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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1319

  • Après 2 ans, relire Macron ... Lui aussi, d'ailleurs, pourrait se relire ...

     

    oInterview du 8 juillet 2015, dans l'hebdomadaire Le 1o

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [4]

     

    Publié le 3.07.2009 - Actualisé le 3.09.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgNous allons donc conclure - provisoirement - notre série de réflexions [Cf. liens en fin d'article] sur quelques points d'Histoire importants des rapports Islam-Europe. 

    Nous le ferons en donnant la parole à Chateaubriand. Citer ce grand auteur ne revient pas à occulter ou à abandonner la critique de fond que l'école d'Action Française a développée à son égard - notamment par Charles Maurras, dans Trois idées politiques, Jacques Bainville, dans son Histoire de France, ou Pierre Boutang, dans son Maurras.  Il se trouve cependant que le texte de Chateaubriand repris ici est superbe et semble écrit aujourd'hui, à d'infimes détails près, ce qui montre bien que les problématiques actuelles ne sont pas nouvelles, et que les problèmes que nous avons aujourd'hui avec l'Islam datent de fort longtemps.

    Nous avons rappelé précédemment les deux agressions militaires de l'Islam contre l'Europe : la première à partir de 711 par l'Espagne, et la seconde à partir de 1353 par la Grèce.

    Entre ces deux assauts s'intercale ce que l'on peut considérer comme une contre-attaque des Européens. C'est du moins ainsi que le voit Chateaubriand. Il s'agit, bien-sûr des Croisades.

    Dans son Itinéraire de Paris à Jérusalem et de Jérusalem à Paris, Chateaubriand propose cette défense des Croisades (La Pléiade, Œuvres romanesques, tome II, pages 1052 à 1054). 

     

    portrait_francois_rene_1768_1__hi.jpg« ... Les écrivains du XVIIIème siècle se sont plu à représenter les Croisades sous un jour odieux. J'ai réclamé un des premiers contre cette ignorance ou cette injustice. Les Croisades ne furent des folies, comme on affectait de les appeler, ni dans leur principe, ni dans leur résultat. Les Chrétiens n'étaient point les agresseurs. Si les sujets d'Omar, partis de Jérusalem, après avoir fait le tour de l'Afrique, fondirent sur la Sicile, sur l'Espagne, sur la France même, où Charles Martel les extermina, pourquoi des sujets de Philippe Ier, sortis de la France, n'auraient-ils pas faits le tour de l'Asie pour se venger des descendants d'Omar jusque dans Jérusalem ?

    C'est un grand spectacle sans doute que ces deux armées de l'Europe et de l'Asie, marchant en sens contraire autour de la Méditerranée, et venant, chacune sous la bannière de sa religion, attaquer Mahomet et Jésus-Christ au milieu de leurs adorateurs. 

    N'apercevoir dans les Croisades que des pèlerins armés qui courent délivrer un tombeau en Palestine, c'est montrer une vue très bornée en histoire. Il s'agissait, non seulement de la délivrance de ce Tombeau sacré, mais encore de savoir qui devait l'emporter sur la terre, ou d'un culte ennemi de la civilisation, favorable par système à l'ignorance, au despotisme, à l'esclavage, ou d'un culte qui a fait revivre chez les modernes le génie de la docte antiquité, et aboli la servitude ?

    Il suffit de lire le discours du pape Urbain II au concile de Clermont, pour se convaincre que les chefs de ces entreprises guerrières n'avaient pas les petites idées qu'on leur suppose, et qu'ils pensaient à sauver le monde d'une inondation de nouveaux Barbares.

    L'esprit du Mahométisme est la persécution et la conquête ; l'Evangile au contraire ne prêche que la tolérance et la paix. Aussi les chrétiens supportèrent-ils pendant sept cent soixante-quatre ans tous les maux que le fanatisme des Sarrasins leur voulut faire souffrir ; ils tâchèrent seulement d'intéresser en leur faveur Charlemagne ; mais ni les Espagne soumises, ni la Grèce et les deux Sicile ravagées, ni l'Afrique entière tombée dans les fers, ne purent déterminer, pendant près de huit siècles, les Chrétiens à prendre les armes. Si enfin les cris de tant de victimes égorgées en Orient, si les progrès des Barbares déjà aux portes de Constantinople, réveillèrent la Chrétienté, et la firent courir à sa propre défense, qui oserait dire que la cause des Guerres Sacrées fut injuste ? Où en serions-nous, si nos pères n'eussent repoussé la force par la force ? Que l'on contemple la Grèce, et l'on verra ce que devient un peuple sous le joug des Musulmans.

    Ceux qui s'applaudissent tant aujourd'hui du progrès des Lumières, auraient-ils donc voulu voir régner parmi nous une religion qui a brûlé la bibliothèque d'Alexandrie, qui se fait un mérite de fouler aux pieds les hommes, et de mépriser souverainement les lettres et les arts ?

    Les Croisades, en affaiblissant les hordes mahométanes aux portes mêmes de l'Asie, nous ont empêchés de devenir la proie des Turcs et des Arabes. Elles ont fait plus : elles nous ont sauvé de nos propres révolutions ; elles ont suspendu, par la paix de Dieu, nos guerres intestines ; elles ont ouvert une issue à cet excès de population qui, tôt ou tard, cause la ruine des Etats ; remarque que le Père Maimbourg a faite, et que M. de Bonald a développée.

    Quant aux autres résultats des Croisades, on commence à convenir que ces entreprises guerrières ont été favorables aux progrès des lettres et de la civilisation. Robertson a parfaitement traité ce sujet dans son Histoire du Commerce des Anciens aux indes orientales. J'ajouterai qu'il ne faut pas, dans ces calculs, omettre la renommée que les armes européennes ont obtenue dans les expéditions d'outre-mer.

    Le temps de ces expéditions est le temps héroïque de notre histoire ; c'est celui qui a donné naissance à notre poésie épique. Tout ce qui répand du merveilleux sur une nation, ne doit point être méprisé par cette nation même. On voudrait en vain se le dissimuler, il y a quelque chose dans notre cœur qui nous fait aimer la gloire ; l'homme ne se compose pas absolument de calculs positifs pour son bien et pour son mal, ce serait trop le ravaler ; c'est en entretenant les Romains de l'éternité de leur ville, qu'on les a menés à la conquête du monde, et qu'on leur a fait laisser dans l'histoire un nom éternel ... »   

    Lire les 3 premiers articles de cette suite ...

