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Idées, débats... - Page 448

  • Histoire & Patrimoine • Le réveil de Chambord

     

    823330531.jpgOn se souvient du souhait par lequel Jean-François Mattei conclut son magistral Le Regard vide, Essai sur l'épuisement de la Culture européenne (citation tirée du Philèbe, de Platon) : le vœu que nous sachions retrouver « le chemin qui conduit chez nous ».

    La beauté sauvera le monde, disait, non sans raison, Dostoïevski. Et notre dernier Grand Texte (dernier pour l'instant, pas dernier tout court) est le superbe message de Pierre Boutang à la jeunesse de France, l'incitant à ne pas aller chercher ailleurs ses modèles et son salut, mais, bien plutôt, à se replonger dans les origines de notre Histoire, de notre jeunesse française. Ce que, au fond, Jean-Paul II disait à sa façon, lorsqu'il incitait ses publics : « retrouvez les intuitions de vos origines ».

    Face à tant de laideurs dans notre société, pour une fois le service public apporte sa pierre. On le critique assez souvent, ici même, mais à chaque fois que l'on peut en tirer quelque chose de bon, nous n'hésitons pas à le signaler. Voici donc que, durant toute la deuxième semaine d'avril, le JT de 13 heures de France 2 nous a proposé un excellent feuilleton, nous ramenant à l'une des grandes époques de notre Histoire, pour nous raconter le réveil de Chambord. En l'occurrence, celui de ses magnifiques jardins à la française, dessinés sous Louis XIV et qui avaient disparu à la Révolution, comme tant d'autres merveilles - qui, elles, ne reviendront jamais.

    On a en effet décidé de restituer à l'identique cette merveille dont la Révolution nous avait privés : et c'est cette résurrection que nous raconte le feuilleton de France 2, qui se passe de tout autres commentaires. 

     


    Le réveil des jardins du château de Chambord (1/5)

     


    Feuilleton : le réveil des jardins du château de Chambord (2/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (3/5)

     

     
    Feuilleton : le réveil de Chambord (4/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (5/5)

  • Société • Nous sommes tous des migrants

     

    Par Edouard de Saint Blimont.

     

    Qu’on n’imagine surtout pas que j’invite le lecteur à rejoindre la foule inepte de ceux qui réclament à corps et à cris que nous ouvrions toujours plus nos frontières, nos villes et bientôt nos maisons aux errants qui déferlent sur l’Europe, parce que nous devrions secourir indistinctement tous ces êtres humains, au motif qu’ils partagent avec nous la même humanité.

    Je ne partage pas non plus le point de vue orwellien de François qui m’enjoint à retirer de mon vocabulaire le mot de « clandestins », au motif que certains mots, alors même qu’ils désignent trop précisément la réalité, doivent pour cela même ne plus être utilisés !

    Mais c’est quand même d’une autre manière que nous sommes des migrants, que nous connaissons la migration perpétuelle : nous sommes en permanence appelés à changer de « lieu », nous sommes perpétuellement dans la situation instable de ceux qui n’ont plus d’ancrage, qui vivent dans l’angoisse de ne plus savoir de quoi demain sera fait et qui se disent qu’ils pourraient même tomber de Charybde en Scylla.

    Nous sommes tous des migrants : je ne l’ai jamais ressenti aussi fortement que depuis qu’il nous est donné à nouveau de traverser les tempêtes électorales qui nous déposeront demain sur l’on ne sait quel rivage. Arriverons-nous sur l’île des lotophages avec Emmanuel Macron pour prendre le lotus, ce fruit si doux qu’il fait oublier aux étrangers leur patrie ? A moins que nous n’échouions sur l’île des Cyclopes en compagnie de Mélenchon pour y connaître le destin que l’on sait.  Les sondeurs s’en donnent à qui mieux mieux pour agiter le spectre de toutes les résolutions possibles, nourrissant encore, si c’était nécessaire, l’angoisse chez celui qui sait que par son vote seul, il ne contrariera pas les mouvements de fond.

    Nous sommes en principe habitués au jeu électoral ; la remise en cause permanente du destin politique d’une nation, d’une patrie, n’est-elle pas inhérente à la démocratie ? Dans Le pouvoir sur scènes, l’anthropologue Georges Balandier affirme même qu’en démocratie, le citoyen retrouve un certain sens de l’aventure : n’avons-nous pas là l’occasion d’introduire un peu plus de passion dans notre existence ? Mais si nous nous aventurons dans ce domaine, force est de constater que ce milieu est infiniment mouvant, la géographie des « îles » politiques qui émergent du fond de cet océan en perpétuel mouvement n’a pas encore de figure nette. Mais nous redoutons le pire.

     Et pour cause : la philosophie qui inspire ces nouveaux mondes -ou devrais-je dire de ces nouveaux monstres ? - procède de la remise en cause perpétuelle des théories qui leur donnait jusqu’ici des traits repérables. Interrogée par Figarovox (11.04.2017) voici comment Chantal Mouffe, philosophe belge, marraine de Podemos et véritable inspiratrice de la démarche de Mélenchon, considère sa propre démarche philosophique :

    « Je suis opposée à la philosophie normative. Les philosophes politiques ont tendance à faire de grandes élaborations pour expliquer comment le monde devrait être sans tenir compte du contexte. Pour ma part, j'essaie au contraire de fonder mes théories sur la réalité de l'époque. »

    Il ne s’agit plus de s’en tenir à une certaine vision de l’homme mais d’enregistrer les grandes « migrations » intellectuelles de notre temps, qu’elle définit comme la « réalité de l’époque ».

    Et la réalité de l’époque, pour elle, ce sont les mouvements sociaux qui se sont développés depuis Mai 68 : le féminisme, le mouvement écologiste, les luttes antiracistes, la lutte pour la reconnaissance des homosexuels. Ce sont des mouvements comme ceux-là, qui n’ont cessé de déstabiliser nos sociétés occidentales, auxquels Chantal Mouffe et à sa suite Jean-Luc Mélenchon, veulent reconnaître une spécificité dans la constitution d’un populisme de Gauche.

    Quel nouveau monde va naître, et quelle sera notre vie demain, si ces mouvements acquièrent, au sein d’un parti, au sein d’un gouvernement, une pleine et entière légitimité ? Une chose est sûre : ainsi se dessine peu à peu, sous nos yeux horrifiés, un monde dans les traits duquel nous ne saurons plus reconnaître nos légitimes aspirations de pères, d’époux, d’êtres humains cherchant à protéger l’ordre de la civilisation, soucieux de retrouver un ordre fondé sur les principes sains d’une philosophie qui s’emploie à reconnaître la nature et l’homme comme il est, sortant des mains de son Créateur. Mais qui nous rappellera la géographie d’un monde habitable ? Dans ce monde qui dérive, qui nous indiquera le point d’ancrage qui nous fait perpétuellement défaut ?

    Nous espérions jusqu’ici que ce point d’ancrage, l’autorité intellectuelle la plus haute, celle du Pape, la fournirait aux chrétiens que nous voudrions continuer à être. Mais un article savant du Professeur Giovanni Turco, reproduit dans le Courrier de Rome de novembre 2016, nous oblige à déchanter. Nous ne pouvons pas, dans le cadre de cet article, entrer dans toutes les subtilités philosophiques de l’éminent professeur italien. Nous pouvons cependant dégager quelques axes forts, assez peu faits pour nous rassurer :

    Le pape considère-t-il encore que la Vérité divine, révélée par Dieu, transcende nos pauvres réalités humaines et qu’elle est comme telle une référence absolue, un point d’ancrage pour l’humanité ? Le professeur Turco rappelle ce propos du pape Bergoglio : « je ne parlerais pas, même pour les croyants, de vérité ‟absolue” dans le sens où ce qui est absolu est ce qui est détaché, ce qui est dépourvu de toute relation. Or la vérité, selon la foi chrétienne, c’est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc la vérité est une relation ! C’est si vrai que chacun de nous la saisit, la vérité, et l’exprime à partir de soi : de son histoire et de sa culture, de la situation dans laquelle il vit, etc. Cela […] signifie qu’elle se donne à nous toujours et seulement comme un chemin et une vie. »

    Cela doit-il nous étonner ? Le pape l’avait déjà déclaré dans Amoris Laetitia :

    « La Parole de Dieu ne se montre pas comme une séquence des thèses abstraites, mais comme une compagne de voyage »

    Nous y sommes : pour le pape, la Parole divine a une dimension elle aussi « migratoire ».

