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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1318

  • Livres • A lire ... De Georges Gugliotta, « L'armée de Monsieur Thiers 1871-1873 »

      

    Ce livre est le fruit de deux années de recherches dans des cartons d'archives jamais ouverts du service historique de l'armée. On pourra débattre de tel ou tel point mais non de l'intérêt historique de cet ouvrage. LFAR

    En avril 1871, une armée est réunie à Versailles par Adolphe Thiers, qui exerce les fonctions de chef du pouvoir exécutif. Cette armée est placée sous les ordres du maréchal de Mac Mahon, qui commandait les troupes françaises au début de la bataille de Sedan. Elle est constituée d’éléments des unités de la Défense nationale et d’anciens prisonniers de guerre revenus de captivité. L’armée de Versailles,  destinée à faire le siège de Paris insurgé, entrera dans l’histoire pour avoir écrasé dans le sang la Commune et pour avoir été l’embryon de l’armée de la République, qui sera celle de la Revanche. En effet, après le terrible épisode de la Commune, Thiers refonde en quelques mois un outil militaire, qui constitue en fait le chaînon fondateur d’une organisation qui perdurera jusqu’en 1940. De 120.000 hommes en 1871, l’armée de « Monsieur Thiers », qui renoue avec la conscription, passe deux ans plus tard à 500.000 hommes, sans que ces effectifs soient connus des Allemands, qui occupent encore une partie du territoire. Lorsque Thiers qui a fait le choix de la République quitte le pouvoir en mai 1873, il laisse une armée attachée au régime républicain par un lien nouveau. Avec une Assemblée et un corps des officiers majoritairement monarchistes, ce ne fut pas le moindre de ses mérites dont le plus éclatant fut celui d’être le libérateur du territoire.  • 

    GEORGES GUGLIOTTA est né à Marseille en 1948. Ancien élève du lycée Thiers, des facultés d’Aix-en-Provence et de Montpellier et ancien auditeur de l’IHEDN, il est docteur en histoire et docteur d’État de l’université Paul-Valéry, Montpellier III.

  • La rentrée des classes

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgComme, je pense, une grande partie de nos auditeurs, j’ai participé hier à la rentrée des classes. En tant que grand-père de quatre petits enfants en âge scolaire, la benjamine rentrant au CP, ce qui représente toujours une sorte d’étape initiatique.

    Tout s’est bien passé, et il n’y avait pas de raison pour que ça se passe mal. Les relations avec la direction et les enseignants des établissements sont souvent cordiales, et les enfants sont sortis contents de leur première journée. J’avouerai à ce propos une certaine schizophrénie personnelle. Lorsque je vais aux portes des écoles, comme père ou grand-père, j’ai tendance à oublier tout ce qui pourrait être objet de querelle. Je me vois mal débattre avec Mme la directrice, par exemple, des déviations d’un certain pédagogisme. Et pourtant, les débats à son propos me passionnent lorsque je les suis dans les colonnes des journaux. Mais sur le terrain, foin d’affrontement théorique.

    Est-ce à dire que l’affrontement théorique n’a pas lieu d’être, qu’il est réservé à des intellectuels hors-sol, discutant entre eux de l’équivalent du sexe des anges ? Je ne le crois pas du tout. D’ailleurs il m’est arrivé, dans un autre cadre, de me retrouver en situation d’affrontement un peu pénible avec des responsables d’établissement à propos du caractère vital de l’enseignement de la culture générale. Je constatais, avec une certaine consternation, qu’ils avaient baissé les bras, en consentant à l’idéologie de Pierre Bourdieu, celle qui prétend qu’un certain savoir ou une certaine culture privilégient les héritiers, ceux des familles fortunées, bien installées. Là, le désaccord était patent.

    Il n’est donc pas de nature purement théorique. D’ailleurs, il est réapparu ces dernières semaines avec la politique menée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Jacques Julliard a pu rédiger à son propos une page, excellente comme d’habitude, de son carnet du Figaro. Il y a bel et bien deux projets scolaires incompatibles entre eux. Le premier s’inscrit dans la ligne de Jules Ferry. Il consiste à permettre à chacun « d’aller le plus loin possible dans l’acquisition des connaissances et des diplômes correspondants ». Le second se réclame du patronage de Bourdieu déjà nommé. Il entend supprimer les inégalités sociales et donc briser dans l’œuf le modèle inégalitaire dont proviendraient tous nos maux. Le problème c’est que ce second projet est chimérique et aboutit à des impasses que Jean-Michel Blanquer entend supprimer. Donc, le sujet demeure brûlant !  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 5 septembre 2017.

  • Rentrée 2017 : « Pour Blanquer, tout va bien... pour l'instant », pense Éric Zemmour

     

    BILLET - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale a réussi sa première rentrée. Mais cela ne sera pas forcément suffisant pour sauver l'institution. Eric Zemmour donne son analyse [RTL 5.09].  LFAR 

      

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    C'est la rentrée des classes. Pour les élèves mais aussi pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. « Pour l'instant, tout va bien », constate Éric Zemmour. « Sur les réseaux sociaux, ou dans les grands médias de gauche, tous les apôtres du pédagogisme (...) ne ratent pas une occasion de distiller leur venin contre tout ce qu'il fait ou ne fait pas », poursuit Zemmour.

    « Un ministre de l'Éducation nationale traité de 'conservateur' par les syndicats d'enseignants ne peut pas être tout à fait mauvais », raille-t-il. « Tant que Jean-Michel Blanquer subira leur ire ou leurs sarcasmes, il saura - et nous avec - qu'il est dans le vrai. Dès qu'ils l’applaudiront, il saura - et nous avec- qu'il a trahi sa mission », ajoute Éric Zemmour.  

