Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

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Famille de paysans dans un intérieur
Par Edouard de Saint Blimont
Il paraît qu’Emmanuel Macron, à peine élu, ira fêter sa victoire, sur la place du Louvre.
Qu’il en passe les portes ou qu’il se déplace jusqu’au Louvre Lens pour recevoir quelques leçons des frères Le Nain dont les tableaux sont exposés en ce moment. Mais cet ancien rédacteur du rapport Attali qui soutient que l’homme n’existe que pour produire et consommer, qui prône la nomadisation des peuples, et dont le programme exclut toute allusion à une éventuelle transcendance est-il capable de se laisser instruire par la peinture des Le Nain ? Quand nous regardons les scènes paysannes de Louis Le Nain, que nous sommes loin pourtant de l’univers décrit par Jacques Attali, dans sa Brève histoire de l’Avenir où « les hommes se vendent comme des machines et où [ils] ne s'intéressent pas à leur progéniture à laquelle ils ne laissent ni fortune, ni héritage étant eux même issus de familles décomposées, recomposées, mobiles géographiquement. »
Il est donc urgent de s’interroger sur le mystère Le Nain pour reprendre le titre que le conservateur du Louvre, Nicolas Milovanovic, a voulu donner à son exposition. On sait qu’il a fallu beaucoup de science et de patience aux experts pour attribuer à chacun des frères Le Nain les tableaux que chacun a effectués en propre. Ce fut déjà un premier mystère mais on sait un peu mieux aujourd’hui ce qui revient à Louis, à Antoine, ou à Matthieu.
Des tableaux à la signification énigmatique.
Mais le vrai mystère de cette peinture est ailleurs. Si l’on se borne aux productions géniales de Louis, et si l’on se focalise sur son tableau le plus célèbre, Famille de paysans dans un intérieur, force est de reconnaître que sa signification reste énigmatique. S’agit-il de donner une représentation embellie de la condition paysanne, susceptible de satisfaire la bourgeoisie qui achète des terres, en conférant aux modèles une dignité remarquable ? S’agit-il, plus profondément d’y voir la manifestation du mystère Eucharistique ? La présence du pain sur une nappe et du vin, dans un verre de cristal, seuls éléments précieux au sein d’un univers marqué par la pauvreté le laisserait aisément supposer chez ce peintre d’origine protestante, converti au catholicisme. Il serait tentant déjà de « réduire » cette scène à une telle signification religieuse. Elle confère une dignité à l’ensemble des personnages. Mais l’on a remarqué à juste titre que ce tableau, comme beaucoup d’autres n’a pas de sujet défini. Dans l’émission de France Culture qui a été donnée au sujet de cette exposition, Nicolas Milovanovic indique qu’un enfant joue du flageolet mais ce n’est pas autour de ce détail que s’organise l’audition éventuelle d’un petit concert ; un repas semble se préparer mais les indices qui l’attestent font défaut. En bref, aucun sujet ne structure cet « intérieur » et le ferait-il qu’il serait impuissant à déterminer le sens profond de ce qui nous est montré : dans un autre tableau, La Forge, qui représente un forgeron qui s’active à sa forge tandis que sa famille se tient à ses côtés, l’activité artisanale semble déterminer le sujet du tableau, beaucoup plus que cette scène paysanne où l’on ne sait trop à quoi s’affairent les sujets présents. Mais dans la Forge, on ne saurait réduire ce que l’on voit à l’activité propre de l’artisan, qui se détourne de sa tâche pour regarder vers nous. C’est une constante dans les tableaux de Louis Le Nain : le sens de la scène représentée donne l’impression de transcender les motifs qui semblent, au départ, orienter l’esprit dans une interprétation précise. Aucune scène ne se laisse réduire aux motifs qui semblent pourtant décider de la représentation. Les scènes mythologiques, dépeintes par Louis ne dérogent pas à ce principe : l’interprétation du tableau représentant Vénus demandant à Vulcain des armes pour Enée ne se laisse pas enfermer dans la démarche de la déesse.
Au fond, les êtres représentés dans ces scènes transcendent les activités auxquelles ils s’adonnent, leur humanité ne se limite pas à leur condition, l’humanité de l’homme déborde de toutes parts les sens divers auxquels on prétend la réduire. D’ailleurs, les tableaux de Louis mettent en perspective l’être humain par rapport aux activités auxquelles il peut s’adonner. On a souvent l’impression que si la représentation de l’activité humaine y est présente, c’est pour mettre en valeur, du fait de la présence d’être au repos, l’idée précisément que l’homme ne s’abîme pas strictement en elles. Mais il faut aller au-delà de ces remarques.
Les regards des personnages
Les grands critiques d’art et surtout les grands écrivains nous laissent à la porte de ce mystère qui nous permet de comprendre à quoi tient l’irréductibilité de l’humanité des êtres représentés chez Le Nain. Champfleury, un critique d’art du XIXème siècle, se focalisant sur la personnalité des personnages représentés indique qu’ils semblent prendre la pose et de fait l’intensité des regards que certains personnages dirigent vers nous le laisserait presque supposer : cela semble être le cas de trois des personnages de cette famille de paysans : de la vieille femme qui tient le verre de cristal, de l’homme assis à la table et qui s’apprête à couper la miche de pain, et de la femme plus jeune, à la droite du tableau. N’est-ce pas le cas de ce père de la Famille heureuse ou le retour du baptême, qui lève son verre et s’immobilise en nous regardant en souriant …comme on le ferait aujourd’hui, tandis qu’on nous photographie ? N’est-ce pas le cas de la femme du forgeron de La Forge qui nous regarde bien en face ?
