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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1519

  • En marge du colloque « Dessine-moi un roi », entretien avec Philippe Mesnard sur Boulevard Voltaire ...

     

    Entretien paru aujourd'hui sur Boulevard Voltaire. Lafautearousseau reviendra prochainement sur ce colloque.

    Le journal L’Action Française a organisé, le 9 mai, un colloque de réflexion politique : « Dessine-moi un roi ». Il a réuni de nombreux intervenants parmi lesquels Hilaire de Crémiers, Gérard Leclerc, Frédéric Rouvillois. Philippe Mesnard, son rédacteur en chef, revient sur cet événement.

    La monarchie en France en 2015 : une nostalgie, une utopie ou une espérance ?

    Je ne pense pas qu’aujourd’hui la monarchie soit une nostalgie : c’est une possibilité. Il y a évidemment une dimension historique, fondamentale, dans l’analyse que les royalistes font de l’état actuel du pays et du recours au système monarchique comme solution pour la France. Mais l’analyse historique est une pure évidence, au niveau des régions comme au niveau du monde. Pour tenter un parallèle, Emmanuel Todd et Barack Obama sont eux aussi dans l’analyse historique, le premier avec ses catholiques zombifiés, le second avec sa géopolitique aberrante. Recourir à l’histoire, ce n’est pas se vautrer complaisamment dans un passé fantasmé, c’est tenir compte de ce qui a structuré l’espace physique et social, et qui le structure encore suffisamment pour que beaucoup veuillent en détruire ce qui en reste. Sinon, bien sûr, c’est une espérance : quel Français, inquiet du sort de sa patrie et blessé par ce que vivent ses concitoyens, n’espèrerait pas que son pays sorte du régime qui le détruit ? Et quant à notre colloque, « Dessine-moi un Roi », il a une dimension utopique, ou plutôt uchronique : imaginer quelles seraient les conditions et règles d’exercice d’une monarchie, en France, aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est. On voit bien, d’ailleurs, qu’il ne s’agit pas de nostalgie : nous ne cherchons pas à ressusciter un décor, nous cherchons à déterminer les formes actuelles d’un bien commun délivré de la dictature des partis et de l’idéologie républicaine. C’est sans doute son originalité, et je suis très heureux qu’il y ait des représentants de la plupart des mouvements royalistes dans les intervenants pour partager ces réflexions.

    En quoi pour vous, notre république est-elle finissante ?

    La république est perpétuellement finissante, abattue, dissoute par ses propres fervents. Quand elle ne verse pas dans le césarisme, elle pourrit dans le parlementarisme et doit sans cesse être refondée, réinventée : aujourd’hui, les partis les plus divers réclament une VIe ! Mais surtout, la république se meurt de son propre mouvement, en se coupant du peuple qui est sa seule légitimité théorique (et le déluge ahurissant de critiques contre le populisme est symptomatique, ainsi que l’absence complète de démocratie directe), et se meurt en se fondant dans l’Europe : la république règne sur un territoire au frontières floues, aux peuples mouvants, aux lois étrangères, sans monnaie, sans souveraineté, sans identité. C’est un cénotaphe, un sépulcre blanchi. La seule chose qui est vivace, c’est le féroce appétit de ses élites.

    La laïcité à la française est elle compatible avec votre conception de la monarchie ?

    Si la laïcité consiste à séparer la spirituel du temporel, oui : c’est d’ailleurs une invention médiévale, qui a répondu aux vœux tout à la fois semblables et antagonistes de l’Église et des états, désireux d’indépendance mutuelle. Si la laïcité à la française consiste à nier que le fait religieux existe, et plus encore à lui nier toute existence politique et donc toute capacité sociale, non : il faut être un idéologue aveugle, un pur produit de l’anticléricalisme républicain français, pour croire que l’humanité puisse se passer de religion – et surtout pour continuer à le proclamer aujourd’hui, avec ce que nous vivons. La monarchie française intègrera bien sûr le fait religieux dans sa gouvernance, ce qui ne signifie pas avoir une religion d’état.

    Un mot sur le Prince ?

    Le colloque a plus été l’occasion de parler du cadre du gouvernement que de la personne même du Prince ou de son arrivée au pouvoir, même si l’AF a théorisé à plusieurs reprises, de Maurras à Michel Michel, les conditions d’accession – théories très théoriques ! Un pouvoir réel doit être un pouvoir incarné, c’est certain, et une continuité historique est un symbole fort. Cela dit, si le symbole est nécessaire, c’est la capacité à gouverner qui est cruciale, une capacité fondée sur la personne du Prince et presque plus sur les institutions. Ce sont celles-ci qui seront l’objet de notre attention. Je ne doute pas que lorsque le moment sera venu, le choix d’un prince revêtira ce caractère d’évidence qu’il a toujours eu.  

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • SOCIETE • Statistiques ethniques : le décryptage de Michèle Tribalat *

    Crédits photo : PASCAL GUYOT/AFP

     

    Après la polémique née du décompte d'enfants musulmans par Robert Ménard , la question de l'utilité des statistiques ethniques est relancée. Michèle Tribalat plaide pour le recensement du pays et de la nationalité de naissance des individus et de leurs parents.


