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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1521

  • LIVRES • Sur les traces latines du Paris historique ... Paris en latin ! (Lu dans le Rouge et le Noir)

    Laurence Gauthier et Jacqueline Zorlu, Paris en latin. Legenda est Lutetia : Grands et petits secrets des inscriptions latines dans la capitale, Paris, Parigramme, 2014, 176 p. (11.90 euros)....

    Paris et Rome sont jumelles. La silhouette de la louve capitoline, coincée entre Cluny et la Sorbonne, en atteste. Sous le bronze de la lupa nourricière, la pierre parle aux passants. On y a gravé cette formule :

    paris-en-latin-couve-5310a4305b518-ba437.jpgAD FIDEI ET AMORIS VINCVLA FIRMANDA QVIBUS TRAQVE CIVITAS ALTERIS FAVSTE CONIVGITVR ROMA FABVLOSVM HOC SVAE ORIGINIS INSIGNE GEMINAE SORORI LVTETIAE PARISIORVM Etc.

    Ce qui, dans la langue de Molière, se traduit comme suit :
    « Pour consolider les liens de confiance et d’amitié qui unissent heureusement les deux villes, Rome apporte en présent amical ce symbole légendaire de son origine à sa sœur jumelle Lutèce des Parisiens, » etc.

    La statue et la formule datent de 1962. Depuis la fin des années cinquante, Paris n’est jumelée qu’à Rome. En retour, la Ville éternelle ne se juge digne que de la Ville Lumière.
    La gémellité entre les deux cités ne s’arrête pas là. On sait combien les anciens Romains tenaient en haute estime la langue latine. A deux millénaires d’intervalle, la capitale française est encore couverte de ses formules. Des porches des églises au fronton des monuments civils, des canons des Invalides aux cadrans solaires : certaines sont aisées à débusquer ; d’autres, plus pudiques, demandent un œil attentif et une curiosité aiguisée.

    ultimaratio-6d46a.jpgRetrouver le fil des centaines d’inscriptions latines parsemant la capitale, c’est la tâche que se sont assignée les auteurs de ce guide savoureux et admirablement conçu.
    Au fil des pages, le lecteur parcourra des formules tantôt lapidaires – Cave Canem, au 227 rue Saint-Jacques – tantôt longues et pompeuses, à l’image de l’épitaphe du dernier roi catholique d’outre-Manche, au Collège des Ecossais. La promenade latinophile se mène quartier par quartier : sans surprises, le lecteur débutera ses pérégrinations sur l’île de la Cité, lieu de pouvoir et de droit depuis les origines. Puis, de Saint-Michel au Panthéon, les époques se mêlent et se répondent pour donner à la Montagne Ste Geneviève ses lettres latines. La Concorde, les Grands Boulevards, le Marais : l’heureuse chasse au latin n’épargne pas un quartier. Loin de se limiter à un recensement sommaire des formules, l’ouvrage nous fait nous plonger dans l’histoire du lieu et le sens des lettres. C’est tout le roman national qui s’éclaire à nouveau.

    Car, bien postérieures à l’ère gallo-romaine de Lutèce, ces inscriptions illustrent le destin français et le regard que porte la France sur elle-même. Notre nation est profondément marquée du sceau de la latinité. Baptisée par un évêque gallo-romain dans la religion catholique romaine, alors qu’était ondoyé un chef franc romanisé ; élevée à la gloire par trois races de rois dont l’une – la carolingienne – rêva d’une rénovation de l’Empire ; soucieuse d’une indépendance nationale que les monarques allaient garantir en se drapant dans les prérogatives des empereurs romains ; fille aînée de l’Eglise romaine ; débitrice du génie latin qui conféra ses nobles accents à la langue de Ronsard ; éternelle nostalgique de la grandeur antique, du Roi-Soleil à l’Empereur corse : telle fut la course de la France.

