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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1400

  • La Monarchie est-elle une grande chose morte ? [1]

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLa Monarchie est-elle définitivement une grande chose morte et les royalistes de simples gardiens d’un temple désormais déserté par l’histoire ? Plus d’un siècle et demi après la chute du roi Louis-Philippe et un demi-siècle après l’échec de la tentative institutionnelle du comte de Paris, la question n’est pas interdite et la réponse moins simple que ne le souhaiteraient les « républicanitaires » et les attentistes, autre nom pour signifier les conformistes désireux d’éviter tout changement d’institutions et d’habitudes. Elle peut néanmoins paraître incongrue, voire déplacée dans une France où l’élection du Chef de l’Etat mobilise plus de 80 % des inscrits sur les listes électorales, et dans laquelle cette désignation paraît comme « la reine des élections », la formule ressemblant d’ailleurs à une sorte d’hommage du vice à la vertu… 

    Mais l’insatisfaction qui domine aujourd’hui envers l’élu de 2012, qui ne se représente pas, tout comme le renvoi brutal du précédent locataire, donne quelque crédibilité, a contrario, à cette question iconoclaste, autant pour les royalistes eux-mêmes qui se récrieront que pour les républicains qui s’en gausseront, le débat étant clos si on les croit : la défiance même à l’égard des candidats déclarés, ce sondage qui attribue à M. Fillon une popularité d’un tiers seulement des Français alors qu’il est le favori de la prochaine élection, ces enquêtes d’opinion qui révèlent ou, plutôt, confirment le rejet par les plus jeunes de nos concitoyens électeurs de la classe politicienne dans son ensemble et font de l’abstention le premier parti-pris de notre pays, tout cela concourt à imaginer, en politique, « autre chose que ce qui existe actuellement », au moins institutionnellement parlant. 

    Faut-il une « sixième République », retour au système parlementariste des troisième et quatrième ? Une cinquième « plus républicaine » ? Ou un simple régime d’experts et de technocrates qui accomplirait le rêve saint-simonien ? Ou, même, l’absence d’Etat et d’institutions, au risque de voir s’installer une sorte de loi de la jungle qui ne profiterait qu’aux plus forts (aux plus riches ?) ou qu’au seul monde de l’Economique et de ses féodalités transnationales ? Faut-il, simplement, conserver telle quelle une cinquième République qui, taillée pour le général de Gaulle, ne répond plus aux nécessités du moment parce que les magistrats suprêmes qui lui ont succédé, à de rares exceptions près, se sont contentés de gérer plutôt que d'entreprendre et de diriger ? 

    La solution de facilité serait de regarder les autres se démener chacun pour leur écurie présidentielle et promettre ce qu'ils n'appliqueront pas vraiment, par manque de volonté ou par simple paresse politique. Mais cela serait s'abandonner au fatalisme, qui n'est rien d'autre que le renoncement. 

    Alors, bien sûr, la Monarchie n'est pas la chose la plus facile à faire accepter dans un pays qui adore, dit-on, couper la tête de son roi, physiquement en 1793, symboliquement et électoralement depuis les années 1960 pour les « monarques » républicains, tout en admirant les rois d'Ancien régime et en applaudissant la reine d'Angleterre quand elle se déplace chez nous. Mais la facilité n'est pas une valeur politique quand elle oublie la nécessité et les devoirs de l'Etat envers ceux qu'il est censé protéger et diriger, c'est-à-dire « engager dans une direction » pour éviter l'incertitude et la divagation (mais aussi et surtout l'injustice et la démesure) qui, en politique, sont mortelles pour les peuples et les personnes de toute société.  (à suivre) 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • « Affaire Laforêt » : « Pas de noir », la planète antiraciste en ébullition ! Et si on relisait Claude Lévi-Strauss ?

     L'agence immobilière Laforêt à Levallois-Perret

     

    Mur-bleu gds.jpgIls sont, soi-disant, pour la liberté de la presse, les soi-disant antiracistes. Pour eux, par exemple, Charlie Hebdo peut se moquer en des termes particulièrement brutaux et grossiers des religions ou des sinistrés d'Amatrice, ils s'en fichent, du moment que, Charlie Hebdo, c'est « leur » côté, et « leur » presse, et « leur » opinion. Mais, dès qu'on dit une chose qui leur déplaît, alors, là, ils hurlent à la mort. C'est cela que nous dénonçons ici, une fois de plus :  cette tartufferie, cette arnaque du siècle qu'est le soi-disant antiracisme dont ils ont fait leur fonds de commerce (juteux, le fonds de commerce !), cette mauvaise foi abyssale des chantres du politiquement correct.  

    Voyons-y donc d'un peu plus près : « Pas de noir », spécifiait - il est vrai sans ambages - une annonce de location immobilière à Levallois-Perret. Et, aussitôt, le sieur Sopo et toute la clique de monter au créneau.

    Au dit sieur Sopo, et à toute la dite clique, conseillons donc de relire (mais, pour certains, ignares et incultes, de lire...) ce court extrait d'un dialogue fort intéressant entre Claude Lévi-Strauss et Didier Eribon : 

    1986689724.jpgClaude Lévi-Strauss : …que des cultures, tout en se respectant, puissent se sentir plus ou moins d’affinité les unes pour les autres, c’est une situation de fait qui a existé de tout temps. Elle est dans la normale des conduites humaines. En la dénonçant comme raciste, on risque de faire le jeu de l’ennemi, car beaucoup de naïfs se diront : si c’est cela le racisme, alors je suis raciste…

    Didier Eribon : Y a-t-il des apparences physiques qui font naître en vous de l’antipathie ?

    Claude Lévi-Strauss : Vous voulez dire des types ethniques ? Non, bien sûr. Tous incluent des sous-types qui, les uns nous semblent attrayants, d’autres pas... j’appartiens à une culture qui a un style de vie, un système de valeurs distinctives ; et donc des cultures très différentes ne me séduisent pas automatiquement.

    Didier Eribon :   Vous ne les aimez pas ?

    Claude Lévi-Strauss :   Ce serait trop dire. Si je les étudie en ethnologue, je le fais avec toute l’objectivité et même toute l’empathie dont je suis capable. Il n’empêche que certaines cultures s’accordent moins volontiers que d’autres avec la mienne... Il y a et il y aura toujours des communautés portées à sympathiser avec celles dont les valeurs et le genre de vie ne heurtent pas les leurs propres ; moins avec d’autres. Ce qui n’empêche que même avec celles-ci, les rapports peuvent et doivent rester sereins. Si mon travail requiert le silence, et qu’une communauté ethnique s’accommode du bruit et même s’y complaît, je ne la blâmerai pas et n’incriminerai pas son patrimoine génétique. Je préférerai toutefois ne pas vivre trop près, et apprécierai peu que sous ce méchant prétexte, on cherche à me culpabiliser... 

