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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1176

  • Société • Le 26 septembre, à Hambourg, un clocher deviendra officiellement minaret…

     

    Par Gabrielle Cluzel

    C'est plus qu'un fait de société que Gabrielle Cluzel commente ici avec talent, humour et lucidité. C'est un fait de civilisation. Une civilisation qui se désagrège. [Boulevard Voltaire, 11.09].  

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel participe - d'ailleurs toujours brillamment - à certains de nos colloques et conférences, dont quelques unes sont les siennes propres.   LFAR

     

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    Le 26 septembre prochain, à Hambourg, une église deviendra officiellement mosquée : la mosquée Al-Nour.

    C’est ce que rapporte Die Welt, évoquant « cinq ans de travaux, et une entreprise qui a coûté plus de cinq millions d’euros, dont un million en provenance des États du Golfe ». Évidemment.

    Die Welt nous explique qu’extérieurement, le bâtiment, classé, n’a pas été modifié. À l’exception d’un « détail » : sur le clocher, devenu minaret, la croix a été remplacée par le mot « Allah », en lettres d’or. Naturellement.

    À l’intérieur, cela va sans dire, l’autel et l’orgue ont disparu. « Une niche de prière, le mihrab, a fait son apparition sur un mur latéral, orientée vers La Mecque », décrivait déjà Courrier international en 2015, dans un article intitulé : « Transformer une église en mosquée, l’exemple de Hambourg. »

    Le journaliste allemand évoque « une transformation étonnante ». Ou pas. Tout cela, au contraire, ne coule-t-il pas de source ?

    On sait ce qu’il en est de la pratique religieuse chrétienne en Allemagne, et de la transmission de la foi dans les pays d’Europe où le protestantisme – éthéré, désincarné, intellectualiste, relativiste, bref, tout le contraire de l’islam – a longtemps dominé : « Les catholiques y sont devenus protestants, et les protestants, athées », me disait un évêque allemand, en boutade, il y a quelques mois. Voire plus, si affinités ? C’est bien, en tout cas, une église luthérienne qui a cédé ses bâtiments. Faute d’effectifs, elle n’était plus utilisée.

    Mais, mes chéris, cela nous pend au nez, à nous autres pays latins qui nous croyons peut-être plus malins. Oui, même l’Italie, qui roule aujourd’hui virilement les biceps, mais n’a plus de bambini.

    Dans l’introduction de son dernier livre, Destin français, Éric Zemmour rapporte cette saillie d’un professeur d’histoire dans le film Le Déclin de l’empire américain, lors de son cours inaugural : « Il y a trois choses importantes, en Histoire. Premièrement, le nombre, deuxièmement, le nombre. Troisièmement, le nombre. »

    Nombre de catholiques pratiquants : en chute libre. Nombre de musulmans pratiquants : en hausse constante. Nombre d’églises de village : gigantesque. Mais elles sont, la plupart du temps, fermées ; un brave prêtre, dépassé, les dessert en même temps que cinquante autres clochers, y célébrant la messe quand il peut, c’est-à-dire, peu ou prou, toutes les années bissextiles. Nombre, enfin, d’indifférents : se voulant bienveillants, ils s’interrogent avec un pragmatisme ingénu et cynique. Pourquoi le malheur des uns ne ferait-il pas le bonheur des autres, et comment cette immense offre en déshérence ne finirait-elle pas par rencontrer cette forte demande en pleine croissance ? Ce n’est même pas idéologique, simplement arithmétique !

    degaulle-tt-width-653-height-368-fill-0-crop-0-bgcolor-eeeeee-e1511433171860.jpgDans son dernier livre, Éric Zemmour cite aussi André Malraux : « Une civilisation, c’est tout ce qui s’agrège autour d’une religion. ». C’est donc aussi tout ce qui se désagrège en même temps qu’elle. Cela mérite que nous y réfléchissions, non ? Je ne sais si, dans l’au-delà, on conserve les amitiés d’ici-bas. Mais si Malraux, justement, croise encore son illustre comparse, il pourra le lui dire : Colombey-les-Deux-Mosquées n’est plus seulement un bon mot qui fait rire parce qu’il est vraiment gros.  

    Ecrivain, journaliste
    Son blog
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Patrimoine • Éric Zemmour a raison d'écrire : « La langue française, chef-d'Œuvre en péril » !

    L'Académie française, l'un des derniers lieux où l'on veille à la beauté de notre langue

     

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgAprès notre histoire, notre culture et nos paysages, les déconstructeurs s'attaquent à une autre borne séculaire de l'identité française : notre langue qui est un composant essentiel de notre liberté. Au nom du sacro-saint modernisme. « Toujours la même chanson » qui fait accepter n'importe quoi ! C'est ce qu'explique ici Éric Zemmour avec qui nous sommes cent fois d'accord. [Figaro magazine de vendredi 7 septembre]  LFAR    

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    Jacques Julliard : « La langue française, notre patrie commune »

    C'est la dernière histoire belge. Blague pas drôle. Blague de deux anciens professeurs wallons qui proposent de supprimer la règle de l'accord du participe avec l'auxiliaire avoir.

    Et aussitôt tout ce que le landernau parisien compte de progressistes d'enfiler joyeusement les perles de la bien-pensance linguistique: cette règle est trop compliquée ; les professeurs perdent un temps fou à l'enseigner ; un temps qu'on pourrait avantageusement consacrer à la littérature ; cette règle est un moyen de sélection professionnelle ; elle renforce les inégalités socio-culturelles.

    C'est toujours la même chanson. Il y a quelques mois, c'était au nom du féminisme qu'on voulait tuer la règle du « masculin l'emporte sur le féminin ». Cette fois, c'est au nom du rejet des discriminations (ce qui, dans la novlangue de la bien-pensance, vise les retards scolaires des enfants d'immigrés), que l'on veut abolir l'accord du participe passé (avec le complément d'objet direct placé avant le verbe avoir!). Au nom de la simplicité contre la complexité. De l'égalité contre l'élitisme. Du présent contre le passé. Des Modernes contre les Anciens.

    Ces offensives répétées ne doivent rien au hasard. Il s'agit pour nos déconstructeurs de détruire l'une après l'autre les bornes séculaires de l'identité française: langue, histoire, culture, paysages. Il s'agit de tout raser pour qu'il ne reste rien du « cher et vieux pays ».

    Les arguments avancés sont les mêmes qu'on présentait il y a quarante ans, lorsqu'on mit à bas l'exigence des dictées quotidiennes. Non seulement les professeurs n'ont pas consacré le temps libéré à la découverte de la littérature, mais on s'est aperçu que le délire orthographique des générations nouvelles entraînait un éloignement des grands textes.

    Le français est une langue complexe, et c'est ce qui fait son génie et son charme. C'est une langue élitiste et c'est pour cela qu'on doit en être fier. Il n'y a aucun courage à renoncer à ces vieilles règles désuètes, si ce n'est le courage de « mettre une claque à sa grand-mère », selon la célèbre expression de Karl Marx.

    XVM9a34f48a-aa0a-11e7-8403-06c244c9f37f.jpgNotre chère langue française est un chef-d'œuvre en péril. Les nouvelles générations - produits de l'éducation moderniste - ignorent, voire méprisent, l'orthographe ; et torturent cruellement une syntaxe qui ne leur a rien fait. La langue française n'évolue pas, elle se désagrège. On ne peut pas lire Voltaire, Rousseau, Hugo, Chateaubriand, Balzac, Stendhal ou Proust si on abandonne les contraintes syntaxiques, grammaticales et orthographiques, qu'ils ont respectées (qui s'accorde avec contraintes !). On les condamne à devenir des oripeaux glorieux d'un passé devenu illisible, à l'instar du français ancien du Moyen Âge. Le français connaîtra alors le destin de l'anglais, devenu « globish » à force de réductions, de simplifications, langue parlée par le monde entier mais devenue médiocre langage de communication, sabir d'aéroport et de grande surface comme il y a des « muzak » d'ascenseur. Mais c'est sans doute l'objectif.  

  • Société & Actualité • Les tueurs en série des États-Unis (et d'ailleurs)

      

    Par  Xavier Raufer 

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    Le concept de tueurs en séries « serial-killers » tel qu'on le connaît actuellement vient des Etats-Unis. Pourquoi ce pays a-t-il connu une telle flambée de tueurs en série ?

    Ce concept vient des Etats-Unis - et pour cause, car ce phénomène affecte et ne peut affecter qu'un pays-continent, immense et aussi morcelé (50 États...) que désorganisé (pourvoir central « fédéral » faible en interne). Les États des États-Unis sont très jaloux de leurs droits - dont le pénal fait partie. Tout existe en matière de police et de justice dans la fédération américaine, du plus répressif au plus laxiste. Et des lois fort différentes. Plus d'innombrables forces de police. Chaque année, le FBI, police fédérale, publie I'Uniform Crime Report, qui donne les statistiques criminelles nationales des Etats-Unis : les données lui proviennent de plus de 14 000 polices diverses !

