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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1153

  • Ce Système dont nous ne voulons plus...

    Par Jean-Philippe Chauvin 

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    En juin 1980, le journal Royaliste titrait, sur fond de Marianne vacillante : « Qui croit encore au système ? » : nous étions en pleine Giscardie, et les contestations restaient vives, dans le même temps que les Gauches s'apprêtaient à accéder au pouvoir, pour la première fois sous la Cinquième République, et soufflaient constamment sur les braises, s'enivrant de grands mots et de slogans qui se voulaient encore « révolutionnaires ».

    Les royalistes n'étaient pas les derniers à contester la présidence de « Foutriquet », selon le mot du philosophe Pierre Boutang, et à prôner un changement de tête, en attendant et en préparant un changement dans les institutions, certains en approfondissant celles de la Cinquième, « de la monarchie élective à la monarchie héréditaire et arbitrale » et d'autres, plus rudement, en renversant l'ordre centraliste, « de la République jacobine à la Royauté fédérale des peuples de France ». Mais tous pouvaient se reconnaître dans le titre de Royaliste, et, près de quarante ans après (ces fameux « quarante ans » que les Gilets jaunes évoquent comme un véritable mantra), après ces quatre décennies sans doute perdues pour la France (sauf peut-être sur la question de la décentralisation, avec les lois de 1982 et de 2004), ce titre paraît tout à fait adapté à la situation ! 

    Bien sûr, il paraît nécessaire de définir ce que l'on peut nommer « système » pour éviter tout malentendu et toute illusion, et ne pas se tromper ni de cible ni d'enjeu. Le « système », c'est d'abord un état d'esprit libéral (au sens le plus extrême du terme) mis en pratique par le jeu d'institutions de moins en moins politiques et de plus asservies par les féodalités financières et économiques, de la République à l'Union européenne, et c'est surtout l'imposition d'une « gouvernance mondialisée » symbolisée et représentée par le pouvoir de grandes villes-monde ou d'immenses zones métropolisées qui n'ont plus guère de rapports avec les pays et les populations historiques sur lesquelles elles vivent, souvent à leur dépens, comme du temps de la romanisation antique. Le système, c'est ce carcan de la démocratie dite représentative de plus en plus lointaine pour ceux qu'elle prétend représenter sans leur laisser le droit à la libre parole, et qui est aux mains de partis et de notables de moins en moins représentatifs des réalités sociales de notre pays ; c'est ce que l'on pourrait nommer « le pays légal », celui des élus, des parlementaires (qualifiés souvent de « parlementeurs », comme en février 1934 ou dans les années 1950, avant le retour du général de Gaulle) et des ministres, mais aussi des syndicats, des médias ou des artistes de la société du spectacle, vitrine de la société de consommation. 

    Au regard des derniers événements, l'on peut aisément constater que ce système, qui porte aujourd'hui le nom « synthétique » de « République » et qui a peu à voir avec le sens premier de ce mot, la « Res publica » (la chose publique, ou la communauté publique, de la Cité), se défend bien à défaut de bien gouverner : la célèbre formule d'Anatole France, l'auteur du conte si peu républicain « L'île des pingouins », reste actuelle, et les méthodes du Sinistre de l'Intérieur, M. Castaner, démontrent à l'envi ces procédés de « basse police » qui vont si bien à ce système qui, à défaut d'être bien aimé, entend forcer les citoyens à l'accepter sans contester.

    images.jpgLes diverses limitations de la liberté d'expression, les censures insidieuses ou les manipulations nombreuses, sans oublier les nouveaux moyens de la répression courante, des charges en moto (que j'avais, un des premiers, évoquées dans mon témoignage sur les événements parisiens du samedi 1er décembre) aux blocages de bus de manifestants bien en amont de Paris, de l'usage (inédit en ville depuis 2005) des blindés frappés de l'écusson de l'Union européenne (tout un symbole !) aux jets inconsidérés de gaz lacrymogène sur des manifestants un peu trop joyeux (comme place de l'Opéra samedi 15 décembre), sans oublier les projets ministériels et gouvernementaux de limitation légale du droit de manifester, tout cela marque une radicalisation d'un Système aux abois, furieux de s'être laissé bousculer par des « manants en gilets jaunes », sortis des profondeurs d'un « pays réel » négligé, voire oublié des « élites » (sic) tout d'un coup empêchées de « mondialiser en rond », selon l'heureuse expression d'un commentateur radiophonique... 

    les-manants-du-roi-979181-264-432.jpgEn d'autres temps, Jean de La Varende, écrivain enraciné de Normandie, avait réhabilité le sens du mot « manant », en rappelant sa véritable et historique signification : « des manants, le beau mot qui réunissait gentilshommes et terriens... de maneo : je reste, je persévère et j'attends. Les autres pouvaient fuir ; pouvaient courir où l'on se divertit : à eux, les manants, de continuer, d'assurer. » 

    35282784_524232294690752_2201719867948662784_o.jpgAlors, oui, en nous souvenant d'où nous venons et qui nous sommes, il nous est possible et fort légitime de revendiquer, face à un système féodal-libéral inquiet de ne plus être « la seule alternative » chère à Margaret Thatcher, d'être « les manants du roi », non pour détruire ce qui s'effondre, mais pour fonder un nouveau pacte social et politiquement royal, à l'écoute et au service de tous, cette alliance de l'Autorité nécessaire au sommet et des libertés garanties à la base, cette nouvelle arche française prête à affronter les tempêtes de ce « monde global » et de son « globalitarisme » néfaste pour les hommes comme pour la planète toute entière : pour ramener les Fouquet contemporains à la raison, il nous faut un « Louis XIV institutionnel », non un tyran mais un roi « protecteur des hommes et défenseur de la paix ». 

    La Monarchie n'a pas de sceptre magique, mais elle est la meilleure arme contre les spectres d'une mondialisation devenue folle d'avoir toujours eu tort... ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    A lire dans Lafautearousseau

    Au fait, qu'est-ce que le « Système » dont nous parlons ? Essai de définition ...

  • Le monde est toujours assis sur une bombe économique à retardement…

    Par Marc Rousset    

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    Les investisseurs broient à nouveau du noir et anticipent un scénario très négatif de ralentissement de la croissance mondiale.

    Le CAC 40 perd environ 10 % depuis le début de l’année, tandis que le DAX allemand affiche une chute de l’ordre de 20 %. Les valeurs plus petites et moyennes à la Bourse de Paris ont chuté, elles aussi, d’environ 20 %, avec des baisses spectaculaires de plus de 50 % pour Vallourec, Pierre et Vacances, Derichebourg, Marie-Brizard. Quant à l’indice PMI manufacturier de la zone euro, il est au plus bas depuis août 2016, Allemagne incluse.