    De près et de loinClaude Lévi-Strauss et Didier Eribon, Éditions Odile Jacob, 1988, pages 209 à 212.
  • Marseille, islamo-gangstérisme : 33e accident du travail, record battu !

     

    Mur-bleu gds.jpgOn serait tenté d'écrire : A Marseille, rien de nouveau, pour paraphraser le célèbre titre À l'Ouest, rien de nouveau, d'Erich Maria Remarque. 

    Ou alors, pour paraphraser cette fois Antonio de Oliveira Salazar*, que, à Marseille, on vit « habituellement » dans le crime organisé, le monde de la drogue ayant pignon sur rue, et ayant poussé des racines solides et profondes, qu'il sera bien difficile d'arracher le jour où les pouvoirs publics voudront - enfin ! - éradiquer, partout en France, ces pègres immigrées qui se « font » jusqu'à 90.000 € par jour, dans certaines « cités » (même si c'est un peu moins dans d'autres) en vendant leur saleté de drogue.

    Mais, on s'y est fait. Pendant la vente de drogue, les achats de Noël continuent ! pourrait-on dire. Un Noël, soit dit en passant, qui est maintenant, pour beaucoup, vidé de sa substance chrétienne, et remplacé par une écœurante course à la consommation et au matérialisme le plus désolant qui soit.   

    Oui, on s'y fait, on s'y est fait. Pensez donc : 33 tués, c'est presque trois par mois, alors cela finit par devenir de la routine. Bientôt, à ce rythme-là ce sera tous les jours, comme les bulletins météo, et on n'y fera même plus attention du tout.

    Le Système aura réalisé l'objectif de Salazar (mais, bien sûr, pas dans le même sens, pas dans le même esprit !) : faire vivre les Français « habituellement » dans la violence, la délinquance, la drogue et l'islamo-gangstérisme partout, tel un cancer, étendant ses tentacules de plus en plus loin de ses bases de départ. La 33e victime - dont on ne donne ni nom ni prénom : tout le monde a compris. - avait 19 ans, et a tout de même reçu quinze balles : tant qu'à faire, autant ne pas lésiner !

    Règlement de comptes dans les « quartiers nord », disent, fatalistes, les policiers du cru. Bref, rien que du devenu très banal, du très... habituel dans notre Système qui préside à l'affaissement du pays, et à son enfoncement dans tout ce qui ronge, gangrène, détruit toute société digne de ce nom... 

    * Salazar a dit un jour à Henri Massis que son objectif était de « faire vivre le Portugal habituellement ».
  • Mathieu Bock-Côté : de Nice à Berlin, scènes du terrorisme ordinaire

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    « L'Etat islamique a revendiqué l'attaque terroriste contre le marché de Noël à Berlin. Le sociologue Mathieu Bock-Côté décrit cette scène d'attentat qui " avait quelque chose d'atroce et, en même temps, de terriblement banal". » [Figarovox, 21.12]. Mais les lecteurs de Lafautearousseau connaissent bien, désormais, Mathieu Bock-Côté, ils savent que ses analyses vont au fond des choses, à l'essentiel, et que sa pensée ne craint pas de transgresser la doxa dite de la modernité ou postmodernité. Il renvoie l'Europe à son identité la plus intime, à sa part chrétienne, même si elle en a perdu la conscience claire, à sa culture profonde, héritée de sa lointaine Histoire. Il ne voit guère d'autre solution que ce retour sur soi-même de la civilisation européenne, pour mener la bataille qui lui est, aujourd'hui, imposée. Ici, accord profond, une fois encore, avec Mathieu Bock-Côté.   Lafautearousseau

     

    3222752275.jpgLa scène avait quelque chose d'atroce et, en même temps, de terriblement banale. À quelques jours du 25 décembre, un camion se lance sur un marché de Noël de Berlin, tue une douzaine de personnes et en blesse une cinquantaine. On croit revivre les événements de Nice quand Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait frappé le soir du 14 juillet. Là aussi, il s'agissait de semer la terreur dans un moment de réjouissance et de traumatiser la population. On peut imaginer la suite médiatique : certains diront que l'événement demeure un incident isolé. On chantera en chœur « pas d’amalgame ». D'autres se demanderont encore une fois si l'Occident ne l'a pas cherché, bien qu'on se demandera de quelle manière l'Allemagne a bien pu se rendre coupable d'une forme plus ou moins intransigeante de laïcité néocoloniale, pour emprunter le jargon à la mode. Le système médiatique, devant l'islamisme, cultive l'art du déni. Il déréalise les événements, les égrène en mille faits divers et empêche de nommer la guerre faite à l'Occident.

    Il faudra quand même réinscrire l'événement dans la séquence terroriste associée aux événements du Bataclan. Le terrorisme islamiste veut montrer qu'il peut frapper partout. Il ne vise plus seulement des « institutions », comme c'était le cas avec Charlie Hebdo, mais entend imposer sa loi n'importe où, en transformant un simple camion en bélier. N'importe qui peut être ciblé dans ces frappes aveugles. Dans la guerre totale menée contre la civilisation occidentale, il suffit d'appartenir à cette dernière pour être jugé coupable et condamné à mort. À Berlin, nous venons en fait d'assister à une scène de terrorisme ordinaire. Encore une fois, l'État islamique a revendiqué l'attentat. Qu'il ait été programmé de loin ou qu'il soit le fruit d'une initiative plus ou moins spontanée, on peut être certain d'une chose : la propagande islamiste hante la civilisation européenne et est capable d'exciter les passions mortifères des uns et des autres.