Mais précisément, s’ils sont occupés à nous regarder, c’est qu’ils ne songent pas à prendre la pose et Sainte Beuve est plus près de la vérité quand il fait remarquer qu’ils nous regardent, c’est-à-dire, qu’ils semblent s’interroger sur la présence de ceux qui pénètrent par effraction dans leur univers.
Mais son interprétation reste au milieu du gué : d’une part, bien des personnages ne prennent même pas la peine de diriger leur regard vers nous. Ils regardent ailleurs, soit qu’une scène située hors champ attire leur regard comme dans La Forge, soit qu’ils nous tournent carrément le dos, comme l’enfant qui contemple le feu dans la Famille de paysans, ou le personnage qui s’affaire à ranimer le feu dans La Tabagie, soit encore qu’ils soient plongés dans un profond sommeil comme le dormeur situé au premier plan dans La Tabagie, ou cette magnifique Ariane, plongée dans le sommeil le plus profond que contemple avec émotion Bacchus dans Bacchus découvrant Ariane à Naxos.
Restent tous ceux qui semblent regarder le spectateur. Ils semblent frappés par une mélancolie rêveuse. Mais prêtez plus d’attention encore à la façon dont les personnages regardent : la vieille femme qui tient le verre de cristal, la jeune femme à la droite, l’enfant lui-même qui est assis sur le sol ; mais aussi Vénus s’adressant à Vulcain, ou Bacchus contemplant Ariane endormie… : en réalité, ils regardent sans regarder vraiment, leur regard donne l’impression de ne pas s’abîmer dans l’objet qu’ils sont censés voir, ce n’est par sur lui (être ou objet) qu’ils arrêtent leur pensée parce que tout en regardant ce qu’ils regardent, les personnages pensent à autre chose, ils sont comme on dit, plongés dans leur méditation. Pas plus que l’activité n’est leur définitive raison d’être, pas plus le monde qu’ils contemplent n’est de nature à arrêter suffisamment leur pensée.
Qu’on ne s’étonne donc plus si, par cette mise en scène du regard, le peintre leur confère une infinie profondeur, si, de manière tout à fait congruente, on retrouve dans leurs mains un verre de cristal rempli d’un vin rubis, et si l’on a, du coup, envie d’y voir représentée quelque cène eucharistique : ce regard nous ouvre sur le mystère de l’humanité de l’homme, sa profondeur ne trahit pas seulement une disposition à la mélancolie rêveuse ou plutôt cette mélancolie rêveuse est promesse d’une ouverture, au-delà de l’ici et du maintenant… à quoi les maîtres présents de notre monde, dans leur ardeur à nier toute transcendance, s’emploient à nous réduire. •
Par Arnaud Guyot-Jeannin
Il est naturellement intéressant de savoir comment Régis Debray a réagi aux péripéties de la présidentielle et au cas Macron, phénomène imprévu de la consultation, elle-même gouvernée par les médias, selon le mode le plus totalitaire qui soit. Debray est, si l'on nous passe l'expression, un électron libre, une intelligence aux analyses non-conformistes, elles aussi souvent inattendues. Mais un homme d'esprit et de culture, qui n'a pas cessé d'être attaché aux réalités de notre civilisation, de notre histoire, de la terre où nous sommes nés. Il suffit de lire ce qu'il pense d'Emmanuel Macron pour en prendre la mesure. Dans cette intéressante chronique [Boulevard Voltaire, 3.05], Arnaud Guyot-Jeannin analyse les récents propos de Régis Debray qui éclairent la figure de Macron d'un jour qui ne suscitera pas la sympathie. C'est le moins que l'on puisse en dire ! LFAR
C'est du moins ce qu'expose ici [lien ci-dessous] le site Wikistryke.
Au cours de la campagne, BFM TV a été nommée « Télé Macron ». Et cela s'est vu ... A la limite, de cette connivence organisée, il n'est guère besoin de preuves. Que Macron ait menti au cours de son débat avec Marine Le Pen est une autre affaire. LFAR
Jean-Paul Brighelli dresse ici [Bonnet d'âne, 3.05] un tableau réaliste de la situation politique et sociale française à la veille du second tour de cette présidentielle. Sa réaction est globalement la nôtre - en tout cas, elle est non-conformiste et courageuse - même si nous pouvons ne pas être d'accord sur tel ou tel point particulier. On lira cette chronique comme on prend un grand bol d'air frais et sain . Sur le dégoût qu'inspire cette présidentielle nullissime et pestilentielle, nous sommes à l'unisson avec une large majorité de Français. Et avec Jean-Paul Brighelli, bien-sûr. LFAR
Les noms d’oiseaux volent bas depuis quelques jours. Voter MLP, ce serait donc voter fasciste. Ou mieux : nazi. À point Godwin, point Godwin et demi. Et voter blanc c’est tout pareil — un demi-point de mieux !
Claude Rochet, qui a fait une brillante carrière dans le privé et dans le public, professeur des universités et vieux spécialiste du fascisme français, a beau expliquer dans une tribune rigoureuse ce qu’est le fascisme, et comment le vrai fascisme a toujours été du côté des puissances économiques, c’est sur Marine Le Pen que l’on s’acharne. Et mieux que cela : sur tous ceux qui n’appellent pas à voter pour son adversaire. Mélenchon, tu n’as pas honte d’être fasciste ?
