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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1400

  • Société • Pourquoi Soumission de Michel Houellebecq devient de plus en plus plausible

     

    Par Philippe Bilger           

    L'actualité navigue entre islamisme meurtrier et islam provocateur. Philippe Bilger fait le constat d'une islamisation rampante du pays qui aboutit à une identité angoissée. [Figarovox, 2.09] Une réflexion intéressante, largement partagée.  LFAR

     

    492029969.jpgIl y a des billets dangereux mais à force de craindre même sur le plan intellectuel, on finit par oublier sa propre dignité.

    Les événements récents, les polémiques, les controverses, les débats politiques, les antagonismes sur le burkini, la gauche éclatée, le Premier ministre esseulé dans la résistance, la démission d'Emmanuel Macron, le langage qui devient de moins en moins hypocrite à droite, des personnalités affichant de plus en plus leurs forces et leurs éventuelles faiblesses, un président de la République offrant aux journalistes ce qu'il a dénié à ses ministres et surabondant de transparence sauf à l'égard des citoyens qui s'impatientent, une France inquiète, sans cap ni repères: triste tableau d'un pays dont le sentiment dominant est la peur.

    Et ce n'est pas un sentiment honteux.

    Il n'est pas nécessaire de célébrer Nicolas Sarkozy pour admettre que la future campagne présidentielle aura en effet pour axes principaux l'identité et la sécurité. Et ce ne sera pas méconnaître l'importance des problèmes économiques et sociaux ni laisser penser que nous aurions seulement besoin pour demain «d'un super ministre de l'Intérieur», ce qui serait absurdement restrictif.

    C'est constater seulement ce que la quotidienneté révèle.

    Il me semble que l'islamisme meurtrier, l'islam provocateur et l'islamisation, à supposer ces catégories valides, imposent une approche très différente.

    Le premier, quelles que soient les divergences sur l'adaptation ou non de l'état de droit, sur le sort à réserver aux fichés S, sur les sanctions à infliger à ceux qui veulent partir pour le djihad ou en reviennent et sur les modalités et l'exécution des peines pour les terroristes, suscite tout de même une adhésion quasi générale en ce qui concerne l'impitoyable répression qui doit lui être appliquée quand la Justice a encore des vivants à se mettre sous la sévérité.

    Le deuxième a trait à ces incidents qui se multiplient et qui opposent des musulmans donneurs de leçons, parfois sur le mode de l'injonction ou de la violence, à des Français attachés à leur liberté. Cela s'est passé en Corse ou ailleurs. Même quand la responsabilité incombe, pour le rejet, le refus ou la discrimination, à celui qui en est l'auteur, comme pour le restaurateur qui s'est d'ailleurs excusé, on sent de l'autre côté une volonté de pousser le malentendu jusqu'à ses extrêmes limites en constituant le musulman comme un martyr.

    « La discrétion » souhaitée par Jean-Pierre Chevénement est au contraire délibérément, avec une concordance qui ne laisse pas d'intriguer, mise au ban publiquement au profit d'une affirmation inutilement ostensible de l'islam et de certains de ses préceptes en rupture avec notre humus.

    Le burkini est l'exemple éclatant de ce dessein qui a fait surgir sur les plages, en un laps de temps restreint et comme par magie, ces tenues qu'on a voulu nous présenter comme un progrès pour les musulmanes alors qu'en même temps cette coexistence avec une multitude de femmes dénudées et d'hommes en maillot de bain était évidemment en totale contradiction avec la pureté de l'islam. Comment mieux signifier que, sauf à être naïf, le burkini ne peut être perçu que comme un instrument destiné à altérer notre vision du progrès et de l'égalité au bénéfice de l'intégrisme d'une religion menant sur le sable des luttes complémentaires avec celles qui ailleurs ont tué ou meurtri (Le Figaro) ?

    Il est dramatique que face à ces perverses et subtiles avancées, notre appareil juridique administratif se satisfasse d'une lucidité étriquée sans mesurer le poids politique de ce qu'il est appelé à interdire ou valider.

    Pour cet islam provocateur, le consensus a déjà volé en éclats puisque certains de nos concitoyens, pas les moindres ni les moins influents, nient la machine de guerre soyeuse qui se dissimule derrière ces coups de force qui révèlent un islam militant de moins en moins timide.

    La dernière est la plus délicate à appréhender. Elle se rapporte à cette impression diffuse, cette intuition majoritaire que quelque chose se déroule en France qui n'est pas loin d'une dépossession quantitative et qualitative, d'une islamisation progressive et rampante, d'un envahissement de notre vie collective, de notre culture et de nos moeurs par des habitudes qui nous sont étrangères au mieux, une religion dominatrice et conquérante au pire. Cette perception n'implique pas que nous ayons quoi que ce soit à condamner dans cette irrésistible pression. Celle-ci se caractérise par l'érosion, le délitement, la dénaturation de tout ce qui nous persuadait que nous étions accordés aux règles d'une société, à des principes humanistes incontestables et à l'heureuse indifférence des croyances de chacun à l'égard de notre vie civique.

    L'islam modéré, invoqué quand on est au bout du rouleau démocratique, existe. Nous l'entendons parfois sortir de la bouche et de l'intelligence de rares imams inspirant toute confiance. Mais il est impuissant, il ne changera rien. Tant l'islamisation, dans sa version conquérante, encore plus dans son intégrisme criminel, ne fait et ne fera qu'une bouchée, par cette inévitable supériorité du fort sur le faible et de l'excitation sur la raison, de la modération de l'islam.

    Il est permis d'avoir l'identité heureuse comme projet et ce concept n'est pas ridicule. Mais, aujourd'hui, nous avons l'identité angoissée. Parce que nous avons peur du terrorisme et de l'islam meurtrier et que nous sommes inquiets face à l'islam apparemment innocent et tranquille. Nous sommes cruellement cernés ici et insensiblement là.

    Personne n'a à se moquer de nous sur ce plan ni à tourner en dérision ce que nous éprouvons. Rien n'est pire que l'absence de compréhension de ceux pour qui le risque de l'amalgame et la plaie de la stigmatisation - encore l'ONU, récemment! - sont les péchés capitaux et qui qualifient d'hystérie l'expression de la moindre préoccupation singulière ou collective à l'égard de l'islam et de ses dérives.

    Je ne me fais aucune illusion. La tâche est à la fois immense d'un côté et quasiment impossible de l'autre.

    Immense pour tout ce que le nouveau pouvoir aura à accomplir contre la criminalité terroriste et la délinquance ordinaire, contre la zone grise emplie de menaces et de virtualités n'attendant qu'un signe pour partir et tuer.

    Impossible pour cette islamisation tranquille, progressive et redoutable parce que notre démocratie et notre civilisation sont tellement pétries de bons sentiments et de principes qu'elles sont plutôt prêtes à disparaître en les respectant que de se sauver en les relativisant. Un haut théologien égyptien des Frères musulmans n'a-t-il pas vendu la mèche: « Avec vos lois démocratiques nous vous coloniserons, avec nos lois coraniques nous vous dominerons » ?