    Et pourtant, cette attaque n'est pas absolument aveugle. La frappe d'un marché de Noël ramène l'Europe à une part d'elle-même dont elle ne sait que faire : sa part chrétienne. C'est dans son identité la plus intime qu'on veut la frapper, ce sont ses racines les plus profondes qu'on veut toucher. Les symboles chrétiens sont de plus en plus souvent visés. On se rappellera que le communiqué de l'État islamique qui avait suivi les attentats du 13 novembre mentionnait que les Français étaient visés en tant que « croisés ». De même, l'assassinat rituel du père Hamel, en juillet 2016, ne laissait pas d'ambiguïté sur sa signification. Pour reprendre une formule convenue, c'est moins pour ce qu'ils font que ce qu'ils sont que les Européens sont mitraillés, égorgés ou écrasés. Sauf qu'ils ne sont plus trop conscients de cette part d'eux-mêmes. Ou du moins, lorsqu'ils en sont conscients, on le leur reproche et on les accuse de s'enfermer dans une identité étriquée, inadaptée à la diversité. Nos élites médiatiques ne tolèrent le procès de l'islamisme qu'à condition de le mener en parallèle avec celui de l'islamophobie.

    Car le monde occidental veut croire qu'on l'attaque parce qu'il est démocratique, moderne et libéral. Il s'empêche de comprendre ainsi qu'il existe une telle chose qu'une tension entre les cultures, entre les civilisations et même entre les religions : elles ne sont pas toutes faites pour cohabiter dans une même communauté politique. Le rôle du politique, dans ce monde, n'est pas de verser dans un irénisme multiculturel où tous devraient se réconcilier sous le signe d'une diversité heureuse mais bien de bâtir, de conserver et de protéger les frontières protectrices permettant aux peuples de persévérer dans leur être historique sans pour autant s'empêcher de multiplier les interactions fécondes entre eux. Avec raison, on refusera de réduire les affrontements du monde actuel à un choc de civilisation. À tort, on refusera de voir qu'ils relèvent au moins partiellement de cette logique. Ceux qui cherchent à penser à nouveaux frais la pertinence des frontières ne sont pas des vautours ou des démagogues instrumentalisant le malheur des peuples pour les replier sur eux-mêmes.

    L'Allemagne voit se retourner contre elle-même les conséquences prévisibles d'un humanitarisme débridé. On s'est moqué, au moment de la crise des réfugiés, de ceux qui redoutaient que parmi les convois de malheureux, ne se glissent des djihadistes attendant ensuite le bon moment pour frapper. Ce moment est peut-être arrivé. Mais les dérives de la politique des portes ouvertes ne sauraient se laisser définir uniquement par le terrorisme islamiste. Il suffit de garder en mémoire les événements de Cologne, en début d'année, pour qu'on comprenne les nombreuses dimensions d'une crise qui n'est pas à la veille de se résorber. L'époque des grandes invasions militaires a beau être terminée, il n'en demeure pas moins que les islamistes sont habités par un sentiment de conquête et croient pouvoir miser sur l'immigration massive pour s'imposer en Europe. Comment la civilisation européenne peut-elle réagir à cette mutation imposée si elle en relativise la portée ?

    Il ne sert à rien d'imaginer en un paragraphe ce que pourrait être une riposte à ce terrorisme ordinaire appelé à durer. Mais le monde occidental aurait tort de croire qu'il saura résister à sa dissolution culturelle ou politique en se contentant de répéter de manière rituelle ses prières pour chanter la gloire de la diversité. Manifestement, elle n'est pas qu'une richesse. Toutes les différences ne sont pas également appréciables. En fait, c'est peut-être en assumant ce qu'on pourrait appeler leur identité de civilisation que les nations européennes seront à même de trouver la force de mener cette guerre pendant les longues années qu'elle durera. Il n'est pas insensé de penser que c'est en se tournant justement vers la part d'elle-même qui est attaquée que la civilisation européenne trouvera peut-être la force de mener la bataille.  

    « La frappe d'un marché de Noël ramène l'Europe à une part d'elle-même dont elle ne sait que faire : sa part chrétienne. »

    Mathieu Bock-Côté      

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

      

  • Jean-Claude Juncker veut ouvrir les frontières en grand : alerte au fou !

     

    Par Gabriel Robin

    Pour répondre au terrorisme, monsieur Juncker a des idées novatrices. Gabriel Robin a raison de pointer ces dérives des dirigeants de fait de l'U.E. [Boulevard Voltaire, 27.12]. Nous sommes bien d'accord : le délire idéologique de ces gens-là est un danger pour la France et pour l'Europe. L'Europe dont nous pourrions être partisans n'est pas celle-là.   LFAR

     

    3933394905.jpg« E.T. téléphone Jean-Claude Juncker. Rentrer chez toi. » Message reçu cinq sur cinq par le meilleur ambassadeur de l’Union européenne auprès des planètes habitées du système solaire. Jean-Claude Juncker est connu pour ses fréquents excès éthyliques qui parviennent à conférer un peu de jovialité à ce morne fonctionnaire luxembourgeois. Après le réveillon de Noël, qu’il faudra rebaptiser pour complaire aux hiérarques dans son genre, gageons que le président de la Commission européenne n’a plus toute sa tête au bout de la troisième bouteille de schnaps pour sortir des bêtises pareilles… Il nous avait habitués au pire, mais il se surpasse pourtant à chaque fois.

    Pour répondre au terrorisme, monsieur Juncker a des idées novatrices : « Nos valeurs, notre façon de vivre ensemble en liberté et notre ouverture sont nos meilleurs moyens de lutter contre le terrorisme. » C’est tellement facile qu’on se demande bien pourquoi nous n’y avions pas encore pensé ! Bon sang, restaurer les frontières ne servirait à rien. Il faut les ouvrir en grand pour que cessent les attaques terroristes islamistes en Europe. Du génie pur. S’opposant à la « rhétorique de l’exclusion » qui prévaudrait dans les cénacles dangereux des nouveaux populistes européens, le champion des valeurs suprêmes des l’Union européenne pense que l’Europe doit, avant toute autre chose, continuer « à offrir un abri aux personnes qui fuient les zones de guerre ». Et à tous les autres, cela va sans dire.

    Anis Amri, auteur de l’attentat de Berlin, était un blédard psychopathe gagné au salafisme qui a quitté un pays en paix. 

    Il n’avait rien d’un « réfugié » ou d’un « exilé ». Pourtant, il était un « migrant » ; c’est du moins le nom que l’on donne désormais aux gens comme lui. « Envahisseur clandestin » me semblerait plus approprié, mais je ne suis pas un journaliste subventionné. Bref, comprenons que nous sommes dirigés par des fous dangereux. Ni plus, ni moins. 