    Jusque vers 2000, divaguer d'Etat en Etat et y assassiner qui on voulait était enfantin. Car l'individu américain voyage à son gré dans tout le pays, mais la police urbaine s'arrête aux city limits et la police, disons, du Kansas, stoppe net à la frontière du Missouri - d'autant plus que ces deux États se haïssent depuis la Guerre de sécession.

    Ainsi, un rodeur pouvait trucider cent personnes dans l'Amérique profonde avant d'être repéré et - parfois - arrêté. Notons aussi les plus de 40 (à ce jour) tueurs en série jamais identifiés, désignés par un sobriquet, genre Boston strangler, Zodiac killer, etc.

    Quant au pouvoir central-fédéral faible, songez qu'il a fallu le choc des attentats du 11 septembre 2001 pour qu'on crée à Washington un ministère de l'Intérieur à l'européenne, Homeland Security. De 1800 à 2000, n'existait dans la capitale américaine qu'un Department of the Interior, gérant les parcs nationaux et les réserves indiennes...

    p1017753a.jpgPreuve de l'importance du maillage policier : le Canada est un peu plus grand que les États-Unis mais n'a qu'un nombre de tueurs en série « à l'européenne », dû à l'efficace maillage de la Royal Canadian Mounted Police (RCMP). A un cas près, ces tueurs en série canadiens sont arrêtés après quatre-cinq homicides, d'usage moins de dix, comme en Europe.

    Une situation à l'américaine est bien sûr impossible dans les États-nations européens, au maillage de police-gendarmerie bien plus resserré et réactif. Un tueur en série américain, c'est 40 à 100 victimes, et son homologue européen, dix ou moins. Peut être y a-t-il des tueurs en série aussi prolifiques dans d'autres pays-continents type Russie ou Chine - mais là, la censure veille. Et dans l'Inde au désordre pire encore, hormis les familles, nul ne doit s'en inquiéter la plupart du temps - voire, s'en apercevoir.

    L'article de la BBC pointe du doigt un fort pic du nombre de tueurs en série dans les années 80. Quel contexte a pu favoriser cette « épidémie » ?

    Ca correspond à un nomadisme accru à l'intérieur des Etats-Unis (boom économique... bougeotte des Hippies après le triomphe de Sur la route de Jack Kerouac...) sans accroissement comparable de la police fédérale. Songez qu'aujourd'hui encore, le FBI ne compte que 36 000 personnels, du big boss au dernier balayeur, pour une population de 326 millions d'habitants, un policier fédéral pour plus de 9 000 américains. En France, à la louche, c'est un policier (police nationale) pour 450 habitants.

    Avec une Amérique alors chaotique (agitation des droits civiques... émeutes des ghettos... manifestations anti-guerre du Vietnam... Terrorisme interne du Weather Underground (sorte de Brigades rouges locales) ou de la Symbionese Liberation Army; sans oublier les Black Panthers. Ajoutons-y l'explosion criminelle du début de la décennie 80, due au crack (cocaïne-base à fumer-inhaler) où des centaines de gangs s'entretuaient pour contrôler les territoires stratégiques du nouveau deal. De 1984 à 1991, les homicides connus aux Etats-Unis bondissent d'à peu près 8/100 000 à 10/100 000. Ainsi, la police avait d'autres chats à fouetter que de traquer d'évanescents tueurs en série.

    Le cas de la France est-il comparable ? Les tueurs « français » sont-ils les mêmes que les Américains ?

    Chaque tueur en série a son délire, ses caractéristiques - mais a en commun avec l'ensemble des criminels de ne s'arrêter que quand on l'arrête. Si vous laissez courir un tueur en série, il tuera tant et plus - ceux qui s'arrétent spontanément sont rares. Comme déjà dit, les Etats-nations européens unitaires et quadrillés par une police efficace comptent peu de tueurs en série. Exception l'Allemagne dont le système fédéral fragile laisse passer nombre de tueurs en série (en gros, le double de la France) et d'ailleurs de mafieux. Mais la mafia, c'est une autre histoire...     

    Xavier Raufer 
    Docteur en géopolitique et criminologue.
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 
  • Cinéma • En eaux troubles

     

    Par Guilhem de Tarlé

    A l’affiche, En eaux troubles, un film de Jon Turteltaub, avec Jason Statham (Jonas), adapté du roman Meg. A Novel of Deep Terror de Steve Alten.


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    Non, ce film n'a rien à voir avec Macron et Benalla, et le requin n'est pas l'un de ces « financiers qui mènent le monde », comme l'écrivait Henry Coston.

    Il s'agit d'un film catastrophe, et il est vrai qu'en ces termes le susnommé se pose là. De même qu'en requin il s'y connaît quand il s'agit de radariser les automobilistes et de csger les retraités.

    C'est  un bon film de science-fiction, meilleur que, dans les mêmes eaux et autant que je m'en souvienne, Les dents de la mer, nonobstant qu' à la fin, trop est un peu trop et le scénario frise le grotesque.

    3351220.jpgCe long-métrage met en tout cas à l'honneur le courage et l'abnégation de ceux qui savent prendre des risques et donner leur vie pour les autres. Nous pensons au Colonel Beltrame. Il pose aussi la question cruciale du tout ou rien, prendre la décision dramatique d'abandonner certains pour sauver quelques-uns, ou tous les perdre .

    On notera enfin que le héros s'appelle Jonas comme le prophète qui passa trois jours dans le ventre d'une baleine...    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • L’Europe en état de décomposition avancée

    Après le drame de Gênes ... 

     

    Par François Reloujac

    Europe. La politique française n’étant dans l’esprit du président Macron qu’une dérivée de la politique européenne, il est bon de faire un point sur l’Europe dans son état actuel, sachant que toutes les décisions du gouvernement français sont dépendantes des impératifs bruxellois. 

    Alors que les Britanniques quittent le navire, la Hongrie, la Pologne, la Lettonie affichent de plus en plus leur opposition aux décisions que cherche à imposer la Commission européenne, sous la férule de l’Allemagne à la remorque de laquelle s’accroche encore la France et sous la pression des grands médias et des financiers internationaux. Tandis que la fronde menace au nord, le sud s’effiloche.

    Au pays des « fake news » la Grèce est reine

    Au cours du mois d’août 2018, la Grèce, dit-on triomphalement, a retrouvé son indépendance politique et n’est plus en faillite. Bonne nouvelle ! Non, « fake news », ou comme on dit en français : mensonge. La situation du pays ne s’est pas améliorée depuis que la crise a éclaté. Le taux de chômage y est encore de 20 % et s’il a baissé depuis 2013 où il dépassait les 27 %, c’est essentiellement grâce au départ des jeunes générations qui sont allées chercher fortune sous d’autres cieux. La Grèce s’est ainsi affaiblie du fait du départ de ses futures élites. La récession dure depuis dix ans, les investissements sont taris, de nombreuses entreprises ont disparu et les banques sont plus fragiles que jamais, le niveau des créances douteuses ayant explosé.

    Alors, pourquoi ce communiqué triomphal ? Parce qu’officiellement, la Grèce n’est plus en faillite ! Elle n’est, pour l’instant, plus en faillite puisqu’elle est autorisée à ne commencer à rembourser ses emprunts qu’à partir de 2022. Quatre ans de délais, pendant lesquels elle ne règlera que les intérêts tout comme, en leur temps, les bénéficiaires des prêts subprime américains – la crise ayant éclaté à partir du moment où ils ont dû commencer à rembourser le capital ! Or, qu’en est-il de la dette actuelle de la Grèce ? Elle est évaluée à près de 300 milliards d’euros (environ 200 % du PIB) tandis que les recettes fiscales totales du pays s’élèvent à peine à 18 milliards d’euros. Autant dire que, sauf miracle, la Grèce sera dans l’incapacité de rembourser sa dette quand débutera sa période d’amortissement. C’est pourquoi le professeur Colletis redoute un « inévitable embrasement social ». Mais, d’ici là, combien des dirigeants politiques européens actuels seront encore en poste ? 

    Le contre-exemple du Portugal

    À côté, la situation de la péninsule ibérique est très contrastée entre une Espagne, relativement docile aux injonctions internationales, et un Portugal plus rétif. Si, malgré les apparences, l’Espagne continue à s’enfoncer, c’est qu’elle souffre en particulier d’un problème démographique grave. Avec une liberté d’avorter pendant les 14 premières semaines de grossesse (22 en cas de « malformation » du fœtus), le taux de fécondité est tombé à 1,33 enfant par femme en âge de procréer. Le chômage des jeunes atteint le taux record de 34 % (le double de la moyenne européenne). Du coup, le paiement des retraites n’est plus assuré. La présidente du FMI, Christine Lagarde, a trouvé la solution. Il faut que l’Espagne absorbe d’ici à 2050, 5,5 millions d’immigrés. On peut cependant douter de la pertinence de cette solution puisque l’Espagne compte déjà plus de 3,5 millions de chômeurs – qu’il faut faire vivre – et le taux de chômage des populations immigrées y est très largement supérieur à celui des autochtones.