    L’ombre de la Louve plane toujours sur sa capitale. « Je suis Romain parce que si je ne l’étais pas je n’aurais à peu près plus rien de français », proclamait Maurras. Ce livre fascinant vous propose d’en faire l’expérience. 

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    Source : Le Rouge & le Noir

     

  • CULTURE • Hommage à Jean-François Mattéi - Table Ronde du 20 Mars 2015

    Table Ronde du 20 Mars 2015, à la Villa Méditerranée à Marseille, à l'occasion de la parution de l'Homme Dévasté.

    Retrouvez la retransmision complète de cette rencontre. 

     

     

    L'intégralité des débats est disponible, sur plus de deux heures, avec notamment:

    • 0'50'': Mot de Bernard Maurel, vive-président du conseil Régional
    • 8'50'': Introduction d'Hervé Pasqua
    • 21'00'': Intervention de Chantal Delsol
    • 35'10'': Intervention de Pierre-Henri Tavoillot
    • 44'07'': Intervention de Raphaël Enthoven
    • 1h 05"48'': Débat et questions
    • 2h 11'21": Clôture par Jacques Di Costanzo

    Voir aussi le site : Les Amis de Jean-François Mattei.

     

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • SOCIETE • Voilà qui est répondu à l'inverse de la doxa : « La majorité pacifique des musulmans n'a pas d'importance »

     

    Il faut reconnaître aux Américains, après qu'ils ont commis toutes les erreurs et véhiculé toutes les naïvetés possibles, la capacité de parler soudain un langage clair et réaliste. Clair et réaliste, mais tardif. Comme le dit Michel Onfray, « quand la voiture est dans le fossé », ne restent plus que des moyens extrêmes et, au sens le plus large, horriblement coûteux ... 

    Brigitte Gabriel, présidente de Act for America, explique ici de façon magistrale pourquoi la majorité pacifique et modérée des musulmans n'a qu'une importance relative, et pourquoi il est grand temps de jeter le politiquement correct aux orties.

    En tout cas, les paramètres et les chiffres dont il est question dans l'échange qui suit sont à retenir.

     

       Cliquer sur l'icône rectangle pour agrandir (Bas d'écran, à droite)

     

  • CULTURE • Institut Iliade, de l’histoire à l’identité, par Louis Anders*

    Nous mettrons en ligne, demain dimanche, deux heures d'interventions et de débats en hommage à Jean-François Mattei, à l'occasion de la parution de son ouvrage posthume, L'Homme dévasté. En publiant la note qui suit sur les activités et réflexions de l'Institut Iliade, nous n'oublions pas que Jean-François Mattei avait aussi écrit un précédent livre intitulé « Le regard vide, essai sur l'épuisement de la culture européenne » (Flammarion, 2007) Le dit épuisement était, en effet, l'un de ses soucis majeurs. Nos lecteurs que cette note sur le denier colloque de l'Institut Iliade aura intéressés pourront suivre, demain, la vidéo de la table ronde d'hommage à Jean-François Mattei, que nous venons d'évoquer. L'une et l'autre sont dans un même ordre de préoccupations. LFAR     

     

    « A Brocéliande, on ne se balade pas (…) ; c’est la forêt qui entre en vous »… Ce pourrait être un vers de poète, mais c’est une conférence de Marie Monvoisin, spécialiste des traditions bretonnes, qui explique l’univers esthétique au temps des tribus celtes. En fond, sur un grand écran, défilent des photos supportant le propos. Sur les côtés de l’estrade, deux grandes tapisseries de six mètres encadrent les participants.

    Pour son deuxième colloque, l’institut Iliade a fait les choses en grand et loué la Maison de la Chimie le temps d’un après-midi pour décrire « l’univers esthétique des européens ».


    Européenne, la réunion l’est, avec les interventions de l’écrivain belge Christopher Gérard, du penseur espagnol Javier Portella, de l’éditeur serbe Slobodan Despot ou d’un universitaire allemand. S’y ajoute des philosophes féconds comme Alain de Benoist (qui parlera de l’art européen comme celui de la représentation) ou Jean-François Gautier (qui fera un cours sur la polyphonie).