    Un des arguments phares de la gauchosphère médiatique, propriétaire jalouse de la pensée dominante, serait que les Européens ne pouvaient pas voyager avant l’avènement des accords de Schengen. Évidemment, il s’agit d’une absurdité que dément l’Histoire. Lord Byron n’avait-il pas visité l’Europe, du Portugal à la Grèce en passant par l’Espagne et Malte ? Les Européens n’ont pas attendu l’Union européenne ou, plus grotesque encore, les accords de Schengen pour comprendre que leurs cultures procédaient d’un même fonds indivis. La seule différence est que les frontières filtraient les arrivants, chassant les terroristes, les malfaiteurs et les clandestins. En outre, l’Europe était jadis européenne.

    Pas un seul des dirigeants actuels de l’Union, nationaux comme supranationaux, n’est à la hauteur du défi qui nous attend, comparable aux invasions barbares des Ve et Ve siècles après Jésus-Christ, exception faite des membres du groupe dit de Visegrád. Les élections à venir, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France, seront fondamentales. Avez-vous envie de vivre dans un pays qui ressemble à une blague ? 

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [24.12]

    Du côté des élites    

    • Jacques BICHOT   Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3   Discrimination, nouvelle tarte à la crème ?

    Christine SOURGINS   Historienne de l'art, Essayiste   Paris colonisé par l'Art financier

    En France

    Roland HUREAUX   Essayiste   La diplomatie française en plein délire

    Malika SOREL-SUTTER   Essayiste, Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration   Mener un combat résolu pour continuer la France (Dialogue  J.-P. Chevènement - M. Sorel)

    De par le monde

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)  Mossoul et Alep

    Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   2016, l’année de toutes les surprises

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Le général Pierre de Villiers veut une augmentation du budget des Armées : nous aussi !

     

    Mur-bleu gds.jpgMais pas dans la même proportion. Le général demande une augmentation progressive jusqu'à 2%, alors que, nous, nous ne cessons de demander que le budget de la Défense retrouve son niveau de 1960, soit un budget de 4% du PIB : 1% pour chacune des trois Armes, et 1% pour le nucléaire.

    thCANJFBZ4.jpgCependant, le fait que le plus haut gradé de l'Armée française ose prendre la parole publiquement sur le sujet, et pour demander une augmentation des crédits militaires est, en soi, une bonne chose, et une initiative à soutenir. D'autant plus qu'un autre général, Vincent Desportes, a immédiatement apporté son soutien aux propos de Pierre de Villiers.

    Ecoutez les 7 minutes de cet entretien entre le général Vincent Desportes et un journaliste de France info. Nous ne partageons pas du tout l'opinion du général sur l'Europe de la Défense, qu'il exprime dans les toutes dernières secondes de cette intervention, mais tout le reste est très « bon à prendre » et permettra à ceux qui ne sont pas très au fait des choses militaires d'avoir une image plus précise des - tristes - réalités ; et du sort lamentable que le Système réserve à nos soldats, dont la compétence, le bon esprit et le dévouement ne sont plus à signaler... 

    Lire et écouter ...

    Le général Vincent Desportes soutient le général Pierre de Villiers

  • Robert Redeker : « Le but de la politique est la continuation de la nation dans la durée »

     

    Par Alexis Feertchak

    Le mot de « valeur » est prisé à gauche comme à droite. Le philosophe Robert Redeker dénonce dans l'entretien qui suit l'usage de ce terme galvaudé qui dissimule une faillite de la politique et le triomphe du vide idéologique [Figarovox, 16.12]. Sachons reconnaître que lorsque nombre d'intellectuels qui publient, s'expriment dans les grands médias, ont une audience importante, tiennent le discours qu'on va lire, s'insurgent à ce point contre la pensée dominante, lui opposent une contre-culture cohérente et forte, l'on a bien affaire à cette percée idéologique dont parle Buisson. Et dont il dit avoir la certitude qu'elle portera ses fruits. Notre avis est que c'est là un espoir qui - pour cette fois - n'est pas illégitime.  Lafautearousseau   

     

    Le mot « valeur » est partout en politique. On parle sans cesse des valeurs de la République. Qu'y a-t-il derrière l'omniprésence de ce mot ?

    Pas grand-chose de consistant. Les valeurs ne sont ni des idées, ni des concepts, ni des principes. L'invocation politique rituelle des valeurs est une mode très récente. Plongez-vous dans la littérature politique d'il y a une trentaine d'années seulement, écoutez les discours d'alors, vous constaterez l'absence de ce recours obsessionnel aux valeurs. Au lieu de révéler ce que l'on pense, le mot valeur le dissimule. Pourquoi ? Parce qu'il est aussi vague qu'abstrait. Il peut aussi cacher que l'on ne pense rien du tout, que l'on n'a pas de conviction arrêtée, justifier tous les revirements. Le même Premier ministre peut au nom des valeurs user et abuser du 49.3 avant de mettre à son programme présidentiel la suppression de ce 49.3 pour honorer ces valeurs !

    De trop nombreux politiciens sombrent dans l'illusion suivante : les valeurs sont les buts de l'action politique. Pourquoi faire de la politique ? Pour les valeurs ! C'est-à-dire pour du vide ! Funeste erreur ! On fait de la politique pour la nation, pour la France, pour le peuple, pour le social, pour l'histoire, jamais pour des valeurs. Les valeurs ne constituent ni la réalité d'un peuple ni un projet de société, ces objets de la politique. Elles sont trop inconsistantes pour définir un projet de cette nature. Les valeurs ne sont que le cadre à l'intérieur duquel la politique peut se déployer. Elles ne sont pas un programme, elles sont des bornes. Les valeurs sont hors politique, elles sont extrapolitiques. Loin d'avoir affaire aux valeurs, la politique rencontre les projets, les réalités et, par-dessus tout, la nation et le souci du bien commun.

    À gauche particulièrement, ce mot est dans toutes les bouches...

    La rhétorique creuse des valeurs est le linceul dans lequel a été enveloppé le cadavre de la gauche. C'est une thanatopraxie, le maquillage du cadavre. Cette fatigante psalmodie sur les valeurs évoque les récitations funéraires. C'est parce qu'elle est morte, parce qu'elle n'a plus rien à dire, plus rien à proposer pour l'avenir à partir de son passé (le socialisme), que la gauche se gargarise, de tréteaux en tribunes, avec les valeurs. Les valeurs fournissent la matière d'une péroraison se substituant aux défuntes promesses de socialisme (le progrès social, l'émancipation dans et par le travail). La thématique des valeurs est le dispositif que la gauche a bricolé pour basculer de la défense des classes populaires (« les travailleurs » comme, elle disait d'un mot que symptomatiquement elle n'emploie jamais plus) vers celle des minorités sexuelles et ethniques. La gauche a abandonné son projet social (réaliser la justice économique) pour lui substituer un projet anthropologique (l'exaltation des différences sexuelles et culturelles). Le discours sur les valeurs a permis de prendre ce virage. Autrement dit, l'invocation des valeurs est le moyen trouvé par la gauche pour abandonner les classes populaires. L'extrême-droite récupère la mise. Dernier point : ce discours sur les valeurs est aussi l'instance qui la dispense la gauche du devoir d'inventaire. La ridicule prestation de Ségolène Royal aux obsèques de Fidel Castro est, à cet égard, pleine d’enseignements : la gauche ne parvient pas à condamner totalement certaines dictatures sanguinaires, donc à liquider l'inventaire, parce que celles-ci ont prétendu s'appuyer sur les idéaux (l'égalité, la justice, le partage, etc.…) dont elle se veut le bras armé.