    À l’inverse de l’Espagne et de la Grèce qui sont toujours terriblement endettées, le Portugal est dans une position dont le journal La Dépêche explique qu’il s’agit d’un « miracle embarrassant pour Bruxelles car il repose sur une politique anti-austérité ». Le pays a beaucoup souffert après la crise de 2008 et même vu son PIB baisser de près de 20 %. Mais le Gouvernement n’a pas cédé aux pressions bruxelloises puisque, pour en sortir, il a augmenté le salaire minimum, les retraites et les allocations familiales et diminué les impôts pesant sur les classes moyennes. Entre 2010 et aujourd’hui, il a diminué les dépenses publiques de 10 % et élevé l’âge de départ à la retraite, désormais à 66 ans. Le taux de chômage a chuté pour s’établir aux alentours de 7 % et la croissance est repartie à la hausse et ce depuis 2014.

    Le maillon faible pourrait-il être l’Italie ?

    Depuis le début de l’été, c’est la situation de l’Italie qui semble le plus préoccuper la Commission européenne. Avant d’examiner rapidement les deux événements clés qui ont occupé la une des journaux, il faut examiner la situation globale du pays.

    Dans le dernier numéro d’Alternatives économiques, Guillaume Duval constate, avec une certaine complaisance, que loin d’être « le mauvais élève » de l’Europe, l’Italie a mené depuis plus d’un quart de siècle, « de strictes politiques d’austérité budgétaire. (…) Celles-ci ont même été plus sévères sur la durée que celles menées par les gouvernements allemands ». En fait, la politique de l’euro fort qui est favorable à l’industrie allemande a tué le commerce international italien qui n’était pas tiré par les mêmes produits. C’est pourquoi, « si les Italiens ont aujourd’hui un niveau insupportable de dette publique – 132 % du PIB – ce n’est donc pas à cause de leur laxisme budgétaire, mais parce que cette austérité permanente a freiné l’activité. (…) Du coup, la faiblesse de la croissance combinée à une inflation trop basse en Italie comme dans l’ensemble de la zone euro n’ont pas permis de faire reculer l’endettement malgré les excédents budgétaires primaires ».

    Dans ce contexte, poussée par la Commission européenne, l’Italie a mis en œuvre une politique de privatisation des autoroutes. Le principal bénéficiaire des concessions a été le groupe Benetton, plus connu pour ses publicités scandaleuses que pour son souci du bien commun. Ce groupe, aux ambitions démesurées, est déjà propriétaire en France, par la société espagnole Abertis interposée, de la SANEF qui gère les autoroutes du Nord et de l’Est de la France. Après le drame de Gênes, le gouvernement italien a imaginé retirer la concession ou renationaliser « l’autoroute des fleurs », mais le coût d’une telle opération a été estimé à plus de 15 milliards d’euros, rien que pour compenser « le manque à gagner » du groupe Benetton. On comprend que celui-ci ait pu proposer d’indemniser les familles des victimes à hauteur de 500 millions d’euros !

    Reste le dernier problème sur lequel on attaque aujourd’hui les « populistes » qui sont actuellement au gouvernement : celui de l’immigration. Indépendamment du fait que les autres pays européens qui sont toujours prêts à prêcher une leçon d’humanité, sont beaucoup moins prompts à partager le fardeau, l’Italie a déjà une situation économique préoccupante qui rend difficile l’accueil de nouvelles populations. De plus, la Commission européenne oublie que, depuis de nombreuses années déjà, l’Italie est confrontée à un problème d’émigration, de nombreux jeunes Italiens étant partis chercher fortune ailleurs. Dès lors ceux qui restent ont peur d’être envahis par des populations qui n’ont pas toutes, loin s’en faut, l’intention de s’intégrer. D’un point de vue politique, la situation est d’autant plus difficile que les populations qui enrichissent ainsi les passeurs, ne sont pas acceptées par des pays plus riches et dont la civilisation est plus proche.

    Ces quelques exemples montrent que, par son dogmatisme intransigeant, la Commission européenne, coupée des populations, détruit l’Europe et conduit les gouvernements à l’impasse d’une dette explosive dont on ne pourra sortir qu’en rendant à chacun son autonomie budgétaire et monétaire et en redonnant à chaque banque centrale un rôle adapté aux conditions financières internationales. ■ 

      

    Les impérities de l’État grec sont cause en partie du drame de l’incendie de cet été près de Rafina, le 24 juillet.

     
  • Maurras et le Fascisme [10]

    Mussolini - Marche sur Rome 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgCette étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions depuis quelques jours, s'achève ici. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'est étalée sur une dizaine de jours. Ceux qui en auront fait ou en feront la lecture - car elle reste disponible - en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

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    Le fascisme français (suite et fin)  

    Sans doute, le fascisme se donne-t-il pour un nationalisme, mais le stalinisme, quand il sera menacé, n’utilisera-t-il pas, lui aussi, la passion patriotique du peuple russe ? C’est qu’en effet, pour l’un et l’autre, le nationalisme spontané, quasi viscéral ne représente qu’un instrument au service d’une révolution. Là-dessus, Drieu, toujours lui, s’est exprimé avec le plus de franchise ou si l’on veut de cynisme. « Le nationalisme, écrit-il, est l’axe de l’activité fasciste. Un axe, ce n’est pas un but. Ce qui importe pour le fascisme, c’est la révolution sociale, la marche lente, effacée, détournée, selon les possibilités européennes, au socialisme. S’il y avait encore des défenseurs conscients et systématiques du capitalisme, ils dénonceraient le fascisme comme usant du chantage nationaliste pour imposer le regard de l’État sur les grandes affaires. Ses défenseurs les moins inconscients et hasardeux ne sont pas loin maintenant de le faire, mais la négation furieuse des socialistes et communistes masque cette vérité. Non seulement le nationalisme n’est qu’un prétexte, mais ce n’est aussi qu’un moment dans l’évolution sociale du fascisme. » 

    Sans doute, Drieu demeurait-il un intellectuel isolé. Pourtant, certaines de ses vues les plus originales et, sur le moment les moins bien comprises, connaîtront une singulière fortune. C’est ainsi qu’il considérait le parti radical comme « un vieux 15036_543_Doc-7_26_J-Rougeron_L-Emancipation-nationale-aout-1943.jpgfascisme sclérosé ». Le 17 septembre 1937, il remarquait, dans L’Émancipation nationale de Doriot (photo 1) qu’en 1792, « il y avait dans toute la France des soviets ou des faisceaux de combat, c’est-à-dire que dans chaque village, dans chaque quartier, il y avait un groupe de militants autour d’un meneur », et que ce meneur obéissait aux mots d’ordre décidés « dans les conseils étroits du parti unique », club des Cordeliers ou Club des Jacobins. 

    La tradition jacobine, ajoutait-il, s’est sans doute maintenue dans le parti radical, mais celui-ci, faute d’avoir pu « se constituer en parti solide, viril », n’a conservé que les inconvénients du système et pas ses avantages. Déjà, dans Socialisme fasciste, Drieu rêvait de ce grand parti du centre, rassemblant les classes moyennes, qui aurait remplacé le syndicalisme ou l’aurait rénové. Ce n’était pas une billevesée de l’imagination puisqu’il se retrouvera 800px-20.01.1962._Mendes_France_et_Raymond_Badiou._(1962)_-_53Fi3369.jpgquelqu’un pour tenter de l’accomplir. Ce quelqu’un, ce sera Mendès (photo). Ne nous y trompons pas, en effet, l’idéologie mendésiste des années 1955 exhalait des relents fascistes dont les narines des parlementaires furent désagréablement chatouillées. Ce qui, bien plutôt que sa politique coloniale, provoqua la chute de « superman ». Par beaucoup de points, Mendès s’apparente du reste à un autre Israélite qui, celui-là, opérait en Allemagne, Rathenau, qui fut assassiné par les « réprouvés » qui devaient fournir plus tard ses cadres militaires à l’hitlérisme, mais qui n’en avait pas moins été l’un des premiers à proposer aux Allemands la formule d’un socialisme national. 

