UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • Le changement, c’est maintenant

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    2771589182.jpgLes Français sortiront de la campagne présidentielle usés, fatigués, plus divisés que jamais. Tous les regroupements électoraux – et, en fait, électoralistes – qui s’effectueront au second tour seront faux, viciés.

    Il n’y a pas de véritable principe de rassemblement. Ni à gauche, ni à droite. Les divisions s’accentueront. Le pays se ressentira d’une profonde insatisfaction. Des catégories entières s’estimeront lésées et, jusque dans les administrations, le malaise pourra provoquer d’étranges ruptures.

    Le prochain président doit le savoir : on ne succède pas en vain à Nicolas Sarkozy et à François Hollande. Le système ne s’est pas amélioré ; il a empiré. La question est de savoir maintenant s’il est seulement améliorable. Non, car la mécanique sociale et politique que les Français sont censés avoir choisie et qui les broie régulièrement et maintenant continûment, est implacable et ne leur laissera aucun répit. Jusqu’au jour où…

    Il en est un qui l’a parfaitement expliqué aux gens de gauche : c’est Jean-Claude Michéa. Dans son dernier livre Notre ennemi, le Capital (Climats), il reprend sa même critique pertinente de la gauche culturelle, celle qui domine singulièrement le Parti socialiste. Et, d’une manière générale, toute la gauche, celle des médias en particulier.

    En maniant sans fin des concepts aussi sommaires que vides de sens – tel « le Progrès » indéfini – ces gens d’appareil, de pouvoir et d’argent, pensent soulever les masses populaires ; mais, en vérité, le peuple en lui-même se trouve dupé par des politiciens et des élites avides de carrières. Des discours, des mots, toujours des mots, qui concrètement jettent les pauvres gens dans la déréliction : le peuple y perd progressivement tout, patrie, nation, famille, travail, amis, solidarités. Au profit de qui ?

    Et au service de quoi ? Selon la phraséologie ordinaire, « le parti de demain » ne doit-il pas toujours l’emporter sur « le parti d’hier » ? Mais cette rhétorique est celle même de la finance apatride et du capitalisme mondialisé ! N’est-ce pas sur les lois dites « sociétales » – on l’a constaté encore dernièrement – que la rencontre et la complicité des deux pôles du socialo-libéralisme est la plus évidente ?

    Ce livre si éclairant, quoi qu’on pense par ailleurs au sujet des notions mêmes de capital et de capitalisme, semble comme destiné à Macron qui prétend sortir du monde politicien – ni gauche, ni droite – et qui en est, en fait, le dernier avatar ! Mais, tout aussi bien, il vise tous les autres, de gauche comme de droite. Un peu de lumière vraie dans tant de fausses dialectiques !

    Reste que le monde est en train de bouger. Et « la bougite » chère à la culture de gauche et au capitalisme financier est prise en défaut. « Le changement, c’est maintenant », le slogan de campagne de François Hollande, si stupide par ailleurs, pourrait recouvrir une tout autre réalité. À l’image de ce qui se passe un peu partout. Quoi que fasse Donald Trump, les Américains ont décidé d’être américains « d’abord ». Et il est probable que ce sera aussi classique que surprenant. Pareillement l’Angleterre de Theresa May.

    Et de même pour la Russie de Poutine. Quand Xi Jinping au Forum de Davos se fait le chantre du libre-échange, c’est qu’il défend la Chine éternelle. L’Europe n’échappera pas à ce mouvement. Et la France ? C’est le sens du dossier que présente en ce début d’année 2017 Politique magazine. La nation France n’est pas morte. À elle de se réveiller. Dans la ligne de son histoire. 

    Éditorial du numéro de février 2017 > A commander ici !

  • Sa Majesté Kim III, roi communiste de Corée du Nord, lance la foudre

     

    Mur-bleu gds.jpgKim Jong Un, le troisième représentant de la dynastie marxiste-léniniste de cette pauvre Corée du Nord, s'appelle - cela ne s'invente pas ! - « Nuage vertueux ». Il a succédé à son père Kim II (dit Kim Jong Il, ou « Cher dirigeant », ou « Dirigeant Bien Aimé), lequel succédait à son père, Kim 1er, fondateur de la dynastie : de son vrai nom Kim Il Sung, appelé rien moins que « Grand Leader », « Président éternel » ou encore - allons-y gaiment ! - « Professeur de l'humanité toute entière ». Rien que ça ! Modestes s'abstenir...

    Il y a aussi Castro, qui a « passé » le pouvoir à son frère ; Loukachenko, en Biélorussie, qui prépare son fils à lui succéder (Gorbatchev l'annonçait déjà en 2011 : en public, il « tient Kolia (son fils) par la main, il se prépare un successeur sans le cacher, comme si c'était le Royaume de Biélorussie » ...

    Ces trois régimes marxistes-léninistes instaurant, curieusement, une monarchie, cela nous avait déjà interpellé quelque part, comme disent les précieux ridicules pédagogistes-bobos, et dès 2010*

    Voir, en effet, des héritiers de Karl Marx - ou prétendus tels - rejoindre Franco, qui a, lui aussi, réinstauré la royauté en Espagne, avouez que cela a de quoi laisser pantois ! On aimerait demander son avis à Olivier Besancenot, lui qui disait que « ce qu'il nous fallait c'était une bonne vieille révolution » : une révolution, mais qui, si ça se trouve, nous remettrait un roi ? Pourvu qu'il  ne ne soit pas du même type qu'en Corée, qu'à Cuba ou qu'en Biélorussie, on aurait envie de lui répondre : chiche !

    Allons, revenons aux choses sérieuses, et observons ce qui se passe du côté de la monarchie marxiste etc.… de Corée du Nord.

    D'abord, « Nuage vertueux » a fait tirer un missile balistique samedi dernier (le 11 février, à 23h55, heure française, pour qui aime la précision). Tiré de la base aérienne de Banghyon (ouest de la Corée du Nord) l'engin a parcouru environ 500 kilomètres avant de tomber en mer du Japon...

    Ensuite, le même « nuage », toujours « vertueux », a fait exécuter, tout simplement, son demi-frère, à l'aéroport de Kuala Lumpur, en Malaisie : Kim Jong-Nam, 45 ans, fils aîné du dirigeant défunt Kim Jong-Il, vivait depuis des années en exil. Il a vraisemblablement été empoisonné par deux femmes qui auraient pris la fuite en taxi ; certains médias ont évoqué des aiguilles empoisonnées, d'autres parlent d'un liquide lancé au visage de la victime. 