    Éric Zemmour

  • La Monarchie et la mémoire nationale

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgQuelques jours avant sa mort, qui surviendra le 1er septembre 1715, le roi Louis XIV s’adresse au futur régent : « Vous allez voir un roi dans la tombe et un autre dans le berceau. Souvenez-vous toujours de la mémoire de l’un et des intérêts de l’autre ». 

    En quelques mots forts, le roi mourant signale ainsi, pour l’éternité et pour les hommes qui savent entendre, toute la particularité de l’histoire d’un pays et de la nature d’un Etat digne de ce nom, et rappelle au duc d’Orléans les devoirs du magistrat suprême de l’Etat, y compris en l’absence provisoire de roi d’exercice, alors trop jeune pour régner (Louis XV n’a que cinq ans). Mais cette leçon est valable aujourd’hui encore, malgré la République et souvent contre elle, et les royalistes comme ceux qui ne le sont pas mais qui souhaitent la pérennité du pays et le bien-être de ses citoyens, peuvent s’en souvenir et, mieux que cela encore, la mettre en application. 

    1280px-Château_de_Versailles,_salon_de_Diane,_buste_de_Louis_XIV,_Bernin_(1665)_03.jpg« La mémoire de l’un », du prédécesseur, n’est pas une mémoire figée mais doit être soumise à ce devoir d’inventaire qui n’est pas forcément destruction de ce qui a été fait, mais « tradition critique », c’est-à-dire défalcation du passif et valorisation de l’actif utile et positif : il ne s’agit pas pour le souverain du présent de défaire l’œuvre du précédent mais d’en poursuivre les grandes politiques, avec son style personnel, et en n’hésitant pas, si le besoin s’en fait sentir, de revenir sur certains échecs ou incompréhensions du règne d’avant. Lorsque le chancelier prononce la formule rituelle qui finit un règne pour en ouvrir, immédiatement, un autre, le fameux « le roi est mort, vive le roi », il laisse déjà entendre que la politique du roi nouveau sera bien une politique du vivant, du long moment présent et en cours, et à venir, et non la redite froide du règne du feu roi. Tout règne est, en soi, unique. 

    Henri_dOrléans_comte_de_Paris.jpgMais la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, propre à la Monarchie royale française (mais pas à elle seule, bien sûr), permet une continuité et pérennité de l’Etat, sans doute de plus en plus nécessaires dans un monde qui, aujourd’hui, se presse et s’empresse, au risque de déséquilibrer les sociétés et de leur faire perdre toute mesure et, parfois, toute raison d’être par elles-mêmes. La Monarchie royale permet aussi d’incarner la nation en une famille, et elle est ainsi, par son existence et son mode de succession même, la gardienne de la mémoire nationale, constituée elle-même de multiples mémoires locales, politiques, professionnelles, religieuses, familiales. Je me souviens ainsi que, lorsque feu le comte de Paris était venu s’entretenir avec les étudiants de l’université de Rennes-2, en l’année du Millénaire capétien (1987), l’amphithéâtre était comble et respectueux (malgré les cris d’orfraie de l’Union des Etudiants Communistes locale, qui se voulait – pas trop fort tout de même - robespierriste…), et que le président de l’université avait accueilli le prince comme le descendant bien vivant d’une histoire qui remontait au Moyen âge et qu’il poursuivait, à sa manière : la longue mémoire royale qui, tout ensemble, rappelle et transcende toutes les mémoires du pays, y compris au-delà même de la Révolution de 1789 et de ses avatars républicains des années et siècles suivants. Le comte de Paris avait d’ailleurs souligné qu’il n’était pas là pour régler des comptes avec l’histoire mais pour la poursuivre et la transmettre à ceux qui lui succéderaient. « L’avenir dure longtemps », disait le général de Gaulle… 

    C’est d’ailleurs cette capacité à incarner la mémoire nationale qui permet à la Monarchie royale d’oublier les offenses passées : Henri IV a connu la guerre civile religieuse, il en a été partie prenante, mais, une fois son pouvoir (r)établi, il n’a voulu connaître que les qualités des uns et des autres, amis comme adversaires, et il a représenté, aux yeux de tous et jusqu’à nos contemporains, le symbole de la réconciliation générale au-delà des appartenances religieuses hier antagonistes. 

    Mais un roi, ou quelque chef de l’Etat que ce soit digne de ce nom (même s’il n’est pas roi, mais c’est alors plus difficile et parfois, par principe, impossible) ne doit pas penser seulement à ce qui a été et à ce qui est ; il doit aussi se projeter dans l’avenir, autant que faire se peut, et, dans tous les cas, préserver les intérêts de celui qui lui succédera et des générations à venir, ce que rappelle là encore Louis XIV au futur régent. Le roi, « père du peuple », doit préparer l’avenir de ses enfants et particulièrement de son héritier putatif, tout en sachant que ceux-ci ne lui ressembleront pas forcément et que les temps, les mœurs, les enjeux ne seront peut-être pas les mêmes que ceux qu’il connaît lui-même, au moment où il règne. L’éducation du futur roi, c’est l’apprentissage de l’exercice de l’Etat et de ses devoirs, de ses charges, de ses difficultés : être roi, c’est bien un métier politique, et qui se transmet de génération en génération, au risque de l’histoire et de ses coups que le souverain doit apprendre à parer en veillant toujours à préserver l’essentiel, l’intérêt du pays et de ses habitants d’aujourd’hui et de demain sans oublier « la mémoire de leurs pères » sans laquelle il n’y a pas de fondations solides… Un intérêt qui n’est jamais aussi bien défendu que lorsque la dynastie est effectivement solide et sûre d’elle-même. 

