak. Chacun son peuple…
Saint Plenel, priez pour la banlieue souffrante! Rendez aussi à Saint Badiou, quand même plus grand dans la hiérarchie que vous, ce qui revient à Saint Badiou. Ce dernier, orfèvre en vitupérations philosophiques, a en effet rédigé un nouveau Manifeste communiste saluant la messianique mission du “prolétariat d’origine étrangère” en France ! Ça promet une bien sale gueule aux lendemains radieux annoncés par Plenel et Badiou. Le lumpenprolétariat, concept forgé par Karl Marx, n’est pas le peuple. Tout au mieux, la populace.
Quant au peuple, soyons sérieux. Il n’existe pas sauf pour du lyrisme de circonstance. Une bête de foire exhibée par des charlatans et des illusionnistes. Chacun l’accommode à sa façon, sauce hollandais, sauce pleneliène, sauce mélenchonienne. Le peuple n’est qu’un exercice de vocalise pour Castafiore d’extrême gauche. Tu es le peuple, et sur ce peuple je bâtirai mon imposture…
En juillet 1968, une délégation soviétique, Brejnev en tête, arriva à Prague pour tenter de ramener Dubcek à la raison. Le malheureux crut bien faire en amenant ses hôtes visiter les usines Škoda, fleuron de l’industrie tchèque. Sur place, des milliers d’ouvriers l’acclamèrent : “Vive Dubcek, vive la liberté !” Il se tourna vers Brejnev : “Tu vois camarade, le peuple est avec moi”. Le chef du PC soviétique le toisa d’un regard hautain. Et il lui dit en se montrant du doigt : “Le peuple, c’est moi !”. Cette scène me fait, va donc savoir pourquoi, irrésistiblement penser à Plenel. •
Benoît Rayski- Causeur
Photo : A gauche, l'insigne des Camelots du Roi qui a toujours été l'image utilisée pour les affiches, tracts et publications des rassemblements royalistes de Montmajour et des Baux de Provence (1969 - 2005). Du coup, ce graphisme devint connu et populaire dans tout le Midi. A droite, la tribune, aux Baux (vers 1980) : on t reconnaît Gustave Thibon et Pierre Chauvet, au premier rang; derrière eux deux, Jean-Marc de Montoya et Franck Lesteven; à l'extrême-droite de la photo, bras croisés, François Davin François...
« Du côté des vidéos ... Ordre, classement, accessibilité pour tous » : nous avons signalé, hier, comment nous avons classé, organisé par thèmes, rendu plus accessible, une collection de 131 vidéos, où désormais l'on pourra trouver assez facilement ce que l'on cherche.
Nous proposons, ce dimanche, de trouver, retrouver, écouter, aux Baux de Provence vers 1980, Jean Raspail prononçant un discours resté fameux, Gustave Thibon (deux différentes interventions) et Gérard de Gubernatis. Et de revoir l'Action française en Provence d'alors, réunie autour de Pierre Chauvet, son président. •
A ne pas manquer !
Boualem Sansal au Salon du livre de Francfort 2011
Le discours déroutant du romancier algérien fait hésiter Péroncel-Hugoz entre coup de chapeau et coup de dents. En tout cas, selon lui, Sansal ne manque pas de mordant… Quant à nous Français - et, plus largement, Européens - rien de ce qui touche au Maghreb, de ce qui s'y passe, de ce que l'on y pense, ne doit rester extérieur à notre souci. Pour les raisons historiques que l'on sait. Mais aussi parce qu'il en va de notre avenir politique, économique et social. De notre sécurité et, même, de notre identité. LFAR
Bravo d'abord à Si Boualem, que plusieurs pays francophones accueilleraient sans doute volontiers chez eux, pour son talent de plume, mais qui persiste à vivre dans son Algérie natale, un Etat plus que jamais en proie à une gérontocratie policière, concussionnaire et stérile ; et où en plus la sécurité n'est pas garantie, surtout pour les langues bien pendues comme Sansal… Ce dernier n'est pas assuré non plus du soutien panarabe, les ambassadeurs de la Ligue s'étant insurgés contre l'attribution d'un prix du roman arabe à un livre de l'écrivain, « Un village allemand », où il ose une comparaison entre nazisme et jihadisme… Sansal ne s'est pas vu contester, en revanche, son grand prix de la Francophonie décerné par l'Académie française.
Un nouvel essai de l'audacieux Algérien, « Gouverner au nom d'Allah », publié récemment chez Gallimard, à Paris, vient de lui redonner l'occasion de lancer de nouveaux anathèmes contre l'islamisme armé ou médiatique, notamment dans la presse européenne, par exemple le principal quotidien marseillais, « La Provence » du 29 mars 2015, où l'auteur à la célèbre queue de cheval grise se déchaîne de nouveau: « En Algérie, les islamistes ont gagné. Ils sont dans le gouvernement et au parlement. Le pouvoir leur a abandonné la société. C'est le troc: ils règnent sur la société mais ne touchent pas aux prérogatives du président et au pétrole ».