    Michèle Tribalat est démographe. Son dernier ouvrage, Assimilation. La fin du modèle français, est paru en 2013 aux éditions du Toucan.


    La collecte d'informations personnelles est soumise, depuis la loi Informatique et libertés de 1978, à un contrôle exercé par la Cnil. Elle interdisait, dans son article 31, la collecte de données dites sensibles, telles que l'origine raciale, ethnique ou religieuse, mais prévoyait des exceptions: avis favorable de la Cnil et recueil de l'accord exprès des personnes, décret en Conseil d'État après avis de la Cnil pour des données déclarées d'intérêt public. La loi de 2004 énonce le même interdit dans son article 8 mais reconnaît implicitement que la statistique publique concourt à l'intérêt public puisqu'elle la dispense de l'accord exprès. Celle-ci ne doit plus recueillir que l'avis du Cnis (Conseil national de l'information statistique) et de la Cnil (article 8-I-7). La loi de 2004 a également intégré la disposition de la convention 108 du Conseil de l'Europe pour la protection des personnes exigeant que les données recueillies soient «adéquates, pertinentes et non excessives», ce dont la Cnil se fait juge déjà depuis l985. La statistique publique (Insee et directions statistiques des ministères) peut donc, désormais, recueillir plus facilement des données dites sensibles. Cependant, le 15 novembre 2007, le Conseil constitutionnel a interdit le recueil d'informations ethno-raciales (noir, arabe…) qu'il a déclaré contraire à l'article 1er de la Constitution. Il a jugé qu'il fallait se contenter d'informations objectives. Un commentaire du Conseil constitutionnel a néanmoins précisé que les données sur «le ressenti d'appartenance» n'étaient pas visées par cet interdit. La décision du Conseil constitutionnel recoupe les recommandations de la Cnil qui, quelques mois plus tôt, avait renvoyé au législateur, sous contrôle du Conseil constitutionnel, le soin de définir, s'il le souhaitait, un référentiel ethnoracial à l'anglaise ou à l'américaine.

    De mon point de vue, l'essentiel de ce que la statistique publique est autorisée à faire suffit largement à construire une connaissance sur les populations immigrées et d'origine étrangère. Les catégories ethnoraciales sont volatiles de même que le «ressenti d'appartenance». Elles ne permettent pas un suivi dans le temps qui ait du sens. Au contraire, le pays et la nationalité de naissance des individus et de leurs parents ne varient pas au fil de la vie. Des données de ce type sont collectées désormais dans la plus part des pays européens qui ont connu une forte immigration. Ils en ont très bien compris l'utilité. Le Royaume-Uni, lui, s'en tient aux données ethnoraciales, dans ses recensements depuis 1991, auxquelles il a ajouté les informations sur l'affiliation religieuse en 2001.

    L'Insee n'a pas attendu les recommandations de la Cnil de 2007 pour collecter ce type de données. Le processus a été long mais c'est aujourd'hui un acquis. L'Insee inclut, désormais, dans ses grandes enquêtes annuelles, des questions sur le pays et la nationalité de naissance des parents. C'est le cas des enquêtes Emploi depuis dix ans. Il lui reste à faire deux choses:

    1) Trouver un vocabulaire adéquat pour désigner les nouvelles catégories de population qu'il observe. Comme à l'Ined, à l'Insee, on ne sait toujours pas nommer les personnes qui sont nées en France de deux parents nées en France autrement que par un privatif (ni immigré, ni descendant d'immigré) ou par «population majoritaire» (qui ne fait référence qu'à une appréciation numérique) ;

    2) Étendre aux enquêtes annuelles de recensement le recueil des informations utiles sur les parents. C'est sans doute l'étape la plus difficile à franchir pour l'Insee qui ne le fera pas tant que les débats sur la question des statistiques ethniques seront aussi venimeux et sans l'approbation ferme et non ambiguë du pouvoir politique. Le recensement est la colonne vertébrale de l'ensemble du système statistique français qui ne dispose pas de registres de population comme de nombreux pays européens. L'Insee craint donc comme le feu toute remise en cause du recensement. La Cnil s'est déclarée favorable au recueil du pays et de la nationalité de naissance des parents «dès lors que toutes précautions méthodologiques auraient été prises pour garantir la protection des données et que l'acceptabilité publique de ces questions aurait été préalablement testée.» Les grosses enquêtes de l'Insee peuvent être considérées comme une série de tests réussis sur l'acceptabilité publique des questions sur le pays et la nationalité de naissance des parents. L'extension aux enquêtes annuelles de ces données serait un moyen de donner un peu de contenu aux discours sur la ségrégation ethnique. La mesure cantonnée aux seuls immigrés est tout à fait insuffisante. En 2011, on comptait 8,7 % d'immigrés, mais 19,2 % de personnes d'origine étrangère sur deux générations. Cette proportion montait même à près de 30 %, dès que l'on incluait la génération suivante, calcul réalisable seulement pour les moins de 60 ans.