    Quoiqu’il en soit, en France comme ailleurs, le fascisme a constitué un phénomène idéologique de « gauche ». Qu’il ait su rallier un certain nombre de militants d’extrême droite qui lui fournirent d’ordinaire ses troupes d’assaut, c’est à la suite d’une double mystification qui porte sur la notion d’ordre d’une part, sur la conception de l’antiparlementarisme d’autre part. L’ordre fasciste n’est pas fondé sur l’harmonie naturelle des groupes humains, mais sur un encadrement totalitaire qui impose à la nation la discipline toute extérieure de « l’organisation industrielle » telle que la conçoit le système Taylor. Quant à son antiparlementarisme, il dissimule un attachement à d’autres formes de démocratisme, car le chef ne tient certes pas son pouvoir du suffrage, mais sa légitimité n’en repose pas moins sur la seule acclamation populaire. 

    Cependant, le fascisme latent d’un Drieu la Rochelle, d’un Marcel Déat et des innombrables faiseurs de plans moins talentueux qui s’agitèrent aux alentours des années 30, n’a finalement débouché sur rien de concret. On peut trouver à cette solution un certain nombre d’explications. 

    1. Économiquement, le fascisme suppose, pour réussir, une industrie soumise à des rythmes tempétueux d’expansion et de récession. Ce qui était le cas dans l’Italie du lendemain de la première guerre mondiale, comme dans l’Allemagne pré-hitlérienne. Par contre, la France, à la même époque, subissait les effets anesthésiants de la politique malthusienne des dirigeants républicains. 

    2. Politiquement, le fascisme exige un climat d’humiliation nationale, un sentiment généralisé de dégoût et de lassitude, qui porte l’opinion à préférer n’importe quelle aventure à la chute sans fin dans l’abîme. À l’époque, la France conservait encore ses illusions de grande puissance victorieuse.  

    ob_c16131_maurras-charles06.jpg3. Idéologiquement, le fascisme a besoin de rallier autour du noyau originel de doctrinaires venus de la gauche, une masse de manœuvre que seule la droite est capable de lui fournir. L’influence de Maurras (photo) a sans aucun doute empêché la fraction la plus courageuse de la jeunesse française de se lancer à corps perdu dans une désastreuse équipée, en lui révélant les conditions réelles de l’ordre, en lui montrant qu’un antiparlementarisme purement sentimental n’était qu’un attrape-nigauds, s’il ne s’accompagnait pas de la volonté de détruire le système démocratique sous toutes ses formes. Il n’est besoin que de relire les pages lumineuses consacrées par Maurras à Napoléon pour se convaincre qu’il a élevé entre cette magnifique jeunesse qui le suivait et la tentation fasciste le plus solide des remparts. Rebatet, dans sa haine furieuse, a eu du moins le mérite involontaire de mettre en pleine lumière ce magnifique service rendu par notre maître. 

    Nous en mesurons mieux aujourd’hui l’étendue, puisque nous vivons sous un régime techno-bureaucratique, qui, sans doute, a renoncé aux liturgies extérieures du fascisme comme à la construction, après l’échec du R.P.F., d’un parti unique, mais qui n’en demeure pas moins le véritable équivalent français d’un fascisme, c’est-à-dire un jacobinisme adapté à la révolution industrielle. Le caractère thaumaturgique de l’autorité de Charles De Gaulle, sa prétention d’être l’expression immédiate de la volonté nationale, son antiparlementarisme doublé d’un respect obséquieux des dogmes démocratiques, sa démagogie nationalitaire et son mépris des intérêts réels du pays, l’inscrivent dans la lignée des Césars modernes. 

    InaEdu00070.jpgSi De Gaulle (photo) est parvenu à mystifier la révolution du 13 mai, c’est sans doute que les conditions économiques et politiques d’un fascisme se trouvaient cette fois-ci réunies, mais surtout, parce que la République, en jetant Maurras en prison, en faisant de lui le grand maudit, en démantelant pour une part le barrage qu’il dressait contre l’idée folle et fausse du césarisme, a permis que l’imposture gaullienne puisse, pour un temps, triompher. 

    Il n’est que trop certain que si De Gaulle était remplacé par un autre avatar du fascisme, celui-ci conduirait la France à d’autres désastres ou au même. C’est pourquoi il importe plus que jamais que l’intelligence politique, dont Maurras nous a laissé l’héritage, soit assez bien enracinée, en particulier dans cette jeunesse qui lutte pour l’Algérie française, afin qu’elle ne soit pas trompée une nouvelle fois. Nous n’avons pas d’autre choix qu’entre Maurras et le démocratisme – démocratisme parlementaire, fasciste ou communiste.    (FIN)

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]  [8]   [9]

  • Zemmour : Retour vers le djihad

     

    « La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort. » 

     

    Chatillon_Urbain2.jpgEntre la chrétienté et l'Islam, c'est une histoire millénaire. Qui ne s'unit pas se divise ; qui n'attaque pas recule ; qui ne recule plus conquiert. Qui ne conquiert plus est conquis. René Grousset en a tiré une leçon sur l'importance de la croisade d'Urbain II (photo), qui s'oppose à notre doxa contemporaine. Selon lui, le pape a permis à l'Europe de retarder de près de quatre siècles l'avancée de l'Islam et de préparer la lente émergence d'une Renaissance qui n'aurait jamais eu lieu sous le joug islamique : « La catastrophe de 1453 qui était à la veille de survenir dès 1090 sera reculée de trois siècles et demi… Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l'héritage de l'hellénisme expirant… La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort. »

    AKG969080.jpgPour fonder et justifier leurs attaques meurtrières sur le sol français en 2015, les propagandistes du califat islamique (Daech) sonnèrent l'heure de la revanche contre les « croisés » (photo). Cette appellation fit sourire nos esprits laïcisés et incrédules. Nous avions tort. Cette histoire longue est encore très vivante en terre d'Islam, alors que notre présentisme consumériste et culpabilisateur a tout effacé de nos mémoires. Nous avons oublié qu'Urbain II était français, que Pierre l'Hermite était français, que Godefroy de Bouillon était (pratiquement) français, que Saint Louis était français. Nous avons oublié que, grâce à eux, nous avons échappé à la colonisation islamique et que l'Europe, enracinée solidement dans la raison grecque, la loi romaine, et l'humanisme chrétien, a pu alors s'élever vers le destin inouï et glorieux qui fut le sien. Si nous l'avons oublié, eux ne l'ont pas oublié. 

    Extrait de son dernier livre - qui vient de paraître

    Destin français, d'Eric Zemmour, Albin Michel, 569 p., 24, 50 € 

  • Surpopulation carcérale ? Un problème facile à régler...

    Surpopulation carcérale ? Un problème facile à régler...

    surpopulation-carcerale-urvoas-va-presenter-ses-solutions_3094602.jpg

     

    D'abord, la vérité, par les chiffres, et donc toute nue, si l'on peut dire : En France, il y a aujourd'hui 70.710 emprisonné(e)s, pour 59.165 places. Soit un taux d'occupation de 142% et, accessoirement, toujours si l'on peut dire, 1547 matelas au sol.

    A lafautearousseau, on n'est pas, et on n'a jamais été pour le "yaka", ou le "izonka", ou autres "yfokon"... Pourtant, le domaine des prisons est peut-être l'exception qui confirmerait cette règle...

    Suite à la question écrite le 16 février 2018 de Guillaume Larrivé (député de l’Yonne) au Ministère de la Justice, le Ministère de la Justice révèle le nombre de détenus en France par nationalité : 14.694 !

    Quasiment 5.000 Maghrébins (Algériens, Marocain, Tunisiens); quasiment 2.000 Roumains/Albanais. Plus d'un détenu sur cinq est de nationalité étrangère : près de 15.000 au total !

    En rendant ces délinquants à leur pays, après les avoir condamnés, on a quasiment réglé le problème de la surpopulation carcérale.

    Ce n'est pas du "yaka", ni du yzonka" ni du "ifokon" : c'est, tout simplement du CQFD...