    Nouveau venu dans les milieux dits de droite, l’institut Iliade représente un courant historique et identitaire, celui de feu Dominique Venner. Crée il y a neuf mois, il compte développer une activité historique et culturelle, en proposant notamment des colloques annuels et en dispensant une formation de dix-huit mois à ceux qui le souhaitent.

    La demande est là : samedi 25 avril, plus de 600 personnes se pressaient au colloque, dont un nombre conséquent de jeunes. Les livres proposés sur les ateliers sont partis comme des petits pains. A l’heure où le ministère de l’Éducation nationale raye de la carte l’histoire des peuples de France, à l’heure où l’ancien directeur de l’Institut national de la recherche archéologique préventive – nommé par le gouvernement – conteste les lointaines origines indo-européennes (cf http://www.seuil.com/livre-9782020296915.htm), les Français se pressent pour reconnaître leurs racines. « Connais-toi toi-même », était-il écrit à l’entrée du temple de Delphes dans la Grèce ancienne. Dont acte. 

    *   - Politique magazine

     

  • Vue d'ensemble ...

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  • A propos des publications de Lafautearousseau : pour mettre nos pendules à l'heure

    Quelques informations vont suivre dans les prochaines notes, sur le fonctionnement et les publications de  la nébuleuse lafautearousseau.

    Auparavant, rappelons ceci :

    ♦ Vimeo vous offre une sélection exceptionnelle de 128 vidéos : Documents d'archives, conférences anciennes et récentes, débats, cafés politiques, évènements et activités, etc.  (Icône en page d'accueil, colonne de droite).  

    ♦ Les habitués des réseaux sociaux, ne manqueront pas de participer à la vie de notre page Facebook (à ce jour plus de 4.000 amis) et de notre compte Twitter (1 237 abonnés). L'un et l'autre sont vraiment très actifs et en plein progrès. Progrès qualitatif notamment, car dans le nombre - déjà significatif, en soi - d'amis ou d'abonnés que nous venons de noter, il y a tout un ensemble de personnalités - parfois fort connues - qui comptent particulièrement : hommes politiques, maires, députés, économistes, universitaires, militaires, entrepreneurs, écrivains, scientifiques, hommes ou femmes de télévision; etc. La réactivité est, aussi, sur notre page Facebook comme sur notre compte Twitter, un facteur qualitatif à relever : nombre de clics J'aime; nombre et intérêt des liens partagés. Nous y reviendrons plus en détail.    

    ♦ Pour nous adresser un courriel, vous pouvez cliquer directement sur notre adresse de messagerie (page d'accueil, colonne de droite, partie haute) : lafautearousseau@outlook.fr

    Que les esprits pessimistes ou chagrins y trouvent du réconfort : nous ne faisons pas rien ! Nous travaillons tous les jours, sans esprit de chapelle, dans la nébuleuse lafautearousseau !

    Bonne lecture à vous tous  ♦

  • Détail d'un contenu

  • Dans les archives de Lafautearousseau, voyez nos albums

     

     

    Sous la rubrique « ALBUMS PHOTOS » (Colonne de droite, mi-hauteur) vous trouvez l'accès à tous nos albums. Consultez-les, vous ne serez pas déçus. (Cliquez aussi sur TOUS LES ALBUMS, pour les découvrir en totalité).  