    Lors de la primaire de la droite, les électeurs étaient invités à signer la charte des valeurs de la droite et du centre. Pour exprimer leur souhait que la droite retrouve son identité, beaucoup évoquent la « droite des valeurs ». Est-ce le bon chemin que la droite emprunte ?

    Je réponds en trois temps. D'une part, la droite s'est laissé imposer par une gauche pourtant en coma dépassé l'obligation d'en appeler sans cesse aux valeurs. Par la reprise de cette thématique, la droite se croit obligée de répliquer aux accusations permanentes d'anti-républicanisme et au soupçon larvé de racisme, de fascisme, voire d'inhumanité, que la gauche fait peser sur elle. Nous avons dans ce soupçon et dans la propension de la droite à y répondre, l'ultime résidu de feu l'hégémonie idéologique de la gauche. Mieux : la dernière métastase de l'antifascisme. D'autre part, évoquer des « valeurs de droite » revient à les relativiser. Le relativisme pointe le bout de son nez dès que l'on latéralise politiquement les valeurs. Si des valeurs existent, elles sont universelles. Il est plus pertinent de parler d'idées et de programmes de droite ou de gauche.

    À ces deux remarques il faut ajouter une précision. Les valeurs ne sont pas le contenu de l'action politique, mais ses frontières. Elles ne disent rien de positif, elles tracent des limites. Elles définissent un intérieur et un extérieur. La laïcité, par exemple, que l'on hisse au statut de valeur, est une telle frontière : elle exprime une limite à ne pas dépasser dans l'expression publique d'un sentiment religieux. À l'image de toutes les valeurs elle fonctionne comme le démon de Socrate : une voix intérieure qui dit non. Ainsi de toutes les valeurs. Ces frontières s'imposent à la droite comme à la gauche.

    Une civilisation est-elle définie par des valeurs, des coutumes, des attachements ?

    Pas uniquement. Les aspects dont vous parlez procurent à l'existence collective d'un peuple sa couleur, sa particularité. Si on se limite à ces aspects, on parlera plutôt d'une culture. La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer. Une civilisation se définit par ce qu'elle donne au monde, et qui est pourtant marqué du sceau de la culture qui la nourrit. La France donne au monde, entre autres choses, Molière et Stendhal, dont les œuvres n'auraient pu voir le jour ailleurs. Elle donne au monde son architecture, sa musique, ses savants, et même sa gastronomie… C'est le don irremplaçable, insubstituable, qui définit une civilisation plutôt que seulement ses valeurs et coutumes.

    La référence aux valeurs va souvent de pair avec le discours « droits-de-l’hommiste ». N'y a-t-il pas un paradoxe entre des valeurs qui peuvent impliquer une forme de relativisme et des droits de l'homme qui sont considérés comme naturels et objectifs, dépassant les volontés humaines ?

    Les droits de l'homme, devenus les droits humains, sont une invention métaphysique du XVIIIe siècle. Ils sont suspendus dans les nuées. Ils servent de principes structurant l'action politique, et non, comme les valeurs, de frontières. Ils sont affirmatifs, positifs, et non limitatifs, négatifs. La différence est alors celle-ci : posés au départ, les droits de l'homme ne sont pas déduits, ils sont une hypothèse politique, tandis que les valeurs sont un résultat, une construction politique. Plutôt que de paradoxe, je parlerai de jeu, comme d'un roulement à billes « qui a du jeu » : une valeur comme la laïcité trace la frontière que la liberté de penser et de croire, comprise dans les droits de l'homme, ne peut dépasser. Néanmoins il faut éviter d'être la dupe de ces droits de l’homme : ils n'ont rien d'évidents ni de nécessaires, ils sont une illusion métaphysique propre à une certaine civilisation. Ils n'auraient pu être inventés ailleurs que dans l'Europe chrétienne et rationaliste. Ils sont enfants d'une certaine civilisation, la nôtre. Ils ne sont pas universels, mais universalisables.

    L'histoire est faite de mots comme la nation ou la République qui sont davantage des êtres voire des personnes morales et fictives que des concepts ou des idées. Diriez-vous que l'abus du mot « valeur » traduit une certaine impuissance du politique, qui n'est plus en prise avec le réel ?

    Guettée par le relativisme, souvent thanatopraxique, la péroraison sur les valeurs fait oublier l'essentiel, qui est ceci : le but de la politique est d'assurer la survie d'un peuple dans la durée malgré les vicissitudes et selon le souci du bien commun. La République est une structure politique, qui dans notre histoire s'est appelée tantôt monarchie, tantôt empire, ou tantôt « république » (au sens de démocratie). La nation est l'âme de cette structure. C'est une âme qui survit à chaque vie individuelle qu'ainsi qu'aux différents états de la République (les régimes politiques). C'est aussi une âme fragile, qui peut disparaître si on ne la nourrit pas (par la transmission). Qu'est-ce que l'éducation publique sinon une forme de transmigration de cette âme, la nation, qui renaît de génération en génération ? L'éducation est bel et bien une métempsychose politique. Le but final de la politique est la continuation de la nation dans son originalité irremplaçable par-delà l'existence et les intérêts de chacun. C'est de cela bien plus que des valeurs que gauche et droite doivent parler. 

    « La culture, toujours particulière, toujours bornée, toujours nationale, est le terreau à partir duquel une civilisation peut germer et se développer »

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    Professeur agrégé de philosophie, Robert Redeker est écrivain. Il a notamment publié Le soldat impossible (éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2014) ; Bienheureuse vieillesse (éd. du Rocher, 2015) et dernièrement L'École fantôme (éd. Desclée De Brouwer, 2016). 