Pourtant, comme le souligne mon ami Jacques Sapir analysant le programme de MLP, « la décence devrait obliger cette même meute de reconnaître qu’il n’y a rien de « fasciste » ni dans son programme ni dans le comportement de son mouvement. Où sont donc les milices armées qui tiendraient les rues ? Depuis des années, elles viennent d’une toute autre mouvance que le FN. A prétendre que le FN est « antirépublicain » on s’expose de plus à une contradiction évidente : si ce mouvement fait courir un danger à la République, il devrait être interdit et ses responsables emprisonnés. Si tel n’est pas le cas, c’est que ce parti n’est pas un danger pour la République. A vouloir se draper dans l’Histoire, cette meute journalistique et écrivassière se prend les pieds dans le tapis. Le programme défendu par Mme Marine le Pen est un programme populiste, avec ses bons mais aussi ses mauvais côtés. C’est un programme souverainiste, même s’il n’est pas exempt de dérapages, comme sur la question du droit du sol et de la protection sociale. On peut le contester, on peut même le réprouver. Mais, en faire un épouvantail est d’un ridicule achevé. Non, nous ne sommes pas dans l’Allemagne de 1933. Nous ne sommes même plus dans la France de 2002. Les choses ont profondément changé, sauf peut-être l’inconscience crasse de cette meute bavante qui nous rejoue la même partition qu’elle nous avait jouée lors du référendum de 2005. Et, il faut le souligner, elle avait été battue à l’époque ! »
Je suis loin d’approuver moi-même tout le programme de Marine Le Pen. Par exemple, ne pas vouloir scolariser aux frais de la République les enfants de migrants est une grosse bourde : il faut les sur-scolariser, et deux fois plutôt qu’une, et leur apprendre la langue française qui sera leur vraie patrie, et à travers eux scolariser leurs parents. Mais ce sera facile, dans les classes dédoublées que nous promet Macron.
Que je sache, ce ne sont pas les fascistes qui, le 1er mai, tentent de faire brûler les policiers — et s’en réjouissent. C’est une section CGT — désavouée par Martinez, légèrement débordé par ses troupes. À noter que Hollande ne s’est pas rendu au chevet du policier le plus gravement atteint — il a trop à faire à exhorter ses troupes à voter Macron. Le marionnettiste est sorti de son cagibi élyséen.Oui, le vrai fascisme a toujours été du côté des puissants — il n’est populiste que dans ses moyens. Aude Lancelin a dressé un état enfin lucide de la presse française, sidérée, chère âme, de ce que la quasi-totalité des médias soutienne Toufriquet. Ce qui met la France, au palmarès de Reporters sans frontières, au 45ème rang, « quelque part entre le Botswana et la Roumanie », ajoute la journaliste. Et de préciser: « Le tout à cause, contentons-nous de citer l’organisme international sur ce point, « d’une poignée d’hommes d’affaires ayant des intérêts extérieurs au champ des médias qui ont fini par posséder la grande majorité des médias privés à vocation nationale. » Jamais une situation pareille de mainmise quasi totale sur la presse ne s’était vue en France depuis 1945. »
Oui, le vrai fascisme n’est pas dans une résurgence d’Auschwitz — il faut toute la rhétorique échevelée d’Arno Klarsfeld pour oser le dire —, mais un enfant inavoué, quoique vigoureux, du néo-libéralisme qui a fait des médias son bac à sable préféré. Ceux qui ont célébré le mieux la première place de Macron au soir du 1er tour, ce sont les boursiers qui se sont rués dès le lendemain sur les actions des banques — entre + 8 et + 10% en moyenne.
Alors, si vous êtes banquier, ou grand industriel, ou gros propriétaire terrien ; si vous participez peu ou prou au dernier cercle du pouvoir — particulièrement du pouvoir bruxellois ; si vous êtes dans les petits papiers de Jacques Attali ou de Jean-Pierre Jouyet ; si vous complotez gaîment avec l’Institut Montaigne ou prenez vos ordres à l’Union des Organisations Islamiques de France — alors oui, votez Macron. Il est votre homme. Il est, comme le résume très bien Onfray, le paquet de lessive qui lavera plus blanc vos petits et vos grands bénéfices.
Mais dans tous les autres cas…
Et cela fait du monde.
La loi nous fait obligation de ne plus rien publier de politique à partir de vendredi 20 heures. Je vous prépare donc pour cette date un joli article sur l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites — ou quelque chose d’approchant. En attendant, bonne lecture — et pensez de temps en temps à moi, qui signe de mon nom ces chroniques du temps présent. •
Elizabeth II accueillant le couple Churchill
Par Péroncel-Hugoz
Notre confrère a épluché le texte dans lequel le fameux homme d’Etat britannique sélectionne en toute liberté ses « grands contemporains ».
Dans des pages qu’il commença à rédiger dès 1937, le plus connu des chefs de gouvernement de Sa Gracieuse Majesté, et qui fut toute sa vie un monarchiste de conviction, a choisi de distinguer, parmi une vingtaine de figures, seulement trois monarques, face à quatre présidents.
Il en a néanmoins profité pour définir la principale raison de son attachement à la royauté héréditaire: « Une dynastie attachée aux traditions du passé et soucieuse d’assurer l’avenir fournit un élément de sécurité à la liberté et au bonheur des nations ».
Sur sa lancée royaliste, Churchill s’en prend aux pays qui, « en chassant les monarchies héréditaires ont cru s’engager sur la voie du progrès, mais en réalité sont allés trop loin ».
Le Kaiser vaincu
Parmi les souverains sélectionnés, outre les rois anglais Georges V et Edouard VIII, Churchill ne craint pas de nommer l’empereur allemand déchu en 1918, Guillaume II (1849-1941), cousin des princes britanniques qui contribuèrent à le vaincre et à le détrôner… Churchill estime que l’Histoire ne peut accuser Guillaume II d’avoir oeuvré en vue de provoquer la Première Guerre mondiale. En revanche, le mémorialiste pointe la « jalousie » et le « mépris » du Kaiser pour son parent et pair Edouard VII de Grande-Bretagne.
