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Idées, débats... - Page 395

  • Livres & Société • L’essai du mois : Quand le politiquement correct est une nouvelle censure

    Par Matthieu Baumier

    Essai-du-mois.jpgDepuis la parution du Multiculturalisme comme religion politique, où il mettait les pieds dans le plat du politiquement correct à la française et à la québécoise, le sociologue et chroniqueur politique venu de la belle province d’outre-Atlantique, Mathieu Bock-Côté, est devenu l’une des voix qui comptent et portent dans la vie intellectuelle française.

    Il dénonçait alors l’évolution de la démocratie en obsession du multiculturalisme et la manière dont « l’antifascisme » a mué depuis Mitterrand en nouvelle grande intolérance, ce que démontrent les violences actuelles des black blocs, à l’exemple du vandalisme perpétré contre l’ISSEP à Lyon ou des dégâts causés par ces mouvances lors des manifestations des Gilets jaunes.

    L’antifascisme prétendu est devenu un projet autoritaire, excluant l’autre, refusant le jeu démocratique et parlementaire, s’attaquant à la liberté d’expression et de circulation, développant des thèses ethniquement racialisantes et hiérarchiques, sur fond de rejet de tout ce qui est culturellement blanc et européen, seule identité qui ne devrait plus exister.

    Chacun attend que des « commissions de lutte contre les violences de la gauche radicale » soient mises en œuvre à l’Assemblée Nationale et que les milices en noir concernées soient dissoutes, mais rien ne vient. Pourtant, à bien relire ce que je viens d’écrire, il y a dans ces mouvances plus de critères rappelant « l’extrême droite », telle que Sciences Po l’expose, que dans les écrits d’un Zemmour.

    Cette violence découle directement de l’idéologie multiculturelle exposée par Mathieu Bock-Côté, de par la volonté de déconstruire les nations, les identités, la souveraineté, la civilisation chrétienne et européenne. Le malaise français trouve en effet ici sa source, à gauche, et c’est ce que vient démontrer L’Empire du politiquement correct.

    Il est amplifié par la collaboration des médias et de l’immense majorité des politiques, prétendument de droite et de gauche. De fait, tous les Juppé et Léa Salamé de France sont de gauche. Ils n’ont jamais manqué de collaborer avec la confiscation de la démocratie par des minorités aux idées directement venues des campus américains puis recyclées dans les universités et grandes écoles françaises, Sciences-po et l’EHESS en étant d’infâmes viviers, sous couvert de la prétendue légitimité donnée par les « sciences sociales ». Celles-là même que nous avions exportées aux États-Unis dans les années 70 du siècle passé et qui reviennent ainsi comme un boomerang. Les gouvernements successifs ont laissé des pensées sectaires s’installer dans des universités où sont imposées des conceptions de type gender studies ou décolonialisme.

    C’est ce qui est passionnant dans ce nouvel essai de Mathieu Bock-Côté. Fin analyste de la situation, il réactive ses idées sur le rôle de ces minorités en allant plus loin, montrant qu’elles obéissent de plus en plus à une logique et à une idéologie diversitaire (quand j’entends le mot identité blanche, chrétienne ou européenne, je sors mon revolver sectaire), idéologie propagée par les médias officiels qui imposent le récit collectif quotidien, et donc les sujets qui peuvent ou non être débattus. L’angle de vue proposé ici par l’essayiste prolonge ainsi son travail sur la secte multiculturaliste hors-sol au pouvoir et montre que c’est précisément ce discours des médias, officiellement tolérant et ouvert, concrètement tueur de pensées autres, qui permet aux minorités ethniques, LGBT, etc., d’imposer leurs conceptions à la majorité et donc de détruire la démocratie française de l’intérieur. Nous serions ainsi dans une ère de censure, derrière les apparences de « parole libérée ». C’est loin d’être faux : il ne suffit pas de pouvoir s’exprimer, il faut aussi être écouté. C’est justement cela que l’empire du politiquement correct ne veut pas, écouter la pensée d’autrui. 

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    Essai du mois :

    Mathieu Bock-Côté, L’empire du politiquement correct. Essai sur la respectabilité politico-médiatique, Cerf, 2018, 300 pages, 20 €

    PM

  • Cinéma • La lutte des classes

    Par Guilhem de Tarlé     

    A l’affiche : La lutte des classes, un film français de Michel Leclerc, avec Édouard Baer, Leila Bekhti et Tom Lévy (les parents Paul et Sofia du petit Corentin).

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    La lutte des classes… Mais quelle idée d'aller voir un tel film ?

    Le titre m'avait rebuté, et le synopsis n'avait rien d'attirant, mais on peut tout se permettre quand on a le plaisir de voir le patron Secrétaire général de la CGT exfiltré de son défilé du 1er mai.

    On peut tout se permettre quand on voit les syndicats relégués en fin de cortège et leur  « fête… volée » par les Gilets jaunes, même si à force de hurler à la récupération ceux-ci ont finalement été rougis et noircis par l'extrême gauche et les Blacks Blocs...

    On peut tout se permettre quand le Gouvernement qui a institué la Fête du Travail est banni de l'Histoire de France...

    En outre, de façon inattendue, j'ai entendu sur ce film une critique très positive qui, aujourd'hui, me rend songeur...

    Certes il y a des scènes plaisantes, des répliques d'anthologie comme la « rupture du pacte républicain » que constitue l'inscription des enfants dans une école privée. 

    Certes il y a des dénonciations bienvenues comme ces bobos qui trichent sur leur adresse pour fuir la carte scolaire.

    Certes il y a le constat du Grand Remplacement, même si l'expression n'est évidemment pas utilisée, quand Corentin se retrouve « le seul Blanc de sa classe ».