    J'ai évoqué l'identité heureuse, formule chère à Alain Juppé. Face à qui ce qui est suspendu sur nos têtes et menace notre futur, une fois écarté le socialisme mou qui a démérité, il nous faudra une perle rare. A la fois un président de la République ferme, rigoureux, autoritaire, constant, lucide mais une personnalité sans agitation ni frénésie, réfléchissant avant l'action et non après, ne jetant pas du gros sel sur une société angoissée et à vif mais la protégeant en même temps que donc il la rassurera. On a compris qui j'excluais radicalement à droite (Le Monde).

    Un dernier mot qui n'est pas ironique. Soumission de Michel Houellebecq devient de plus en plus plausible.

    On a, un temps, discuté le choix et la légitimité de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l'Islam de France. Parce qu'il aurait fallu un musulman à sa place (Le Figaro).

    Demain, à la tête de l'Etat, conviendra-t-il d'élire un musulman sous le même prétexte fallacieux ? Un musulman pour régler les problèmes des musulmans, un président musulman pour prendre en charge la tragédie d'un pays ne sachant plus comment sauver son identité face à l'islamisation de la France ?

    C'est le pouvoir, et lui seul, qui doit s'occuper de ce qui le regarde: comment on doit se comporter et vivre en France. En la respectant.

    En étant aussi intransigeant, dans la réciprocité des obligations, que tel ou tel pays arabe, par exemple le Qatar qui énonce avant l'entrée, chez lui, pour les femmes surtout, les interdictions à ne pas transgresser, «dans le respect de l'ordre public et des bonnes mœurs, en observant les traditions nationales et les coutumes établies». Rien de mieux !

    Sinon, en s'effaçant, notre République favorisera le communautarisme.

    Qu'on soit musulman ou non. 

    « Nous avons l'identité angoissée. Parce que nous avons peur du terrorisme et de l'islam meurtrier et que nous sommes inquiets face à l'islam apparemment innocent et tranquille. »

    Philippe Bilger        

    Philippe Bilger prend la parole, en toute liberté, au FigaroVox. Il est magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole. Il tient le blog Justice au singulier et est l'auteur de Ordre et désordres paru aux éditions Le Passeur en avril 2015.    

  • Livres & Histoire • L’armée de Condé ou les errants du roi

     

    par Anne Bernet

    L’émigration demeure pour un public largement tributaire de l’histoire officielle un épisode répréhensible. Le livre de René Bittard des Portes, réédité, revient sur les mésaventures de l’armée de Condé.

     

    938307326.pngLa réédition du classique de René Bittard des Portes, Histoire de l’Armée de Condé, publié en 1896, est, même s’il lui manque cartes et index, une heureuse initiative, car cet ouvrage, précieux, était difficile à se procurer. En revanche, qu’il n’ait pas « été remplacé » depuis, comme le souligne Hervé de Rocquigny, son préfacier, oblige à s’interroger sur l’état de l’historiographie française et son désintérêt des sujets non conformes à la vulgate universitaire en vigueur.

    L’Émigration, il est vrai, demeure pour un public largement tributaire de l’histoire officielle un épisode répréhensible, à considérer de loin et avec tout le mépris nécessaire s’agissant de « traîtres » passés « au service de l’ennemi ». Réaction d’autant plus cocasse que les contempteurs des émigrés sont souvent d’ardents admirateurs du « Général », de Londres et de l’appel du 18 juin… Pourtant, le vaste mouvement qui poussa une partie de la noblesse, mais aussi quantité de gens issus du tiers état, à s’exiler afin de préparer hors de France, avec l’appui de souverains étrangers crus trop vite favorables à la cause du roi, la pleine restauration du pouvoir monarchique, incarna le summum du loyalisme. D’ailleurs, les gentilshommes qui tergiversaient, hésitant, pour des raisons honorables, à s’en aller, recevaient des quenouilles joliment empaquetées, façon élégante de mettre en doute leur virilité… Charette lui-même, qui n’avait pas envie d’aller à Coblence, y eut droit, et partit, avant de revenir, écœuré de l’ambiance.

    Mésaventures des Condéens

    Bittard des Portes, toutefois, ne souhaitait pas écrire une histoire de l’émigration, vaste sujet couvrant des situations aussi diverses que contrastées. Il se borna à suivre, sans entrer dans le détail des destinées individuelles, les mésaventures des 6 000 hommes qui s’attachèrent à la fortune du prince de Condé et restèrent, pour la postérité, les Condéens.

    Louis Joseph de Bourbon-Condé, prince du sang, né en 1736, avait très glorieusement participé à la guerre de Sept Ans. Depuis, il vivait à Chantilly, entre sa fille, la pieuse princesse Louise qu’une idylle impossible finirait par conduire au couvent, et sa maîtresse, la princesse de Monaco. Bien que retiré du service, Condé jouissait dans l’armée, où il conservait de nombreux contacts, d’une grande popularité. Son départ pour l’exil, au lendemain de la prise de la Bastille, émut, sans toutefois inciter, dans un premier temps, à le suivre. Il reviendrait à la contagion galopante des idées révolutionnaires dans les différents corps de précipiter le mouvement.

    Dès l’été 1789, évidence qui explique en partie l’absence de réaction forte de la part de Louis XVI, l’agitation subversive avait gagné les régiments, jusqu’aux gardes-françaises, une élite, sur lesquels le roi ne pouvait plus s’appuyer pour rétablir l’ordre. À la veille des journées d’octobre, on avait renoncé à rappeler des troupes à Versailles, de peur de les voir prendre le parti de l’émeute. Dans les cantonnements de province, les officiers se heurtaient à des débuts de mutinerie, qui se soldaient parfois, comme à Caen où le jeune major de Belzunce fut abattu par ses soldats, dépecé et mangé, ou Nancy, par des assassinats.

    Même la Marine, réputée pour sa tenue, n’était pas épargnée. Incapables de rétablir la discipline, inquiets pour leur sécurité, les officiers quittaient massivement le service. C’était le but recherché. Si beaucoup, tels la plupart des futurs généraux vendéens, se bornèrent à rentrer, inquiets de l’avenir, dans leurs foyers, d’autres apprirent, alors qu’ils cherchaient à quoi s’employer utilement, que le prince de Condé, à Worms, levait un corps de troupes placé sous commandement direct des Princes.

    Passer le Rhin

    Le désastreux dénouement de l’affaire de Varennes, en juin 1791, décida les hésitants : prisonnier aux Tuileries, le roi n’était plus libre de ses choix et cette évidence soulagea beaucoup de gentilshommes des scrupules qu’ils éprouvaient à s’en aller. En quelques semaines, 50 000 Français, dont de nombreux bourgeois et paysans, passèrent le Rhin. Les officiers ne furent pas les seuls à réagir ainsi ; ce fut parfois par unités entières, ou presque, que l’on partit, à l’instar du régiment de Berwick, composé des « Oies sauvages » d’Irlande et d’Écosse, à Landau, de Colonel-Général Infanterie, ancien régiment du prince de Condé, à Dunkerque et de Colonel-Général Cavalerie à Sedan, qui s’en allèrent en bon ordre, enseignes déployées. Bittard des Portes, et en cela son livre a vieilli, était d’une génération marquée par 70 et habitée par l’esprit de « revanche ».