     

  • La faute de Dom Hollandère, par Dominique Jamet

     

    Recours plein d'esprit aux Contes du Lundi, par Dominique Jamet, dans Boulevard Voltaire, pour réfléchir sur le cas Hollande, après que les derniers chiffres du chômage, ceux du mois de mars, sont tout juste tombés. On s'en amusera, en même temps qu'on discutera l'optimisme de Dominique Jamet : certes, la croissance continue du chômage depuis l'élection de François Hollande devrait, théoriquement, lui interdire de se représenter en 2017. Ce serait, dit Jamet, une chance, sinon pour lui, du moins pour nous. Mais croit-il vraiment que cette hypothèse soit actuellement celle que retient François Hollande ? Terra Nova s'active à définir de nouvelles stratégies en vue, non seulement qu'il se représente, mais, selon l'inquiétante hypothèse de Houellebecq, en vue de sa réélection. Le système est conservateur ! Nous verrons bien.  LFAR

     

    3312863504.jpgChacun connaît, ou du moins devrait connaître, Les Trois Messes basses, l’un des plus succulents Contes du lundi d’Alphonse Daudet. Son grotesque et pitoyable héros, le révérend Dom Balaguère, chapelain gagé des sires de Trinquelage, est induit en tentation le soir même de Noël par son clerc, le diabolique petit Garrigou – d’autant plus diabolique qu’il est le diable en personne. Obsédé et affolé par l’odeur et la pensée des dindes aux truffes, des carpes dorées, des gélinottes et autres friandises qui constituent le menu du réveillon, le prêtre indigne, censé célébrer comme il se doit la naissance du Sauveur, expédie ou plutôt massacre ses trois messes basses devant les châtelains et toute la bonne société du village, effarée et complice. Après quoi, tout ce petit monde cède joyeusement au péché de gourmandise, et Dom Balaguère, qui en a pris plus que sa part, succombe dans la nuit à une indigestion carabinée. En punition de quoi, tous les 24 décembre, le desservant et ses fidèles reviennent dans la chapelle en ruine pour y suivre trois messes d’outre-tombe.

    Ce n’est pas par gourmandise mais par présomption que Dom Hollandère a péché et persévéré dans le péché. « Le chômage », a-t-il dit, « n’est pas une fatalité, et j’inverserai la courbe ». C’était le 9 septembre 2012, sur TF1, et le petit Garrigou, je veux dire Michel Sapin, renchérissait sur son maître : « L’inversion de la courbe du chômage est désormais amorcée », affirmait-il sur BFMTV le 28 novembre 2012. De passage au Salon de l’Agriculture, le révérend Dom Hollandère récidivait : « 2013 », admettait-il, « sera marquée par une progression du chômage, mais en 2014, nous serons sur une reprise. » C’était le 23 février 2013.

    Conscient mais un peu tard du risque qu’il avait pris, Dom Hollandère, en visite le 18 avril 2014 aux usines Michelin, faisait à moitié acte de contrition : « Si le chômage ne baisse pas d’ici 2017 », avouait-il, « je n’ai ou aucune raison d’être candidat ou aucune chance d’être réélu. » Ce qui n’empêchait pas le père François Rebsamen, qui n’est pourtant pas un enfant de chœur, de prendre à son tour des risques inconsidérés : « On va avoir fin 2015 », assurait le 17 mars dernier le ministre du Travail, « une stabilisation, voire une baisse du chômage. J’en prends l’engagement. » Ils sont décidément incorrigibles.

    En vain de bons apôtres ont-ils suggéré qu’on ne publie et qu’on ne commente plus qu’une fois par trimestre les chiffres du chômage. La punition de Dom Hollandère, de son Sapin (de Noël) et de l’abbé Rebsamen continue de tomber chaque mois lorsque l’INSEE rend publics les résultats de leur politique, que les médias leur rappellent leurs promesses et que nous en mesurons l’aune. Et il devrait en être ainsi jusqu’en 2017, où nous verrons peut-être enfin le bout du tunnel que nous traversons depuis 2008. Car si le châtiment de Dom Balaguère est supposé durer toute l’éternité, celui de Dom Hollandère devrait arriver à son terme dans deux ans. Une chance pour lui. Et pour nous.  