    Un indicateur suggère que l’activité américaine et mondiale est davantage susceptible de ralentir que d’accélérer : l’inversion de la courbe des taux conduit généralement à la récession. Tout récemment, le taux d’intérêt à cinq ans sur la dette des États-Unis est passé en dessous de celui à trois ans. L’écart entre le taux d’intérêt de la dette à dix ans (2,952 %) et à deux ans évolue à son plus bas niveau depuis 2007. Les taux à trente ans ne s’élèvent qu’à 3,22 %. James Powell, le président de la Fed, a déclaré que les taux d’intérêt actuels se trouvaient juste en dessous de leur position neutre, ce qui laisse penser qu’il va encore augmenter les taux à court terme en décembre 2018, mais sans doute arrêter de les relever ou moins les relever en 2019, contrairement aux annonces précédentes.

    Donald Trump, malgré ses taxes punitives sur les marchandises importées, fait face à un déficit commercial record depuis dix ans, en octobre 2018, de 55,5 milliards de dollars, dont 38,18 avec la Chine et 15,05 avec l’Union européenne. Trump juge ridicules les nouvelles hausses de taux de la FED et s’inquiète des banques américaines en difficulté. L’action Goldman Sachs a baissé de 35 % depuis son plus haut historique de février 2018. Le cours de Bourse moyen des 24 plus grandes banques américaines a baissé de 22,5 % depuis le 26 janvier 2018, tandis que celui des petites banques régionales a plongé de 22,3 % depuis le 8 juin 2018.

    La Commission européenne a adopté une recommandation visant à promouvoir une utilisation plus large de l’euro dans les transactions internationales et les secteurs stratégiques clés tels que l’énergie, mais tout cela semble relever de vœux pieux, avec un manque de détermination géopolitique. Les ambitions de Macron semblent contrariées puisque le MES (mécanisme européen de stabilité) pourra porter secours à une banque européenne menacée de faillite ou à un État en crise en 2024 au plus tard, avec faculté d’agir en moins de 24 heures, sans attendre un feu vert du Bundestag ; mais les krachs bancaires, boursiers et immobiliers auront lieu bien avant…

    Quant à un autre outil européen « anti-crise », le système européen de garantie des dépôts bancaires, il a été reporté, faute d’unité des pays membres. Enfin, de nombreux États restent hostiles au projet de mini-budget de « stabilisation » sur la zone euro, cher à Macron. Trois schémas semblent prévaloir, après les élections européennes de mai 2019 : soit l’Italie met de l’eau dans son vin et se « grecquise », la France la suivant dans la roue, soit l’Italie sort de l’union monétaire, soit l’Allemagne sort de l’union monétaire.

    La zone euro est l’objet d’inquiétudes suite à la situation des banques et de l’Italie. Qui achète de la dette italienne depuis 2015 ? Essentiellement la BCE, qui détient aujourd’hui environ 280 milliards d’obligations, tandis que les investisseurs italiens désinvestissaient. 3.000 chefs d’entreprise de la Confindustria viennent de faire savoir à Turin qu’entre la réforme des retraites et le revenu de citoyenneté, le budget coûtait 18 milliards d’euros et « ne faisait rien pour la croissance ». « Ça suffit, la campagne électorale permanente et les politiques qui pénalisent notre capacité à investir ! Basta ! » Un défaut de l’Italie serait dix fois plus grave que la faillite de Lehman et de la Grèce.

    Autrefois la France et l’Italie, sans l’euro, auraient fait fonctionner encore davantage la planche à billets et tout serait déjà terminé depuis longtemps par une gigantesque dévaluation qui aurait ruiné tous les épargnants. Macron aurait mieux fait de dire qu’avec l’euro, à défaut de baisser la dépense publique et d’arrêter net l’immigration, l’enjeu de la fiscalité écologique était en fait un faux alibi pour éviter la faillite de la France.. ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Saint Augustin actuel [2]

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils seront publiés chaque jour. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise  

    Comte, Spencer y Durkheim.jpgLes pionniers de la sociologie, Comte puis Durkheim (photo), nʼétaient, cʼest le moins que lʼon puisse dire, aucunement des fidèles du dogme catholique quʼAugustin contribua à forger. Néanmoins il devrait avoir sa place, avec Montaigne et Tocqueville, au sein de la catégorie des sociologues dʼavant la sociologie désignés par Raymond Aron dans Les étapes de le pensée sociologique[1]

    Il faut connaître, dans un premier temps, les ambitions politiques dʼun autre sociologue, lʼAllemand Werner Sombart, pour saisir lʼinfluence majeure quʼa eue la pensée augustinienne sur la naissance de la sociologie.

    Max_Weber_1917.jpgSombart, lʼautre grand fondateur de lʼécole allemande de la sociologie avec Max Weber (photo), était un socialiste de conviction, quand ce dernier était de tendance libérale. Sombart entendait restaurer la communauté (Gemeinschaft), que la modernité capitaliste avait dissoute et remplacé par la société (Gesellschaft). Pour lui lʼorganisation syndicale était lʼinstrument de cette restauration. 

    Or cette notion de « société », raccourci de « société civile », a précisément une origine augustinienne. Dominique Colas, qui enseigne lʼhistoire des idées politiques à Sciences Po, met en évidence dans son ouvrage intitulé Le glaive et le fléau que le concept de société est une sécularisation de celui, forgé par l’évêque dʼHippone, de Cité des hommes ou Cité terrestre. Augustin a déduit des propos tenus par Jésus-Christ selon lesquels il sʼagit de rendre à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu quʼil existe deux ordres coexistants, la Cité céleste et la Cité terrestre, et à partir de cela deux types de pouvoir, le pouvoir spirituel étant relatif à la première et le pouvoir temporel à la seconde. 

    William_Blake_whore_babylon.jpgComme « le royaume du Christ nʼest pas de ce monde, son nom ne peut être invoqué pour appeler à la destruction par le glaive des royaumes terrestres afin dʼédifier la Jérusalem céleste sur les ruines de Babylone, la putain. (Ci-contre, allégorie de William Blake) »[2] Ce dualisme politique théorisé par Augustin a pour conséquence de condamner toute révolte violente contre le souverain en vue dʼétablir un Éden, une utopie. Le seul sacrifice légitimé sʼapplique à une configuration bien précise : le fidèle doit être prêt à mourir si le souverain le persécute en tant que pratiquant de sa foi. Tel est le vrai sens du mot « martyre ». Accepter la violence faite contre soi, refuser dʼexercer la violence à lʼencontre des autres ; on appelle généralement cela lʼaugustinisme politique, tant décrié par les marxistes pour qui il est lʼun des piliers de lʼ « opium du peuple »[3], autrement de dit la manière dont ils conçoivent la religion chrétienne. 

    Opium au sens non de poison mais dʼanesthésiant, de produit soporifique, qui inhibe lʼinclination de chacun à mener des actions visant à renverser un ordre établi qui sème injustices, misère et chaos. Lutter, « au nom de la Cité céleste, pour lʼabolition de la société civile »[4] est, dans cette  perspective, abusif. 

