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Actualité France - Page 288

  • LE MOUVEMENT DES GILETS JAUNES ATTESTE DE LA FAILLITE DE LA RÉPUBLIQUE

    Marlène et Cyril, vivantes allégories de « La Politique se réconciliant avec le Peuple ».  

    Par Yves Morel

    Politique. Le mouvement des Gilets jaunes signe-t-il la fin prochaine de la République ? La question est moins incongrue qu’il n’y paraît. Ce qu’a révélé de façon éclatante ce mouvement, c’est le total discrédit de la démocratie républicaine, et l’inanité de ses principes.

    La démocratie républicaine fonctionne grâce à trois éléments constitutifs : les partis politiques, les organisations professionnelles (de salariés et d’employeurs) et les associations à finalité civique ou autre (cultuelle, culturelle, environnementale, sportive, etc.). Or, le mouvement des Gilets jaunes montre que les partis politiques et les organisations syndicales ont perdu tout crédit au sein de la population, que les manifestants fluorescents représentent assez bien (on ne saurait le nier, eu égard à ce qu’ils sont et au soutien populaire massif auquel ils ont eu droit – aujourd’hui en baisse, mais toujours majoritaire), et ne parviennent pas à sortir des limbes en lesquels ils sont tombés. Or, ils sont absolument essentiels – voire consubstantiels – à notre démocratie.

    Les partis et les hommes politiques sont le moteur de la démocratie

    Et les partis le sont plus encore que les autres. Les partis politiques, et les hommes politiques. Il convient de rappeler ici que les uns et les autres sont des inventions et des pièces maîtresses de la démocratie contemporaine, la démocratie anglaise, issue de la monarchie parlementaire à la fin du XVIIe siècle, la démocratie américaine, née au XVIIIe, et la démocratie républicaine et jacobine surgie de la France révolutionnaire entre 1789 et 1792.

    51rUZt68i1L.jpgAvant 1689 en Angleterre, avant 1789 en France, il n’existe ni parti politique, ni homme politique. Des hommes comme Thomas More [ci-contre], Thomas Cromwell, Buckingham, Strafford, Oliver Cromwell en Angleterre, Suger, Nogaret, Sully, Colbert, Louvois, Fleury, Maupeou, Necker, en France, furent des hommes d’État, souvent affectés à un domaine précis, mais ils ne furent pas des hommes politiques. Ces derniers se réclament d’une idéologie, d’une conception philosophique de l’homme, du monde et de l’histoire, et défendent un projet de société et un programme de gouvernement. Ils mettent en avant des idées et des convictions qui, la plupart du temps, ont une orientation humaniste, là où les grands ministres de la monarchie œuvraient selon les lois de la nécessité, au nom du Roi, institué en son royaume par la volonté de Dieu afin d’en assurer la sauvegarde et la prospérité, et d’y maintenir un ordre régi par une morale chrétienne supra-rationnelle soustraite à toute discussion et imprégnant toute la société. L’homme politique et le parti politique sont les produits d’une société laïcisée et libérale, où les individus ne sont plus intriqués exclusivement dans la sphère d’existence constituée par leur naissance et leur situation sociale (liée à celle-ci), et évoluent dans l’espace public selon leurs désirs, leurs ambitions, leurs centres d’intérêt (lesquels ne se limitent plus à ceux de leur classe d’origine), leurs intérêts particuliers et les aléas d’un ordre économique qui n’a pas la stabilité (ou la lenteur d’évolution) de celui d’autrefois. Les partis et les hommes politiques proposent aux hommes (et aux femmes) des projets de société et des programmes de gouvernement répondant (théoriquement et en gros) à leurs besoins et aspirations, à leur idéal, désormais indépendant de toute morale religieuse, et donc variable suivant les personnes et les classes (et autres groupes sociaux). En une société désormais dépourvue de fondements religieux et moraux indiscutés, et où, par conséquent, les individus, les classes, les groupes divers (économiques et autres) poursuivent leurs propres fins sans égard pour les autres ou la communauté, ils jouent le rôle de guides, d’auxiliaires et de garde-fous, d’intermédiaires entre les intérêts divergents, voire opposés, des uns et des autres ; et, de par la synthèse qu’ils opèrent, des revendications les plus disparates, ils garantissent, vaille que vaille, grâce au jeu du suffrage universel, un minimum de cohésion et de continuité sociales. Ils sont le moteur de la démocratie.

    Aujourd’hui oublié, Charles Millon définissait l’homme politique, durant les années 1990, comme un médiateur entre d’une part le citoyen de base et d’autre part le décideur (l’État), lui-même éclairé par le spécialiste et limité, dans son action, par les détenteurs de la puissance économique et les organisations syndicales. Et il déplorait que ce rôle eût pratiquement disparu.

    Les partis ont perdu tout pouvoir réel et toute légitimité

    000_14h4p1.jpgEh bien, si cela était déjà le cas il y a au bas mot vingt-cinq ans, cela n’a fait qu’empirer depuis. Plus exactement, on peut dire que la situation actuelle confirme le diagnostic de Charles Millon. Les Français d’aujourd’hui, plongés dans des conditions d’existence de plus en plus difficiles, sacrifiés à l’ordre économique néolibéral européen et mondialiste, se révoltent directement contre l’État macronien qui représente ce dernier dans leur pays, sans s’en remettre à des partis qui les ont trompés depuis quatre décennies, et qui, de toute manière, ne peuvent absolument pas les aider, dans la mesure même où ils ne pèsent d’aucun poids face aux puissances économiques et financières mues par une logique implacable, et qui se jouent des peuples, des intérêts nationaux et des gouvernements. À l’égard des Français de base comme vis-à-vis de ces puissances, les hommes (et femmes) politiques ont perdu tout pouvoir réel et toute légitimité, et nous assistons à la dilution pure et simple du politique. Il est à craindre que, désormais, notre vie politique se caractérise, non plus par un affrontement entre partis opposés ou entre employeurs et syndicats, mais par un affrontement direct entre l’État et les citoyens, et entre les patrons et les salariés. Cela signifie la fin de la démocratie républicaine. Sous nos yeux, sans que nous en soyons bien conscients, les piliers de la démocratie républicaine s’effondrent. Nos compatriotes n’éprouvent plus le moindre intérêt à l’égard des partis et des hommes politiques, qu’ils ne détestent même plus, tant ils les jugent impuissants et insignifiants. Souvenons-nous que le taux d’abstention atteignit 57% des électeurs inscrits lors de la dernière élection présidentielle. Autrement dit, M. Macron, porté au pouvoir par 66% des suffrages exprimés, n’est que l’élu des deux tiers des 43% d’électeurs inscrits qui ont daigné voter le jour du scrutin. Il n’est d’ailleurs que de constater l’état de déliquescence des partis. Également impuissants à infléchir le cours des choses, tous prisonniers de la logique infernale du nouvel ordre économique mondial, tous condamnés à poursuivre la même politique, contraire aux intérêts vitaux de nos compatriotes, tous pareils et interchangeables, ayant tous répudié leurs convictions propres pour se replier sur les « valeurs de la République », les « Droits de l’Homme » et l’attachement à une société libérale-libertaire frelatée, ils ne représentent plus rien. Il n’est que de considérer les noms insignifiants, insipides et passe-partout qu’ils se donnent : La République en marche, Les Républicains, Rassemblement national, Les Patriotes, Debout la France, La France insoumise. Nous assistons à la mort des idées, des convictions, des valeurs (sauf les « valeurs de la République », bien entendu), et à la mort du politique. Il est à craindre que les prochaines élections (les européennes, puis les autres) se traduisent par des scores phénoménaux d’abstention, ou des listes aussi nombreuses que disparates, qui émietteront l’électorat, ou par des listes anarchiques de Gilets jaunes (ou de Stylos rouges ou de Bonnets rouges). Bref, c’est la République elle-même qui vacille sur ses bases.

    Le système républicain est arrivé dans l’impasse où devaient le mener ses principes mêmes

    C’est le système républicain lui-même qui est implicitement récusé à travers le mouvement des Gilets jaunes (qui ne veut décidément pas s’arrêter) et l’exigence de l’instauration d’une procédure de référendum d’initiative citoyenne, qui est, de fait, la récusation du fonctionnement actuel de la démocratie. Cette exigence référendaire est présentée, par ses partisans, comme la régénération et l’approfondissement de la démocratie républicaine, mais elle n’en est pas moins, en réalité, son rejet, et elle ne pourra pas la sauver (à supposer qu’elle soit satisfaite).

    7795704609_des-gilets-jaunes-a-rochefort-le-24-novembre-2018.jpgEn réalité, elle force la république, d’origine révolutionnaire et d’essence collectiviste, à aller jusqu’au bout de sa logique, et à tenir effectivement ses promesses de démocratie absolue, de justice parfaite et d’égalité intégrale et effective (et non pas seulement théorique et juridique). C’est oublier qu’une telle démocratie idéale ne peut advenir et durer, que la république actuelle n’écorne ou ne viole (suivant les circonstances) ses principes que dans la mesure où elle ne peut pas faire autrement (sous peine de plonger le pays dans le plus grand marasme), et qu’un système politique en lequel un État ou un gouvernement ne pourrait prendre que des mesures approuvées par le suffrage universel se verrait incapable de tenir longtemps et d’œuvrer dans l’intérêt général de nos compatriotes. Il suffit d’ailleurs d’en imaginer le fonctionnement pour comprendre cela.