    Alexis Feertchak  

  • « La centralité de la pensée de Maurras » selon Olivier Dard

    Illustration reprise d'Action française Provence 

     

    arton11267.png« Il y a une centralité de la pensée de Maurras à droite, comme il y a une centralité de la pensée de Marx à gauche » 

    Olivier Dard

    Historien français,

    Agrégé, docteur en histoire contemporaine

    et professeur à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV)

     

    Cette réflexion qui nous paraît importante parce qu'en définitive elle se réfère aux données politiques actuelles et les explique en partie, est extraite de la conférence qu'Olivier Dard a donnée au Cercle de Flore le 16 décembre.

    Il s'agissait de présenter les dissidents de l'Action française à travers une réédition - préfacée par Olivier Dard - de l'ouvrage que Paul Sérant leur a consacré et qui est initialement paru en 1978.  

    On lira - si l'on clique sur le lien en note - le compte-rendu de cette conférence - que le Cercle de Flore a mis en ligne. Et dont, naturellement, on pourrait débattre. 

    Les dissidents ont-ils été finalement les meilleurs témoins du rayonnement de l'Action française ? C'est la conclusion que propose ce compte-rendu. On peut, en effet, le penser. 

    lacamisole.fr le cercle-de-flore

    cercle_de_flore_dard-a4c42.jpg

    Les Dissidents de l'Action française de Paul Sérant, préface d'Olivier Dard, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 418 pages, 29 €

    A lire, voir et écouter dans Lafautearousseau

    A propos de la conférence d'Olivier Dard sur Charles Maurras, un contemporain capital [Martigues, 11 janvier 2014 - Vidéo]

     

  • Éric Zemmour : « Cette année qui vit les peuples de l'Ouest dire qu'ils ne veulent pas mourir… »

     

    Par Eric Zemmour

    « Brexit, élection de Donald Trump, éviction d'Alain Juppé et de Matteo Renzi... Un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire a soufflé en 2016. » [Figarovox 23.12]. Et sans-doute Eric Zemmour pense-t-il - comme nous - que la France et le monde moderne ont grand besoin tout à la fois de révolution et de réaction. Souvent pessimiste - comme Bainville à qui il s'apparente à beaucoup d'égards - il égrène ici des notes d'espoir. Comme Villiers, comme Buisson, ses amis. Et dans le même sens. Jadis on eût appelé le grand courant qu'évoque Zemmour, contre-révolution. Même si nous en sommes encore assez loin. Aujourd'hui, on invoque « un vent à la fois révolutionnaire et réactionnaire ». Va, donc, pour l'un et pour l'autre.  Pourvu qu'ils soufflent dans le sens de l'ordre véritable et du Bien Commun. Lafautearousseau   

     

    XVM764cf474-abe5-11e6-8287-ace72c3558b9.jpgLe vent a soufflé fort. Du début à la fin de l'année. Un vent d'ouest chargé de fureur, de ressentiment, de désespoir. Un vent qui emporte tout sur son passage. Un vent qui ne respecte rien, aucune vache sacrée, aucune institution, aucune tête couronnée. Un vent révolutionnaire et réactionnaire à la fois. Le vent des peuples qui ne veulent pas mourir, et des nations qui veulent rester elles-mêmes. Un vent populiste, ont dit avec mépris et colère les élites. Le vent du repli, de la peur, ont-elles continué sans rien comprendre.

    Un vent qui a d'abord frappé l'Angleterre, où il a arraché l'arbre européen. Ses racines n'étaient pas très profondes, mais les intérêts de certains étaient puissants. Le peuple anglais a, malgré toutes les mises en garde venues des élites du monde entier, opté pour la sortie de l'Union européenne : le Brexit. L'Angleterre populaire a voulu avec éclat mettre un coup d'arrêt à une immigration européenne et surtout extra-européenne qui avait transformé Londres en une cité cosmopolite d'où les Anglais de souche ont été chassés.

    Nos élites en ont tiré comme conclusion qu'il ne fallait plus organiser de référendum ; que le suffrage universel était incapable de traiter des questions trop complexes, et le peuple pas capable non plus de choisir le bon président des États-Unis. Donald Trump est sorti vainqueur d'une compétition que ne pouvait pas perdre Hillary Clinton. Le mâle blanc de plus de 50 ans (et sa femme) a vaincu la candidate des minorités. Et des médias. Un Trump qui lui aussi a séduit l'électorat en promettant un mur pour arrêter l'immigration mexicaine et le retour au protectionnisme commercial pour stopper la désindustrialisation. Bref, le retour des frontières et la défense d'une Amérique américaine.

    Le vent soufflait toujours plus fort, mais certains ont continué à ne pas l'entendre. Alain Juppé était donné gagnant de la primaire de la droite par les sondages et les médias depuis deux ans. Son ode à l'identité heureuse et à la diversité plaisait tant aux médias et à la gauche. Le vainqueur annoncé a été vaincu. Mais pas par son adversaire privilégié. Nicolas Sarkozy a bien tapé sur le bon clou, mais c'était le marteau qui était mauvais. Le marteau, c'était lui. Trop de tactique, pas assez de convictions ; trop de paroles, pas assez d'actes. Par ici la sortie. Son meilleur ennemi n'allait pas tarder à le suivre. François Hollande reconnaissait qu'il ne pouvait pas se représenter. C'était une première dans la Ve République qu'un tel renoncement. Il est vrai qu'Hollande n'avait en vérité jamais été président de la République.

    15750249-2016-en-une-photo-bye-bye-hollande-cameron-obama-renzi.jpgLe vent ne cessait de souffler. Il emportait encore le premier ministre italien, Matteo Renzi. Encore un référendum, encore une coalition des non. Encore un social-libéral emporté par la houle populaire. Déjà la routine. Sur une photo prise quelques mois plus tôt, on voit Obama, Cameron, Renzi et Hollande entourer Angela Merkel pour un sommet occidental. L'Allemande est la dernière à garder son trône. Pour combien de temps encore ? 