    Rien de nouveau sous le soleil - le « soleil rouge drapé de deuil » comme l'a si justement écrit Jacques Julliard : Trotsky, poursuivi par les sbires de Staline jusqu'au Mexique où il s'était réfugié, et où il pensait lui avoir échappé, fut, lui, massacré en 1940, d'un coup de piolet à l'arrière du crâne. Finalement, sur l'échelle de l'horreur, on dira ce qu'on voudra, mais « Nuage vertueux » est un tout petit peu moins sauvage que Staline, non ? Il y aurait comme une légère évolution, oh, très légère, dans les moeurs !

    Bon, d'accord, le résultat ne change pas, mais tout de même...  

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Ces monarchies que l'on instaure : Kim Jong-il prépare l'arrivée du petit prince rouge.

    Ces monarchies que l'on instaure : le Tsar Loukachenko, et le tsarévitch de cinq ans, son petit-fils.

     
  • Alexandre Devecchio : « Derrière l'affaire Théo, les banlieues en sécession »

     

    Par Alexandre Devecchio 

    Alexandre Devecchio analyse ici fort justement - d'un point de vue factuel - [Figarovox 14.02] comment l'« affaire Théo » est révélatrice des fractures françaises. Et comment les émeutes urbaines mettent en lumière la sécession de certains quartiers et la désaffiliation d'une partie de la jeunesse. Mais laquelle ? Ce vocabulaire est-il approprié ? Et donc, en un sens, la réflexion elle-même ? Les fractures dont il est question sont-elles réellement françaises ? Faut-il consentir à ce terme, en ignorant ce qu'il implique de concession, d'abandons ? Fractures françaises ou fractures franco-islamiques ? ou Français-Etrangers ? Alexandre Devecchio n'ignore pas - son article en porte les traces - que les politiques, les médias, les juges, les associations - le Système - ont forgé tout un vocabulaire ad hoc destiné à cet enfumage de l'opinion, dont ils ont besoin pour que la politique immigrationniste, multiculturaliste et diversitaire en cours soit poursuivie, sans de trop grandes oppositions. Que sur le plan légal, une partie des jeunes, de la jeunesse, des individus concernés, soit de nationalité française change-t-il le problème au fond ? Ici, nous ne le croyons pas. A ceux qui haïssent et combattent la France, la qualité de Français, de jeunesse française, par delà tout formalisme juridique, doit être déniée.  Lafautearousseau        

     

    sans-titre vv.png« Justice pour Théo ! » La banlieue brûle et le même slogan est diffusé sur toutes les ondes. La majorité des médias et une partie des politiques, relayant le discours des « associations », s'indignent, en chœur, des « violences policières » contre les « jeunes » des « quartiers ».

    La visite de François Hollande au chevet de Théodore, dit Théo, 21 ans, blessé jeudi 2 février à la cité de la Rose-des-Vents d'Aulnay-sous-Bois lors d'une interpellation d'une extrême violence n'a rien apaisé. C'était pourtant un geste fort et rare. Pour mémoire, le président de la République n'avait pas rendu visite aux policiers gravement brûlés par une attaque au cocktail Molotov à Viry-Châtillon le 8 octobre 2016. Quatre agents des forces de l'ordre ont été mis en examen, et, si bavure il y a eu, celle-ci doit être sanctionnée de manière exemplaire. Pour autant, en quoi la justice pour Théo passe-t-elle par la destruction de la gare routière de Bobigny ? En quoi justifie-t-elle les voitures incendiées, les bus caillassés ou les commerces vandalisés à Argenteuil ? Est-ce bien pour Théo que retentissent les « Allah Akbar » ? Au-delà des dysfonctionnements de la police, l'affaire Théo est révélatrice des fractures françaises. Elle met en lumière la sécession de certains quartiers et la désaffiliation d'une partie de la jeunesse. Elle témoigne de l'enracinement d'une sous-culture de la haine qui rend possible l'embrasement de la violence à la moindre étincelle. Les casseurs ne se vengent pas seulement des policiers, ils marquent leur territoire et expriment leur ressentiment alimenté par le discours victimaire. Aidé en cela par les professionnels de l'antiracisme. Ceux-là mêmes que le premier ministre, Bernard Cazeneuve, recevait hier à Matignon après deux jours d'affrontements.

    Alors que les échauffourées se multiplient à Aulnay, Bobigny, Tremblay-en-France, Le Blanc-Mesnil, Stains ou Neuilly-sur-Marne, le spectre des émeutes de 2005 est dans toutes les têtes. Comme le souligne Gilles Kepel dans Banlieue de la République (Gallimard), c'est une grenade lacrymogène tirée par la police près d'une mosquée alors que le ramadan battait son plein qui est la cause cette année-là de la propagation des émeutes dans toute la France (elles avaient été déclenchées par la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré dans un transformateur à Clichy-sous-Bois). L'incident, grossi et rapporté comme « le gazage de la mosquée Bilal », est alors interprété par une partie de la jeunesse de banlieue comme une déclaration de guerre à l'islam. Il ravive le ressentiment entretenu par des années d'idéologie de la repentance. Durant vingt jours, les violences et les dégradations au sein des cités, comptabilisant 200 membres des forces de l'ordre blessés et 10 000 véhicules incendiés, firent que, pour la première fois depuis la guerre d'Algérie, l'exécutif décréta l'état d'urgence. D'ores et déjà à cette époque, les émeutes illustraient la désintégration en cours. Cependant, sociologues, médias et politiques - omettant qu'aucun sans-culotte de 1789 n'avait jamais crié « nique la France ! » - s'obstinèrent à les analyser dans les termes purement économiques d'un traditionnel conflit de classe, allant jusqu'à les qualifier de « révolte sociale ». On continua à déverser des sommes faramineuses dans la politique de la ville en alimentant les communautarismes, et en recouvrant d'un voile les questions qui fâchent. Quid de la problématique des flux migratoires, des tensions ethnico-culturelles, des pratiques mafieuses ou encore de la montée en puissance de l'islamisme ?