Le second Roosevelt
Parmi les hommes d’Etat républicains, Churchill a élu le second président Roosevelt des Etats-Unis dans lequel il voit un « explorateur » politique, ayant conçu son action à la Maison-Blanche (1933-1945) « du strict point de vue des intérêts américains ». Les puissances vraiment conscientes de leur force, n’ont que des « intérêts » et jamais de « sentiments » ; la conclusion de ce profil d’un dirigeant avec lequel Churchill fut en contact direct est une question : « Vaut-il mieux avoir l’égalité au prix de la pauvreté ou le bien-être au prix de l’inégalité ? ».
On aura compris que Churchill, en bon aristocrate respectueux des hiérarchies, opta, mais avec discrétion, pour la seconde situation, même s’il a eu la pudeur de ne pas le proclamer Urbi et Orbi.
Lawrence d'Arabie
Parmi les figures romanesques, quoique également politiques, chères à Churchill, on trouve deux légendes vivantes de l’impérialisme britannique restées debout jusqu’à nos jours : Lawrence d’Arabie (1888-1935) et Rudyard Kipling (1865-1936). Dans le premier, que Churchill rencontra en Angleterre, vêtu à l’arabe, l’homme d’Etat britannique vit surtout l’arabophile exacerbé, attaché à cet émir Fayçal le Hachémite, dont la France républicaine n’avait pas voulu comme roi de Syrie mais dont Londres allait faire un roi d’Irak faible et contesté.
Churchill le cynique, le faux jovial, ne cache pas sa compassion pour Lawrence l’arabophile insatisfait auquel il promit qu’il vivrait longtemps dans la conscience nationale britannique au rayon Guerre mais aussi, et peut-être surtout, au rayon Littérature, grâce aux Sept piliers de la Sagesse, son maître-livre.
Quant à Kipling, chantre sans complexe de l’Empire britannique, « le plus vaste de tous les temps », Churchill, lui-même colonial dans l’âme, depuis qu’il servit la Couronne aux Indes puis en Afrique-du-Sud, n’en pense pas moins que ce qui survivra, et de l’écrivain et de l’homme d’action Kipling, c’est surtout « le génie de sa plume ».
Churchill lui, reste surtout dans la mémoire universelle comme un décideur politique sans jamais le moindre état d’âme, multipliant par exemple les brimades envers son « allié » le général de Gaulle, chef de la France libre réfugié à Londres ou bien abandonnant aux féroces communistes les résistants royalistes yougoslaves en guerre contre l’Allemagne nazie… Les intérêts britanniques avant tout, toujours … •
Lire: Winston Churchill, Mes Grands Contemporains. Tallandier, 2017.
Repris du journal en ligne marocain le360 du 28.04.2017
BILLET - Peut-on faire campagne en invoquant l'Histoire et en s'invectivant à coups de références ?, interroge Zemmour [RTL, 2.05]. Il a raison de pointer pour la dénoncer et la moquer l'instrumentalisation de l'Histoire aux fins que nul n'ignore. Ce qui n' est pas à proprement parler ce « trop d'Histoire » qui « tue l'Histoire » dont il fait sa formule - un peu facile - de conclusion. Mais c'est évidemment secondaire. On n'est pas forcément d'accord ... LFAR
Résumé RTL par Éric Zemmour
« À suivre la campagne présidentielle ces derniers jours, on se croirait dans une bande d'actualités de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ne manquent que les images en noir et blanc », constate Éric Zemmour, qui note que "la classe politique française toute entière joue à plus gaulliste que moi tu meurs !". Il constate qu'Emmanuel Macron "use et abuse des références à la guerre et au nazisme, comme s'il voulait rejouer contre son adversaire du second tour un imaginaire historique qui avait si bien fonctionné pour marginaliser son père »;
Pour Eric Zemmour, « Marine Le Pen en est elle même effrayée puisqu'elle se sent obligée d'aller elle aussi se recueillir devant le mémorial de l'extermination des juifs ». Avant d'insister : « Pourtant, l'instrumentalisation du malheur juif ne marche pas. Elle scandalise davantage qu’elle ne mobilise. Elle apparaît pour ce qu’elle est : un truc de campagne électorale ». Aux yeux d'Éric Zemmour, « trop d'Histoire tue l'Histoire ».
Le duc et la duchesse de Vendôme et leurs quatre enfants (le prince Gaston, les princesses Antoinette et Louise-Marguerite, le prince Joseph) viennent de passer un peu plus d'une semaine en Provence, au bord de mer, les derniers jours d'avril et les premiers de mai.
Une excellente occasion, malgré un temps maussade, de quelques escapades et visites dans l'arrière-pays provençal, à Marseille, ou sur les côtes ou l'on peut pêcher... L'occasion, aussi, de différentes rencontres, toujours marquées par de riches échanges.
Tels les moments privilégiés et conviviaux, sérieux et toujours joyeux, passés autour du Prince Jean [Illustration en tête] et de la Princesse Philomena, à La Ciotat, par des jeunes d'Action française de la région provençale aux côtés d'anciens de de la Fédération Royaliste Provençale [Photos ci-dessous].
Jeunes et moins jeunes autour du Prince Jean et de la Princesse Philomena
A noter que jeudi 4 mai, le Prince Jean - Colonel de réserve depuis l'été 2015 - s'est rendu à Gap pour participer à des cérémonies militaires au 4e Régiment de chasseurs RCh, dont il est le parrain. •
Sur ce parrainage, lire dans Lafautearousseau ...
Le Prince Jean à Gap pour l’officialisation de son parrainage du 4ème Chasseurs
Par Yves MOREL
Plus qu'aucune autre sans doute, l'actuelle campagne présidentielle met en pleine lumière l'hypocrisie de notre système politique.