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [1]

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [2]

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [3]

  • Culture • Alexandre Devecchio : Autant en emporte le vieux monde

     

    Par Alexandre Devecchio

    Accusé de racisme, Autant en emporte le vent a été déprogrammé par un cinéma de Memphis. Alexandre Devecchio a revu ce classique de l'âge d'or [Figarovox, 2.09] qui dit beaucoup de son époque et de la nôtre. Cette remarquable chronique intéressera les lecteurs de Lafautearousseau. 

     

    1630167502.jpgUne fois n'est pas coutume, il faut remercier les petits soldats du multiculturalisme pour leur fureur iconoclaste. En empêchant la projection d'Autant en emporte le vent dans l'Orpheum Theater de Memphis (Tennessee), qui diffusait le film chaque année depuis 34 ans, il donne un bon prétexte à tous les cinéphiles pour s'offrir 3h58 de bonheur en se replongeant dans le chef d'œuvre de David Selznick. Pour peu qu'ils soient munis d'un simple lecteur de DVD, ces derniers pourront éprouver le frisson de la subversion et surtout constater que 78 ans après sa sortie, le film n'a pas pris une ride. Le technicolor, témoin d'une période bénie ou le cinéma n'était pas encore colonisé par le numérique, reste envoûtant. Scarlett O'Hara, incarnée par la sublime Vivien Leigh, la plus belle et irrésistible garce de l'Histoire du cinéma. Et Clark Gable/Rhett Butler, l'acteur le plus élégant et viril de tous les temps, loin devant George Nespresso Clooney.

    Impossible, cependant, de regarder le film avec le même œil que par le passé? Une question hante désormais le spectateur: « Autant en emporte le vent est-il raciste? ». Juger cette œuvre au regard des critères moraux de 2017 apparaît absurde et anachronique. Autant en emporte le vent est sorti en salle en 1939. A l'époque, Martin Luther King chantait avec le chœur de son église à Atlanta pour la première du film ! La lutte pour les droits civiques n'était encore qu'un rêve lointain et l'idéologie diversitaire de la science-fiction. A ce compte, il faudrait interdire la moitié de la production cinématographique américaine de l'époque. En premier lieu, les westerns et leur vision mythifiée de l'Ouest où les Indiens, présentés comme des sauvages, ont bien mérité d'être génocidés par les gentils cow-boys. En France, si l'on poursuit selon cette logique, la nouvelle inquisition antiraciste pourrait faire un gigantesque autodafé avec bon nombre de génies de la littérature. L'œuvre de Voltaire brûlée pour « islamophobie », celle de Céline pour antisémitisme. Molière excommunié de nouveau, mais cette fois pour misogynie. Balzac, défenseur autoproclamé du « trône et de l'autel » prohibé pour conservatisme. Pour autant, tenter d'analyser l'idéologie véhiculée par Autant emporte le vent, ce que dit le film le plus vu de tous les temps de son époque et de la nôtre, demeure un exercice passionnant.

    Le long métrage apparaît bien plus complexe et subtil que nos caricatures actuelles. Même avec un regard contemporain, sourcilleux et vigilant, les accusations de « racisme », d' « apologie de l'esclavage » ou encore d' « ultraconservatisme » se révèlent excessive. S'il faut absolument lui coller une étiquette, le film pourrait être qualifié d'anarchiste-conservateur. A l'origine d'Autant en emporte le vent, il y a le roman culte de Margaret Mitchell, enfant du Sud, fille d'un riche avocat conservateur et d'une militante féministe suffragette. Le véritable auteur du film, dirigé par plusieurs réalisateurs, dont Georges Cukor et Victor Flemming, est David O. Selznick, producteur juif hollywoodien. A l'image de Scarlett O'Hara, écartelée entre l'insipide Ashley Wilkes et le charismatique Rhett Butler, Autant emporte le vent est tout entier tiraillé entre le passé et l'avenir, la Réaction et le Modernité, la terre ocre de Tara et l'Amérique nouvelle de la côté Est. Le couple mythique du film puise sa force dans les valeurs traditionnelles du Sud, mais profondément anticonformiste et avant-gardiste, il brise toutes les conventions de son époque. La distance ironique de Rhett Butler à l'égard de la guerre n'est pas seulement due a son cynisme, elle exprime son scepticisme vis-à-vis d'un conflit meurtrier qu'il juge inutile et perdu d'avance. Quant à Scarlett O'Hara, son personnage mériterait à lui seul une ou plusieurs thèses sur le féminisme. Femme indépendante et aventurière, elle fascine aussi bien les personnages masculins du film que les spectateurs par sa liberté, son tempérament fougueux, sa fameuse « passion de la vie ». Son personnage dessine, malgré tout, un portrait peu flatteur de la femme moderne, monstre d'égoïsme et de narcissisme. Son rapport à l'homme est trouble et violent. Violée par Rhett Butler dans le lit conjugal, Scarlette O'hara, éternelle insatisfaite, apparaît le lendemain matin comblée comme jamais. Une scène sulfureuse qui serait jugée moralement inacceptable aujourd'hui.

    De l'esclavage, Autant en emporte le vent donne une vision non pas raciste, mais paternaliste. Ici, les esclaves sont satisfaits de leur sort et attachés à leurs maîtres. A l'image de Mamma, interprétée par Hattie McDaniel, première actrice noire récompensée par l'Oscar pour ce rôle, qui développe une relation quasi filiale avec Scarlett O'Hara. Dans le film, le fouet et l'asservissement total sont éludés. Mais Autant en emporte le vent n'est pas un documentaire. C'est une fresque romanesque avant d'être un film historique ou politique. Il ne s'agit pas tant ici de refaire l'Histoire que d'exalter un imaginaire puissant, celui d'un Sud romantique et disparu. Le film s'ouvre sur ces quelques mots évocateurs : « Il était une fois un pays de coton qu'on appelait le Sud. On y trouvait le meilleur de la galanterie, des chevaliers et des dames, des maîtres et des esclaves. Mais tout ceci n'existe plus qu'en rêve. Le vent a emporté cette civilisation ». Autant en emporte le vent, tourné juste après la crise des années 30 et juste avant le début de la Seconde Guerre mondiale décrit avec nostalgie la fin d'un monde fantasmé, et le début d'une ère nouvelle, celle de l'Amérique moderne et industrielle. A sa sortie, il faisait écho aux tourments du XXe siècle. Aujourd'hui, dans une période elle aussi marquée par l'épuisement d'une civilisation et l'aube d'un nouveau monde, il trouve une nouvelle résonance. Entre les anciens et les modernes, le débat fait rage. Les premiers veulent s'appuyer sur un passé, parfois idéalisé, pour construire le présent et préparer le futur. Les seconds font table rase et se débarrassent du monde ancien. Pour eux, les statues et les mythes, comme les classiques de l'âge d'or et les rêves seront, c'est inéluctable, emportés par le vent.  