    Dans une nation historique, la Monarchie fait fonction de colonne vertébrale : elle permet au pays d’être debout et de « se tenir » dans un monde tempétueux. Elle est tout à la fois la mémoire longue et le trait d’union entre les générations, elle est le souvenir sans être la rancune, et elle ne retranche pas telle ou telle partie de la mémoire nationale, fût-elle désagréable pour elle : il suffit de regarder au-delà des Pyrénées ou au-delà de la Manche pour s’en convaincre… Cela ne signifie pas qu’elle est parfaite ou toujours à l’aise avec le passé, voire avec le resurgissement des anciennes conflictualités, mais qu’elle a sans doute plus d’atouts, par sa propre nature politique, qu’une République qui préfère la dissimulation (comme pour les épisodes cruels de la Révolution dans les provinces de l’Ouest) ou la confusion, parfois savamment entretenues par l’Education nationale dans ses manuels scolaires ou ses programmes d’histoire, voire de géographie… 

    A l’heure où l’histoire est parfois réduite à un enjeu « mémoriel », il n’est pas inutile de rappeler que la Monarchie permet aussi d’apaiser les mémoires sans oublier l’histoire ni les défis et promesses de l’avenir…  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Eric Zemmour : « Wauquier se voudra Sarkozy et promettra le Karcher qu'il ne passera pas »

     

    BILLET - Eric Zemmour réagit au meeting de rentrée de Laurent Wauquiez, à Châteaurenard, mercredi 30 août [RTL 31.08]. Il lui conseille de se débarrasser de beaucoup de monde mais n'y croit guère : « Wauquier se voudra Sarkozy et promettra le Karcher qu'il ne passera pas ».  LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    « Il y a pire que d'avoir un rival, c'est de ne pas en avoir. Il y a pire que d'être sûr de perdre, c'est d'être sûr de gagner », avertit Éric Zemmour. « La question n'est pas de savoir si Laurent Wauquiez deviendra le prochain président des Républicains, mais ce que deviendront les Républicains sous la présidence Wauquiez », insiste-t-il. « Depuis des jours et des jours, chacun y a va de son chantage, chacun y va de sa ligne rouge ou jaune. Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse : tous jouent à retenez-moi-ou-je-fais-un-malheur », constate Zemmour, qui ajoute : « Wauquiez devrait les écouter : qu'il ne les retienne pas et il fera un malheur ! »

    « C'est parce que Macron a jeté ses anciens amis socialistes dans un cul de basse-fosse qu'il a gagné. C'est parce que Mélenchon a craché sur la main tendue par Hamon qu'il l'a écrasé. C'est parce que Fillon n'a jamais osé se débarrasser de ses boulets juppéistes et de ses sangsues sarkozistes qu'il a perdu », décrypte Éric Zemmour.  

    Éric Zemmour

  • L'armée libanaise attaque Daesh

    Le nouveau chef d'Etat-Major libanais, le Général Joseph Aoun

     

    Par Antoine de Lacoste 

     

    2966618915.2.pngDepuis environ trois ans, plusieurs milliers d'islamistes d'Al Nosra (devenu Fatah al Cham) et de Daesh ont trouvé refuge dans les montagnes libanaises le long de la frontière syrienne.

    Dans ces zones difficiles d'accès, les djihadistes pouvaient se reposer, s'approvisionner en armes et recruter de nouveaux combattants dans les camps de réfugiés syriens situés à proximité.

    Ils n'hésitaient pas également à organiser des raids meurtriers sur la Syrie.

    Les combattants libanais du Hezbollah ont lancé fin juillet une vaste offensive contre les positions d'Al Nosra. En effet, libérés des durs combats d'Alep et des environs de Damas, les chiites disposaient des effectifs nécessaires pour mettre fin à la présence plus qu'encombrante des islamistes sunnites sur le sol libanais. La défense d'Al Nosra fut, comme d'habitude, acharnée. Mais, moins nombreux et moins bien armés, ils durent céder. Après d'âpres négociations, les survivants furent autorisés à se retirer vers la zone de refuge habituelle des islamistes : la province d'Idlib située dans le nord-ouest de la Syrie.

    L'armée libanaise, sensée être au dessus des divisions confessionnelles, s'était contentée de sécuriser la ville d'Ersal, ultime point d'ancrage des djihadistes. Elle ne pouvait en effet mener une offensive conjointe avec un mouvement exclusivement chiite.

    Elle vient à son tour de passer à l'offensive, toujours dans les montagnes proches de la frontière syrienne, mais contre Daesh cette fois.

    Enfin ! Il y a bien longtemps que l'on espérait une initiative d'envergure de l'armée contre l'Etat islamique qui avait tué et fait prisonnier plusieurs de ses hommes lors des combats de 2014. Deux d'entre eux avaient ensuite été égorgés, un chiite et un sunnite.

    Les combats qui se déroulent devraient se conclure favorablement : les trois-quarts du territoire contrôlé par Daesh ont été repris en quelques jours et toute contre-attaque semble illusoire.

    Ce qui est particulièrement intéressant dans cet événement, c'est qu'une offensive similaire s'est déroulée côté syrien menée par le Hezbollah et, surtout, l'armée syrienne. Il ne fallait évidemment pas laisser la possibilité aux hommes de Daesh de reculer devant l'armée libanaise et de trouver refuge dans les montagnes syriennes. Pris en étau, ils n'ont aucune chance.

    Symboliquement, c'est un pas important qui vient d'être franchi. Même si l'armée libanaise le nie, il est évident qu'elle a coordonné son action avec l'armée syrienne.

    C'est une grande première depuis le début de la guerre en Syrie et c'est de bon augure pour vaincre les islamistes. Il ne s'agit pas d'oublier les drames du passé : le Liban a payé un lourd tribut à l'occupation syrienne. Mais l'islamisme vainqueur en Syrie aurait ensuite détruit le Liban et chacun semble l'avoir compris. La priorité est donc là : détruire Daesh, Al Nosra et les autres mouvements islamistes sunnites que les Etats-Unis et l'Europe ont criminellement soutenus. Pour cela, la Syrie et le Liban doivent travailler ensemble.