    Aussi est-il, malgré ses sentiments royalistes, mal à l’aise pour justifier ce qu’il tient sans le dire pour un passage à l’ennemi. En un siècle, les mentalités avaient trop changé pour saisir encore les motivations de ces hommes. Sa germanophobie l’obligea donc, au long de son récit, à un constant exercice d’équilibrisme, partagé entre admiration pour les Condéens et horreur de les voir combattre au service des Allemands… À l’évidence, l’historien projetait sur le monde germanique contemporain de la Révolution les préjugés et rancœurs de son temps. Cela dit, l’hostilité, qu’il souligne d’abondance, d’une majorité de principicules allemands et de leurs sujets à l’égard des Français exista. Force est aussi d’admettre que les émigrés, d’abord convaincus de n’être que de passage en terre étrangère, eurent tendance à le prendre de haut avec leurs hôtes, jusqu’à les exaspérer.

    Si, dans un second temps, les pérégrinations douloureuses des Princes et de leurs soutiens sont à mettre sur le compte de la lâcheté de l’Autriche, des Italiens ou des Russes, affolés des victoires républicaines et désireux de donner des gages à Paris, au début, ce fut l’arrogance des Français, prompts parfois à se conduire comme en pays conquis, qui provoqua les frictions. Cela entraînerait ces privations, misères, souffrances, guet-apens sournois contre les traînards relatés dans les Mémoires de survivants réellement inconscients de l’exaspération qu’ils provoquaient et persuadés d’avoir été maltraités sans raison.

    Un sentiment de gâchis

    La situation n’était pas meilleure dans les états-majors coalisés où l’on s’était battu contre ces mêmes Français, que l’on trouvait maintenant encombrants mais utiles, dans la mesure où, d’année en année, on s’en servait toujours davantage comme de supplétifs mal payés mais sacrifiables sans vergogne car ils étaient braves et se faisaient tuer aux postes les plus exposés sans se plaindre… Or, ni Condé, ni aucun des Princes n’étaient d’humeur à servir ainsi les intérêts de puissances dont l’unique ambition restait l’abaissement de la France.

    C’est le tragique de l’affaire de voir les émigrés, pris entre royalisme et patriotisme, sabotant des tentatives autrichiennes contre Strasbourg et l’Alsace, pour ne pas être complices d’une invasion, ou, à partir de 1796, quand les passions politiques commencèrent à s’apaiser, de sorte que Bleus et Blancs ne tenaient plus à s’entretuer, s’arrangeant, quand ils se retrouvaient face à face, pour éviter l’affrontement ou se borner à des échanges de tirs symboliques. Cela tournait à la complicité, ce que les Autrichiens reprochèrent à Condé, qu’ils obligèrent, en gage de bonne foi, à engager, le 13 août 1796, contre le général Abbatucci avec lequel il s’entendait trop bien, le combat d’Ober-Kamlach, boucherie fratricide doublée d’une défaite…

    Le pire étant que ces faits d’armes, incontestables, ne passeraient pas à la postérité et que l’on a oublié ces batailles. Le fond du gouffre fut atteint en 1797 quand, lâché par l’Autriche et les Anglais, Condé accepta, la mort dans l’âme, l’offre du tsar Paul d’entrer à son service. En Wolhynie, son armée dut abandonner ses drapeaux et uniformes et prêter allégeance à un souverain étranger qui bientôt, d’ailleurs, la renverrait brutalement. Le corps, pourtant, survécut jusqu’en 1801 et l’éphémère paix d’Amiens. À cette date, les Anglais, qui avaient besoin d’hommes pour défendre l’Égypte et la route des Indes, proposèrent de le solder. Et se heurtèrent à un refus quasi unanime. Ne restait qu’à reprendre, dès que cela fut possible, le chemin de France. Non sans un sentiment de gâchis que la certitude d’avoir sauvé l’honneur n’adoucirait jamais complètement. 

    Histoire de l’armée de Condé, René Bittard des Portes, Perrin, 23€

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  • Médias • Le dessin du scandale, en Italie ... Soyons fiers de n'avoir jamais été Charlie !

    Le dessin de Charlie Hebdo sur le séisme en Italie qui fait scandale chez nos voisins transalpins

     

    Simplifions : sous prétexte de liberté d'expression, ces gens-là se comportent comme des voyous. Sans grand risque, dans ce cas : ce ne sont pas les Italiens qui viendront les égorger... LFAR

     

    E-LOGO-LP-136x40.pngUne fois de plus, l'humour de Charlie Hebdo ne passe pas auprès de tout le monde. Cette fois, il ne s'agit pas d'une caricature sur l'islam mais sur le tremblement de terre en Italie qui provoque la polémique. En cause : un dessin du dessinateur Felix publié dans le numéro en kiosques cette semaine. Le dessin compare les victimes du séisme qui a fait 294 morts à un plat de lasagnes, le sang faisant office de sauce tomates et les cadavres de viande entre les décombres. 

    Ce croquis soulève « l'indignation collective », rapporte le quotidien romain « Il Messagero ». Aujourd'hui, « plus personne n'est Charlie », rapporte de son côté le Corriere Della Serra qui explique que de nombreux Italiens sur les réseaux sociaux estiment le dessin « choquant », « indécent » et réclament « du respect pour les victimes ». « Qu'il y-t-il de drôle dans ce dessin ? », s'interroge le journal.  

    2.09.2016

  • Traditions • Culture • Loisirs ...

  • Sport • Ballon rond-Equipe de France (?) : encore un effort, Didier, et le monocolore sera parfait !

     

    2504458051.3.jpgHuit sur onze ! Que diraient les journalistes sportifs et autres commentateurs si, d'aventure, l'équipe de Corée du Sud (ou du Vietnam, ou de Chine...) « alignait » huit joueurs blancs sur onze ?

    Que diraient les mêmes si l'équipe du Ghana (ou du Gabon, ou du Kenya...) « alignait » huit joueurs jaunes sur onze ? Nous prenons le pari qu'ils seraient, au moins, surpris.

    Comme nous le sommes, ne serait-ce qu'au nom de la « diversité » si unanimement chantée, vantée, prônée et tout et tout... mais dont on voit bien que, pour la France en tout cas, et au jeu du ballon rond, elle n'est qu'une Tartufferie, doublée d'un grotesque évident. 

