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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1354

  • Syrie : Zemmour estime que « Trump a dynamité sa propre campagne électorale »

     

    Pour Eric Zemmour, le président américain est « soumis au diktat émotionnel et compassionnel de ces photos d’enfants morts qu’on arbore à chaque fois qu’on veut manipuler l’opinion. » On n'est pas forcément d'accord sur cette interprétation univoque comme l'ont montré certains commentaires intéressants reçus sur Lafautearousseau [D'Antiquus et Richard Portier, notamment]. Sans-doute faudra-t-il attendre quelques temps pour avoir une vue plus claire des choses. Sur le revirement inattendu de Donald Trump, nous publierons incessamment une analyse d'Antoine de Lacoste. Mais d'ores et déjà, il y a lieu d'être inquiets pour la paix et la tranquillité du monde. Les nôtres, en particulier.  LFAR 

     

     

    Le résumé RTL de ce billet ...

    Le président Trump frappe la Syrie, se brouille avec la Russie mais est aimable avec son homologue chinois. Une politique qui tranche avec sa campagne électorale. Pour Éric Zemmour, signature RTL, "en quelques jours, le président américain a dynamité sa propre campagne électorale." 

    Selon lui, Donald Trump "a agi comme aurait agi Hillary Clinton, qui l’a d’ailleurs félicité. Le candidat de 'l’Amérique d’abord' a rejoué au gendarme du monde", juge l'auteur du Suicide français avant de poursuivre : "Le républicain iconoclaste a remis les bottes de Bush junior et des néo-conservateurs. Le pourfendeur des médias s’est soumis au diktat émotionnel et compassionnel de ces photos d’enfants morts qu’on arbore à chaque fois qu’on veut manipuler l’opinion". Pour conclure que le président des États-Unis devrait "se méfier du baiser qui tue". 

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  • Quand Octave Mirbeau fulminait contre « le système politique bourgeois », de fait la République ...  

     

    XVM616cbcbe-0e29-11e7-997b-2ceb961d41db.jpgOctave Mirbeau - écrivain détesté de beaucoup de talent dit Sacha Guitry - critique ici frontalement ce qu'il nomme le système politique bourgeois, qui se prétend abusivement républicain, alors qu’il ne fait qu’assurer la mainmise d'une minorité sur tout le pays, avec la bénédiction des électeurs moutonniers, « plus bêtes que les bêtes » : aussi appelle-t-il ses lecteurs à faire la grève des électeurs *. Nous ne reprenons pas un tel appel à notre compte. Il relève d'une lecture critique. Après quoi on admettra que la réflexion de Mirbeau contient de fortes vérités. Les actuels débats électoraux en sont l'illustration ...  LFAR  

    « Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »**  

    * la grève des électeurs

    ** Son article, intitulé « La Grève des électeurs », a paru dans Le Figaro le 28 novembre 1888 et a été diffusé par les groupes anarchistes à des centaines de milliers d’exemplaires à travers l’Europe.

  • Pâques 2017  • Pas d'articles aujourd'hui sur Lafautearousseau ... Honneur à nos racines, à nos traditions !

     

    1080883310.jpgLes racines chrétiennes de l'Europe sont sans cesse invoquées soit pour en réclamer la reconnaissance - alors qu'elles sont un fait, ccertes non exclusif mais incontestable - soit pour les nier, les refuser, ou, en réalité, pour les combattre.

    Quelles sont-elles ? Le pape Benoît XVI a médité à leur sujet dans une conférence au collège des Bernardins unanimement saluée par les invités du monde de la culture et par ses innombrables auditeurs.

    Benoît XVI ne se livre à aucune sorte d'apologétique exclusivement religieuse, encore moins sentimentaliste ou romantique, selon le goût du XIXe siècle. Il expose ce que sont concrètement, objectivement, historiquement, les racines chrétiennes de la culture européenne.  

    Les lecteurs de Lafautearousseau qui souhaiteront écouter cette conférence, en ce jour de Pâques 2017, alors même que se déroulent en France d'indignes débats, feront ce que Proust appelait une cure d'altitude mentale. Qu'ils soient croyants ou ne le soient pas.    

     

    32'35"

     Vendredi 12 septembre 2008

    Rencontre avec le monde de la culture

    Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins

     

    Lire aussi ...

    Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins [Texte]

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Les Princes Explorateurs, une tradition Orléans

     

    Le  Duc de Vendôme évoque sur son site internet les Princes explorateurs de sa famille. Et lui-même en fait partie...   


    Prince Jean Vignette.jpg« Je viens de terminer la lecture passionnante du livre de Bernard Belaigues Henri d’Orléans, le Prince Explorateur.

    Henri d’Orléans est le frère aîné de mon arrière-grand-père le duc de Guise. Il se lance dans de nombreuses expéditions, notamment de Paris à Hanoi à travers la Sibérie et le Tibet, au Tonkin, à Madagascar et en Ethiopie. Il enrichit le Muséum de nombreuses collections, donne des conférences et reçoit plusieurs prix, notamment des sociétés de géographie. Il encourage dès qu’il peut le rayonnement politique et économique de la France dans ces régions et publie de nombreux articles pour les différents journaux dont il est le correspondant. Décoré de la Légion d’honneur, il meurt à Saigon en 1901. Il a trente-trois ans.