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    - Boulevard Voltaire

     

  • Réflexions sur la laïcisation des esprits ... Par Yves Morel sur le site de Politique magazine

    Le modèle social de la laïcité française évoque Le Meilleur des Mondes d’Huxley 

    La laïcité est devenue, peu à peu, le porte-étendard du sécularisme. Brandie à tout bout de champ pour nier la dimension spirituelle d’un pays, cette notion, plutôt récente, ne s’est implantée que dans trois pays : la Turquie, le Mexique et, bien sûr, la France.  

    Depuis le 11 janvier, on réaffirme à qui mieux mieux le rôle de la laïcité comme socle de notre démocratie. L’assimilation de cette laïcité au « droit au blasphème » est significative. Elle ne relève pas d’une vision biaisée ou réductrice. Préparée par notre « siècle des Lumières » et la Révolution, institutionnalisée par la IIIe République, la laïcité s’est d’emblée présentée comme le rejet de la religion du domaine public et la négation du christianisme.  

    Mouvement historique naturel de distinction des pouvoirs spirituel et temporel  

    Certes, ce mouvement était conforme à l’évolution historique de la justice et du droit tendant à distinguer les domaines du spirituel et du temporel et à prévenir les possibles empiétements de l’un sur l’autre. Les premiers chrétiens firent cette distinction, pratiquant et prêchant tout en se comportant en loyaux sujets de l’Empire romain (« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui lui revient »). Les souverains d’Europe, tout particulièrement en France (opposition violente entre Philippe le Bel et Boniface VIII, Pragmatique Sanction de Bourges en 1438, articles gallicans des évêques en 1682) et dans le Saint-Empire (Querelle des Investitures de 1075 à 1122), défendirent l’indépendance de leur pouvoir à l’égard du Saint-Siège. Mais, en aucun cas, les souverains n’exclurent la religion de l’État, de la vie publique et de la société. En Angleterre, le schisme henricien de 1534 institua la rupture avec l’Église catholique, mais non avec le christianisme, toujours présent à la tête de l’État (le roi, chef de l’Église anglicane) et dans la société anglaise. 

    L’Europe connut un mouvement général de développement des libertés individuelles vis à vis des églises, de sécularisation des institutions et d’autonomie de la connaissance à l’égard des vérités révélées, là encore sans exclusion de la religion. En Angleterre, la Magna Carta (1215), l’Habeas Corpus (1679) et le Bill of Rights (1689) reconnurent les droits fondamentaux des sujets royaux sans remettre en question la religion d’État. En Allemagne, l’Aufklärung intégra les conquêtes de la raison à la vision chrétienne de l’homme et du monde et ne mit pas en cause les écritures ni les églises luthérienne et catholique qui se partageaient l’Empire.  

    L’entreprise révolutionnaire de déchristianisation  

    Rien de tel en France : Voltaire, déiste, assimile la religion à la superstition. Diderot, Helvétius, d’Holbach, Morelly et Damilaville sont athées, anticléricaux, et demandent une éducation des jeunes Français par des maîtres laïcs, agents de l’état. La Révolution met à la disposition de l’état les biens du clergé, abolit les ordres, impose un serment de fidélité aux prêtres, devenus fonctionnaires, et fait prévaloir, avec la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, une philosophie morale antichrétienne. Les divers projets éducatifs révolutionnaires sont les uns areligieux (Condorcet, Lakanal, Daunou), les autres ouvertement opposés à la religion (Lepeletier). Enfin, Bonaparte, par le concordat de 1801, fonctionnarise les prêtres, asservit la religion à son pouvoir (il impose le Catéchisme impérial) et transforme les évêques en « préfets violets » à ses ordres. Au XIXe siècle, les régimes qui succèdent à la Restauration se fondent sur les principes et le legs de la Révolution, tiennent en laisse l’église, excluent la religion de l’État et, en matière scolaire, s’accrochent au monopole de l’Université.  