    * Michèle Tribalat - FigaroVox

  • HISTOIRE • Visite du MuséoParc d’Alésia : une émissin de TV Libertés, dans la série Héros de Jeunesse

     

    Ce dimanche peut-être est un excellent moment pour visiter, grâce à TV Libertés, le MuséoParc d'Alésia. (18' 10''). 

    Cette visite s'effectue dans le cadre de l'émission Héros de jeunesse présentée par Anne-Laure Blanc.

    Après un entretien avec Laurent de Froberville, directeur du MuséoParc d’Alésia, l’émission présente ce centre d’interprétation. L’historien Vincent Badré explique les enjeux de la bataille d’Alésia.

    Elle fait découvrir une reconstitution de combat côté gaulois avant de visiter l’exposition « Astérix à Alésia ».

    Enfin, sur l’oppidum lui-même, l'émission évoque Vercingétorix et donne un intéressant aperçu des ruines de la ville gallo-romaine.  •  

     

     

     TV Libertés

     

  • A Paris, aujourd'hui ...

     

    « Du point de vue le plus terrestre, du point de vue politique, ce qu'il y a d'incomparable, chez Jeanne d'Arc, c'est la justesse du coup d'oeil, le bon sens, la rectitude du jugement.

    Pour sauver la France créée par ses Rois, confondue avec eux, il fallait relever la Royauté. Pour relever la Royauté, il fallait rendre confiance et prestige à l'héritier qui finissait par perdre espoir et, peut-être, douter de sa naissance même.

    C'est pourquoi la première rencontre de Jeanne et de Charles VII est si émouvante. Le geste de Jeanne reconnaissant le Dauphin qui la met à l'épreuve, et tombant à ses genoux, est décisif. Le principe sauveur, la monarchie, est désigné. »  •

     

    Jacques BAINVILLE,  HISTOIRE DE FRANCE

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Famille de France • Autour du cinquantième anniversaire du prince Jean de France

     

    Domaine Royal de Dreux : Le Duc et la Duchesse de Vendôme auprès de la statue du roi Saint Louis

    Rappelons aux lecteurs de Lafautearousseau qu'entre autres événements heureux attendus en 2015 dans la Famille de France (naissances, anniversaires), le Prince Jean de France, Duc de Vendôme et Dauphin de France, fêtera prochainement ses 50 ans. (Le prince est né le 19 mai 1965).

    Un anniversaire que Lafautearousseau ne manquera pas de mettre à l'honneur. Et que nous fêterons, malgré les temps plutôt sombres que traverse notre pays, comme un jour joyeux.

     

  • MEDAS • Pas d’accord, Élisabeth ! Par Christian Tarente

     

    Les chroniques d’Élisabeth Lévy dans Causeur sont l’une de ces oasis où l’on apprécie de pouvoir se rafraîchir l’esprit quand on a subi un trop-plein d’insanités médiatiques. Quand l’une d’elles, comme celle mise en ligne sur causeur.fr le 6 mai, révèle un point de désaccord, on a d’autant plus envie de lui répondre que le sujet est effectivement crucial.

    La chronique est intitulée : La dernière tentation des chrétiens : majorité culturelle ou minorité opprimée, il faut choisir. « Les cathos se sentent méprisés, mal-aimés, maltraités, ils en ont marre d’être les seuls dont on puisse se payer la tête sans risques… » écrit, à fort juste titre, Elisabeth Lévy. Cependant, explique-t-elle, ils sont dans une contradiction. Ils sont devenus, de fait, une « minorité religieuse », une parmi les autres, même si elle demeure la plus importante. Mais en même temps, ils sont une « majorité culturelle ». Élisabeth Lévy ne précise pas vraiment le contenu de ce concept, mais on comprend qu’elle estime qu’une majorité de Français, même non pratiquants, même non croyants, se réfèrent plus ou moins consciemment à un ensemble de valeurs culturelles globalement catholiques.

    Les catholiques, minorité religieuse, majorité culturelle : on peut discuter de ce que recouvrent exactement ces vocables, mais on est porté à adhérer à un constat qui, notamment, ressort des données statistiques dont nous disposons.

    Cependant, Elisabeth Lévy ajoute que, pour les « cathos », cette contradiction est aussi un piège. Et qu’ils ne sont pas loin de tomber dedans, surtout depuis qu’avec les manifs pour tous, ils ont « goûté aux joies de la pride… Dans la foulée, ils ont adopté les codes et les armes idéologiques de toute minorité qui se constitue en communauté agressée. » Mais en se présentant comme une minorité persécutée, elle risque de perdre les bénéfices de son majorat culturel. « On ne peut pas éternellement jouer sur deux tableaux : entre les délices de la posture minoritaire et les privilèges ingrats de l’ancienneté », les catholiques doivent choisir, conclut Elisabeth Lévy.