    Depuis les émeutes de 2005, les fameux territoires perdus de la République n'ont cessé de s'étendre et les fractures de se creuser. « Il y a un toboggan dans lequel on est installé depuis plusieurs années qui nous amène à l'irréparable, puisque maintenant ces quartiers produisent des terroristes », constatait Malek Boutih en 2015, lors du dixième anniversaire des émeutes. « Comment peut-on éviter la partition ? » s'interrogeait Hollande dans un incroyable aveu rapporté par Gérard Davet et Fabrice Lhomme. La partition avec la France des cités, mais aussi avec la France périphérique. Les « petits Blancs », victimes de l'insécurité physique, économique et culturelle, chassés des grandes métropoles comme des banlieues sensibles, font eux aussi sécession. Au cri de « Justice pour Théo! », ils risquent fort de répondre, dans les urnes, par « On est chez nous ! ». 

    « Quid de la problématique des flux migratoires, des tensions ethnico-culturelles, des pratiques mafieuses ou de l'islamisme  ? » 

    Alexandre Devecchio 

    XVMd82e8388-f21c-11e6-a80c-3dc5aaa52285-120x184.jpg

    Alexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).

  • Le morne printemps qui attend l’Europe, chronique d’une fin de règne

    Boutique de souvenirs à Saint-Pétersbourg (Sipa)

     

    Par Roland Hureaux

    Les méandres glauques et les conditions extravagantes, sans précédent de l'actuelle campagne pour l'élection présidentielle mobilisent l'attention des Français sidérés par l'affligeant spectacle. Ce dernier ne doit pas, toutefois, nous dissimuler la situation de l'Europe et du monde, qui est, du moins pour nous, Français et Européens, tout aussi inquiétante. Roland Hureaux - dont il faut signaler qu'il fut l'un des participants au brillant colloque organisé à Paris par l'Action française le 7 mai 2016* - dresse ici de cette situation un tableau synthétique assez complet pour en dégager avec réalisme, bon sens, lucidité et connaissance des sujets, les lignes de force [Causeur, 14.02]. Dans les circonstances que Roland Hureaux décrit avec exactitude, les Français patriotes, dont les royalistes, ne devraient pas manquer de se poser la question de notre régime politique. La France suivra-t-elle insouciante de son avenir, le déclin européen ? Ou aspirera-t-elle à un sursaut qui permettrait son redressement et pourrait entraîner celui de l'Europe ? Il est clair que notre actuel régime politique en serait de toute évidence incapable.  LFAR   

     

    hureaux.jpgL’Europe occidentale se trouve aujourd’hui en état d’apesanteur. Tout ce qui a déterminé sa politique au cours des dernières années est en train de s’effondrer mais elle ne le sait pas encore.

    Le 20 janvier dernier, Donald Trump a pris ses fonctions à la Maison blanche ; il a déjà nommé Rex Tillerson, proche de Poutine, au poste de secrétaire d’Etat (ministre des Affaires étrangères). Dans quelques semaines, Trump et Poutine se rencontreront en tête à tête. Ils régleront sans doute une série de problèmes, principalement celui du Proche-Orient, peut-être celui de l’Ukraine. Ils parleront aussi de la Chine. Parleront-ils de l’Europe occidentale ? Ce n’est même pas sûr. D’abord parce qu’il n’y a rien d’urgent à régler, ensuite parce que, dès lors qu’ils se sont mis d’accord, l’opinion des Européens leur importera bien peu. Et ensuite ? Il n’est pas absurde de prévoir que si les bonnes relations des deux puissances se confirment, ils instaurent une sorte de cotutelle sur l’Europe de l’Ouest.

    La déréliction de l’Europe occidentale

    La déréliction de pays d’Europe occidentale est grande. D’abord en raison de leur situation économique et sociale : récession, chômage, insécurité, dénatalité, immense frustration des peuples. Ensuite en raison de leurs engagements des dix dernières années. Le refus de Jaques Chirac de participer en 2003 à la guerre d’Irak a été le dernier acte de résistance d’un gouvernement européen à Washington. Depuis lors, les positions des gouvernements, des partis dominants, des principaux décideurs et des médias ont été de se ranger sans nuances sur la politique américaine à l’égard de la Russie et concernant le Proche-Orient ; une politique qui a consisté en Europe à envenimer le conflit ukrainien et à prendre des sanctions vis-à-vis de Moscou, à sévèrement blâmer un homme aussi modéré qu’Helmut Schmidt, et au Proche-Orient à soutenir des mouvements djihadistes pour déstabiliser ou renverser les régimes établis de longue date mais désignés à la vindicte publique par Washington.

    Ce ne sont nullement les intérêts de l’Europe qui expliquent cette politique, c’est l’assujettissement de ses dirigeants. Ce n’est pas à vrai dire sur la politique américaine en tant que telle qu’ils se sont alignés mais sur l’idéologie néoconservatrice qui l’inspire depuis 25 ans. Or cette idéologie a reçu en novembre 2016 un coup fatal : la défaite de Hillary Clinton qui l’incarnait, pour laquelle tous le Européens sans exception, au mépris du principe de non-ingérence, avaient pris parti, puis un autre : la défaite de djihadistes soutenus par les Occidentaux dans les rues d’Alep.

    La réaction des principaux dirigeants européens face à la victoire de Trump a été significative : communiqués froids, leçons de morale aussi sournoises que ridicules (de la part de la chancelière allemande en particulier). La réaction aux événements du Proche-Orient n’a pas été moins désolante : dénonciation insensée de crimes de guerre imaginaires, tentatives de la France de changer in extremis la Charte des Nations-Unies pour autoriser l’ingérence humanitaire au moment où celle-ci venait de montrer un peu partout son caractère désastreux, encouragements des Britanniques à certains groupes djihadistes pour qu’ils rompent la trêve décidée autour de Poutine, et reconduction des sanctions imposées à la Russie alors qu’on sait que les Etats-Unis ne vont pas tarder à les lever : au lieu de prendre les devants, les Européens s’enfoncent dans le déni.

    Face à l’effondrement de l’idéologie néoconservatrice (ultralibérale en économie et libertaire dans le sociétal) qui a le même caractère intégrateur et mondialiste que l’idéologie européenne façon Bruxelles, les Européens sont aujourd’hui comme un canard sans tête qui continue à marcher sans réaliser qu’il est déjà mort. Le traité transatlantique qui constituait en quelque sorte une extension de la mécanique européenne à l’Atlantique-Nord est enterré.