Sur la Tunisie voisine, très fragile espoir des démocrates des cinq continents, Sansal est encore plus lapidaire: « Il n'y a pas d'exception tunisienne. 4000 Tunisiens ont rejoint Daech… » (voir sur la Tunisie actuelle notre coup de dents du 27 mars 2015).
Sur la France, notre homme va beaucoup plus loin: « Les islamistes y sont les premiers défenseurs de la laïcité. Tarik Ramadan (petit-fils du fondateur des Frères musulmans, en 1928 en Egypte, et à présent citoyen helvétique) est champion comme défenseur de la laïcité française mais il faut entendre ce qu'il ne dit pas, à savoir que lorsque l'islam (1) est installé, il agit à sa guise ». « La laïcité sera la première sacrifiée dès qu'ils auront pris le pouvoir ».
Au sujet du récent livre d'Houellebecq, « Soumission » (Voir notre chronique du 1er mai 2015), Sansal le juge « prémonitoire » et précise : « Les islamistes utilisent l'interprétation du Coran autorisant la possibilité de se dissimuler en adoptant les habitudes des adversaires pour mieux les vaincre. ». Et cet avertissement de l'écrivain d'Alger aux Français : « Vous êtes presque passés de la tolérance à la lâcheté. Au nom des Droits de l'Homme et du respect des autres. Ce n'est pas un Islam de France qui naît mais un Islam en France. Les islamistes n'ont pas d'âme. » Enfin sur le royaume du Maroc: « Le Maroc, pays ancien, et l'Algérie, dont l'organisation politique est très récente, ont des islams différents bien que de la même branche sunnite malékite ».
A bien des égards Boualem Sansal nous rappelle son compatriote et prédécesseur, l'autre fameux romancier algérien vigoureusement anti-jihadiste, feu Rachid Mimouni qui, fuyant l'Algérie, vint finir ses jours, désespéré, dans son refuge marocain. Sansal, lui, a choisi la voie, plus roborative, du pessimisme actif. Actif et courageux. •
(1) Islam prend une majuscule quand il désigne la civilisation, la communauté humaine comme on écrit Chrétienté ou Occident ; islam prend une minuscule quand il désigne seulement la religion comme on écrit bouddhisme, judaïsme, catholicisme, etc.
Péroncel-Hugoz - Le 360
Il s'agit d'un reportage exclusif de TVLibertés qui s’inscrit dans le centenaire de la Première guerre mondiale. Catherine Gourin et Philippe Conrad se sont rendus à Meaux au musée de la Grande Guerre. Ils ont été accueillis par les responsables du mémorial.
Excellentes explications et intéressante visite que vous pourrez suivre ce week-end grâce à TVLibertés, non moins excellente chaîne de télévison dont nous recommandons de suivre les programmes. LFAR •
Source : TVLibertés
Colloques, conférences, débats, Maurras chez lui à Martigues et l'essentiel de son œuvre ou de sa pensée très sérieusement commenté , rassemblements (Montmajour, Les Baux de Provence) devenus des moments d'histoire du royalisme français, des cafés politiques de haut niveau, des analyses, de très grands noms : c'est tout un monde royaliste, et celui de l'Action française, que vous pourrez connaître, retrouver, plus facilement, désormais, sur Lafautearousseau. A part, et au dessus de tout ce monde, 17 vidéos ont trait à la personne du prince Jean de France.
Nous avons mis de l'ordre dans nos archives, nous avons classé par thèmes (11) une collection de 131 vidéos d'époques et de contenus divers. Certaines, de qualité technique médiocre, sont à considérer aujourd'hui comme des documents d'archives précieux. Toutes sont d'un grand intérêt. D'autres s'y adjoindront peu à peu.
L'ensemble est à votre disposition, désormais plus accessible. N'hésitez pas à l'utiliser. Les anciens y trouveront confirmation et développement de leurs convictions. Les jeunes générations aussi mais, en outre, des outils de formation de haut niveau. LFAR •
Voici, cités en vrac, quelques uns de ceux (nous en oublierons) dont on retrouvera les interventions au fil de ces 131 vidéos : Jean-Ftançois Mattei, Jacques Trémolet de Villers, Jean-Baptiste Donnier, François Davin, Pierre Debray, Jean Raspail (il y a quelques 35 ans), Gustave Thibon, Gérard de Gubernatis, Michel de Saint-Pierre, Jacques Maurras, Jean-Marc Varaut, Marcel Jullian, les princes Jean et Eudes de France, Jean Sévillia, Hilaire de Crémiers, Pierre Boutang, René Sédillot, Thomes Molnar, Alain de Benoist, Yvan Blot, Bernard Lugan, Olivier Dard, Sixte Henri de Bourbon Parme, Louis Martinez, Gilbert Collard, Chantal Delsol, Monseigneur Ellul, les pères Manzano et Zanotti-Sorkine, Pierre Chalvidan, Frédéric Rouvillois, François Reloujac, Hervé Pasqua, Gérard Leclerc, Alain Bourrit, Jean Gugliotta, Gérard Wetzel, Patrick Barrau, Axel Tisserand, Philippe Lallement, Pierre Navarranne, Annie Laurent, Antoine de Crémiers.