    Eh bien, non, chère Elisabeth Lévy. Si nous ne pouvons pas choisir, c’est parce que le choix ne se pose pas en ces termes. Il y a une faille dans votre raisonnement. Une faille précisément contenue dans le concept de « majorité culturelle », qui paraît, dans votre esprit, relever du pur quantitatif, de la simple statistique. Or ce que représente le catholicisme en France, et pour la France, est d’un tout autre ordre. Il ne s’agit pas du tout de savoir combien de Français se réfèrent, par leurs valeurs, à une culture globalement catholique.

    Ce qui est en cause, c’est la manière dont la réalité française – celle-là même dont vous n’avez cessé de montrer à quel point vous la ressentiez – s’est historiquement constituée. On peut toujours discuter du rôle effectif joué par le baptême de Clovis, mais ce qu’il symbolise a abouti à ce résultat toujours effectif, cette réalité mystérieuse mais tangible, indiscutable, que l’être français est la condition même de notre vivre ensemble. Et que son enracinement profond va chercher la vie dans le terreau chrétien.

    Or, c’est justement cela qui est nié par la « cathophobie », souvent primaire, parfois secondaire et rarement supérieure, qui tient aujourd’hui le haut du pavé. Y résister est nécessaire si on ne veut pas passer à côté de ce qui fait l’essence même de la France. A cet égard, les théories, naguère défendues par certains chrétiens, de « l’enfouissement » ont fait la preuve de leur nocivité. Ce sont elles qui se sont révélées « doublement catastrophiques » : en nous imposant le silence, elles nous ont fait fondre comme neige au soleil. Résister au multiculturalisme passe obligatoirement, en France, par la défense du catholicisme. Bien des incroyants l’ont d’ailleurs compris. 

    Le texte d’Elisabeth Lévy est à lire ici : http://www.causeur.fr/chretiens-islam-manif-pour-tous-32694.html

     

     - Politique magaine

  • D'un colloque l'autre ... Paris, aujourd'hui : « Dessine-moi un Roi ... »

     

    COLLOQUE D’ACTION FRANÇAISE

    Forum de Grenelle - 5, rue de la Croix-Nivert - 75015

    Métro Cambronne

    SAMEDI 9 MAI 2015, de 14h à 18h

    Dessine-moi un Roi 

     

    Le royalisme, au XXIe siècle, est confronté à une situation originale : le système démocratique a montré ses limites, le régime républicain est contesté de toute part, et simultanément la France, ses territoires, son histoire, ses traditions et ses peuples s'effacent. Bien au-delà de la critique du régime républicain, le royalisme doit poser les bases de son exercice. Comment, aujourd'hui, gouverner la France avec une puissance affaiblie, des frontières abolies, une économie mondialisée et une population renouvelée, pour ne citer que ces points ? Avec quels principes, selon quelles méthodes ? Le colloque Dessine-moi un Roi entend entamer une réflexion sur les conditions réelles d'exercice du pouvoir. Une réflexion que l'Action française veut partager avec tous les acteurs du royalisme en France. 

    INTRODUCTION

    Un royalisme contemporain ou le cadre empirique d'une politique monarchique française aujourd'hui.

    Par François Marcilhac, Directeur éditorial de L’Action française 2000 

    AUX FONDEMENTS DE L’ETAT

    D'un État de droits à un État de libertés, ou la politique monarchique comme l'anti-Hobbes.

    Par Gérard Leclerc, Ecrivain et journaliste

    Le peuple et sa représentation

    Par Stéphane Blanchonnet, Président du Comité Directeur d’Action française 

    Territoire, nation et régions

    Par Frédéric Rouvillois, Ecrivain et professeur des universités 

    LA SOCIETE

    Réinventer les Biens communs

    Par Pierre de Meuse, Historien et docteur en droit 

    Réintroduire l'homme dans la nature

    Par Jean-Philippe Chauvin, Professeur d’histoire

    Les religions en Royauté

    Par Hilaire de Crémiers, Directeur de Politique Magazine 

    DOMAINES REGALIENS

    La Justice et l'autorité du droit naturel

    Par Philippe Pichot-Bravard, Ecrivain et professeur des universités 

    L'articulation des fonctions souveraines, législative et judiciaire

    Par Guillaume Bernard, Ecrivain et professeur des universités 

    Diplomatie nationale et village mondial

    Par Elie Hatem, Avocat et enseignant à la Faculté Libre de Droit 

    Indépendance militaire et mondialisation des conflits

    Par Bruno Castanier, Historien 

    CONCLUSION

    La fécondité de la prospective royaliste

    Par François Bel-Ker, Secrétaire général de l’Action française

    Colloque 09.05.15 Intervenants.jpg

     

    A la suite du colloque, un BANQUET D’ACTION FRANÇAISE sera organisé : Militants, sympathisants, curieux et intervenants échangent, dans une ambiance festive, après les conférences; occasion de partager un moment d’amitié d’Action française. 