     

    Entre deux géants

    Mais le plus grave pour l’Europe est qu’elle a désormais affaire à deux géants : Poutine plus populaire que jamais dans son pays et prestigieux vainqueur au Proche-Orient, Trump qui a réussi l’exploit de se faire élire contre son parti, contre la totalité de l’oligarchie économique et des médias.

    Aucun de ces deux hommes n’a de raison d’avoir la moindre sympathie pour les dirigeants actuels d’Europe occidentale qui ont tous pris parti contre eux, sur le terrain diplomatique et militaire pour Poutine, dans l’arène électorale pour Trump. Le troisième grand homme, plus inquiétant, est Erdogan dont les ambitions se heurtent à une situation intérieure très perturbée et que Poutine a du mal à tenir en bride. Nettement éloigné de l’Europe de Bruxelles, il reste un homme fort.

    Face à ces grands, quel désastre ! L’Allemagne n’a pour ainsi dire plus de chancelière tant Angela Merkel s’est discréditée en ouvrant de manière irresponsable le pays à un million de migrants, la France a un président zombie, dévalué sur la scène internationale et qui n’a même pas pu se représenter. L’Italie a vu la démission de l’illusionniste Renzi, si politiquement correct. Mme May semble en meilleure posture mais, encore mal connue à l’étranger, elle semble absorbée par les mille et une difficultés juridiques du Brexit, sans doute parce que, d’aucun côté de la Manche, personne n’ose comme Alexandre trancher le nœud gordien. Et ne parlons pas de Juncker dans ses heures de lucidité ! Tout cela sur fond de crise de l’euro, sauvé in extremis dans l’affaire grecque par la pression d’Obama. Que fera Trump la prochaine fois ?

    Il se peut que l’Europe occidentale telle qu’elle fonctionne aujourd’hui s’avère incapable, de manière structurelle, de produire de vrais leaders. Ce printemps, en attendant de savoir ce qui sortira de l’élection présidentielle française, première du calendrier, le vide sidéral qui est aujourd’hui celui de l’Europe occidentale, va paraître au grand jour. C’est tout un cycle historique qui se termine pour elle.  

    Roland Hureaux

    essayiste

    * « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »

  • La macro énormité d’Emmanuel Macron : « Il n'y a pas une culture française » ...

    Meeting à Lyon, le 4 février 2017

     

    1903076588.10.jpgOui, vous avez bien lu, il a osé le dire : « Il n'y a pas une culture française ; il y a une culture en France : elle est diverse, elle est multiple ». Signé : Macron (lors de son meeting à Lyon, le 4 février 2017).

    Sans crainte du ridicule, Macron a donc mis ses pas dans ceux du grotesque Eric Besson, qui avait osé déclarer en son temps* : « la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage. »

    Que répondre à de tels Niagara de stupidité ? De tels Everest de bêtise pure ? Et encore, on reste gentils, et polis...

    Alors, comme ça, il n'y a donc pas de culture française ? Mais, qu'est-ce qu'elle t'a appris, Manu, Brigitte ? Elle n'est pas professeur de français ? Bon, on conçoit sans peine que tu n'as pas dû faire « que » de la littérature quand tu étais avec elle. Il a fallu, sans doute, faire les courses, s'occuper des tâches ménagères, arranger un peu la maison, et puis tout un tas de choses - on n'a pas trop d'idées, là, comme ça - mais vous avez sûrement dû faire tout un tas de trucs, tous les deux, et avoir un temps bien employé. Du moins, on vous le souhaite.

    Mais, vraiment, elle ne t'a jamais parlé de Molière ? Ni de Racine ? Exit donc, Racine, et Molière avec...

    Et Verlaine ? Non plus ? Et Montaigne, Pascal, Voltaire, Chateaubriand ? Non, vraiment, rien ? Cela ne te dit rien ?

    En somme, depuis que tu es avec elle, Balzac est au niveau de Black M (ou, pourquoi pas, au-dessous) ?

    Eh ! bien, vive les profs !

    On se demande bien à quoi elle t'a servi, Brigitte ! Enfin, on veut dire, « au niveau du culturel », comme on dit dans le jargon. Dans un de leurs meilleurs sketches, Les Inconnus disaient que « dans culture, il y a ture ». On espère que, candidat à la fonction suprême, tu as pris le mot « culture » dans sa globalité, et pas dans une seule de ses « parties » !

    Bon, maintenant, soyons sérieux. Le père Besson avait déjà insulté le peuple français ; voici le tour du père Macron, en mode « macro ». Pas de culture française ! Le moindre rappeur sub-saharien, eructeur de sons bizarroïdes sur des textes (?) qui ne le sont pas moins, promu l'égal de François Villon ou de ce pauvre Ruteboeuf qui, pour le coup, aura bien raison de se plaindre et de se lamenter ! Le moindre pourrisseur des murs de nos villes (baptisé « grapheur » par la sous-culture du politiquement correct) promu l'égal de Philippe de Champaigne ou de Cézanne ! On en passe, et des pires !

    Osons une question simple ; la seule qui vaille d'être posée, mais c'est une question qui fâche : et si on arrêtait de délirer ?

    Et si vous commenciez, un tout petit peu, à ouvrir les yeux, un tout petit peu. A sortir de votre bulle dorée : d'élu, haut fonctionnaire et ministre pour l'un (Besson) ; de banquier, haut fonctionnaire et ministre pour l'autre (Macron).

    C'est vrai qu'on vous demande, là, l'impossible : car, si vous faites cela, vous sortez du Système que vous représentez si bien, que vous incarnez, que vous êtes. Et, justement, vous n'êtes plus rien ; du moins, plus rien d'autre que de simples citoyens, comme nous. Vous perdez ce qui vous rend différents. Mais, différents, pas pour le meilleur : pour le pire... 

    * Nous avions relevé cette grotesque déclaration d’Éric Besson dès qu'elle fut prononcée, le 16 février 2010. A retrouver, le cas échant, au moyen du lien suivant :

    Rions un peu, d'eux : la grandiloquence révolutionnaire, mais aussi les décisions de Justice, revues et corrigées, à la sauce Besson !