    Le professeur Turco montre d’ailleurs que la vision que le pape a du Saint Esprit présente une parfaite congruence avec le reste :

    « L’action même du Saint-Esprit serait qualifiable non par le contenu (ce qu’Il accomplit), mais par l’opérativité, ou mieux par la modalité opérative : « bouleverser », « remuer », « faire cheminer », étant donné qu’il y aurait en Lui de la « fantaisie » et de la « nouveauté ». Il s’agirait d’une activité non qualifiée par sa fin, mais par son devenir. En effet dans de telles actions il n’y a pas trace de finalité : on peut « remuer » pour le bien ou pour le mal, une « nouveauté » peut être fructueuse ou néfaste, on peut « cheminer » vers le meilleur ou vers le pire, de même qu’une « fantaisie » peut être innocente ou nocive. Autrement, tout « bouleversement », comme toute « nouveauté », serait nécessairement un bien. Ce qui est contredit par l’expérience la plus commune et par toute réflexion authentique. »

    Le professeur n’a aucune peine à nous montrer que nous sommes sortis d’un contexte philosophique où l’on considère que la vérité est définie à partir d’une adéquation entre l’intelligence et le réel, comme Saint Thomas le postule, à un contexte proprement moderniste, défini par le philosophe Maurice Blondel où la Vérité (si ce mot signifie encore quelque chose) est l’adéquation de l’intelligence et de la vie. Ce qui permet, conclut Turco, d’attribuer au jugement de conscience, et non plus à la Vérité, un caractère absolu.

    Nous sommes entrés dans un monde où s’impose comme vraie la situation concrète, où le « ce qui est comme ça », pour reprendre l’expression qu’utilise le Professeur Turco, a le dernier mot. Nous ne sommes donc toujours pas sortis de la réalité « migratoire », j’oserais même dire que nous y sommes en plein : une parole, « compagne de voyage », pour un cheminement, inspiré par un Saint Esprit fantaisiste…qui nous appelle au bouleversement…dans un moment où nous sommes menacés par le pire bouleversement de notre histoire ? Il n’y a décidément plus un domaine où nous ne soyons des migrants.

    Ulysse, je pense à vous, ballotté d’une île à l’autre, empêché pendant plus de dix ans de regagner votre patrie. Mais je pense à vous aussi car vous nous montriez le chemin. Car c’est la mentalité d’Ulysse que nous devrions aspirer à retrouver, tous tant que nous sommes. Ulysse ne se trompe jamais pour identifier où sont les barbares : ces derniers ne sont pas mangeurs de pain et le vin, ils ne le connaissent pas. Il sait ce qui caractérise le civilisé, notamment son respect des dieux. Il se garde de toutes les aventures sentimentales qui réintroduisent l’être dans l’aventure migratoire : Circé lui offre l’oubli dans les aventures de la chair, il le refuse. Il refuse la divinité, l’immortalité que lui offre Calypso… prélude déjà de l’aventure transhumaniste. Ulysse c’est l’homme ancré : son fils Télémaque s’inquiète de lui, sa femme, Pénélope, lui est restée fidèle, les retrouvailles avec sa mère aux Enfers et son père au palais, complètent l’image d’un bon fils. C’est aussi un bon roi que ses sujets veulent retrouver, comme le porcher Eumée.

    Quel Ulysse aura demain le cran, le courage, et pour tout dire le génie de nous ancrer sur le socle qui nous préserve de devenir des migrants perpétuels ? 

  • Culture • Connaissez-vous la période « normande » de Picasso ?

     Le manoir normand de la famille Picasso

     

    Par Péroncel-Hugoz

    La légion, immense et universelle, des admirateurs de Picasso vient de redécouvrir ou plutôt découvrir une période oubliée du maître hispano-français. Notre confrère y va de son grain de sel.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTous ceux qui professent quelque intérêt pour l’art du XXe siècle, connaissent les différentes « périodes » de Picasso : bleue, rose, africaine, cubiste, Vallauris, etc. 

    En revanche, rarissimes sont ceux qui citent sa « période normande ». Elle a pourtant existé de 1930 à 1937 et a humainement et artistiquement compté pour l’artiste. N’est-ce pas dans les années 1930, au summum du temps Art-déco, que Picasso a imaginé La jeune fille au miroir, une série de Corridas, le Minotaure, les dessins sur le thème de la Crucifixion; qu’il a sculpté ses grandes Têtes féminines; qu’il a illustré les Métamorphoses d’Ovide ou Le chef-d’œuvre inconnu de Balzac.

    Toutes ces œuvres et pas mal d’autres encore, conçues ou réalisées sur fond du manoir de Boisgeloup, près Gisors, en Normandie, à moins de 100 kilomètres à l’ouest de Paris.

    De Boisgeloup à Vauvenargues

    Déjà riche, le futur « milliardaire communiste » de la Côte-d’Azur ou du château de Vauvenargues, en Provence intérieure, a acquis dès 1930 le manoir de Boisgeloup, élégante et sobre demeure du XVIIIe siècle, avec dépendances, potager, parc clos, bref tranquillité assurée. Le Figaro peut bien écrire aujourd’hui que Boisgeloup « est une des grandes demeures de l’art du XXe siècle », elle n’en fut pas moins longtemps occultée, et redécouverte en 2017 par décision des héritiers Picasso dont certains habitent toujours la gentilhommière normande.

    Amours mouvementées

    Ami des très puritains communistes d’alors, Picasso vivait très discrètement à Boisgeloup des amours nombreuses et mouvementées avec sa femme russe, Olga (qu’il avait épousée religieusement à Paris, lui, l’athée proclamé…), puis avec plusieurs autres jolies femmes attirées par la virilité débridée et les yeux noirs inquisiteurs de l’Andalou…

    Picasso abandonna le manoir en 1937 pour la Côte-d’Azur, où il s’installa très bourgeoisement avec d’autres femmes et enfants, alors qu’en bon républicain il aurait dû rejoindre à Madrid la direction du Musée du Prado où le régime rose et rouge l’avait nommé… Le futur récipendiaire du prix Lénine préféra donc la douillette et sûre Riviera française aux risques de l’Espagne en guerre…

    Après tout, répondent ses fans, ce qu’on attend d’un artiste c’est qu’il produise et innove. Ce qui fit Picasso (1881-1973) tout au long de ses 50.000 œuvres de diverses sortes, à présent répertoriées.

    Habitué aux expos internationales

    Ce n’est pas diminuer l’aura créatrice du Grand Pablo que de profiter de la réapparition inattendue de sa « période normande » pour remarquer que l’ancien élève de l’Académie royale des beaux-arts de Madrid s’arrangea toute sa vie, au-delà de ses préférences idéologiques, pour être du « bon côté du manche », représentant l’Espagne monarchique, avec une de ses peintures, à l’Exposition universelle de Paris (1900), qui précéda son installation en France; puis représentant l’Espagne républicaine, à l’Exposition internationale de Paris, en 1937, l’année où le peintre abandonna le manoir normand à sa famille.

    Sacré Picasso ! 