    2076351.jpg-c_215_290_x-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgN'est-ce pas Emmanuel Valls qui, dans une brocante à Evry, réclamait « quelques Blancs, quelques Whites, quelques blancos » ?

    Oui cette comédie affiche quelques vérités... Elle n'en reste pas moins une œuvre de propagande sur le « vivre ensemble » quand elle se conclut sur la « de souche » voilée qui assume, l'avocate maghrébine qui a raison contre son compagnon gauchiste mais « fâchiste », et enfin ce petit Corentin bien intégré dans son école...

    Permettez-moi de ne pas croire en cette fin bisounours...  Tout cela se terminera dans les larmes et le sang comme pour les chrétiens d'Orient.       

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    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Histoire & Actualité • Les commémorations ont encore de la gueule dans certains pays

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLes célébrations de la Victoire commencent à Moscou par le défilé militaire sur la place Rouge. Cela mérite d'être regardé, n'est-ce pas ? Avec un rien de regret et d'envie ... Superbe ! 

     

     

    Le commentaire de RT France

    Ce 9 mai, la Russie célèbre le 74e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. L'URSS, dont la Russie est l'héritière, a subi les plus grosses pertes humaines de la Seconde Guerre mondiale avec plus de 27 millions de victimes.

    La Russie commémore ce 9 mai le 74e anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie. Des défilés ont lieu dans plusieurs villes du pays afin de rendre hommage aux nombreuses victimes soviétiques du conflit qui a fait 27 millions de morts en URSS.

    Comme de coutume, un grand défilé est organisée sur la place Rouge à Moscou. Des centaines de véhicules militaires, soldats et officiers traversent chaque année la célèbre place moscovite depuis 1965, date du 20e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, connue comme la «Grande Guerre patriotique» en Russie. Après l'effondrement de l’URSS, cette tradition avait été brièvement interrompue, avant de reprendre en 1995.  

  • Où Libération publie que Je Suis Français, mensuel ancêtre de lafautearousseau, fut un pionnier  de l’écologie intégrale

    Je Suis Français (1977 - 1986)

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgOù sont allés se nicher les regards de ce Monsieur Simon Blin ? Dans quelles archives obscures  ce journaliste de Libération est-il allé puiser, pour découvrir ce que Jean-Charles Masson, notre ami disparu depuis, avait écrit en 1984, il y a trente-cinq ans dans le mensuel Je Je Suis Français que nous éditions alors et auquel lafautearousseau a succédé ? Ne cherchons pas. Il l'a fait. Décidément, on n'écrit jamais pour rien et ce que l'on a écrit se retrouve un jour ou l'autre en des lieux inattendus. Libération le fait à sa manière, avec son vocabulaire stéréotypé et stigmatisant. Qu'importe ! Il a lu. Il a publié. [Libération, 5 mai 2019 : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale »]

    Il n'aurait servi à rien de faire écho à cet article, à ces trois paragraphes, finalement intéressants, si nous n'avions pas donné ces quelques explications. On en retiendra que les jeunes royalistes que nous étions alors étaient en avance sur leur temps et réfléchissaient plutôt bien. 

    logo-LIBERATION.jpg« Nationalisme intégral »

    Extrait de : « Les droites dures s’enracinent dans « l’écologie intégrale » 

    sans-titre.pngLes Français d’abord, la planète ensuite. Nouveau mantra pour une écologie d’extrême droite ? Pour comprendre ce twist écolo, un concept-clé : l’« écologie intégrale ». La présidente du RN ne le dit pas comme cela mais tout dans le nouveau discours de son parti fait écho à cette notion à la croisée du souci de l’identité française et de la préservation de l’écosystème.

    L’une de ses premières occurrences apparaît en 1984 dans un numéro de la publication royaliste, Je suis français.

    Jean-Charles Masson, un idéologue très catholique, y pose les « jalons pour un écologisme intégral», tout droit inspiré du « nationalisme intégral » de l’écrivain xénophobe de l’Action française, Charles Maurras. Dans son texte, Masson prône un « réenracinement » de la France afin de « dénomadiser » culturellement le pays au nom du respect de la « nature éternelle », « seul moyen» de sa «renaissance ». Quarante ans plus tard, ces mots-clés sont employés par les nouveaux cadors du parti d’extrême droite, tout juste passé en tête des intentions de vote pour les européennes. 

  • TV Libertés : Politique Magazine, un mensuel de combat pour la réinformation. Présentation

    De gauche à droite ; Martial Bild, Jean Viansson-Ponté, Philippe Ménard

    Les lecteurs de lafautearousseau connaissent bien Politique magazine. Nombre d'entre eux y sont abonnés. D'autres s'y abonneront sans-doute bientôt. L'écoute de cette vidéo leur indiquera les raisons de le faire. lafautearousseau ne vit pas isolée mais en synergie - en de nombreuses directions - et Politique magazine dès sa fondation et jusque dans ses évolutions actuelles, est une publication amie. Lecture et abonnement recommandés ! Bonne écoute ...   LFAR

     

    26'50''

    PolMag180Une - Copie (2).jpgJean Viansson-Ponté vient de succéder à Hilaire de Crémiers à la direction du mensuel Politique Magazine placé sous le parrainage de grandes signatures passées et actuelles : Déon, Dutourd, Piat, Volkoff mais aussi Jean des Cars, Rouvillois, Trémolet de Villers et Jean-Christian Petitfils. Avec l’aide de Philippe Ménard, rédacteur en chef et éditorialiste du journal, Jean Viansson-Ponté veut faire de Politique Magazine un mensuel de combat et de réinformation qui prenne le temps d’enquêter et de décrypter l’actualité. Politique Magazine, [Illustration ci-contre] une arme supplémentaire pour la presse alternative ! 