    Eric Zemmour           

  • Après le drame de Berlin

    Une Berlinoise rend hommage aux victimes de l'attentat sur le marché de Noël de Berlin. - Reuters  

     

    par Gérard Leclerc

     

    3392000575.jpgLe drame qui a endeuillé, lundi soir, Berlin et l’Allemagne toute entière, n’est sans doute pas intervenu par hasard dans un marché de Noël. Au surplus, dans un des lieux les plus significatifs de la capitale, presque au pied de l’église du souvenir, cette église bombardée pendant la Seconde Guerre mondiale et témoin de la détresse provoquée par la folie nazie. La correspondante du Monde parle à juste titre d’un monument emblématique comme prédestiné à pleurer les habitants de la ville. On présume, dans l’attente des résultats de l’enquête, qu’il s’est agi, pour les responsables et les auteurs de l’attentat, d’atteindre un pays dans sa chair vive, à un moment privilégié, là où s’affirment une culture et une forme de vie. Culture et vie stigmatisées au nom d’une conception contraire qui inspire un rejet radical et se justifie aussi par un énorme ressentiment.

    Bien sûr, on peut s’interroger sur ce qui reste de spécifiquement chrétien dans ce marché de Noël et dans les festivités qui marquent la fin de l’année pour les foules qui investissent le centre de Berlin. L’Allemagne continue à fêter la Nativité avec plus d’éclat que la France. Ce n’est pas pour autant que les sentiments religieux soient plus ardents que chez nous, Mais c’est toujours la manifestation d’une civilisation qui accommode les réjouissances profanes, d’ailleurs de bon aloi et de caractère familial, aux traditions anciennes. Mais cela même est insupportable à ceux qui se réclament d’une pureté islamique intransigeante.

    L’Europe paraît désarçonnée par cette offensive, non seulement parce qu’elle est cruellement meurtrière, mais parce qu’elle remet en cause son propre équilibre que garantissait sa sécularisation tranquille et garante de la liberté de conscience et de religion. La voilà désarçonnée par cette guerre déclarée à ce que Marcel Gauchet appelle « le désenchantement du monde », c’est-à-dire la sortie du religieux précipitée par le rationalisme des Lumières. Le défi qui nous est imposé n’est pas seulement politique, il est culturel et nous n’avons pas fini de nous débattre avec lui. 

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 21 décembre 2016.

  • Pour la très belle crèche qu'il a installée dans l'Hôtel de Région, un double bravo à Laurent Wauquiez ! 

     

    Mur-bleu gds.jpgAlors que les Tribunaux administratifs ridiculisent la Justice, interdisant une crèche ici mais l'autorisant là, dans une grotesque guerre picrocholine menée par quelques laïcards qui vivent encore en 1905, quelqu'un a bravé l'ire de ceux dont l'horloge mentale s'est arrêtée au temps du petit père Combes : une centaine de santons en terre cuite, une superficie totale de 14m2, c'est la crèche de Noël qui a été installée dans le hall d'entrée du siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes par son président, Laurent Wauquiez. 

    En dehors de toute considération de politique politicienne, ou de toute prise de parti, ce geste nous paraît mériter un double bravo. 

    D'abord parce que Laurent Wauquiez « a osé » : oui, il a osé braver le politiquement correct de tous ceux qui hurlent contre les crèches, alors qu'ils n'hésiteront jamais à partager avec les musulmans le repas de rupture du jeûne, ou à leur souhaiter un « bon ramadan » ! Les adeptes de la Nouvelle Religion Républicaine s'étranglent dès qu'on dit « crèche », et bien sûr plus encore quand on en installe une, alors qu'ils ouvrent toutes grandes les portes à l'Islam : eh, bien ! qu'ils s'étranglent, en admirant cette crèche dans un Hôtel de Région ! Nous, nous voulons des crèches partout, parce que « nous sommes un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se raconte pas d’histoires... » comme le disait fort justement de Gaulle.
     
    Ensuite parce que, ce faisant, Laurent Wauquiez montre qu'il a bien compris une chose, finalement, fort simple, mais qui échappe à nos beaux esprits : « ...ne devient culturel que ce qui est entré dans les mœurs par la force de l'habitude. Le culturel c'est le cultuel... avec, en plus, l’R.… du temps ! Il n'y a donc au fond pas de différence entre notre tradition religieuse et notre culture... Ne nous laissons pas enfermer par une laïcité qui ne cherche qu'à nous étouffer. » (Dominique de Longeaux, Courrier des lecteurs de Famille chrétienne n° 2029) 
  • Joyeux Noël !

    Budapest à Noël

     

    Superbe ! 

    Marché de Noël filmé à Budapest.  

    Pour celles et ceux qui, croyant au Ciel ou n'y croyant pas, aiment les gens de cœur. Et aiment les chœurs  … 

    Ce flash-mob* à été filmé à Budapest … plus exactement devant la basilique Saint-Etienne de Pest.

    À l’initiative des Franciscains, des centaines d’instrumentistes et de chanteurs se sont réunis… pour attirer l’attention sur les chrétiens persécutés dans le monde et chanter leur foi.

    Le résultat est émouvant et les sous-titres sont en français.   

    * Flash mob [Wikipédia] 

     

    4' 30'' Et c'est magnifique !

    Cliquez pour regarder en plein écran !

  • Culture • Loisirs • Traditions ...

  • Civilisation • Une Nation sans héros ne peut pas survivre

                 

     Par Marc Rousset

     « Ainsi périrent plusieurs civilisations du passé, lorsque leurs défenseurs naturels renoncèrent à la lutte et à l’effort. Ce ne fut jamais l’abaissement de l’intelligence qui causa la ruine des peuples, mais celui de leur caractère »

    G. Le Bon, Psychologie du Socialisme-, Paris - Alcan, 1899 

    « La force de la Cité n’est pas dans ses remparts ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses hommes »

    Thucydide 

    464995803.jpgAu début du XXI° siècle dans les sociétés occidentales, les héros sont une race  en voie de disparition. Nous vivons l’époque du remplacement du militaire par l’humanitaire, du héros par la victime, de la conviction par la compassion, du courage par l’art de plaire, de la virilité par la féminité.

    Le chroniqueur médiéval italien, Giovanni Villani, écrivait déjà : « L’Empire romain entra dans sa décadence quand, comme une ruine, le nom de César tomba sur la Cité » précisant encore : « La Cour impériale accueillait les hommes vils au lieu des forts, les flatteurs au lieu des hommes d’action, et le passage des gouvernements aux mains des plus mauvais entraîna peu à peu la ruine de l’Empire »

    Si l’intérêt personnel individualiste est le seul fondement du pacte social, on ne voit pas ce qui interdirait à chacun d’en profiter au mieux de ses intérêts et de ses appétits, de se servir au lieu de servir. Cela d’autant plus que le discours de la société marchande, par le truchement de la publicité, fait à chacun l’obligation de jouir, plus exactement de n’exister que pour jouir. 