    Infos pratiques

    Le « château Picasso », place Pablo-Picasso, Hameau du Boisgeloup, 27140 Gisors. Le lieu sera exceptionnellement ouvert au public les 23 avril, 13 et 27 mai.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 14.04.2017

  • Livres • Ils ont échappé à la mort

     

    par Anne Bernet

     
     
    938307326.pngL’assassinat fait partie, pour les souverains et chefs d’État, des risques du métier. Certains y laissent leur peau ; d’autres, véritables trompe-la-mort, survivent à tous les attentats. Enfin, certains, après avoir, tel Henri IV, échappé aux poignards d’une dizaine de régicides, finissent tout de même par rencontrer une fin violente.

    Luc Mary a sélectionné dix tentatives d’assassinats, célèbres – tout le monde se souvient de Damiens, Fieschi ou Bastien-Thiry… ou oubliées : qui, en effet, hormis des périodes concernées, se souvient de Jean Chastel, malchanceux auteur, en 1594, d’une tentative de à l’encontre du Béarnais, d’Émile Cottin, qui mitrailla, en 1919, la voiture de Clemenceau, ou de Paul Collette, qui, en 1941, tira sur Laval ?

    Ce pourrait être captivant. Ce n’est, hélas, qu’un plat grand public d’ouvrages hâtivement consultés et résumés, non sans à peu près ni erreurs de détail : le traitement de l’affaire de la rue Saint-Nicaise puis du Coup essentiel de Cadoudal en sont les exemples flagrants. Dommage. 

    Ils ont échappé à la mort, de Luc Mary, Tallandier, 206 p., 18,90 €.

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  • Le génie du Christianisme

     

    Mur-bleu gds.jpgC'est le 14 avril 1802 que Chateaubriand fit paraître cet ouvrage magistral. Nous sommes donc un peu en retard pour signaler cet événement - l'actualité et notre campagne électorale, si nulle et si misérable, en sont la cause - mais il convient d'y revenir, afin de montrer combien cet ouvrage est de plus en plus d'actualité, aujourd'hui.

    Pourquoi ?

    A cause de la déchristianisation galopante, voulue et organisée par un Régime et un Système sans roi et sans Dieu – selon la définition de Jules Ferry - car ils se pensent comme la nouvelle religion républicaine, dont le but premier est de remplacer « l’autre », la traditionnelle, bref la chrétienne. Et donc, dans cette guerre à mort quotidienne qui lui est livrée depuis les Encyclopédistes, le Christianisme nous arrive aujourd'hui - malgré d'incontestables signes de santé... - considérablement affaibli, au moment où, pour la troisième fois, l'Islam agresse l'Europe.

    Les Encyclopédistes, leurs héritiers révolutionnaires, et la république idéologique d'aujourd'hui, héritière de l'une et des autres, portent donc une immense responsabilité dans cette fragilité de la France et de l'Europe, au moment où s'oppose à elles une religion - pour paraphraser de Gaulle - « sûre d'elle et dominatrice ».

    Quand Chateaubriand fit paraître son ouvrage, on sortait de la Révolution elle-même, et de son entreprise aussi inouïe qu'insensée de démolition du Christianisme. Le livre eut un succès considérable, et ne contribua pas peu au sursaut des consciences, et au renouveau spirituel du XIXème siècle.

    C'est un peu - toutes proportions gardées - au même sursaut des consciences, et au même renouveau spirituel que nous devons tendre aujourd'hui, face à un Islam conquérant, alors que, précisément, la nouvelle religion républicaine, qui a fait tant de mal à toutes les traditions constitutives de la France, est elle-même en piteux état : on peut même dire que sa seule et dernière force est la force d'inertie, et qu'elle ne tient plus debout que par le simple effet de cette seule force d'inertie. Parce qu'elle est là, qu'elle a la chance d'être au pouvoir, et c'est tout. 

    Aujourd'hui comme hier, c'est à un réarmement moral et spirituel de la France (pensons à Saint-Exupéry...) qu'il faut œuvrer. Et c'est là qu'une œuvre écrite il y a deux siècles trouve toute sa plus brûlante actualité.

    Aujourd'hui comme en 1802 - c'est Chateaubriand qui parle - « il est temps qu'on sache enfin à quoi se réduisent ces reproches d'absurdité, de grossièreté, de petitesse qu'on fait... au christianisme, il est temps de montrer que, loin de rapetisser la pensée, il se prête merveilleusement aux élans de l'âme... »

    Et aujourd'hui aussi, comme en 1802, il faut l'affirmer haut et fort, surtout face aux prétentions d'un Islam d'autant plus arrogant qu'il sent la faiblesse, le vide, le rien en face de lui :

    « ...De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »

    Le Génie du Christianisme ? Un livre pour le temps présent, à lire d'urgence, et à diffuser sans modération... 

     

  • Comment  « Le Monde » expose sur une pleine pagne signée Jean Birnbaum que « Boutang reprend le pouvoir »

      

    Par Jean Birnbaum

    Le Monde du 31.03.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur + - Copie - Copie.jpgAu printemps 2016, alors qu’il dîne avec François Hollande à l’Élysée, l’acteur Fabrice Luchini évoque ses lectures du moment. Le comédien confie qu’il est plongé dans un livre de Pierre Boutang (1916-1998), poète éruptif, philosophe difficile et journaliste ­cogneur, en son temps pétainiste et disciple favori de Charles Maurras à l’Action française (AF). « Vous lisez Boutang ! C’est l’écrivain préféré de mon père ! », répond Hollande, au grand étonnement de son hôte.

    Mais, en l’occurrence, le président se révélait simplement normal. Car Boutang, depuis l’origine, c’est l’histoire d’un père qui revient sans cesse harponner les fils, faisant retour depuis les lieux les plus divers : un dossier du « Figaro littéraire » et un souvenir de Bernard-Henri Lévy, un ­livre de Patrick Buisson, mais aussi un dialogue télévisé avec le philosophe George Steiner, une réunion de La ­Manif pour tous ou une revue de chrétiens pro-israéliens.

    Relation au père

    Bien sûr, on doit commencer par mentionner l’enjeu biographique. Rappeler la relation de Boutang à son propre père, ingénieur déclassé, camelot du roi et grand lecteur du pamphlétaire antisémite Edouard Drumont : « Un jour, j’étais chez Boutang à Saint-Germain-en-Laye, se souvient Rémi Soulié, auteur de Pour saluer Pierre Boutang (Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2016). Il a ouvert une commode, en a sorti une photo de son père, il avait les larmes aux yeux ».

    Mais Boutang le fils est à son tour ­devenu père, père biologique, père symbolique aussi, et l’aura qui est la sienne aujourd’hui reste largement liée à l’accueil protecteur que cet ogre normalien réserva aux jeunes gens venus frapper à sa porte. À ces fils adoptifs, Boutang parlait de Maurras, mais aussi de littérature et même du chanteur Renaud…

    Comme Rémi Soulié, Jean-François Colosimo, patron des Éditions du Cerf, fut de ceux-là : « J’avais 17 ans. Ce fut ­l’irruption du génie à l’état brut. Par la suite, quand je suis parti en Grèce, sans moyens, avec l’idée de vivre dans un ­monastère du mont Athos, Boutang me demandait au téléphone : “Où êtes-vous ? Donnez-moi votre adresse pour que je vous envoie de l’argent”. »

    Boutang a fait du lien paternel le fil rouge de sa vie mais aussi de sa pensée, et c’est ce choix qui lui confère aujourd’hui une influence renouvelée, au moment où une frange de la droite française renoue avec ce que l’écrivain hussard Antoine Blondin nommait « l’âge de Pierre »… Aux femmes et aux hommes qui cherchent à réarmer ­intellectuellement la famille réactionnaire, sa philosophie du père fournit des réponses dans au moins trois ­domaines : ceux de la filiation, du pouvoir et de la civilisation

    La filiation, d’abord. Plutôt qu’un territoire charnel, la France selon Boutang est une culture qui vous tombe dessus, une langue qui vous élit. Pour lui, l’héritage forme le seul horizon digne de ce nom ; c’est la gratitude qui nous jette en avant. « Dès le berceau, nous naissons avec une dette que nous n’avons pas contractée et qui est impayable : voilà l’idée anthropologique de Boutang », note la philosophe Chantal Delsol.