     

     Nationalités 

    Total

    non renseignée

    43

    afghane

    38

    albanaise

    551

    algérienne

    1 954

    allemande

    63

    américaine

    15

    andorrane

    1

    angolaise

    80

    antiguaise et barbudienne

    1

    apatride

    10

    argentine

    4

    arménienne

    61

    australienne

    1

    autres nationalités

    8

    azerbaïdjanaise

    9

    bangladaise

    23

    belge

    140

    biélorusse

    9

    bolivienne

    5

    bosniaque

    103

    britannique

    91

    brésilienne

    216

    bulgare

    151

    burkinabé

    8

    burundaise

    1

    bélizienne

    1

    béninoise

    24

    cambodgienne

    8

    camerounaise

    134

    canadienne

    8

    cap-verdienne

    94

    centrafricaine

    54

    chilienne

    34

    chinoise

    157

    colombienne

    76

    comorienne

    196

    congolaise

    427

    costaricaine

    1

    croate

    63

    cubaine

    24

    danoise

    4

    djiboutienne

    6

    dominicaine

    66

    dominiquaise

    100

    égyptienne

    69

    équatorienne

    8

    érythréenne

    13

    espagnole

    319

    estonienne

    5

    éthiopienne

    7

    finlandaise

    1

    gabonaise

    62

    gambienne

    21

    ghanéenne

    10

    grecque

    10

    grenadienne

    8

    guatémaltèque

    3

    guinéenne

    99

    guinéenne-bissau

    14

    guyanienne

    132

    géorgienne

    237

    haïtienne

    124

    hondurienne

    3

    hongroise

    48

    inconnue

    23

    indienne

    38

    iranienne

    33

    iraquienne

    111

    irlandaise

    7

    israélienne

    23

    italienne

    213

    ivoirienne

    181

    jamaïquaine

    8

    japonaise

    2

    jordanienne

    2

    kazakhe

    5

    kirghize

    1

    kosovare

    90

    koweïtienne

    3

    laotienne

    8

    lettone

    20

    libanaise

    17

    libyenne

    72

    libérienne

    6

    lituanienne

    103

    luxembourgeoise

    4

    macédonienne

    20

    malaisienne

    1

    malgache

    18

    malienne

    159

    maltaise

    1

    marocaine

    1 895

    mauricienne

    19

    mauritanienne

    45

    mexicaine

    9

    moldave

    116

    mongole

    23

    monténégrine

    29

    monégasque

    2

    nicaraguayenne

    3

    nigériane

    154

    nigérienne

    34

    norvégienne

    1

    néerlandaise

    239

    népalaise

    1

    ougandaise

    1

    ouzbèke

    3

    pakistanaise

    79

    palestinienne

    19

    papouane-néo-guinéenne

    1

    paraguayenne

    3

    philippine

    4

    polonaise

    157

    portugaise

    480

    péruvienne

    22

    roumaine

    1 496

    russe

    176

    rwandaise

    13

    saint-lucienne

    76

    saint-vincentaise et grenadine

    21

    salvadorienne

    1

    santoméenne

    1

    serbe

    161

    seychelloise

    2

    sierra léonaise

    12

    slovaque

    8

    slovène

    12

    somalienne

    23

    soudanaise

    14

    sri-lankaise

    72

    sud-africaine

    2

    sud-coréenne

    2

    suisse

    18

    surinamaise

    271

    suédoise

    3

    syrienne

    49

    sénégalaise

    194

    tadjike

    1

    taiwanaise

    1

    tanzanienne

    1

    tchadienne

    15

    tchèque

    12

    togolaise

    23

    tonguienne

    1

    trinidadienne

    2

    tunisienne

    1 002

    turque

    301

    ukrainienne

    64

    uruguayenne

    1

    vanuatuane

    1

    vietnamienne

    38

    vénézuélienne

    32

    yougoslave

    67

    zambienne

    1

    zaïroise

    18

    zone neutre

    1

    Total

    14 964

      

  • La sauvegarde du patrimoine, un enjeu français

    Le château de Josselin, dans le Morbihan 

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpg

    Le Loto du patrimoine se déroule cette semaine et devrait rapporter environ 15 à 20 millions d'euros pour participer à la restauration de 270 sites en péril : cela peut sembler dérisoire au regard des enjeux et de l'importance de ce qui fait nos paysages historiques et l'identité de la France tout autant que sa mémoire vive.

    Mais, même si les sommes restent beaucoup trop modestes, c'est toujours mieux que rien et, surtout, c'est l'occasion de mettre en valeur quelques éléments de la richesse française et de sa civilisation bimillénaire, et de rappeler à nos contemporains que nous sommes des héritiers, que nous le voulions ou non. 

    glise stjacques.jpgCette opération intervient au moment où le Brésil pleure son patrimoine détruit lors de l'incendie de l'ancien palais impérial devenu Musée national à Rio de Janeiro. « Créé en 1818 par le roi portugais João VI, il abritait notamment le squelette de Luzia, plus ancien humain découvert dans le pays, datant d'environ 11.000 ans », rapporte Le Pélerin dans son édition du 6 septembre, et environ 20 millions de pièces conservées en cet endroit ont disparu en une seule nuit, n'en laissant que cendres et regrets, colère aussi. Les raisons qui expliquent, non pas l'incendie mais son ampleur et ses conséquences dévastatrices, sont éminemment politiques, comme « les coupes budgétaires décidées par le gouvernement libéral et affectant, entre autres, l'entretien du bâtiment ». Cela doit nous alerter sur la précarité de ce qui est face aux événements toujours possibles de l'incendie, du vandalisme ou du vol, et nous inciter à prendre quelques précautions et quelques initiatives pour préserver, entretenir et, surtout, valoriser ce que nous possédons comme patrimoine physique, mais sans jamais négliger « l'esprit des choses », ce patrimoine immatériel et symbolique qui donne du sens aux monuments et aux objets d'hier et d'avant-hier. 

    Dans cette période de mondialisation qui tend à uniformiser les pensées et à dénier les identités particulières des États pour imposer un modèle à la fois mondial (société de consommation ; libre-échange ; primat de l'économie ; multiculturalisme ; etc.) et communautariste (religieux ou ethnique), la préservation du patrimoine français va bien au-delà de la seule protection des vieilles pierres ou des ensembles admirables : il s'agit de sauvegarder et d'entretenir ce qui nous mène de la terre au ciel, nos racines, variées, familiales et provinciales, et ce tronc commun qui se nourrit de toutes et les réunit toutes, la nation française, lui même décoré et enrichi d'influences diverses et parfois extérieures, au fil d'une histoire qui n'est pas finie. 

    Il y a un « devoir de patrimoine », qui doit permettre à la mémoire de se perpétuer sans être un carcan mais bien plutôt « la possibilité d'un destin ». Si chacun de nous, et aussi tous les amoureux de la France et de ses mille couleurs, de la Bretagne à l'Alsace, de la Provence au pays d'Ouche, de Paris à Lancieux, peuvent être les gardiens attentifs et attentionnés de ce riche patrimoine, il appartient à l’État de jouer son rôle historique et politique qui est de garantir sa bonne santé et sa transmission aux générations futures, non en organisant tout et en intervenant partout mais en mobilisant les énergies disponibles et en appelant les capitaux et le mécénat là où c'est possible, et en n'hésitant pas à mettre la main à la poche quand cela est nécessaire, comme le firent les rois qui se sont succédé depuis François Ier, puis les quelques présidents soucieux d'art et de mémoire, comme MM. de Gaulle et Pompidou, entre autres. M. Macron, qui inaugura son règne quinquennal dans la cour du Louvre royal, ne doit pas oublier que le décor de sa victoire doit aussi à ce lointain passé qui, en définitive, n'est jamais complètement dépassé, source d'une mémoire active et encore vive d'une réflexion politique qui pose le temps comme un élément fondateur de toute puissance pérenne et visible. 

    louvre.jpgL’État ne doit pas être un simple organe d'administration économique, comme le souhaiteraient les adeptes d'un libéralisme oublieux du Bien commun et partagé ; il se doit d'être le protecteur des arts et des pierres qui fondent la nation, avant que d'en être le financier ultime si besoin est. Cela implique aussi de ne pas laisser le passé nous commander mais d'en préserver les fondations solides sans lesquelles il n'est pas d'avenir souverain possible: la France n'est pas, ne doit pas être un musée. Mais elle doit être elle-même, libre, dans une logique permanente de « tradition critique » et de « fidélité créatrice ». Le bon usage de notre riche patrimoine peut en être une illustration utile et, en tout cas, nécessaire : oublier cela serait, non seulement un risque pour la pérennité de ce qui est, mais un péril pour ce que nous sommes au regard du monde et de l'histoire...     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire sur Lafautearousseau ...

    Un coup de chapeau à Stéphane Bern pour son courage dans la défense du patrimoine !

  • Maurras et le Fascisme [9]

    Drieu la Rochelle - Mussolini 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgC'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici depuis quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'est étalée sur une dizaine de jours. Ceux qui en auront fait ou en feront la lecture - car elle restera disponible - en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

    2235704335.jpg

    Le fascisme français (suite)  

    Déat et ses amis s’inspiraient du « plan de travail » élaboré, vers le même moment, par Henri de Man, qui venait de s’emparer de la direction du parti ouvrier belge. Henri de Man préconisait la nationalisation du crédit et des monopoles de fait, la rationalisation et l’élargissement des marchés intérieurs. 

    Néanmoins, la petite et la moyenne industrie, l’artisanat et, bien entendu, l’agriculture demeureraient sous le contrôle de l’initiative privée. 

    Lui aussi soutenait que ces réformes exigeaient un État fort. Dès 1929, Paul Henri Spaak et lui-même parlaient déjà de la nécessité d’une « démocratie autoritaire ». L’Assemblée nationale, en particulier, devrait être assistée de « conseils consultatifs dont les membres seraient choisis en partie en dehors du parlement, en raison de leur compétence reconnue ». Ce qui revenait à légaliser les brain-trusts d’inspiration technocratique, qui, toujours à la même époque faisaient leur apparition dans l’Amérique de Roosevelt. 