  • Qu'il prenne garde, le trotskyste Cédric Herrou !

     

    1903076588.10.jpgCédric Herrou se présente comme un paysan. Il lève le poing gauche, et parle pourtant plus comme un révolutionnaire bien formé, bien aguerri aux méthodes de l'agit-prop, que comme un céréalier, un maraîcher ou un éleveur ! Il est paysan comme la moindre personne dans la rue est Pape ou roi d'Espagne ! Quand on le voit à la télé, il est assez souvent vêtu « façon clown », bonnet de laine jaune vif, écharpe rouge vif aussi, pantalon d'une autre couleur encore. Mais ce clown, plutôt burlesque, a un je-ne-sais-quoi de trop sérieux ; voire même d'inquiétant dans le regard. Son vrai « métier » ? : prêter la main au passage de la frontière par des clandestins, et, donc, de fait, se faire l'un des maillons de la chaîne des « passeurs », en clair, des trafiquants de chair humaine, des négriers des temps modernes. Le beau paysan que voilà !

    Il vient d'être condamné symboliquement à 3.000 euros d'amende, mais avec sursis. Autant dire, rien. D'ailleurs, enhardi par ce succès, et par l'aide des trotskystes, ses frères, il annonce, fièrement, qu'il continuera.

    Fort bien.

    Mais qu'il prenne garde, le trotsko Herrou. Il s'est trouvé, en Allemagne et en France, lors des derniers attentats meurtriers, quelques terroristes de Daech déguisés en « clandestins ». Oh, pas beaucoup ; pas des milliers, ni des centaines, juste quelques-uns. Mais pour les braves types (hommes, femmes et enfants) qui ont croisé leur route, qui se sont trouvés, comme dit la chanson, « au mauvais moment au mauvais endroit », ces « juste quelques-uns » ont signifié la fin de leur existence ; des familles brisées, détruites, ravagées.

    Alors, nous n'avons qu'un seul commentaire à faire, face à ce désolant personnage, à son action scélérate, et à ce non moins désolant verdict. C'est qu'il vaut mieux pour lui - le trotsko Herrou - que, dans les jours, semaines et mois qui viennent, il n'y ait pas d'attentat meurtrier commis par un seule de ces « clandos » qu'il a fait passer en France.

    Car, si tel était le cas - comme, on vient de le dire, cela l'a été déjà en Allemagne et en France - alors les citoyens français, à défaut d'une justice clémente envers ceux qui se mettent hors la loi pour aider des hors la loi - seraient en droit de venir sonner à la porte de sa maison, dans les Alpes maritimes, vallée de la Roya, pour lui demander des comptes... 

  • Éric Zemmour : « François Bayrou, ou l'oxymore permanent »

     

    Par Eric Zemmour           

    CHRONIQUE [Figaro, 8.02] - « Un livre pour annoncer une candidature à la présidentielle : un classique de la vie politique française dont use à son tour François Bayrou.»  De la lecture de ce livre qui est aussi celui d'un homme de culture, d'enracinement, y compris paysan, et de perspectives historiques toujours présentes, mais, concomitamment, d'un homme voué aux nuées et aux compromissions du Système, Eric Zemmour dégage les contradictions qui stérilisent et tuent. Lui aussi pétri d'expérience, d'Histoire et de lectures, Zemmour raisonne avec la lucidité et le réalisme de Bainville. « Le grand Bainville », dit-il souvent. Et avec le temps, point dans ses raisonnements, ses jugements, cette forme de pitié qui s'était fait jour avec l'âge chez Bainville pour ses contemporains victimes ou acteurs d'un Système dévastateur. En un sens, toutes proportions gardées, Zemmour est dans cette filiation bainvillienne. Et c'est une chance pour l'Intelligence française d'aujourd'hui. Les royalistes français ont sans-doute quelques titres à ressentir et apprécier cette chance plus que d'autres ...  Lafautearousseau  

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgJean-Jacques Rousseau nous avait conseillé d’ « écarter tous les faits ». Quand on ouvre un ouvrage de François Bayrou, surtout à la veille d'une campagne présidentielle, et qu'on lit dans l'introduction « contrairement à ce que disent les benêts, quand la crise s'avance, l'expérience ne nuit pas », on doit faire un effort pour « écarter tous les faits », en l'occurrence les entêtants parfums tactiques, le cynisme usé des ambitions élyséennes qui ressortent comme crocus au printemps, et la banalité commerciale de ces livres de politiques, mélange de confession personnelle et de programme électoral, qui ne sont que des moyens d'autopromotion médiatique. Avec le dernier livre de Bayrou, il y a d'évidence tout cela ; mais il y a autre chose : la réflexion d'un des derniers « agrégés qui sache écrire ». La culture du lettré est à double tranchant pour le politique : elle marque sa supériorité sur ses pairs, mais aussi révèle plus crûment ses contradictions qui sont celles de toute sa classe, et de notre époque. François Bayrou ou l'oxymore permanent.

    Bayrou est un fils de paysan qui aimait les livres ; un barrésien qui ne renie rien de la « terre et les morts » ; un catholique qui retrouve des accents péguystes lorsqu'il fulmine contre la domination de l'argent ; un lecteur avisé de Simone Weil qui considère que « l’enracinement » est un des besoins essentiels de l'homme. Il croit au peuple français, à son identité, et ne pense pas que l'Histoire de France ait commencé en 1789 : « C’est avec un peuple que l'on gouverne et non pas contre lui », nous dit-il avec conviction. Mais dans le cadre de son projet européen, il est allié (on pourrait dire même qu'il s'est acoquiné) avec des gens qui nient l'idée même de peuple (Cohn-Bendit), qui pensent qu'il faut gouverner contre les peuples (le cercle de la raison cher à Alain Minc) et en tout cas sans le peuple (les technocrates bruxellois et les juges européens). Il admire à la fois de Gaulle et Monnet, alors que celui-ci a toujours combattu celui-là, et que celui-là a toujours méprisé celui-ci. Il compare les frontières à des lignes Maginot, alors que c'est depuis que nous les avons abolies que nous ne maîtrisons plus rien : capitaux, marchandises, hommes, autant de « libertés » imposées par l'Europe pour mieux désarmer la souveraineté des États.