    Chez Dominique Colas les termes « cité terrestre » et « société civile » sont utilisés comme sʼils étaient interchangeables. Pour lui, la société civile est « le lieu licite de la recherche par chacun de lʼutile qui est le sien »[5]. Cʼest effectivement lʼordre dont le processus de régulation sʼeffectue par le truchement de deux instances, le Marché et le Droit. « Car la promotion de la société civile comme valeur est aussi bien celle de la tolérance que celle du « bourgeois », la promotion de la liberté de pensée que celle du libre marché. »[6] 

    Augustin nʼest donc pas seulement lʼinventeur de lʼexpression « lien social », il est aussi indirectement à lʼorigine de la notion de « société civile », mutation moderne de celle de « Cité terrestre ». 

    Être sociologue, ce qui signifie examiner la société, lʼétudier, cʼest reprendre – sans souvent dʼailleurs même le savoir – des catégories qui ont été établies par Augustin avant dʼêtre laïcisées. Tout sociologue est de ce fait un peu augustinien. Car en vérité la sociologie se borne à analyser la cité des hommes, à observer les dynamiques qui la traversent.     

    800px-Portrait_of_Ruhollah_Khomeini_By_Mohammad_Sayyad.jpgPar ailleurs, dans le même texte, Colas place sur le même plan fanatiques musulmans, comme ceux qui agréent « lʼincitation de lʼayatollah Khomeini (photo) à exécuter Salman Rushdie »[7], et révolutionnaires laïcs, marxistes en tête, désignés comme les représentants des « opprimés qui font entendre la prophétie dʼune Cité juste »[8], « des exclus de ce monde animés dʼune espérance impatiente »[9], qui agissent au nom dʼune « loi inflexible »[10]. Lʼentreprise fanatique consiste ainsi à sʼengager en faveur de la destruction de la société civile, pour y substituer un paradis terrestre, une Cité de Dieu sur la terre. (A suivre)  ■

    [1]  Raymond Aron, Les étapes de la pensée sociologique, Paris, Gallimard, 1967.
    [2]  Dominique Colas, Le glaive et le fléau. Généalogie du fanatisme et de la société civile, Paris, Grasset & Fasquelle, 1992, p. 11.
    [3]  Dans Critique de la Philosophie hégélienne du Droit, Marx affirme : « La misère religieuse est à la fois lʼexpression de la misère réelle et la protestation contre celui-ci [lʼordre social, N.D.A.]. La religion est le soupir de la créature accablée, le cœur dʼun monde sans cœur, comme elle est lʼesprit dʼune existence sans esprit », cité par Lucien Goldmann, Recherches dialectiques, Paris, Gallimard, 1959, p. 299.
    [4]  Dominique Colas, ibid.
    [5]  Ibid., p. 12.
    [6]  Idem.
    [7]  Ibid., p. 13.
    [8]  Ibid., p. 12.
    [9]  Idem.
    [10]  Idem.

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Grenoble ce jeudi 20 décembre au Centre Lesdiguières, une conférence de Georges Belleserre à ne pas manquer !

    Le CENTRE LESDIGUIERES

    vous convie le jeudi 20 décembre à 20h à une conférence 

    de Georges Belleserre

    président du Centre Lesdiguières 

    « La révolution française et les sociétés de pensée » 

    Les média et les politiques encensent la Révolution. Il y a plusieurs histoires de la Révolution dépendantes de la pensée propre de chaque auteur. 

    Les questions étudiées par l'abbé Augustin Barruel et Augustin Cochin sont encore d'actualité aujourd'hui. 

    Le déclenchement de la Révolution est lié à une préparation maçonnique avec la complicité des philosophes pour renverser le trône et l'autel. 

    Nous verrons comment la société de pensée accompagne l'abstraction des rapports sociaux au nom d'une égalité en droits théoriquement inclusive mais aboutissant en fait à la dépossession des personnes réelles, et à la fabrique du consensus sans la  participation ni le consentement de ceux qui devront s'y soumettre. 

    Le terrorisme intellectuel et la pensée unique ont fait le reste et c'est ainsi que « l'on réduit les individus à l'état d'atomes interchangeables et anonymes ». 

    Le conférencier fera un parallèle entre la révolution française et le temps présent de fortes révoltes que vit la France en réaction à la trahison du peuple par les élites au pouvoir, lesquelles veulent sous prétexte de transformation achever sa disparition.  

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram: arrêt « Notre-Dame ») (Participation aux frais) Courriel: centrelesdiguieres@gmail.com Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

  • Où se cache le chef de Daech ?

    Par Antoine de Lacoste 

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    Où se cache Abou Bakr al-Baghdadi ?

    Donné mort à plusieurs reprises, le fondateur et « Emir de l’Etat islamique en Irak et au Levant » est bien vivant. Il l’a prouvé par plusieurs vidéos et, s’il avait été tué, l’Etat islamique l’aurait certainement annoncé et nommé un successeur. D’ailleurs, il y a quelques mois, les Russes ont annoncé avoir tué un de ses fils au cours d’un accrochage dans la province de Homs, et l’EI n’a mis aucune difficulté à le reconnaître et à saluer la mémoire du « martyr ».

    Sa localisation approximative est connue : à l’est de la Syrie, non loin de l’Euphrate à l’ouest et de la frontière irakienne à l’est. Cette zone est sous contrôle américano-kurde et les Syriens en sont interdits d’accès. Des mercenaires russes, aidés de milices pro-régime, ont bravé l’interdit il y a plusieurs mois en franchissant l’Euphrate et en se rapprochant de puits de pétrole occupés par les Kurdes. L’aviation américaine (officiellement aviation de la « coalition ») est aussitôt intervenue et les imprudents ont perdu plusieurs dizaines d’hommes.

    Très mécontente de ce fiasco et de la perte inutile d’autant de combattants, l’armée russe a alors vigoureusement interdit à tous de franchir l’Euphrate, interdiction respectée depuis.

    Ce vaste territoire au-delà de l’Euphrate est donc occupé, sans aucun mandat ni accord de qui que ce soit bien sûr, par des fantassins kurdes encadrés par des « conseillers » américains. Des Français des forces spéciales sont également présents comme nous avons déjà eu l’occasion de le dire ici. Tout cela sous protection aérienne américaine.

    damaged_buildings_are_pictured_during_the_fighting_with_isis_in_the_old_city_of_raqqa_syria._reuters_0.jpgCompte tenu de la portion de territoire assez réduite où le dernier carré de Daech se terre, y compris al-Baghdadi, les Américains étaient assez confiants : cette dernière offensive après la prise de Raqqa (au prix d’ailleurs de sa destruction totale) serait rapide, quelques semaines au plus.

    Il a vite fallu déchanter : non seulement les islamistes se défendent avec acharnement mais en plus ils ont conduit des contre-attaques meurtrières, profitant à chaque fois de tempêtes de sable qui empêchaient l’intervention de l’aviation. Les Kurdes ont perdu des centaines d’hommes dans ces opérations et s’ils n’avaient pas un besoin vital des Américains pour éviter des attaques turques dans le nord, il y a longtemps qu’ils auraient plié bagage.