L'Etat-PS cherche à se prolonger par la fausse alternative Macron
Considérons tout d'abord la situation singulière du candidat socialiste et la profonde division de son parti. Benoît Hamon — personnalité on ne peut plus insignifiante, soit dit au passage — a été élu en novembre dernier, par les adhérents et sympathisants du PS, candidat de ce dernier à l'élection présidentielle. Et ce, à la faveur d'une « primaire » expressément conçue pour permettre au bon peuple de gauche de désigner lui-même ce candidat, et qui obligeait les élus et les cadres du parti socialiste à soutenir ce candidat.
Or, à quoi assistons-nous ? A son lâchage général et sans vergogne par tous les caciques du PS, de Manuel Valls à Jean-Yves Le Driant en passant par Gérard Collomb, Bertrand Delanoé, et une palanquée d'autres, qui se rallient à Emmanuel Macron, dont ils supputent la victoire, en lequel ils voient le continuateur de leur politique, et dont ils espèrent obtenir quelque portefeuille ou autre gratification. Jamais on n'avait vu un candidat à l'élection présidentielle trahi par tous les notables de son parti, et ce au mépris de la base militante et du suffrage populaire. Les notables du PS nous donnent la preuve éclatante de leur mépris total du suffrage universel, théoriquement socle de la démocratie républicaine. Avec le plus profond cynisme, ils jettent aux orties leurs grands principes démocratiques et décident seuls, en fonction non de l'intérêt général, mais, en premier lieu de leurs intérêts de politiciens en quête de prébendes (ou soucieux de les conserver), en second lieu, de leurs propres conceptions de ce que doit être ou rester la France : une nation émasculée, puisqu'amputée officiellement de sa souveraineté et enchaînée à une Europe technobureaucratique néolibérale, mondialiste, multi-culturaliste, moralement décadente et pervertie, assise sur l'idéologie des droits de l'homme, de la femme et du mouflet. Et, dès lors que François Hollande ne peut ni ne souhaite solliciter le renouvellement de son mandat, et que Manuel Valls a été récusé par la base du PS, il ne reste d'autre solution que de se rabattre sur Emmanuel Macron, ex-socialiste, ex-ministre de l'Economie de Hollande, ex-cadre dirigeant de la banque Rotschild, pour continuer, avec quelques modifications, la politique du quinquennat qui s'achève.
La gauche, maîtresse absolue de la vie de la nation
Et là réside le secret (de Polichinelle, du reste) de notre république. Quoique théoriquement souverain, le peuple ne décide pas de son destin et ne choisit pas ses dirigeants. Ce sont la classe politique et les lobbies idéologiques, économiques et financiers, qui décident, et eux seuls. Ainsi que l'avait démontré Augustin Cochin, il y a un siècle, à propos des sociétés de pensée et des clubs révolutionnaires, le peuple n'intervient que pour approuver, pour plébisciter une politique conçue et décidée en dehors de lui, dont il ignore presque tout et à laquelle il ne comprend rien (et dont il est toujours — et fatalement — déçu). Cela n'est que trop connu, et aussi vieux que la démocratie elle-même.
Mais la présente campagne présidentielle présente une caractéristique nouvelle... et inquiétante. Il s'agit d'une évolution préoccupante, consistant dans le fait que la gauche — celle du PS, des lobbies, des clubs de réflexion et autres thinks tanks — interdit désormais toute alternance. A vrai dire, ce n'est pas aussi nouveau que cela, nous exagérons un peu. Car la gauche a toujours gouverné ce pays, fût-elle dans l'opposition. Elle a toujours imposé ses idées et ses réformes, même aux régimes et gouvernements de droite, et ce depuis la Révolution française. Les progrès de sa domination des esprits et de la vie politique ont été constants. Après la Révolution, les grandes étapes en ont été la IIe République (1848), l'Empire libéral (1866-1870), la conquête des institutions de la Ille République par les républicains (1879), la marginalisation définitive de la droite intellectuelle et politique à partir de 1945, la subversion morale de 1968, et la conquête du pouvoir par les socialistes (1981). Alors qu'elle se trouvait encore dans l'opposition, à la fin des années 70, la gauche affirmait haut et fort son intention de créer, une fois au pouvoir, « une situation irréversible », c'est-à-dire caractérisée par l'impossibilité, pour la droite, de revenir sur ses réformes et son oeuvre de subversion morale et sociale lorsqu'elle reconquerrait le pouvoir par la grâce du suffrage universel. Ce n'était pas là paroles en l'air. En effet, depuis 1981, aucun des présidents et gouvernements de droite que nous avons connus, ne sont revenus sur les « conquêtes » de la gauche, que ce soit en matière politique, économique et sociale. Sous peine de se voir vilipendée comme réactionnaire et confrontée à des manifestations quasi insurrectionnelles, la droite au pouvoir a dû renoncer à toutes ses velléités de mettre en oeuvre sa propre politique, et se résigner à conserver les « acquis » octroyés par ses adversaires, en raison de l' « effet cliquet » qui interdirait tout retour en arrière au nom des droits et des libertés garantis par la Constitution, droits et libertés ne pouvant évoluer que dans le sens d'une extension continue. C'est « l'effet cliquet » : une superstition fabriquée pour garantir les positions avancées de la gauche et tenir lieu d'alibi à toutes les lâchetés de la droite. Désormais, cette dernière n'était autorisée à revenir au pouvoir (le temps d'une législature, puis d'un quinquennat) que pour donner l'illusion d'une véritable possibilité de changement, pour donner à une gauche fatiguée et en difficulté le temps de pause nécessaire pour se mettre au vert et se requinquer, avant de revenir aux affaires. La droite devait se contenter de ce rôle de dupe et de faire-valoir démocratique qui la condamnait à l'inaction, à l'impuissance et à la défaite au nom de son adhésion aux « valeurs de la République », autrement dit aux valeurs de la gauche.