    Par la suite, Henri de Man, dans Après coup, donnera une assez bonne définition des objectifs qu’il poursuivait. Il s’agissait de substituer à la lutte des classes de style marxiste, qu’il estimait périmée, « le front commun des couches sociales productrices contre les puissances d’argent parasitaire ». Ce qui n’était rien d’autre que le programme même de Mussolini.

    1329043862_Mounier.jpgLe Duce, à l’époque, était d’ailleurs fort loin de faire figure, dans les milieux de gauche, de réprouvé. C’est ainsi que, dans la revue Esprit qu’il venait de fonder afin de renouveler, de l’intérieur, la démocratie chrétienne, Emmanuel Mounier (photo) traitait de l’expérience italienne avec une sympathie qu’il ne songeait pas à déguiser. Il en condamnait certes l’aspect totalitaire, mais il n’hésitait pas à se montrer dans les congrès aux côtés des jeunes dirigeants du syndicalisme fasciste. 

    La grande crise de 1929 faisait plutôt apparaître Mussolini comme une manière de précurseur. En effet, nous mesurons mal à distance l’ébranlement prodigieux provoqué par le grand krach boursier et la vague de chômage qui déferla à sa suite comme un mascaret et faillit bien emporter le capitalisme. 

    Les remèdes classiques empruntés à la pharmacopée du libéralisme se révélèrent non seulement inefficaces, mais nocifs. C’est que les économistes libéraux continuaient de raisonner comme si l’ouvrier continuait d’être uniquement un producteur. Effectivement, au XIXe siècle, il ne consommait qu’une fraction négligeable des produits de l’industrie, l’essentiel de son salaire étant absorbé par l’alimentation. Depuis, cependant, il s’était organisé, et, grâce à la lutte syndicale, il était parvenu à élever son niveau de vie, si bien qu’il n’était plus exclusivement, pour la grande industrie, un producteur, mais aussi un consommateur, dont elle ne pouvait plus se passer. Le premier, l’Américain Ford, avait pris conscience de ce phénomène nouveau. Il en avait déduit la nécessité, pour le patronat, de pratiquer désormais une politique de haut salaire. 

    On se rendit compte qu’on ne sortirait de la crise qu’à l’unique condition de fournir aux chômeurs, fût-ce artificiellement, le pouvoir d’achat qui leur manquait. Il est remarquable que l’Allemagne d’Hitler et l’Amérique de Roosevelt s’engagèrent simultanément dans la même voie. Les chômeurs furent employés par l’État à des grands travaux « improductifs » (ainsi les autoroutes allemandes). Ce qui supposait l’abandon de l’étalon or et de la conception traditionnelle de la monnaie. Dans sa célèbre « théorie générale », l’Anglais Keynes s’efforça de fonder en doctrine ce renversement de l’économie classique. L’Italie fasciste, où le chômage sévissait à l’état endémique, depuis la fin de la guerre mondiale, avait la première montré l’exemple, en utilisant son surcroît de main-d’œuvre à l’assèchement des marais pontins. 

    Si bien qu’elle fut, avec la Russie stalinienne, le seul pays que la grande crise de 1929 ne bouleversa pas. On comprend, dans ces conditions, l’incontestable prestige qu’en retira le Duce.

    Ceux des contemporains qui étaient imprégnés d’idéologie socialiste et démocratique, en tirèrent deux conséquences. D’une part, que la révolution économique qui s’opérait s’accomplissait dans le cadre national. D’autre part, qu’elle n’avait pas été réalisée par le bas, grâce à une pression des masses, mais par le haut, grâce à l’initiative gouvernementale. Ce n’étaient ni les lois universelles de l’économie, ni l’insurrection généralisée du prolétariat mondial qui avaient contraint le capitalisme à s’organiser en dehors du libéralisme, mais les décisions de l’État, et, qui plus est, d’un État national, utilisant des méthodes de police économique. 

    AVT_Pierre-Drieu-La-Rochelle_1276.jpgEn France, il n’y eut sans doute que Drieu la Rochelle (photo) pour aller jusqu’au bout de l’analyse. Cherchant à fonder la doctrine d’un « socialisme fasciste », il expliquait qu’il s’agissait d’une « adaptation à la révolution industrielle ». 

    Selon lui, le régime parlementaire correspondait à la libre concurrence du premier âge capitaliste. Au XIXe siècle, il y avait une libre concurrence des idées, comme une libre concurrence des produits. Désormais cependant, l’économie se trouvait contrainte de s’organiser, de se discipliner. Elle n’y pourrait parvenir qu’à condition d’être soumise à une « police de la production » et donc indirectement de la répartition des biens. Cette police, remarquait Drieu, n’était susceptible de s’exercer que par les moyens éternels de la police. 

    Incapables de s’organiser et de se discipliner eux-mêmes, les capitalistes se voyaient obligés de confier ce soin à l’État, même si la fiction de la propriété privée était conservée. Ainsi le parti unique de style fasciste représentait l’agent de police de l’économie. 

    Selon Drieu, « une nouvelle élite de gouvernement apparaît et alentour se forme une nouvelle classe d’appui et de profit » qui est formée « d’éléments empruntés à toutes les classes ». Elle comprend en effet la bureaucratie politique des militants du parti unique, qui constitue l’appareil d’État, la bureaucratie syndicale chargée de ob_e701dc_six-fevrier-4.jpgl’encadrement des masses et aussi bien les bureaucrates de l’économie, car « les propriétaires se transforment en de gros fonctionnaires, non pas tant héréditaires que se recrutant par cooptation – et partageant le prestige et l’influence avec leurs surveillants étatistes ». On remarquera que le livre de Drieu date de 1932 – c’est-à-dire de ce moment crucial qui précède le 6 février (photo). 

    Drieu disait du fascisme mussolinien qu’il était un demi socialisme et du communisme stalinien qu’il était un demi fascisme. Sur ce point, il était bon prophète. Il s’agit effectivement de deux régimes qui vont à la rencontre l’un de l’autre, parce qu’ils recouvrent, en définitive, une réalisation sociale assez semblable. Le régime que préconise Drieu en 1932 ne recouvre-t-il pas exactement celui que décrit l’ancien compagnon de Tito, Djilas, dans son livre La Nouvelle Classe, publié à New-York, il y a quelques années ?    (A suivre)

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les article précédents ...

    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]  [8]

  • Où Zemmour évoque Voltaire ... Les 300 rats dont il est question sont aujourd'hui au pouvoir ... en pire

    Le lever de Voltaire de Jean Huber (vers 1768-1772) Voltaire enfile sa culotte en dictant une lettre

     
    « Voltaire est libéral mais pas démocrate :

     "J'aime mieux obéir à un seul tyran qu'à 300 rats de mon espèce". »

    Voltaire, de Funès et Rousseau

    Voltaire est un de Funès lettré, un de Funès en majesté ; un de Funès en robe de chambre et perruque coiffée d'un bonnet de patriarche. Le personnage incarné par Louis de Funès, avec un génie comique incomparable, traduisait l'avènement, dans la France pompidolienne du milieu du XXe siècle, d'une nouvelle bourgeoisie, avide et brutale, amorale et cynique, pressée de faire fortune et de parvenir. Voltaire incarne, avec un génie littéraire incomparable, l'avènement, dans la France de Louis XV du milieu du XVIIIe siècle, d'une nouvelle bourgeoisie, avide et brutale, amorale et cynique, pressée de faire fortune et de parvenir. La même soif de reconnaissance. Le même arrivisme. Le même mépris de classe. Le même darwinisme libéral. La même cruauté sociale. Le même règne de l'argent…

    Voltaire est libéral mais pas démocrate : « J'aime mieux obéir à un seul tyran qu'à 300 rats de mon espèce. » Son régime idéal est le despotisme éclairé… Il inaugure une nouvelle race d'écrivains, qu'on appellera un siècle plus tard «intellectuels», qui ont pour caractéristique commune d'aduler les despotes, mais seulement quand ils sont étrangers: allemands, italiens, russes, algériens, égyptiens, africains, vietnamiens et même chinois. Encore plus loués et louangés et flattés lorsqu'ils sont les ennemis de la France… Seul Rousseau, une fois encore, a compris ce qui se trame ; seul Rousseau a dénoncé l'entourloupe: « Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux ; tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins »  

    Extrait de son dernier livre - qui vient de paraître

    Destin français, d'Eric Zemmour, Albin Michel, 569 p., 24, 50 € 

  • Difficile rentrée

     

    Par Hilaire de Crémiers 

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    À quoi sert le remaniement ministériel ? 