Longtemps traitée en parente pauvre de la gastronomie française, la cuisine du Nord retrouve, depuis quelques années, grâce à de jeunes chefs inspirés, toute sa place.
À base d’ingrédients simples, accompagnés de sauces à la bière ou au genièvre, ces plats roboratifs et populaires, peu coûteux, prennent ici un nouveau visage. Si les ingrédients demeurent les mêmes, les chefs co-auteurs de cet ouvrage, proposant chacun un menu composé d’une entrée, un plat principal, un dessert, ont résolument innové, dans le dosage ou la présentation. Les traditionnels lapin aux pruneaux, carbonade, pâté Pantin, coq à la bière, moules frites, flamiche au maroilles, blanquette, tête de veau, tarte au libouli, changent carrément d’aspect. Un hareng saur, des crevettes grises, une modeste lisette, de la morue salée, une soupe à la bière, une quiche aux poireaux, un œuf mimosa, une poire pochée s’invitent sur les plus grandes tables.
Et, si l’on excepte le brio de la mise en scène photographique, qui transforme la moindre assiette en œuvre d’art inimitable chez soi, tout est, relativement, simple à préparer. Cela vaut le coup d’essayer ! •
La cuisine revisitée du Nord Pas-de-Calais, de Patrick Villechaize, Ouest-France, 128 p., 14,90 euros.
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FEDERATION D'ILE DE FRANCE (Restauration nationale)
« Suave mari magno turbantibus aequora ventis / E terra magnum alterius spectare laborem » : qu’on ne compte pas sur moi pour présenter des excuses à Najat Vallaud-Belkacem de commencer mon éditorial par deux vers latins, des plus célèbres, du reste, et de refuser, en sus, de les traduire.
Pour ceux qui ignorent la langue de Lucrèce — ce qui n’est pas en soi un déshonneur —, il leur suffira de les taper sur leur moteur de recherche préféré...
Je ne dirai pas non plus que c’est Sarkozy qui me les inspire, trop empêtré qu’il est dans son prosaïsme politicien, mais, comme l’auteur au début de son long poème sur La Nature, le déchaînement même des éléments, en l’occurrence des événements politiques pour l’observateur, que chacun sait impartial, de la chose républicaine que je suis... Quels événements ? Eh bien, la naissance du dernier avatar de la droite parlementaire qui n’en finit pas, depuis qu’elle a abandonné tout patriotisme, de changer de défroque à intervalles réguliers — au gré de ses compromissions, des affaires et des ambitions de ses dirigeants. Ou plus exactement encore, le psychodrame auquel cette naissance a donné lieu : pensez ! Voilà que la désormais feue UMP est devenue Les Républicains, préemptant ainsi, pire, s’appropriant, s’arrogeant, monopolisant, confisquant, pour évidemment mieux les pervertir, « les principes de la République qui sont », comme chacun sait, du moins comme le savent les signataires du recours en nullité, qui a échoué, du nouveau nom de l’UMP, et comme le révèle, aussi, toute l’histoire de nos cinq républiques, « la vertu et l’exemplarité » [1]. Oui, qu’il est doux, de la terre ferme du royalisme de regarder l’immense labeur des républicains de toute obédience se disputant sur les flots déchaînés de leurs luttes intestines les lambeaux de l’idée républicaine, devant des Français, au pire indifférents, au mieux médusés de voir nos hommes politiques à ce point en phase avec leurs préoccupations. Comme nous le signalions déjà dans notre précédent éditorial, nos compatriotes sont 65 % à ne plus être sensibles aux termes « République » et « valeurs républicaines ». Qu’importe ? L’autisme des représentants de l’oligarchie n’est plus à démontrer.