La présente campagne présidentielle nous donne l'occasion de vérifier l'exactitude de notre assertion. Pourquoi la gauche, à l'Elysée, à Matignon, à la Chancellerie, parmi les « poids lourds » du PS, dans les journaux et autres médias, au sein de l'intelligentsia, s'acharne-t-elle contre François Fillon, le candidat de « Les Républicains » à l'élection suprême ? Tout simplement parce que, tel qu'il se présente depuis sa campagne des « primaires » de novembre dernier, il apparaît comme celui qui entend rompre totalement avec l'orientation générale de gauche imprimée par le PS et ses satellites (PRG, EELV) à la politique française depuis 1981. Certes, il y a loin des paroles aux actes, des programmes à leur réalisation (c'est la règle, dans notre belle démocratie), et on peut gager qu'en cas de victoire en mai prochain, Fillon au pouvoir ne réalisera pas le tiers de son projet. Mais enfin, il se présente sous ce jour, et la gauche ne se sent pas rassurée car elle sait qu'il aura les coudées franches au Parlement (en cas de nette victoire), à défaut de les avoir dans la rue, et elle connaît sa détermination (attestée par ses passages aux Affaires sociales, à l'Education nationale et à Matignon). Elle redoute donc d'avoir non plus un faux adversaire en carton pâte, mais un ennemi résolu à défaire ce qu'elle a fait ; et sa réputation de conservateur catholique achève de nourrir l'inquiétude. Ce n'est pas qu'elle tienne absolument aux « conquêtes sociales » des « travailleurs » : elle-même n'a pas hésité à les rogner dans le passé (avec Bérégovoy) et plus récemment (avec Valls et la « loi Travail »). Mais elle s'estime seule qualifiée pour le faire, et elle entend le faire non suivant une orientation conservatrice, mais dans le cadre du mondialisme néolibéral et de son corollaire, la subversion des moeurs et de la société (loi Taubira, théorie du genre, réformes Vallaud-Belkacem en éducation).
Aussi s'emploie-t-elle à barrer la route de l'Elysée à FilIon. Et, puisque Hollande, Valls et consorts sont décriés et incapables de rester au pouvoir, et puisque, par ailleurs, Hamon ne convainc personne, elle jette son dévolu sur Macron, qui fut l'un de siens et qui apparaît comme le mieux à même de poursuivre sa politique. Si Macron n'avait pas existé, elle se serait doucement résignée à voir un Juppé entrer à l'Elysée ; ce dernier aurait géré mollement le pays sans écorner les acquis de la gauche ; mais les électeurs de droite lui ont préféré Fillon.
Ainsi donc, ce que nous montre cette campagne électorale, avec une lumière plus crue que d'habitude, avec une évidence criante, c'est que c'est la gauche qui commande, lors même qu'elle est discréditée dans l'opinion et désavouée par le suffrage universel. C'est elle, qui adoube ou tolère le candidat de la « droite républicaine » à la présidence de la République, conçu pour assurer un simple intérim.
L'illusion Le Pen
Mais, dira-t-on, quid de la probabilité de l'élection de Marine Le Pen ? Vétille ! La présidente du FN ne peut accéder au pouvoir : présente au second tour de la présidentielle, elle se briserait contre le mur d'airain du « front républicain ». Lors même qu'elle serait élue, le gouvernement qu'alors elle nommerait ne parviendrait jamais à réunir une majorité parlementaire pour le soutenir et voter ses lois.
Notre classe politique le sait, mais brandit l'épouvantail du « danger lepéniste », garant de la docilité de l'électorat. Les électeurs peuvent très théoriquement porter Marine Le Pen au pouvoir, mais celle-ci, à peine élue, serait frappée d'impuissance et contrainte à la démission.
Le procès de la République
En résumé, cette campagne présidentielle se présente comme aussi surréaliste et démentielle que cynique. Nos compatriotes vomissent Hollande, Valls et le PS, mais ils sont condamnés à l'avènement d'un président qui sera leur continuateur, et ce malgré la liberté du suffrage. Jamais la preuve de l'hypocrisie de notre système démocratique n'a été à ce point administrée. Du plombage de la candidature de Fillon à l'élection non certaine mais fort probable de Macron, tout, dans cette campagne, nous montre que ce n'est pas le peuple, théoriquement souverain, qui gouverne, mais la camarilla politicienne. Augustin Cochin, antirépublicain, l'avait compris il y a cent ans, et ses analyses furent confirmées, il y a quarante ans, par François Furet, républicain et homme du système, et par les très nombreux et convaincants éditoriaux d'Hilaire de Crémiers, dans Politique magazine. Cette campagne présidentielle, c'est le procès de la République. ■
Repris du n°48 de Restauration Nationale
A qui fera-t-il croire que ce n'était pas une visite électorale ?
Macron prétend qu’« il ne faut pas oublier », alors qu'il participe du crime de mémoricide du génocide vendéen.
Une odieuse action de récupération moralino-politique de l'horreur d'Oradour. Une indécence malsaine qui pue : il n'y a pas d'autre mot pour qualifier la honteuse visite (!) de Macron à Oradour-sur-Glane.
Car, pourquoi le candidat du PC et du Medef, de Hollande et du pédophile Cohn-Bendit, de Juppé-Sarko-NKM etc.… et Robert Hue, est-il allé à Oradour ? Pour, selon lui - mais il ment - « ne pas oublier » !