     

    Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).

    Alexandre Devecchio

     

    A lire aussi dans Lafautearouseau ...

    Bientôt, nous brûlerons des livres

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famille de France • Mariage à Vienne de Magdalena de Tornos, soeur de la Princesse Philomena

    La magnifique église baroque des Piaristes, 

     

    Par Francesca

     

    Toute la famille du Prince Jean et de la Princesse Philomena était réunie ce samedi 26 août à Vienne pour assister au mariage de la très charmante Magdalena de Tornos, soeur de la Princesse, avec le Comte Jean d'Haussonville.

    Ni les voûtes de la magnifique église baroque des Piaristes, ni l'élégante assemblée n'ont éclipsé notre famille royale.

    Le Prince Gaston, en culottes autrichiennes ouvrait la marche, plein de gravité, devant la mariée suivie de son cortège d'honneur en partie composé des Princesses Antoinette et Louise-Marguerite ; toutes nos princesses (mère et filles) étaient en tenue traditionnelle . La journée s'est déroulée dans la douceur viennoise et s'est terminée, tradition oblige, par un bal où nos princes  ont montré autant de talent pour les valses, que pour le rocks ou... les quadrilles.

    Sous les hauts plafonds et les lambris du Palais Auersperg où se déroulait la soirée, on retrouvait la joie de vivre et l'élégante simplicité de la vieille Europe, celle que nous aimons, la vraie, la nôtre.

    « Bien des choses renaîtront que l'on croyait mortes » disait Horace.  

     

    Le mariage en quelques très belles images 

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    Entrée dans l’église de Magdalena de Tornos au bras de son frère David de Tornos

    Devant eux, le prince Gaston de France, portant les anneaux 

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    Entrée dans l’église du marié le comte Jean d’Haussonville 

    au bras de sa mère la comtesse d’Haussonville

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    La princesse Philomena donnant la main à sa fille, la princesse Louise-Marguerite

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    La princesse Philomena et la princesse Marie de France, soeur du prince Jean

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    Les époux : Magdalena de Tornos et le comte Jean d'Haussonville

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    Magdalena de Tornos et sa soeur, la princesse Philomena

  • Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [3]

    L'extension de l'empire Ottoman - Historique 

     

    Publié le 26.06.2009 - Actualisé (extraits) le 2.09.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgIl s’agit ici - l'actualité nous y invite - de réfléchir, avec un certain recul et de façon, bien-sûr, non exhaustive, sur ce que sont, au fond, les rapports entre l'Islam et l'Europe (la Chrétienté, l'Occident) depuis treize siècles. Nous y avons déjà consacré deux articles [Voir liens ci-dessous]. Celui-ci est le troisième et avant-dernier.

     

    Voyons maintenant la deuxième invasion militaire d'une partie de l'Europe par l'Islam. Il ne s'agit plus là de Berbères d'Afrique du Nord, mais de Turcs, venus d'Asie centrale ; et l'attaque n'est plus par le sud-ouest, mais par le sud-est. 

    509283401.JPGDès 1353, la dynastie turque des Ottomans, fondée par Osman 1er, prit pied en Europe : c'est en effet cette année-là que, follement appelé à l'aide par l'usurpateur Jean Cantacuzène, et jouant pleinement des dissensions suicidaires des chrétiens de l'Empire byzantin, le successeur d'Osman fonda à Gallipoli le premier établissement turc en Europe. [Drapeau de la dynastie Ottomane (ci-contre) et de la flotte turque (ci-dessous)] 

    1153129601.JPGAvec Mourad 1er commença la conquête des Balkans, dès 1360. Maître d'Andrinople et de la Thrace, les Ottomans mirent en déroute sur la Maritsa la croisade de Louis 1er de Hongrie, en 1363, puis entreprirent la conquête de la Serbie. La victoire turque de Kosovo (juin 1389) fit passer les Serbes, après les Bulgares, sous le joug Ottoman. Ensuite eut lieu la conquête de la Thessalie, et les premières entreprises devant Constantinople elle-même. Un temps freiné dans leur expansion par l'arrivée sur leurs arrières de Tamerlan et de ses mongols, les Ottomans reprirent leur marche en avant, après le départ de Tamerlan, et conquirent Thessalonique en 1430. De l'Empire Romain d'Orient, il ne restait plus que Constantinople et sa banlieue : Mehmet II s'en empara en 1453, malgré l'héroïque résistance des défenseurs de la ville.    

    1399180821.jpgEcoutons Michel Mourre : » Jusque vers 1700, les Turcs devaient rester un danger permanent pour l'Europe chrétienne. Sous Mehmet II, ils poursuivirent leur avance dans toutes les directions. Vers l'Ouest, en s'emparant de la Bosnie (1463) et de l’Albanie, où Skanderbeg leur avait opposé une longue résistance ; du côté de la mer Noire, en enlevant la Crimée aux Génois (1475) ; du côté de l'Arménie, en liquidant l’Etat grec de Trébizonde (1461). L'une après l'autre, les places génoises et vénitiennes de la mer Egée et de la Morée [Péloponnèse], passaient aux mains des Ottomans, qui commençaient à mener la guerre à la fois sur mer et sur terre et s'installaient même à Otrante, en Italie du Sud (1480) ...»

    L'empire turc atteignit son apogée sous Soliman II le Magnifique, qui s'empara de Belgrade (1521), de Rhodes (1522) et fit passer presque toute la Hongrie sous son protectorat après la victoire de Mohacs (1526) et assiégea Vienne, pour la première fois, en 1529. » Au milieu du XVI° siècle -dit encore Michel Mourre- la Turquie était devenue la première puissance de l'Europe et de la Méditerranée» . Elle contrôlait, en Europe, toute la péninsule balkanique et la Grèce, les provinces danubiennes, la Transylvanie, la Hongrie orientale. 

    Ce n'est qu'à partir de 1571 - avec la victoire de Lépante (ci-dessous) - que l'on assiste au premier véritable coup d'arrêt donné au déferlement de cette puissance ottomane, qui semblait jusque-là irrésistible. A cette occasion, une coalition formée par le pape, et regroupant l'Espagne, Venise et les Chevaliers de Malte, sous le commandement de Don Juan d'Autriche, détruisit la flotte ottomane, qui ne se releva jamais de ce désastre. 1571 marque donc, d'une certaine façon, le réveil européen, et si cette victoire resta sans lendemain, et ne fut pas exploitée militairement, son retentissement moral fut considérable : elle «  rendit courage à l'Europe chrétienne»  (Michel Mourre). Et pourtant, pendant plus d'un siècle encore, les Turcs restèrent menaçants : ils enlevèrent encore la Crète et la Podolie (sud-ouest de l'Ukraine) et menacèrent Vienne jusqu'en 1683, date à laquelle ils furent contraints d'en lever le siège : la ville ne fut en effet définitivement libérée du danger musulman que cette année-là, grâce aux troupes polono-allemandes commandées par Jean Sobiewski.   