    Les Américains, qui n’ont jamais rien compris au Proche-Orient (le chaos irakien est leur œuvre emblématique), n’ont pas mesuré l’impopularité des Kurdes dans cette zone exclusivement arabe. Leur autoritarisme brutal n’a fait qu’accélérer un processus inéluctable : de nombreuses tribus et villages sunnites aident les combattants de Daech par simple haine des Kurdes.

    De ce fait, l’affaire traîne en longueur et la zone désertique à cheval sur la Syrie et l’Irak, constitue une cache idéale car ce n’est pas un désert plat et sableux mais tourmenté et caillouteux, parsemé de multiples grottes.

    De nombreuses tribus sunnites, situées à l’ouest de l’Euphrate, se sont ralliées à Damas depuis qu’elles ont compris que Bachar avait gagné la guerre. Pour étendre ce processus à l’est, il faudrait laisser l’armée syrienne reprendre le contrôle de son propre territoire.

    Mais ce serait un aveu d’échec. Alors en attendant, Baghdadi est toujours vivant.  ■

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Retour sur la disparition d'Edmond Siméoni

    Edmond et Gilles Simeoni à Lozzi, plus haut village de Corse à 1044 mètres d'altitude

    Par Michel Franceschetti 

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    Tous les Corses sont devenus orphelins vendredi 14 décembre, quand Edmond Simeoni a rendu son dernier soupir à Ajaccio. 

    Il incarnait la défense de la Corse et de son peuple depuis si longtemps... 

    Né le 6 août 1934 à Corte, il fit ses études de médecine à Marseille et exerça à Bastia au milieu des années 1960 comme gastro-entérologue. 

    Avec son frère Max, il anima la contestation au projet d’un centre d’expérimentation nucléaire en Corse (1960), créa le CEDIC (centre d'étude et de défense des intérêts de la Corse) puis l’ARC (Action Régionaliste Corse) en 1967. Il se fit connaître en 1970 par son opposition au déversement des boues rouges de la société italienne Montedison au large de l’île de Beauté. Pour sauver une Corse en état de sous-développement avancé, son mouvement s'engagea dans la dénonciation de la mainmise des clans sur la vie politique locale, la redécouverte de la culture traditionnelle corse, la lutte contre la spéculation et la défense de l’environnement. 

    En 1974, l'ARC publia son livre-manifeste « Autonomia » réclamant la reconnaissance du peuple corse et une autonomie interne dans le cadre de la République. 

    Tout bascula le 21 août 1975. Un commando de militants de l’ARC dirigés par Edmond occupa une cave d’Aleria pour dénoncer les scandales financiers dans la filière viticole et l'impunité dont bénéficiaient certains pieds-noirs. Le ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, couvert par le 1er ministre Jacques Chirac, utilisa des moyens démesurés: 1.500 gardes-mobiles, blindés, hélicos… Les armes parlèrent et firent 2 morts à Aleria et 1 à Bastia le lendemain. Le jacobinisme n'avait pas voulu discuter.

    Incarcéré, Edmond fut amnistié en 1981. Mais le FLNC, fondé en 1976, avait commencé ses actions terroristes. Simeoni s'opposa toujours aux violences clandestines, ce qui lui valut de nombreuses critiques des extrémistes. Il continua à incarner un courant modéré dans la forme mais intransigeant sur la défense des racines qui font l'identité  corse. Elu plusieurs fois sur les bancs de l'assemblée territoriale, il était reconnu comme un sage qui gardait une grande influence. Il eut la joie de voir son fils Gilles devenir maire de Bastia puis président du conseil exécutif de la Corse.    

     

    Edmond travaillait beaucoup auprès des Corses de l'extérieur, persuadé que leur appui était nécessaire pour sauver son île. Il écrivait toujours beaucoup et certains de ses très récents textes sont très instructifs. 

    Droit à l'existence du peuple corse 

    « Le Peuple Corse qui a le droit imprescriptible à la vie - il le tient de l'Histoire et de sa légitimité -, a aussi le droit en vertu des conventions internationales, le droit imprescriptible, à la reconnaissance officielle, à la maîtrise de son destin dans son Pays, pour y vivre paisiblement dans la paix; mais aussi par la création d'un développement maîtrisé et mieux partagé, projet dont le socle est constitué par les principes de l'humanisme. »

    Blog d'Edmond Simeoni, 21 novembre 2018 

    Sur la violence 

    « Que notre combat engagé, pour la reconnaissance, la dignité et la liberté, n’a jamais eu pour vocation de démembrer nos Etats respectifs. Leur intransigeance, leur refus systématique de dialogue ont inévitablement suscité, dans certains cas et suivant les Pays, des actions violentes  que l’on peut regretter mais  qui sont tout à  fait  compréhensibles ; L’objectif a toujours été de faire reconnaître les droits et la légitimité de nos peuples en lutte. Il y aurait suffi une volonté et des évolutions adaptées, conformes aux intérêts légitimes des parties pour prévenir cette évolution. »

    Remise du Prix Coppieters à Edmond Simeoni le 24 novembre 2018

    L'autonomie 

    Le plus important est, écrit Edmond Siméoni dans son billet du 1er mars, de « poursuivre notre chemin sans outrances, sans violences avec pour objectif un statut d’autonomie de plein droit dans la République. »

    Qu’est-ce que cette autonomie ? Edmond le précise dans le quotidien « La Dépêche » du 7 février :

    « Nous voulons rester dans une République qui conserve ses pouvoirs régaliens : la monnaie, la Défense, la Police, la Justice, les Affaires étrangères, avec pour le reste une autonomie de gestion. » 

    Idées et personnalité d'Emmanuel Macron

    (publié sur son blog le 1er mars 2018). 

    « Le Président de la République Française est un homme pressé, affairé, ambitieux ; il voit le monde à travers le diagramme, les ratios, la productivité ; il est parfaitement à l’aise à Davos et il vit les rendez-vous avec les grands de ce monde avec une jubilation manifeste. Il croit que le monde économique en particulier doit être tiré vers le haut, par des entreprises leaders performantes et qu’ainsi le cycle vertueux finira par profiter à toutes les bases. 

    On cherche en vain, dans sa démarche générale, une once d’humanité, de compassion, de compréhension; on a l’impression, peut-être fausse, qu’il considère les sociétés, les peuples, les entreprises, les institutions comme de simples variables d’ajustement qui doivent progressivement trouver leur juste place, grâce à l’harmonie rédemptrice du capital, des grands groupes, des financiers ! Un fantasme.

    A mon sens, le lien avec la Corse est clair ; il ne connaît pas du tout le dossier et la modestie des enjeux locaux, à l’échelle mondiale, le dissuade de s’y intéresser .»

  • Saint Augustin actuel [1]

    St. Augustin History Museum, Floride.