    En définitive, c’est bien la démocratie républicaine elle-même qui, à la faveur de cette contestation des Gilets jaunes, atteste de l’impasse en laquelle elle se trouve, et où ses propres principes et sa propre logique ne pouvaient que la mener.     

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    Les foulards rouges, forces vives de La République en Marche !, défilent triomphalement

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • Lourdes questions

     

    580234331.2.jpg

    « C'est contre la stratégie du Pouvoir qu'il convient aujourd'hui de porter les plus graves accusations. »

    Quelle aura été la stratégie du Pouvoir face aux Gilets jaunes ? Peut-on seulement imaginer qu'il n'y en ait pas eu une ? Et si la réponse est non, en quoi a consisté cette stratégie ?  

    « Lourdes questions », comme on l'a dit. Et réponses tout aussi lourdes. Gravement accusatoires. 

    Comment transmuer une saine révolte d'un Pays Réel exsangue, exaspéré par la voracité d'un Système désormais détesté dans son essence, en une troupe de casseurs marginaux, ultra-violents d'où la masse des gilets jaunes des débuts s'est retirée peu à peu, inexorablement, de semaine en semaine ? Comment lui ravir le soutien de l'opinion ? Elle est là évidemment la stratégie du Pouvoir. 

    87876175_o.jpgLaquelle ? Pourrir la révolte populaire, celle des « braves gens » des débuts qui avaient fait reculer Macron en décembre par leur nombre, par leur sincérité et par leur détermination et qui l'avaient effrayé aussi à cause du soutien que leur apportaient plus des deux-tiers des Français, ramenant la popularité du Chef de l'État à presque rien. L'allié inavoué de cette opération, l'auxiliaire précieux du pourrissement, ce seront les hordes de l'ultragauche, troquant ou non, selon le cas, leurs cagoules, leurs capuches et leurs sinistres habits noirs, pour un gilet jaune. L'on ne distinguerait que rarement entre vrais et faux gilets jaunes. Ces derniers on les confondrait avec les vrais gilets jaunes. L'on appellerait l'ensemble  indifférencié « les manifestants ». Comme si les Black Blocs étaient des « manifestants » ! Les médias se chargeraient comme un seul homme de l'amalgame sans besoin d'instructions ni de consignes. Le soutien populaire au mouvement  Gilets jaunes s'effriterait lui aussi de semaine en semaine. Quoique, encore aujourd’hui, il avoisine toujours 50%.

    c05aa9dd4efdd196e5863951bf0e74120c023044_field_image_principale.jpgOn établirait des parallèles de diversion, dépréciatifs. Par exemple, l'on monterait en épingle les manifestations écologistes, si nombreuses, si paisibles et par-dessus le marché si « festives ». Le concept tant apprécié ! Il n'y aurait ni Baudelaire ni Murray pour dire son fait à  ce « festivisme » nigaud et parfaitement déplacé quand à quelques encablures les Champs-Élysées brûlent. Et puis l'on lancerait le Grand débat, réplique moderne, façon 2019, des États-Généraux de 1789, mais transformés en One man show présidentiel, ce que Louis XVI, roi d'une France organique et non d'un peuple atomisé, n'eût jamais osé faire en admettant que l'idée alors inconvenante lui en fût venue.  

    On ne tentera donc rien pour neutraliser les violents : Black Blocs, Antifas, racailles et pillards. Les mêmes ou à peu près que l'on avait vu se greffer sur les occupants plus ou moins alternatifs de Notre-Dame des Landes, les mêmes venant de toute l'Europe en appoint des troupes locales. Pour casser, détruire, exercer leur pleine violence révolutionnaire anarcho-nihiliste. Rien n'a été fait pour les neutraliser préventivement et peu de choses sur le terrain. Manque de moyens, désorganisation de la Préfecture de police, absence d'instructions claires et appropriées à la gravité de la situation, de la part des « politiques », trop d'effectifs de police - et les plus aguerris - affectés à la protection des bâtiments officiels plutôt qu'à la rue, comme le pense Alain Bauer ?  Ou stratégie du pourrissement, du discrédit et de l'amalgame ? Mais ces deux explications s'excluent-elles ? Et pourquoi donc ? Leur cumul, tout au contraire nous semble parfaitement vraisemblable. Et, en fait, conforme à la réalité. 

    La vérité est qu'on n'a pas voulu (Macron, Philippe, Castaner) se priver des précieux auxiliaires que l'on s'est trouvé depuis quatre mois pour se tirer d'affaire. Pauvres, pauvres Gilets jaunes ! 

    XVM4b9a4ea0-4d58-11e8-8fb1-21d07020916d-805x453.jpgDans un peu plus d'un mois, ce sera le 1er mai et ce seront les défilés traditionnels convoqués par des syndicats fantomatiques qui n'ont plus ni adhérents, ni troupes, ni gros bras pour expulser les indésirables. Plus question d'incriminer les gilets jaunes. Comme le 1er mai 2018, [Photo] les Black Blocs et autres similaires engeances se chargeront de la casse sur le dos des centrales syndicales frappées d’obsolescence et d'impuissance. Rendez-vous est pris. Il serait bien étonnant que les Black Blocs ne l'aient pas déjà inscrit à leur agenda. Ce sont des révolutionnaires organisés et efficaces. Nous verrons bien. Accusera-t-on les syndicats de la casse ?

    C'est contre la stratégie du Pouvoir dans l'affaire des Gilets jaunes qu'il convient aujourd'hui de porter les accusations les plus lourdes.   

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité
  • Éric Zemmour : « Bernard Tapie, l'homme qui aurait pu être Trump ou Berlusconi »

      

    fond-degrade-bleu-fonce_1258-1364.jpgL'ancien président de l'OM avait tout pour plaire à l'électorat populaire mais il n'a pas compris l'histoire qu'il pouvait écrire. (Figaro Magazine du 15.03). Zemmour en trace un portrait saisissant :  celui d'un destin manqué. Il aurait pu être « le premier populiste français »... LFAR  

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    « Comme un remords vain. »

    Même amaigri et vieilli par la maladie, Bernard Tapie a conservé cette pugnacité de boxeur, ce charme animal qu'il possédait à ses heures de gloire.

    L'ouverture de son dernier procès - encore et toujours la querelle autour d'Adidas et du Crédit lyonnais - nous ramène plus de trente ans en arrière, au cours de ces années 80, dont il fut l'une des incarnations. La gouaille, le culot, l'irrévérence, la brutalité étaient alors ses atouts maîtres. Il était l'éléphant-entrepreneur dans le magasin des porcelaines d'apparatchiks socialistes. Il faisait entrer les codes de l'entreprise dans la politique française. Il était l'imitateur français de l'italien Berlusconi.

    830x532_bernard-tapie-alors-president-om-fete-joueurs-apres-victoire-contre-milan-ac-27-mai-1993.jpgCelui-ci avait fait fortune dans l'immobilier et connu la gloire sportive avec le Milan AC. Tapie avait fait une belle pelote en rachetant des entreprises en difficulté et s'aventurait aussi sur les terrains de football avec l'OM. Tapie n'était ni énarque ni bourgeois. Son côté parvenu déplaisait à l'establishment mais avait tout pour plaire à l'électorat populaire qui commnçait à se détacher de la gauche. Tapie l'ignorait mais il avait inventé Trump avant Trump.

    « Les hommes font l'histoire, mais ne savent pas l'Histoire qu'ils font », nous a appris Raymond Aron. Bernard Tapie n'a pas compris l'histoire qu'il pouvait écrire. Il n'a pas compris qu'il était le premier populiste français.

    Capt -Tapie-Mitterrand Francois.JPGIl a cru que la protection du président Mitterrand était sa meilleure armure. Elle fut sa tunique de Nessus. Il mit sa truculence au service d'une gauche démonétisée et de ses codes idéologiques bien-pensants. Il entraîna Le Pen dans un combat de rue. Il traita les électeurs du FN de « salauds ». Il s'appropria le discours de la doxa antiraciste sur l'immigration. Il se fit l'instrument d'une mondialisation économique qui marginalisait les classes populaires. Il fit ami-ami avec certains journalistes qui crachaient leur mépris d'un peuple français « fascisé ». Il tenta même de corriger son image de « macho » par de grandes déclarations d'amour à sa femme - fort touchantes, mais qui le transformaient de manière risible en adolescent boutonneux. Au lieu de devenir le héros des classes populaires, il devint celui des quartiers d'immigrés. Au lieu de combattre les élites, il mit toute son énergie à se faire accepter d'elles. Au lieu d'être le pourfendeur du « système », il voulut être son ultime paladin. Le « système » montra son ingratitude habituelle pour ses serviteurs méprisés. Il perdit sur les deux tableaux. L'alliance des oligarchies administratives et financières le fit chuter. Et les classes populaires détournèrent le regard de celui qu'elles avaient fini par considérer comme un membre de l'establishment.