    Tout était nouveau ; tout devait être beau, facile, agréable. C’était il y a un an. La France ne pouvait que sortir du marasme et les Français que retrouver leur enthousiasme. L’illusion n’a pas duré le temps d’une année. Macron s’est cru un cas unique ; il ressemble de plus en plus à ses prédécesseurs : même chute de popularité, même déception, même recherche désespérée dans toutes les directions d’électorats divers et variés pour regarnir sa gibecière vidée, et jusqu’aux chasseurs ! Cet exercice le force à des contradictions insurmontables qu’aucun « en même temps » ne résoudra.

    le-ministre-de-la-transition-ecologique-et-solidaire-nicolas-hulot-ici-le-27-juin-2018-a-paris_6080750.jpgNicolas Hulot a quitté le gouvernement. C’était prévisible. Il l’a fait sans ménagement ; il a démissionné sans se présenter devant le chef de l’État ni devant le chef du gouvernement. Il s’est cru insulté ; il a insulté en retour ! Il avait le sentiment d’être un pantin, ce qui était évident. Le ministre de la Transition écologique ne peut être qu’une sorte de caution morale dans un gouvernement de techniciens, pour ne pas dire de technocrates, chargé de faire adopter des mesures économiques commandées par Bruxelles et sous la pression d’une conjoncture de moins en moins favorable. L’écologie politique n’est qu’un discours. Arrêter le nucléaire est impossible et serait suicidaire ; construire des éoliennes sur tous les horizons commence à indisposer les Français qui se sentent violenter. Le reste ne peut être que des mesurettes entre l’absurde, l’inutile, le superflu qui coûte toujours cher. Hulot n’est pas à plaindre ; il retournera à cette écologie profitable qui est sa marque de fabrique et qui lui donne de solides revenus. Son discours se vendra d’autant plus cher.

    À l’heure où s’imprime ce numéro de Politique magazine, le successeur n’est pas encore connu. Il suffit de savoir que Daniel Cohn-Bendit a été, un moment, pressenti pour comprendre que Macron n’a pas changé de stratégie. Le prochain titulaire, quel qu’il soit, sera donc nécessairement un sous-Cohn-Bendit et un sous-Hulot ! Un choix pour la com’ et un choix par défaut !

    Le chef de l’État ne sait pas ce qu’est la France. Il joue avec des notoriétés médiatiques, des équilibres d’influence. Sa politique dite d’ouverture s’enferme sur elle-même ; elle s’enroule inéluctablement dans un cercle fermé de connivences qui ne tournent qu’autour de sa personne. À quoi sert le remaniement ?

    80c3ac97e4ec9fa251766baab9fb79a5-patrimoine-je-ne-veux-pas-etre-un-cache-misere-stephane-bern-menace-de-quitter-sa-mission.jpgC’est si vrai que Stéphane Bern fait savoir aussi son mécontentement. Et, lui, il sait de quoi il parle : le patrimoine français, il le connaît et vraiment : villages, villes, clochers, châteaux. Il a vu, commenté, apprécié ; il défend et promeut avec sincérité, s’étant lui-même personnellement mis à la tâche. Il ne fait pas de politique : il cherche à sauver des monuments ; il essaye de trouver de l’argent ; il travaille ; il fixe des priorités. Le ministère de la Culture est dirigé n’importe comment ; y a sévi jusqu’à aujourd’hui une dame qui est en froid avec la justice, qui, enivrée par son poste, s’est crue arrivée et qui est incapable d’assurer les directions de son ministère dont plusieurs sont privées de titulaire. Le ministère ne vient pas en aide à une personnalité comme Stéphane Bern ; il dépense son maigre argent à tout-va pour des questions de prestige et sur les choix idéologiques et capricieux de Madame. Sa sotte suffisance a déjà fait démissionner la commission chargée des commémorations nationales. Maintenant, elle a décidé, pour faire plaisir aux gens d’argent – telle est la macronie –, d’écarter des décisions concernant le patrimoine les architectes des bâtiments de France : ces hauts fonctionnaires d’une remarquable culture – nous en avons encore – sont les vrais gardiens de notre patrimoine. Stéphane Bern menace de démissionner lui aussi ; il ne veut pas être condamné à jouer les utilités. Alors qui, demain, au ministère de la Culture ?

    La macronie est-elle capable d’offrir un candidat de valeur ? Et Macron est-il capable de choisir en dehors de ses calculs personnels. À quoi sert le remaniement ?

    À prendre tous les ministères, les uns après les autres, y compris les régaliens, les mêmes problèmes se posent partout : la Justice, l’Intérieur, la Défense, les Affaires étrangères, l’Économie et le Budget. Ni la sécurité intérieure, ni la sécurité extérieure ne sont assurées ; la France est envahie et n’est pas défendue. Les migrants sont livrés aux passeurs et aux marchands de sommeil. Et les Français doivent payer et toujours payer…Et ne parlons pas de Madame Schiappa qui a soulevé l’indignation de toutes les associations de défense des enfants mineurs pour son refus de fixer un âge minimum de protection légale de l’enfance face aux prédateurs sexuels. À croire que… Mais elle est connue pour sa propre littérature et son soutien personnel à toutes les déviances ! C’est qu’on est en macronie.

    40321010_762783734060210_4002064566660890624_o.jpgLes Français se sont trompés d’homme fort : une fois de plus ! Il faudrait un gouvernement resserré et rassemblé avec de fortes personnalités, toutes vouées au seul service de la France. Car, après tout, c’est pour cet unique but qu’il existe un État français. Les Français sont lassés des discours ; ils sont indignés d’un chef de l’État qui passe sont temps à l’Étranger à les insulter. Et qui pense qu’il n’existe pas plus de Français que de Danois ! Macron lutte contre « le nationalisme », c’est sa ligne électorale, tout en étant obligé de constater que le « nationalisme » renaît partout. Concrètement, il alimente celui des autres pendant qu’il ne cesse d’affaiblir politiquement, économiquement, socialement, ce qui peut rester encore de forces françaises.

    Cet homme n’aime pas la France, il s’aime lui-même. À quoi sert le remaniement ?    

    Hilaire de Crémiers

    A lire sur Lafautearousseau ...

    Un coup de chapeau à Stéphane Bern pour son courage dans la défense du patrimoine !

    La démission de Nicolas Hulot une catastrophe nationale ? Faut rire !

  • Maurras et le Fascisme [8]

    Blum versus Mussolini 

    Par Pierre Debray

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgC'est une étude historique, idéologique et politique, importante et profonde, que nous publions ici en quelques jours. Elle est de Pierre Debray et date de 1960. Tout y reste parfaitement actuel, sauf les références au communisme - russe, français ou mondial - qui s'est effondré. L'assimilation de l'Action française et du maurrassisme au fascisme reste un fantasme fort répandu des journalistes et de la doxa. Quant au fascisme en soi-même, si l'on commet l'erreur de le décontextualiser de sa stricte identité italienne, il reste pour certains une tentation, notamment parmi les jeunes. On ne le connaît pas sérieusement. Mais il peut-être pour quelques-uns comme une sorte d'idéal rêvé. Cette étude de Pierre Debray dissipe ces rêveries. Elle s'étalera sur une dizaine de jours. Ceux qui en feront la lecture en ressortiront tout simplement politiquement plus compétents. LFAR

     

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    Le fascisme français 

    L’essai de M. Paul Sérant, parce qu’il se borne à l’étude des réactions, d’ailleurs plus passionnelles que concertées, d’écrivains, risque d’accréditer la légende selon laquelle le fascisme serait un phénomène politique de droite. En fait, les auteurs dont il traite ont tous, à l’exception de Céline, plus ou moins fleureté avec les milieux nationalistes. 

    À la vérité, il ne saurait y avoir de fascisme français que jacobin. Marcel Déat devait en apporter, sous l’Occupation, une démonstration irréfutable. Il n’avait pas de peine à découvrir dans Le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau, les fondations idéologiques de l’État totalitaire. « Il y a eu, écrivait-il, tout au long des cent cinquante années, une école démocratique autoritaire », qu’il suffirait de prolonger pour retrouver, sous une forme authentiquement nationale, l’inspiration même du fascisme italien et du national-socialisme allemand. Selon lui, « la révolution française comme la révolution allemande* sont pour une large part des mouvements nationaux, une affirmation unitaire irrésistible. Voilà qui entraîne quelques conséquences et permet quelques rapprochements. C’est par là que s’explique l’esprit totalitaire du jacobinisme, par là que se manifeste le rôle de l’État, c’est de là que part l’incontestable socialisme montagnard ». On ne saurait mieux dire. 