    Le nouveau chef d'Etat-Major libanais, le Général Joseph Aoun, s'est déplacé sur le lieu des combats, soulignant là leur importance.

    Une page se tourne et la défaite des islamistes se rapproche.                                                 

  • Banaliser le voile ?

    Rachel Notley

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée hier dans le Journal de Montréal [5.09].

     

    501680460.5.jpg

    Il y a quelques jours, pour marquer l’Aïd al-Adha, une fête majeure pour les musulmans, la première ministre de l’Alberta, Rachel Notley, a diffusé une vidéo où elle leur souhaitait les meilleurs vœux en se voilant.

    Ce n’était pas la première fois. En 2016, dans un contexte semblable, elle s’était aussi voilée. Sachant que Rachel Notley n’est pas musulmane, on doit donc conclure qu’elle a décidé de se déguiser en musulmane.

    Voile

    Manifestement, elle croit envoyer un signal d’inclusion aux musulmans en empruntant leurs symboles. 

    On peut voir la chose autrement. En se déguisant en musulmane, elle nous rappelle malgré elle le principe qui caractérise le multiculturalisme, c’est-à-dire l’inversion du devoir d’intégration. 

    Ce n’est plus à l’immigrant de s’adapter à la société d’accueil, mais à cette dernière de se transformer pour l’accommoder. On adoptera même ses symboles identitaires et religieux.

    C’est ce qu’on appelle de nos jours l’ouver­ture à l’autre. Ce terme masque souvent une incapacité de la société d’accueil à assumer sa propre culture, sa propre civilisation.

    Mais plus encore, Rachel Notley envoie un étrange message aux musulmanes.

    Doit-on comprendre, à la regarder, que les vraies musulmanes sont celles qui sont voilées ?

    On nous répète sans cesse que le voile est optionnel dans l’islam, qu’une femme est libre de le porter ou non. Alors si tel est le cas, pourquoi Rachel Notley se voile-t-elle ?

    Islamisme

    Pourquoi normalise-t-elle le voile islamique, qui demeure un symbole trouble ?

    Pourquoi reprendre la consigne des islamistes qui veulent imposer le voile comme un marqueur identitaire des musulmanes et comme le symbole de leur conquête de l’espace public ?

    Les islamistes ne risquent-ils pas de voir là un symbole de soumission ?

    Pourquoi ne pas soutenir les musulmanes qui, justement, veulent se délivrer de ce qui est souvent vu comme une marque d’oppression ?

    La générosité mal comprise peut faire faire des bêtises.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Merveilleux Maurras ! Il avait envisagé, il y a un siècle, le réveil de l'Islam avec le pressentiment d'une menace !

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgOn sait que la décision de construire la Mosquée de Paris, première mosquée construite en France métropolitaine, fut prise après la Première Guerre mondiale pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane ayant combattu pour la France. Et manifester aux survivants la reconnaissance de leur sacrifice par le pays.

    Qu'en a dit Charles Maurras le 13 juillet 1926, lors de son inauguration ? Pas un mot contre l'idée même de rendre un hommage mérité, aux combattants musulmans de la Grande Guerre. A leur propos il parle des « nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ». Il n'y a pas chez Maurras de haine raciale. Ni de haine religieuse : il ne juge pas de l'Islam en soi. Mais il sait l'antagonisme des religions et des civilisations. Et sa culture historique autant que son jugement et son intuition politique l'amènent à pressentir et signaler un danger pour la France. Presque nul, alors. Présent et menaçant aujourd'hui sur notre sol même. Maurras ne dénonce pas l'hommage rendu aux combattants, ne critique même pas le fait de construire une mosquée à Paris. Avec mesure il écrit : « Nous venons de commettre le crime d’excès ». Son texte explicite en quoi consiste cet excès. Suit le pressentiment d'une menace : la crainte que nous ayons à payer un jour notre imprudence, en ce sens criminelle ; le souhait (Fasse le Ciel !) que les musulmans bénéficiaires de notre générosité « ne soient jamais grisés par leur sentiment de notre faiblesse. » Et nous y sommes.  LFAR         

     

    3436479833.png« Mais s’il y a un réveil de l’Islam, et je ne crois pas que l’on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte-Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l’Islam représente plus qu’une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... Nous venons de commettre le crime d’excès. Fasse le ciel que nous n’ayons pas à le payer avant peu et que les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse. »

    Charles Maurras le 13 juillet 1926

  • Ukraine : intangibilité des frontières ? Allons donc !

    La Laure de Kiev, sur le Dniepr, monastère fondé en 1051, et lieu de résidence du primat de l'Église orthodoxe d'Ukraine (Patriarcat de Moscou)

     

    En deux mots.jpgDe tous les dogmes en vogue en matière de politique étrangère, le plus stupide, le plus irréaliste, et le plus ignorant – en particulier de la géographie et de l'Histoire - c'est, sans conteste, celui de l'intangibilité des frontières.

    Lesquelles, en effet ? Sans remonter au déluge, le XXe siècle a passé son temps à les modifier en tous sens : à l'issue de la 1ère Guerre Mondiale où l'on dépeça l'Autriche-Hongrie et la Turquie, sur les dépouilles de laquelle Français et Anglais tracèrent arbitrairement les bien embarrassantes frontières de l'actuel Proche-Orient ; à la fin de la Seconde Guerre mondiale où la carte de l'Europe fut refondue, dans la foulée  de Yalta ; lors de l'éclatement de l'URSS enfin, à quoi s’ajoute la dislocation subséquente de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie que les traités d'après la Grande Guerre avaient pourtant instituées.