    Tapie n'aura été ni Berlusconi ni Trump car il n'a pas compris les enjeux idéologiques qui se jouaient à l'heure de la mondialisation. On peut d'ailleurs imaginer que sa sollicitude remarquée pour les « gilets jaunes » est la marque d'une compréhension tardive des enjeux. Comme un remords vain.   

  • Archipel à la dérive

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « Où allons-nous ? » 

    Quand on se saisit du dernier essai de M. Fourquet, analyste politique reconnu, c’est d’abord le bandeau rouge surajouté par l’éditeur (Seuil) qui frappe : « où allons-nous ? ».

    A cette interrogation inquiétante sur l’avenir de la France semble répondre par avance le sous-titre affirmatif de l’ouvrage : « naissance d’une nation multiple et divisée ».

    9782021406023-200x303-1.jpgQuant au titre, L’archipel français, il évoque de façon métaphorique la réalité d’une France brisée, disloquée, écartelée, que tout le monde connaît. Cartes, tableaux et graphiques à l’appui, sont ainsi rappelées quelques évidences. Celle-ci d’abord, qui ne fait pas forcément plaisir : différents indices (le rapport à la mort, aux animaux, à la sexualité, etc.) montrent la dislocation du « socle judéo-chrétien » et, par voie de conséquence, de la « matrice catho-républicaine » de la France contemporaine. De même, M. Fourquet, en écho au mouvement des Gilets jaunes qui s’en trouve justifié, rappelle la « sécession des élites » :  regroupées dans certains quartiers des grandes métropoles urbaines, elles « ignorent » tout simplement la majorité de la population française dite « périphérique ». Mais, au fond, tout cela on le savait et M. Fourquet lui-même en avait parlé dans d’autres ouvrages ou sur les ondes. L’intérêt du livre est ailleurs. 

    prenom.pngD’abord, M. Fourquet établit que 18% des prénoms donnés en France chaque année sont désormais des prénoms « arabo-musulmans » (au sens large : sont concernés Maghreb, Turquie et Afrique subsaharienne). Or, lui-même cite volontiers MM. Besnard et Desplanques, sociologues : « Un prénom doit permettre de s’identifier à ceux dont on essaie de se rapprocher et de s'éloigner de ceux dont on essaie de se différencier » (Un prénom pour toujours). Se rapprocher ou s’éloigner : 7898682_5d8f1ccc-be68-11e8-bd58-3e3e477d3eac-1_1000x625.jpgvoilà qui donne indirectement raison à M. Zemmour, lequel avait reproché en septembre dernier, avec sa franche brutalité mais aussi tout son talent de polémiste, à Mme Sy, chroniqueuse de télévision franco-sénégalaise, de se prénommer « Hapsatou », prénom fort exotique s’il en est. 

    Ensuite, M. Fourquet contourne l’interdiction des statistiques ethniques. Celles-ci constituent un des tabous du politiquement correct, que M. Lançon définit excellemment comme « une forme de puritanisme renouvelé par les sirènes du progressisme et la colère des minorités » (Le 640_lancon.jpgLambeau). Dans ce contexte, ce 18% a de quoi inquiéter. Il est en effet avéré que, si les courbes démographiques observées depuis l’an 2000 ne s’inversent pas, alors, et mécaniquement par le seul jeu du renouvellement des générations, la proportion des populations d’origine arabo-musulmane sera vite de 20%, puis de 25%, puis de… Certains ont nommé cela « le grand remplacement ». 

    La France serait donc peut-être en passe de devenir au mieux (?) comme le Brésil, ou même les Etats-Unis ; au pis (?) comme le Liban, ou l’ex-Yougoslavie. Retour donc, in fine, à LA question, celle du bandeau rouge : où allons-nous ? Le 12 mars, les journalistes de R.M.C. qui recevaient M. Fourquet lui ont demandé, dans leur inimitable langue médiatique, « comment, dans ces conditions, faire nation ». Comme s’il y avait un mode d’emploi ou une notice pour procéder au montage de ce qui sera une nation. On avait déjà la nation-contrat, on a maintenant la nation-ikea. M. Goldnadel, présent ce jour-là, a quand même relevé la contradiction quasi-insurmontable soulignée dans le sous-titre de l’essai de M. Fourquet (« naissance d’une nation multiple et divisée »). 

    InvasionClandestinsTerriblePhotoExc-448x270.jpgOn pourrait peut-être espérer pouvoir réconcilier les parties de la population qui ont, malgré tout, encore quelques points de référence en commun - ne serait-ce que la langue, le drapeau, le territoire, ou encore les noms propres, la littérature, la gastronomie, etc. Mais comment se concilier avec une trop grande partie de ceux qui sont venus, d’au-delà des mers et bien récemment, avec d’autres références religieuses et/ou socioculturelles, références qu’ils entendent conserver si ce n’est imposer ? Les promoteurs de l’immigration de masse ont eu raison, semble-t-il, de l’homogénéité ethnoculturelle du pays. Tout n’est sans doute pas encore perdu. Ce qui est sûr, c’est que sur la « dislocation des références culturelles communes », sur les ruines de la France, il y aura(it)  on ne sait quoi mais certainement plus la France.  

  • Un faux « grand débat » qui occulte le bien commun

    Par François Reloujac 

    Le Grand Débat, dont Macron a souligné qu'il ne l'obligerait en rien, pose une série de questions techniques qui empêchent qu'on discerne le sens de la chose publique, la philosophie du bon gouvernement. 

    1156973.jpgFace à la gronde du peuple français dont la manifestation bruyante est médiatisée sous l’appellation des Gilets jaunes, le Gouvernement a cru devoir lancer un Grand Débat pour faire croire aux mécontents qu’ils étaient entendus et pour leur laisser penser qu’ainsi les choses iront mieux puisqu’ils pourront – dans une certaine mesure – peser sur les choix politiques à venir. Mais, comme il n’était pas possible non plus de laisser chacun partir sur n’importe quel sujet dans une véritable cacophonie, le Président a tout normalement fixé des limites… quitte à risquer de tout fausser.

    Il a commencé par imposer de ne pas revenir sur les « acquis » récents (ce qui concerne aussi bien la loi Taubira que la réduction de l’assiette de l’impôt sur la fortune au seul patrimoine immobilier), puis il a adressé à tous les Français un message (baptisé « lettre », mais uniquement disponible sur Internet, ce qui méprise les 20 % de la population qui n’y a pas accès), enfin il s’est lancé à travers la France dans une tournée de politique-spectacle où il tient la scène tout seul pendant plusieurs heures devant un public trié sur le volet, pour expliquer ce que les Français doivent penser. Quant au débat proprement dit – si débat il y a –, il ne peut vraiment s’engager qu’à partir des trente-trois questions, regroupées en quatre chapitres, posées dans la fausse lettre, faussement envoyée aux Français.

    B9718571051Z.1_20190213155233_000+GSRCVMP7Q.2-0.jpgCompte tenu des modalités retenues pour ces cahiers des doléances d’un nouveau genre, il n’est absolument pas possible que ce débat permette de mieux appréhender le bien commun. En effet, en se limitant à quelques conséquences secondaires mais visibles, on occulte le fond des problèmes, comme s’il n’y avait pas d’autre politique possible. Pour les hommes au pouvoir c’est tout bénéfice. Cela leur permettra de redorer leur image en faisant penser qu’ils sont à l’écoute des préoccupations de la population sans pour autant remettre en cause les options qu’ils ont choisies et qu’ils imposent à tous. De plus, si les résultats ne satisfont pas les attentes des mécontents, ils pourront se décharger sur le peuple de la responsabilité des mesures parcellaires et technocratiques qui découleront de cette fausse concertation.

    Quelques exemples tirés de chacun des quatre chapitres ouverts à la discussion suffiront à montrer pourquoi ce faux débat ne conduira pas à faire progresser la politique sur la voie de la recherche du bien commun.

    Nos impôts, nos dépenses et l’action publique

    En demandant aux Français quels sont les impôts qu’il faut « baisser en priorité » ou « comment pourrait-on rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ? », on est sûr d’obtenir une masse impressionnante de réponses contradictoires, chacun se référant à sa situation personnelle pour répondre. Mais le bien commun n’est pas la somme des intérêts individuels ; il en est la combinaison harmonieuse. Quelle que soit la décision finalement retenue, il y aura donc des déçus et il n’est pas sûr qu’ils se contenteront, comme explication, du fait que cette décision résulte de la volonté de la majorité. Si l’on veut faire un pas dans le sens du bien commun, il faut commencer par rechercher à quoi servent les impôts, autrement dit quelle politique l’on veut suivre. Il faut ensuite tenir compte du besoin fondamental de liberté de chacun qui se traduit ici par la maîtrise d’un certain pouvoir d’achat. Or, celui-ci se mesure par la différence entre le revenu versé (pour les salariés, le montant total du salaire brut à la charge de l’entreprise, toutes charges comprises) et les dépenses contraintes, soit les prélèvements de toutes sortes et les dépenses obligatoires (assurance, chauffage, frais de transport pour aller travailler ou conduire les enfants à l’école…). Il faut encore définir ce qui, dans les missions de l’État lui appartient en propre et qu’il peut seul assumer, dans le respect du principe de subsidiarité, et à quelle cadence il peut les mener à bien, c’est-à-dire dans le respect de l’équilibre budgétaire qui n’est qu’une simple application du principe de solidarité envers les générations futures. À partir de là seulement, on peut définir le niveau de pression fiscale acceptable et discuter ensuite de la façon de la répartir au mieux en tenant compte des facultés contributives de chacun.