Alors, oui ! Nous pouvons affirmer qu'Emmanuel Macron a menti. Car, comment peut-il prétendre qu’ « il ne faut pas oublier » , lui qui incarne et prétend présider le Système qui a commis le premier génocide des temps modernes, le génocide vendéen ? Et qui ajoute à ce premier crime, justement parce qu'il le nie, un second, aussi terrible : celui de mémoricide ?
Comment cet homme, qui accepte le génocide vendéen et, pire encore, le nie, ose-t-il venir nous dire qu'il ne faut « jamais oublier Oradour » ? Avec lui, la tartufferie passe les bornes !
Bien sûr qu'il ne faudra jamais oublier Oradour.
Ni, surtout, la République qui en est directement responsable :
- elle qui a perdu une paix glorieusement mais trop chèrement acquise : un million et demi de jeunes français, couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue ;
- elle qui, malgré les objurgations d'un Bainville, d'un Maurras, d'un Daudet, mais aussi de tant d'autres, n'a pas démembré l'Allemagne, à peine âgée de quarante-huit ans, en 1918 ;
- elle qui n'a pas préparé la France à la revanche que l'Allemagne, de son côté, a préparée dès cette date ;
- elle qui a désarmé mentalement et militairement la France, préférant aider la République espagnole et gâchant les dernières années qui restaient avant 39 pour nous mettre au niveau d'une Allemagne transformée par Hitler en forge de Vulcain ;
- elle dont le Pays légal a délibérément ignoré les dénonciations par Bainville, dès 1930, de « l’énergumène », du « monstre », du « minotaure » Hitler et « la persécution d’Israël » ainsi que « les camps de concentration ».
Alors, monsieur Macron-Hollande, si vous voulez que l'on n'oublie pas, chiche ! nous vous prenons au mot !
Commencez donc par ne pas oublier, commencez donc par reconnaître, le génocide vendéen, matrice de tous les génocides qui suivront, de même que la sinistre Révolution française est la matrice de tous les totalitarismes du XXe siècle.
Commencez donc par apprendre leur Histoire aux jeunes Français, une histoire dont la vérité officielle - qui n'est qu'un grossier mensonge - les a privés : l'horreur absolue d'Oradour avait déjà eu lieu cent cinquante ans auparavant, en 1794, par des mains françaises, dans le petit village des Lucs-sur-Boulogne, et elle est le fait des sinistres Colonnes infernales de la Convention, envoyées sur place avec les ordres écrits de Robespierre et de Lazare Carnot, des ordres que tout un chacun peut consulter...
Commencez donc par reconnaître la culpabilité de la République idéologique française dans le désastre de 39-45, et tout ce qui s'en est ensuivi, afin qu'on commence à y voir un peu plus clair.
Alors, et alors seulement, on pourra vous prendre au sérieux, et voir dans vos propos lors de votre misérable exploitation du drame d'Oradour autre chose que ce qu'il y a : une minable tentative de récupération moralino-politicienne d'une page terrible de notre Histoire, dont le Système mortifère qui nous accable est le premier responsable. •
A consulter dans Lafautearousseau ...
L'album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, Guerre de géants..., voir : Quand Oradour-sur-Glane était en Vendée
On sait que ce pied-plat, digne qu'on le confonde,
Par de sales emplois s'est poussé dans le monde ;
Et que par eux son sort, de splendeur revêtu,
Fait rougir le mérite et gronder la vertu.
Cependant, sa grimace est partout bienvenue ;
On l'accueille, on lui rit ; partout il s'insinue ;
Et, s'il est par brigue un rang à disputer,
Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter.Le Misanthrope, Acte I, scène IMerci à Jean de Maistre, pour son envoi
Par Nicolas Gauthier
Au moment où nous rédigeons ces lignes s'est achevé le débat indigne et sans qualité ayant infligé deux heures et demie d'écoute dégradante et inutile à des millions et des millions de Français. Achèvement de la plus insane des campagnes présidentielles qui ait existé sous nos cinq républiques. Il paraît radicalement impossible qu'un Chef de l'Etat digne de gouverner comme il convient un grand pays comme la France, puisse jamais sortir de telles procédures - qui laissent le spectateur sidéré, abattu, dégoûté. Epuisement du régime ? Autres exemples : les deux sujets de cette nouvelle excellente chronique, comme souvent celles de Nicolas Gauthier, parue dans Boulevard Voltaire, hier, 3 mai. Sans autres commentaires. LFAR
La campagne de second tour d’Emmanuel Macron ? Après le grotesque – la récupération de ceux qui font le show –, l’ignoble : l’instrumentalisation des victimes de la Shoah.
Le grotesque, pour une fois, n’est pas totalement de son fait, mais de celui d’artistes pétitionnaires – au nombre de cent – appelant (quelle surprise) à faire « barrage à Marine Le Pen ». Inutile, chez ces gens, de chercher les têtes d’affiche de leurs arts respectifs, s’agissant plutôt de têtes de gondole destinées aux soldes de printemps ; bref, de troisièmes ou quatrièmes couteaux jouant à se faire peur avec une possible Nuit des petits canifs.
Leur texte est grotesque à double titre. Par sa formulation hasardeuse, déjà : « Le Front national ne cesse de tirer à boulets rouges sur l’art contemporain, c’est-à-dire sur les formes de l’art sans précédent » [définition pour le moins sujette à caution, NDLR]. C’est pourtant là que réside l’éminente fonction de l’art qu’est la subversion, qui va du léger déplacement au renversement scandaleux. La liberté de penser et de créer, la liberté d’inventer et d’affirmer, la liberté d’interpréter et de critiquer le monde comme il va ou ne va pas, sont choses précieuses, ô combien ! »
Aussi précieuses que leurs subventions publiques, soit l’argent du contribuable ? Nos anarchistes d’État ne le précisent pas.