    La conquête des institutions par les républicains (janvier 1879) inaugure la grande offensive contre l’Église : expulsion des Jésuites (1880), laïcisation totale des jurys universitaires, monopole universitaire de la collation des grades (1880), interdiction d’enseigner aux membres de congrégations non autorisées (1880), institution d’une école primaire laïque et obligatoire (1882), institution du divorce (1884), expulsion des congrégations (1902-1904), interdiction d’enseigner à tous les membres du clergé (1904), et enfin, séparation de l’Église et de l’État (1905). Et, le 8 novembre 1906, Viviani se félicite à la Chambre que les républicains aient « éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus ». On ne saurait se montrer plus clair. La laïcité a toujours consisté en une déchristianisation de la nation. L’école d’État est la matrice permanente de cette laïcité, et l’enseignement confessionnel est devenu une annexe de l’Éducation nationale depuis la loi Debré (1959) qui place sous la tutelle de cette dernière les établissements scolaires dits « libres » (?)  

    Laïcité : un mot révélateur  

    Cette notion même de « laïcité » révèle d’ailleurs sa nature idéologique et partisane. Si les libertés de conscience, de pensée, d’expression, de culte (ou d’incroyance) sont reconnues par tous les pays évolués, il n’existe que deux pays, la Turquie et le Mexique, qui, à l’instar de la France, excluent totalement le fait religieux de la conception de l’homme étayant l’action de l’état. Ceci explique que le mot même de « laïcité » (du grec laos, peuple) n’ait d’équivalent en aucune langue étrangère. Les peuples étrangers comprennent si peu cet esprit d’exclusion (et d’hostilité à peine contenue) qu’ils n’ont pas de mot pour le désigner.  

    Les Anglo-Saxons parlent de secularity pour distinguer les champs de compétence de l’État et des diverses églises, de secularism pour le régime juridique ou le parti pris de cette distinction ; les peuples germanophones emploient le mot weltlichkeit (« mondanité » au sens d’être dans le monde et non dans une institution religieuse), de säkularismus pour désigner la sécularisation de l’État , ou de trennung von Kirche und Staat pour la séparation de l’Église et de l’État . En espagnol, est apparu au XXe siècle le terme de laicidad, forgé d’une part par les républicains espagnols désireux d’importer la laïcité française, d’autre part par les gouvernements mexicains qui instituèrent la séparation de l’Église et de l’État ; la Turquie kémaliste accoucha du néologisme laiklik, imité du français.  

    La laïcité, socle du totalitarisme actuel  

    La laïcité emprisonne la religion dans la sphère privée et lui dénie toute dimension sociale, culturelle et politique. Or, tout homme et toute société ont une dimension religieuse. Nier cette dernière revient à mutiler nos compatriotes ainsi réduits à la condition de clones d’un Homme universel abstrait ramené à la seule raison en ce qu’elle a de plus général. C’est d’ailleurs ce qui explique l’échec de notre modèle républicain d’intégration. Aucune personne issue de l’immigration ne peut envisager de s’amputer de sa spécificité éthique et culturelle pour se fondre dans une masse indifférenciée d’individus qui pensent et disent tous la même chose. Le modèle social de la laïcité française évoque Le Meilleur des Mondes d’Huxley ou la zone de transit d’un aéroport international parcouru par des foules de gens qui n’ont rien en commun sinon leur présence ici et maintenant.  

    Au service du totalitarisme soft qui régit notre vie et notre pensée, coulée dans le moule de la bien-pensance d’un pseudo-humanisme universaliste, la laïcité permet de sanctionner durement ceux qui s’écartent de ce conformisme, et n’accouche que de fausses libertés, tel le droit au blasphème, qui sapent les valeurs fondamentales de notre civilisation et travestissent en âge d’or de la liberté notre ère de total asservissement.   

  • Zemmour : « Ce ne sont pas la France, l’Italie, l’Europe, ou la Méditerranée qui tuent, mais les Droits de l’homme qui tuent »

     

    « Au nom des droits de l'homme, on doit oublier qu'on ne leur a pas demandé de venir ».