    L’organisation de l’État et des collectivités publiques

    Là encore les questions posées sont trop précises pour ne pas donner lieu à l’expression de souhaits particuliers. Ainsi, par exemple, on ne peut pas demander à un fonctionnaire territorial de dire que la collectivité pour laquelle il se dépense sans compter n’a pas d’utilité. Quand on sait le poids que représente, en France, la fonction publique totale, on comprend bien que les réponses ne pourront pas être exclusivement pesées à l’aune du bien commun. La seule question qui se pose ici est celle de savoir si les collectivités publiques, qu’elles soient nationales ou locales, ne sont pas plus au service de l’État qu’au service des citoyens. Car le bien commun suppose que toutes les collectivités publiques soient au service des citoyens et non de l’État qui ne peut en aucun cas être une fin sinon il « ne pourrait que nuire à la vraie et durable prospérité de la nation » (Pie XII, Summi Pontificatus, 20 octobre 1939). 

    La transition écologique

    Avec ce chapitre, on atteint des sommets dans le déni du bien commun. Les questions posées ne portent que sur des « solutions concrètes » pour mettre en œuvre des décisions non discutables. Mais ces décisions sont-elles vraiment non contestables ?

    image-20160906-6127-tjzwg4.jpgPrenons l’exemple de l’énergie éolienne qui est imposée pour le plus grand bien des industriels étrangers et qui coûtera de plus en plus cher aux Français. En effet ces éoliennes sont essentiellement produites par des sociétés allemandes à partir de matériaux dont les plus stratégiques (terres rares) sont importés de Chine. Elles nécessitent pour leur ancrage au sol des tonnes de béton qui stérilisent des terres cultivables et perturbent les nappes phréatiques, et qu’il faudra bien éliminer lorsqu’au bout de vingt ans ces éoliennes seront en fin de vie. De plus ces machines émettent des ultra-sons qui troublent dangereusement le vol des oiseaux portant ainsi atteinte à la biodiversité. Enfin, dans le meilleur des cas ces éoliennes ne fonctionnent qu’à 25 % du temps ce qui suppose de développer parallèlement des centrales suffisamment souples pour prendre le relais en tant que de besoin, c’est-à-dire aujourd’hui des centrales à charbon – puisque le nucléaire est exclu. C’est ainsi que l’Allemagne a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre et de particules fines. Sans parler des autres nuisances provoquées par ces machines.

    Redonner plus de force à la démocratie et à la citoyenneté

    emmanuel-macron_5_0.jpgComme dans les chapitres précédents les questions posées sont parcellaires et n’abordent pas les questions de fond. La reconnaissance du vote blanc intéresse plus les politologues qui ont envahi les chaînes de télévision et sont payés grâce à la redevance, que le citoyen. « Dans quelle proportion diminuer le nombre des Parlementaires ? » n’est qu’anecdotique. Quant à savoir quel rôle faire jouer au Conseil Economique, Social et Environnemental alors que la plupart des Français ne savent même pas qu’il existe, ce n’est pas ainsi que l’on va rétablir la confiance. La seule question importante est celle de savoir quel doit être le rôle réel du chef de l’État. Il n’est pas le chef du Gouvernement ; il ne doit pas être l’homme d’un parti que celui-ci soit majoritaire ou minoritaire. Son rôle est de représenter le pays, de l’incarner. Il doit être le garant des institutions, l’arbitre de toutes les factions, le défenseur de l’identité nationale. C’est à lui qu’incombe le respect du bien commun ce pourquoi il doit fédérer tout le monde autour de sa personne. Ce n’est pas en se disputant sur les réponses à apporter à des questions de détail qu’on y arrivera.

    Ces quelques pistes de réflexion suffisent à montrer que le Grand Débat ne peut au mieux qu’accoucher d’un consensus mou, au pire séparer un peu plus les Français les uns des autres et distendre ainsi le lien national. Quel est donc le but poursuivi avec ce Grand Débat ? Favoriser la poursuite du bien commun ou diviser pour mieux « régner » ?    

    François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques
  • Affaire Preynat ou affaire Barbarin ?

    par Gérard Leclerc

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    « Une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire »

    N’ayant pas eu à commenter sur le champ la condamnation du cardinal Barbarin, j’ai pu mûrir, plusieurs jours durant, mes réflexions, sans être sûr qu’elles soient vraiment abouties, vu l’extrême difficulté du sujet.

    Au préalable, je dois à nos auditeurs l’aveu que Philippe Barbarin est pour moi un ami très cher que j’ai connu bien avant son épiscopat. Il a baptisé deux de mes enfants. Ce n’est pas une garantie de neutralité, j’en conviens. Du moins, on m’accordera de bien le connaître et d’avoir quelque idée de ses dispositions intérieures. C’est pourquoi je proteste, lorsque je le vois accusé d’avoir privilégié la défense de l’institution à l’encontre de la souffrance des victimes. C’est exactement le contraire de ses convictions qu’il communiquait un jour à une journaliste lyonnaise. Oui, il faut prévenir la police lorsqu’on a été agressé par un prêtre. « Tant pis si c’est une honte supplémentaire pour l’Église, car ça peut rendre service à tout le monde. »

    Il est vrai que l’affaire pour laquelle la justice a été saisie par l’association La parole libérée est de nature très singulière, parce que les faits épouvantables qui sont à son origine remontent à une époque où Philippe Barbarin n’était même pas évêque, et qu’elle a été révélée au grand public un quart de siècle plus tard. Ce sont les victimes, qui, brusquement, ont ranimé ce passé infiniment douloureux et demandé des comptes à l’Église de ce qu’elles avaient subi. Du coup, c’était l’archevêque de Lyon du moment qui devenait la cible des accusations, parce qu’en sa personne c’était toute l’institution qui était mise en face de ses responsabilités.

    Faut-il dire que Philippe Barbarin devenait le bouc émissaire, dont la chute seule pouvait être à la mesure de la faute commise ? C’était, en tout cas, le but clairement avoué par François Devaux, dont la stratégie a été couronnée de succès. Non, à mon sens, sans quelque paradoxe. Car le procès qui a eu lieu à Lyon était en fait un procès Preynat, puisque l’essentiel des témoignages se rapportait aux crimes de ce prêtre. Mais un procès Preynat dont l’accusé était Philippe Barbarin, en l’absence du coupable même pas jugé. Nous sommes bien dans la logique du bouc émissaire, à ceci près que l’ampleur du drame déborde la personne de l’archevêque de Lyon, lui-même solidaire d’une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire.  ■ 

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    Gérard Leclerc
  • Zemmour a raison : « Christianisme et islam, la fausse égalité »

     

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    CHRONIQUE - L'égalité mise entre les deux sert la nouvelle stratégie des militants islamistes qui veulent s'approprier la France. (Figaro Magazine du 8.03). Mais surtout, Zemmour rappelle le rôle essentiel du Christianisme dans la formation de la France. De sorte qu'on ne peut traiter sur un pied d'égalité dans notre pays le Catholicisme et l'une quelconque des autres religions.  LFAR

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    « L'idée est de mettre sur le même plan les deux religions pour faire oublier que c'est le christianisme qui a fait la France »

    Cela devient une habitude. Un réflexe. Quand on l'interroge sur les voiles islamiques imposées à des petites filles, le député LREM Aurélien Taché les compare aux serre-tête des jeunes filles dans les familles catholiques traditionnelles.

    Un an plus tôt, Christophe Castaner, alors délégué général de La République en marche, avait lui aussi évoqué les «voiles catholiques que portaient nos mamans». Formulation qu'il avait volée (et non voilée), presque mot pour mot (lui parlait de sa grand-mère) à Alain Juppé. On arrive ainsi, cerise sur le gâteau (ou sucre sur le loukoum), à Marlène Schiappa qui, quelques jours avant Taché, voyait une « convergence idéologique » entre « la Manif pour tous » et les « terroristes islamistes ». Et quand des protestations s'élèvent contre le « hijab running » de Decathlon, les uns et bien d'autres dénoncent « l'hystérie » anti-islamique qui gagne le pays.

    Cette « convergence idéologique » entre élus macroniens, ou apparentés comme Juppé, n'est pas un hasard. Peut-être pas une stratégie concertée, mais une communion de pensée. Pour ces gens-là, l'islam n'est rien d'autre qu'un christianisme des Arabes. Par ignorance, ils veulent croire qu'une religion en vaut une autre, qu'elles sont toutes à jeter dans le même sac des « opiums du peuple » ; ils parleraient volontiers des « trois religions du Livre », sans savoir qu'ils reprendraient ainsi une formule coranique. Ils ignorent qu'ils ne parleraient pas de laïcité sans le christianisme et que pour l'islam, laïcité signifie incroyance.

