Le temps des proxénètes, par Guillaume Némo*
Il est de bon ton dans les entreprises de promouvoir le travail des femmes. Cela est fait à travers les paradigmes à la mode de l’égalité et de la diversité. Il y a même des sociétés de conseil spécialisées dans ce type de communication. C’est surtout une quasi-cause nationale qui mobilise les plus hautes instances étatiques. Bienvenu dans le meilleur des mondes qui « émancipe » les femmes ! Nous assistons ainsi à une extraordinaire campagne de manipulation mentale qui consiste à persuader les femmes que travailler c’est « for-mi-dable ». Mais jamais il n’est fait mention de ce qui fâche. Essayons pourtant d’apporter un peu de contradiction à cette doxa politiquement correcte.
Outre le fait que la productivité des entreprises n’est pas nécessairement accrue du fait de la présence de femmes, contrairement à ce qu’on peut entendre ici ou là, la première question que nous pouvons nous poser est de savoir dans quelle mesure cela reste une liberté. En effet, le nouveau modèle économique du ménage français moyen n’impose-t-il pas d’avoir 2 salaires ? Sauf pour certains hauts salaires, ou certaines régions où les loyers sont particulièrement bas, il faut, pour la plupart des familles, consentir à de vrais sacrifices lorsqu’une mère décide de s’occuper de ses enfants plutôt que de reprendre une activité.
D’ailleurs que reste-t-il de la liberté après Simone de Beauvoir : « aucune femme ne devrait avoir le droit de rester à la maison pour élever leurs enfants. Les femmes ne devraient pas avoir la possibilité de choisir« ’.
Faut-il y voir un effet de ce que les capitalistes ont théorisé sous le nom de NAIRU – le maintien d’un taux de chômage suffisamment élevé pour qu’il n’y ait pas d’inflation sur les salaires -, femmes, immigrés et paysans, armées de réserve du capitalisme, alimentant ce qui ne peut être délocalisé ?
Mais le pire, pour beaucoup de « travailleuses » qui passent la quarantaine, c’est quand elles se retournent sur leur passé. Ne sont-elles pas passées à côté de quelque chose de fondamental, correspondant à leur vocation propre, une maternité par exemple ? Elles ont cru tout pouvoir faire, tout pouvoir mener. Des modèles leur avaient pourtant été donnés : ici ou là, des « wonderwomen »’ concilient vie professionnelle et vie personnelle avec une certaine réussite. Mais parfois seulement. Qu’on se rassure, des sociétés comme Google ou Apple ont pris conscience du drame que peuvent vivre certaines femmes. Ainsi, ces firmes internationales proposent-elles à leurs collaboratrices de congeler leurs ovocytes pour mener à bien un « projet parental » après quelques années de bons et loyaux services au cours desquelles elles pourront se donner corps et âme à leur bienfaitrice entreprise.
Citons en outre et sans autre commentaire 2 chiffres assez éloquents. Selon l’Insee, plus de 70% des divorces sont demandés par les femmes et 68% des femmes qui divorcent ont une activité professionnelle. Comme quoi, le féminisme des années 70, qui voulait faire des femmes des hommes comme les autres, n’a pas fait que des heureuses.
Mais le ‘ »dégât collatéral »’ dont on ne parle jamais concerne l’impact écologique. Ce sujet devrait pourtant particulièrement interpeller nos grandes consciences bobos, adeptes du tri sélectif et des sentences moralo-écolos à imposer à la société. Qu’on en juge : lorsque, dans un ménage, un seul des 2 travaille, l’optimum du lieu de résidence se situe en face du lieu de travail. Chaque matin, il suffit à notre travailleur de traverser la rue. Mais lorsque les 2 travaillent, l’optimum du lieu de résidence se situe sur la ligne droite entre les 2 lieux de travail. Chaque jour c’est donc 2 fois la distance entre les 2 lieux de travail qui est parcourue, au mieux. Ainsi, il faut multiplier les infrastructures routières et ferroviaires pour permettre à nos 2 travailleurs de rejoindre leur lieu de travail. Du coup, combien de ménages ont 2 voitures, la seconde ne se justifiant que par les trajets domicile-travail, avec toute la pollution que cela engendre ?
Bref, difficile de ne pas voir dans cette incitation au travail des femmes un des multiples moyens mis en œuvre pour déconstruire la famille. Il est évident que les parents sont les meilleurs éducateurs de leurs enfants. Que les femmes soient un rouage indispensable à la transmission font logiquement d’elles une cible privilégiée du meilleur des mondes. •
* Guillaume Némo Politique magazine