    Par Rémi Hugues 

    saint_augustin visuel.jpgA l'approche des Fêtes, Rémi Hugues propose une série de sept articles consacrés à l'actualité de la pensée de Saint Augustin, père de l'Eglise. Ils seront publiés chaque jour à partir de celui-ci. Bonne lecture !  LFAR

     

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    Augustin dʼHippone, premier grand philosophe de lʼÉglise 

    Le numéro de juin 2018 du magazine LʼHistoire (n° 488,) était consacré au premier grand philosophe de lʼÉglise, Augustin dʼHippone, qui vécut au IVème siècle sur lʼactuel territoire algérien, à lʼépoque une province de lʼEmpire romain[1]

    Signe de lʼesprit propre au temps présent, le revue insiste sur le rapport dʼAugustin à la sexualité. Lʼauteur des Confessions – il fut lʼinventeur du genre autobiographique – livra effectivement à la postérité ses désirs les plus profonds, certains pouvant être considérés comme coupables. Mais à réduire saint Augustin au libidinal, au charnel, au désir sexuel, à ce quʼil y a de plus frivole au fond, lʼon omet de dire lʼessentiel sur ce grand artisan de lʼédification du théologico-politique chrétien, qui sʼingénia à opérer la synthèse entre les héritages gréco-latins et hébraïques, à la lumière de ce que les Évangiles relatent sur la vie de Jésus, et particulièrement sur la Passion christique. 

    Augustin fut plus quʼun passeur. Il fonda une tradition nouvelle, vivifia les philosophies antiques, qui étaient devenues sclérosées, et sʼappliqua à aider chacun à mieux comprendre les mystères contenus dans la Bible. Sa prose nous aide par exemple à mieux entendre ce très mystérieux texte quʼest lʼApocalypse johannique : « Dans ce livre qui a pour nom lʼApocalypse, il est sans doute beaucoup de propos obscurs, destinés à exercer lʼesprit du lecteur, et il en est bien dʼassez clairs pour permettre de se lancer, et non sans peine, sur le reste, dʼautant quʼil répète les mêmes choses de tant de façons quʼil semble dire des choses différentes, alors quʼon sʼaperçoit quʼil dit les mêmes, mais de manière différente. »[2] 

    Cité_de_Dieu.jpgLa rédaction de LʼHistoire a été judicieuse dans son choix de nous rappeler lʼimportance de de lʼœuvre de l’évêque dʼHippone, notamment du livre La Cité de Dieu. Il y a bel et bien une actualité de saint Augustin. Pour comprendre les enjeux de lʼheure, lʼétude de sa pensée est très précieuse. 

    Nous nous arrêterons sur trois points qui nous paraissent les plus notables : Augustin, ce précurseur de la sociologie politique (I), a inspiré Karl Marx et sa théorie du matérialisme historique dialectique sans que lui-même en soit réellement conscient (II), et nous a donné de solides clefs pour nous aider à théoriser le phénomène Daech, le problème le plus crucial de notre époque (III). 

    Penser, cʼest-à-dire représenter le réel, nécessite de disposer dʼune matière bien précise. Ce matériau, on lʼappelle en philosophie le concept. Grâce à saint Augustin, il est possible de développer une interprétation pertinente sur lʼessor du takfirisme, le terrorisme des musulmans sunnites dʼinspiration wahhabite, et de Daech en particulier, à lʼaide ce qui est le plus précieux en philosophie, et qui est même lʼessence de la philosophie, à savoir le concept. 

    LIEN SOCIAL ET SOCIÉTÉ CIVILE 

    Un concept très en vogue aujourdʼhui chez les sociologues a justement été inventé par Augustin dʼHippone. Ce concept, cʼest celui de lien social. Dans La Cité de Dieu, il définit une cité – au sens antique de ville-État, dʼentité politique – selon les termes suivants : « une multitude dʼhommes, rassemblés par un lien social »[3]. Ce lien social quʼAristote voyait comme consubstantiel à lʼhomme, dans sa nature propre ; dʼoù sa fameuse sentence du livre I des Politiques : par essence lʼhomme est un animal politique. Opinion que partage également Augustin. 

    Tant la vulgate universitaire (bourdieusienne ad nauseam) que le discours médiatico-politique usent sans limite de ce vocable de lien social. Les uns déplorent le délitement du lien social, les autres justifient tel point de leur programme en affirmant que la mesure quʼils préconisent dʼinstituer recréera du lien social. Comme si générer du lien social était synonyme de produire du bonheur public. 

    Ainsi lʼœuvre dʼAugustin préfigure la discipline moderne, qui se veut une science, appelée sociologie. Le vocable a été inventé par le révolutionnaire Sieyès, popularisé par Auguste Comte et Émile Durkheim en posa les jalons épistémologiques. Cette science de lʼhomme nʼenferme-t-elle pas lʼhomme dans un carcan, le privant de sa liberté, en le réduisant à un objet dʼétude, à une chose objectivable, tel le précipité du chimiste ou la mouche drosophile du biologiste ? Cette volonté de réifier lʼhomme dans ses interactions avec autrui, Durkheim lʼexprime ainsi : il sʼagit de traiter les faits sociaux comme des choses

    81WyQe5+kNL.jpgCharles Baudelaire suggère cela dans un poème publié dans le recueil Le Spleen de Paris qui est une critique radicale du positivisme comtien, et qui a pour titre le « Le joujou du pauvre ».

    464756177_small.jpgCette poésie, composée au milieu du XIXème siècle, peut être également vue comme une réflexion sur la question sociale, apparue durant ce siècle, cʼest-à-dire la question ouvrière, ainsi quʼune réponse à la théorie de la lutte des classes de Karl Marx, théorie que le communiste allemand nʼinventa pas mais reprit aux historiens libéraux français Guizot et Augustin Thierry, tout en lui donnant un autre sens, transformant les classes laborieuses, considérés chez ces derniers comme une classe dangereuse, en classe messianique. (A suivre)  

    [1]  Ce choix éditorial se justifie par la publication, en ce printemps, des Aveux de la Chair, le quatrième tome de lʼHistoire de la sexualité de Michel Foucault, chez Gallimard, où les Confessions de saint Augustin sont examinées minutieusement. Ce dernier est né le 13 novembre 354 à Thagaste (petite ville au sud dʼHippone).
    [2]  Saint Augustin, La Cité de Dieu, II, Paris, Gallimard, 2000, p. 928.
    [3]  Ibid., p. 609.

    A lire de Rémi Hugues Mai 68 contre lui-même ...
    (Cliquer sur l'image)

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  • Le prince des nuées

    Par Philippe Mesnard 

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    La présidence d’Emmanuel Macron a commencé dans les épais nuages d’un encens si généreusement distribué qu’on ne distinguait pas la route qu’il traçait.