    Au total, l'Europe actuelle compte nombre d'Etats qui n'existaient pas avant 1914, 1945 ou autour de 1990. De fait, le principe de l'intangibilité des frontières n'a cessé d'être foulé aux pieds à l'époque moderne, comme en toute autre de l'Histoire. Croit-on que l'on va s'en tenir éternellement au tracé actuel des frontières de l'Europe, que les choses vont s'arrêter là ?

    Et est-ce au nom de ce principe de l'intangibilité des frontières qu'Emmanuel Macron vient crânement de déclarer sa ferme intention de mener la vie dure à Vladimir Poutine à propos de l'Ukraine, ou même de la Crimée ? Pourquoi ? Ce n'est guère sérieux.

    Nous ne sachons pas que du temps de l'Union Soviétique, sous Staline, Khrouchtchev, Brejnev, ou même Gorbatchev, aucun Etat, aucune diplomatie occidentale, aient, alors, jamais contesté que l'Ukraine - ou la Crimée - fût russe. Personne n'aurait alors songé à s'en aviser, encore moins à en saisir les Soviétiques,

    Selon l'Histoire, l'Ukraine est le berceau de l'ancienne Russie autour de l'an 1000, où Vladimir, grand prince de la Rus de Kiev, décida, que la Russie serait chrétienne, et, de surcroît, orthodoxe, à cause de la beauté des cérémonies byzantines. Le baptême de la Russie, fut décidé à Kiev, à l'époque où Moscou n'était qu'un gros village. Sous l’angle culturel plus récent, Gogol, Prokofiev ou Tchaïkovski sont Ukrainiens ; ce sont surtout, cependant, sous le regard du monde entier, de grands artistes russes. Aujourd'hui, encore, l'église orthodoxe d'Ukraine est rattachée au Patriarcat de Moscou, ce qui n'est pas, ici, sans importance spirituelle et politique.    

    Les « démocraties » ont reconnu naguère les frontières de l'Union Soviétique, Ukraine et Crimée comprises, toutes deux déjà russes sous les derniers tsars.

    Elles s'obstinent aujourd'hui, alignées sans scrupules sur la politique belliciste active des Américains, bien loin de leurs bases, au centre et à l'Est de l'Europe, à contester ce qu'elles ont accepté hier. 

    La Crimée est russe au moins depuis le XVIIIe siècle et chacun sait qu'elle ne fut rattachée à l'Ukraine, alors russe, qu'en 1954, par décision en quelque sorte administrative de Moscou, prise en l'occurrence par Nikita Khrouchtchev. Singulière paternité pour cette Crimée ukrainienne à laquelle sans autres raisons s'accrochent les Occidentaux.

    Au risque de choquer quelques lecteurs, notre avis est que l'équilibre, la tranquillité et, tout simplement, la paix de l'Europe, seraient infiniment mieux assurées si, sous une forme ou sous une autre, préservant, autant que possible, sa toujours relative indépendance, l'Ukraine - c'est chose faite pour la Crimée - retrouvait sa place historique dans l'orbite, la zone d'influence, russe. C'est précisément à quoi notre diplomatie ne cesse de s'opposer pour l'instant. Elle continue de fonder son action sur les principes du « format Normandie » plutôt que sur l'esprit de la rencontre franco-russe de Versailles. Cette position ne peut manquer de laisser la crise ouverte pour longtemps en Ukraine.

    Ce grand Etat mafieux, cette nation composite, dont l'identité est peu définie, qui ne fut presque jamais indépendante et, au contraire, continuellement partagée entre ses voisins ; dont les finances, minées par la corruption de ses dirigeants, sont en ruine, ne nous semble pas pouvoir être artificiellement attirée, sans dommages, embarras de toutes sortes, et sans que se perpétue dangereusement un état de tension permanente avec la Russie, vers l'Europe de l'Ouest ou, pis, sous la coupe de l’OTAN.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... :

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Islamisme à l'école: après l'énième constat des territoires perdus, à quand la reconquête?

    « L'école est pourtant bien le seul lieu qui nous reste pour retisser le lien social » Barbara Lefevbre. 

     

    Par  

     

    Le témoignage du principal de collège Bernard Ravet a fait, il y a quelques jours, son petit effet dans certains médias qui ont semblé découvrir qu'il existât «des territoires perdus de la République». Un peu comme en janvier 2015 lorsque ces mêmes médias et l'opinion réalisèrent brutalement que la France abritait un foyer ardent de violence sanguinaire, nourri par une vision totalitaire de l'islam. Depuis que les autruches ont été contraintes de sortir la tête du sable, nous sommes soumis à leur lancinant lamento fait de «mais pourquoi nous ?» et autres «comment en sommes nous arrivés là ?» en passant par l'autodénigrement occidental systématique et son corollaire la victimisation du bourreau, soit par des arguments socioéconomiques ou plus récemment psychopathologiques, afin de mieux oublier l'effarement qui saisit les autruches devant le sort réservé aux innocentes victimes dans leurs rangs. Tout cela comme si rien n'avait été dit ou écrit depuis plus de deux décennies sur le sujet. Sur la menace que faisait peser l'islam politique, et le communautarisme qui lui sert de paravent pour développer sa clientèle et que nos dirigeants nationaux et locaux ont laissé se développer au nom du respect des différences, du multiculturalisme qui vire aujourd'hui au racialisme avec des colloques ouverts en fonction du taux de mélamine des participants.

