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HUMEUR • Qu'est-ce qu'un « anti-raciste de souche » ? C'est ce que Christian Combaz se demande

David Assouline au congrès de Poitiers (Capture d'écran Twitter)

 

Durant le congrès du PS, certains participants dont Laurent Fabius et Jean-Vincent Placé arboraient un pin's « antiraciste de souche ». Christian Combaz* remarque que l'expression « de souche » plaît décidément beaucoup aux communicants de gauche. Son billet est brillant; comme on dit aujourd'hui, il est « écrit » (bien écrit), spirituel et les ridicules y sont bien notés, bien vus. De bonnes raisons de l'apprécier. LFAR 

 

S'il est un domaine de la pensée où les avantages sont aujourd'hui acquis de naissance, où vos voisins, amis, collègues, beaux-frères, etc sont invités à s'en réclamer lors de grandes réunions qui excluent ceux qui ne sont pas nés du bon côté de la morale, où vous pouvez les transmettre par mariage puis les culquer à vos enfants dès l'âge des premiers émois, c'est ce qu'on appelle la « sensibilité de gauche ».

Quand une poignée d'élus trouve amusant de parler d'«anti-racisme de souche» au milieu d'un congrès politique, leur humour se retourne rapidement contre leur camp parce que l'on songe assez vite: «Tiens, c'est exactement ça, avec leur tradition républicaine à toutes les sauces, leur ancrage à gauche qui est devenu une obsession dans le discours, leur engagement immémorial en faveur des valeurs humanistes etc, ils sont devenus les habitants d'un territoire mental qui considère la moitié des autres comme des allogènes.»

Dans les débuts l'anti-raciste était actif, il en faisait certes toujours un peu trop, mais cela lui valait au moins quelques ennuis. Désormais il relève plutôt du passif. La loi est de son côté, les juges aussi, la presse continue à le traiter en héros alors qu'il ne risque plus rien, il tire profit d'une rente de situation commode, il l'est parce que papa l'était, parce que tonton aussi, et parce qu'il a compris, depuis longtemps, que c'était le meilleur moyen de faire des affaires sans qu'on s'occupe des siennes. De temps à autre il jettera l'opprobre sur quelqu'un d'isolé dans le genre Zemmour ou Camus pour faire un exemple devant la foule, un peu comme on brûlait les sodomites au XVIIème siècle.

Finalement au bout d'une génération, celle de 68 (et même deux désormais), on s'aperçoit que l'abus de position dominante, la certitude de camper du côté du bon droit, les dividendes qu'on en tire -en dépit d'une valeur personnelle assez médiocre deviennent non seulement exorbitants mais sont transmissibles- jusqu'à l'abolition des privilèges.

Pour les Socialistes, si friands d'anniversaires didactiques en ce moment, je déconseille formellement la nuit du 4 août.

* Christian Combaz est écrivain et essayiste. Son dernier livre, «Votre serviteur», vient de paraître chez Flammarion. Lire également ses chroniques sur son blog. (Figarovox)

 

Commentaires

  • N'ayant pas suivi le congrès du PS duquel je n'attends rien, je suis effaré - si on peut encore s’effarer d'eux- de cette information, qui révèle la platitude absolue des" zombies" qui nous gouvernent t. On pense aux" âmes mortes de Gogol", ils vivent sur des villages où tout l e monde est mort ou sinon, si certains persistent à vouloir vivre encore, ils veulent tuer les derniers vivants les vitrifier
    . Bon appétit à ces vampires de cadavres !

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