    Pendant Mai 68, Boutang enseigne au lycée Turgot, à Paris, et il sent d’emblée que l’insurrection en cours produira cette révolution du désir dont il combat certaines figures tutélaires : ­« Althusser à rien, Lacan à pas grand-chose », fredonne celui qui signera un essai intitulé Apocalypse du désir (Grasset, 1979). Au slogan soixante-huitard, « Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi ! », Boutang semble rétorquer : « Marche, compagnon, l’origine est devant toi ! » Cette origine détermine toute vie humaine, dit-il, et elle est indissociable de la différence des sexes telle que la Bible l’a fondée (un héritage peu présent chez Maurras,­davantage travaillé par la mort que tourné vers la vie).

    « Une vraie influence sur le mouvement royaliste »

    Ainsi n’est-il guère étonnant que la pensée politique de Boutang ait inspiré une partie de La Manif pour tous. Certes, celle-ci est souvent « boutangienne sans le savoir », précise Gérard Leclerc, éditorialiste au journal Royaliste et à Radio Notre-Dame. Mais le lien existe, et il n’est pas que théorique : « Boutang a une vraie influence sur le mouvement royaliste, qui a lui-même plus d’influence sur les droites qu’on ne le croit. Un certain nombre de gens liés à La ­Manif pour tous viennent de là, et même quand il n’est pas explicitement cité, Boutang pèse », ajoute Chantal Delsol.

    « L’Action française est un peu la ­franc-maçonnerie des réactionnaires, ­confirme Francis Venciton, jeune militant de l’AF Provence. Parmi les fondateurs de La Manif pour tous, pas mal de gens sont issus de l’AF ou l’ont fréquentée, et nous avons contribué à orienter son argumentaire. » Or pour ces royalistes qui nourrissent les nouvelles mobilisations de droite, la voix de Boutang compte à nouveau. Après avoir longtemps été effacé pour raison de querelles internes, son visage est réapparu sur les autocollants de ­l’Action française. « Boutang revient en force à l’AF, constate Axel Tisserand, auteur d’essais sur le royalisme. Il permet de penser au moins deux questions qui ont été remises au centre par La Manif pour tous : celle de la filiation et celle du consentement populaire. »

    Après la filiation, donc, le pouvoir. Là encore, il y va d’un déplacement par rapport à la figure paternelle de Maurras. Quand celui-ci refusait toute souveraineté populaire et ancrait le pouvoir du prince sur l’autorité et la légitimité, son disciple indocile insiste sur un troisième pôle : celui du consentement. Dès lors, les monarchistes peuvent sortir de l’impasse émeutière et devenir non plus les démolisseurs de la démocratie, mais ses veilleurs impitoyables. Acceptant désormais le fait républicain, ils exigent que le pouvoir soit incarné par un père populaire.

    Antisémite de ­culture

    Voilà pourquoi Boutang finira par soutenir la Ve République gaullienne : « Pour Boutang, de Gaulle réunit les fils de l’histoire de France en coiffant la ­monarchie d’un bonnet de Marianne », résume Jean-François Colosimo. Voilà aussi pourquoi Boutang peut inspirer une partie de la droite contemporaine, comme en témoigne Jérôme Besnard, essayiste et membre de l’équipe de campagne de François Fillon : « Boutang a compris que la crise de légitimité produite par 1789 était toujours ouverte. Quand on l’a lu, on sait que pour retrouver cette légitimité il ne faut pas avoir peur d’aller au peuple. Après tout, de Gaulle a réalisé son coup d’État sans qu’un seul coup de feu soit tiré… » Et en dernière instance, là encore, toute légitimité d’avenir exige de renouer avec l’héritage spirituel de la France.

    Pourtant, cet héritage est-il exclusivement chrétien ? Après la filiation et le pouvoir, nous voici venus au troisième enjeu, celui de la civilisation. Par rapport à Maurras, Boutang a peu à peu ­accompli, ici, un déplacement encore plus douloureux. Antisémite de ­culture, auteur de textes et de gestes où suintait la haine des juifs, Boutang a fini par considérer que le nouvel esprit du sionisme prenait le relais d’une chrétienté défaillante.

    Alors que l’Europe politique devenait une construction supranationale, Boutang regardait Israël avec tendresse, car à ses yeux cette nation perpétuait les formes que l’Europe abandonnait : un État souverain, un peuple en armes, une identité millénaire. « L’homme européen ne se trouve pas éminemment en Europe, ou n’y est pas éveillé. Il est, paradoxe et scandale, en ­Israël », écrivait Boutang dans son journal, La Nation française, en juin 1967, à la veille de la guerre des Six-Jours. 

    Une nouvelle alliance judéo-chrétienne 

    Cinquante ans plus tard, alors que des figures de droite, comme l’ancien ­ministre de la défense Hervé Morin, appellent à « israéliser » la France en termes sécuritaires, les textes de Boutang nourrissent les arguments de [ceux qui prônent une nouvelle alliance judéo-chrétienne : « Le lien de Boutang avec Israël, c’est le lien non seulement avec l’origine du christianisme, mais aussi avec l’origine comme telle, qu’il faut sans cesse reconquérir, assure ­Olivier Véron, le patron des provinciales, qui republie des classiques de Boutang, dont Reprendre le pouvoir (1978). Quand on prétend faire face au terrorisme islamiste, on ne peut pas se contenter d’invoquer la République, il faut remonter aux sources de la civilisation occidentale, à ses sources juives et chrétiennes, qui fondent l’idée d’une société. Pour Boutang, cela impliquait de désobéir à Maurras, qui défendait l’héritage catholique sans prendre au sérieux la spiritualité. »

    Et de fait, qu’il ait pensé la filiation, le pouvoir ou la civilisation, à chaque fois Boutang a relancé l’héritage de Maurras dans une forme d’infidélité fidèle qui ne pouvait le laisser en paix : « Boutang n’a jamais vraiment trahi Maurras, note François Huguenin, spécialiste de l’Action française. En 1942, il a rejoint Giraud en Algérie, pas de Gaulle. De même, il n’a jamais rompu radicalement avec l’antisémitisme, comme l’ont fait les chrétiens après Vatican II. Dans les deux cas, pour lui, cela aurait été tuer le père ­publiquement. Or si Boutang a bien tué le père, c’est souterrainement. Un jour, il a failli me foutre dehors parce que je lui avais demandé s’il entretenait un rapport filial avec Maurras. Il hurlait : “Vous ne savez pas ce qu’est la ­paternité !” J’avais touché juste… »

    En 1958, dans un article important ­publié par la revue Esprit, l’historien Jacques Julliard affirmait que la pensée de Maurras avait constitué le seul grand effort tenté, au XXe siècle, « pour donner à la droite française une doctrine ferme et cohérente ». Aujourd’hui, alors que les idées de cette famille politique ont à nouveau le vent en poupe, certains de ses enfants sont tentés de ­renouer avec Maurras.

    Mais son nom est définitivement ­associé à l’aventurisme impuissant et à la collaboration sanglante. Désireux de se rebrancher sur cette tradition sans avoir à en assumer les erreurs et les compromissions, les nouveaux réactionnaires se tournent parfois vers Boutang, ce fils qui a mis à mort un père aimé et défaillant… pour mieux maintenir en vie sa famille.

    Le Monde n°22462 du 31 mars 2017.

     

    Reprendre le pouvoir, de Pierre Boutang, introduction de Olivier Véron, Les provinciales, 2016.

    La Politique, la politique considérée comme souci, de Pierre Boutang, postface de Michaël Bar-Zvi, Les provinciales, 2014.