    À soutenir aussi l'excellente chaîne ...
    TV Libertés
  • Éric Zemmour : « La Révolution n’est pas ce qu’on vous a dit ! »

    Crédits photo : Taillandier

    thUKZO41O8.jpgClaude Quétel* présente une histoire incorrecte de la Révolution française décrite comme une folie meurtrière et inutile dès 1789. Une lecture iconoclaste et utile. [Le Figaro du 8.05). Éric Zemmour nous donne là un article lui aussi iconoclaste et diablement intéressant. À lire absolument.  LFAR 

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    « Et si la Révolution était un « bloc », mais un bloc de violence, de fureur, d’injustices criminelles, une catastrophe nationale du début à la fin ? »

    « La Révolution est terminée .»

    En prononçant cette phrase en 1989, l’historien François Furet entendait signifier qu’au bout de deux siècles de querelles historiographiques, l’interprétation de la Révolution française ne faisait plus débat, et qu’elle était arrêtée aux principes qu’il avait définis, à savoir la distinction entre une « bonne » révolution, celle des Droits de l’Homme en 1789, et une « mauvaise », grosse de tous les dérapages criminels, voire totalitaires, de la Terreur de 1793.

    On peut dire aujourd’hui que Furet a gagné. Le discours de nos livres scolaires comme de nos politiques, comme celui répandu dans la plupart de nos universités, suit la doxa établie par Furet. Seule une poignée d’irréductibles historiens marxistes continue de voir la Révolution comme un « bloc » (selon la célèbre formule de Clemenceau) qui suit, en dépit des violences et des échecs, son inexorable et lumineux chemin progressiste. Pour ceux-là, l’histoire de France commence avec la Révolution, 1789 sortant la nation des limbes de l’obscurantisme où l’avait plongée l’Ancien Régime.

    Et si François Furet et sa vision libérale étaient fausses ? Et si la théorie du « bloc » était la plus pertinente, mais qu’il fallait, pour lui donner sa pleine saveur, la retourner comme un gant ? Et si la Révolution était un « bloc », mais un bloc de violence, de fureur, d’injustices criminelles, une catastrophe nationale du début à la fin ? C’est cette thèse audacieuse que défend Claude Quétel : « Le temps est venu de découvrir l’imposture derrière la posture et de convenir enfin que la Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l’histoire de France (…) Une folie meurtrière et inutile, une guerre civile (…) Le dérapage, ce fut en réalité la Révolution tout entière, dès les premiers jours des États généraux ».

    Notre iconoclaste n’a rien inventé : tout son livre est contenu dans Les Origines de la France contemporaine d’Hippolyte Taine. Notre auteur le reconnaît d’ailleurs humblement et rend un hommage mérité au « grand profanateur », qui a osé affronter, seul contre tous, l’université française, soumise d’abord à l’historiographie républicaine puis, après la Seconde Guerre mondiale, à sa version communiste. Taine est inégalable, insurpassable, indémodable. Pour un lecteur de Taine, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Quétel. « Tout est philanthropie dans les mots et symétrie dans les lois ; tout est violence dans les actes et désordre dans les choses. » En une phrase - et en des milliers de pages, et vingt ans de travail, de 1876 à 1895- Taine a tout dit et tout compris.

    Ajoutez-y les travaux d’Augustin Cochin qui, avant de mourir en héros pendant la Première Guerre mondiale, a analysé la formidable organisation des sociétés de pensées jacobines, héritées de celles des Lumières, qui ont façonné et dirigé, jusque dans les plus petites villes de France, le vote aux États généraux de 1789 : « Tout se passe comme si la France entière obéissait au mot d’ordre du mieux monté des partis, et on ne voit point de partis » ; et vous avez tout le livre de Quétel.

    Pavé universitaire et médiatique

    Mais si celui-ci n’a rien inventé, il a le grand mérite d’exhumer deux auteurs qui ont été dénigrés, et enterrés par l’université française. Mieux qu’un hommage, une résurrection. Et un pied de nez à tous les progressistes qui tiennent le haut du pavé universitaire et médiatique. Quétel nous montre que, comme le dit Malouet, député monarchien (favorable à une monarchie constitutionnelle) : « Pour tout homme impartial, la Terreur date du 14 juillet. » Il ne nous cache rien des faiblesses de la monarchie mais nous montre avec crudité des révolutionnaires emportés par leur verbe (une majorité d’avocats), se saoulant de grands mots qui finissent par de grands crimes, et cachant derrière l’emphatique « peuple de Paris », les coups de main d’une moins ragoûtante « populace » de sans-culottes. Quétel considère que la lutte contre le catholicisme, « en achevant de donner un caractère messianique à la Révolution, porte en elle le recours à la guerre ». La guerre civile.

    Michelet arrêtait l’histoire de la Révolution à la chute de Robespierre le 9 Thermidor. Quétel la poursuit jusqu’au coup d’État de Bonaparte du 18 Brumaire. C’est Bonaparte qui achève la Révolution, dans les deux sens du terme : il impose une dictature militaire pour sortir le pays de l’anarchie et de la ruine ; mais il sauve aussi l’essentiel de son œuvre en préservant la société égalitaire et méritocratique qu’elle avait fondée. Quétel ne commet pas l’erreur habituelle des historiens républicains qui appellent « guerres de l’Empire » ce qui est en vérité avant tout des « guerres de la Révolution ».