  • Livres • La nouvelle charge d'Éric Zemmour : « Un quinquennat pour rien »

     

    Par Vincent Trémolet de Villers

    51NfV+cckmL.jpgDans un ouvrage appelé à nourrir toutes les polémiques, l'auteur du Suicide français revient avec force sur la bataille civilisationnelle à mener contre l'islam, devenu l'un des pivots autour duquel s'articule la vie de la société française. De cet ouvrage, Vincent Tremolet de Villers donne ici [Figarovox, 02.09] une remarquable recension. Il l'ouvre sous le signe de Cassandre, dans la filiation de qui il situe Zemmour. Ce rôle fut longtemps attribué à Jacques Bainville. « Le grand Bainville » : ainsi le nomme Zemmour, qui l'a beaucoup lu. Par deux fois Bainville fut hanté par le sentiment tragique des deux guerres mondiales du siècle dernier dont il avait prévu avec exactitude quels mécanismes les déclencheraient. On peut accorder quelque crédit, aujourd'hui, aux analyses de notre situation, d'où Zemmour tire ses craintes et ses prévisions. Quant aux quelques motifs d'optimisme que Vincent Tremolet de Villers avance au terme de sa chronique, sans les rejeter, il nous semble qu'elles ne pourraient avoir quelque pertinence, elles aussi, que dans la mesure où la France aurait préalablement accompli cette révolution culturelle que Zemmour appelle de ses vœux.   Lafautearousseau  

     

    902697296.jpgCassandre ne s'était pas trompée. En voyant entrer le cheval dans Troie, pendant que la foule se réjouissait autour de l'animal de bois, elle s'alarmait, en vain, de l'entrée de l'ennemi dans la ville. Grâce à Apollon, elle avait le don de divination, mais pas celui de persuasion. Elle disait vrai, mais elle était maudite et personne ne l'écoutait. Eric Zemmour n'a pas reçu d'Apollon le don de divination, mais la nature l'a doté, par le verbe et l'écriture, de la passion de convaincre. Quand il n'est pas d'accord, Zemmour le fait savoir, quand il est d'accord, il arrive qu'il considère qu'il l'a déjà dit.

    Cassandre assumée, le chroniqueur du Figaro et du Figaro Magazine alerte la France depuis des années. Hier, il tempêtait sur sa souveraineté menacée, aujourd'hui il affirme que son identité est en péril de mort. Deux ans après Le Suicide français, son précis de décomposition au succès phénoménal, l'essayiste récidive.

    Un quinquennat pour rien* apparaît, au premier abord, comme un livre de chroniques. L'ouvrage réunit cinq ans d'humeurs éditoriales prononcées le matin au micro de RTL. La vie des Français sous le règne de François Hollande défile. De Manif pour tous en zlatanisation du football, de Leonarda en déroutes électorales, de Christiane Taubira en Anne Hidalgo, le bretteur tourne autour de ses cibles et, à la fin de l'envoi, les touche.

    Ce quinquennat, malheureusement, ne se réduit pas aux cravates mal nouées, aux frais de coiffure et à la langue disloquée - « La France, elle est… » - du chef de l'Etat. C'est aussi le mandat durant lequel la parenthèse enchantée s'est refermée. A Paris et à Vincennes, à Saint-Denis et au Bataclan, les balles assassines ont sifflé « la fin de la fin de l'histoire » (Finkielkraut): plus de 250 victimes, des blessés par centaines et le drapeau du Califat qui flotte dans les esprits et sur les téléphones portables de milliers de gamins de nos banlieues. De ces tragédies, Zemmour a tiré une longue méditation qui ouvre son livre. Un texte incisif et profond qui aurait pu, à lui seul, composer un petit ouvrage. Un texte violent aussi, tant il exprime la crainte qui étreint son auteur, le sentiment de vindicte qu'il éprouve envers ceux qui nous ont emmenés jusque-là, l'effrayante réalité d'un pays au bord du chaos.

    Le scandale, soyez-en sûr, aura lieu. Les vigies de Twitter s'allieront aux ligues de vertu pour tenter, une fois encore, de le faire taire. Elles se jetteront sur ses formules volontairement provocatrices : « Le cri de guerre révolutionnaire qui épouvantait à Valmy les lansquenets prussiens a été adouci en chanson sirupeuse pour adolescentes romantiques » ou encore « l'islam est incompatible avec la France ». Zemmour, viré d'i-Télé pour des propos qu'il n'a pas tenus (une traduction malheureuse et erronée d'un journal italien avait déclenché l'hallali), habitué des tribunaux et des poursuites, s'en moque. Il ne calcule plus. Son angoisse est d'un autre ordre : elle est existentielle. Ecoutons-le : « La sémantique est essentielle dans cette histoire. Un étranger qui arrive dans un autre pays sur la demande de celui-ci est un immigré. Un étranger qui vient dans l'illégalité est un clandestin. Des étrangers qui viennent par milliers, par centaines de milliers, demain par millions, sont des envahisseurs. Un migrant doit pouvoir se déplacer. Un réfugié doit être accueilli. Un envahisseur doit être repoussé. »

    On l'a compris : à l'entendre, la France n'est pas seulement en guerre contre l'Etat islamique ou le terrorisme, mais contre un islam conquérant qui voudrait que Paris soit Bagdad et que les minarets éteignent les cloches, que les voiles couvrent les visages, que les mécréants se cachent. Comme l'homme écrit droit avec des lignes courbes, il fait un détour (brillant et discutable) par Mme de Staël et la germanophilie du XIXe siècle, rappelle l'aveuglement pacifiste des années 1930, convoque Stendhal et la comtesse de Boigne. Les précautions n'ont jamais été son fort et cette fois, c'est l'islam que Zemmour interroge sans y ajouter le suffixe « isme », les adjectifs « radical » ou « fondamentaliste ». « Si demain il y avait 20, 30 millions de musulmans français bien décidés à voiler leur femme et à appliquer les lois de la charia, on ne pourrait préserver les lois de la laïcité que par la dictature. C'est ce qu'ont compris en leur temps Atatürk, Bourguiba ou même Nasser. »

    « Honte et dégoût », entendra-t-on. Certes. Mais que dire alors de Boualem Sansal ? L'auteur de 2084 (Gallimard) affirme, en effet, de livres en interviews que « l'ordre islamique tente progressivement de s'installer en France ». Et Hani Ramadan ? Le frère de Tariq, lui, ne cache pas son jeu. L'islam, explique-t-il, « est une organisation complète qui englobe tous les aspects de la vie. C'est à la fois un Etat et une nation, un gouvernement et une communauté. C'est également une morale et une force, ou encore le pardon et la justice. C'est également une culture et une juridiction, ou encore une science et une magistrature ».

    Une loi totalisante ? « Les Européens, du plus pieux des pratiquants au bouffeur de curés invétéré, pensent tous la religion sur le modèle inconscient du christianisme, précise Rémi Brague. Ils réduisent donc la religion à ce qu'ils observent dans les diverses confessions chrétiennes : des actes de culte, la prière, éventuellement des jeûnes et des pèlerinages. Ce qui n'en relève pas est censé être extérieur à la religion. Or, pour l'islam, la religion consiste essentiellement à appliquer la loi divine. » Et les musulmans modérés ? C'est qu'ils sont « modérément musulmans », répond Zemmour.