    Le témoignage de Bernard Ravet est précieux et intéressant, toutefois le devoir de réserve invoqué pour ne pas avoir livré ce récit avant la retraite me paraît quelque peu surfait. Nous qui avons témoigné dès 2002 dans l'ouvrage Les territoires perdus de la République, n'avons en rien dérogé aux règles de discrétion imposées aux fonctionnaires en alertant sur les dérives institutionnelles observées et les menaces que l'islam politique représentait au sein de l'école. Son intrusion se manifestant par le port du hijab, des requêtes à caractère religieux insistantes pour l'alimentation, les contenus d'enseignement, le calendrier scolaire. Pour les trois auteurs qui ont témoigné sous leur nom en 2002, nous n'avons souffert d'aucune sanction, ni rétorsion de notre administration. Nous avions tout dit de l'absence de réaction de l'institution, de sa volonté d'étouffer nombre d'affaires «délicates». Qu'il s'agisse d'élève juif devant être changé en urgence d'établissement en cours d'année en raison des violences graves qu'il subissait, des filles de culture musulmane se plaignant en vain d'être harcelées verbalement et physiquement par des camarades autoproclamés agents du vice et de la vertu, d'élèves traqués parce qu'ils ne faisaient pas Ramadan auxquels la direction conseillait d'aller manger chez eux plutôt que garantir leur sécurité. À l'instar du surveillant fiché S dont Bernard Ravet dénonce l'activisme, j'ai moi-même raconté dans Les territoires perdus de la République comment deux surveillants diffusaient leur propagande islamiste au sein de mon collège dans les Hauts-de-Seine, tant auprès des élèves que de leurs collègues, l'un d'eux se servant de notre local d'histoire-géo pour prier. Nous étions au début des années 2000. J'ai raconté ces élèves contestant les cours, sans parler de l'antisémitisme violent qui régnait dans des établissements où plus aucun élève de confession juive n'était scolarisé. Rien de neuf sous le soleil. Hélas.

    On l'a vu après les attentats de janvier 2015, la situation n'a fait qu'empirer, en sourdine. Malgré les mesures prises par le ministère en 2003 sous Luc Ferry et Xavier Darcos. Malgré le rapport Obin de 2004, longtemps gardé dans les tiroirs du ministre Fillon peu intéressé à cette époque par ces questions, qui avait démontré que les témoignages dérangeants des Territoires perdus de la République n'avaient rien d'anecdotiques comme le prétendent encore aujourd'hui, en professionnels du déni du réel, ces idéologues qui traquent les «paniques identitaires».

    Je me permets de conseiller la lecture du rapport Obin aux journalistes qui découvrent, stupéfaits, le témoignage de Bernard Ravet. Depuis que cette situation délétère a été exposée et dénoncée, l'Education nationale a continué de travailler seule, à ne pas partager ses informations, ses constats, sur l'évolution tragique du tissu social et culturel français. Nous l'avions dit. Ils étaient dans nos classes dans les années 1990 et 2000 les Merah, Fofana, Coulibaly et tous les «déséquilibrés» venus à leur suite. Quand j'entends à présent les médias psychiatriser les terroristes islamistes, je reconnais bien là le réflexe de l'homo-struthio, une nouvelle espèce d'hominidés descendant de la famille des Struthionidés, trivialement appelés autruches. A croire que nous scolarisions des cohortes d'élèves atteints de maladies psychiques sans le savoir. La décompensation psychotique est pourtant un phénomène rarement discret ! J'ai vu en effet quelques élèves au profil agressif, à l'éducation familiale déstructurée violente à leur égard, qui mélangeaient dans un délire évident la religion et la haine, mais ils furent incontestablement moins nombreux que ceux qui articulaient tout cela de façon absolument raisonnée, alimentée par des idéologues extérieurs à l'école, et nourrissant une haine antijuive singulièrement obsessionnelle. Ces élèves sont toujours dans nos classes.

    A l'école de la République depuis trois décennies au moins, on a su très bien s'y prendre pour déraciner les savoirs et la culture, pas la haine. Elle a continué à croître en s'alimentant de tout ce qui était timidement mis en œuvre pour la contrer, mesures que les idéologues de l'islam politique et leurs idiots utiles taxèrent de racisme et autre «… phobie». On peut au moins se satisfaire de la loi de 2004. D'innombrables jeunes filles ont échappé à la main mise psychologique et physique de l'islam politique par l'interdiction du port de signes religieux à l'Ecole. La loi, puisqu'il fallut en arriver là en raison de l'inertie du ministre Jospin en 1989, aura permis d'éviter la propagation généralisée du sexisme islamique incarné par le hijab et aura ainsi limité la visibilité de l'islam wahhabite au moins dans l'espace scolaire. Car c'est bien de cela qu'il s'agit: marquer le corps de la fille d'un signe discriminatoire pour lui indiquer sa place, son rôle, la soustraire aux yeux de tous en lui faisant croire que cet effacement la glorifie et qu'elle l'a choisi. Relisons le Discours de la servitude volontaire d'Etienne de la Boétie datant de 1548.

    On ne le dira jamais assez: la vraie grande muette, c'est l'Education nationale. Demandez ce qu'il en est aux autres ministères ou collectivités territoriales, jusqu'aux préfectures, qui doivent travailler en partenariat avec les rectorats ou le ministère. Aucune transmission d'information, aucune volonté de partenariat suivi. Et quand l'Education nationale ne peut s'y soustraire, c'est bien souvent une seule réponse: «chez nous, pas de problème». La fameux «pas de vague». Je l'ai constaté lorsque j'ai été chargée de mission au Haut Conseil à l'Intégration pendant trois ans. Et le rapport sur «les défis de l'intégration à l'école» publié en janvier 2011 avait demandé à mes collègues bien du travail pour réussir à établir un état des lieux. Les 50 propositions de ce rapport ne furent suivies d'aucune mesure, pour cause avec l'élection de François Hollande en mai 2012, le HCI fut dissous, les problèmes qu'il soulevait avaient disparu par magie, aspirés par le rêve de la «grande nation pour une société inclusive» promu par le rapport Tuot. Nous voyons où nous en sommes.