    Sans doute, s’est-il trouvé, dans la droite française, quelques esprits faibles que troublaient les succès de Mussolini, et qui prétendaient fabriquer un fascisme français tout d’imitation, en se contentant de reprendre les uniformes et les rites des lig10.jpgfaisceaux de combat, c’est-à-dire l’aspect purement extérieur, et contingent (photo). Le premier en date d’entre eux fut Georges Valois, qui devait d’ailleurs finir communiste après quelques péripéties intellectuelles assez pitoyables. Il est troublant que cet exemple malheureux ait eu quelque pouvoir de fascination sur un journaliste qui, plus récemment, prétendait lui aussi « recommencer Maurras », en attendant de finir comme bas agent de M. De Gaulle. Ce qui est du reste une fin plus logique qu’il pourrait sembler au premier abord. 

    Et dépit du soutien de cette haute finance qu’il insultait publiquement, tout en la courtisant en secret, Valois n’a guère duré plus d’une saison. Son fascisme n’était en réalité qu’une diversion, simple tentative pour diviser l’Action française dont le pouvoir craignait les menaces. Quant aux Ligues, comme les « Jeunesses patriotes », il leur arriva sans doute d’utiliser certaines des techniques d’action de propagande du fascisme, mais elles ne faisaient que continuer le vieux courant, plébiscitaire et boulangiste, plus puissant d’ailleurs à Paris que dans les provinces, que l’on ne saurait ni socialement, ni idéologiquement, confondre avec le fascisme. 

    Les seules tentatives sérieuses furent conduites par des éléments socialistes ou socialisants. L’histoire des mois fiévreux qui précédèrent le 6 février 1934, reste sans doute à faire. On ne saurait trop souhaiter que les témoins, et je pense en particulier à Georges Calzant, apportent à cet épisode mal connu de notre histoire nationale, l’irremplaçable contribution de leurs souvenirs.

    Qu’il suffise d’évoquer les conciliabules entre journalistes de droite et politiciens de gauche, comme Eugène Frot, ou ce « Plan du 9 juillet », préfacé par Jules Romains qui préconisait – assez voisin de celui mis en place plus tard par Charles De Gaulle : renforcement de l’exécutif, vote de défiance contre le ministère entraînant la dissolution automatique, Sénat ne pouvant ni renverser le gouvernement, ni être dissous. Ce sont les promoteurs du « Plan du 9 juillet » qui avancèrent les premiers l’idée d’une école polytechnique d’administration, véritable séminaire technocratique pour hauts fonctionnaires. On sait que Jean Zay, ministre de Léon Blum, la fera sienne et que M. Michel Debré la réalisera en 1945, par l’installation de l’École Nationale d’Administration. On trouvait d’ailleurs, dans l’aréopage du Plan du 9 juillet, à côté de jeunes socialistes comme P. O. Lapie, des hommes comme Philippe Boegner et Louis Vallon, dont on n’ignore pas le rôle qu’ils devaient jouer par la suite dans l’entourage du gaullisme.

    Néanmoins, c’est lors du trentième congrès du parti S.F.I.O., réuni à partir du 14 juillet 1933 à la Mutualité, qu’on vit éclater une révolte qui pouvait faire penser à celle qui avait dressé, à la veille de la première guerre mondiale, Mussolini contre les « officiels » du socialisme. Le congrès, en principe, était chargé de régler un obscur différend entre la commission exécutive du parti et le groupe parlementaire, accusé d’avoir soutenu un « gouvernement bourgeois ». Bientôt, il apparut que cet incident servait de prétexte à une offensive en règle conduite par Max Bonnafous, Adrien Marquet, député-maire de Bordeaux et surtout Marcel Déat. Lorsque 738_discours_de_leon_blum_au_congres_socialiste_1932_2_wiki.jpgMarquet déclara que la France entrait « dans la phase qui préparera et permettra la réalisation des idéologies du XIXe siècle, chaque nation constituant, dans son cadre intérieur, un pouvoir fort qui se substituera à la bourgeoisie défaillante », Léon Blum s’écria (photo) : « je suis épouvanté ». De même il murmura, dit-on, « c’est presque du fascisme » en entendant le jeune Charles Lussy soutenir que « c’est par le gouvernement qu’on peut faire la révolution ». 

    Les hérétiques furent d’ailleurs battus, très largement, en dépit des succès de 106500240-612x612.jpgtribunes que Déat surtout avait remportés (photo), car Léon Blum tenait solidement l’appareil du Parti. Quelques semaines plus tard, ils quittèrent la S.F.I.O., qui perdit à cette occasion quelque chose comme vingt mille adhérents. Néanmoins, ceux que l’on nommait désormais les néo-socialistes ne parvinrent pas à conquérir une base militante. Ils se trouvèrent réduits à s’amalgamer à quelques autres groupuscules pour constituer, sous la houlette de Paul-Boncour, « l’union socialiste et républicaine », qui n’eut jamais d’importance que dans l’arithmétique parlementaire. 

    Les néo-socialistes s’opposaient à Léon Blum sur deux points essentiels. D’une part, ils répudiaient la fiction de l’internationalisme prolétarien, soutenant que « c’est autour de l’axe national que gravite aujourd’hui toute l’action économique réelle ». D’autre part, ils entendaient s’appuyer sur les classes moyennes, qui, menacées selon eux de prolétarisation par l’action du capitalisme financier, devenaient révolutionnaires.

    Il est remarquable qu’à l’époque, Léon Blum voyait lui aussi dans le stalinisme et le fascisme des « formes intermédiaires entre le capitalisme et le socialisme ». Les néo-socialistes en profitaient pour lui opposer la nécessité de créer, également en France, l’une de ces formes intermédiaires plutôt que de poursuivre indéfiniment la réalisation d’un « socialisme pur » pour l’heure utopique.    (A suivre)

    *Celle d’Hitler

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

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    Maurras et le Fascisme  [1]  [2]  [3]  [4]  [5]  [6]  [7]

  • Euro : Au bord du précipice

     

    Par Antoine DUPERTUIS

    Royaliste numero 1150_Page_01.jpgL’écrasante majorité des Français - responsables politiques et dirigeants économiques inclus - croient à tort que l’euro est une monnaie unique. Nous avons relevé cette courte mais intéressante chronique dans la dernière livraison de Royaliste*. Elle informe, explique, instruit. Évite que nos positions en matière européenne se réduisent à des caricatures et à des slogans, comme elles le font trop souvent dans le camp eurosceptique, dont nous sommes  LFAR  

    En réalité, les banques centrales nationales n’ont pas été supprimées. L’euro est un système de monnaies nationales (euro-franc, euro-mark, euro-peseta, etc.), toutes dénommées « euro » et liées entre elles par un taux de change fixe et perpétuel de 1 pour 1. De plus, l’euro n’est pas une créance sur la BCE mais sur l’Eurosystème, qui comprend la BCE et les 19 banques centrales nationales participantes. Cette architecture monétaire s’appuie sur le dispositif Target-2, un système de paiement interne à l’Eurosystème entre banques centrales de la zone euro qui permet aux banques commerciales de transférer des fonds en temps réel par-delà les frontières des Etats membres. Les soldes Target-2 permettent d’identifier les pays créanciers et débiteurs vis-à-vis de tous les autres.

    C’est un baromètre des flux de capitaux internes et de la fragmentation financière au sein de l’Union économique et monétaire. Par exemple, lorsqu’un agent économique italien achète un bien à une contrepartie allemande, la transaction apparait comme une créance de la Banque centrale allemande (Bundesbank) envers l’Eurosystème et comme une dette de la Banque centrale d’Italie. La Banque centrale allemande crée au taux de 1 pour 1, en contrepartie d’une créance en euro-lires détenue dans son bilan (monnaie douteuse), des euro-marks (bonne monnaie) qui seront crédités sur le compte bancaire de la contrepartie allemande.
    Or, les divergences de compétitivité entre les pays de la même zone monétaire provoquent avec Target-2 une dégradation continuelle de la solidité de la Bundesbank par le gonflement important des créances douteuses de cette dernière sur les Banques centrales nationales des pays déficitaires. Par ce mécanisme, la Bundesbank, dont le bilan total n’était que de 250 milliards au début de l’euro, va prochainement détenir une position créditrice vis-à-vis de l’Eurosystème de 1000 milliards d’euros, pendant que l’Italie en est déjà à une position débitrice de plus de 460 milliards d’euros !

    En cas de sortie de la zone euro d’un pays déficitaire, les créances de la Bundesbank sur celui-ci seront exigibles et non remboursables au vu des montants en jeu. Il s’agit d’un risque d’appauvrissement considérable pour l’Allemagne, qui l’emporte nettement sur ses excédents commerciaux. Rien d’étonnant alors à ce que pas moins de 154 économistes allemands de haut niveau, dans une tribune publiée par le Frankfurter Allgemeine Zeitung en mai dernier, aient recommandé une procédure de sortie de l’euro…L’Allemagne, première nation à sortir de cette monnaie funeste ?  ■ 

    * 10 - 23 septembre 2018