    Cette fois, l'auteur du Suicide français va au-delà du diagnostic. A le lire, il est encore temps pour réagir. Mais, plus encore que les solutions policières ou militaires, Zemmour appelle de ses vœux « un état d'urgence moral » qui ferait sortir nos élites du confort intellectuel. « Seule une révolution culturelle peut nous permettre de gagner la guerre de civilisation qui se déroule sur notre sol. » Retour à la république assimilationniste, réduction des droits individuels, extraction volontaire du modèle multiculturel de l'Union européenne, arrêt de l'immigration. Eric Zemmour note avec justesse que l'élection de François Hollande s'est ouverte, à la Bastille, au milieu des drapeaux algériens, marocains ou turcs, et que son mandat s'achève sur les trois couleurs de notre drapeau national.

    Ce texte lui vaudra d'être traité de boutefeu et d'irresponsable. On lui reprochera de « faire le jeu » du Front national et de l'Etat islamique. On ressortira le lexique olfactif - rance, nauséabond… Certains voudront l'interdire, d'autres collationneront ses « dérapages » comme une contractuelle remplit soigneusement son amende. C'est tout l'inverse qu'il faudrait faire. La raison devrait l'emporter sur la passion. La démonstration sur les disqualifications. En toute liberté, nous devrions discuter cette terrible vision. Rappeler que les déterminismes culturels et religieux peuvent être surmontés. Qu'il est encore possible de restaurer une communauté de destin. Qu'une grande majorité de Français musulmans refuse le salafisme. Se souvenir de nos soldats de l'autre rive de la Méditerranée morts au champ d'honneur durant les deux guerres mondiales. Soutenir à bout de bras ceux pour qui la France primera toujours sur « l'Oumma ». Mettre en lumière les réformateurs qui, comme leur demandait le général al-Sissi, appellent l'islam à « une révolution religieuse contre sa violence »…

    Eric Zemmour n'est pas un « polémiste » comme on le qualifie paresseusement. Cet écrivain est le courageux porte-voix des angoisses collectives. Il trempe sa plume dans la plaie béante d'une France blessée et tétanisée : Albert Londres appelait cela un journaliste. 

    Zemmour appelle de ses vœux « un état d'urgence moral » qui ferait sortir nos élites du confort intellectuel. « Seule une révolution culturelle peut nous permettre de gagner la guerre de civilisation qui se déroule sur notre sol. »

    * Un quinquennat pour rien, d'Eric Zemmour, Albin Michel, 368 p., 22,90 €. En librairie le 7 septembre.

    Vincent Trémolet de Villers

  • Royalisme • Un visuel pour confirmer et faire savoir ce que l'Institut BVA nous a appris

     

    Sur cette excellente nouvelle pour l'avenir et la crédibilité de nos entreprises, on pourra tout d'abord se reporter à l'article que Lafautearousseau a publié mercredi 31 août : C'est l'Institut BVA relayé par LCI qui nous l'apprend ...

     

    Différents commentaires ont suivi, parmi lesquels celui-ci, excellent, signé de Gilbert CLARET

    « Ce sondage BVA est une bonne nouvelle car il démontre une tendance diffuse, certes modeste mais réelle, favorable à une restauration royale.

    Cette tendance découle sans doute du désir croissant de la population qui se sent française dans ses plus profondes racines (et ce sentiment existe aussi bien chez des personnes récemment immigrées), d'un retour aux sources bimillénaires du pays qui sent le besoin de retrouver des repères et des fondations grâce auxquels l'espoir en France pourrait renaître.

    La république semble vouée à conduire le pays vers une dissolution de l'idée qu'il a toujours eu de lui et qu'il a encore de lui. Elle laisse le pays quand elle ne l'encourage pas à sombrer dans un néant de culture et d'égalitarisme social théorique, forcené et forcé au niveau le plus bas, comme si la pauvreté pour tous était sa suprême référence, dans l'enfouissement des souvenirs du passé et de de son histoire même quand elle fut glorieuse, comme si elle cherchait à tout lui faire oublier au risque que le pays se perde en une entité abstraite de perfection imaginaire, idéologique, arbitraire et contrainte. » 

    Visuel : Action Française - Provence

  • Théâtre • Paris : Une rentrée prometteuse au Théâtre de Poche

     

    par Bruno Stéphane-Chambon

    Racine ou a leçon de Phèdre
    Mise en scène et interprétation d’Anne Delbée
    Une invitation à partager la passion racinienne
    A partir du 27 août du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 15h

    La Version Browning
    De Terence Rattigan Mise en scène de Patrice Kerbrat
    Avec Jean-Pierre Bouvier
    Affrontement au sein d’une public school britannique.
    A partir du 1er septembre, du mardi au samedi à 21h, le dimanche à 15h

    Les jeux de l’amour et d’Offenbach
    Texte et mise en scène d’Yves Coudray
    Une fantaisie lyrique pour accompagner des numéros de séduction.
    Du 13 septembre au 6 novembre, du mardi au samedi à 19h, dimanche à 17h30

    Jules Renard, l’Homme qui voulait âtre un arbre
    Adaptation et interprétation de Catherine Sauval
    Neurasthénique, timide, orgueilleux, humoriste cruel, ou simplement un être déchiré en attente d’affection… Jules Renard…
    A partir du 26 septembre, chaque lundi à 19h

    Lettres à un jeune poète
    De Rainer-Maria Rilke
    Avec Michael Lonsdale et Pierre Fesquet
    La poésie et la création, disséquées par un génie de la littérature, incarné par un des plus grands comédiens et diseurs français.
    A partir du 3 octobre, chaque lundi à 19h

    La Gloire de mon père
    Le Château de ma mère
    Mise en scène par Stéphanie Tesson et Eric Thomas
    Avec Antoine Seguin
    Antoine Seguin arpente la France depuis des années pour nous faire découvrir ou revoir son Pagnol pour qui il voue une admiration sans borne.
    A partir du 22 octobre samedi et dimanche en alternance et tous les jours (sauf le lundi) en période scolaire.

    On saluera les reprises des succès de la saison dernière que nous avions salués avec

    Amok
    Mise en scène de Caroline Darnay
    Adaptation et interprétation d’Alexis Moncorgé
    On ne sort pas indemne de ce spectacle fascinant et morbide à la fois que nous impose l’acteur dans sa course haletante. Une descente aux enfers où les notions du mal et du bien ont disparu dans l’univers étouffant de la jungle malaise.
    (Du 6 septembre au 1er novembre du mardi au samedi à 19h, dimanche 17h 30)

    Et

    Une leçon d’Histoire de France
    De et avec Maxime d’Aboville
    En deux parties : de l’An Mil à Jeanne d’Arc et de 1515 au Roi Soleil
    Durant plus d‘une heure, un cavalier de l’histoire nous entraîne sur les territoires du souvenir. 