    Il veut une démocratie ouverte en Europe alors qu'une démocratie nécessite l'existence préalable d'un peuple européen qui n'existe pas. Une démocratie ouverte en Europe signifierait la fin de la construction européenne car elle mettrait au grand jour les terribles rapports de forces entre nations, entre l'Allemagne et la France, entre le Nord et le Sud, entre l'Ouest et l'Est, que les technocrates bruxellois tentent d'occulter par leur jargon et leurs pratiques oligarchiques.

    Il défend avec une farouche sincérité la langue française mais il se retrouve toujours dans le camp de ceux qui l'ont abandonnée à Bruxelles.

    Il n'est pas de ces aveugles volontaires qui se refusent à admettre la montée inexorable de ce qu'il appelle une « double répudiation entre Français et Arabes ». Il défend l'idée d'un « habeas corpus des nations », un droit de la nation française à rester ce qu'elle est, dans son histoire, ses paysages, son mode de vie. Mais il était prêt à soutenir à la présidentielle un Alain Juppé, adepte honteux du multiculturalisme et des « accommodements raisonnables » qu'il avait observés au Canada. Il exalte comme notre atout majeur notre démographie dynamique qui nous permettra dans moins de vingt ans de rattraper la population allemande, comme si nous devions préparer la prochaine guerre contre celle qu'il nous présente pourtant comme notre sœur européenne ; mais il tait pudiquement les rapports de forces démographiques qui penchent depuis une dizaine d'années, selon le très politiquement correct Insee lui-même, en faveur du dynamisme démographique des familles immigrées.

    Il n'ignore pas que l'islam impose la domination absolue de la religion sur toutes les activités humaines, mais il veut croire que cette opposition philosophique peut se dissoudre dans les compromis du réel. Il pense que la laïcité est « la volonté la plus achevée du respect de l’autre », alors qu'elle est l'arme la plus efficace pour empêcher la religion de conquérir l'espace public, ce que l'islam réussit pourtant avec une rare efficacité dans toutes les cités où les musulmans sont devenus majoritaires. Il s'obstine depuis des décennies à ne pas comprendre que son modèle Henri IV est venu après et non avant les guerres de religion, et que l'Édit de Nantes ne fut qu'une trêve et ne régla rien du tout.

    L'ancien ministre de l'Éducation nationale ne dissimule rien de la lutte inexpiable qui oppose depuis des décennies pédagogistes et traditionalistes, ceux qui défendent l'enseignement comme une animation contre les partisans de la transmission ; mais il fait semblant de ne pas voir que les premiers ont écrasé les seconds. Il est fier d'avoir gagné une bataille (provisoire) en remettant le latin en 5e alors qu'on sait désormais que l'effondrement du niveau en maths a été opéré à partir du remplacement des sections C et D par une grande section S, décidé alors qu'il était rue de Grenelle.

    Lire du Bayrou, c'est y voir plus que les traditionnelles et souvent pittoresques circonvolutions d'un centriste qui veut ménager la chèvre et le chou, la droite et la gauche, le diable et le bon Dieu ; c'est lire et déceler toutes les contradictions d'un homme politique français depuis les années 1980. C'est le contraire des idées claires dont il se revendique, mais cette confusion des esprits et ces contradictions d'un homme et d'une ambition avortée éclairent les linéaments d'un choc frontal entre le peuple et les élites, et l'incapacité de la première génération qui n'a pas connu la guerre à éviter les conflits qui s'annoncent. C'est plus que l'échec d'un homme politique à s'extraire du marigot politicien pour oser affronter réellement le conformisme des élites parisiennes. C'est dévoiler quelques ressorts profonds du désespoir français.  

    « Il défend avec une farouche sincérité la langue française mais il se retrouve toujours dans le camp de ceux qui l'ont abandonnée à Bruxelles » 

    Eric Zemmour 

    XVM07c3cb50-edf7-11e6-a6e3-2617e758eaf4-250x418.jpg

    Résolution française, François Bayrou. L'Observatoire, 324 p., 16,90 €.           

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO - Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [12.02]  

    A tout un chacun

    • Pierre GEOFFROY   Président de la Fondation Lyautey   Attention à la marche …  

    • Marie-Laure des BROSSES   Présidente du Mouvement Mondial des Mères   Osons le dire !  Prenons garde ! 

    Du côté des élites    

    • Mezri HADDAD  Philosophe, Ancien Ambassadeur    François Fillon, victime expiatoire de la crise des démocraties libérales ?

    • Henri HUDE   Philosophe, Directeur du Pôle d’éthique au Centre de recherches des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan (CREC)   A propos de Marion Maréchal-Le Pen  

    • Roland HUREAUX   Essayiste    Fillon : une déstabilisation prévisible, des conséquences imprévisibles

    • Ivan RIOUFOL  Journaliste politique   Non à la France rêvée d'Emmanuel Macron

    • Eric ZEMMOUR    Journaliste politique    François Bayrou, ou l'oxymore permanent

    En France

     Antoine ASSAF   Ecrivain, philosophe franco-libanais   Le temps des forteresses !

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République    Les scénarios de 2017

    Au Delà

    • Marie-Noëlle TRANCHANT   Journaliste culturelle  Silence de Scorsese

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Paris, ce 14 février, Jacques Sapir aux Mardis de Politique magazine, un rendez-vous à ne pas manquer ...

    Les mardis de Politique magazine

    Conférence mardi 14 février 2017

    L’euro, la France, l’Europe

    par Jacques Sapir
    directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS). 

    Le conférencier dédicacera son ouvrage
    Souveraineté, démocratie laïcité (éditions Michalon)

    Rendez-vous à partir de 19h00 - Conférence à 19h30 précises
    Participation aux frais : 10 euros  - Etudiants et chômeurs : 5 euros

    Salle Messiaen
    3, rue de la Trinité 75009 Paris  Métro: La Trinité, Saint-Lazare

    Renseignements : Politique magazine, 1, rue de Courcelles, 75008 Paris
    Tél. : 01 42 57 43 22

  • Au pas du canard

    Pas de l'oie à La Havane

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    On ne fera croire à personne que Le Canard enchaîné a trouvé, comme par hasard, un beau matin de janvier 2017, les divers documents qui lui ont permis de porter le coup que l’on sait à la candidature de M. Fillon. Celui, celle, ceux qui ont informé l’hebdomadaire satirique l’ont sans doute fait avec l’objectif, en grande partie atteint, de nuire. Certains ont tout de suite pensé à un sordide règlement de comptes entre politiciens de droite. Hypothèse certes crédible. En fait, plombé par cette affaire, M. Fillon pourrait bien ne pas être ce fameux second du premier tour auquel la victoire finale contre Mme Le Pen semble assurée. C’est désormais M. Macron qui a le vent en poupe. 