    DdvE7gBVAAAUixu.jpgAurélien Taché dit tout haut ce que le gros des troupes LREM pense tout bas lorsqu'il dénonce « le républicanisme guerrier » antimusulman, sans se rendre compte qu'à une « islamophobie » prétendue, il répond par une « christianophobie » décomplexée.

    L'idée de ces « islamophiles » est de mettre sur le même plan les deux religions pour faire oublier que c'est le christianisme qui a fait la France tandis que l'islam envisage de la défaire pour mieux la refaire.

    ba97582f8b304ad431e477657f70593d.pngL'égalité mise entre les deux sert la nouvelle stratégie des militants islamistes qui veulent s'approprier la France. D'où la phrase du salafiste à Alain Finkielkraut : « La France, elle est à nous. » D'où la formule récente de la novlangue universitaire et médiatique sur les « quartiers populaires » de banlieue.

    Certaines féministes, encore trop peu nombreuses, se rendent compte - enfin - que ces femmes voilées ne sont nullement soumises à leurs maris ou à leurs pères, mais sont des militantes qui veulent marquer la présence de l'Islam dans la rue, afin de démontrer sa force, et contraindre les « sœurs » musulmanes à les imiter. Cette logique séparatiste concerne aussi les hommes qui arborent avec ostentation leur djellaba pour se rendre à la mosquée.

    Ce militantisme islamique se sert de nos libertés et de notre compassion très chrétienne (les références mielleuses à nos « mamans » pour ces mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires, que le ministre de l'Éducation n'a pas pu interdire à cause de la révolte de sa majorité parlementaire) pour imposer leur idéologie totalitaire. La Macronie, au nom de « l'État de droit » et du « refus de l'islamophobie » est bien l'idiot utile de ce projet conquérant.   

  • Quem vult Jupiter perdere, dementat…

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Macron se croit au centre du jeu. Son univers s’effondre sur le plan national comme sur le plan international. Il maintient le cap… Vers les élections européennes. 

    Tout est fait pour rassurer les Français.

    Les statistiques officielles, comme il se doit, se plient ingénieusement aux souhaits du gouvernement. Par exemple, il a été annoncé, fin janvier, qu’il y avait moins de demandeurs d’emplois. C’était la formule utilisée : ah, que ces choses-là sont bien dites ! Ce qui signifierait par équivalence de termes que le chômage décroît, au-dessous de 10 %, vers 9 %, les 10 % étant considérés comme la barre décisive, au-dessous de laquelle la bataille de l’emploi peut commencer à être gagnée. Macron aurait réussi là où Hollande a échoué ; ce serait le premier fruit de sa politique de réforme. Croira qui voudra.

    Des chiffres non signifiants

    Les réalités prétendument appréhendées sont tellement disparates que ces chiffres perdent toute signification. Il est des territoires – et ils sont nombreux – où une partie de la population, peut-être la moitié, voire davantage, surtout jeune, ne travaille pas selon les critères habituels ; elle est tellement sortie des champs d’investigation qu’elle ne peut être intégrée dans les calculs. Le savent bien les détenteurs de l’autorité publique qui doivent et osent affronter le problème : allez demander à un maire de banlieue dans des zones défavorisées !

    La fausseté consiste encore à éliminer du comptage non seulement ce qu’il est convenu d’appeler les faux chômeurs – ce qui se conçoit et se pratique de plus en plus drastiquement – mais aussi bien tout ce qui ne répond pas aux normes du système de triage ! Il serait à la fois scientifique et moral de ne pas tenir compte de ce qui ne mérite pas d’être compté. Concrètement, le chômage structurel est durablement installé dans les zones où les pouvoirs publics n’ont en fait plus accès et donc n’ont plus de possibilité d’action. Mais ça, qui le dira ?

    1015010337.jpgIl en est de même des chiffres de l’immigration, présentés fallacieusement, comme l’a montré encore récemment Michèle Tribalat dans le numéro du mois de février de Politique magazine.

    Cette immigration ne fait qu’aggraver le phénomène du chômage et, pire, pour les mêmes raisons signalées plus haut, du chômage non véritablement comptabilisé. Qui peut compter ? Personne, bien sûr ! Et surtout pas les commentateurs officiels qui racontent n’importe quoi.

    Ces séries d’enchaînements de fausses politiques et d’analyses mensongères se constatent en tous domaines et à tous niveaux avec les effets désastreux que les Français endurent mais qui sont dissimulés par tout l’appareil officiel pour leurrer l’opinion. C’est systématique.

    Un peuple abandonné

    Le gouvernement a beau proclamer que la situation s’améliore, le Français moyen qui essaye de vivre de son travail, éprouve le sentiment contraire. Pas seulement pour les questions de sécurité ! La vie tout simplement. Il est affirmé que le pouvoir d’achat augmente et que la prime d’activité ou de complément de salaire, décidée par Macron en décembre, devrait satisfaire le bon peuple qui n’aurait plus de raison de pester contre la vie chère. Un cadeau ? Octroyé par le chef de l’État plein de commisération ? Soit, et alors ? Quel est le statut de ceux qui y ont droit ? Celui d’obligés ? Quelle amertume !

    gilets-jaunes_4097890.jpegLa partie la plus modeste de la population française et tout aussi bien ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne, celle des gens qui vivent normalement et supportent le plus de prélèvements obligatoires, vivent dans un profond désarroi. Cela fait beaucoup de monde. Ce peuple, qui est fondamentalement le nôtre – encore –, se sent dépossédé de son héritage, privé de son unité, arraché à son histoire, dépouillé de sa liberté et abandonné dans une insécurité quotidienne, politique, sociale, économique. Pour nombre de nos compatriotes, rien ne sert plus à rien. C’est un « jour le jour », sans perspective et sans charme ; le phénomène n’est pas seulement périphérique ; il touche le fond des campagnes où les suicides se multiplient, et le cœur des villes où la tristesse se lit sur les visages.

    Avez-vous jamais pris les transports en commun aux heures de pointe et dans les cohues babéliques des matins et des soirs ? Qui se sent chez soi ? Lequel des dirigeants accepterait un sort pareil ? Imaginez seulement les plus beaux représentants de la caste dominante, imaginez-les lâchés au plus profond du 9-3 vers les 10 heures du soir et obligés de rentrer chez eux sans autre moyen que leurs jambes. L’expérience ne serait-elle pas divertissante et fructueuse ?

    I00017021.jpgLe peuple français ne bénéficie plus de cette amitié nationale qui est le plus précieux des biens. Cette amitié est infiniment plus que la plate solidarité d’une technocratie sans âme. Elle se vit dans la liberté du cœur et de l’esprit. Un Pompidou, encore, avec son sens de la France, en exprimait la force et la nécessité, lui qui refusait d’aviver les querelles du passé parce qu’il fallait que les Français s’aimassent entre eux et, d’abord, commençassent par s’aimer eux-mêmes dans leur histoire et leur génie.

    Notre régime n’est plus qu’un régime de haine. Le pouvoir devient une faction. Macron s’en rend-il compte ? Le voilà lancé à corps perdu dans la reconquête de son pouvoir , alors que ses conseillers les plus proches, ceux qui l’ont accompagné dans sa prise du pouvoir, le quittent les uns près les autres et que l’étrange Benalla dont nul ne sait au juste quel était le statut, sinon qu’il était un proche des plus proches, se trouve aujourd’hui en prison, son impunité ne pouvant résister à tant de mensonges et de passe-droits éhontés. Il avait des connivences dans tout l’entourage de Macron, jusqu’au sommet des institutions ! Qu’est-ce donc que la macronie ? Qu’est-ce que l’Élysée sous Macron ? Les sénateurs ont osé poser la question. Le gouvernement, du coup, les poursuit de sa vindicte. La macronie a cassé la société française, elle a procédé par effraction. Toute l’astuce de cette bande, de ses sbires et de ses sicaires, fut de se servir du dégoût des Français pour se hisser eux-mêmes au pouvoir et mieux les rejeter ensuite, et toujours en les culpabilisant.

    edouard_philippe_en_direct_du_finist_re_le_retour_032-00_10_13_21-4093405.jpgPauvres Gilets jaunes ! Que peuvent-ils espérer sinon d’être dénigrés, associés à tous les vices et les crimes ?

    À quoi sert leur révolte ? À diviser encore plus les Français et sur ces divisions à favoriser une stratégie électorale gagnante où Macron espère rejouer au plan européen la même partie qui l’a porté au pouvoir en France. Voilà des mois que ce stratagème prétendument démocratique est décrit dans ces colonnes ! Il se réalise sous nos yeux. Et peu importe que ce ne soit qu’à 25 % des voix ! L’important est de créer des clivages : progressistes européens et nationalistes rétrogrades !

    Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut est-il agressé dans la rue par un islamiste et lui-même précise-t-il qu’il sait fort bien le sens de cette agression et qu’il ne convient donc pas de tomber dans le piège de pareille provocation, rien n’y fait. Des partis politiques à bout de souffle, des politiciens cyniques, des journalistes sans foi ni loi qui ont laissé la gangrène de l’islamo-gauchisme dévorer la société française, en profitent pour se refaire une virginité de bon aloi et reprendre leur rôle de professeurs de morale. Avec l’idée maintenant de criminaliser l’antisionisme ! Le sionisme n’est-il pas un nationalisme ? Comme l’islam, un vecteur du nationalisme arabe ? Alors, ces nationalismes devraient donc être sacralisés ? Et seul sera voué à l’exécration par la République le nationalisme français ? Qui ne comprendrait que le problème est mal posé ? Ah, oui, pauvres Gilets jaunes !

    55996883.jpgMaintenant leur sort sera de servir de repoussoir. Le mécanisme électoral est tel qu’aucune réaction du corps national ne peut aboutir. Seulement, la société se délite. Quant à l’Europe, elle éclate. Les intérêts divergent comme partout dans le monde. Les dernières rencontres internationales ne l’ont que trop montré, que ce soit à la conférence sur la sécurité du 16 février dernier à Munich ou encore à Varsovie. Les États-Unis suivent leur ligne implacablement et l’annoncent imperturbablement. La Chine pareillement. L’Europe n’est qu’une superstructure qui ne vit que pour elle-même et pour ses stipendiés ; elle n’a pas de politique commune ; elle en aura de moins en moins. On en est aujourd’hui à se lancer des insultes par dessus les frontières entre nations-sœurs comme l’Italie et la France. Nul ne sait ce que va faire l’Angleterre ni demain l’Allemagne. Et Macron prétend jouer le dresseur de fauves dans ce cirque ? Il a tout simplement perdu le sens : « Quem vult Jupiter perdere, dementat prius ». Macron, en dépit qu’il en ait, n’est pas Jupiter. Il ferait bien de se méfier.  

    Hilaire de Crémiers

  • Humeur • Un Roi ? Pourquoi faire ?

    Par Guy Adain 

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    Quelle idée saugrenue, passéiste, extrêmement droitière que de penser restaurer la monarchie !

    Que ferait-on d’un Roi ?

    Le nôtre, nous l’avons raccourci, jeté lui et sa famille aux orties de l’Histoire, il y a déjà bien longtemps.

    LA LIBERTÉ, une de nos plus belles valeurs, était à ce prix ; nous ne voulions plus être des Sujets assujettis !

    Les Français veulent être libres et égaux.

    L’ÉGALITÉ, voilà notre seconde valeur phare, pivot de notre République. Merveilleux principe qui nous classe comme modèle mondial, et précurseur en la matière. En France, les Français sont égaux et nul ne peut se prétendre supérieur à l’autre.

    e70752a4f8a97c4b5345fcfbeae2a2ac.jpgEt face à ces deux piliers qui soutiennent notre Panthéon national, nous pouvons cultiver la troisième et immense particularité française : « LA FRATERNITÉ. »

    Libres, égaux et fraternels : le Monde nous envie, nous cite en exemple. Nous sommes : « Les Lumières du Monde ! »

    Nous avons instauré la réalité terrestre des obscurantistes de la Religion : Le Paradis en France.

    Avec la Démocratie, de loin le meilleur système de gouvernement, par le Peuple, et pour le Peuple ; Un Homme, une voix ; tout est dit : Egalité, Équité parfaite. 

    Il n’y a que des attardés, nostalgiques de régimes anciens qui regrettent, imaginent ou souhaitent  une France nationaliste, populiste ou pire encore monarchiste !

    La Droite revancharde, la Droite à réaction !

    Pas de ça chez nous ! 

    Alors gentes dames et messires royalistes allez rêver :

    Au Bon Vieux Temps des lampes à huile et de la marine à voiles dans vos châteaux hantés et poussiéreux.

    La France est tout sauf un Royaume en décrépitude, c’est La République Une et Indivisible ! 

    cyrano1.jpgEt pourtant, « Ailleurs en France », après le troisième rond-point du mimosa, il subsiste quelques vieilles âmes, quelques Belles Dames, quelques Gentilshommes armés de leur seule gentillesse, qui eux, rêveurs de beauté, espèrent voir refleurir des… Marie pleine de grâce, des Clotilde, des Jeanne d’Arc, des Grande Mademoiselle (quand ce titre existait encore), et des Bayard, des d’Artagnan, des Cyrano, des Manants du Roi, des croyants, des animés, qui espèrent tout de la Grâce ; des coeurs ouverts, des fous d’amour sans doute…

    Que peuvent-ils peser face au sérieux, à la rigueur de la science des économistes rationnels d’une République En-Marche ? 

    D’un coté, la Raison et sa Déesse… Et de l’autre :

    « La Fantaisie, la Courtoisie, le Panache, l’Honneur…

    La Foi, le Roi, la Loi ! »

    Notre Chevalerie paraît faible et inadaptée face à ces intelligences artificielles. Nous les Rois de coeur, les Dames de coeur, tous en recherche, les uns du Graal et les autres assoiffés de pouvoir d’achat.

    Y aurait-il deux France irréconciliables ?

    Bien sûr que non !

    Il n’y a qu’une France, elle est diverse, et notre temps semble révolu…Révolution oblige !

    gens-de-france.jpgA nous de reprendre notre place et de le claironner :

    « Haut et Fort » !

    Amis royalistes, l’heure est venue d’afficher nos convictions, de ne pas en avoir honte, d’être persuadés que les Gens de France seraient plus nombreux que nous le pensons à les partager…

    Alors, saturons la Toile et partageons à outrance !

    Montjoie Saint Denis !  

  • Mathieu Bock-Côté : « Vive la France de Luchini ! »

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    CHRONIQUE - Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. [Le Figaro, 8.03]. Mais Bock-Côté va plus loin lorsqu'il dénonce « la bêtise des modernes » et plaide pour la redécouverte de la beauté. N'oublions pas qu'au fond de notre engagement politique, il y a cette motivation et cette quête. LFAR 

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    « La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement. »

    Fabrice Luchini est de retour au cinéma. C'est une bonne occasion de parler de lui.

    Je le confesse sans gêne: j'en suis un admirateur passionné et je tolère bien mal qu'on cherche à nuancer mon enthousiasme. Cela arrive très rarement d'ailleurs. Ceux qui n'ont pas le cœur froid aiment cette figure d'exception. Luchini rappelle que la culture ne se confond pas avec les produits engendrés par l'industrie du divertissement. Les gens qui se présentent à ses spectacles ne vont pas voir qu'un performeur, comme on le dit chez les Américains. Ils cherchent à se mettre en contact avec ce que la société contemporaine leur dérobe, c'est-à-dire la grande culture, qui a été progressivement chassée de l'espace public, au nom d'une lutte contre l'élitisme dont elle devenait l'affreux symbole. Ceux qui se présentent aux spectacles de Luchini ne sont-ils pas à la recherche d'un héritage qu'on leur a dérobé, et même du monde auquel il était associé ?

    Jean_de_La_Fontaine.jpgL'homme contemporain sent bien la sécheresse spirituelle de son époque mais, si on lui offre l'occasion de renouer avec les grandes œuvres sans que l'exercice ne soit péniblement scolaire, il peut soudainement s'animer comme un assoiffé dans le désert qui vient enfin de trouver une oasis. La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement, pour peu qu'on le place devant une représentation ou une autre de la beauté, et plus encore s'il s'agit de la beauté de la langue. On a beau proscrire la mélancolie et la nostalgie, en téléchargement.jpgexpliquant que rien n'était mieux avant, il n'en demeure pas moins que le sentiment de la perte hante notre temps. Arrive un jour où la chose devient intolérable même au commun des mortels. Il commence alors à chercher à tâtons. Il vient de découvrir la question du sens et devine qu'il ne trouvera pas une réponse satisfaisante en s'enfermant dans le présent.

    Il vaut la peine de méditer sur le parcours de Luchini. C'est en embrassant sans nuance son pays qu'il l'a conquis. Voilà un fils d'immigré, parti d'à peu près rien, et qui a gravi les échelons de l'ascension sociale en s'appropriant la part la plus intime et la plus universelle de la culture française. La plus intime, car la France entretient un rapport images.jpgabsolument unique à la littérature. Elle y voit une manière privilégiée d'aborder l'expérience humaine, mille fois plus riche que le savoir construit par les «sciences sociales». La France est ce pays où la littérature n'est pas qu'un divertissement sophistiqué mais une manière d'aborder l'existence. La plus universelle, car c'est ainsi que la France parle au monde. Rendu au sommet, Luchini rend à son peuple son héritage littéraire. Comme on dit platement, il démocratise un savoir essentiel, il éveille peut-être même quelques vocations littéraires. On imagine très facilement un spectateur rentrer chez lui après Poésie ? et chercher dans sa bibliothèque un grand livre qu'il regrette de ne pas avoir terminé.

    louis-ferdinand-celine-pamphlets-antisemitisme.jpgLuchini incarne la France comme patrie littéraire. Il est inimaginable ailleurs dans le monde, comme quoi les cultures ne sont pas interchangeables. La France est ce pays tout à fait singulier qui a fait de la maîtrise de la langue le plus grand des arts. Plus encore, elle a su lier ceux qui la composent par l'art de la conversation. Luchini joue avec son public. Il se moque gentiment de son inculture mais, au même moment, il lui montre que les grands textes ne sont pas inaccessibles, pour peu qu'on s'y plonge. Plus encore, il montre, sans jamais verser dans la lourdeur pédagogique, comment ces textes éclairent nos vies. C'est justement pour cela qu'il s'agit de textes classiques. Il sait incarner la part éternellement vivante des grands philippe-murray.jpgtextes. Au fil des ans, Luchini a lu devant public La Fontaine, Molière, Rimbaud, Céline, Muray, Labiche, et, dans son plus récent spectacle, il croise de nombreux auteurs pour penser notre rapport à l'argent.

    Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. Évidemment, à la télévision, il fait un spectacle, mais ce spectacle est admirable. Le comédien retourne à son avantage les codes 220px-Eugene_Labiche_par_Desboutin.jpgmédiatiques de l'époque. Même quand il fait le pitre, il éduque. Ce n'est pas donné à tous de délirer avec tant d'esprit. À travers cela, Luchini se permet de nommer la bêtise des Modernes en se moquant de leur instinct grégaire, qui les pousse à se rassembler en troupeau pour sentir qu'ils existent un peu. On sent bien qu'il parle un peu de nous, et pourtant, on applaudit. Comme quoi la vraie culture demeure irrésistible et sait dire aux hommes ce qu'ils doivent entendre. Luchini, plus qu'un acteur, est peut-être le dernier des moralistes.    

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Médias & Actualité • Où Dupont-Aignan dit ses quatre vérités à Patrick Cohen

    Un impératif de salut national : remettre les journalistes à leur place chaque fois qu'il le faut, c'est à dire presque tout le temps.  LFAR 

    Mercredi soir, Nicolas Dupont-Aignan était l’invité de l’émission « C à vous », sur France 5. Il a reproché au journaliste Patrick Cohen d’être « un cireur de pompes du pouvoir ». Le ton est alors monté et l’animatrice de l’émission a demandé au président de Debout la France de quitter le plateau.

    Nicolas Dupont-Aignan s’en est expliqué au micro de Boulevard Voltaire.  

    4 minutes

  • Vous avez dit « entendre » ?

     

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    « Il est décidément bien difficile à un Chef d’Etat élu de ne pas mentir à ses concitoyens.  »

    Il y a des mots, dans une période déterminée et dans des circonstances particulières, qui connaissent une fortune inopinée, une vogue dont ils n'avaient guère joui jusqu'alors. Du moins à ce degré. Nous voulons dire qu'on les emploie soudain à tort et â travers. À tout bout de champ. Au point que, pour qui réfléchit un tant soit peu, leur utilisation politique hors norme devient suspecte. Suspecte d'hypocrisie et de tactique. Les deux, comme il se doit... 

    En l'occurrence le mot dont nous parlons est un verbe. Le verbe entendre, lequel a de multiples sens qui s'étendent et glissent de l'un vers l'autre. Le premier sens tient simplement de l'ouïe, le second de la compréhension, le troisième, à la forme pronominale, de l'entente et même de l'accord. « Je vous entends » : en premier lieu avec mes oreilles, en second lieu avec mon intelligence, ce qui revient à dire « je vous comprends ». « Ils se sont bien entendus » signifie convergence et bonne intelligence ; mais au-delà, « ils se sont entendus » veut dire « ils se sont mis d'accord ». De même que celui qui dirait à quelqu'un d'autre « je vous ai écouté » peut très bien vouloir lui signifier qu'il a suivi ses conseils. De l'ouïe initiale, pure et simple, la langue passe ainsi à l'intelligence, la compréhension, le conseil, l'accord. 

    dbc05ca38ab91b399138dcd937b68ee1c48cb9a9.jpgAvez-vous remarqué que le verbe entendre n'a jamais été aussi prononcé que dans les trois ou quatre mois que nous venons de vivre ? Le président de la République « entendait » la révolte des Gilets jaunes qui, au moins dans leurs commencements, disaient à grand fracas et parfois à haut risque, la colère des Français. Mais le Premier ministre aussi a fini par les « entendre » lui aussi, malgré qu'il en ait très certainement, et les ministres, les porte-parole, les parlementaires et même les journalistes, trop heureux que le tohu-bohu de la rue leur rapporte cet audimat si nécessaire ... tout ce beau monde détesté des Gilets jaunes et de nombre de Français entendait. De façon répétitive et mécanique. Comme lorsqu'on a un tic. Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire qui ne fût pas du vent ? 

    L'entendement du Pouvoir, c'est à dire d'Emmanuel Macron,  se résolut à débloquer 10 milliards pour calmer l'émeute après les samedis où Paris avait vécu des heures de guerre civile, où l'on craignit pour la sécurité du Président à l'Elysée, où un ministre dut être discrètement exfiltré de son ministère en compagnie de ses collaborateurs ébahis, où l'effigie du Chef de l'État avait été promenée dans la ville, suspendue à des guillotines virtuelles. Etc. En haut lieu, on répétait incessamment que l'on « entendait ». 

    Sans-doute entendait-on surtout au sens de l'ouïe. Beaucoup moins au sens de la compréhension et pas du tout au sens de l'entente ou de l'accord.  

    Du haut de l'appareil d'État, à vrai dire, l'on avait eu peur, ce qui ne s'était plus vu depuis mai 68 et au-delà depuis mai 58. La crainte avait conduit à entendre à hauteur des 10 milliards de décembre. Mais de compréhension, entente ou empathie, point du tout.  

    http___o.aolcdn.com_hss_storage_midas_97e623f1ef9d42bfa1b146cc2798d5f8_206729355_Macron.JPGCela est si vrai qu'après avoir reconnu compréhensible et même légitime la colère des Gilets jaunes, l'on redevint critique sitôt que leur mouvement eut commencé à faiblir et le soutien des Français à s'effriter. Pour le discréditer, les casseurs, Blacks Blocs et Antifas, les racailles de banlieue, les pillards des cités avaient été laissés libres d'agresser, de casser et de piller. Les Gilets jaunes en porteraient la responsabilité... Les porte-parole et les médias - ce qui revient un peu au même - s'en sont chargés. Le ministre de l'Intérieur - si soucieux d'éviter tout amalgame aux musulmans vivant en France – n’a pas eu ce genre de délicatesse envers les Gilets jaunes. Il a usé contre eux de mauvais stratagèmes. Nécessité fait loi. 

    Qu'est-ce que tout cela signifie ? Sans-doute que lorsque les hautes autorités gouvernementales du régime qui est le nôtre commencent à nous répéter en boucle qu'ils nous entendent, il y a toutes raisons de penser qu'ils se moquent de nous sans vergogne. L’usage intensif et commode de ce verbe polysémique est fait pour tromper, enfumer, mentir. Ce n'est pas d'hier, mais il est décidément bien difficile à un Chef d’Etat élu de ne pas mentir à ses concitoyens.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (117 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 
    En deux mots, réflexion sur l'actualité
  • L'industrialisation du bio : un piège mortel pour l'agriculture biologique.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

    Éventuellement pour en débattre. Les méfaits de l'industrie agroalimentaire livrée à elle-même semblent en effet s'être étendus à l'agriculture dans son ensemble.  Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls qu'elle ait eu à subir. LFAR

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    Le Salon de l’Agriculture bat son plein [il a fermé entre-temps le 3 mars], avec son lot de promenades électorales et de cris d’enfants devant les animaux exposés, et il accueillera sans doute plus de 650.000 visiteurs, heureux pour certains de retrouver des odeurs d’avant, de celles du temps où chacun avait un parent paysan, un temps de plus en plus lointain pour une nostalgie de plus en plus imaginaire… Pourtant, la France possède encore plus de 27 millions d’hectares de Surface agricole utile (SAU), dont 2 millions d’agriculture biologique, ce qui n’est pas si mal mais encore insuffisant et bien moins qu’il y a un siècle quand l’agriculture n’était pas encore chimique et pétrolière. Mais la conversion de nombreux cultivateurs et éleveurs au bio est freinée par les retards de l’administration pour financer les aides promises, ce qui fragilise certains de ces nouveaux convertis et provoque la colère (éminemment légitime) de nombre de ceux-ci. D’autre part, une autre menace pèse sur les producteurs en agriculture biologique, c’est l’industrialisation qui risque bien de changer la nature même de cette forme d’agriculture réputée (et espérée) plus respectueuse de la nature comme des productions elles-mêmes. 

    Les grandes multinationales et les adeptes du capitalisme libéral, souvent fanatiques du Tout-Marché, ont saisi tout l’intérêt, pour leurs revenus de demain, du bio, et l’offensive pour imposer leur modèle et mettre la main sur cette agriculture est largement commencée, au grand dam de ceux qui, comme les écologistes intégraux*, préconisent une agriculture à taille humaine, vivante et « naturelle », une agriculture qui suit le rythme des saisons et laisse du temps au temps, une agriculture fondée sur le local et les circuits courts. 