    En revanche, il se soumet pour une fois à la doxa contemporaine en dénonçant « la soif de conquêtes » des armées françaises. Il dénonce à juste titre ses rapines et ses pillages qui venaient combler les trous creusés par l’impéritie des révolutionnaires. Mais, obnubilé par sa juste vindicte contre les Jacobins, il passe à côté de l’essentiel, à savoir l’affrontement géopolitique entre la France et l’Angleterre pour l’hégémonie mondiale. Ce combat avait commencé avant la Révolution et la monarchie française l’avait perdu lorsque Louis XV avait dû abandonner les conquêtes au Canada et en Inde. Ce funeste traité de Paris de 1763 est, selon certains historiens anglo-saxons, la cause fondamentale de la Révolution.

    En tout cas, à partir du moment où les Jacobins les plus intelligents (et survivants !) comprennent que la Révolution avait échoué à régénérer l’homme, ils mettent leur énergie, et leur patriotisme, au service de cette grande cause nationale : redonner à la France le premier rang en Europe. C’est dans les plans du Directoire que Napoléon fondera sa stratégie d’empereur et ce sont d’anciens collaborateurs de Louis XV qui permettront à Carnot d’être pour la postérité « l’organisateur de la victoire ». La Révolution aura été ainsi un énorme - et paradoxal - détour pour tenter de venger la défaite de l’Ancien Régime. Un furieux et ultime effort - et vain - de la France pour prendre sa revanche sur l’ennemi héréditaire anglais. Vaincue, la France se consolera comme elle pourra avec un grand discours prétentieux et faux sur la « grande » révolution qui avait apporté la lumière au monde. Deux siècles plus tard, on en est toujours là.   

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    Une gravure de Berthault d’après Prieur représentant des Parisiens armés de baïonnettes dans la nuit du 12 au 13 juillet 1789. - Crédits photo : Rue des Archives/©Rue des Archives/PVDE

    * De Claude Quétel, Taillandier-Perrin, 478 P.,  21,90 €.

    Éric Zemmour

  • Mathieu Bock-Côté: « Ce que veut dire “patriotisme inclusif” »

    Par Mathieu Bock-Côté 

    thUKZO41O8.jpgCHRONIQUE - « On ne cesse de parler d’ouverture à l’autre. Mais ne faudrait-il pas demander à l’autre de s’ouvrir à nous et d’embrasser la civilisation qu’il a décidé de rejoindre ? » écrit ici Mathieu Bock-Côté. [Le Figaro, 3.05]. On sera bien d'accord avec sa réflexion comme toujours lucide et pertinente. Nous aurions cependant envie d'ajouter que celui qui a décidé de rejoindre notre nation, notre civilisation, devra faire l'objet d'une décision d'acceptation de notre part, laquelle ne doit être ni automatique ni illimitée.  LFAR 

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    « ... La peur de devenir étranger chez soi est devenue palpable ... »

    Dans sa conférence de presse du 25 avril, Emmanuel Macron a dit vouloir pour la France un « patriotisme inclusif ». La formule, qui se voulait positive, a peut-être néanmoins écorché certaines oreilles dans la mesure où elle laissait entendre que le patriotisme français, jusqu’à tout récemment, avait été « exclusif ». Doit-il connaître une mue idéologique pour redevenir moralement acceptable ? En quoi le patriotisme français d’hier et d’avant-hier échouait-il le test humaniste de l’hospitalité ? On serait en droit de poser la question à ceux qui se réclament de cette notion : que veut dire devenir inclusif ? Quels critères distinguent le bon patriotisme du mauvais ? Le patriotisme tragique du général de Gaulle était-il suffisamment inclusif ? On l’aura compris, en termes macroniens, le patriotisme français devrait passer de la société fermée à la société ouverte, ce qui n’est peut-être qu’une manière de reconduire en de nouveaux termes le clivage apparemment insurmontable entre progressistes et populistes que les premiers cherchent à imposer.

    Mais la question s’impose : inclure à quoi? L’assimilationnisme ne permettait-il pas justement d’inclure dans la nation des populations diverses qui apprenaient à dire « nous » avec elle en prenant le pli de la culture française ? Ne poussait-il pas les immigrés à s’approprier les mœurs françaises, en envoyant même des signes ostentatoires d’appartenance à leur nouveau pays ? Le patriotisme inclusif témoignerait d’un autre rapport au monde. D’ailleurs, la formule n’est pas neuve. En 2013, le rapport Tuot, qui avait suscité un certain écho médiatico-politique, avait cherché à l’imposer en plaidant pour le modèle de la « société inclusive », délivré de toute conception substantielle de l’identité française, comme si cette dernière était autoritaire et poussiéreuse. Avant cela, à la fin des années 1990, un partisan de la Third Way (troisième voie entre le libéralisme et la social-démocratie NDLR) comme Anthony Giddens avait aussi plaidé pour une conception « inclusive » de la nation, pour l’adapter à un univers mondialisé et l’ouvrir aux flux migratoires. Telle était l’orthodoxie du moment.

    Pour peu qu’on traduise ce vocabulaire propre à la novlangue diversitaire, on retrouve tout simplement l’idéologie multiculturaliste. Certes, les théoriciens les plus subtils du multiculturalisme le disent désormais compatible avec la nation, mais c’est à condition de vider cette dernière de toute substance, au point de la rendre fantomatique, comme si chaque pays devenait indifférent à sa réalité identitaire et devait même s’y arracher pour s’engager dans une nouvelle définition de lui-même. Dans la perspective multiculturaliste, le peuple historique qui formait le corps de la nation n’est plus qu’une communauté parmi d’autres dans la société plurielle. Il doit consentir à son déclassement symbolique et consentir à une forme de décolonisation intérieure. S’il le refuse, il devient dès lors le principal obstacle à la reconstruction d’une nation véritablement inclusive, dans la mesure où il refuserait d’accepter une différence déstabilisant ses certitudes. Une telle posture serait condamnable.