    A partir de là commença la lente reconquête par les européens de la partie de leur Europe envahie par les musulmans. Exactement comme l'avaient fait les espagnols près de mille ans auparavant. En septembre 1686, Buda est libérée, et la paix de Karlowitz restitua à l'Autriche, la Hongrie (sauf le Banat) et la Transylvanie ; à la Pologne, la Podolie ; à Venise, la Morée et la Dalmatie. Le Traité de Passarowitz (1718) restitua à l'Autriche le nord de la Bosnie et de la Serbie (avec Belgrade) ainsi que la Valachie occidentale [sud de la Roumanie].  (A suivre)  • 

    49770156.jpg

     7 octobre 1571, Lépante (http://www.publius-historicus.com/lepante.html)

    213 galères espagnoles et vénitiennes et quelques 300 vaisseaux turcs. Cent mille hommes combattent dans chaque camp. Les chrétiens remportent une victoire complète. Presque toutes les galères ennemies sont prises. L'amiral turc est fait prisonnier et décapité et 15.000 captifs chrétiens sont libérés. 

    Lire les 2 premiers articles de cette suite ...

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [1]

    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [2]

  • Bientôt, nous brûlerons des livres

    « La mode est à la guerre aux statues » 

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [31.08] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il est vrai que nous reprenons volontiers et souvent ses écrits tant il sont pertinents, proches de nos propres idées, et collent, de façon vivante, intelligente et claire, à l'actualité la plus intéressante. Comment n'adhérerait-on pas à ce qui est dit ici ?  LFAR  

     

    501680460.5.jpg

    La mode est à la guerre aux statues. Et je ne parle pas seulement des statues des généraux confédérés de la guerre de Sécession, comme on le voit aux États-Unis.

    Un peu partout, en Occident, des groupuscules militent pour faire tomber celles de personnages qui ne sont plus dans les bonnes grâces de notre époque. Ou alors, tout simplement, ces militants ne les aiment pas. On a même appris qu’à New York, la statue de Christophe Colomb est dans le viseur du maire : elle représenterait la haine. Ah bon.

    Statues

    Dans les prochains temps, on peut s’attendre à la multiplication des cibles.

    Et on ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Avant-hier, on apprenait qu’un cinéma de Memphis, au Tennessee, a déprogrammé Autant en emporte le vent, un authentique chef-d’œuvre de l’histoire du cinéma.

    Pourquoi ? Parce qu’il représenterait une vision du passé américain heurtant la sensibilité de certains militants particulièrement zélés.

    Alors vite, on le censure. C’est ainsi qu’on étouffe aujourd’hui la culture et la liberté d’expression. Quel sera le prochain film déprogrammé ? Vive l’interdit !

    Sans trop nous en rendre compte, nous entrons dans ce qu’on pourrait appeler la phase radicale de la révolution multiculturaliste. Et cela ne s’arrêtera pas. Tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, contredit les valeurs de la « diversité » pourra désormais être mis en procès.

    Tôt ou tard, on brûlera des livres, ou du moins, on verra des militants rageurs faire le tour des bibliothèques pour les épurer. Au nom de la tolérance, on justifiera le fanatisme.

    À tel philosophe, on reprochera d’avoir justifié le colonialisme. À tel écrivain, on reprochera son « sexisme ». L’anachronisme s’allie au fanatisme. Tous finiront par y passer.

    Peut-être faudra-t-il une permission spéciale pour lire Aristote, Balzac, Flaubert, Houellebecq ou Kundera ?

    D’ailleurs, bien des intellectuels sont déjà jugés infréquentables. On a inventé pour eux un nouvel index. Qui dit leur nom passe pour un monstre.

    Il y aura toujours, ici ou là, un petit esprit pour crier au racisme et pour réclamer une purge.

    En fait, cela existe déjà. On appelle ça le politiquement correct, et il règne à l’université.

    Fanatisme

    C’est un paradoxe fascinant : officiellement, l’université repose sur le culte de la plus grande liberté intellectuelle qui soit. Dans les faits, elle couve un nouveau fanatisme qui s’est révélé ces derniers mois à travers l’annulation de nombreuses conférences.

    Les idées en contradiction avec la gauche multiculturaliste sont stigmatisées. S’il le faut, on misera sur la perturbation pour les interdire.

    D’une statue déboulonnée à un film déprogrammé, jusqu’aux livres qui seront tôt ou tard retirés de la circulation, on assiste à une entreprise d’éradication culturelle.

    Le constat est navrant : si les représentants autoproclamés d’une minorité victimaire pleurent en se disant blessés par une œuvre, nos dirigeants invertébrés se plieront devant eux et l’évacueront de l’espace public.

    Nous vivons dans une société de plus en plus étouffante, de moins en moins libre.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Retour aux valeurs traditionnelles en Chine et en Russie ! Quand en Europe ?

    Confucius 

    Par Marc Rousset

    Le système de valeurs confucéen consacre l’importance accordée à l’autorité, à la famille, au travail et à la discipline. Un retour aux valeurs traditionnelles s'observe, notamment, en Chine et en Russie ! Quand en Europe ? Question qui va à l'essentiel.  LFAR

     

    3973556484.jpgLe journaliste Cyrille Pluyette nous apprend, dans Le Figaro du 19 août dernier, que la promotion des valeurs traditionnelles, tant condamnées sous Mao Tsé-toung, est orchestrée par les autorités et fait son grand retour en Chine. On peut lire, aujourd’hui à Pékin, des affiches du style : « On est béni quand on fait preuve de piété filiale, quand on est honnête, quand on est patriote. » Ailleurs, des panneaux relatent la vie des disciples de Confucius, expliquent que l’on doit être « soumis et respectueux face aux parents, fidèle à la mère patrie » et qu’il faut être indifférent à la célébrité et à la richesse. Quant aux amoureux, ils ne doivent pas être trop démonstratifs et « respecter la morale sociale ».

    La pornographie, l’homosexualité, l’adultère, l’hédonisme matérialiste stupide, les scoops ou les ragots sur la vie privée des stars chinoises sont également censurés sur Internet afin de ne pas flatter les « bas instincts du public ». Xi Jinping, dans une société largement bâtie sur l’argent, veut donc combler le vide idéologique par de nouvelles valeurs compatibles avec son gouvernement autoritaire. Le parti unique cherche à se réapproprier le confucianisme qui implique que le peuple obéisse à une élite d’hommes intègres et dignes de confiance.