    2.-Le-duc-dOrléans-en-Asie-225x300.jpgCette période entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle est un temps propice aux expéditions. Le cousin d’Henri est le duc d’Orléans, le chef de la Maison de France : après un passage chez les King Royal Rifles, il se passionne pour l’Arctique qu’il sillonne au cours de quatre expéditions successives. Son jeune frère, le duc de Montpensier, se passionne lui pour l’Indochine.

    En 2005, j’ai moi même pu suivre les traces du duc d’Orléans du Spitzberg au Groenland.

    3.-Le-prince-Jean-en-Arctique-300x254.jpgAu cours de cette expédition nous avons découvert une île sur la côte Est du Groenland.

    Baptisée « Uunartoq Qeqertoq », c’est à dire « Île du Réchauffement », par notre chef d’expédition Denis Smith, cette découverte a fait l’objet d’un article dans le New York Times « The Warming of Greenland, by John Collins Rudolf, 1.16.2007 »  

    Prince Jean de France, le 11 avril 2017

     

    4.-Uunartoq-Qeqertoq-300x140.jpg

    Uunartoq Qeqertoq  (Île du Réchauffement) 

    3015522969.jpg

    Henri d'Orléans le Prince Explorateur, de Bernard Belaigues, Éditions de la Flandonnière

     

    Source : Prince Jean de France, Site Officiel

  • Cinéma • « À bras ouverts » , éloge de la caricature. Défendez la liberté, allez-voir Clavier !

     

    Une critique de Matthieu Baumier

    Plus qu'une critique de film, d'ailleurs; mais aussi d'une certaine société, de quelques personnalités emblématiques d'un certain monde, et enfin critique d'une idéologie encore dominante mais en déclin [Causeur, 14.04]. Nous avons aimé ces lignes à contre-courant. Les cinéphiles diront leur avis.  LFAR

    Le film « A bras ouverts », avec Elsa Zylberstein et Christian Clavier, se moque gentiment des bourgeois de gauche aux grands discours humanitaires. Inacceptable pour une certaine presse degôche, qui sort son revolver moral dès qu'on titille le bobo...
     
     

     

    À bras ouverts, dernier film de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, a suscité l’ire bien-pensante lors de la diffusion de sa bande-annonce. La sortie en salles ne pouvait échapper à la polémique.

    L’objet du délit

    De quoi s’agit-il ? D’une comédie sans prétention au chef-d’œuvre. Un film potache que chacun jugera plus ou moins drôle et plus ou moins réussi. Cela parle d’un intellectuel de gauche, Jean-Étienne Fougerole, incarné par un Christian Clavier qui a beaucoup de BHL. Le côté précieuse ridicule égotique. Figure de gauche, obsédée par les chiffres de ventes de ses livres et passant à la télé. Il réclame l’accueil des Roms, allégorie des migrants. Avec le camp du Bien décrit par Philippe Muray, une apparente bonne attention peut vite évoluer en catastrophe. Débattant face à un jeune intellectuel supposé réac, Barzach, les idées de Zemmour et la vie privée de Philippot, Fougerole se trouve mis devant le fait accompli : vous voulez aider les Roms ? Accueillez-les donc chez vous ! Piégé, il relève le défi. Sauf qu’une famille de roms vient s’installer dans son jardin. Un thème de comédie, pas de quoi en faire un fromage. D’autant que le film est surtout une apologie du « vivre-ensemble » : Fougerole, par mariage de son fils interposé, est finalement obligé de s’intégrer dans une culture différente de la sienne.

    À bras ouverts ? L’esprit Charlie hebdo !

    Un film « beurk » pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, « dangereux » pour Slate, « écœurant » pour le Huffington Post, « raciste et nauséabond » pour Le Monde, « on n’aime pas » pour TéléramaLe Figaro et Valeurs Actuelles sont plus mesurés : À bras ouverts est une farce. Dans un pays, la France, où la rumeur prétend que l’on peut rigoler de tout. L’esprit Charlie hebdo. Esprit dont le film de Philippe de Chauveron ne manque pas. « Nous sommes tous des Roms ! » s’exclame Fougerole. Sauf que le blasphème ne porte pas sur une religion ou sur le populisme mais sur ceux qui manifestent dans les rues quand il s’agit de défendre le droit à la satire. D’habitude, le monde de la culture comprend la farce et la caricature. On rit de scènes de sodomie du Pape ou de Mahomet en Une de journaux satiriques. On veut avoir le droit de rire de tout. À juste titre sur le plan légal : en République, seule la loi fait limite. Alors pourquoi une telle levée de bouclier contre cette comédie ? Ce sont des intellos de gauche qui sont mis à l’épreuve du réel, Fougerole et sa femme, jouée par une Elsa Zylberstein pétillante. Ils sont caricaturaux. Comme le sont tous les personnages du film, à commencer par la famille de Roms. Mais aussi le fils des Fougerole, les jeunes étudiants manifestant aux cris de « réquisition », la jeune étudiante qui pousse son Fougerole de professeur à la prendre sur une table à la fac, le personnage réac de Barzach et son homosexualité (étonnant que le film n’ait pas été décrété homophobe…), la voisine, le maire, l’éditrice, le député, l’animateur du débat télévisé qui enclenche l’histoire… Tout dans ce film est caricature, y compris les Roms. Pas un personnage n’y échappe. Bien sûr que des membres de la communauté Rom peuvent être choqués ! Comme des musulmans ou des chrétiens le sont quand ils sont parodiés. Ou bien des intellectuels quand on les caricature en « néo réacs », ce dont les médias goûtant peu À bras ouverts se sont fait une spécialité saisonnière.