    De ce point de vue, le Canada, qui a inscrit le multiculturalisme dans sa Constitution, est à l’avant-garde de l’« inclusion ». Dans les semaines suivant son élection, à l’automne 2015, Justin Trudeau avait expliqué, dans un entretien au New York Times, que le Canada était un pays sans noyau identitaire propre. Les Canadiens n’auraient en commun que leur diversité et les droits qu’ils se reconnaissent mutuellement. Naturellement, il faudrait toujours donner des preuves d’inclusion supplémentaires, la diversité étant une quête infinie porteuse d’une promesse de rédemption. C’est ce qui a amené le Canada, depuis 2015, à valoriser le niqab à la manière d’un symbole d’ouverture à l’autre. C’est aussi pour cela qu’il y a quelques semaines la Commission canadienne des droits de la personne a mis à la une de son rapport annuel une fillette voilée. Il y a une hubris de la diversité. On en revient à la France.

    C’est moins un patriotisme pénitentiel, occupé à s’excuser d’avoir trop longtemps exclu « l’Autre », qu’un patriotisme viscéralement attaché à la France et à son droit à la continuité historique que semble réclamer de mille manières le commun des mortels. Si la question nationale obsède à bon droit nos contemporains, et si elle est de plus en plus indissociable de la question civilisationnelle, c’est que la peur de devenir étranger chez soi est devenue palpable. Les petits inquisiteurs qui ne voient là qu’une forme de paranoïa identitaire témoignent surtout de leur incapacité à comprendre le besoin d’une demeure à soi inscrit dans le cœur de l’homme. Le slogan mériterait d’être renversé : on ne cesse de parler d’ouverture à l’autre. Mais ne faudrait-il pas demander à l’autre de s’ouvrir à nous et d’embrasser la civilisation qu’il a décidé de rejoindre ?  ■   

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).  
  • La leçon de Claude Lévi-Strauss et sa sagesse

     

    « Il n'est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d'éprouver peu d'attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s'éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (...) Cette incommunicabilité relative n'autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu'on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n'a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. » 

    Claude Lévi-Strauss

    Conférence à l'UNESCO, Race et culture

  • PIERRE DEBRAY : POUR UNE EUROPE DE L'ESPRIT

    Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence avec Gustave Thibon et Pierre Chauvet

    C'est parce que nous avons eu des maîtres de cette qualité que nous avons duré, durons toujours. Tel est, dans sa meilleure part, l'honneur de l'Action française et du mouvement royaliste qui s'y rattache. À méditer.  LFAR

    « Retrouver notre passé chrétien au travers de notre patrimoine, que nous ayons ou non la foi — qui relève d'un autre ordre ; restaurer l'éducation et la culture, en un mot, renouer avec notre mémoire, telles sont les tâches prioritaires d'un véritable Européen. Cela ne se fera pas par des traités, des unions douanières, une banque centrale. Rien de tout cela n'empêchera les familles de se disloquer, la natalité de baisser tandis qu'augmentera le nombre des vieillards, la drogue et les pulsions suicidaires de se répandre dans une jeunesse dont l'existence perd tout sens. En admettant même qu'une reprise économique permette de venir à bout de la misère matérielle qui s'étend, elle ne pourra rien contre la misère spirituelle et morale qui pourrit nos sociétés. »

    Pierre Debray
    Pour une Europe de l'esprit
    13 septembre 1979

    Cité par La Nouvelle Revue Universelle n°55

  • Cinéma • L’Adieu à la nuit

    Par Guilhem de Tarlé     

    Art et Essai : L’Adieu à la nuit, un film d’André Téchiné, avec Catherine Deneuve et Kacey Mottet Klein (Muriel et Alex, la grand-mère et son petit-fils) ainsi que Oulaya Amamra (Lila). 

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    L’Adieu à la nuit . Même si je n'étais pas un fan de Johnny Hallyday j'appartiens plutôt à la génération Retiens la nuit.... mais  ça n'a rien à voir...

    Dire Adieu à la nuit, nous y sommes allés presque par hasard, car cela fait longtemps que nous n'avions pas vu un bon film avec Catherine Deneuve.

    Il nous a pourtant rappelé Le ciel attendra (2016) et dernièrement Exfiltrés.

    Cet Adieu est encore un regard sur une jeunesse « de souche » qui va rechercher dans l'islam des repères, rejetés un à un par notre société soixante-huitarde, jusqu'à nos clercs de cette époque, même si ceux d'aujourd'hui ont entamé un retour en arrière bien réel.

    Ces jeunes prient Allah, recroquevillés sur leurs tapis, quand on ne s'agenouillait plus dans les églises. 

    Ils s'interrogent sur le « péché », qui n'existe pas contre les « mécréants », quand on ne croit plus ni à l'Enfer ni au Diable.

    Ils se refusent avant le mariage quand notre société ne prône ce dernier que « pour tous » ou pour les prêtres. 

    Ils ne fument pas, ils ne boivent pas, ils ne mangent pas de porc quand l'Église n'évoque plus le poisson du vendredi, tandis que  notre société de consommation impose, sous ses pubs, des slogans alimentaires : « consommer avec modération… 5 fruits et légumes par jour… ni trop gras… ni trop sucrés ni trop salés, etc…», au même moment où les Végan pratiquent la violence pour faire la chasse aux bouchers.

    Bref, ce Djihad qui recrute, c'est l'Islam conquérant, quand l'Église n'est plus ni « triomphante » ni « militante », se refusant même à tout prosélytisme... et pourtant ces « Radicalisés » nous disent que ce n'est pas avec le vide laïcard que l'on gagnera la guerre que nous font les fidèles de Mahomet, mais précisément c'est au nom des « infidèles », au nom de la Chrétienté qu'il nous faut croiser le fer ou faire croisade.   