    TARIFS

    Colloque seul :  • Lycéens, étudiants et chômeurs : 6 € • Tarif normal : 10 €

    Colloque + banquet : • Lycéens, étudiants et chômeurs : 20 € • Tarif normal : 30 €. Chèque à l’ordre du CRAF - 10, rue Croix-des-Petits-Champs -75001 Paris

    Renseignements & inscriptions : contact@actionfrancaise.net

  • A Paris, demain dimanche ...

     

    « Du point de vue le plus terrestre, du point de vue politique, ce qu'il y a d'incomparable, chez Jeanne d'Arc, c'est la justesse du coup d'oeil, le bon sens, la rectitude du jugement.

    Pour sauver la France créée par ses Rois, confondue avec eux, il fallait relever la Royauté. Pour relever la Royauté, il fallait rendre confiance et prestige à l'héritier qui finissait par perdre espoir et, peut-être, douter de sa naissance même.

    C'est pourquoi la première rencontre de Jeanne et de Charles VII est si émouvante. Le geste de Jeanne reconnaissant le Dauphin qui la met à l'épreuve, et tombant à ses genoux, est décisif. Le principe sauveur, la monarchie, est désigné. » 

     

    Jacques BAINVILLE,  HISTOIRE DE FRANCE

  • « Vous avez dit souveraineté ? » : c'est le dossier du numéro de mai de Politique magazine - qui vient de paraître

     

    Découvrez le numéro de mai !

    Dossier : Vous avez dit souveraineté ?

    Quarante ans d’abandons successifs de souveraineté ont profondément altéré l’indépendance et l’autorité de notre pays dans le monde. Sont-ils irréversibles ? La réponse est non. Alors, comment faire pour retrouver nos marges de manœuvre sans compromettre nos grands équilibres ?

    Sommaire (Cliquez sur l'image ci-dessous) 

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  • DESSINE-MOI UN ROI…. par François Marcilhac*

     

    500021990.jpgLa question institutionnelle, en ces périodes de remise en cause sociale et culturelle, voire identitaire de notre nation, pourrait paraître inactuelle, surtout s’il s’agit de proposer rien moins que le recours, d’aucuns diraient le retour, à une forme politique qui semble appartenir de manière irrémédiable au passé de notre pays.

     

    D’autant que ce passé, le volontarisme politique actuel cherche à l’éloigner de nous et de nos enfants à une vitesse plus rapide que celle de l’écoulement paisible des siècles, dont le tort, aux yeux de nos idéologues, est de permettre au passé de devenir héritage. La volonté de nos actuels dirigeants de couper définitivement le peuple français de son histoire et de dissoudre la civilisation française elle-même n’a d’autre objet que d’absorber ce même peuple dans un trou noir : par définition le grand effacement rendra sans objet la question de l’insécurité culturelle. Et, par la même occasion, celle du politique, c’est-à-dire du gouvernement des hommes. La gouvernance suffit à la gestion des choses.

    La révolution française avait été une tentative, qui a échoué, de créer un peuple nouveau. La révolution russe en avait été une seconde, qui a elle aussi échoué. Dans les deux cas, les révolutionnaires ou leur héritiers ont, comme une leçon du vice à la vertu, fini par recourir au passé honni, nié, aboli, pour ressouder le peuple. Michelet a créé le roman national en y intégrant son passé monarchique, y compris la figure de Jeanne, même si ce fut pour la réinterpréter, en vue de participer à la construction d’un « peuple républicain » qui ne fût pas totalement hors sol ; Staline, face à l’envahisseur allemand, invoque les mânes de Pierre le Grand et soulage, momentanément, l’église orthodoxe du joug criminel sous lequel il l’avait placée. La question des institutions est comprise dans celle de l’unité d’un peuple.

    Nos dirigeants actuels sont malheureusement des révolutionnaires plus radicaux encore que leurs grands ancêtres. Il ne s’agit plus pour eux de créer un peuple nouveau, mais de dissoudre la notion même de peuple, et plus encore de « peuple français », qu’ils ont abandonnée pour celle, apparemment neutre, de « société ». Quant aux « valeurs républicaines » et à la République comme concept autoréférent — la République, pour nos hommes politiques, n’est plus française, elle EST, tout simplement — elles constituent les éléments de langage de cette substitution ontologique. Il s’agit désormais de « faire société commune dans une société diverse », selon le titre d’un rapport fameux, commandé en 2013 par le gouvernement, puisque, tout aussi bien, « c’est au nom des valeurs fondatrices d’une République effective qu’il faut une reconnaissance franche du pluralisme de la société française et d’une république de la diversité », que « le sens de l’intégration nationale a changé et que le lien social relève moins aujourd’hui d’une mise en forme et en conformité à des normes institutionnelles que de l’inventivité des acteurs sociaux, leur capacité à transformer la société française ». D’ailleurs, la France « est déjà un pays pluriethnique et pluriculturel ; elle le sera de plus en plus à l’avenir, et un pluralisme harmonieux reste à construire ». Pathétique logorrhée ! Si ce texte fut écrit quatorze mois avant l’« inventivité » dont firent preuve en janvier 2015 les frères Kouachy et Coulibaly, il le fut en revanche quelques mois à peine après les crimes inventifs de Mehra qui visaient, déjà, des militaires et des juifs. Comment plaider la naïveté ? « “Faire France” pour défaire la France », condamnait alors sans appel le comte de Paris [1].