Alors que l’immigration ne cesse d’exploser, vérifiant jour après jour le roman visionnaire de Jean Raspail, l’enseignement d’être, par la droite et la gauche réunies, depuis quarante ans méthodiquement détruit, notre économie de s’enfoncer dans le marasme et le chômage d’exploser : fin avril, la France comptait 3 536 000 chômeurs, une hausse de 0,7% par rapport à mars — sur un an, elle est de 5,1% —, le 30 mai, au congrès des Républicains, où, d’ailleurs, s’étaient déplacés deux fois moins de militants que prévu, Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que d’accuser la gauche de « trahir la République ». Et notre Robespierre made in USA de s’exclamer, avec un doigt vengeur : « A ceux qui nous accusent de confisquer la République, nous répondons que, s’ils ne l’avaient pas trahie, s’ils ne l’avaient pas abandonnée, s’ils ne l’avaient pas abaissée, nous n’aurions pas besoin aujourd’hui de la relever ». A quoi, Manuel Valls qui, lui, n’a jamais tenté de « confisquer » la république à son profit, de répondre d’Italie — il est loin le temps où nos hommes d’Etat s’interdisaient de commenter la vie politique française de l’étranger —, que ces propos « blessent inutilement le pays »... Mais le pays, Valls, s’en f... de ces querelles d’hérésiarques ! Ce qu’il voit, c’est que la France s’effondre et il attend de ceux qui sont théoriquement chargés de la diriger qu’ils la redressent !
Outre l’historien et ancien secrétaire d’Etat Jean-Noël Jeanneney s’indignant de cette tentative d’affirmer « un monopole, qui rejette tous les autres hors de ce nom lumineux » (Le Monde du 4 mai) — ses desservants ont toujours conçu la République comme un objet religieux, d’où l’impossible « laïcité à la française » —, le plus significatif est l’appel qu’avaient lancé des intellectuels tels que Marcel Gauchet, toujours dans Le Monde [2] contre cette captation d’héritage par un Sarkozy chez lequel le tropisme américain n’expliquerait pas tout. « Si nous sommes républicains, c’est justement parce que la République en France, est [...] la possibilité donnée à chacun de s’associer avec d’autres pour faire valoir ses idées, son projet de société, ses propositions pour faire avancer la réalisation de valeurs communes. En un mot, un régime de partis. » Tout est dit. L’impossibilité pour la République de se concevoir autrement que comme le « régime des partis », dont la forme la plus achevée est le régime d’assemblée — un régime auquel veulent revenir tous les projets de VIe république — montre que la tentative du général de Gaulle d’en finir, en république, avec la suprématie des partis, laquelle se rappela à son souvenir dès décembre ... 1965, c’est-à-dire dès la première élection du chef de l’Etat au suffrage universel, était d’avance vouée à l’échec. Le ballottage du général sanctionna leur triomphe.
Certes, la situation a évolué : si les partis sont toujours les courroies de transmissions d’intérêts privés et le lieu de satisfaction d’ambitions personnelles, eux-mêmes se trouvent aujourd’hui neutralisés par une oligarchie supranationale. L’Europe a modifié la donne, mais en ne faisant qu’aggraver la soumission du politique et du bien commun — la res publica en son sens originel — à des impératifs décrétés ailleurs que dans les instances des partis politiques français — d’où la grande ressemblance des politiques menées. C’est pourquoi, poursuivre en déclarant que « les Républicains sont l’ensemble des Françaises et des Français attachés à la forme républicaine et démocratique, expression naturelle de la souveraineté nationale », c’est mentir deux fois sur ce qu’est cette « souveraineté nationale », par ailleurs fort abstraite. On sait fort bien que la « nation » souveraine, originellement conçue contre le Roi, n’a jamais exercé le moindre pouvoir et que le régime représentatif fut toujours celui des factions ; on sait aussi que ces mêmes partis ont dissous la souveraineté de la nation par rapport à l’étranger et que les socialistes comme nos nouveaux « Républicains » s’accommodent fort bien, pour les avoir eux-mêmes adoptés ou fait adopter, de tous les traités qui, depuis Maëstricht en 1992, Lisbonne en 2008 et le traité budgétaire en 2011, font de cette « souveraineté nationale », qu’on l’entende en son sens « républicain » ou, plus simplement, comme synonyme de souveraineté de la France, une image du passé. Alors que la monarchie capétienne fut le régime du « Roi empereur en son royaume », ne se reconnaissant aucune autorité temporelle extérieure, la république est bien celle d’une « souveraineté nationale », qui, de par les traités, est aujourd’hui « partagée » — une contradiction dans les termes —, c’est-à-dire soumise aux intérêts de l’étranger — qu’il soit politiques, financiers ou les deux à la fois.
La vraie césure n’est plus — n’a jamais été, du reste — entre la droite et la gauche, entre, demain (?), des « Républicains » (l’UMP), des « Démocrates » (le PS) et des « Patriotes » (le FN). Il est entre ceux qui, favorables au « régime des partis », sont attachés à « la forme républicaine et démocratique, expression naturelle » de l’oligarchie, et ceux qui veulent que la nation recouvre, avec le Roi souverain, sa vraie souveraineté. •
[1] http://noussommeslesrepublicains.or...
[2] Le Monde du 24 avril 2015
François Marcilhac - L’AF 2000