    Le petit boutang des philosophes, introduction à la philosophie de Pierre Boutang, par Henri Du Buit, Les provinciales, 2016

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Notre premier commentaire de l'article de Jean Birnbaum

  • Réponse à Jean Birnbaum

     

    Par Francis Venciton

    Parmi de nombreux autres membres de notre famille d'esprit, Francis Venciton est cité dans l'article du Monde de Jean Birnbaum. Il y est à juste titre présenté comme jeune militant de l’AF Provence. Il se trouve que Francis Venciton a réagi à cet article et qu'il a rédigé la pertinente réponse que voici. LFAR

     

    photo.JPGJe ne lis jamais Le Monde. Mais Monsieur Jean Birnbaum est très sympathique et a écrit un livre que j’apprécie sur les relations de la gauche et de la religion. De plus, il a sorti le 30 mars un article sur Pierre Boutang, où il me fait l’honneur de me citer. L’article dans un style agréable développe deux idées : la première, que la Manif pour tous aurait été boutangienne et que le philosophe vulcanique aurait retrouvé une influence secrète chez la droite-conservatrice-réactionnaire ou tous autres qualificatifs à la Lindenberg qui nuisent à la subtilité globale du propos. La seconde, qu’il y aurait une problématique de l’éternel retour du Père chez Boutang.

    Cette double approche nous semble poser problème. Tout d’abord quelle hiérarchie doit-on lui accorder ? Ensuite, la seconde idée s’inscrit dans une approche biographique qui est incomplète. Pourquoi ne pas parler de Pierre-André Boutang ou de Yann Moulier-Boutang ? Deux fils de Boutang dont les carrières et les positionnements divergent largement du père. Et puis, s’il faut parler de la relation à Maurras pourquoi revenir aux rengaines rassies de l’antisémitisme, ce qui donne presque l’impression que Maurras n’a parlé que de ce sujet et que le plus grand mérite de Boutang serait non pas son œuvre métaphysique et littéraire, mais d’être devenu pro-israélien. C’est un peu comme de dire que la vertu d’une œuvre comme celle de Dante par exemple ne vaudrait que par son implication chez les Guelfes.

    5lmz5q-HC.jpgPlus encore Birnbaum explique que ce que Boutang a apporté de nouveau, par rapport à Maurras ce sont les questions du consentement populaire et de la paternité. Ce qui est faux : nous renvoyons Monsieur Birnbaum à la « Politique naturelle » qui introduit Mes idées politiques et aux pages de Maurras sur le suffrage universel ou la décentralisation. Il n’y perdra pas son temps et verra comment Boutang a tonifié, réargumenté, nuancé des positions maurrassiennes.

    Les fulgurances boutangiennes ne sont pas là. Disons qu’elles sont plus secrètes. L’on s’étonnera d’ailleurs que Birnbaum n’évoque pas le livre de Boutang sur Maurras, qui lui aurait fourni des informations plus conséquentes sur l’idée de la mort du père maurrassien que le contre-sens de François Huguenin. Il est une absence étonnante : alors que l’article porte sur le père, la question du roi est inexistante ? Comme si l’une ne portait pas l’autre.

    Si on croise les deux axes de l’article, un autre problème surgit : avancer que la Manif pour tous s’inspire d’un argumentaire établi par un philosophe ayant connu des difficultés en matière de paternité permettrait de porter le discrédit sur tout un mouvement, réduit à une pépinière de névrosés. Ne faisons pas à monsieur Birnbaum de procès d’intention : il ne le dit pas. Il ne le sous-entend pas non plus. Mais son analyse peut être lue en ouvrant cette attaque. La double approche de l’article pose problème. Elle en constitue même la limite.

    Il convient de soulever un dernier point : c’est la conclusion de monsieur Birnbaum, qui dit assez joliment qu’au fond Boutang aurait tué le père pour sauver la famille. Si, aujourd’hui, on assiste à un tournant « réactionnaire » d’inspiration maurrassienne, la référence à Boutang permettrait de contourner la mauvaise réputation d’une telle inspiration. L’on ne voit pas bien l’utilité de cette remarque : BIRNBAUM ACCUSE-T-IL CEUX QUI SE RÉFÈRENT À BOUTANG DE BLANCHIMENT DE MAURRASSISME ?

    Il serait bien inspiré de nous en dire plus. 

  • Famille de France • Les Princes Explorateurs, une tradition Orléans

     

    Le  Duc de Vendôme évoque sur son site internet les Princes explorateurs de sa famille. Et lui-même en fait partie...   


    Prince Jean Vignette.jpg« Je viens de terminer la lecture passionnante du livre de Bernard Belaigues Henri d’Orléans, le Prince Explorateur.

    Henri d’Orléans est le frère aîné de mon arrière-grand-père le duc de Guise. Il se lance dans de nombreuses expéditions, notamment de Paris à Hanoi à travers la Sibérie et le Tibet, au Tonkin, à Madagascar et en Ethiopie. Il enrichit le Muséum de nombreuses collections, donne des conférences et reçoit plusieurs prix, notamment des sociétés de géographie. Il encourage dès qu’il peut le rayonnement politique et économique de la France dans ces régions et publie de nombreux articles pour les différents journaux dont il est le correspondant. Décoré de la Légion d’honneur, il meurt à Saigon en 1901. Il a trente-trois ans.

    2.-Le-duc-dOrléans-en-Asie-225x300.jpgCette période entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle est un temps propice aux expéditions. Le cousin d’Henri est le duc d’Orléans, le chef de la Maison de France : après un passage chez les King Royal Rifles, il se passionne pour l’Arctique qu’il sillonne au cours de quatre expéditions successives. Son jeune frère, le duc de Montpensier, se passionne lui pour l’Indochine.

    En 2005, j’ai moi même pu suivre les traces du duc d’Orléans du Spitzberg au Groenland.

    3.-Le-prince-Jean-en-Arctique-300x254.jpgAu cours de cette expédition nous avons découvert une île sur la côte Est du Groenland.

    Baptisée « Uunartoq Qeqertoq », c’est à dire « Île du Réchauffement », par notre chef d’expédition Denis Smith, cette découverte a fait l’objet d’un article dans le New York Times « The Warming of Greenland, by John Collins Rudolf, 1.16.2007 »  

    Prince Jean de France, le 11 avril 2017

     

    4.-Uunartoq-Qeqertoq-300x140.jpg

    Uunartoq Qeqertoq  (Île du Réchauffement) 

    3015522969.jpg

    Henri d'Orléans le Prince Explorateur, de Bernard Belaigues, Éditions de la Flandonnière

     

    Source : Prince Jean de France, Site Officiel

  • Cinéma • « À bras ouverts » , éloge de la caricature. Défendez la liberté, allez-voir Clavier !

     

    Une critique de Matthieu Baumier

    Plus qu'une critique de film, d'ailleurs; mais aussi d'une certaine société, de quelques personnalités emblématiques d'un certain monde, et enfin critique d'une idéologie encore dominante mais en déclin [Causeur, 14.04]. Nous avons aimé ces lignes à contre-courant. Les cinéphiles diront leur avis.  LFAR

    Le film « A bras ouverts », avec Elsa Zylberstein et Christian Clavier, se moque gentiment des bourgeois de gauche aux grands discours humanitaires. Inacceptable pour une certaine presse degôche, qui sort son revolver moral dès qu'on titille le bobo...
     
     

     

    À bras ouverts, dernier film de Philippe de Chauveron avec Christian Clavier, a suscité l’ire bien-pensante lors de la diffusion de sa bande-annonce. La sortie en salles ne pouvait échapper à la polémique.