     

    Il se trouve que ce même M. Macron suscite toujours de fortes sympathies jusque dans les rangs du gouvernement (Mme Royal ne tarit pas d’éloges à son sujet) et peut-être même un peu plus haut : on est donc en droit de se demander si le coup ne viendrait pas plutôt de ce côté-là. On ne peut en tout cas que constater la rapidité avec laquelle la « Justice » s’est saisie de l’affaire, emboîtant le pas du Canard et réagissant illico à chaque nouvelle révélation. Or, aux ordres de la Chancellerie, le Parquet national financier est forcément lié au pouvoir actuel. De plus, créé en 2014, à la suite de « l’affaire Cahuzac », il est dirigé par Mme Houlette, elle-même sous l’autorité du procureur général de Paris, Mme Champrenault - toutes deux nommées par M. Hollande d’après la suggestion de Mme Taubira et avec la bénédiction de Mme Royal.

     

    Pour effacer toute suspicion, le mieux serait que le Canard fasse lui-même preuve de transparence en dévoilant ses sources. Il ne le fera certainement pas au nom de la bien commode déontologie, les journalistes pouvant s’exempter de ce qu’ils exigent de tout un chacun. Ce qui compte, paraît-il, ce sont les faits. Mais qui fait les faits ? Les médias, justement. Parce que, comme l’écrit M. Bilger dans Les citoyens sont des journalistes comme les autres ! : « les "faits" ne constituent pas un socle fixe et incontestable qu’il suffirait au journaliste de transmettre […] ils sont d’une certaine manière, à partir d’un noyau dur souvent infime, construits, élaborés et interprétés. »  

     

    Les médias bénéficiant de subventions publiques et les journalistes d’une niche fiscale, on est en droit d’attendre la plus grande rigueur intellectuelle. La question du fait tel qu’il est présenté se pose avec encore plus d’acuité dans le cas du service public où des journalistes rémunérés (certains, grassement) avec l’argent de tous les Français sont à l’évidence, dans leur très grande majorité, des militants d’idéologie gaucharde qui ne se privent jamais d’instiller leurs idées. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter France Inter, de regarder France 2 (3, 5, etc.). D’ailleurs, dans l’affaire Fillon, tout le service public a marché lui aussi au pas du Canard. On comprend donc que Me Goldnadel ait lancé une pétition contre « la mainmise scandaleuse de la gauche sur l’audiovisuel public ». Ce serait faire justice à tous les Français que de leur proposer avec le service public une information honnête dans ses comptes rendus et équilibrée dans ses commentaires. 

     

  • Quand la France s’éveillera

     

    Par Frédéric Marc 

    « 1789, Mai 68, ne sont que les manifestations d’une apostasie lente et progressive qui atteint son apogée dans ce que nous vivons aujourd’hui. » Une réflexion intéressante, au tour parfois personnel, mais où la référence à Bernanos est ici bienvenue, parce qu'elle ramène aux sources de nos maux et à leur actualité [Boulevard Voltaire, 12.02]. Selon Henri Massis, « Bernanos, c'était un camelot du roi ». On en a ici une évidente illustration.  LFAR

     

    En 1974, Alain Peyrefitte prophétisait : Quand la Chine s’éveillera… 40 ans après, la Chine s’est réveillée et que voyons-nous ? Des robots.

    À l’aéroport d’Amsterdam, les avions-cargos de la China Cargo Airlines, dans une noria infernale, déversent en Europe des produits manufacturés au rythme d’un avion par demi-heure (j’étais en transit dans cet aéroport, je les ai comptés).

    L’autre jour, en attendant le départ de ma fille pour sa première colonie de vacances, j’ai sympathisé avec une maman chinoise. Nous avons échangé sur les différences entre les enfants français et chinois.  

    « Les enfants chinois n’ont pas de doudou et ne sucent pas leur pouce, disait-elle l’air désolé. Nous, Chinois, avons été éduqués comme des robots, on apprend tout, on est capables dès la petite enfance d’enregistrer des tonnes d’informations mais on est incapables d’inventer, d’imaginer. J’ai fait des études en France et j’étais terrorisée à l’idée de devoir composer une rédaction, d’imaginer quoi que ce soit. »

    ​‌C’est ce que me disait un étudiant chinois rencontré sur les bancs de l’université : « Ce qu’on aime chez vous, Français, c’est l’esprit critique et novateur. »

    Il m’est ainsi apparu une évidence : la France a une vocation, mais cette vocation est endormie par des siècles de conformisme bourgeois et d’emprise matérialiste. Oui, des siècles, car n’imaginez pas que tous nos maux remontent à Mai 68. Croyez-vous que la PMA et la GPA soient nées spontanément de cerveaux dérangés ? Le mal français est profond. Il faut remonter à Descartes : le dualisme cartésien, ce grand péché français… faisait de l’homme « un ange conduisant une machine », disait Maritain.

    1789, Mai 68 ne sont que les manifestations d’une apostasie lente et progressive qui atteint son apogée dans ce que nous vivons aujourd’hui, et ses limites, à cause de ou grâce à l’islamisme conquérant.

    Macron, marionnette inconsistante fabriquée par les banquiers et les multinationales, essaie de nous vendre la France des robots.