    Ses troupes, galvanisées par un projet si brillant qu’il les aveuglait, marchaient en masse dans toutes les directions montrées « en même temps ». Depuis quelques semaines, la présidence d’Emmanuel Macron baigne dans les fumées des barricades de pneus flambants, des préfectures incendiées et des gaz incapacitants. Les fumigènes ont remplacé les encensoirs. Ces fumées plus palpables ne rendent pas l’avenir plus certain : Macron-Jupiter, réfugié dans son olympe élyséen, ou jouant à saute-mouton autour de la planète, reste inaccessible, chef qu’on serait bien en peine de venir chercher, comme il le réclamait naguère.

    Désormais se dressent, entre le peuple et lui, plusieurs obstacles, glacis et autres ouvrages défensifs : ceux du langage, mur du mépris des petites phrases qui assassinent et fossé des mesures technocratiques incompréhensibles ; ses ministres et porte-paroles, aussi méprisants, aussi abscons, et en plus ne répugnant pas au mensonge, tout en votant des lois contre les infox, comme Philippe parlant d’une hausse de 3% du Smic net, Darmanin évoquant de mirifiques augmentations mensuelles (avant que son ministère ne modifie son communiqué triomphant), Castaner accusant les blocages des Gilets jaunes d’avoir fait périr, à Angoulême, une octogénaire en fait déjà décédée avant même que l’ambulance ne parte – et nous pourrions allonger la liste à loisir ; ses députés, qui ânonnent qu’ils ont manqué de pédagogie – le peuple est si bête ! – alors qu’ils refusent de voir ce qui crève les yeux : ceux qui manifestent sont ceux que la sacro-sainte croissance a en fait ruinés ; sa politique européenne et mondialiste, enfin, qui inquiète tous les Français et ne convainc aucun Européen : il n’a jamais rien obtenu de ses “partenaires”, ni sur les travailleurs détachés, ni sur les transporteurs routiers, ni sur la taxation des Gafa, ni sur le budget européen, ni même sur la défense européenne (cf. p. 12), qu’il ne fait avancer qu’en proposant de céder notre place à l’Allemagne, piquante conclusion de son « itinérance mémorielle » ; le Pacte pour l’immigration est la dernière barrière en date dressée par ses propres soins, incompréhensible quand on voit la manière dont la société française est fracturée (cf. p. 32).

    On croirait la tour de Babel peinte par Breughel, entassant enceintes sur enceintes, inachevée et en partie déjà ruinée. Ses entrailles sont un labyrinthe, son sommet se perd dans les cieux : Macron y siège, prince des nuées. Voilà un président français qui s’acharne, après quarante ans de destruction minutieuse de la souveraineté et de l’identité française, à abattre ce qui résiste encore sous prétexte de le sauver, et qui s’énerve qu’on ne le salue pas en sauveur. Les pauvres ne comprennent pas qu’ils doivent s’appauvrir encore ? Quels réfractaires ! Les patriotes ne saisissent pas en quoi l’Autre est si merveilleux que la France doive disparaître ? Bande de lépreux ! Les vieux partis ont tous failli, La REM est en train de trahir, et les citoyens manifestent ? Quels séditieux ! « À moi la disruption, je suis le seul qui puisse rompre avec les usages et maîtriser les horloges, et j’exige le respect, la soumission, la crainte et le tremblement ! » Si assuré de son droit qu’il s’affranchit de la loi et décide de rendre au Bénin des œuvres pourtant inaliénables (p. 44)…

    Mais les Français sont démocrates, ne comprennent pas qu’on les méprise puisqu’ils sont le peuple, censé avoir délégué son autorité et non pas avoir abdiqué toute volonté. Mais les Français ne sont pas européens, ils sont de leurs villages et de leurs régions (c’est-à-dire Angevins ou Provençaux, Bourguignons ou Normands), ils veulent que leur travail les nourrisse et constitue un capital à transmettre, ils veulent payer l’impôt non pas pour bâtir de chimériques univers numériques ou verser avec une générosité déréglée des sommes dont les Français ont besoin ; ils veulent des transports publics nombreux, des écoles et des maternités. Ils veulent que les “territoires”, ce nom mystérieux qui désigne presque des contrées sauvages, ne soient pas gérés depuis Paris par des technocrates qui ignorent les réalités diverses et dressent, eux, une barrière financière devant toutes choses.

    Donc, les Français crient : les maires interpellent, les présidents de région aussi (p. 21), et toute la masse de ceux qui ne se sentent pas représentés et doutent de la légitimité de leur chef. Leur clameur finira-t-elle par secouer Jupiter-Macron et le tirer de son rêve éveillé, là-haut ?   ■ 

    Les pages notées renvoient au numéro de décembre de Politique magazine.

    Philippe Mesnard

  • Il est encore temps de découvrir, lire, le numéro de décembre de Politique magazine et de s'y abonner ...

     

    Au sommaire de ce nouveau numéro ...

    Territoires sacrifiés, territoires libérés ? 

    Dossier : Misères et espoirs des territoires. 

    Gilets jaunes : un peuple exsangue. 

    Monde : Le « pacte mondial sur les migrations »

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

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    Sommaire du mois

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  • Xavier Raufer : « Chérif Chekkat [était] un islamiste dangereux, l’un de ses frères l’est encore plus »

    Le criminologue Xavier Raufer revient pour Boulevard Voltaire, sur le cas Chérif Chekkat, auteur de l’attentat au marché de Noël de Strasbourg. Quelques heures plus tard, le terroriste allait être retrouvé et abattu. 

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgXavier Raufer est un criminologue, essayiste, expert en questions de terrorisme Il a publié des ouvrages consacrés à la criminalité, au terrorisme et à l'insécurité urbaine.

    Il participe régulièrement à diverses publications de presse ou émissions télévisées.

    On lira avec intérêt l'entretien qu'il a donné à Boulevard Voltaire peu avant que Cherif Chekatt ait été retrouvé et abattu. Xavier Raufer y donne un ensemble d'informations, d'explications et de détails évidemment intéressants. LFAR

    Par  Xavier Raufer 

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    Cherif Chekatt a ouvert le feu pendant le marché de Noël de Strasbourg. Comment a-t-il pu frapper dans la mesure où les points d’accès au marché de Noël étaient sécurisés ?

    Cherif Chekatt arrive sur le point de contrôle situé au niveau du pont du Corbeau et de la rue du vieux marché aux poissons vers 19h40.

    Au même endroit, une heure avant, une dame habitant Strasbourg m’écrit dans un mail qu’elle a été contrôlée de près. On lui avait demandé de présenter ses papiers d’identité et d’ouvrir son sac.

    Lorsqu’il s’y présente, Cherif Chekatt sait qu’il est poursuivi par la police et par la gendarmerie puisqu’il a failli être arrêté le matin même. Il n’était pas présent à son domicile. Les gendarmes ont perquisitionné son appartement et ont trouvé au moins une grenade défensive, une arme de guerre très dangereuse. Si vous larguez ce type de grenade dans une pièce, elle tue une trentaine de personnes. Ils ont également trouvé une arme de poing.