    Samuel Huntington, dans Le Choc des civilisations, avait déjà remarqué que la réussite de l’Asie était le résultat de l’importance culturelle accordée à la collectivité plutôt qu’à l’individu. Dans le monde démocratique occidental règne la culture de l’individualisme ; la tradition chinoise enseigne que la société est une communauté complexe. Le système de valeurs confucéen consacre l’importance accordée à l’autorité, à la famille, au travail et à la discipline, le rejet de l’individualisme, la primauté de l’autoritarisme « doux » et des formes très limitées de la démocratie.

    Le triomphalisme asiatique face au déclin de l’Occident s’est exprimé dans ce que certains avaient appelé « l’offensive culturelle de Singapour ». Lee Kuan Yew, souvent qualifié de despote éclairé, a opposé les vertus de la culture asiatique confucéenne (l’ordre, la discipline, la responsabilité familiale, le goût du travail, le souci de l’intérêt collectif, la sobriété) à la complaisance, la paresse, l’individualisme, la violence, la sous-éducation, le manque de respect pour l’autorité et l « ossification mentale » qui seraient responsables du déclin de l’Occident. 

    On retrouve, en fait, dans les valeurs confucéennes, l’opposition bien connue en Europe entre le holisme s’appuyant sur des valeurs traditionnelles et l’individualisme des « Lumières » qui nous mène à la société décadente actuelle dont l’argent est la seule valeur. Dans ses déclarations, Lee Kuan Yew n’avait d’ailleurs jamais caché que la politique qu’il suivit à Singapour, et qui fut une source d’inspiration d’idées nouvelles pour les dirigeants chinois, consistait en fait à appliquer des vertus que les Européens avaient possédées et pratiquées en d’autres temps. Pour leur plus grande disgrâce, ils les avaient oubliées ou leurs nouveaux maîtres les leur avaient fait détester.

    La perte des valeurs traditionnelles tient à la destruction volontaire ou induite de toutes les structures et contraintes, doctrines, lois, rites, codes de conduite et devoirs au bénéfice des « Lumières » progressistes destructrices. Comme le remarquait Gilles Lipovetsky dès les années 80 dans L’Ère du vide, les valeurs qui structuraient encore le monde de la première moitié du XXe siècle (épargne, conscience professionnelle, sacrifice, ponctualité, autorité) n’inspirent plus de respect et invitent davantage au sourire qu’à la vénération.

    Et qu’a fait Poutine, en Russie, si ce n’est procéder, dès sa prise du pouvoir en 2001, à un retour aux valeurs traditionnelles russes comme la famille, la patrie et la religion orthodoxe. Une religion orthodoxe beaucoup plus réaliste et moins naïve que le catholicisme romain, en faisant construire des églises et reconstruire des cathédrales dans toute la Russie !  •

  • Inquiétante Algérie : « Le pourrissement de la situation pourrait déboucher sur un coup d'Etat militaire»

    Noureddine Boukrouh, ancien ministre du Commerce 

     

    Un décryptage instructif par M. M'Hamed Hamrouch

    La situation de l'Algérie ne laisse pas d'être inquiétante. Non pas seulement pour ce qui peut arriver à ce malheureux pays. Mais pour les conséquences d'une extrême gravité qu'il peut en résulter pour le nôtre, si proche de l'Algérie par la géographie et où des populations d'origine algérienne vivent en grand nombre. Le Maroc est aussi attentif et inquiet de l'état de son dangereux et grand voisin. Un chaos algérien pourrait affecter aussi tout le Maghreb. L'article qui suit est écrit du point de vue marocain. Il nous renseigne très utilement sur l'alarmante situation de l'Algérie.  LFAR 

  • Macron : un bon élève ... ?

    Le cercle des poètes disparus

     

    Par Henri  

    Les commentaires se suivent et même complètent Lafautearousseau. Celui-ci du mardi 29 août fait avec finesse écho à notre article « Eté 2017 : Les souffrances du jeune Macron », auquel on pourra se reporter. (Lien ci-dessous).   LFAR

     

    3142485460.jpgEtre un bon élève n'est rien si on ne creuse ses talents , non pour plaire à ses maîtres , mais pour répondre à sa vraie vocation, en les étonnant.

    La « com » chez lui avec Bruno - Roger Petit, 
    comme porte-parole, on tombe - question sectarisme - de Charybde en Scylla.. 

    Alors que reste-t-il : un Ministre de l'Education qui a des velléités de bons sens, mais le tout numérique au primaire peut inquiéter..La France n'est pas une start-up mais une vocation charnelle et spirituelle.

    Charnel, il [Macron] ne l'est guère, a-t-il une vision spirituelle propre ? Sent-il notre incomplétude ou sa réaction la mort du Roi n'est-elle qu'une pirouette.

    Comme le remarque intelligemment l'article, fait-il partie du « cercle des poètes disparus » ou des manuels de poésie? (Pour ceux qui ont vu et aimé ce film...)  

    Lire ...

    Eté 2017 : Les souffrances du jeune Macron

  • Quand Charles Péguy plaide pour une culture qui soit celle de tout un peuple !

     

    « Il y a un abîme pour une culture (...) entre figurer à son rang linéaire dans la mémoire et dans l'enseignement de quelques savants et dans quelques catalogues de bibliothèques, et s'incorporer au contraire, par des études secondaires, par des humanités, dans tout le corps pensant et vivant, dans tout le corps sentant de tout un peuple, (...) dans tout le corps des artistes, des poètes, des philosophes, des écrivains, des savants, des hommes d'action, de tous les hommes de goût, (...) de tous ces hommes en un mot qui formaient un peuple cultivé, dans le peuple, dans le peuple au sens large. »

    Charles Péguy, Les suppliants parallèles

  • Ephémérides du mois de Septembre : Table des Matières...

     

     

     

     

    SEPTEMBRE 

     

    : 1250 : Ouverture de la Sorbonne. 1557 : Mort de Jacques Cartier. 1637 : Naissance de Catinat. 1715 : Mort de Louis XIV. 1715 : Mort de Girardon. 1796 : Revente de l'Abbaye de Leffe. 1854 : Martyre des missionnaires Nicolas Krick et Augustin Boury, au Tibet. 1929 : Apparition du Commissaire Maigret. 1949 : Fondation d'Emmaüs. 1970 : Mort de François Mauriac.

    2 : 1792 : Massacres de septembre. 1870 : Défaite de Sedan. 1903 : Naissance de Gustave Thibon. 1930 : Premier vol Paris New York sans escale. 1930 : Création du parc national des Cévennes. 1937 : Mort de Pierre de Coubertin.