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    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.
  • Projet de Loi « pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris »

    Par François Reloujac 

    XVM7fbf67f0-65db-11e9-8e63-23165fe113f9.jpgLe texte du projet de loi présente plusieurs éléments qui font craindre le pire.

    Notre-Dame laïcisée !

    1. Il n’est nulle part fait mention que ce bâtiment qui appartient à l’Etat est un lieu de culte catholique. Il n’est présenté que comme un élément du patrimoine mondial où chacun peut se réunir : « fleuron d’un art qui rayonna dans toute l’Europe, espace sacré et monument littéraire, lieu de mémoire de la France libérée, lieu de rassemblement et de recueillement populaires ». L’exposé des motifs – qui n’est pas soumis au vote du Parlement mais qui est censé éclairer le juge sur la volonté dudit Parlement – ne fait référence ni à son importance cultuelle ni à son caractère spécifiquement chrétien. Dès lors, le projet de loi « laïcise » complètement Notre-Dame et ce point est important en cas de litiges demain, car la Cour de cassation se réfère toujours « à la volonté du législateur ». Nulle part il n’est rappelé que le bâtiment, restauré continuera à avoir comme affectataire l’Eglise catholique.

    Le détournement des fonds

    2. L’article 3 prévoit que la « Fondation Notre-Dame » devra reverser « à l’Etat ou à l’établissement public chargé de la restauration et de la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris » les sommes reçues. C’est-à-dire que l’archevêché de Paris qui est le responsable de cette Fondation n’aura plus son mot à dire sur l’affectation des sommes. Comme cette Fondation Notre-Dame gère aussi de « nombreuses autres causes »[1] elle devra tenir une double comptabilité. Ceci d’autant plus que les sommes affectées à la reconstruction ne bénéficieront pas du même régime fiscal que les autres. Bien plus, comme la loi prévoit une rétroactivité au 16 avril, tous ceux qui ont déjà versé des sommes pour Notre-Dame vont être affectés par ce détournement de fonds.

    Un régime fiscal hybride

    3, L’article 5 est tout aussi problématique car il soumet les sommes versées pour la reconstruction à un régime fiscal spécifique, hybride. Ces sommes, dans la limite de 1000 € par donateur ne seront pas traitées comme des donations « de droit commun » qui bénéficient d’une réduction d’impôt de 66 % ni comme des donations pour un Trésor national qui bénéficient d’une réduction de 90 %. Ce seront des donations d’un type particulier dont le régime fiscal sera calqué sur celui des « réductions d’impôt Coluche », sans pour autant se confondre avec celles-là.

    Prébendes d’un nouveau type

    L’article 8 permet au Gouvernement de faire réaliser les travaux de restauration et conservation du bâtiment par un nouvel établissement public – un de plus alors qu’il en existe déjà plusieurs qui œuvrent dans le même domaine comme, par exemple, le Centre des Monuments Nationaux – qui pourra être dirigé par des personnes auxquelles les limites d’âge « applicables à la fonction publique de l’Etat » ne s’appliqueront pas. Autant avouer immédiatement que ce nouvel établissement permettra de verser des sommes supplémentaires à des retraités bénéficiant déjà de revenus confortables. Et les sommes nécessaires au versement de ces prébendes d’un nouveau type pourront être prélevées sur les dons faits y compris à la Fondation Notre-Dame.

    Objectif : les Jeux olympiques

    Enfin l’article 9 permet au Gouvernement de ne pas respecter, par simple voie d’ordonnance, les « règles d’urbanisme, de protection de l’environnement, de voirie et de transports ainsi que [les] règles de commande publique et de domanialité publique ». Il va même jusqu’à permettre de ne pas respecter la Convention de Venise (de 1984) ratifiée par la France et qui a pourtant, constitutionnellement, une force supérieure à une simple loi. Il est vrai qu’il faut aller vite, si l’on veut pouvoir inaugurer une nouvelle cathédrale, « encore plus belle » et faisant place à la « geste » des « starcitectes » comme les appelle Stéphane Bern, avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris dans cinq ans. Comme l’écrit Didier Rykner, dans la Tribune de l’Art :

    « Finie l’ennuyeuse Commission nationale des monuments historiques, fini le contrôle des Architectes des Bâtiments de France parfois si tatillons, fini le contrôle des conservateurs des monuments historiques, finies les ennuyeuses prescriptions pour les restaurations, finie l’archéologie préventive qui pourrait permettre de profiter des travaux de restauration pour fouiller le sol de Notre-Dame… »

    « Encore plus belle ? »

    Le même Didier Rykner s’insurge encore contre ces deux derniers articles, les 8 et 9. Ce qui le fait réagir est le fait que les promesses de dons dépassent le montant des estimations du coût des travaux. « Que va-t-on faire des 300 et quelque millions qui resteront sans doute après la restauration complète de Notre-Dame ? Va-t-on, avec cet argent, lui donner un toit recouvert d’or fin pour la rendre « encore plus belle » comme le souhaitait le Président Macron ? Ne serait-il pas plus judicieux de prévoir, en cas de budget trop important, une destination utile à ces fonds ? Le Premier ministre a dit qu’il ne trahirait pas les donateurs en affectant l’argent à autre chose qu’à la restauration de Notre-Dame. Mais croit-il vraiment qu’il les trahirait davantage en décidant d’affecter ce surplus à un fonds de dotation pour les autres cathédrales de France qu’il ne le ferait en lançant un concours international pour un « geste architectural contemporain » sur la cathédrale ? » Et, pour enfoncer le clou, il n’oublie pas de souligner qu’une partie des œuvres qui ont été offertes à Notre-Dame à une époque ou à une autre, sont aujourd’hui et « depuis longtemps au Musée du Louvre et au Musée d’Arras, roulés dans les réserves. Mais puisque [ces œuvres d’art] ne sont plus depuis longtemps dans la cathédrale, le projet de loi les exclut a priori ».   