    1929471531.jpgL’article de Jean-Francis Pécresse, paru dans Les échos (vendredi 22 février 2019), est tristement révélateur (et laudateur !) des appétits et des intentions du « capitalisme vert » qui n’est jamais que le même capitalisme « mondialisationniste » qui a gaspillé les ressources de la planète et ne raisonne qu’en termes de profits et de dividendes, selon la sinistre logique franklinienne du « Time is money ». Bien sûr, il se cache derrière le « consumérisme, défenseur des consommateurs », et il fera illusion, sans doute, profitant de la paresse intellectuelle d’un vaste public qui ne demande qu’à consommer encore et toujours en se donnant une vague bonne conscience « écologiste » (sic !). Et M. Pécresse, en bon libéral, nous fera encore et toujours le coup du « libre choix » qui, à bien y regarder, n’est jamais que le choix que le système agroalimentaire fera pour vous, « pour votre bien », forcément et faussement, en définitive… Eternelle ruse du globalitarisme ! 

    « Puisque cette agriculture respectueuse de l’environnement arrive à maturité, qu’un modèle économique semble exister avec des consommateurs prêts à payer plus cher, pourquoi faudrait-il se priver d’industrialiser le bio ? » : M. Pécresse nous refait le coup de la modernisation des années 1960-80 qui a entraîné l’endettement massif des paysans ; l’emploi massif des intrants phytosanitaires et le remplacement de l’énergie animale par l’énergie fossile et pétrolière, fortement polluante de l’atmosphère comme des eaux et des terres ; la destruction des paysages agricoles traditionnels par le remembrement dévastateur et la construction de hangars infâmes pour concentration de volailles ou de porcins condamnés à ne jamais voir ni herbe ni soleil avant le jour de leur abattage ; la dépendance des producteurs aux grands groupes semenciers et aux fournisseurs d’énergie ; « la fin des paysans », en somme et selon la triste expression du sociologue Henri Mendras… Veut-on vraiment refaire les mêmes erreurs avec les mêmes conséquences mortifères pour l’agriculture et les agriculteurs, pour les petites et moyennes exploitations, pour l’équilibre même des zones rurales ? Cela ne me semble pas souhaitable et, au-delà, cela me paraît condamnable. 

    Mais, d’ailleurs, M. Pécresse ne se cache pas derrière son petit doigt et il souhaite la fin du modèle initial de l’agriculture biologique, trop rigoureux à son goût et, bien sûr, à celui des grands acteurs de l’agroalimentaire : « Au sein du monde agricole, la nouvelle ligne de démarcation (…) passe entre ceux qui veulent à tout prix conserver des exploitations bio de petite dimension, à taille humaine, obéissant à des cahiers de charges toujours plus stricts, et ceux qui entendent, au contraire, développer des exploitations bio à grande  échelle, soumises à des obligations et des contrôles un peu moins sévères qu’aujourd’hui. (…) Il y a certainement une forme d’idéalisme dans le combat des puristes du bio (…) qui aimeraient que le label garantisse mieux le bien-être animal ou l’exclusion de toute semence hybride» Le propos de M. Pécresse est inquiétant et nous alarme sur la possible confiscation du bio par les grands profiteurs de l’agroalimentaire, avec des critères de moins en moins proches de la nature et du respect des paysages et de la biodiversité : car, qu’est-ce, par exemple, qu’une semence hybride, sinon une graine « dont la particularité est de ne pas repousser. De fait, les paysans deviennent dépendants des semences qu’ils doivent racheter car les variétés hybrides sont travaillées en laboratoire de manière artificielle afin de produire en grande quantité** » Ainsi, l’agriculture bio tomberait complètement sous la coupe de grands groupes semenciers ou agroalimentaires, et cela ruinerait tous les efforts de ceux qui souhaitent une agriculture plus soucieuse de l’environnement, de la biodiversité végétale comme animale et d’un modèle plus familial, mais aussi de l’indépendance maximale des producteurs, quelle que soit la taille de leur exploitation ou, pour nombre de particuliers, de leur potager. Là encore, ce n’est pas souhaitable ! 

    envol-etourneaux.jpgEt tout cela est annoncé et écrit par M. Pécresse sous le titre « Industrialiser le bio pour le démocratiser», qui nous rappelle, a contrario, la colère de Georges Bernanos qui avait bien saisi que la démocratie politique, celle qui se dit « représentative » dans nos sociétés contemporaines et loin des modèles antiques ou médiévaux, n’est rien d’autre que le règne légal du capitalisme, bien loin des libertés souhaitables et nécessaires des peuples de France. Il semble que les écologistes intégraux aient, aujourd’hui comme demain, le devoir de défendre le modèle d’une agriculture biologique fondé principalement*** sur les petites unités, familiales ou villageoises, et sur la volonté de « redéploiement rural » sur notre territoire national, condition de la vie et de la respiration de notre nation, sans méconnaître pour autant mais sans forcément valoriser la métropolisation « jacobine » qui, depuis quelques décennies, « dessèche » la France…  

    * Formule synonyme de royalistes si l’on se réfère à la naissance de la théorie de l’écologisme intégral au début des années 1980 sous la plume de Jean-Charles Masson, dans la publication de l’époque de l’Union Royaliste Provençale. 
    ** Extrait d’un article d’Anne-Sophie Novel, « Il y a bio et bio… », publié dans Le 1, 25 octobre 2017. 
    *** Ce soutien à la petite et moyenne exploitation agricole ne signifie pas un refus des grands domaines, mais plutôt la volonté d’un équilibre et d’une équité territoriales comme sociales, et le souhait d’une présence agricole plus nombreuse en emplois et en activités dans des campagnes (et, pourquoi pas demain, au cœur des villes) aujourd’hui menacées de désertification humaine comme d’uniformisation paysagère.

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Passé-Présent • Les parlements d'Ancien régime... L'ancienne France avait une constitution !

    Les Etats-Généraux de 1789 à Versailles 

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgQue devrait être la monarchie que nous souhaitons pour la France ?

    Le débat - nécessairement théorique et abstrait - ne manque jamais de se raviver â la moindre occasion surgissant de l'actualité. Et chacun se hâte de faire entendre sa propre musique. Monarchie « absolue » ou monarchie « constitutionnelle « de « droit divin » ou « parlementaire » ? Etc. 

    Mais que recouvrent vraiment ces notions si peu définies ? Lorsqu'on se réfère à des modèles historiques - notamment la France d'Ancien Régime par opposition aux divers régimes qui ont suivi - le risque est grand de prendre pour argent comptant les lieux-communs de l'opinion courante, peu soucieuse de la vérité historique. Il y a d'autre part les comparaisons que l'on établit ou croit établir entre la monarchie qui conviendrait à la France et les monarchies étrangères. Ici, le risque est la méconnaissance des équilibres institutionnels, de l'histoire, des traditions politiques et sociales des pays concernés. Par ailleurs, les monarchies étrangères sont dissemblables entre elles, toutes ne se valent pas. Et, de toute façon, avons-nous à chercher nos modèles à l'étranger ? 

    Voici un document qui nous renseigne sur ce que furent vraiment les institutions de l'Ancien Régime français : une vidéo de TV Libertés où Pierre de Meuse expose quelle était la constitution de l'Ancien régime. Car ce dernier en avait une. Et Pierre de Meuse décrit les principales institutions - notamment parlementaires - qui constituaient l’Ancien régime. . Ce sont là des vérités d'histoire très mal connues. On le verra : la monarchie d'Ancien Régime n'était ni un despotisme ni une tyrannie.     

    C'est un exposé d'Histoire qui parle à nos esprits modernes, nous qui sommes spectateurs et parfois acteurs des débats qui occupent en ce moment plus ou moins superficiellement la société française. Ces derniers rappellent étrangement les débats qui préparèrent les États-Généraux de 1789. Le peuple français y était directement consulté et, comme aujourd'hui, il s'exprimait non plus via les parlementaires, mais en rédigeant, encore comme aujourd'hui, des cahiers de doléances. Peuple d'une France organique et pleine de vie. Au point que les  rituels figés du vieux parlementarisme façon XIX et XXe siècle n'ont plus aujourd'hui la confiance des Français. 

    Bonne écoute !   

    De 01:20 à 28:13 – Les parlements de l’ancien régime (présenté par Pierre de Meuse)
    L'émission traite ensuite de deux autres sujets fort intéressants mais ne sont pas pas le nôtre, en l'occurrence.
    Après écoute, revenir sur Lafautearousseau 

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     Photographies .... Splendeur des parlements de l'Ancienne France

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    Le parlement de Normandie à Rouen

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    Le parlement de Bretagne à Rennes

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    Grande salle du parlement de Bretagne à Rennes

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    Le parlement de Bourgogne à Dijon

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  • François Bel-Ker : « Les Gilets Jaunes sont le mouvement du pays réel »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgFrançois Bel-Ker est secrétaire général de l’Action Française. Le site ami Le Rouge et le Noir l’a interrogé sur le mouvement des Gilets jaunes. Voici ses réponses.  LFAR

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    Le Rouge & le Noir