    L’objet du délit

    De quoi s’agit-il ? D’une comédie sans prétention au chef-d’œuvre. Un film potache que chacun jugera plus ou moins drôle et plus ou moins réussi. Cela parle d’un intellectuel de gauche, Jean-Étienne Fougerole, incarné par un Christian Clavier qui a beaucoup de BHL. Le côté précieuse ridicule égotique. Figure de gauche, obsédée par les chiffres de ventes de ses livres et passant à la télé. Il réclame l’accueil des Roms, allégorie des migrants. Avec le camp du Bien décrit par Philippe Muray, une apparente bonne attention peut vite évoluer en catastrophe. Débattant face à un jeune intellectuel supposé réac, Barzach, les idées de Zemmour et la vie privée de Philippot, Fougerole se trouve mis devant le fait accompli : vous voulez aider les Roms ? Accueillez-les donc chez vous ! Piégé, il relève le défi. Sauf qu’une famille de roms vient s’installer dans son jardin. Un thème de comédie, pas de quoi en faire un fromage. D’autant que le film est surtout une apologie du « vivre-ensemble » : Fougerole, par mariage de son fils interposé, est finalement obligé de s’intégrer dans une culture différente de la sienne.

    À bras ouverts ? L’esprit Charlie hebdo !

    Un film « beurk » pour Le Parisien/Aujourd’hui en France, « dangereux » pour Slate, « écœurant » pour le Huffington Post, « raciste et nauséabond » pour Le Monde, « on n’aime pas » pour TéléramaLe Figaro et Valeurs Actuelles sont plus mesurés : À bras ouverts est une farce. Dans un pays, la France, où la rumeur prétend que l’on peut rigoler de tout. L’esprit Charlie hebdo. Esprit dont le film de Philippe de Chauveron ne manque pas. « Nous sommes tous des Roms ! » s’exclame Fougerole. Sauf que le blasphème ne porte pas sur une religion ou sur le populisme mais sur ceux qui manifestent dans les rues quand il s’agit de défendre le droit à la satire. D’habitude, le monde de la culture comprend la farce et la caricature. On rit de scènes de sodomie du Pape ou de Mahomet en Une de journaux satiriques. On veut avoir le droit de rire de tout. À juste titre sur le plan légal : en République, seule la loi fait limite. Alors pourquoi une telle levée de bouclier contre cette comédie ? Ce sont des intellos de gauche qui sont mis à l’épreuve du réel, Fougerole et sa femme, jouée par une Elsa Zylberstein pétillante. Ils sont caricaturaux. Comme le sont tous les personnages du film, à commencer par la famille de Roms. Mais aussi le fils des Fougerole, les jeunes étudiants manifestant aux cris de « réquisition », la jeune étudiante qui pousse son Fougerole de professeur à la prendre sur une table à la fac, le personnage réac de Barzach et son homosexualité (étonnant que le film n’ait pas été décrété homophobe…), la voisine, le maire, l’éditrice, le député, l’animateur du débat télévisé qui enclenche l’histoire… Tout dans ce film est caricature, y compris les Roms. Pas un personnage n’y échappe. Bien sûr que des membres de la communauté Rom peuvent être choqués ! Comme des musulmans ou des chrétiens le sont quand ils sont parodiés. Ou bien des intellectuels quand on les caricature en « néo réacs », ce dont les médias goûtant peu À bras ouverts se sont fait une spécialité saisonnière.

    L’intolérance au nom de la tolérance

    Au fond, toutes les caricatures seraient acceptables dans ce film, sauf celles de l’intello de gauche et des Roms. Le problème n’est pas le film en tant que tel. Le véritable problème de la polémique autour d’À bras ouverts réside dans la façon dont de prétendus militants de la tolérance sont devenus l’intolérance même, n’acceptant en définitive que ce qu’ils sont. Et n’admettant pas d’être mis, à l’instar de Fougerole, devant la réalité de leurs paroles creuses. Fougerole dit qu’il accueillerait des Roms et se retrouve obligé de le faire par intérêt égotique et financier (tiens… étonnant que ce film ne soit pas aussi accusé d’être antisémite car l’unique motivation de Fougerole en cette affaire est liée aux ventes de ses livres…). On peut tout caricaturer sauf les prétendus défenseurs du droit de tout caricaturer. On peut s’exprimer librement sauf contre les prétendus défenseurs du droit à l’expression libre. Le summum de l’intolérance : un tribunal de la pensée dont on ne compte plus les méfaits.

     

    Et Boboland créa le délit de caricature

    L’infamie contre cette comédie est un procès fait au droit de caricaturer. Ceux qui tombent à bras raccourcis sur ce film lui font ce que les djihadistes ont fait aux caricatures de Charlie hebdo, les kalachs en moins, et ils ne semblent pas s’en apercevoir. Que toutes ces bonnes âmes commencent en effet par balayer devant leur porte. Personnalités du monde de la culture ou simples citoyens militants, que ces bonnes et belles âmes aillent en effet au bout du chemin et accueillent concrètement des migrants chez elles, y compris au péril de la loi. L’argument est simpliste. Non pas. Que ces bonnes âmes en ayant les moyens financiers le fassent, et en profitent par la même occasion pour supprimer les digicodes de leurs immeubles, qui empêchent les SDF de dormir au chaud par moins 10 degrés en plein Paris. On meurt sous la fenêtre tandis que la pétition se signe sur internet, cocktail à portée de clic. Que tous ces individus moralisateurs parlent beaucoup mais agissent si peu, là est le vrai scandale. Et cela démontre à quel point nous sommes entrés dans une ère de virtualisation du Politique. La pratique politique usuelle ne consiste-t-elle pas théoriquement et traditionnellement à mettre ses actes et ses paroles en adéquation ? Autrement dit, à prendre des risques ? Vous me direz que j’ai la langue facile ? Non pas. Je ne suis ni une bonne ni une belle âme. Et ne me sens aucunement obligé de l’être. À toutes ces belles et bonnes âmes moralisant souvent dans l’opulence, le Père Ubu dirait un beau et bien gras « merdre » avec le ton de la farce et de la caricature. Un peu comme À bras ouverts. 

    Matthieu Baumier
    essayiste et romancier.

  • Livres & Histoire • La Libération vue de près

     

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS

    À LIRE. L'histoire de l'Occupation et de la Libération vécue chez les gens de lettres.

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgLe travail considérable est des plus minutieux. Si vous voulez tout savoir de ce qui s'est passé chez les gens de lettres - et il faut le dire malheureusement entre gens de lettres -, chez les auteurs et compositeurs dramatiques ou de musique, compulsez ce Dictionnaire de l'épuration des gens de lettres 1939-1949 de Jacques Boncompain qui est le spécialiste reconnu de tout ce qui concerne les auteurs et leurs droits. Le sous-titre évoque toute une ambiance : « Mort aux confrères ». Il serait toutefois injuste et même faux de s'arrêter sur les seuls règlements de compte. On connaît la jalousie et la rancune redoutables qui peuvent animer les membres de ces corporations. Les mots d'esprit, d'ailleurs, fourmillent sur le sujet : le livre en est rempli. Mais le travail de Jacques Boncompain est beaucoup plus ample. D'abord il met en perspective, ce qui permet de voir dès avant guerre des fractures qui ressurgirent à la Libération où l'idéologie recouvrit d'oripeaux des choix beaucoup plus personnels ; puis il explique en détail - et c'est du plus haut intérêt historique les rapports réels des gens de lettres - et de leurs organisations représentatives - d'une part avec le gouvernement de Vichy, d'autre part avec la puissance occupante, ce qui n'est pas la même chose ; et enfin tout cela resitué dans le climat de l'époque. Sur Brasillach, par exemple, tout est dit. L'Épuration fut une période horrible où la justice fut le plus souvent faussée, alors qu'elle était censée mettre fin à cette autre période horrible de l'Occupation.