    3 : 1120 : Mort de Gérard Tenque. 1783 : Indépendance des États-Unis.  1792 : Le major Karl von Bachmann, commandant des Suisses lors de l'insurrection du 10 août, est guillotiné... 1792 : Assassinat de la princesse de Lamballe, et scènes d'anthropophagie révolutionnaire... 1883 : Mort de Tourgueniev, à Bougival. 1939 : Début de la Seconde Guerre mondiale.

    4 : 1768 : Naissance de Chateaubriand. 1784 : Mort de Cassini. 1911 : Roland Garros bat le record du monde d'altitude. 1965 : Mort d'Albert Schweitzer. 1989 : Mort de Simenon.

    : 1534 : Jacques Cartier rentre de sa première expédition au Canada. 1638 : Naissance de Louis Dieudonné, futur Louis XIV. 1661 : Chute de Fouquet. 1725 : Mariage de Louis XV et de Marie Lecszinska. 1798 : Le Directoire institue le Service militaire obligatoire. 1854 : Naissance de Paul Sabatier. 1857 : Mort d'Auguste Comte. 1885 : Naissance de René Grousset. 1914 : Mort de Charles Péguy. 1988 : Le Chambon sur Lignon, première commune française à recevoir collectivement le titre de "Juste parmi les Nations"...

    6 : 1683 : Mort de Colbert. 1900 : Naissance de Julien Green. 1907 : Mort de Sully Prudhomme. 1914 : Joffre entame les manoeuvres qui aboutiront à la victoire de la Marne.

    : 1008 : Valenciennes, protégée du Saint cordon. 1254 : Saint Louis rentre de Terre Sainte. 1303 : Philippe le Bel fait arrêter le pape à Anagni. 1670 : Paris, "Ville ouverte" : aux origines des Grands Boulevards... 1707 : Naissance de Buffon. 1812 : Bataille de la Moskova. 1866 : Naissance de Tristan Bernard. 1876 : Naissance de Daniel Brottier. 1928 : Mort de Jean-Baptiste Penon. 2014 : Première sortie en mer pour la réplique de L'Hermione...

    8 : 1239 : Première représentation du Miracle de Théophile, de Ruteboeuf. 1830 : Naissance de Frédéric Mistral.

    : 1087 : Mort de Guillaume le Conquérant. 1585 : Naissance de Richelieu. 1668 : Création de L'Avare. 1855 : "J'y suis, j'y reste"1949 : Le château de Barbentane et son Parc classés Monuments Historiques.

    10 : 1524 : Naissance de Ronsard. 1544 : Mort de Clément Marot. 1578 : Mort de Pierre Lescot. 1910 : Mort d'Emmanuel Frémiet. 1931 : La société Michelin inaugure la Micheline. 1956 : Le château de L'Empèri, à Salon, est classé Monument historique. 1976 : Création du Parc naturel régional de Martinique.

    11 : 909 : Fondation de Cluny. 1196 : Mort de Maurice de Sully. 1521 : Mort de François de Pontbriand, aux origines du plus long Mur de France, clôturant le Parc de Chambord... 1611 : Naissance de Turenne. 1709 : Bataille de Malplaquet. 1733 : Mort de Couperin. 1770 : Arrivée à la Ménagerie de Versailles du rhinocéros offert par le Gouverneur français de Chandernagor au roi Louis XV. 1846 : Louis-Philippe crée l'Ecole française d'Athènes. 1917 : Mort de Guynemer.

    12 : 1213 : Bataille de Muret. 1494 : Naissance du futur François Premier. 1621 : Aux origines de la Frangipane... 1764 : Mort de Rameau. 1860 : Bénediction de la statue de Notre-Dame de France, au Puy en Velay. 1897 : Naissance d'Irène Joliot-Curie. 1914 : Victoire de la Marne. 1940 : Découverte des Grottes de Lascaux. 2008 : Début de la visite de quatre jours de Benoît XVI en France.

    13 : 1077 : Consécration de l'Abbaye aux Hommes de Caen. 1515 : Victoire de Marignan. 1592 : Mort de Montaigne. 1759 : Bataille des Plaines d'Abraham. 1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide... 1968 : Création du Parc naturel régional Scarpe-Escaut.

    14 : 1419 : A Sartène, naissance d'une tradition : le Catenacciu... 1565 : Jean Parisot de la Valette repousse les Turcs devant Malte. 1712 : Mort de Jean-Dominique Cassini. 1759 : Mort de Montcalm. 1760 : Naissance de Luigi Cherubini. 1833 : Mort d'Anne-Eléonore Franchi. 1868 : Naissance de Théodore Botrel. 1870 : La première Carte postale française. 1882 : Mort de Georges Leclanché. 2005 : Mort de Vladimir Volkoff.

    15 : 1613 : Naissance de La Rochefoucauld. 1642 : Sedan devient française. 1700 : Mort de Le Nôtre. 1807 : Début du Cadastre général. 1812 : Incendie de Moscou : Napoléon et La Grande armée pris au piège... 1858 : Naissance de Charles de Foucauld. 1916 : Arrivée des Chars d'assaut.

    16 : 1380 : Mort de Charles V, le Sage, le Bien Servi. 1793 : Décret de la Convention ordonnant la destruction de la Sainte ampoule. 1822 : Mort de Jean-Louis Lagnel. 1824 : Mort de Louis XVIII. 1896 : Mise en service du Pont-canal de Briare. 1936 : Naufrage du Pourquoi pas ?

    17 : 1226 : La crue du Rhône emporte le Pont Saint Bénezet, "le pont d'Avignon". 1807 : Création de la Cour des comptes. 1822 : Champollion dévoile le secret des hiéroglyphes. 1836 : Mort de Jussieu. 1863 : Mort d'Alfred de Vigny. 1879 : Mort de Viollet-le-Duc.

    18 : 1180 : Mort de Louis VII, Philippe Auguste roi de France. 1595 : Le pape absout Henri IV et le reconnaît comme Roi de France. 1819 : Naissance de Léon Foucault. 1914 : Début du martyre de la cathédrale de Reims. 2015 : Inauguration du laser PETAL. 2015 : Début des trois jours de festivités du Onzième centenaire de la Dynastie des Bourbons... 2015 : Lancement du projet de reconstruction de la flèche de Saint-Denis.