Pis : ces mutins de Panurge, incapables d’aller au bout de leur logique, n’appellent même pas à voter pour Emmanuel Macron, puisqu’il est reproché à ce dernier de vouloir privilégier « mécénat et partenariat privé ». Nos chers zartistes ne devraient pourtant pas faire la fine bouche, à en juger du goût de latrines de milliardaires tels que Bernard Arnault, jamais avare de prébendes. Surtout lorsque distribuées avec un mauvais goût très sûr aux tenants d’un art « conceptuel » aux concepts plus que flous, art volontiers « dérangeant », mais ne dérangeant finalement plus personne : le bourgeois contemporain, au même titre que l’antifâchiste classique, donne aujourd’hui d’indéniables signes de fatigue.
Après le grotesque, l’ignoble. Et là, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron ne prêtent plus à rire, au contraire de la très distrayante pétition plus haut évoquée.
Ainsi, ce dimanche 30 avril, après une visite à Oradour-sur-Glane, le jeune Trogneux était-il en marche vers le mémorial de la Shoah, dans le IVème arrondissement parisien, histoire de rendre hommage à « toutes ces vies fauchées par les extrêmes ». Suivez le regard appuyé et l’œil en coin. Les extrêmes ? Le Pen ou Mélenchon ? Quel cadavre planqué dans l’armoire en caleçon à croix gammées ? Ce n’est pas pour rien que sa Brigitte lui a enseigné le théâtre ; de boulevard, semble-t-il.
Puis, toujours en roue libre, le même d’assener : « Nous avons aujourd’hui un devoir qui est double, le devoir de mémoire. Nous avons aussi le devoir que cela n’advienne plus jamais, en acceptant en rien l’affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d’autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge. »
S’il avait poursuivi de ses assiduités sa prof d’histoire plutôt que celle de français, Emmanuel Macron aurait su que l’un des premiers à s’être historiquement « réfugié » dans le négationnisme n’était autre que Jean-Gabriel Cohn-Bendit, frère de Dany Cohn-Bendit, l’un des premiers soutiens du micro-parti En marche ! Comme quoi « l’affaiblissement moral » se niche aussi dans les meilleures familles, entre aîné révisionniste et cadet appréciant les mains enfantines dans sa braguette…
Cette visite aux allures de racolage sur des lieux de mémoire a provoqué la sainte colère d’Alain Finkielkraut qui, ce dimanche, sur les ondes de RCJ (Radio communauté juive), lors de l’émission hebdomadaire « L’Esprit d’escalier », présentée par Élisabeth Lévy, s’insurge de la sorte : « C’est le fils de déporté en moi qui hurlait. On ne peut pas faire de l’extermination des Juifs un argument de campagne. Les morts ne sont pas à disposition. Le devoir de mémoire dont on parle tant consiste à veiller sur l’indisponibilité des morts. »
Pour ce philosophe, dont une grande partie de la famille est morte en déportation, de tels comportements paraissent, à juste titre, relever plus encore de l’obscénité que de l’ignominie : « La question du négationnisme demande tout autre chose qu’une halte rue Geoffroy-l’Asnier [adresse parisienne du mémorial en question, NDLR] pour mobiliser l’électorat juif contre Marine Le Pen, car ce ne sont pas des jeunes militants du FN qui rendent impossible l’enseignement de la Shoah dans les écoles ou qui vont chercher des faits alternatifs aux camps de la mort. De cette terrible réalité, je ne vois guère d’écho dans la campagne d’Emmanuel Macron. Il ne cesse de faire des clins d’œil aux jeunes des banlieues et réserve ses coups à la bonne vieille bête immonde. »
Il n’empêche qu’à reculons et du bout des doigts, Alain Finkielkraut déposera néanmoins un bulletin Macron dans l’urne ce dimanche prochain, tout en se désolant de la sorte : « Marine Le Pen sera peut-être battue, mais comment se réjouir d’une victoire du faux ? » Il y a, décidément, des pas qu’Alain Finkielkraut peine à franchir, posant de bonnes questions tout en y apportant de mauvaises réponses, tel qu’affirmait jadis Laurent Fabius à propos d’un certain Jean-Marie Le Pen. •
L'Express - 4 mai 2017
• Vive le Parti Communiste Français ! Vive le Medef ! Vive leur candidat commun, Macron, candidat aussi au Prix Nobel du plus grand comique !...
La vérité est que, soutenu par le Parti Communiste (du moins ce qu'il en reste) et le Medef, Macron a réussi l'exploit de transformer la politique en Grand Guignol !
Qui peut croire un seul instant en un candidat, un programme soutenu à la fois par le PCF et le Medef ? Qui peut trouver cela sérieux un seul instant ?...
Pourtant, soutenu par le Medef et le PC, par les patrons et les communistes, Macron n'a pas hésité à braver le ridicule, jugeant "pas crédible" l'alliance Le Pen/Dupont-Aignan : mort de rire ! Il vaut mieux entendre ça que d'être sourd !
• Le maire socialiste d'Annezin, insulteur du peuple, a traité ses admistrés de connards car ils ont voté Le Pen à 70% et a voulu démissionner : ne faudrait-il pas une loi pour démettre d'office tout maire qui insulte ses administrés ? A 70 ans, trop fatigué, le Maire socialo ? Il faut savoir quitter la scène, avant qu'elle ne vous quitte...
• Macron, ni crédible ni sérieux : soutenu par Medef et Parti communiste, le pédophile Cohn-Bendit et Fillon-les-casseroles, Le Maire et Hue !