    Le régime avait été incapable de préparer la France à la guerre ; il fut incapable de la pacifier après guerre. De Gaulle aggrava la cassure. Il y eut des turpitudes, des maladresses, des choix absurdes, des dénonciations, des lâchetés, mais, il faut le dire à l'honneur de l'esprit français, il y eut aussi de magnifiques réactions beaucoup plus nombreuses qu'on ne le croit, notamment aux questionnaires de la Libération qui ressemblaient si étrangement à ceux de la Gestapo, de la part tant d'un Jean Poyet que d'un René Benjamin, pour ne citer que ces noms. Enfin l'auteur se plaît - et nous avec lui - à s'attarder sur des personnalités attachantes par leur droiture et leur courage, tel un Jean-Jacques Bernard, ce juif converti au catholicisme qui se sentait si français qu'au milieu de tant de violences successives il ne cessait d'appeler à l'amour du nom français. La préface d'Henri-Christian Giraud et la conclusion aussi puissante que ramassée de l'auteur ajoutent à la compréhension des évènements et des hommes. 


    DICTIONNAIRE DE L'ÉPURATION DES GENS DE LETTRES, de Jacques Boncompain, préface de Henri-Christian Giraud, éditions Honoré Champion, 702 p., 70 euros.

  • Où Anatole France fait dire à l'abbé Lantaigne en quoi la République est détestable

     

    « - Je hais la République, dit M. Lantaigne, parce qu'elle est la diversité. La diversité est détestable. Le caractère du mal est d'être divers. Ce caractère est manifeste dans le gouvernement de la République qui plus qu'aucun autre s'éloigne de l'unité. Il lui manque avec l'unité l'indépendance, la permanence et la puissance. Il lui manque la connaissance, et l'on peut dire de lui qu'il ne sait pas ce qu'il fait. Bien qu'il dure pour notre châtiment, il n'a pas de durée. Car l'idée de durée suppose l'identité, et la République n'est jamais un jour ce qu'elle était la veille ... Elle n'est pas destructible, elle est la destruction. Elle est la dispersion, elle est la discontinuité, elle est la diversité, elle est le mal.»   ♦ 

    Anatole France 

    L'Orme du mail, L'Histoire contemporaine, Calmann Lévy, Paris, 1897 

     

    Textes de grands auteurs ou acteurs de l'Histoire

    Une publication  Lafautearousseau

  • Médias & Actualité • Macron, Fillon, débat présidentiel : Philippe Muray avait tout vu

     

    Une analyse de Vincent Tremolet de Villers            

    Le phénomène Macron, l'affaire Fillon, les débats interminables... La lecture des chroniques de Philippe Muray donne un précieux éclairage à cette campagne indiscernable. [Figarovox, 5.04] Et une intense hostilité envers le Régime, ou le Système, ajouterons-nous.

     

    2395788714.jpgOn ne risque pas de le voir sur BFMTV, moins encore de lire ses tweets. Il est pourtant l'analyste indispensable de cette campagne présidentielle. Philippe Muray nous a quittés il y a onze ans et certains jours il nous semble qu'il est là pour tenir le stylo. Se plonger dans ses chroniques, c'est retrouver à chaque ligne l'actualité que l'on voulait fuir et on imagine aisément l'inventeur des Mutins de Panurge écrire devant un meeting d'Emmanuel Macron : « Un bataillon de “helpers” et de “coworkers” distribue des pancartes “Bougeons les lignes” à chacune et chacun des participants. Ils les brandissent quand passe le prophète de bonheur. Les lignes bougent avec lui, son projet est un cri. Le sky est blue. La France frileuse, enfin, pense Printemps. »

    Ouvrons ses Exorcismes spirituels et suivons ce précieux guide dans le brouillard de cette campagne. Qui est système, antisystème ? « Le nouveau rebelle est très facile à identifier: c'est celui qui dit oui (…) c'est un héros positif et lisse. » Sa révolte ? « C'est le langage de l'entreprise qui se veut moderne. » Mais pourquoi ce jeune rebelle sourit-il sans cesse ? « C'est un sourire près de chez vous, un sourire qui n'hésite pas à descendre dans la rue et à se mêler aux gens », poursuit Muray : « C'est un sourire qui descend du socialisme à la façon dont l'homme descend du cœlacanthe, mais qui monte aussi dans une spirale de mystère vers un état inconnu de l'avenir où il nous attend pour nous consoler de ne plus ressembler à rien. »

    Muray ne nous renseigne pas seulement sur Macron, il nous éclaire aussi sur la violence médiatique du « Penelopegate ». Le choc entre l'atmosphère chabrolienne de la vie de François Fillon et la morale scandinave qui s'installe dans notre pays rejoint toute sa réflexion sur la disparition du romanesque. Le roman, expliquait-il, est rendu impossible par l'installation de « l'empire du Bien » qui trie le bon grain de l'ivraie et dissipe le clair-obscur par un éclairage sans ombre. Pas de Balzac, sans secret (« Nos études sont des égouts qu'on ne peut curer », dit le notaire Derville dans Le Colonel Chabert ), sans arrangements discrets, sans persienne.

    Dans Purification éthique, il y a vingt cinq ans, Muray écrivait : « Par le dévoilement des turpitudes de la vieille société (en l'occurrence de “la classe politique”) -, l'homme de l'époque actuelle se découvre encore plus propre qu'il ne croyait, encore plus beau, plus sain, plus réconcilié, plus colorisé, plus innocent et plus moral (…). La télé est pure, nous sommes purs. Vous êtes formidables. Quelques salauds, pour le contraste, défilent sur l'écran. C'est la grande purge. »

    Mais c'est surtout cette incroyable profusion de débats qui réalise sa prophétie. Ces débats où les intervenants débattent de la question de savoir si le deuxième débat était à la hauteur du premier et s'il est nécessaire d'en organiser un troisième. « Le débat est devenu une manie solitaire qu'on pratique à dix », écrivait-il dans un célèbre texte intitulé « Il ne faudrait jamais débattre ».

    Il dénonçait un univers où l'on proclame le dialogue et la controverse mais où l'insulte - Christine Angot face à François Fillon -, la dérision - le passage obligé des candidats devant comiques et imitateurs - l'emportent sur la réflexion. Des pratiques démocratiques, équitables et qui pourtant évacuent les inquiétudes qui nous hantent. Le système éducatif qui « dénature complètement les idéaux de l'école républicaine et qui ne transmet plus rien de la France » (Augustin d'Humières*) ? Vous avez une minute trente. Les perturbateurs endocriniens et le terrorisme islamiste, la construction européenne et le statut des attachés parlementaires… Allez ! On enchaîne: sans transition et sans hiérarchie. On se contentera du coup d'éclat de Philippe Poutou ou d'un trait de Jean-Luc Mélenchon. On se demandera si cette « punchline » aura de l'influence sur les prochains sondages dont on remettra en cause, lors d'un débat, la fiabilité.

    Et l'école, la culture, l'intégration, les villes moyennes qui s'éteignent une à une ? Rien ou si peu. Le réel est toujours reporté à une date ultérieure. Muray encore une fois : « On convoque les grands problèmes et on les dissout au fur et à mesure qu'on les mouline dans la machine de la communication. Et plus il y a de débat, moins il y a de réel. Il ne reste, à la fin, que le mirage d'un champ de bataille où s'étale l'illusion bavarde et perpétuelle que l'on pourrait déchiffrer le monde en le débattant ; ou, du moins, qu'on le pourra peut-être au prochain débat.» 

    *Un petit fonctionnaire (Grasset).

    Vincent Tremolet de Villers

    Vincent Trémolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox            

  • Histoire & Royauté • Patrick Demouy sur TV Libertés : tout sur le sacre des Rois de France

     

    Patrick Demouy est professeur émérite d’histoire médiévale à l’Université de Reims et à l’Institut catholique de Paris. Ses travaux portent sur les cathédrales, les évêques, les rois et leur sacre. Et il vient de publier le merveilleux récit des origines de la royauté sacrée. En en révélant le sens.