    Que de temps perdu. Que de beaux principes invoqués en vain et instrumentalisés pour endormir les masses à qui l'on demande de «s'habituer» à la barbarie, à la haine, sauf à y répondre à coup de peluches! Que de salive et d'encre usées pour si peu de mesures concrètes, de résultats! La peur n'a toujours pas changé de camp. L'école est pourtant bien le seul lieu qui nous reste pour retisser le lien social. Ce lieu d'adhésion affective et raisonnée à l'identité commune dont le manque brise le cœur de tant et tant de Français. L'école est un si vaste chantier qu'on ne sait par où commencer: dévasté par le pédagogisme, le relativisme culturel, le consumérisme scolaire, le communautarisme. Pourtant, nous n'avons plus le choix. Les constats sont posés depuis vingt ans. L'école de la République doit être reconquise. Ni avec des peluches ou des minutes de silence. Nous l'avons encore montré par de nombreux témoignages dans Une France soumise, il existe une majorité de gens dans ce pays qui ne se résignent pas. On peut reconquérir l'Ecole, avec de l'audace et du courage, comme les Français en sont capables quand le moment du sursaut est venu, quand plus aucune autre alternative ne s'offre. Sinon la disparition de ce que nous sommes.  •

     

    XVM10109c1e-8f2f-11e7-8851-28a86c911c0f-93x150.jpgBarbara Lefebvre, professeur d'histoire-géographie, elle a publié notamment Élèves sous influence (éd. Audibert, 2005) et Comprendre les génocides du 20e siècle. Comparer - Enseigner  (éd. Bréal, 2007). Elle est co-auteur de Les Territoires perdus de la République (éd. Mille et une nuits, 2002).

     

     

  • Géopolitique • L'Afrique Réelle : le numéro de septembre 2017 est paru

     

    Sommaire  

    Actualité

    Kenya : Entre les illusions de la croissance et les réalités ethniques

    - La crise de la terre

    - Luo contre Kikuyu ou les ravages de l’ethno-mathématique démocratique

    Dossier

    Sahel : L’ethnicisation du jihadisme

    Débat

    Afrique : Le déterminant ethnique

     

    Editorial de Bernard Lugan

     

    611995209.jpgDu Sahel à la zone guinéenne ou à la région péri-tchadique, l’ouest africain est en crise :

    - Au Mali où la question nord-sud n’a pas été réglée et où l’islamisme est d’abord la surinfection d’une plaie ethnique, les attentats se multiplient et le chaos menace, s’étendant au centre du pays et débordant sur le Burkina Faso. En plus de ses propres crises, le Niger subit les conséquences des conflits malien et libyen. Quant au Tchad, il est saigné par la perte de ses revenus pétroliers, ce qui y réveille les vieux démons…

    - Plus au sud, la Guinée risque de voir renaître ses oppositions ethniques à la faveur du prochain scrutin présidentiel, cependant que la Côte d’Ivoire ne parvient toujours pas à surmonter ses divisions.

    - Dans le golfe de Guinée, le Nigeria est en pleine incertitude avec un président malade qui ne dirige plus un pays devenant peu à peu une sorte de bateau-ivre. En dépit de ses problèmes linguistiques, le Cameroun connaît un calme relatif avant la tempête qui risque de s’abattre sur lui à l’occasion de la campagne présidentielle de 2018.

    Dans tous ces pays la « communauté internationale » (lire les Occidentaux), a imposé des élections en postulant qu’elles allaient y régler les crises. Sans tenir compte des leçons du passé et sans remettre en cause leur credo philosophique, les dirigeants des pays du Nord continuent de parler de « bonne gouvernance » et de démocratisation. Tétanisés par les dogmes qui les corsètent, ils nient ou ils refusent de prendre en compte les grandes réalités qui sont pourtant au cœur des problèmes africains : nous sommes en effet face à des sociétés communautaires et enracinées alors que le démocratisme est une idéologie individualiste, universaliste et hors sol. 

    Comment, dans ces conditions, prétendre que la démocratisation pourra ramener un semblant de stabilité dans des pays où le système du « One man, one vote » débouche sur l’ethno-mathématique, à savoir le triomphe automatique des représentants des ethnies les plus nombreuses, les plus prolifiques ? 

    Dans les Afriques où la criante nécessité d’Etats forts est une évidence, l’impératif démocratique décrété à la Baule par le président François Mitterrand le 20 juin 1990 a eu des conséquences désastreuses dont nous n’avons fini de mesurer les dégâts. Le multipartisme y a en effet affaibli des Etats en gestation et réveillé les luttes de pouvoir à travers des partis qui ne sont, dans leur immense majorité, que des habillages ethniques. C’est pourquoi il importe de permettre à l’Afrique de reprendre au plus vite ce « raccourci autoritaire » qui traumatise tant les démocrates européens, mais qui, seul, est peut-être susceptible, un jour, de provoquer une coagulation nationale [1].  •

    [1] Voir à ce sujet mon livre Osons dire la vérité à l’Afrique. Le Rocher, 2015. 

    Bernard Lugan site officiel

  • Faudra-t-il raser Versailles ?

     

    Par Louis-Joseph Delanglade

     

    Il n’est pas anodin qu’à peine en charge du 7/9 de France Inter, M. Demorand, en bon journaliste-militant gaucho-bobo, ait cru bon, mardi 29, de faire écho à une tribune de M. Tin parue le même jour dans Libération, journal proche de la mouvance ultra-gauche dont lui-même assura la direction de 2011 à 2014. Sous un titre racoleur et provocateur (« Vos héros sont parfois nos bourreaux »), le président du rac(ial)iste CRAN (1) réclame que la France se mette à l’unisson de l’Amérique du Nord en faisant disparaître les noms et les statues de tous ceux qui sont suspects d’esclavagisme - le principal accusé-condamné-exécuté par cet avatar néo-stalinien devant être Colbert. 