    La fin de l’exemple du courage et de l’héroïsme dans l’enseignement de l’histoire 

    L’homme européen ne peut vivre sans mythes et se contenter d’une forme de pensée technicienne, aride, froide, sèche.  Les héros des anciens livres d’histoire représentaient des « surmoi » propres à éveiller le courage. Au moins jusqu’à 1963, ils formèrent en France des hommes d’une vaillance très supérieure à la mollesse de nos contemporains, nonobstant l ‘appât du gain. A partir de cette date, les réformes successives de l’enseignement de l’histoire  ont chassé les figures chevaleresques. La Nation France est démâtée, emportée dans la dérive des continents par «  l’histoire connectée » qui étudie les interactions et les interdépendances. On n’enseigne plus que la Révolution française, version les droits de l’homme oublieux du citoyen, et la Shoah ! Le patriotisme est devenu ringard ; l’histoire est remplacée par la morale. L’erreur est de tout démythifier  dans un monde froid, aseptisé, hors-sol, pacifiste, technologique et numérique.

    Les Français se souviennent de la façon dont la III° République  tenta de façonner une conscience républicaine, laïque, égalitariste en droits. Elle le fit « en racontant des histoires » aux enfants du peuple. Le manuel, partout le même en France et dans les colonies, de l’école primaire  présentait une trentaine d’images  fortement « marquées » idéologiquement et accompagnées d’un court récit qui méritait pleinement le qualificatif de « mythique ». De « Nos ancêtres les Gaulois » au  « regard fixé sur la ligne bleue des Vosges », en passant par Bouvines, le panache blanc d’Henri IV, la prise de la Bastille….tout concourait à présenter l’image idéale, quasi divine, de la Nation jacobine. Dans une école sans épopée, la disparition de Bayard appelle bien au contraire  le triomphe des terroristes et des loubards. 

    La fin du dépassement de soi, d’un idéal  et de l’esprit de sacrifice 

    La plupart des Occidentaux n’ont pas vraiment de conscience nationale :  Peu importe ce qui se passe dans mon pays tant que ma vie personnelle n’est pas affectée. 

     « Toute collectivité sans cohésion sacrificielle, si efficace qu’en soit l’organisation, n’est qu’un agrégat sans volonté commune, anonyme et sans responsabilité »

    L’Académicien et poète français Pierre Emmanuel (1916-1984)

    L’homme ne peut accepter de donner sa vie que pour sa famille, une collectivité, une nation, une culture, une civilisation, une foi, une croyance, un idéal… On ne meurt pas pour des sociétés individualistes et matérialistes qui n’ont rien d’autre à offrir à leur jeunesse que le sexe et l’argent. L’histoire apprend que riches ou pas, puissants ou pas, orgueilleux ou pas, les nations, les empires et les civilisations disparaissent inévitablement sous les coups de bien moins puissants, bien moins armés, mais animés de la foi dans leur projet, fut-il- criminel. Avec un idéal et la foi chevillée au corps  des hommes décidés  peuvent déstabiliser et  renverser  un Etat, un Royaume, un Empire ! 

    Courage et héroïsme : la véritable richesse d’un pays 

    Les jeunes de 20 ans qui offrent leur vie quand la République le leur demande, méritent reconnaissance, respect et considération, même s’ils ne font pas fortune! Ces  jeunes constituent la plus précieuse des richesses de la Nation, car elle est  faite d’humanité, d’idéal, de dépassement de soi, et surtout  de chair et de sang ! 

    Aucune machine ne pourra jamais faire le métier de soldat. Les hommes sont condamnés à rester l’instrument premier du combat. Mais en trouvera-t-on encore longtemps pour porter les armes ? Rien n’est moins sûr si la France continue d’ignorer l’histoire de ses héros. Une société « fabrique » des défenseurs en les honorant, en leur offrant une place et une reconnaissance particulière pour leurs mérites, leur utilité, leur esprit de sacrifice. Elle suscite alors des vocations de volontaires qui feront le choix du métier des armes malgré des contraintes exorbitantes. Le risque pour la France de ne plus en trouver parmi ses fils, si l’on songe à la fin de l’Empire romain, n’est pas nul. 

    Les sociétés hédonistes matérialistes et d’argent considèrent les soldats-héros comme des Idiots utiles  

    Une démocratie ne peut durer si elle devient un amas d’individus égoïstes qui souhaite être défendu par un corps militaire digne et loyal, dont l’efficience et la fidélité reposent sur le sens du devoir et du sacrifice. On exploiterait alors les nobles sentiments et l’impécuniosité des militaires pour préserver le confort d’une masse de riches égoïstes sans idéal. Sans un minimum d’élévation morale partagée, tout héros mort pour la patrie ressemblerait à un idiot qui se serait fait escroquer. Nos démocraties européennes décadentes actuelles, c’est à peu près cela !

    Qui dit héros, dit gloire et modèle à imiter, dit multiplicateur d’énergies, dit capacité à se battre, à vaincre la peur, à s’imposer. En rendant un culte au héros, on favorise la cohésion et les chances de survie de la cité .

    Qui dit victime, dit mise en cause, culpabilité et judiciarisation à outrance, dit aussi atrophie des énergies, des volontés et des intelligences, dit enfin méfiance et incapacité à se battre. Endosser le statut de victime pour des soldats morts en opérations, c’est prendre le risque à terme, de ne plus trouver quiconque pour exercer correctement ce métier.

    Le service de la cité dans sa forme la plus exigeante qui est celle du métier des armes, mérite, non pas une émotion compassionnelle, ostentatoire et fugitive, mais une véritable, sincère, durable   et profonde reconnaissance empreinte de dignité et de respect. Autrement dit, doivent accéder au statut de héros, ceux qui, bravant la mort, ont fait honneur à leur pays.

    Selon Henri Hude, directeur du cours d’éthique à Saint-Cyr : « Sans un minimum d’élévation morale partagée, tout héros mort pour la Patrie ressemble à un idiot qui se serait fait escroquer ». L’esprit héroïque holiste de sacrifice du citoyen au service de l’hédonisme individualiste du consommateur relève de la quadrature du cercle et n’a donc aucune chance de perdurer à terme.   

    Marc Rousset 

    Ancien Directeur Général, Economiste, Géopoliticien, Ecrivain, Prix de l’Académie des Sciences Morales et Politiques

    Auteur de « Adieu l’argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la Civilisation de l’argent et Apologie de l’héroïsme « 500 pages - Editions Godefroy de Bouillon-2016.