    À la suite de cette perquisition, les gendarmes ont fait leur boulot puisqu’ils ont publié une note d’alerte stipulant qu’un individu dangereux était en fuite. Ils ont joint sa taille, son poids, sa photographie, son patronyme et les endroits où il était susceptible de se trouver. La perquisition a eu lieu vers 6 heures du matin et la fiche en question est apparue sur les terminaux de police et de gendarmerie au plus tard à 7h30.

    Le même soir vers 19h40, l’intéressé comme on dit dans les rapports de police, arrive à ce point d’où il peut accéder au centre-ville et où il est supposé être bien contrôlé et fouillé.

    On ne sait pas comment, mais il passe avec une arme de poing impressionnante, un vieux pistolet d’ordonnance et un poignard. Il était donc censé être fouillé et ne pas pouvoir entrer même avec un trombone ou une épingle. Pourtant, il passe.

    On peut décliner trois hypothèses pour l’expliquer. Première hypothèse, les gens censés être sur le point de contrôle ne voient plus clair parce qu’ils sont épuisés après avoir été sur des manifestations de lycéens le matin. Deuxième hypothèse, ils étaient en train de partir et ont négligé de contrôler l’individu en question. Dernière hypothèse, ils n’étaient déjà plus là.

    Il était officiellement poursuivi et recherché pour un braquage qui a mal tourné. Comme vous l’avez relevé, on n’envoie pas la DGSI pour un voleur de poules. Même s’il était fiché S, comment la DGSI a-t-elle pu être intéressée par un profil comme Cherif Chekatt alors qu’il avait officiellement le profil d’un braqueur ?

    Il est plus que fiché S. Un autre fichier existe. Le FSPRT est un fichier qui rassemble non seulement des personnes dont on est sûr qu’elles sont radicalisées, preuves à l’appui, mais également qu’elles sont dangereuses et ont accès à des armes ou à des outils dangereux.

    Cherif Chekatt figure sur les deux fichiers. En conséquence de quoi, tout ce qu’il fait est susceptible de basculer côté crime de droit commun. Il semble que la raison pour laquelle les gendarmes voulaient l’arrêter à ce moment-là était un home jacking. Cela consiste à s’introduire dans une maison pour braquer les habitants, voler leur argent et prendre leur numéro de carte bancaire. Il était avec 3 ou 4 complices d’origine maghrébine comme lui.

    Ils avaient peut-être l’envie ou le désir d’accumuler de l’argent pour pouvoir faire des attentats. On ne le sait pas pour le moment, mais nous le saurons peut-être. Ses trois complices ont été arrêtés. Ils sont entre les mains de la police.

    L’individu en question est signalé depuis trois ans pour son prosélytisme. C’est un véritable gibier de prison. Il est connu comme le loup blanc parce qu’à chaque fois qu’il est en prison, il y a coups et blessures sur les dépositaires de l’autorité. Il n’arrête pas de casser la gueule aux gardiens. Il le fait toujours dans des circonstances et avec des déclarations qui montrent que c’est un islamiste confirmé.

    L’islam fanatique salafiste interdit la musique, mais les guerriers ont le droit de chanter. Il a donc fait toutes sortes de déclarations sur ce qui s’appelle les anachid, les chants guerriers de Daesh. Il raconte que « les abrutis de gardiens ne comprennent pas, mais nous les chantons dans toute la prison ». Il est donc fier de son côté chahut militant, chahut islamiste à l’intérieur de la prison sur des chants de guerre qui appellent à tuer tous les infidèles. Il est clair que c’est un islamiste dangereux.

    La famille Chekatt est très compliquée. Ses parents et deux de ses frères ont été arrêtés. Le père a eu plusieurs épouses successives. Il a une ribambelle de frères et soeurs. Parmi eux, un des frères aînés de Cherif est encore plus dangereux, plus sophistiqué et plus organisé. Il n’a pas encore été arrêté. La crainte actuelle est que Cherif et son frère soient ensemble. Cela renforcerait certainement la capacité de nuisance de Cherif parce qu’il s’est pris une 5,56 dans le coude. Un de ses bras est donc neutralisé.

    On a du mal à imaginer qu’un homme aussi recherché et en plus blessé peut encore échapper aux forces de l’ordre…

    Deux solutions sont possibles. Premièrement, il se trouve peut-être en Allemagne, car nous avons eu deux signalements de deux Allemands crédibles. Ils ont dit avoir vu un garçon qui ressemblerait à Cherif. On cherche donc de ce côté-là, mais ce n’est pas sûr.

    Deuxièmement, depuis la zone où il a disparu, il peut très facilement rejoindre d’autres quartiers périphériques de Strasbourg où résident les éléments d’une importante communauté de Tchétchènes fanatisés et salafistes. Ce sont des gens redoutables dont certains sont d’anciens guerriers des guerres de Tchétchénie qui savent ce que c’est que la guérilla urbaine. D’autres sont plus jeunes comme les complices de Khamzat Asimov venu en mai dernier à Paris assassiner au nom de l’État islamique un passant au poignard dans le 2e arrondissement près du quartier de l’Opéra. Ce sont donc des garçons très dangereux.

    En somme, s’il a disparu en Suisse ou en Allemagne, on finira par le retrouver. S’il est planqué avec son frère aîné et des Tchétchènes, ça ne va pas être une promenade de santé pour aller le récupérer. Voilà où nous en sommes à l’heure actuelle.    

    Xavier Raufer 
    Docteur en géopolitique et criminologue.
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 

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  • Philippe de Villiers parle - bien... - de l'Islam par rapport à la France

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  • Le vent tourne

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    Les choses commencent à bouger. Au moins dans les paroles, ce qui est déjà un signe. Mme Lagarde : « il faut que les bienfaits de la mondialisation soient partagés par tous et non pas par quelques-uns » (F.M.I., mardi 4) : c’est reconnaître que la mondialisation a produit des méfaits. M. Macron : « Aucun pays n'avance s'il n'entend pas aussi cette part de colère légitime de nos peuples » (Sommet européen, jeudi 13) : c’est reconnaître la légitimité de la poussée populiste en Europe. 

    C’est l’heure du désenchantement pour M. Macron. Surnommé « l’Européen », un peu trop vite, après son élection, en raison de l’engagement explicite de vingt-six de ses propositions de campagne ; porté aux nues pour ses discours dans des lieux hautement symboliques (la colline de la Pnyx face à l’Acropole, le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le parlement de Strasbourg, le Bundestag) ; récompensé enfin par le prix Charlemagne dans la salle du couronnement de l’Hôtel de ville d’Aix-la- Chapelle… M. Macron a(vait) foi en l’Europe de Bruxelles et l’Europe de Bruxelles a(vait) foi en M. Macron. Mais, confronté à la réalité des choses en France même, en l’occurrence la révolte de Gilets jaunes qui dénoncent une situation, dont on sait qu’elle est en grande partie la conséquence de l’européisme militant auquel il s’était rallié, M. Macron doit en rabattre un peu. 