    L’intolérance au nom de la tolérance

    Au fond, toutes les caricatures seraient acceptables dans ce film, sauf celles de l’intello de gauche et des Roms. Le problème n’est pas le film en tant que tel. Le véritable problème de la polémique autour d’À bras ouverts réside dans la façon dont de prétendus militants de la tolérance sont devenus l’intolérance même, n’acceptant en définitive que ce qu’ils sont. Et n’admettant pas d’être mis, à l’instar de Fougerole, devant la réalité de leurs paroles creuses. Fougerole dit qu’il accueillerait des Roms et se retrouve obligé de le faire par intérêt égotique et financier (tiens… étonnant que ce film ne soit pas aussi accusé d’être antisémite car l’unique motivation de Fougerole en cette affaire est liée aux ventes de ses livres…). On peut tout caricaturer sauf les prétendus défenseurs du droit de tout caricaturer. On peut s’exprimer librement sauf contre les prétendus défenseurs du droit à l’expression libre. Le summum de l’intolérance : un tribunal de la pensée dont on ne compte plus les méfaits.

     

    Et Boboland créa le délit de caricature

    L’infamie contre cette comédie est un procès fait au droit de caricaturer. Ceux qui tombent à bras raccourcis sur ce film lui font ce que les djihadistes ont fait aux caricatures de Charlie hebdo, les kalachs en moins, et ils ne semblent pas s’en apercevoir. Que toutes ces bonnes âmes commencent en effet par balayer devant leur porte. Personnalités du monde de la culture ou simples citoyens militants, que ces bonnes et belles âmes aillent en effet au bout du chemin et accueillent concrètement des migrants chez elles, y compris au péril de la loi. L’argument est simpliste. Non pas. Que ces bonnes âmes en ayant les moyens financiers le fassent, et en profitent par la même occasion pour supprimer les digicodes de leurs immeubles, qui empêchent les SDF de dormir au chaud par moins 10 degrés en plein Paris. On meurt sous la fenêtre tandis que la pétition se signe sur internet, cocktail à portée de clic. Que tous ces individus moralisateurs parlent beaucoup mais agissent si peu, là est le vrai scandale. Et cela démontre à quel point nous sommes entrés dans une ère de virtualisation du Politique. La pratique politique usuelle ne consiste-t-elle pas théoriquement et traditionnellement à mettre ses actes et ses paroles en adéquation ? Autrement dit, à prendre des risques ? Vous me direz que j’ai la langue facile ? Non pas. Je ne suis ni une bonne ni une belle âme. Et ne me sens aucunement obligé de l’être. À toutes ces belles et bonnes âmes moralisant souvent dans l’opulence, le Père Ubu dirait un beau et bien gras « merdre » avec le ton de la farce et de la caricature. Un peu comme À bras ouverts. 

    Matthieu Baumier
    essayiste et romancier.

  • Livres & Histoire • La Libération vue de près

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

    À LIRE. L'histoire de l'Occupation et de la Libération vécue chez les gens de lettres.

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgLe travail considérable est des plus minutieux. Si vous voulez tout savoir de ce qui s'est passé chez les gens de lettres - et il faut le dire malheureusement entre gens de lettres -, chez les auteurs et compositeurs dramatiques ou de musique, compulsez ce Dictionnaire de l'épuration des gens de lettres 1939-1949 de Jacques Boncompain qui est le spécialiste reconnu de tout ce qui concerne les auteurs et leurs droits. Le sous-titre évoque toute une ambiance : « Mort aux confrères ». Il serait toutefois injuste et même faux de s'arrêter sur les seuls règlements de compte. On connaît la jalousie et la rancune redoutables qui peuvent animer les membres de ces corporations. Les mots d'esprit, d'ailleurs, fourmillent sur le sujet : le livre en est rempli. Mais le travail de Jacques Boncompain est beaucoup plus ample. D'abord il met en perspective, ce qui permet de voir dès avant guerre des fractures qui ressurgirent à la Libération où l'idéologie recouvrit d'oripeaux des choix beaucoup plus personnels ; puis il explique en détail - et c'est du plus haut intérêt historique les rapports réels des gens de lettres - et de leurs organisations représentatives - d'une part avec le gouvernement de Vichy, d'autre part avec la puissance occupante, ce qui n'est pas la même chose ; et enfin tout cela resitué dans le climat de l'époque. Sur Brasillach, par exemple, tout est dit. L'Épuration fut une période horrible où la justice fut le plus souvent faussée, alors qu'elle était censée mettre fin à cette autre période horrible de l'Occupation.

    Le régime avait été incapable de préparer la France à la guerre ; il fut incapable de la pacifier après guerre. De Gaulle aggrava la cassure. Il y eut des turpitudes, des maladresses, des choix absurdes, des dénonciations, des lâchetés, mais, il faut le dire à l'honneur de l'esprit français, il y eut aussi de magnifiques réactions beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, notamment aux questionnaires de la Libération qui ressemblaient si étrangement à ceux de la Gestapo, de la part tant d'un Jean Poyet que d'un René Benjamin, pour ne citer que ces noms. Enfin l'auteur se plaît - et nous avec lui - à s'attarder sur des personnalités attachantes par leur droiture et leur courage, tel un Jean-Jacques Bernard, ce juif converti au catholicisme qui se sentait si français qu'au milieu de tant de violences successives il ne cessait d'appeler à l'amour du nom français. La préface d'Henri-Christian Giraud et la conclusion aussi puissante que ramassée de l'auteur ajoutent à la compréhension des évènements et des hommes. 


    DICTIONNAIRE DE L'ÉPURATION DES GENS DE LETTRES, de Jacques Boncompain, préface de Henri-Christian Giraud, éditions Honoré Champion, 702 p., 70 euros.

  • LA VRAIE NATURE DE LA RÉPUBLIQUE

     

    PAR YVES MOREL 

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat FilIon suffit à le montrer : aucun plan concerté n'a été nécessaire.

    Nous ne reviendrons pas ici sur le fond de l'affaire et sur la récente mise en examen de l'ancien Premier ministre pour détournement de fonds publics, recel d'abus de biens sociaux et manquement aux règles de transparence des élus. Ce qui nous intéresse présentement est le fait que l'hallali a été sonné contre non pas un homme politique comme un autre, sans égard à son programme de candidat et à ses attaches partisanes (au nom de l'impartialité de la justice), mais contre le candidat alors favori (jusqu'au 25 janvier, selon les sondages) à l'élection présidentielle, et dont le programme, s'il était appliqué, signifierait l'enterrement de toutes les mesures dites sociales prises par la gauche depuis 1981. Ni Alain Juppé, ni même Nicolas Sarkozy (pourtant eux aussi lestés d'un passé judiciaire chargé) n'auraient essuyé une telle offensive générale s'ils avaient remporté la primaire de la droite en novembre dernier.

    La gauche, assise éthique et politique permanente de la République, admet l'alternance à la condition impérieuse que la droite au pouvoir ne revienne en aucun cas sur ses « acquis » en quelque domaine que ce soit. Et la droite le sait si bien qu'elle s'est scrupuleusement tenue à cette ligne de conduite depuis 1981, chaque fois qu'elle a exercé le pouvoir.

    Cela ne signifie d'ailleurs pas que lesdits acquis soient si définitivement acquis que ça. Le cas échéant, la gauche ne répugne pas à les rogner, comme en témoigne l'action du gouvernement Valls (mars 2014-décembre 2016). Mais elle seule peut le faire, et d'ailleurs, elle le fait incomplètement et sans en remettre en question les fondements et les lignes directrices, et en poursuivant par ailleurs son entreprise continuelle de subversion morale et culturelle. On parle alors de « gauche moderne », « réaliste », « responsable », et on invoque les mânes du grand Michel Rocard, noble figure du groupe Bilderberg et de la Trilatérale.

    C'est parce qu'il entendait sortir la droite de son double rôle de gestionnaire passif d'un ordre social de gauche, et d'alibi démocratique dans le cadre d'une fausse alternance, que François Fillon a été pilonné comme on l'a vu dernièrement. Née des oeuvres de la gauche, la République est in essentia de gauche et le restera.

    La spontanéité avec laquelle les médias et l'institution judiciaire ont assailli le candidat suffit à le montrer. Aucun plan concerté n'a été nécessaire. Le Canard enchaîné a lancé l'affaire sans consulter préalablement personne, le parquet financier a ordonné l'enquête comme par réflexe, l'État a laissé les mains libres à la justice, les médias se sont déchaînés instinctivement. L'organisme républicain a tout naturellement sécrété ses anticorps contre l'antigène Fillon. Anatole France le disait déjà, en son temps : « la République gouverne mal, mais se défend bien ». 

    Politique magazine - Avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • Ces délais de paiement insupportables pour les TPE-PME et qui gangrènent notre Economie...

    Le bâtiment du ministère des Finances, à Bercy

     

    Mur-bleu gds.jpgArrêtons-nous aujourd'hui sur un sujet économique, rapporté et expliqué par le chroniqueur de France info ; assez bien pour que nous puissions nous contenter d'y renvoyer le lecteur.

    Et, puisque nous sommes en période électorale, voici une proposition que l'on s'étonne de n'entendre formulée par personne : pourquoi, au moins pour les sommes dues par une quelconque autorité publique (Etat, collectivité territoriale, Hôpital...), les banques où les TPE-PME ont leur compte ne seraient-elles pas tenues de considérer ces sommes comme « actif » ? La puissance publique paiera forcément, donc, pourquoi infliger des agios à une TPE-PME, voire la pousser à la fermeture pure et simple ?

    Reste le scandale des (grands) groupes privés qui - comme l'explique le journaliste - préfèrent faire fructifier l'argent qu'ils doivent plutôt que de payer rapidement ceux (les petites entreprises) à qui ils le doivent, quitte à payer une amende, de toute façon inférieure à ce que leur rapporte leur boursicotage économiquement criminel.

    Car l'argent, comme le disait Maurras, doit servir à... servir. Il doit servir à l'économie réelle, à ceux qui entreprennent, créent de la richesse, donc des emplois. Et non à une spéculation boursière malsaine menée par des financiers qui ont tout en tête, sauf le Bien commun.

    Gardons-nous des faciles « yaka », « izonka » ou « ifokon », mais il semble clair que, dans ce domaine, la loi parait être la seule solution. On en fait tant d'inutiles, ou de non respectées, que, pour une fois, le recours à la loi - qui nous paraît mauvais quand il est systématique - semble s'imposer, afin de réduire les délais et d'alourdir les peines, drastiquement, dans un domaine comme dans l'autre... 

    Ecouter [ou lire] ...

    http://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-brief-eco/le-brief-eco-delais-de-paiement-les-grands-groupes-continuent-de-se-moquer-des-tpe-et-pme_2089281.html

  • Mathieu Slama : en Syrie, pour la première fois, Trump a trahi ses promesses de campagne

     

    Analyse par Mathieu Slama         

    En décidant de frapper la Syrie, Donald Trump semble avoir renoué avec un interventionnisme qu'il condamnait pourtant pendant sa campagne. Mathieu Slama expose [Figarovox, 10.04] comment le président américain retombe dans les mauvais travers d'un Occident qui prétend imposer ses valeurs dans le monde entier. On pourra lire [cf. liens en fin d'article] d'autres analyses de Mathieu Slama sur des sujets voisins, nous ayant amenés à signaler l'importance de ses travaux.  Lafautearousseau 

     

    3724_2016-06-22_16-49-56_Slama .jpg - Copie.pngPour la première fois depuis son intronisation, Trump a trahi ses promesses de campagne. Les échecs successifs du « muslim ban » et de la réforme de l'Obamacare étaient le fait des juges et du Congrès et non d'une quelconque trahison de ses électeurs. En revanche, son attaque soudaine visant des bases militaires syriennes est le résultat de sa propre volonté. Voici comment Trump a conclu sa déclaration après l'attaque : « Nous espérons que tant que l'Amérique se dressera en défense de la justice, la paix et l'harmonie finiront par prévaloir ». Conclusion qui succédait à un appel à toutes les « nations civilisées » à s'unir contre Assad.

    Pendant sa campagne présidentielle, Trump avait pourtant tenu une toute autre ligne. Son diagnostic tranchait de façon radicale avec la ligne des néoconservateurs ainsi qu'avec celle de l'administration Obama : « Tout a commencé avec cette idée dangereuse selon laquelle nous pouvions convertir à la démocratie libérale des pays qui n'ont ni l'expérience ni l'intérêt de devenir une démocratie libérale ». Les guerres d'ingérence, la volonté d'imposer son système de valeurs (la démocratie libérale) par la force, l'universalisme belliqueux des néoconservateurs: Trump promettait d'en finir avec une philosophie non seulement dangereuse mais aussi profondément discutable du point de vue moral et philosophique. Sur le plan politique, Trump réveillait l'espoir d'un rapprochement possible (et ô combien souhaitable) avec la Russie et de la naissance d'un monde réellement multipolaire.

    En quelques jours, ces espoirs se sont effondrés - au moins provisoirement. Et on assiste, circonspects, au retour de ce concept clef de la pensée libérale et néoconservatrice, la « guerre juste ».

    Le grand juriste allemand Carl Schmitt a longuement médité cette question dans plusieurs ouvrages majeurs, dont Le nomos de la Terre (1950). Conciliant le commentaire de grands poètes grecs comme Pindare et Homère avec des réflexions juridiques et historiques d'une grande érudition, Schmitt examine dans cet ouvrage l'évolution du droit public européen et l'émergence d'une nouvelle conception de la guerre qui n'a plus rien à voir avec le sens qu'on lui prêtait auparavant. Alors que la notion chrétienne de « guerre juste » (telle que l'a développée le théologien espagnol Francisco de Vitoria) reconnaissait à l'adversaire sa respectabilité et son statut, il en va tout autrement de l'acception moderne du terme, selon Schmitt. « Dans la conception moderne et discriminatoire de la guerre, la distinction entre la justice et l'injustice de la guerre sert précisément à traiter l'ennemi non plus en justus hostis [ennemi respectable] mais en délinquant criminel. » Schmitt précise sa pensée un peu plus loin: « Si la guerre devient d'un côté une action punitive au sens du droit criminel moderne, l'adversaire de l'autre côté ne peut plus être un justus hostis. L'action menée contre lui n'est donc pas davantage une guerre que ne l'est l'action de la police étatique contre un gangster (…). La guerre est abolie, mais seulement parce que les ennemis ne se reconnaissent plus mutuellement comme égaux sur le plan moral et juridique.».

    Ce que dit Carl Schmitt ici résume, de façon prophétique, toutes les guerres d'ingérence menées par l'Amérique et l'Occident depuis des décennies. Schmitt a préfiguré, dès 1950, le concept d' « Etat voyou » né sous la présidence Reagan dans les années 80 et qui connaîtra son heure de gloire sous l'administration Bush, en particulier aux lendemains des attentats du World Trade Center de 2001.

    Il ne s'agit pas ici de défendre le président Assad qui, manifestement, fait lui-même peu de cas des règles de droit international et même du droit de la guerre. Il s'agit de remettre en cause l'action unilatérale et non-concertée du président Trump qui retombe dans les mauvais travers d'une Amérique « gendarme du monde » qui déstabilise des régions entières au nom des droits-de-l'homme et d'une conception purement occidentale de la liberté..

    Beaucoup d'observateurs, y compris aux Etats-Unis, semblent estimer que l'action de Trump n'était qu'un coup de semonce, une manière d'affirmer son autorité et de se démarquer de l'attentisme de son prédécesseur face à une situation similaire en 2013. Il s'agit là d'une hypothèse rassurante, quoique fragile. Il a fallu Vladimir Poutine pour rappeler à Trump cette vérité essentielle : la Syrie est un Etat souverain. A cet égard, on ne peut chercher à trouver une solution politique favorable au peuple syrien en considérant son chef actuel, aussi détestable soit-il, comme un criminel à éliminer, dans un conflit où tous les belligérants ont du sang sur les mains. Ajoutons que ce ne sont pas aux pays occidentaux de décider du régime politique qui sied au peuple syrien. C'est à ce dernier qu'il revient de décider de son propre destin, et c'est à l'ONU qu'il revient de reprendre en main ce dossier et de fixer les conditions de possibilité d'une solution politique à cette crise.

    Dans un ouvrage antérieur au Nomos de la Terre (La notion de politique, 1932), Schmitt explorait déjà cette difficulté essentielle de la guerre menée au nom de l'humanité : « Le concept d'humanité est un instrument idéologique particulièrement utile aux expansions impérialistes, et sous sa forme éthique et humanitaire, il est un véhicule spécifique de l'impérialisme économique. On peut appliquer à ce cas, avec la modification qui s'impose, le mot de Proudhon : ‘Qui dit humanité veut tromper'». Aucune action ne sera légitime tant qu'elle sera menée unilatéralement par des pays occidentaux qui brandissent leurs valeurs comme des vérités universelles - ce qu'elles ne sont nullement.   

    Mathieu Slama        

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Mathieu Slama : « Il y a du Soljenitsyne dans le discours de Poutine »

    Mathieu Slama : « Le grand drame de la modernité »

    Syrie : Perplexité après les frappes U.S. Retour au « monde d'avant » ?

  • Corse … Pays basque … Guyane … Fessenheim...

    Ericka Bareigts (ministre des Outre-mer) s'adressant au peuple guyanais
     
     

    Mur-bleu gds.jpgCorse … Pays basque …

    De soi-disant « nationalistes » ne veulent pas du FN (Marine ou Marion). Ils sont républicains-démocrates, mais pas trop ! Par ailleurs, beaucoup de ces nationalistes ont soutenu les terroristes du FLNC ou de l'ETA. Logique, quand tu nous tiens ! Comme on dit à Marseille - puisqu'on en parle beaucoup en ce moment : Mélenchon y était dimanche, après Macron et avant Fillon, ce mardi -  le jour où les couillons voleront, il y en a qui seront chefs d'escadrille. Et même beaucoup pourraient postuler pour être ministre de l'Air !...

    Allez, vive la Corse et vive le Pays basque, quand même ! Ces deux magnifiques contrées ne se réduisent évidemment pas à quelques énergumènes, qui ont dû forcer sur la fumette !

    Guyane : une « île », un « peuple » : n'en jetez plus !

    On s'en souvient, car c'était il y a très peu de temps, Emmanuel Macron avait mis ses pas dans ceux d'un Jean-Louis Debré qui déclarait - à propos de la Corse, justement - qu'il ne voyait pas l'avenir de l'île... séparée du continent ! Macron, lui, dans la grande lignée comique de nos hommes politiques, a répondu à une question sur la Guyane, parlant du département comme... d'une île ! Il fallait le faire, direz-vous, eh, bien ! il l'a fait ! Peu de temps après, s'ouvrait le conflit social que l'on connaît. Madame le ministre des Outre-mer (pourquoi « des » ?), refusant d'abord de se déplacer, a fini par venir sur place (et pas sur l'île !) et a même cru bon de présenter ses excuses « au peuple guyanais ». Tiens donc ! Il n'y a pas si longtemps, l'inénarrable Eric Besson avait déclaré (le 5 janvier 2010) : « La France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage ». Donc, la France n'est pas un peuple, mais la Guyane oui. C'est même une île (pour Macron) : comme aurait dit Pascal, vérité au-delà de l'Atlantique, erreur en-deçà ! 

    Fessenheim : un décret de fermeture pour rien !

    Plutôt que de prétendre prendre un décret pour « fermer » Fessenheim, Ségolène Royal aurait mieux fait de « la fermer » tout court. Cela lui aurait évité le ridicule.

    En effet, de toute façon, il est prévu que la centrale ne peut fermer avant la mise en service effective de l'EPR de Flamanville. Ce qui n'arrivera certainement pas avant la fin de l'année 2018. Alors, à quoi sert-il de prendre un décret-bidon, annonçant une fermeture bidon, publié par un ministère-bidon, d'un gouvernement qui ne l'est pas moins. Encore ne dira-t-on rien du semble-président de ce gouvernement, parce que nous avons encore le respect de la fonction. Mais nous n'en pensons évidemment pas moins...

    Ségolène veut faire croire qu'ainsi la promesse électorale de François Hollande sera tenue : ce serait comique, si ce n'était pitoyable.

    Dans quel état se trouve ce lamentable Pays légal !...  

  • L'erreur de vocabulaire de M. Mélenchon

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgLa Monarchie est souvent citée en ce moment, querelle présidentielle oblige,  mais il y a erreur des partisans de la Sixième République sur le sens et la portée de ce mot et des institutions qu'elle peut définir en France. La « monarchie présidentielle » évoquée par M. Mélenchon n'est pas une monarchie au sens historique du terme, elle n'en est que la caricature, et elle semble être une monocratie quinquennale renouvelable plutôt qu'une monarchie héréditaire et successible telle que l'a connue la France et telle que les royalistes le souhaitent.

    La monocratie, c'est le pouvoir d'un homme de parti qui gouverne sans autre légitimité que celle, provisoire et désormais toujours contestée, du suffrage universel, que cela soit directement ou par le biais de la représentation démocratique et parlementaire. Le président peut se croire Antigone, mais il n'est que Créon, et il manque à l'élu, parfois présenté comme « homme providentiel », cette hauteur donnée par la liberté originelle de la Couronne qu'elle doit à son mode de transmission, la succession héréditaire. Né fils de roi et « presque roi », devenu entièrement roi par l'effacement de son prédécesseur (par la mort ou le renoncement), le monarque ne doit rien aux intrigues et aux alliances électorales, et il peut, au cours de son règne, « supporter » (mais non pas soutenir, gare à la confusion !) des gouvernements de tendance différente et antagoniste de l'un à l'autre, sans être soumis à l'un comme à l'autre. L'indépendance royale, dans la Monarchie à la française, n'est pas un obstacle à la direction du pays mais une garantie de la continuité de l’État et de sa permanence malgré les aléas de la vie politique et parlementaire : un gouvernement peut tomber, avoir failli ou être en difficulté, la magistrature suprême de l’État est toujours là, visible et active. C'est une présence rassurante en des temps qui le sont moins... 

    Quand la monocratie personnalise le pouvoir présidentiel à l'extrême, la Monarchie le « familiarise » et le monarque incarne le pouvoir arbitral sans se confondre avec l'arbitraire et avec un parti quel qu'il soit : si le portrait du roi peut trôner dans les administrations et les salles municipales, il n'est pas une affiche électorale permanente comme le dénonçaient jadis quelques militants opposés au président du moment quand celui-ci était candidat à sa propre réélection (ce qui n'est pas le cas avec l'actuel locataire en fin de bail de l’Élysée). 

    incident1-1.jpgLa confusion entre monocratie et monarchie, confusion entretenue (parfois de bonne foi, d'ailleurs) par les partisans de MM. Mélenchon et Hamon, est néanmoins compréhensible, non au regard de la réalité historique mais au regard de l'image que certains (fort nombreux, au demeurant) se font de la Monarchie elle-même qu'ils confondent avec l'apparat que la République a récupéré sans pour autant en comprendre toujours le sens et la portée qu'il pouvait avoir sous la Monarchie absolue de François Ier à Louis XVI, voire au-delà avec la Restauration : quand la Monarchie pense le prestige comme un moyen de gouverner et de se représenter aux yeux des autres États en assumant la part de « spectaculaire utile » qui, d'ailleurs, peut survivre à travers un riche patrimoine aujourd'hui devenu attraction touristique (un des atouts de la France...), la République se l'approprie sous la forme d'avantages privés avec, parfois, quelques corruptions certaines qui émaillent la longue suite des Républiques sans s'en défaire autrement qu'en promesses et qu'en paroles... Est-il nécessaire de donner des noms ? Cette dernière décennie présidentielle a de quoi remplir encore quelques gazettes à scandales et tant d'éprouvettes à indignations... 

    9782868397775FS.jpgNon, décidément, la République n'est pas la Monarchie royale : se battre « contre la Monarchie » n'a pas grand sens dans notre pays, surtout si c'est juste l'alibi pour renouer avec les mauvais précédents de la Troisième et de la Quatrième Républiques... La Cinquième, si elle peut parfois emprunter quelques aspects de la Monarchie (et parfois les meilleurs, comme un hommage du vice à la vertu) et si elle a pu vouloir, par la volonté de son fondateur, renouer avec une tradition monarchique d'autorité et de liberté de l’État, reste bien une République, malgré tout : c'est d'ailleurs ce dernier aspect-là du régime né en 1958 qui, en grignotant peu à peu les vestiges de la logique capétienne remise en valeur par le général de Gaulle, a motivé l'effacement de moins en moins discret de notre pays sur la scène diplomatique mondiale, processus accéléré depuis une décennie à travers les deux quinquennats successifs de MM. Sarkozy et Hollande. 

    En fait, contrairement à une idée reçue et évidemment fausse, ce n'est pas d'un excès de Monarchie dont souffre la France aujourd'hui mais, bien au contraire, d'une républicanisation de plus en plus accentuée des institutions, de cette déresponsabilisation contemporaine de la magistrature suprême de l’État au risque de ne plus assumer les fonctions qui devraient être les siennes : ce n'est pas, soulignons-le, une bonne nouvelle, ni pour l’État ni pour la nation et encore moins pour les peuples de France... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Macron, héritier ridicule et scandaleux du tout aussi ridicule et scandaleux Eric Besson

    Emmanuel Macron et Mehdi Belmadjoub (à sa gauche) à Marseille

     

    Mur-bleu gds.jpgQui a oublié l'effarante déclaration d’Éric Besson - ministre d'ouverture « de gauche » nommé avec six ou sept autres compères de la même gauche par un Sarkozy fraîchement élu - à propos du peuple français ? Voici : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

    Déclaration effarante, et scandaleuse, certes, mais, plus que tout peut-être, grotesque. Pour paraphraser Fouché, auteur du fameux « pire qu'un crime, c'est une faute », on aurait pu dire « plus qu'une provocation c’est une niaiserie » ... Nous n'avions d'ailleurs pas manqué, sitôt prononcés, le 16 février 2010, de relever le crétinisme intrinsèque de ce propos insane.

    Voilà qu'à Marseille, lors de sa grande réunion publique du samedi 1er avril, à Marseille, Macron a mis ses pas, en quelque sorte, dans ceux d’Éric Besson ; et a tenu à s'inscrire dans cette « grande » (!) tradition de la provocation, sorte de Jeux Olympiques de la stupidité.

    Non seulement parce qu'il a cru devoir « faire peuple », faire « couleur locale » en lançant un grotesque et loufoque « On craint dégun !», se couvrant de ridicule. Mais surtout parce que, confondant, comme à son habitude, vocifération et éloquence (il ne se rend pas compte qu'il est burlesque, à se presque casser la voix, comme cela, à chaque fois ?) Macron a terminé son discours en signalant l'origine des citoyens présents dans la salle : Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens.., comme une grande célébration du « vivre-ensemble ». Du moins pour les étrangers ou « Français de plastique », car, des Français de souche, c'est-à-dire de nous, il n'a pas été question. Comme Eric Besson, monsieur Macron semble n'avoir que mépris pour « ces gens-là », dont il fait pourtant partie, comme lui ! Mais voilà, quand on préfère les étrangers aux habitants du pays, quand on pratique un tranquille « racisme inversé », on ne voit, dans une ville provençale du pays de France, que des « Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens... »;

    Ce rendez-vous marseillais du candidat d'En Marche ! n'a d'ailleurs pas été un grand succès : comme à celui de la Réunion, beaucoup de personnes ont quitté le meeting bien avant son terme : «  C'est très ennuyeux « , disait l'un ; «  Je voudrais une vision pour le pays, quand même » , disait un autre ; un autre encore : «  Il ne va pas assez au fond des choses, il est trop superficiel »; les journalistes présents pour couvrir l'évènement, et qui ont organisé - surpris par cette désertion massive - un micro-trottoir pour ces déçus du macronisme réel, ont aussi entendu, et rapporté, des « il reste dans la banalité », «  sans idées concrètes », « c'est du vide, c'est du vent, il ne joue que sur les émotions », « il se met en valeur à travers un autre parti, c'est vraiment dommage. Ils n'ont que le mot FN à la bouche en fait »...

    Mais surtout, le candidat affirme avoir réuni 6 000 personnes, alors que la salle - d'une capacité de 7 000 places - avait été coupée en deux par un rideau noir... Noir ? Espérons que c'est un présage, car, nous ne nous en cachons pas, si nous ne donnons pas de consigne de vote, nous prenons résolument parti contre Macron, comme, à l'époque de la primaire à droite, nous avions pris parti contre Juppé...  

    Macron, paraît-il, commence à baisser dans les sondages, et si cela devait continuer, nous dirions - comme Houellebecq parlant de la République - que nous n'aurions rien à regretter. •

    A Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Rions un peu, d'eux : la grandiloquence révolutionnaire, mais aussi les décisions de Justice, revues et corrigées, à la sauce Besson !