    Nous lui opposerons La France contre les robots

    Dans ce livre écrit au sortir de la guerre, Bernanos prophétisait ce qui nous arrive : 

    « Un jour, on plongera dans la ruine du jour au lendemain des familles entières parce qu’à des milliers de kilomètres pourra être produite la même chose pour deux centimes de moins à la tonne. […]

    Le danger n’est pas dans les machines, sinon nous devrions faire ce rêve absurde de les détruire par la force, à la manière des iconoclastes qui, en brisant les images, se flattaient d’anéantir aussi les croyances. Le danger n’est pas dans la multiplication des machines, mais dans le nombre sans cesse croissant d’hommes habitués, dès leur enfance, à ne désirer que ce que les machines peuvent donner. »

    ​‌Dans un passage intitulé « La révolution de la liberté », Bernanos ajoute : « Je suis un homme de l’ancienne France, [cet homme dont] le caractère, le “tonus” vital venait du climat moral et mental dans lequel il avait été formé […] L’homme de l’ancienne France, cher lecteur, vous paraîtrait aisément aujourd’hui un anarchiste. » »

    Quand, donc, l’ancienne France s’éveillera-t-elle ? Ouvrez donc les yeux.

    La Manif pour tous a été le signal de ce réveil. Mai 2017 pourrait être cette révolution de la liberté.

    Et ne nous leurrons pas : la France ne sera pleinement réveillée que quand elle aura retrouvé son honneur et ses racines chrétiennes, ce que Bernanos appelle « sa magistrature spirituelle », n’en déplaise aux laïcards hargneux.

    Alors la France pourra redevenir ce qu’elle a toujours été : la figure de proue de l’Europe. Cette terre où on peut être heureux comme Dieu en France.

    Mais pour que Dieu revienne en France, il faut l’avoir dans son cœur. 

    Cadre culturel
     
  • Patrick Buisson : « la démocratie, rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, un expédient pour basse époque ? »

     

    Les lignes qui suivent, puissantes et pénétrantes, toutes marquées d'authentique esprit contre-révolutionnaire, ne sont pas de Charles Maurras, venues de temps lointains  ... Mais du premier des conseillers du précédent président de la République française, Patrick Buisson. « Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? » demande-t-il. Il en fut l'un des rouages les plus hauts placés de 2007 à 2012. Sans illusion et sans abandon ni de ses convictions de fond ni de sa lucidité critique. Est-ce folie de supposer possible qu'en certaines circonstances déterminées un tel régime pourrait s'effondrer sur lui-même, se défausser, laisser la place ? A méditer. Lafautearousseau 

     

    bv buisson.jpg« Il y a quelque chose de particulièrement sinistre dans l'atmosphère qui nimbe les heures crépusculaires d'une fin de règne en régime démocratique. Au sentiment d'inachevé, que souligne l'impuissance à s'inscrire dans le temps long de l'histoire, se mêle la sourde aversion que suscite chez tout esprit épris d'unité la perspective d'être de nouveau confronté au fanatisme mou d'une campagne électorale, au mimodrame d'une guerre civile. Telle est ma fracture intime : avoir développé une expertise au sujet d'un processus dont la résultante collective ne me paraît pas toujours ordonnée au bien commun. Car si l'élection présidentielle est bien ce moment où l'on confronte les projets, c'est aussi le moment où s'accomplit un rituel de séparation qui dresse les Français d'abord en plusieurs factions rivales, puis en deux camps apparemment irréconciliables. Là est la malédiction du nombre abstrait, anonyme, informe, que Victor Hugo résuma en une formule fulgurante : « Je suis le Médiocre immense. [...] Je suis Tous, l'ennemi [...] de Tout. » Là est aussi la critique la plus aiguë de la démocratie : la multitude opposée à l'unité, la fragmentation à l'indivisibilité, le dénombrement contre le rassemblement. Le doute n'habite-t-il pas le système lui-même ? La célèbre sentence de Churchill qui fait de « la démocratie le pire régime à l'exclusion de tous les autres » ne semble-t-elle pas nous dire que, finalement, la démocratie n'est rien d'autre qu'un pis-aller, une forme de résignation, presque un expédient pour basse époque ? Dans le feu de l'action, le gérant démocratique ne se pose que rarement ce genre de question. Sauf à l'heure des comptes. Alors, il vacille, titube, se perd dans une interminable introspection traversée par un fort sentiment d'injustice dès lors qu'il en vient à envisager la défaite. » 

    Patrick Buisson

    La Cause du peuple - Perrin - 2016 [Pages 283-84]

  • Paris, ce soir 13 février, colloque de l'Association pour l'Histoire : Le naufrage de l'Europe bruxelloise

     

    Poursuivant le travail de réinformation entrepris depuis plusieurs années, l'Association pour l'Histoire organise Lundi 13 février 2017, une réunion consacrée à l'histoire de l'Union Européenne et à l'analyse des déceptions qu'elle a engagées.

    Christophe Réveillard, professeur à l'UMR Roland Mousnier de l'Université Paris IV et auteur du Dictionnaire historique et juridique de l'Union Européenne publié aux Presses Universitaires de France, dans la collection Major, présentera le personnage de Jean Monnet, ses liens avec les États Unis d'Amérique et son rôle dans la genèse de l'Europe d'après guerre.

    Christophe Beaudoin, conseiller au Parlement Européen et auteur de La Démocratie à l'épreuve de l'Union Européenne (Editions LGDJ) analysera les dérives d'une technocratie bruxelloise aujourd'hui largement coupée des peuples.

    Philippe Conrad, directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire, se penchera sur les perspectives envisageables pour une nouvelle Europe porteuse d'un modèle de civilisation différent de celui véhiculé par la mondialisation marchande. 

  • Grenoble : ce lundi 13 février, une table ronde du Centre Lesdiguières à ne pas rater

    Image1.jpg

    Soucieux de l'état actuel de la France et de son avenir, à la veille d'échéances politiques capitales en 2017, le Centre LESDIGUIERES vous invite à une réunion le LUNDI 13 février , sous la forme d'une

     

    TABLE RONDE

     

    sur

     

    LA SOUVERAINETE NATIONALE

     

    avec les représentants locaux

     

    de Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan)

    du Parti Chrétien Démocrate (Jean-Frédéric POISSON)

    de l'Action Française

    et du Front National (Marine Le Pen)

     

    Une introduction et une conclusion du Professeur Jean-Christophe Lévèque, économiste, permettront de planter le décor et de tirer les principaux enseignements de ces échanges.

     

    Cet événement aura lieu à partir de 20 heures au 10 place Lavalette, 1er étage et sera suivi d'un buffet. Entrée : payante (tarif réduit pour chômeurs et étudiants).

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram : arrêt «Notre-Dame »). CONTACT : lesdixguieres@laposte.net

  • Loisirs • Culture • Traditions ...