    19 : 1356 : Désastre de Poitiers. 1356 : Mort de Geoffroi de Charny, premier propriétaire historiquement attesté du Saint Suaire de Turin. 1370 : Mise à sac de Limoges par le Prince noir. 1648 : Expérience de Pascal sur la pression atmosphérique. 1783 : A Versailles, et devant Louis XVI, les frères Montgolfier font voler - pour la première fois - une Montgolfière, emportant un coq, un canard et un mouton. 1846 : Apparition de Notre-Dame de La Salette. 1996 : Jean-Paul II arrive à Reims pour célébrer le 1.500ème anniversaire du Baptême de Clovis.

    20 : 52 Avant JC : L'armée de secours de Vercingétorix échoue devant Alésia. 1715 : La France colonise l'île Maurice. 1898 : Santos-Dumont réalise le premier vol dirigé entre Saint Cloud et Paris. 1910 : Débuts de l'Assurance-chômage. 1916 : Naissance de Pierre Boutang. 1920 : Jacques Bainville nommé Chevalier de la Légion d'honneur. 1946 : Première édition du Festival de Cannes. 1975 : Mort de Saint John Perse. 2014 : Ouverture de l'année de festivités du Millénaire de la Cathédrale de Strasbourg...

    21 : 454 : L'Empereur Valentinien assassine Aétius. 1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine de l'actuelle Famille de France. 1679 : Traités de Ryswick, Strasbourg et la plus grande partie de l'Alsace deviennent françaises. 1711 : Dugay-Trouin s'empare de Rio de Janeiro. 1792 : La plus grande escroquerie "démocratique" de tous les temps : la Convention nationale, élue par 10% des hommes (les femmes ne votant pas). 1866 : Naissance de Claude Nicolle. 1869 : Décapitation de Pierre Maubant et des premiers martyrs de Corée. 1874 : Mort d'Elie de Beaumont. 1972 : Mort de Montherlant. 2001 : Catastrophe de l'usine AZF à Toulouse.

    22 : 1209 : Simon de Montfort s'empare de Mirepoix. 1585 : Mort d'un souverain francophone : Charles Quint. 1601 : Naissance d'Anne d'Autriche. 1743 : Naissance de Quentin Crawford. 1914 : Alain Fournier est tué au sud de Verdun. 1920 : Démission de Paul Deschanel, le Président dérangé.

    23 : 1793 : Le rhinocéros de Louis XV tué par les révolutionnaires. 1814 : Ouverture des conversations préliminaires du Congrès de Vienne. 1870 : Mort de Prosper Mérimée. 1877 : Mort d'Urbain Le Verrier. 1913 : Roland Garros survole la Méditerranée en avion. 1981 : Voyage inaugural du TGV. 1984 : Premières "Journées Portes Ouvertes dans les Monuments Historiques"... 

    24 : 1435 : Mort d'Isabeau de Bavière. 1715 : Mort de Dom Pérignon. 1724 : Etablissement de la Bourse de Paris. 1790 : en Martinique, début de la bataille de l'Acajou, remportée par les royalistes sur les républicains... 1853 : La Nouvelle Calédonie devient française. 1870 : Naissance de Georges Claude.

    25 : 1396 : Mort de l'Amiral Jean de Vienne. 1728 : Jean-Baptiste Chardin est admis à l'Académie royale de Peinture. 1683 : Naissance de Jean-Philippe Rameau. 1909 : Premier Salon du Bourget... au Grand Palais ! 1898 : Mort de Gabriel Mortillet. 1966 : Georges Cziffra lance le Festival de La Chaise-Dieu. 1970 : Création du Parc naturel de Camargue. 1993 : Alexandre Soljénitsyne prononce son Discours des Lucs sur Boulogne. 2008 : Mise en service du Pont levant Gustave Flaubert à Rouen. 

    26 : 46 Avant JC : Exécution de Vercingétorix. 1791 : Naissance de Théodore Géricault. 1894 : Aux origines de ce qui n'aurait jamais dû devenir "l'Affaire Dreyfus"... 1946 : Première parution du Journal de Tintin. 1973 : Le Concorde 002 effectue sa première traversée de l'Atlantique Nord avec passagers. 1976 : La momie de Ramsès II arrive à Paris pour restauration complète... 1993 : Lancement du satellite SPOT 3.  

    27 : 52 Avant JC : Capitulation de Vercingétorix à Alésia. 1016 : Embarquement de Guillaume le Conquérant pour sa conquête de l'Angleterre. 1627 : Naissance de Bossuet. 1660 : Mort de saint Vincent de Paul. 1736 : Mort de Duguay-Trouin. 1917 : Mort de Degas. 1992 : Premier Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire...  1997 : Jacques Maurras remet à la Ville de Martigues les clés de la bastide du Chemin de Paradis.

    28 : 1748 : Louis XV supprime les Galères. 1791 : Emancipation des Juifs. 1852 : Naissance d'Henri Moissan. 1870 : Capitulation de Strasbourg. 1895 : Mort de Louis Pasteur. 2015 : Le Domaine maritime de la France augmente de 579.000 kilomètres carrés...

    29 : Évocation : Quand François premier a lancé le chantier de Chambord...

    30 : 1567 : Michelade de Nîmes. 1814 : Le coup d'éclat de Talleyrand au Congrès de Vienne... 1863 : Création des Pécheurs de perles, de Bizet. 1870 : Naissance de Jean Perrin. 1938 : Signature des Accords de Munich. 1939 : Naissance de Jean-Marie Lehn. 1942 : Mort de Jacques-Emile Blanche. 1969 : Création du parc naturel régional d'Armorique. 2005 : la dépouille du général Denikine, rapatriée en Russie, est honorée dans la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, rue Daru, à Paris.

  • Baisse de popularité de Macron : la grande résignation de la France périphérique

     

    Entretien réalisé par Alexandre Devecchio

    Pour le journaliste et essayiste François Bousquet, Emmanuel Macron et son gouvernement ont peut-être d'ores et déjà pris acte qu'ils ne pourraient « qu'accompagner le déclin programmé des classes populaires ». Cet entretien [Figarovox, 30.08] est émaillé de justes analyses et de nombreuses questions pertinentes. On nous dit que François Bousquet a prononcé une conférence très remarquée au Camp Maxime Real del Sarte [20-27.08] qui vient de s'achever. Et qui est l'université d'été de la jeunesse d'Action Française.  LFAR  

     

    Francois-Bousquet.jpgL'érosion de la popularité de Macron était-elle dans l'ordre des choses, chronique d'une déception annoncée ?