    [1] Le Père Vivarès a expliqué : « Créée en 1992 par le cardinal Lustiger, elle soutient, discrètement et depuis plus de vingt ans, des actions extrêmement diverses relatives à la solidarité, l’éducation et la culture chrétienne. Ses missions, financées par le mécénat et les dons, regroupent ainsi des projets liés à la jeunesse, l’éducation, la famille, la précarité, l’exclusion, l’emploi, le logement… et bien sûr la culture, comme en témoigne le triste incendie de Notre-Dame de Paris. (…) En 2018, c’est plus de 2,36 millions d’euros qui ont été engagés dans 184 projets. 63% du montant a permis de financer 88 projets liés à la solidarité (soit 1.386.000 d’euros), 28% du montant a été engagé dans 74 projets liés à l’éducation (soit 617.000 euros) et 9% dans 17 projets liés à la culture (soit 206.000 euros). Concernant la nature des projets, l’accompagnement des personnes concerne 47% du budget, soit près de la moitié, les séjours organisés pour les enfants et les adolescents 27%, la rénovation des lieux d’accueil 8%, les événements culturels 7%, l’aide alimentaire 6%, la formation 4% et les médias 1%. En tout, c’est 97 associations qui ont bénéficié, en 2018, du soutien de la Fondation Notre Dame, ce qui a permis d’aider 1,3 millions de personnes, dont 58.000 en situation précaire, 6.000 enfants et jeunes connaissant des difficultés économiques et sociales, 107 familles en situation de pauvreté et 52 personnes en situation de handicap… ».
    François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques

    A lire aussi dans lafautearousseau ...

    Notre-Dame de Paris, prochaine victime de l’idéologie du dépoussiérage
    une tribune de Bérénice LEVET. [Le Figaro, 24.04].
  • Qu'est-ce qu'une cité, une nation, la nation française ?

    Jean-Baptiste Donnier, Hilaire de Crémiers

    Vidéo : Maurras, l’homme de la cité, par Jean-Baptiste Donnier, professeur des universités. [Extrait du colloque Maurras, l'homme de la politique, tenu à Marseille, le 21 avril 2018].

     

    47'19''

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgNous vivons une période très singulière marquée, tout particulièrement pour la France, du signe de la contradiction suivante :

    1. La difficulté croissante du pays à se définir comme nation, à assurer et assumer son unité, tant elle apparaît fracturée et peu assurée de sa légitimité. Tant elle est soumise - du fait, sans-doute d'une nouvelle trahison de ses « élites » - à la tentation du reniement de soi et de l'autodénigrement.

    2. Cependant, ce faisant, la France n'est-elle pas, une fois de plus à contre-temps, en retard d'un train ou d'un cycle, au moment où partout dans l'univers se manifeste un retour des nations, des limites, des frontières, une aspiration des peuples à reprendre leur destin en mains ? «  Tout va basculer* » dans cette direction est le titre et la thèse d'un ouvrage grand public, qui connaît un large succès de librairie et d'influence, sans-doute parce qu'il coïncide avec la réalité des évolutions que connaît le monde actuel.

    Mais qu'est-ce qu'une Cité ou une nation ? Peut-on en donner une définition pertinente ? C'est ce que réussit  Jean-Baptiste Donnier, à travers la pensée de Charles Maurras, dans cet exposé qui n'est point long et qui est, selon nous, fondamental. 

    Il répond au questionnement que nous avons évoqué en commençant. Quand tout devient troublé et incertain, n'est-il pas temps d'en revenir aux fondamentaux ? C'est ce que nous proposons en cette journée du 1er mai dont on nous dit qu'elle est de tous les dangers. Bonne écoute ! lafautearousseau 

    * Tout va basculer de François Lenglet, Albin Michel, 2019

  • Vidéo • Antoine de Crémiers : Après les états-généraux de la bioéthique, vers l'enfer du transhumanisme

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCette conférence donnée par Antoine de Crémiers aux Mardis de Politique magazine, le 17 juin 2018, est passionnante. Les courageux qui écouteront ces 90 minutes d'exposé et de débat y trouveront un vrai enrichissement. Prononcée dans le sillage des États Généraux de la bioéthique elle démontre que notre école de pensée n'a pas manqué de réfléchir aux grandes évolutions du monde actuel, politiques et métapolitiques. Ce n'est que par leur compétence en tous domaines que les royalistes français auront quelques chances de peser sur l'avenir de nos sociétés, français en particulier. Antoine de Crémiers y aura contribué. LFAR  

    Ramener la vidéo à son début en cas de démarrage au-delà.

     

    Antoine de Crémiers est conférencier, il anime depuis de longues années le Café Actualité d'Aix-en-Provence, il est conseiller éditorial de la Nouvelle Revue Universelle.

  • Société & Culture • Mathieu Bock-Côté dans Le Journal de Montréal : Éloge de la gouaille !

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette tribune de Mathieu Bock-Côté - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 27 avril. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme » 

    Jean-Pierre Marielle est mort cette semaine.

    Pour les plus jeunes, ce nom ne veut probablement rien dire. Hélas ! Mais pour ceux qui se souviennent d’un temps où les Québécois s’intéressaient autant à ce qui passait en France qu’aux États-Unis, c’est autre chose. Avec Jean Rochefort et Philippe Noiret, Jean-Pierre Marielle incarnait de la plus belle manière le style français. On se souvient ainsi du film Les Grands Ducs. On pourrait en nommer d’autres.