    Pourquoi y revenir ? Parce que les nouveaux programmes scolaires, qui rendent notamment obligatoire en 5e l’enseignement de l’islam, aux dépens explicites du christianisme et de la chrétienté, sont une étape dans la réalisation par nos élites de cette déconstruction méthodique du peuple français par la voie du déracinement. Il en est de même de la relégation de l’enseignement du latin et du grec, désormais intitulé « Langues et culture de l’antiquité », dans ce nouveau machin pédagogiste que sont les Enseignements pratiques interdisciplinaires : là encore, s’exprime la volonté de couper les Français de leurs racines. Il est vrai que si la gauche n’a jamais aimé l’enseignement des humanités, la droite l’a puissamment aidée à l’éradiquer de notre système scolaire depuis plusieurs décennies. Déjà le 27 septembre 1922, le député royaliste Léon Daudet, qui les défendait contre le « moderniste » Herriot, déclarait : «  Il y a de l’or dans les enfants du peuple. Cet or, il faut l’amener à la surface », allant jusqu’à réclamer un enseignement général des bases du latin dès le primaire pour leur valeur formatrice. Quant à l’enseignement du français, le SNALC parle de « boucherie ». Mais la gauche, par son goût de la médiocrité qu’elle a toujours confondu avec la « démocratisation », n’a jamais souhaité un peuple trop instruit. S’il se mettait à ne plus voter pour elle...

    Ce qu’il a déjà commencé à faire. Voilà pourquoi elle souhaite en changer. Voilà pourquoi le peuple français vit à l’heure actuelle sa métamorphose ou plutôt sa défiguration en « république de la diversité ». Parler de peuple français est devenu pire qu’une incongruité : c’est une Marianne marquée au fer rouge sur le front des malpensants. Alors que l’unité historique — je ne dis pas ethnique — d’un peuple autour de son héritage est évidemment la condition sine qua non de son existence comme nation, les Français sont poussés vers leur effacement en tant que peuple. La question se situe non plus au plan des divisions politiques comme par le passé mais au plan existentiel. Ses élites cherchent à dissoudre les Français comme peuple pour le faire émerger comme « société commune dans une société diverse  ».

    Hier encore, l’Action française pouvait poser la question en termes strictement institutionnels : instabilité gouvernementale, centralisation politicienne, captation oligarchique des pouvoirs, non-représentativité du pays réel dans un système parlementaire partisan. Nous n’en sommes plus là, d’où la nécessité de notre colloque apparemment inactuel du 9 mai 2015 : oui, face à la victoire toujours plus éventuelle du « pire des pires », évoquée par Maurras à la fin de sa vie, il nous faut dessiner un Roi, à savoir l’image de l’espérance, contre l’entreprise de déracinement du peuple français par le double recours à une laïcité hostile à sa source spirituelle qu’est le christianisme et à un multiculturalisme aussi artificiel que programmé — la dernière réforme du collège ne faisant que mettre en application les préconisations du rapport de 2013.

    Nous devons, grâce à la figure royale, affirmer l’essence à la fois du peuple français et du souci politique. Comme le souligne le Prince Jean : « Le souci d’un prince français est de s’associer à tous ses compatriotes et de les rassembler dans une même affection. C’est aussi en restant fidèle à ses racines que le peuple français pourra relever les défis du futur. » [2]

    Face à la désagrégation de la France en « république de la diversité », réaffirmer que seul le Roi peut aujourd’hui faire peuple, c’est envoyer à nos compatriotes le message à la fois le plus prometteur et le plus subversif qui soit. 

    * François Marcilhac - L’AF 2908

    [1] Le Figaro du 18 décembre 2013 [2] Un Prince français, Pygmalion, 2009.

  • Eric Zemmour à Politique magazine : « Reconquérir la société par la culture » par Jean-Baptiste d'Albaret

     

    Politique magazine l’avait écrit dès sa parution : parce qu’il permet de comprendre comment la France en est arrivée à se renier elle-même, Le Suicide français d’Eric Zemmour est un livre capital. Pour l’écrivain, c’est par la culture que notre société a été contaminée par l’idéologie qui détruit notre pays. C’est par la culture qu’il faut la reconquérir. 

    Pourquoi choisir un titre aussi provoquant que « Le suicide français » ?

    L’aspect éditorial a bien sûr compté, mais le but était avant tout de frapper un grand coup, dès la couverture, pour alerter sur l’imminence de la catastrophe : la disparition pure et simple du peuple français et de sa civilisation tels qu’ils existent depuis des siècles. On peut toujours ergoter pour savoir s’il s’agit d’un suicide, d’un meurtre ou que sais-je encore… Il n’empêche que nous sommes collectivement fascinés par notre propre disparition et que nous cédons volontiers à cette pulsion mortifère. Il s’agit donc bien d’une sorte de suicide. Ou, si l’on veut, d’un suicide assisté.