    Il semblerait qu'on ait le plus grand mal à voir Emmanuel Macron pour ce qu'il est, à échelle réelle, sans succomber aux superlatifs de majesté ou aux doléances attristées. Dans les semaines qui ont suivi son élection, certains commentateurs ont même renoué avec de vieux réflexes courtisans qui nous ramenaient plus de trente ans en arrière, au temps de Mitterrand. Merkel patinait, Trump s'enlisait, mais Macron survolait la scène, internationale et intérieure. Une vraie apothéose romaine. D'où la convocation de Jupiter. Mais la « jupitérisation » aussi prématurée que subite du président rappelait la « citrouillification » de l'empereur Claude tant brocardé par Sénèque. Ainsi se vérifiait une fois de plus l'antique adage qui veut qu'il n'y ait jamais loin du Capitole à la roche Tarpéienne.

    Dès lors, les mêmes se sont mis à brûler ce qu'ils avaient adoré la veille. Hier leur héros marchait sur l'eau, aujourd'hui il coule. De l'avoir vu trop grand, ils le voient désormais plus petit qu'il n'est, alors que les Français se sont contentés de le faire descendre de son Olympe, parmi les mortels. Depuis, Macron a arrondi son personnage. Il fait des selfies comme Marine Le Pen, du jogging comme Sarkozy et des bains de pieds comme Hollande. Il est même l'heureux propriétaire d'un chien aussi noir que la chienne labrador de Mitterrand. Il redevient un président normal que peu de choses distinguent de ses prédécesseurs, sinon son jeune âge, sa relative inexpérience et celle de son gouvernement, comme le tendre Édouard Philippe croqué à pleines dents par Jean-Jacques Bourdin. Bref, il fait l'apprentissage d'une impopularité qui lui rappelle combien il a été mal élu, avec 40 % du corps électoral et moyennant un double référendum, au premier tour anti-Fillon, au second tour anti-Le Pen. Sans parler de l'abstention record des législatives marquées par une grève massive du vote ouvrier et employé, comme si la France périphérique avait tout de suite fait son deuil de la séquence politique qui s'ouvrait et n'annonçait rien de bon pour elle.

    Difficile de voir en Macron le candidat de cette France-là…

    Il a néanmoins endossé les habits du rassembleur, du moins dans l'entre-deux-tours. Depuis, plus rien. Au tout début des luttes des classes en France (1850), Marx rappelle que c'est le banquier Lafitte qui a accompagné à l'Hôtel de ville le futur roi des Français, Louis-Philippe, après les Trois Glorieuses, les journées révolutionnaires de juillet 1830. Et Lafitte confiait, rapporte Marx : « Désormais, ce sera le règne des banquiers. » Ironiquement, Lafitte était le chef du « parti du Mouvement », autant dire un homme déjà en marche! Aujourd'hui, il serait roi des Français. Disant cela, il ne s'agit pas d'épouser les outrances tapageuses d'un Mélenchon, mais de faire valoir que Macron ne peut pas être le champion de cette France périphérique, nonobstant son engagement de réconcilier « la France de l'optimisme, la France qui doute et la France en colère ». Il n'y a à ce jour rien dans l'agenda gouvernemental à destination de la France en colère, sinon le durcissement du contrôle technique ou la fin du diesel (changez de voiture !) et la baisse des dotations aux collectivités (changez de région !), qui frappent d'abord la France rurale et périurbaine. Pour le reste, qui connaît Jacques Mézard, le successeur de Richard Ferrand à la tête du ministère de la Cohésion des territoires ? Quelle est sa feuille de route ? Quelles mesures compte-t-il faire adopter pour rompre l'embargo territorial des « invisibles » ? Où est le grand ministère de l'Industrie qu'attendent les régions désindustrialisées ? Notre économie se serait-elle à ce point dématérialisée pour que le gouvernement ait cru bon de faire l'impasse sur une politique industrielle offensive ?

    Pour quelles raisons cette France périphérique a-t-elle ainsi disparu des écrans radars, politiques autant que médiatiques ?

    La vérité, c'est que tous les enseignements du premier tour - la validité des thèses de Christophe Guilluy sur les deux France, le retour d'un vote de classe (ou de déclassement) et la sécession de pans entiers de la population - ont été oubliés le soir même du second tour. Les ressorts du vote Front national (et dans une moindre mesure de la France insoumise) ne se sont pourtant pas volatilisés après le débat, ou le trépas, de Marine Le Pen devant plus de 15 millions de Français. Ils sont plus que jamais présents, mais occultés. C'est comme la lumière du frigo : ils sortent de l'agenda politique une fois la parenthèse électorale refermée. Il en va de même du traitement médiatique des catégories populaires, qui oscille généralement entre trois tentations. Au choix: l'invisibilisation, la diabolisation ou l'infériorisation (moins on est instruit, plus on vote populiste). Quand ces dernières réapparaissent sur les radars de contrôle, c'est pour se faire flasher.

    Cette France aurait-elle été sacrifiée ?

    Tout se passe comme si on avait pris acte en haut lieu qu'on ne pourrait qu'accompagner son déclin programmé via des plans sociaux et des politiques d'assistance. On a parfois le sentiment troublant d'assister au retour d'un darwinisme social soft, au préjudice des moins adaptés, au sens évolutif du terme. Cette vision commanderait-elle secrètement le choix des élites ? Dans la théorie social-darwinienne, le dépérissement des espèces qui ne présentent plus d'avantages reproductifs, autrement dit celles qui sont socialement inadaptées aux nouvelles conditions du milieu, est fatal. On retrouve un peu de cela dans le concept de « destruction créatrice » des économistes libéraux, dans certains romans de Houellebecq et tout au long du Manifeste du parti communiste.

    On ne fera pas l'injure à la future loi travail de dire qu'elle est l'héritière en filiation directe de ce monde-là. Il n'empêche, c'est chez Macron qu'on trouve avec le plus de fréquence les occurrences négatives des classes populaires : entre les « gens qui ne sont rien », les ouvrières « illettrées » des abattoirs Gap, « l'alcoolisme et le tabagisme » du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais. On avouera que cela fait beaucoup. Dans quelle mesure la capacité de résilience des catégories populaires et l'incapacité de la France périphérique à se fédérer, en raison de sa dispersion géographique, autoriseront-elles les élites à persister dans cette voie, entre déni et mépris ? C'est toute la question. La résolution de ce qu'on appelait naguère la « question sociale », adossée à celle de l'insécurité culturelle, se trouve pour une bonne part dans la réponse qu'on lui donnera.  

    XVMa6c12fca-8d5e-11e7-8851-28a86c911c0f-100x155.jpgFrançois Bousquet est journaliste et écrivain. Il participe à la revue Éléments. Il a publié une biographie de l'écrivain pamphlétaire Jean-Edern Hallier. Il a publié récemment La droite buissonnière( éditions du Rocher, 2017), un essai sur l'influence de Patrick Buisson sur la droite française. 

     

     

     

    1630167502.jpgAlexandre Devecchio

    Al.exandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016)

     

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