    Théâtre de Poche-Montparnasse
    75, boulevard du Montparnasse
    Paris 6ème
    Tél : 01 45 44 50 21
    www.theatredepoche-montparnasse.com
    Places pour les moins de 26 ans : 10 €
    Autres places selon le spectacle 18 € / 26 € / 32 € / 38 €

    Repris du site de Politique magazine - A consulter - Et s'abonner au magazine !

  • Abou Mohamed Al-Adnani : un des plus féroces ennemis de la France est mort...

     

    2504458051.3.jpgDans la guerre sans merci que nous a déclarée le terrorisme islamiste, ce camp vient de perdre l'un de ses « anti-Français » les plus acharnés. C'est lui qui avait lancé cet appel à ses séides (le 22 septembre 2014) : « ... Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen – en particulier les méchants et sales Français – ou un Australien ou un Canadien, ou tout citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière... Tuez le mécréant qu'il soit civil ou militaire... Frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d'un lieu en hauteur, étranglez-le ou empoisonnez-le ... » Moyennant quoi, nous avons eu le carnage de Nice, le double assassinat de Magnanvile etc. etc.

    Nous accueillons cette nouvelle sans « joie » ni « haine », mais avec la satisfaction politique de voir affaibli le camp d'en face, celui des assassins et des meurtriers de masse. Car nous sommes en guerre, et la mort de cette tête pensante (!) de l'armée ennemie est un évènement positif, qui affaiblit sa capacité à semer la mort chez nous. Cela suffit à notre contentement ... 

  • Paroles royales, échéances républicaines

     

    par François Marcilhac

     

    500021990.jpgIl n’est pas certain que la classe politique française ait mesuré toute l’importance du discours du roi Mohammed VI pour le soixante-troisième anniversaire, le 20 août dernier, de la Révolution du Roi et du Peuple, qui devait conduire à la fin du protectorat français sur le Maroc. 

    S’adressant à cette occasion à ses cinq millions de compatriotes vivant à l’étranger, dont un grand nombre en France, il a, avec la légitimité renforcée que lui donne sa double dimension de souverain et de Commandeur des croyants, qualifié le meurtre d’un prêtre — à savoir le père Hamel, cet été, près de Rouen — « dans l’enceinte d’une église [...] de folie impardonnable », ajoutant que, « face à la prolifération des obscurantismes répandus au nom de la religion, tous, musulmans, chrétiens et juifs, doivent dresser un front commun pour contrecarrer le fanatisme, la haine et le repli sur soi sous toutes les formes ». Il a invité les Marocains résidant à l’étranger « à rester attachés aux valeurs de leur religion et à leurs traditions séculaires face à ce phénomène qui leur est étranger ».

    Ce n’est pas la première fois qu’un souverain du Maroc s’adresse ainsi, au nom d’une légitimité incontestée et incontestable, à ses sujets de la diaspora. Son père, Hassan II, l’avait fait avant lui, toujours pour leur rappeler à la fois en quoi ils devaient rester de bons Marocains et, par une attitude exemplaire, être des ambassadeurs de leur pays. En ces heures graves, où, face à la menace islamiste, dans notre pays, les niaiseries padamalgamesques ne trouvent trop souvent à se confronter qu’à une « islamophobie » de comptoir, il est important qu’une parole autorisée rappelle, au nom de la tradition même, c’est-à-dire de la forme la plus haute de l’identité, les véritables enjeux.

    Malheureusement, ce qui est permis au roi de Maroc est interdit à notre président de la république française. Certes, un roi de France ne s’est jamais, comme le fait le roi du Maroc, directement adressé à son peuple au nom de la religion, la distinction du politique et du religieux étant inscrite au cœur du christianisme. Mais c’est en tant que roi « très chrétien », sacré à Reims empereur en son royaume, qu’il incarnait l’être français dans son origine et sa durée. Or, de quelle tradition, c’est-à-dire de quelle identité, pourrait s’autoriser François Hollande pour s’adresser à ses concitoyens dans ces heures difficiles, lui qui ne peut qu’invoquer les valeurs républicaines et laïques, qui reposent précisément sur le refus de tout l’héritage français, qu’il soit historique, culturel ou religieux, les remplaçant par l’anonyme universalité de l’idéologie des droits de l’homme, d’un homme sans visage ?

    Imagine-t-on également le roi du Maroc pris au piège de l’affaire des burkinis ? S’ils sont interdits là-bas, pays pourtant musulman, c’est précisément parce qu’au Maroc on sait encore distinguer ce qui relève d’un « phénomène étranger » et d’une provocation grossière, et ce qui est conforme aux « traditions séculaires  » ; si, ici, le Conseil d’Etat les autorise, c’est que, cédant aux provocations islamistes, relayées par une grande partie de la gauche — y compris féministe — française, il juge au nom de valeurs éthérées, la non-discrimination et l’égalitarisme, fourriers d’une société multiculturelle et multiconflictuelle, contre l’être français.

    On s’étonnera peut-être que je n’ai pas commencé cet éditorial par la rentrée politique. C’est qu’il s’agit, précisément à l’aube d’une période périlleuse pour le pays, d’aller à l’essentiel. Or l’essentiel, cet été, c’était la parole du comte de Paris, rappelant, au milieu de nos désastres, que la France avait une âme que nos compatriotes devaient recouvrer pour rebondir — et qu’il en était le garant. L’essentiel, en ce début septembre, c’est la parole royale venue d’un pays si différent du nôtre, et appelé à le rester, mais auquel, dans cette différence, nous sommes tant liés par l’histoire passée et présente — car elle continue de se faire. A côté, les pitreries politiciennes de nos multiples présidentiables, tous plus éloignés les uns que les autres des exigences du Bien commun, font pâle figure. Quel parlementaire, de droite ou de gauche, ne sera pas candidat aux primaires organisées par sa famille politique ? Ce rendez-vous entre un homme et le peuple, que le général de Gaulle avait voulu instaurer avec l’élection du président de la république au suffrage universel, est devenu, surtout avec le phénomène des primaires, une émission en continu de télé-réalité de la vie politique française. Il y a les ambitieux médiocres, qui voient dans l’exercice une occasion d’exister ; ceux qui, sans aucune dignité, ont avalé par le passé toutes les couleuvres et se découvrent soudain une vocation de chef ; un autre, dont la seule évocation du nom provoque la nausée, mais qui compte sur la mémoire de poisson rouge de l’électorat pour retourner aux affaires ; un jeune ministre démissionnaire n’ayant que son arrogance souriante pour tout projet ; ou encore les frondeurs en peau de lapin qui se donnent des frissons en adoptant des airs martiaux, sans compter, hors primaires, deux populistes d’extrêmes gauche et droite — ou leur porte-parole autorisé ? mais qui dirige le parti ? —, en tout cas d’accord sur l’essentiel, à savoir une conception laïciste de la nation, celle qui, depuis plus d’un siècle, n’a eu de cesse de désapprendre la France aux Français.