    Qui en est le responsable ?

    Le responsable, c’est le projet subversif de ceux qui contraignent notre pays à ingurgiter des valeurs et des mœurs aux antipodes de ce qu’il a édifié au fil des siècles. C’est un totalitarisme d’un genre nouveau qui, en particulier à travers les médias, impose ses conceptions et guide les consciences, interdisant de fait toute pensée autonome. C’est la haine des élites politiques, économiques, médiatiques, héritières de Mai 68, envers le peuple français et son histoire. Et ce sont les Français eux-mêmes qui ont assimilé cette haine et, par une sorte de masochisme, l’ont retournée contre eux.

    Comment expliquez-vous alors le succès phénoménal de votre livre ?

    Quand les Français sortent de chez eux, ils ont l’impression d’avoir changé de continent ! Le voile se déchire… Nos compatriotes ne se sentent plus chez eux et il est interdit de le dire. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que nous avons affaire à un système qui évacue le réel. Dans mes écrits, j’essaie modestement de le remettre au centre du débat public, ce qui, évidemment, suscite la colère de ceux qui n’ont de cesse de l’ostraciser.

    Justement. Vos détracteurs vous reprochent des analyses manichéennes et réactionnaires. Que leur répondez-vous ?

    Généralement, ceux qui me reprochent ma vision « manichéenne » comme vous dites, sont les mêmes qui traitent mon livre de manière caricaturale. Livre que, d’ailleurs, souvent ils n’ont pas lu, ou alors très vite et très mal. Mais on accuse toujours les autres de ses propres turpitudes, c’est une loi de la psychologie… Quant au terme « réactionnaire », comme celui de « populiste », je l’assume pleinement. D’abord parce que, revendiquant mon droit à réagir, j’en suis un au sens propre. Ensuite, parce qu’en effet j’aime le passé, j’aime l’histoire et en particulier l’histoire de France, de laquelle nous aurions des leçons à tirer pour surmonter la crise actuelle qui menace de nous emporter. Tous les renouveaux se sont fondés sur des expériences du passé. Dans un de ses textes, le général De Gaulle en appelle à la tradition pour, je cite, « régénérer le pays ». Or, depuis quarante ans, par un mélange d’inconscience et d’arrogance, on s’ingénie à détruire notre mémoire nationale, ce qui est une catastrophe à tous les niveaux. Je ne défends évidemment pas une conception étriquée de la tradition, mais l’arrachement à nos racines comme condition du progrès humain est une idée fausse et dangereuse… Comme l’explique Jean-Claude Michéa, la liberté, telle que nous la concevons depuis le XVIIIe siècle, naît de la confrontation entre la tradition et l’individualisme. Or, Mai 68 a tué cette dialectique puisqu’il a détruit toute référence au passé : de ce fait, l’individu a été laissé à lui-même, à ses caprices, à son hubris.

    Dans votre livre, vous expliquez que ce qui a sauvé les soixante-huitards, c’est qu’ils ont échoué à prendre le pouvoir. Que voulez-vous dire par là ?

    Cette explication est tirée d’une discussion entre Alain Peyrefitte et Georges Pompidou rapportée dans Le Mal français, le livre de Peyrefitte. Or, contrairement à ce qu’on pourrait croire, le libéral, le progressiste, le moderne, ce n’est pas Pompidou, c’est Peyrefitte. Son action à l’Éducation nationale est une catastrophe ! En 1968, De Gaulle, qui ne comprend pas ce qui est en train de se passer, le pousse sur le devant de la scène en pensant qu’il va sauver les meubles. Mais c’est le contraire qui se passe. Pompidou, qui est le vrai conservateur, a tout compris. Il sera d’ailleurs furieux contre Chaban-Delmas et son discours de politique générale sur la « nouvelle société » où, remarque-t-il, pas une seule fois ne figure le mot « Etat ». De fait, Premier ministre en 1969, juste après les événements de mai, Chaban fait entrer l’esprit soixante-huitard dans les institutions gaulliennes. Esprit qui va, dès lors, se diffuser dans la société, comme le ver dans le fruit. 

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    Daniel Cohn-Bendit. Les soixante-huitards et leur entreprise de destruction des moindres rouages qui avaient édifié la France…

    En fait, essentiellement, sous l’argument culturel ?

    Oui, c’est par la culture, d’abord par la culture savante avec ce que les Américains appellent la french theory, puis par la culture populaire, que ces idées se sont diffusées. Dans mon livre, j’analyse un certain nombre de films et de chansons représentatifs de cette idéologie qui va progressivement subvertir la société traditionnelle d’avant les années 70. Ce fut d’autant plus efficace que la plupart des artistes de l’époque avaient un talent formidable. La violence comique d’un Coluche frise le génie ! Pas un seul des « humoristes » d’aujourd’hui – qui se contentent sagement d’être des chiens de garde de l’idéologie dominante – n’arrive à la cheville de ce pur produit de l’esprit de 68 qui fut sans doute l’un des plus grands « déconstructeurs » de la seconde moitié du XXe siècle. Ironie de l’histoire : si ces artistes avaient un tel talent, s’ils l’ont fait fructifier, c’est qu’ils ont bénéficié de l’excellente formation classique qu’ils ont contribué à détruire. De même avaient-ils eu un père à qui se confronter pour devenir des hommes. Mai 68 a tué la figure du père. Le féminisme en a fait une mère comme une autre.