    Si M. Tin et son association peuvent compter sur la complicité active de certains médias, il faut savoir qu’ils prospèrent grâce aux subventions publiques, le prétendu « antiracisme » constituant un fonds de commerce des plus juteux. Sur le personnage Tin, sa haine manifeste de la France, son militantisme racialiste pour ne pas dire raciste, nous renvoyons nos lecteurs à un « lundi » de 2013, M. Tin réclamant à l’époque le remboursement par la France à Haïti de seize milliards d’euros qui auraient été indûment perçus pour l’affranchissement des esclaves (2). 

    Aujourd’hui, M. Tin cherche à profiter de la vague de repentance mémorielle qui sévit, notamment aux Etats-Unis et au Canada, le maire de New York étant allé jusqu’à envisager de faire disparaître la statue de Christophe Colomb jugée « offensante » pour les Amérindiens. M. Bock-Côté, connu et apprécié de nos lecteurs, a analysé et évalué avec la plus grande pertinence cette « manifestation de fanatisme idéologique s'alimentant à l'imaginaire du multiculturalisme le plus radical, qui prétend démystifier la société occidentale et révéler les nombreuses oppressions sur lesquelles elle se serait construite » (3). 

    Mais pourquoi faire l’honneur à M. Tin d’entrer dans un débat impossible ? Tenons-nous-en au bon sens le plus élémentaire. Il reproche à Colbert d’avoir élaboré la première version du fameux Code noir, « Recueil d’édits, déclarations et arrêts concernant les esclaves nègres de l’Amérique ». M. Tin, dont l’honnêteté intellectuelle semble ici douteuse, omet de préciser que Colbert a fait ce travail à la demande du roi Louis XIV qui, il en avait seul le pouvoir, promulguera ledit Code en 1685. Louis-Georges (c’est le prénom de M. Tin) contre Louis XIV, dit Louis le Grand (grand « en tout », selon Pierre Puget) ? On aura la charité de comprendre que M. Tin ait refusé le combat. Il aurait alors dû, en toute cohérence, tel l’ineffable M. Aphatie (4), demander que soit rasé le château de Versailles. Ridicule, n’est-ce pas ?   

    (1) Conseil représentatif des associations noires de France.

    (2) Louis-Joseph Delanglade, « Tintin aux Antilles », Lafautearousseau, 13 mai 2013.

    (3) Mathieu Bock-Côté, « La chasse aux statues ou le nouveau délire pénitentiel de l’Occident », Figaro Vox, 29 août 2017.

    (4) Jean-Michel Aphatie, journaliste (tendance gaucho-bobo bien évidemment), déclare le 9 novembre 2016 sur le plateau de Public Sénat : « Moi, si un jour je suis élu président de la République, savez-vous quelle est la première mesure que je prendrais ? Je raserais le château de Versailles. Ce serait ma mesure numéro un pour que nous n’allions pas là-bas en pèlerinage cultiver la grandeur de la France, devenons réalistes ! »

  • Et si l’on recherchait un autre guide, d’une autre stature ?

     

    Par Guy Adain et Le Colonel

     

    « L’extrafrançais » : extérieur à la France, comme l’extraterrestre l’est à la Terre ! Voilà la nouvelle race des pseudos français qui comme le vantait une ancienne publicité pour son produit il y a quelques temps : il a la couleur du Français, l’allure du Français, le goût du Français, mais ce n’est pas un Français. 

    Ne nous méprenons pas, je ne parle pas ici des différents Peuples de France ; je veux parler des énarques et autres bobos qui sont devenus « extrafrançais » ( extérieurs à la France). Ils vivent sur une autre planète, et comptent en « neuros ». Bien qu’ils dirigent chez nous et prétendent que la France n’est pas réformable, ils ont réussi à la rendre transformable et déformable. Encore quelques mandats électoraux, nous vivrons nous aussi en Extrafrance ! Sauf que, pour nous le « Petit Peuple » nous resterons Français (de la France d’en-bas) comme le disait un des leurs. Terroristés, exploités, grugés, expatriés chez nous. 

    Un comble !

    Au Royaume Uni, ils l’ont bien compris, et se sont carapatés loin des tentacules de la pieuvre Europe en gardant leur Royaume, leur monnaie, leur Reine et leur indépendance. 

    Nous n’avons pas cette chance, nous les Peuples de France ; heureusement qu’il nous reste notre identité.  Nous les regardons défiler ; eux sont En-Marche, ils disent avancer, ils ne marchent pas, ils courent, ça pourrait nous faire rire s’ils ne tiraient pas le Char de l’État, et nous avec ! Il vont droit dans le Mur d’Angela…  Même pas au courant qu’on l’a démonté… Mais ils le veulent tant leur « No man s’ France » dilué dans l’Europe ! 

    Et si on regardait une autre route, une autre voie, une artère royale…La route du cœur, la route des Peuples ! « La voix du Peuple est la voix de Dieu ! » dit le proverbe, nous serions bien avisés de l’écouter ! Et si l’on recherchait un autre guide, d’une autre stature, un chef, un pasteur, un guide, un souverain sage et royal… Le contraire d’un « extrafrançais », un ancien Franc, couturé d’Histoire et de batailles, une âme généreuse capable d’accueillir et de représenter toutes les diversités françaises…Un homme providentiel quoi ?

    Notre France n’aurait-elle pas cela en stock ? Et si l’on cherchait bien ?  

    Repris de La Couronne du du 31.09.2017

  • Après 2 ans, relire Macron ... Lui aussi, d'ailleurs, pourrait se relire ...

     

    oInterview du 8 juillet 2015, dans l'hebdomadaire Le 1o