    Nous sommes apparemment dans la situation inverse de celle de la IVe république finissante : en 1958, les institutions étaient trop faibles pour affronter la crise algérienne mais la société était encore solide. Aujourd’hui, la société est attaquée de toutes parts, mais les institutions résistent : ni les massacres ni les crises sociales n’ont menacé la stabilité gouvernementale, les différents 49-3 passant comme une lettre à la poste. Certes, tant l’instauration du parlementarisme raisonné en 1958 — dans lequel le parlement, sinon les partis, est dépossédé de tout pouvoir réel — que la gestion sociale du chômage y sont pour quelque chose. Mais les crises que nous allons devoir affronter ont un caractère qui dépasse largement la dimension politique — à laquelle appartenait encore la guerre d’Algérie. Avec l’immigration et une Union européenne qui, sur tous les plans — économique, géopolitique, sociétal — apparaît de plus en plus, et à juste titre, comme le trou noir de l’aventure mondialiste, c’est l’équilibre même de la société française qui est menacé. Le jour où cette crise éclatera, c’est-à-dire le jour où les Français découvriront que leurs élites ne croient plus dans la légitimité du politique lui-même, faute de croire encore en leur pays, alors c’est comme un château de cartes que ces institutions, si solides en apparence, s’effondreront.

    Il ne suffira plus au gouvernement d’annoncer, comme il l’a fait ce mardi 30 août à quelques mois des élections, qu’il n’apportait plus officiellement son soutien aux négociations sur le traité transatlantique, pour donner l’impression de reprendr la main. Ces palinodies ne feront bientôt plus illusion. L’histoire montre qu’aucunes institutions, apparemment si bétonnées soient-elles, ne peuvent indéfiniment résister à un mensonge qui les mine de l’intérieur : celui, en l’occurrence, d’élites qui ne s’en servent plus que pour concéder abandon de souveraineté sur abandon de souveraineté et livrer le pays à l’oligarchie internationale.

    Nul ne sait encore le jour ni l’heure. Il viendra peut-être plus tôt qu’on ne pense. Ne pas être prêt serait une faute irrémissible envers le pays. 

    L’Action Française 2000 [Editorial]

  • C'est le moment de relire les publications de Lafautearousseau sur le cas Macron

    Entretien du 8 juillet 2015, dans l'hebdomadaire Le 1

     

    Retrouvez les publications de Lafautearousseau sur le cas Emmanuel Macron 

    Décidément, nous aurons tout lu, tout vu, tout entendu ! La voie est libre !  [9.07.2015]

    Le buzz s'est fait autour du remarquable entretien donné par E. Macron [10.07.2015]

    Quelle extraordinaire déclaration d'E. Macron, chers lecteurs de LFAR   [16.07.2015]

    Le réalisme commande le Roi par François Marcilhac [20.07.2015] 

    Royaliste, Emmanuel Macron ? Ce qu'en pense Bertrand Renouvin [27.07.2015]

    Un royaliste dans le gouvernement français par Peroncel-Hugoz [10.08.2015]

    Emmanuel Macron, « en marche » vers l’Elysée ? par Olivier Pichon [13.04.2016]

    J. Leroy : Macron m’inquiète. Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard [18.04.2016]

    Emmanuel Macron va présider les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans ... Redira-t-il qu'il nous manque un roi ?  [LFAR - 28.04.2016]

    Emmanuel Macron fêtera Jeanne d’Arc ? Bonne nouvelle ! par Charlotte d'Ornellas [1.05.2016]

    Un ministre chez les Vendéens par Olivier Pichon [28.08.2016]

     

    3201650428.png

  • Un pélérinage traditionnel dans le Var : Notre-Dame de Santé, demain samedi ...

     

    L'annonce de ce pèlerinage traditionnel est accompagnée du message ci-dessous signé d'Isabelle de Tarlé. Nous sommes heureux de le reproduire ici.  LFAR 

    Chers tous,

     

    Le Pèlerinage de Notre Dame de Santé aura lieu Samedi 3 Septembre 2016.

     

    (Voir annonce ci-dessus pour les horaires des célébrations et de la marche).

     

    Nombreux d’entre nous aiment rester fidèles à cette belle tradition qui nous donne l’heureuse occasion de confier sous la protection de la Sainte Vierge, la santé physique et morale de nos familles ainsi que la nouvelle année de labeur qui commence, et de lui rendre grâce pour les joies de l’année écoulée.

     

    De plus, cette année, nous avons l'honneur de recevoir la visite de Monseigneur Jean-Pierre Ravotti qui célébrera la messe de 11h.

     

    A l’issue de la cérémonie de 11h, nous offrirons un vin d’honneur.

     

    Pour ceux qui le souhaitent et si le temps le permet, un départ à pied est proposé aux plus sportifs (5,3 km environ).

     

    Vous pourrez également pique-niquer sur place comme d’habitude ou profiter du déjeuner proposé par le Comité des Fêtes de La Verdière (15 € / personne).

    Pour cela, il suffit de vous inscrire auprès de Marie-Ange Georges au 06 82 68 72 56.

     

    Je vous laisse le soin de communiquer ces informations à tous ceux qui vous entourent et qui seraient heureux de venir participer à cette journée pleine de joie et d’espérance.

     

    Avec mon fidèle dévouement.

     

    Isabelle de Tarlé  

  • Au JT de France 2 • Les « espèces invasives et nuisibles » : Pas de mauvais esprit, SVP !

     

    2504458051.3.jpgLe soir de sa rentrée, en fin du JT de 20h, David Pujadas « envoie » un reportage sur, dit-il, quelque chose dont il faut se méfier, un fléau de notre temps, qui cause des ravages considérables et qui peut même se révéler désastreux. Effet anxiogène et ambiance cataclysmique garantis...

    La voix off nous apprend que ces espèces invasives, carrément appelées nuisibles, sont apparues vers la fin du XXe siècle chez nous, qu'elles ont d'ores et déjà colonisé des zones entières du pays et, qu'avec leur taux très élevé de fécondité, elles menacent les espèces indigènes. Elles modifient l'état des lieux, transforment les paysages, chassent les espèces autochtones : un vrai désastre...