    Non pas sur les droits que des personnes, des groupes, des communautés, des sociétés ont pu, su ou voulu se donner, respecter et garantir, mais sur l'idéologie des droits de l'homme en tant que telle, absolue et universelle, Eric Zemmour dit l'essentiel.  Essentiellement, que comme toute idéologie, celle-ci peut devenir totalitaire. Et qu'elle peut tuer. 

      

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  • Christiane Taubira instaure la laïcité en mode « Charlie » par François Teutsch*

    Dormez tranquilles, braves gens, le gouvernement agit efficacement pour convertir les musulmans à la laïcité. 

     

    2276192934.jpgFace à la menace terroriste, le gouvernement réagit efficacement ! Qu’on en juge : une circulaire d’information fait état des moyens alloués à la justice, à concurrence de 181 millions d’euros (sur trois ans), et commence par cette phrase d’anthologie : « Elles s’inscrivent dans le prolongement et la consolidation du travail engagé par Christiane Taubira depuis 2012, qui s’était déjà traduit par la mise en place d’un dispositif global de lutte contre le terrorisme. » Le ton est donné, on sent que la suite ne va pas nous décevoir.

    Et, en effet, la suite ne déçoit pas. Chacun sait que l’islam n’est pas un problème en France. C’est sans doute pour cela que le gouvernement annonce en premier lieu des moyens alloués à la protection judiciaire de la jeunesse :

    • Organisation de stages de formation sur la laïcité (2 millions d’euros de budget !) ;
    • Création de référents laïcité et citoyenneté ;
    • 82 postes de psychologues et 6 éducateurs dédiés déjà recrutés pour identifier, accompagner et prendre en charge les mineurs en voie de radicalisation.

    C’est beau comme un poème de Jacques Prévert. On comprend bien, en effet, qu’il faut prendre en charge les petits catholiques qui seraient tentés – polissons ! – de faire preuve de prosélytisme dans les cours d’école et de commettre toute une série de délits au nom du Christ. À moins qu’on vise, par la formation à la laïcité, à réduire le terrorisme bouddhiste en augmentation constante. Mais, comme cela ne suffit pas toujours, et que Christiane Taubira est soucieuse du bien-être des délinquants incarcérés, l’État décide aussi de s’attaquer au problème des prisons. En construisant de nouveaux établissements modernes et décents ? Non, en recrutant 60 nouveaux aumôniers musulmans, en renforçant les services pénitentiaires d’éducation et de formation grâce à « 50 binômes éducateurs-psychologues ».

    Pour ceux qui ne seraient pas habitués à ces curieuses dénominations, il faut savoir qu’un éducateur, dans le jargon judiciaire, est un individu généralement issu d’une fac de psycho, plutôt cool dans son attitude et son habillement, chargé d’accompagner à intervalles réguliers les « jeunes » tentés par des activités extra-scolaires et carrément illégales. Histoire de leur apprendre à se lever le matin, et à se trouver à l’heure à un rendez-vous socio-éducatif au cours duquel on leur proposera un autre rendez-vous d’insertion : on appelle ça un stage de « mobilisation sur projet » (sic). Tous les jeunes avocats qui fréquentent les tribunaux correctionnels connaissent cette merveilleuse institution aux résultats si probants qu’on croit nécessaire de les multiplier.

    Et pour faire bonne mesure, il est prévu une ligne budgétaire de 2,7 millions sur 3 ans pour former les magistrats à la laïcité. 

    Non, vous ne rêvez pas ! Le document émane du service de presse du ministère de la Justice. Pas de doute, on prend le problème du fondamentalisme à bras-le-corps. Dormez tranquilles, braves gens, le gouvernement agit efficacement pour convertir les musulmans à la laïcité en mode Charlie. Nous voici rassurés ! 

     

    * Avocat, Boulevard Voltaire