    On a parfois l’impression que cette idéologie que vous décrivez est en fait une sorte de religion qui a pénétré toutes les couches de la société jusqu’au plus haut sommet de l’Etat…

    Absolument ! On a affaire à une nouvelle religion d’état prêchée par des grands-prêtres qui catéchisent, sermonnent, excommunient… Sous couvert de « valeurs de la République », nos élites nous imposent une religion républicaine – le progressisme, le féminisme, l’antiracisme – qui est précisément l’anti-république puisqu’elle est tout sauf la « chose publique » mais une idéologie. Leur idéologie.

    N’est-ce pas, au moins en France, une dérive inhérente au régime républicain, cette sacralisation du politique ?

    C’est une question compliquée mais vous avez sans doute raison de penser que cette tendance est inscrite dès l’origine dans les gènes de la République. Michelet parlait de Robespierre et des Montagnards comme du « parti-prêtre ». Nous sommes un peuple de dogmatiques… Moi, je suis pour la révolution arrêtée par Bonaparte, celle qui, comme il le disait lui-même, s’arrête aux principes qui l’ont commencée : l’égalité et le mérite. Rien de plus, rien de moins ! Cela dit, je comprends la critique contre-révolutionnaire. Quand il relève les contradictions des principes de la Révolution et de la philosophie des Lumières, Joseph de Maistre a souvent raison sur le plan intellectuel. Vous voyez, je n’ai rien contre les monarchistes. Mais il faut assumer son héritage et savoir en conserver le meilleur. Et, je le répète, le meilleur de la Révolution française, c’est la fin des privilèges liés à la naissance. C’est le mérite.

    On sait que vous êtes un admirateur de Napoléon…

    Dans Mélancolie française, mon précédent livre, je soutiens, à rebours de l’historiographie autorisée, que Napoléon a porté au plus haut l’ambition poursuivi pendant quinze siècles par la monarchie française d’être reconnue comme l’héritière de Rome. Ce rêve de la monarchie de succéder à l’Empire romain, Napoléon l’a accompli même si l’aventure s’est terminée par un désastre. Cette thèse permet de comprendre pourquoi l’échec final de 1815 est une rupture profonde de l’histoire de France. A partir de cette date, elle ne peut plus dominer l’Europe. Elle n’est plus un géant et elle le sait. Par une sorte d’effet de compensation, ses élites cherchent depuis des modèles et des maîtres à l’étranger : ce fut l’Angleterre, puis l’Allemagne et l’Amérique, enfin l’URSS et maintenant l’Europe, mais l’Europe allemande…

    Revenons-en à l’actualité. Des critiques extrêmement virulentes contre les socialistes au pouvoir et le politiquement correct de la société médiatique proviennent d’intellectuels classés à gauche (Michel Onfray, Jean-Claude Michéa, Régis Debray, Christophe Guilluy…). Pour vous, qu’est-ce que cela signifie sur le plan du climat intellectuel et idéologique français ?

    J’écris depuis vingt ans que le clivage entre la droite et la gauche n’a plus aucun sens ! En voilà la preuve. Je vous renvoie à la remarquable formule d’un autre intellectuel venu de la gauche, Alain Finkielkraut, sur l’alternative entre « le parti du sursaut et le parti de l’autre ». Nous avons le choix entre « l’autre », c’est-à-dire celui qu’on aime jusqu’à la haine de soi, et le « sursaut », autrement dit le refus de disparaître, collectivement en tant que peuple, mais aussi personnellement comme individu libre. Un philosophe comme Michel Onfray, qui a beaucoup lu et beaucoup travaillé, est en train de choisir. Venu du camp autoproclamé « progressiste », il n’en est pas moins dans le collimateur du « parti de l’autre » parce qu’il a compris que sa liberté individuelle – en tant que citoyen mais aussi en tant que penseur et intellectuel – est en jeu.

    Le Front national peut-il être l’instrument de cette nécessaire réaction ?

    Il m’est difficile de répondre à cette question. Le FN fait de la politique politicienne, ce qui est son rôle mais ce n’est pas mon combat. à mon avis, le nerf de la guerre c’est de reconquérir culturellement la société sur les thèmes que j’ai définis dans mon livre. La réaction politique et électorale ne pourra aboutir qu’après. Quand la société sera prête à l’accueillir. Et on ne sait pas encore quelle forme partisane elle prendra. 

    A lire : Le suicide français, Albin Michel, 544 p., 22,90 euros.

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