    Mais, attention, qu'allez-vous imaginer ? Nous parlons bien de la même chose, au moins : les ragondins et les écrevisses rouges de Louisiane qui pullulent dans le marais poitevin. Pourquoi, vous pensiez à quoi ?  • 

  • Rentrée scolaire • Quand Jack Lang soulage sa conscience

     

    Par Eric Zemmour 

    Une critique acérée et argumentée de la politique éducative sous le quinquennat de Hollande signée Jack Lang. C'est une loi d'airain : les ex-hôtes de la Rue de Grenelle confient tous leurs remords au papier. Ce que fait ici Eric Zemmour, plus que d'un homme, c'est la critique du Système en soi-même. Qui détruit la France et ses enfants. Soi-disant ceux de la République. En quoi son analyse rejoint la nôtre, nous intéresse.  LFAR

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgC'est un classique de la vie politique française. Tout ministre de l'Éducation nationale, aussitôt qu'il a quitté les ors délavés de la Rue de Grenelle, devient le procureur le plus impitoyable de ses successeurs, avec une prédilection pour ceux de son camp. Jack Lang ne fera pas exception à cette règle d'airain. Il a été ministre de l'Éducation nationale il y a vingt-quatre ans. Lui au moins s'en souvient. Son livre est bref, mais la charge est lourde. Bien sûr, en vieux loup de mer, Lang prend soin d'éreinter le bilan des années Sarkozy, qu'il qualifie avec nuance de « vandalisme d'État ». Mais on sent vite que sa « colère » vise ailleurs. Plus tard, plus loin, plus haut. Vincent Peillon est déchiqueté sans ménagements ; brouillon et velléitaire ; sa loi de « refondation » est verbeuse, inutile ; sa réforme des rythmes scolaires calamiteuse ; ses cours de « morale laïque » ridicules : « La morale, tout court, est par définition laïque. »

    Avec Najat Vallaud-Belkacem, Lang se fait plus doucereux, mais c'est comme le loup avec le Petit Chaperon rouge, pour mieux la dévorer. Sa réforme du collège est louée dans son « architecture », mais dynamitée dans chacune de ses dispositions : suppression du latin, des classes bilangues (critiquée au nom de la défense de l'arabe !), des classes européennes, Lang condamne tout, de la langue pédantesque des pédagogistes aux tergiversations sur la chronologie dans les programmes d'histoire. Ne lui en déplaise, Jack Lang tient parfaitement son rang au milieu des « réactionnaires », « élitistes » et « pseudo-intellectuels » dénoncés par sa soi-disant protégée rue de Grenelle.

    Il fait pire. Ou mieux. Il n'hésite pas à reconnaître que « cette fois c'est établi : le niveau des élèves baisse. Trop d'études nationales et internationales convergent en ce sens pour que le doute soit permis ». Phrase qui lui aurait valu les foudres de tous les progressistes quand il était ministre.

    Mais pris par l'enthousiasme du pénitent, notre apostat ne s'arrête pas en si bon chemin. « Si l'on compare aux années 60, on a perdu l'équivalent d'une année scolaire entière entre l'entrée en CP et la fin de troisième. » Il s'appuie sur les travaux de Stanislas Dehaene en imagerie du cerveau, pour reconnaître l'incontestable supériorité de la méthode syllabique d'apprentissage de la lecture ; et sur un rapport de l'Inserm pour s'inquiéter que « les enfants des familles monoparentales multiplient les signes de moindre réussite scolaire ». Se souvenant avec nostalgie de sa jeunesse, Lang fait l'éloge de l'internat au cadre rigoureux qui a sauvé l'enfant chahuteur qu'il était, et n'hésite pas à critiquer Mai 68, et la gauche qui a « érodé sans le souhaiter la belle notion d'autorité ». En guise de révolution scolaire, il prône : « La langue d'abord. Belle écriture… Lecture à voix haute. » On se pince pour y croire. On regarde la couverture pour être sûr que le livre est signé Lang. On entend le tombereau de brocarts que Lang lui-même et ses habituels acolytes progressistes ont déversé (et continuent de déverser) sur tous ceux qui n'ont eu que le tort de dire la même chose que notre auteur mais avant lui : et pourquoi pas le retour de la plume Sergent-Major ? La nostalgie populiste digne du film Les Choristes ne fait pas une politique… Passéisme… Café du commerce…

    Mais il faut aller au-delà de cette légitime vindicte. La guérilla systématique menée par l'amicale des anciens ministres de l'Éducation nationale contre leurs successeurs contraste avec l'impression laissée à tous les observateurs d'une remarquable continuité depuis quarante ans. Les majorités changent, les réformes se succèdent, mais c'est toujours la même politique. Les ministres se succèdent, mais la rue de Grenelle reste. La rue de Grenelle et sa cohorte de technocrates et de spécialistes de sciences de l'éducation, pédagogistes zélés, dont Philippe Meirieu est la figure emblématique et tutélaire.

    Tous les ministres, qu'ils l'aient voulu de bonne ou de mauvaise grâce, ont été avant tout les porte-parole de leur administration. Tous ont mis en œuvre le programme « réformateur » voulu par les hiérarques de la Rue de Grenelle depuis les années 60, et même avant, depuis le rapport d'inspiration communisant de 1945, Langevin-Wallon. Tous les ministres ont été responsables sinon coupables de la dégradation continue de notre école, dénoncée à longueur de livres-témoignages par une cohorte de profs - à la suite du talentueux Jean-Paul Brighelli - ou de hauts fonctionnaires (rapport Obin) effarés par ce qu'ils voyaient et vivaient, jusqu'aux analystes les plus acérés, de Jean-Claude Michéa à Alain Finkielkraut. Tous les ministres, même ceux du général de Gaulle et de Georges Pomidou, Edgar Faure ou Joseph Fontanet, de droite ou de gauche, « républicains » ou « libéraux », ont été les complices, au moins passifs et impuissants, de cette machine éducative devenue folle, qui a confondu massification et démocratisation, a rejeté l'élitisme au nom de l'égalitarisme, a méprisé le mérite des meilleurs au nom du respect de tous, a dédaigné la transmission des savoirs au nom du « plaisir de l'enfant », a arraché tout sentiment d'amour de la France au nom de la repentance et du vivre-ensemble, et a transformé les classes en centres de propagande (théorie du genre, multiculturalisme, etc.) où sont surveillés, tancés et ostracisés les enfants qui pensent mal, que l'école s'est donné pour mission affichée d'arracher à leurs déterminismes et préjugés familiaux.

    Et tout cela au nom de la République, du progrès, de la Liberté, de l'égalité, de la fraternité !

    Une fois qu'on a refermé l'ouvrage de Lang, une dernière question se pose : pourquoi des ministres qui souvent ne manquaient ni de bonne volonté, ni de talent, ni même - ce qui devient fort rare - d'une grande culture - qu'ils s'appellent Chevènement, Bayrou, Jospin, Allègre, Ferry, Darcos ou Lang, etc. - ont-ils tous baissé pavillon face au tourbillon nihiliste charrié par leur administration ? Au lieu de dénigrer leurs derniers successeurs qui ne sont après tout que leurs médiocres héritiers, qui n'ont fait qu'achever le travail de destruction débuté sous leur magistère, ils devraient essayer de répondre à cette question. La réponse nous serait fort utile pour rebâtir sur ces ruines.   •

    « Cette fois c'est établi  : le niveau des élèves baisse. Trop d'études nationales et internationales convergent en ce sens pour que le doute soit permis »

    Jack Lang 

    « De Jack Lang », Éditions Kero, 120 p., 9,90 €.

    Eric Zemmour

    Article repris du Figaro du 01.09.2016    

  • Le Café Histoire de Toulon présente son cycle des causeries 2016-2017

     

    Le Graal, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com