    Marielle

    Le cinéma de l’époque permettait d’accéder à la part la plus vivante de la culture française. Avec sa voix inoubliable, Marielle­­­ a lancé quelques-unes des grandes répliques qui ont fait l’histoire du cinéma français. En fait, il représentait un monde d’avant le puritanisme qui rend fou. Il incarnait un homme ne doutant pas d’être un homme, et ne doutant pas non plus de son amour des femmes. Il incarnait, autrement dit, une certaine manière d’être français, qui peut nous sembler incompréhensible à notre époque où progresse une forme d’uniformité culturelle déprimante, où tout le monde doit ressembler à tout le monde. Une manière joyeuse et râleuse, gouailleuse et querelleuse. Une manière qui donne du sel à l’existence­­­ !

    Apparemment, il faudrait aimer notre monde fade, tiède et beige, où les discussions des uns et des autres semblent de plus en plus préformatées. Même la langue populaire­­­ se moule de plus en plus sur la langue publicitaire.

    Mais qui se tourne vers le cinéma de Jean-Pierre Marielle découvre un type d’humanité d’avant le conformisme mondialisé, qui assèche la vie. Un tel acteur serait-il même possible aujourd’hui ?

    France

    En fait, encore une fois, devant l’impérialisme médiatique américain, le détour par le cinéma français des belles années nous permet de découvrir un univers avec lequel nous ne sommes plus familiers : celui de la liberté.

    On pourrait aussi parler plus simplement du détour par la France. ■ 

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Patrimoine cinématographique • Premier mai

     

    Par Pierre Builly  

    Premier mai de Luis Saslavsky (1958)

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    Le populo comme on l'aime  

    Si ce délicieux petit film communiste avait dix minutes de moins (et il est pourtant déjà court), ce serait un bijou sans défaut ; mais la fin est un peu trop gentillette et larmoyante et gâche légèrement (mais légèrement, vraiment) la grâce initiale...

    Cela dit, quelle jubilation ! Lorsque j'écris film communiste, il ne faut pas imaginer que ça puisse ressembler à La vie est à nous, (la remarquable réalisation de propagande de Jean Renoir) et moins encore aux réalisations gauchistes de Marin Karmitz, Joris Ivens, Chris Marker ou Romain Goupil.

    Premier_Mai.jpgPremier mai illustre parfaitement ce qu'on a appelé Le bonheur d'être communiste où, dans cette église bien particulière, on avait la certitude de vivre dans un monde binaire, mais destiné à irrésistiblement passer, à terme assez bref, dans la Dictature du prolétariat et, un peu plus tard, dans la Société sans classes.

    Dans Premier mai, tous les prolétaires sont bons, altruistes, généreux, débrouillards et honnêtes ; il y a quelques canailles qui sont issues de la classe ouvrière, mais qui en sont honteuses (Gabrielle Fontan) ou qui l'ont scandaleusement trahie en pactisant avec des marlous et aristocrates décavés (Maurice Biraud, qui entraîne Yves Montand, le prolo au cœur pur, vers les vertigineuses et immorales abysses du jeu et du libertinage). Anecdotiquement reconnaître l’extraordinaire gueule d'Alice Sapritch, en pute noiraude et fatidique).

    Comme ça, j'ai l'air de me moquer, alors que je ruisselle de tendresse pour ce monde de pt'its gars plombiers-zingueurs, de bistrots accueillants et chaleureux, d'entraides populaires, de pavillons bien astiqués et... de pruderie touchante... 

    Car il ne faut pas croire que le Parti de Maurice Thorez (et de son austère compagne Jeannette Thorez-Vermeersch) se distinguait beaucoup, en matière de morale avec la vertu la plus traditionnelle : devant le gamin de 8 ans qui pense que le petit frère (ou la petite sœur ; comme il dit, les filles, c'est aussi des gens !) va être livré comme un colis, puisqu'on n'a pas décidé d'aller le chercher directement en magasin, tout le monde rivalise de gêne et angoisse à l'idée que le gamin pourrait apprendre que les bébés ne naissent pas dans les choux). 

    Premier mai film 1958 Luis Saslavsky (1).jpgEt même si le personnage positif (la radieuse Nicole Berger, qui mourut dix ans plus tard, à 33 ans, dans un accident de la route) est posée en avant-garde progressiste, envisageant même de céder avant mariage aux assiduités de son fiancé (on voit l'audace !), la vertu règne. 

    Doux monde de 1957, où toute une banlieue de Paris est en fête et où à chaque coin de rue, on vend des bouquets de muguet. Ce doit être Nanterre ou Puteaux (puisqu'on distingue, sur nombre d'images, le CNIT en construction, CNIT aujourd'hui pièce majeure du quartier d'affaires de La Défense, et qui fut inauguré en 1958). .

    Oui, Nanterre ou Puteaux... Qui se souvient aujourd'hui, où la ville, précisément grâce à la manne de La Défense, est une des plus riches communes de France que Montand, en 1944 chantait dans Luna Park : 

    titre-original-premier-mai-titre-en-anglais-le-premier-jour-de-mai-directeur-luis-saslavsky-film-annee-1958-stars-yves-montand-credit-gemma-cinematografica-album-p2.jpgDans mon usine de Puteaux
    On peut dire que j'ai le fin boulot
    Ça f' sait bien trois cent soixante cinq jours de long
    Que j' vissais toujours le même sacré petit boulon
    Mais cela ne m’empêche pas de chanter
    Hidlele hidlele hideledele 

    Il y avait des usines à Puteaux, à Nanterre, à Levallois... Qu'est-ce que ça date... Les ouvriers endimanchés, le zinc reluisant, les religieuses en cornette, les Cadillac immenses et mal famées... 

    Les lendemains chantaient...  

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    DVD autour de 13 €     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.