    Dans un somptueux livre qui fait référence et qui est destiné au grand public, Patrick Demouy évoque les acquis de la monarchie française sans vision politique ou apologétique. Adossée au baptême de Clovis, l’auteur décrit, par le menu, une cérémonie qui a permis d’asseoir la légitimité de 50 rois de Pépin Le Bref à Charles X. Il permet de lever le voile sur le mystère de la Sainte Ampoule, sur le choix de Reims après Sens, Noyon, Laon et Orléans, sur les pouvoirs surnaturels du Roi et sur le sacre – ou non – des reines de France. L’historien médiéviste a fait avec cet ouvrage une incursion dans plus de 1 000 ans d’histoire célébrant l’union du Roi et de la Nation [TV Libertés, 23.02]. Ce rappel historique ne peut manquer d'intéresser les royalistes et, par delà, les patriotes français. 

     

    [Durée : 28']    TV Libertés, dont nous recommandons les programmes 

     

    Le-sacre-du-roi.jpg

    Édition « La Nuée Bleue », coédité avec « Place des Victoires ».   Grand format : 27 x 36 cm – reliure de prestige.  288 pages. 45 Euros.

    A Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Royauté • « Le Sacre du Roi », un ouvrage de Patrick Demouy

  • Famille de France • Vidéo [Archive] : La famille royale de France en exil au Maroc

     Entretien entre le roi Mohamed VI et le prince Jean de France au palais royal de Tétouan - Juillet 2003

     

    Pourquoi cette vidéo - malgré ou à cause de ses aspects d'un autre temps - est-elle émouvante, a-t-elle un intérêt ? Parce qu'elle montre les descendants des rois de France exilés de leur patrie et celle-ci privée de leur présence dans cette période de l'entre-deux-guerres qui devait conduire la France, dans l'insouciance, au désastre de juin 1940; parce qu'elle nous présente la famille de France, malgré tout, dynamique, enjouée, moderne, de la modernité d'alors; parce qu'elle livre des images des défunts comte et comtesse de Paris, alors jeunes mariés, de la duchesse de Guise, et la noble figure du duc de Guise, arrière grand-père de l'actuel prince Jean, qui eût été Jean III s'il avait régné. Cette famille, héritière des rois de France, souffrait de l'exil : elle le faisait avec dignité. Et l'on comprend que le prince Jean ait tenu, il y a près de quinze ans, à « mettre ses pas dans les pas de ses ancêtres » et qu'il se soit rendu - en juillet 2003 - au Maroc, où il rencontra le roi Mohamed VI. (Illustration ci-dessus).   Lafautearousseau 

     


    Archive vidéo: La famille royale de France en... par guisalemont

     

    Voici une émouvante vidéo de la Famille royale de France, enregistrée par British Pathé. Sur cette vidéo, filmée durant l’entre-deux-guerres, Leurs Altesses Royales le Dauphin de France et la Dauphine de France, sont filmés durant un séjour au domaine princier de Larache où le chef de la Maison royale de France, Jean III  de France, Duc de Guise et son épouse, vivaient en exil, dans cette partie espagnole du royaume chérifien (en raison de la loi d’exil votée par la République française).

    Sur cette incroyable vidéo, nous pouvons donc apercevoir le prince Henri d’Orléans, comte de Paris (Henri VI de France) et son épouse Isabelle d’Orléans-Bragance, comtesse de Paris, le duc de Guise Jean III de France et son épouse la princesse Isabelle d’Orléans, duchesse de Guise. (Vidéo : British Pathé, Merci à Stéphane Blanchonnet pour le partage de cette vidéo). 

    Source La Couronne

  • Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !

     

    Mur-bleu gds.jpgL'Algérie a entamé officiellement les procédures d'appropriation de la Grande Mosquée de Paris, a affirmé son ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa : « Les procédures visant à faire de la Mosquée de Paris une propriété de l'Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l'ambassade d'Algérie à Paris », a-t-il affirmé devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Selon lui, la démarche s'appuie sur une loi française stipulant qu' « un pays étranger guerre-1914-1918-annee-1915-036-d.jpgqui finance une association de droit français peut, passés 15 ans, prétendre à la propriété de cette entité, ce qui est le cas pour la Grande Mosquée de Paris ». Rappelons que la décision de construire la Mosquée de Paris fut prise après la Première Guerre mondiale, pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts musulmans, venus de ce qui était alors l'Empire français combattre - courageusement - pour la France.  

    Sans refuser l'idée en soi, Charles Maurras se montra très circonspect, dans l'Action française du 13 juillet 1926, sur les conditions dans lesquelles cette décision fut exécutée. A l'occasion de l'inauguration de cette grande mosquée, lors de la visite du sultan du Maroc Moulay-Youssef, il écrivit, ce jour-là, un article dans lequel on découvre un Maurras perspicace (il avait anticipé le réveil de l'Islam : « je ne crois pas que l'on puisse en douter...»); un Maurras respectueux - comme cet autre grand royaliste que fut Lyautey - vis à vis des peuples musulmans (ces « nobles races...»: on dirait, aujourd'hui, qu'il était non-raciste !...); un Maurras lucide et reconnaissant («...auxquelles nous avons dû un concours si précieux...»). Et qui jette sur ces populations un regard amical, voire admiratif, lorsqu'il évoque « les très belles robes de nos visiteurs marocains », de « ces majestueux enfants du désert » ...

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.pngMais aussi, et simultanément, un Maurras inquiet parce que, justement, perspicace, et bien plus futé que bien d'autres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne sollicitons pas trop les textes, en cherchant à leur faire dire ceci ou cela. Mais, pourtant, n'y a-t-il pas un solide avertissement, qui ressemble à s'y méprendre à de la prémonition, dans les lignes qui suivent ? Et Maurras n'y apparaît-il pas visionnaire ? (Extrait) : 

    « ...Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon.... s'il y a un réveil de l'Islam, et je ne crois pas que l'on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l'Islam représente plus qu'une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, expriment quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés...

    ...Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l'amitié. Nous venons de commettre le crime d'excès. Fasse le ciel que nous n'ayons pas à le payer avant peu... »

    Et, dans le même article, mesuré, reconnaissant, mais bien plus lucide que beaucoup, Maurras exprimait le souhait que « ...les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse... »

    Aujourd'hui, le contexte a, évidemment, changé. L'Empire français n'existe plus, et ceux qui, loyalement, courageusement et glorieusement sont venus en Métropole pour défendre leur patrie sont, bien sûrs, tous morts. L'hommage qui devait, à bon droit, leur être rendu l'a été, quelle qu'en soit la façon. Le monument toujours debout est donc le témoignage commémoratif d’un passé glorieux, certes, mais sa raison d'être première a disparu, avec le contexte qui l'accompagnait. Aussi, si les 7.500 mètres carrés qu'il occupe devaient être, pour une raison X ou Y, cédés à l'Algérie, donc aliénés, il nous semblerait plus normal de tourner une page que l'Histoire ne nous a pas attendus pour tourner, de toute façon, et de leur trouver une nouvelle affectation.

    Si l'Algérie tient tant que cela au « monument de la colline », elle n'a qu'à le démonter et le remonter chez elle : elle a largement de quoi payer l'opération, ses coffres regorgent de milliards, venant des bénéfices que lui procure le pétrole que nous avons trouvé et exploité, et que nous lui avons laissé, on ne sait pas trop pourquoi, en lui offrant un Sahara qui ne lui avait jamais appartenu, l'Algérie elle-même en tant que telle n'ayant jamais existé, sous sa forme actuelle, avant nous...

    Un espace vert public, dans une ville qui en manque, serait certainement l'une des solutions les plus raisonnables. En tout cas plus raisonnable que la cession pure et simple à l'Etat Algérien d'un morceau de la colline Sainte-Geneviève ; du cœur de Paris ; en plein cœur de Paris...