    Un peu ? C’est selon… Quand l’Italie « populiste » - celle de de MM. Conte, Di Maio et Salvini - présente un budget à 2,4% de déficit, elle s’attire les foudres excommunicatrices de la commission de Bruxelles et le mépris d’un M. Moscovici qui, ministre des Finances de François Hollande (jusqu’en mai 14) avait proposé des budgets en déficit d’environ 4% (et, rappelons-le, une augmentation des impôts de 52 milliards d’euros, dont les 2/3 tiers pour - mieux vaudrait dire « contre » - les ménages des classes moyennes). En revanche, quand la France « progressiste » de M. Macron s’apprête, sauf ultime tour de passe-passe technocratique, à franchir sans vergogne la barre des 3% (on parle de 3,4), cela devient pour le même M. Moscovici « envisageable ». Mansuétude suspecte quelles que soient les contorsions justificatrices. 

    Et preuve évidente que l’idéologie est le fondement même de cette Union aux dogmes pourtant chiffrés. C’est pour ne l’avoir pas compris que M. Macron est en situation d’échec. Le Président français était déjà incapable de convaincre ses partenaires dans sa vision régénératrice d’une Union européenne essoufflée. Il comptait, mais ce fut en vain, sur un soutien allemand. Echec « majeur » donc d’une relation franco-allemande qui devait pallier le départ de la Grande-Bretagne et « redonner du sens à la construction européenne ». En effet, l’Allemagne reste essentiellement soucieuse de préserver ses intérêts commerciaux et financiers. Un seul exemple, précis et d'actualité : son refus de taxer au niveau européen les fameux « GAFA » par crainte de mesures de rétorsion états-uniennes qui pénaliseraient ses propres exportations de véhicules automobiles ; Mme Merkel préfère un très hypothétique « impôt minimum mondial » dont on imagine mal qu’il puisse voir le jour. Du coup, sachant que la Grande-Bretagne envisage une taxe dès 2020, des voix s’élèvent en France qui suggèrent des mesures concertées avec Londres qui, à cette date, ne fera plus partie de l’Union : cherchez l’erreur. 

    A six mois des élections européennes, les autres pays s’interrogent avec inquiétude sur la France. Si Berlin reste sur une prudente réserve, la presse d’outre-Rhin, et c’est significatif, critique violemment « le chaos » français et dénonce une « nouvelle Italie » (Die Welt). Voilà donc notre président fortement décrédité. On ne s’en plaindra pas car cela pourrait lui permettre de se recentrer sur la France, de comprendre que l’Europe mérite mieux que sa caricature européiste de Bruxelles et de renoncer à sa vision manichéenne et moralisatrice de deux camps (progressiste et populiste). Sinon, il risque fort de recevoir un nouveau camouflet lors des élections européennes de mai 2019, comme le laisse entendre un tout récent sondage.  

  • La France, championne du monde des prélèvements fiscaux, doit se réformer !

    Par Marc Rousset    

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    La France, selon l’OCDE, est le champion du monde des prélèvements fiscaux et parafiscaux, soit 47 % de notre PIB.

    À titre de comparaison, l’Italie se situe à environ 44 %, l’Allemagne à 37 %, le Royaume-Uni à 34 %, le Japon à 32 %, les États-Unis à 27 % et la moyenne générale de tous les pays de l’OCDE à 35 % ! Si l’on ramenait donc le prélèvement fiscal en France à la moyenne de l’OCDE, cela représenterait une minoration fiscale et parafiscale de 12 % du PIB, soit environ 270 milliards d’euros.

    Un graphique établi par l’ACDEFI (sources : INSEE ; calculs ACDEFI) de 1960 (avec une pression fiscale de 30 %) à nos jours (avec une pression fiscale de 47 %) montre d’une façon indiscutable que plus la pression fiscale a augmenté en France, plus la croissance économique a évolué d’une façon inversement proportionnelle, puisqu’elle est passée, en cinquante ans, de 5 % par an à 1 %. Tandis que tous les autres pays de l’OCDE ont réduit drastiquement leur taux de chômage entre 2009 et 2019, de 8 % à 6 % pour le Canada, 7,5 % à 4 % pour le Royaume-Uni, 9 % à 4 % pour les États-Unis, 7,5 % à 3 % pour l’Allemagne et 5 % à 2 % pour le Japon, seule la France, avec ses taxations démoniaques, a gardé un taux de chômage inchangé inacceptable de 8,5 % !

    Taxer stupidement aboutit immanquablement à appauvrir les nations. La justice fiscale consiste à taxer seulement relativement les riches plus que les pauvres, mais pas à voler tous les citoyens riches ou pauvres, à gaspiller, à faire rêver les citoyens en les incitant à prendre dans la poche des autres. Il importe donc de procéder, en France, à une révolution conservatrice conduisant à une baisse globale des impôts pour tous, qu’ils soient pauvres ou riches, d’autant plus que ces derniers trouvent la parade en quittant de plus en plus, à l’instar de Johnny et Depardieu, purement et simplement le pays.

    Si les agents de conduite de la SNCF partaient à la retraite à 62 ans au lieu de 50 ou 52 ans, on pourrait abaisser leur effectif de 25 %. Si les aiguilleurs du ciel travaillaient autant que les Allemands, on pourrait réduire leur effectif de 50 %. Les fonctionnaires s’absentent deux fois plus que les salariés du privé. La France a un million de fonctionnaires en trop, toutes choses égales par ailleurs, par rapport à l’Allemagne. Ce sont toutes ces personnes et non les riches qui volent les Français.

    Croire résoudre les problèmes français en rétablissant l’ISF est donc digne d’une stupidité gauchiste, socialiste, d’une démagogie déconcertante. L’ISF rapporte entre 5 et 7 milliards d’euros, mais entraîne un manque à gagner fiscal par la fuite des riches de 30 milliards d’euros. Rétablir l’ISF aurait donc pour effet inverse d’entraîner une ponction fiscale supplémentaire par l’État dans les poches des pauvres et des riches de 24 milliards d’euros !

    L’immigration, le thème dont doivent s’emparer de plus en officiellement les gilets jaunes, pas encore libérés complètement de la pression bien-pensante, coûte à la France, selon les calculs sophistiqués de Polémia et de son président Jean-Yves Le Gallou, environ quatre-vingts milliards d’euros par an.

    Le racket fiscal supplémentaire de l’État français par rapport à la moyenne des États de l’OCDE s’élève donc à 270 milliards d’euros, dont 24 milliards d’euros correspondent à la surtaxation engendrée par l’imbécile ISF et 80 milliards d’euros (soit environ 4 % du PIB) à l’immigration. Ce chiffre monstrueux devrait ouvrir les yeux des gilets jaunes face la tentative de récupération gauchiste « Demain on rasera gratis » à la Luigi Di Maio. Les gilets jaunes patriotes doivent, au contraire, combattre le racket fiscal de l’État obèse, l’arnaque du réchauffement climatique et la ruineuse invasion migratoire conduisant à la perte de notre identité française et européenne. ■  

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR