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  • Cinéma • Mystique d'une empoisonneuse

    Déborah François

     

    PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    Cela commence par les jeux d'une enfant qui tourbillonne sur une falaise bretonne. Le cadrage est libre, comme pour mieux rendre le sentiment d'ivresse qui envahit Fleur de tonnerre au souffle du vent et de la nature.

    Cette petite poupée au visage d'ange, nul ne peut encore deviner la sinistre destinée qui la guette. Hélène Jégadot se révélera la plus grande empoisonneuse de l'histoire, ayant semé sur son passage quelque vingt-cinq cadavres, et plus probablement une soixantaine si l'on se fie aux reliques qu'elle emportait en souvenir de ses victimes. Guillotinée en 1852, son procès mit fin à plus de dix-huit années de crimes à travers le Morbihan et l'Ille-et-Vilaine...

    Stéphanie Pillonca s'est emparée du roman de Jean Teulé paru en 2013 pour signer une adaptation toute en ombres et nuances, d'où filtre une impression de mystère et de romantisme un peu décadent. Baignant l'image d'une sorte de halo, elle esthétise une Bretagne vaporeuse et crépusculaire où revivent les mythologies primitives, à une époque où l'école et le catéchisme n'ont pas encore pétris les imaginaires. On pense parfois à Barbey d'Aurevilly et à sa Normandie réenchantée par tout un vieux fond de légendes populaires... Orpheline à l'âge de sept ans et élevée par sa marraine, la jeune Hélène pactise secrètement avec l'Ankou, l'ouvrier de la mort, qui la guide en sa macabre mission. Elle arpente la campagne profonde avant d'entrer comme domestique au service de couvents, d'abbayes et de divers maîtres, dont un certain Matthieu Veron, qui deviendra son amant, interprété par un Benjamin Biolay décidément plus doué pour le cinéma que pour la chanson. Plus loin, on croisera aussi le chanteur Miossec, en habit de prêtre... Dans le rôle principal, il faut saluer l'intensité du jeu de Déborah François dont le charme vénéneux infuse lentement l'image jusqu'à la suffocation hystérique. Malheureusement, le tableau n'est pas parfait. La lenteur envahissante de l'action dilue la trame et l'emploi du mode mineur d'un bout à l'autre du film, à base de silence et de voix feutrées, entraîne une certaine monotonie. Un film qui parvient malgré tout à saisir l'âme bretonne et son étrange magnétisme.

    FLEUR DE TONNERRE, de Stéphanie Pillonca, en salles

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  • Médias & Régime des partis • Bayrou, vous croyez qu'on peut lui faire confiance ?

    Illustration Action française Provence

     

    Le plus cocasse est que l'analyse du phénomène Macron par Bayrou face à Bourdin, les yeux dans les yeux, est exacte et, du point de vue politique, complète. Quand ces hommes-là sont-ils sincères ? Mais, bien-sûr, jamais. C'est évident.

       Septembre 2016

  • Après la Nasa, le Pays légal découvre son exoplanète : sa composition ? Du « faux jeune » Macron et du « vrai vieux » Bayrou

      

    Mur-bleu gds.jpgLe « dégagisme », pour reprendre l'excellente expression de Mélenchon, avait touché tout le monde, jusqu'à hier, montrant l'exaspération des Français face à ces hommes ou femmes politiques - pas forcément âgés, d'ailleurs... - qui incarnent depuis trop longtemps tout ce qu'ils ne veulent plus voir : Cécile Dufflot fut la première virée, puis Sarko et Juppé (et NKM) ; puis Valls et Montebourg (et Peillon) ; Hollande, jugeant plus prudent de ne pas se représenter, s'auto-dégagea lui-même. A un près, on se croirait dans la comptine des Dix petits nègres, magistralement employée par Agatha Christie dans son chef d'œuvre : disparaissant l'un après l'autre, à la fin, « N’en resta plus qu'un. / Un petit nègre se retrouva tout esseulé / Se pendre il s'en est allé... »

    Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Bayrou était, non pas le dernier des Mohicans, mais le dernier des vieux caïmans, le dernier dinosaure, sur l'avenir duquel les très engoncés politologues - en l'occurrence, paléontologues - dissertaient longuement. Ne s'étant présenté à rien, il n'avait pas été formellement « dégagé », jusqu'ici, mais il a fait le même calcul que Hollande. Habilement (ou hypocritement : chacun son choix) il s'est lui aussi auto-dégagé, mais habillant ce sabordage du joli nom d'alliance, ou de pacte, pour sauver les apparences.

    Tout content, le sémillant Macron - toujours sans programme complet et, donc, sans « chiffrage », et qui a commencé sa dégringolade dans l'opinion, après ses multiples déclarations ineptes et insanes - a accepté ce « baiser de la mort », voyant le seul côté arithmétique des choses, pensant qu'il suffisait d'ajouter des chiffres sondagiers à d'autres, et croyant qu'il tenait, là, « un tournant dans la campagne ». 

    Laissons-les tous les deux à leurs illusions, et tâchons de raisonner froidement. Cette alliance contre nature va-t-elle peser d'un grand poids pour Macron, ou va-t-elle au contraire être pour lui un grand poids, certes, mais un grand poids mort, un insupportable boulet, qui va l'entraîner dans sa dégringolade ?

    On ne peut que pencher pour la seconde interprétation, lorsque l'on jette un œil sur les trois tweets suivants de Bayrou, précédant le quatrième, qui les contredit à angle droit. Cette cuisine électorale (élu, sans vergogne, par les voix "de droite" (?) maire de Pau, Bayrou refuse sa voix à "la droite", pour la présidentielle ) étant justement ce qui écœure les Français, ce dont ils ne veulent plus, et ce qui a conduit au « dégagisme de tous ». La simple lecture de ces trois tweets, suivie de celle de leur tweet contraire se passe de tout commentaire, et formera notre conclusion, qui s'impose d'évidence :

    Trois tweets anti Macron (« mais, ça », comme dit Alain Delon dans la pub, « c’était avant » !) :
     
    Derrière Emmanuel Macron il y a des gds intérêts financiers incompatibles avec l'impartialité exigée par la fonction publique #Bourdin Direct

    Emmanuel Macron est le principal responsable de la politique économique de François#Hollande depuis quatre ans. Et pour quels résultats?#QDI

    Je ne me reconnais pas dans ce qu'E#Macron incarne. Son projet de société est proche de celui défendu par N#Sarkozy en 2007»Questions.Pol

    Et, tout d'un coup, ô miracle, Bayrou a vu Saint Macron ! :
     
    •  J'ai décidé de proposer à Emmanuel#Macron une alliance pour offrir à la France une vraie alternance#Présidentielle 2017#ConfBayrou 
  • Livre : Notre ennemi, le capital de Jean-Claude Michéa

     

    Par Aristide Leucate

    Une recension critique du dernier ouvrage de Michéa. Le capitalisme dont il est ici question [Boulevard Voltaire, 22.02] étant celui qui poursuit sa logique de déracinement du monde, pris dans ses diversités, ses traditions, ses cultures, ses nationalités et ses ethnies, nées de la géographie et de l'Histoire. Nous refusons, nous aussi, le grand magma, le grand métissage, ourdis par ce capitalisme-là. Fils de la Révolution, non pas de la tradition, il se heurte, ou se heurtera, à ce nationalisme français, dont Maurras pensait - voir ci-dessus - qu'il se reverrait, par la force des choses.    LFAR

     

    3266751844.jpgLe bandeau rouge entourant le livre donne précisément le ton du dernier essai de Jean-Claude Michéa, socialiste proudhonien, conservateur libertaire, critique orwellien du capitalisme : « Il est aujourd’hui plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme. » Cette citation (empruntée au philosophe américain Fredric Jameson) donne le vertige, tant il est vrai que le capitalisme comme « processus qui n’existe que par le mouvement », selon Marx, semble ne pas vouloir s’arrêter dans son fol arraisonnement prométhéen du monde.

    Plus rien, en effet, n’échappe à son emprise et, n’en déplaise aux libéraux de tout poil, sectateurs d’Adam Smith, de Frédéric Bastiat ou de Milton Friedman, la fameuse « main invisible du marché » a, c’est le moins que l’on puisse dire, littéralement perdu… la main sur le marché, celui se configurant perpétuellement suivant la boussole toujours changeante des intérêts économiques et procéduraux du moment. Car, c’est un fait, rappelle Michéa, que le « bougisme » est cet état consubstantiel au capitalisme qui récuse, d’avance, toute notion d’enracinement, de sédentarité, voire de temporaire stabilité : « La mobilité (qu’il s’agisse de celle des capitaux, des marchandises et des humains eux-mêmes) définit, depuis Adam Smith, la condition sine qua non de tous les équilibres entre l’offre et la demande. »

    Fidèle à sa méthode de la pelote qu’on dévide (quatre chapitres sous forme de réponses à autant de questions et pas moins de seize scolies, elles-mêmes enrichies de substantielles notes infrapaginales), Michéa, en marxologue conséquent, poursuit sa patiente et passionnante généalogie des implications radicales du capitalisme, ce « tout-marché » « axiologiquement neutre » ayant fini par capturer dans sa nasse la « gauche de progrès » qui, ce faisant, n’en finit pas de s’éloigner toujours plus et sans remords du socialisme originel. Qu’un Manuel Valls ait pu, en son temps, exhorter à débaptiser le Parti « socialiste » est assez révélateur du grand tournant libéral de la « gauche républicaine », déjà imprimé au moment de l’affaire Dreyfus. 

    Sans s’en réclamer explicitement, Michéa exprime une dilection marquée pour le mouvement populiste espagnol Podemos, dont il écrit que « quel que soit le destin qui attend par ailleurs Podemos, l’immense mérite historique de ce mouvement est donc d’ores et déjà d’avoir su accomplir cette véritable révolution culturelle (le retour, par-delà l’opposition gauche-droite, aux clivages anticapitalistes qui étaient ceux du socialisme, de l’anarchisme et du populisme originels) qui, seule, peut encore permettre de maintenir à flot le projet d’unir la grande majorité des classes populaires autour d’un programme réellement émancipateur ».

    Cette intrusion préférentielle, assez inhabituelle chez un auteur dont toute l’œuvre a toujours brillamment consisté à tenir la distance critique d’avec toute forme d’engagement (fût-il purement platonique), est sans doute la partie la moins convaincante de l’ouvrage. Il paraît discutable, en effet, de concevoir Podemos ou n’importe quelle autre éruption de type populiste ailleurs en Europe comme la traduction d’une critique radicale du capitalisme, quand tous mettent d’abord en exergue leur rejet des élites kleptocratiques foncièrement coupables de détournement ou de captation démocratique. 

    On sera bien plus sensible, en revanche, à son explication très pédagogique de l’emballement dans lequel s’est trouvé pris le capitalisme de casino post-fordiste (refermant, du même coup, l’idyllique parenthèse de plein-emploi et de croissance exponentielle des Trente Glorieuses) et qui allait conduire à ce turbo-capitalisme financiarisé de la titrisation artificielle entièrement spéculatif car reposant sur « l’hypothèse selon laquelle la dette déjà cumulée de la planète pourrait, un jour, se voir couverte en totalité par la croissance économique à venir ». Et Michéa, à la suite de Rosa Luxemburg, de prophétiser un « hiver du capitalisme » cataclysmique. La seule question est de savoir quand ce moment adviendra.   

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    Docteur en droit, journaliste et essayiste
  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO - Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [19.02]  

    A tout un chacun

    • Françoise THIBAUT   Professeur des Universités, Essayiste, historienne  Cincinnatus et les primaires  

    • Etienne de MONTETY   Journaliste     Intelligence      

    Du côté des élites    

    • Madeleine de JESSEY   Co-fondatrice et porte-parole de Sens Commun  Emmanuel Macron ou le guide de coaching mystique

    • Paul RIGNAC   Ecrivain, essayiste   Lettre ouverte à Monsieur Emmanuel Macron

    • Chantal DELSOL   Membre de l'Institut   Pourquoi une telle défiance entre les citoyens et leurs médias  

    • François-Xavier BELLAMY    Professeur de philosophie en classes préparatoires    Macron ou la passion de la "post-vérité"

    • Pierre GEOFFROY   Président-fondateur de l'Association Nationale Maréchal Lyautey    L’allégeance en marche dans le déshonneur

    En France

    • Malika SOREL SUTTER   Ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration    Dans les banlieues, cessons de reculer

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République    2017 comme 1958, vers une crise de régime ?

    Avec l'Europe

     Eric ZEMMOUR  Journaliste politique  Ce Traité qui fait déchanter les lendemains… (Maastricht fête ses 25 ans)

    • François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   Sed perseverare diabolicum

    •  Jean-Luc BASLE   Economiste, ancien Directeur de Citigroup New York   Brexit selon Theresa May

    Devant l'histoire

     Jean SALVAN  Officier, général de corps d'armée (2S)   Macron et l’Histoire

    • Jean SEVILLIA    Journaliste, essayiste, écrivain, conférencier  "La colonisation et le non-sens historique d'Emmanuel Macron"

    • Maxime TANDONNET  Haut fonctionnaire, ancien conseiller au cabinet du Président de la République   La colonisation, "crime contre l'humanité" : l'histoire prise en otage

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Lettre ouverte de Bernard Lugan à Monsieur Emmanuel Macron, homme politique né d’une PMA entre le grand capital et les Minotaures de la repentance

     

    Lancé sur le marché politique tel un nouveau smartphone, vous êtes, Monsieur Macron, un ignorant butor dont les propos concernant la colonisation sont doublement inadmissibles.

    1. En premier lieu parce qu’ils furent tenus à Alger, devant ces rentiers de l’indépendance qui, pour tenter de cacher leurs échecs, leurs rapines et la mise en coupe réglée de leur pays, mettent sans cesse la France en accusation. Certains qui, parmi votre auditoire, applaudirent à vos propos d’homme soumis (cf. Houellebecq), et devant lesquels vous vous comportâtes effectivement en dhimmi, sont en effet ceux qui, le 1er novembre 2016, publièrent un communiqué exigeant que la France : « (…) présente des excuses officielles au peuple algérien pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation et pour les crimes coloniaux perpétrés à l’encontre du peuple algérien afin de rappeler les affres de la répression, de la torture, de l’exil, de l’extermination et de l’aliénation identitaire car l’histoire du colonialisme restera marquée par ses crimes de sang et ses pratiques inhumaines ».

    Candidat à la présidence de la République française, vous avez donc donné votre caution à de telles exigences autant outrancières qu’insultantes. Ce faisant, vous vous êtes fait le complice des pressions et chantages que l’Algérie exerce à l’encontre de la France afin d’obtenir d’elle une augmentation du nombre des visas ou tel ou tel avantage diplomatique ou financier. En d’autres temps, vous auriez donc pu être poursuivi pour « Atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».

    2. Ensuite parce que vos propos constituent non seulement un recul de l’état des connaissances, mais également le viol de ce consensus historique auquel étaient arrivés les historiens des deux rives de la Méditerranée. Or, par ignorance ou par misérable calcul électoraliste, vous les avez piétinés. Au nom de quelle légitimité scientifique avez-vous d’ailleurs pu oser les tenir ? Avez-vous seulement entendu parler des travaux de Jacques Marseille, de ceux de Daniel Lefeuvre ou encore des miens ?

    Oser parler de « crime contre l’humanité », maladroitement rectifié en « crime contre l’humain », au sujet de la colonisation revient en réalité à classer cette dernière au niveau des génocides du XXe siècle, ce qui est proprement scandaleux. Sur ce terrain, vous voilà donc encore plus en pointe que Christiane Taubira, ce qui n’est pas peu dire... Pierre Vidal-Naquet, pourtant militant de la décolonisation et « porteur de valises » assumé du FLN écrivait à ce sujet : « Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du 3e Reich est une entreprise idéologique frauduleuse, guère moins frelatée que l’identification, à Sétif, (…)  de la répression coloniale aux fours crématoires d’Auschwitz et au nazisme (…). Ou alors, si les massacres coloniaux annoncent le nazisme, on ne voit pas pourquoi la répression sanglante de la révolte de Spartacus, ou encore la Saint-Barthélemy, ne l’auraient pas tout autant annoncé… En histoire, il est dangereux de tout mélanger. Un sottisier peut-il tenir lieu d’œuvre de réflexion ? (…) L’air du temps de la dénonciation médiatique (…), le contexte social, économique et politique actuel est encore fécond qui continuera à générer de telles tonitruances idéologiques à vocation surtout médiatique ».  J’ajoute électoralistes.

    Vous devriez pourtant savoir, Monsieur le candidat à la présidence de la République, qu’en créant l’Algérie, la France donna un nom à une ancienne colonie ottomane, traça ses frontières, unifia ses populations, y créa une administration et toutes ses infrastructures.

    Ce faisant, y aurait-elle commis  un « crime contre l’humanité » ou « contre l’humain » ? Les chiffres de l’accroissement de la population ne semblent pas l’indiquer puisqu’en 1830, la population musulmane de l’Algérie n’excédait pas 1 million d’habitants alors qu’en 1962 elle avait bondi à 12 millions. Serait-ce donc en commettant des « crimes contre l’humanité » que la France, ses médecins et ses infirmiers soignèrent et vaccinèrent les populations et firent reculer la mortalité infantile ? Serait-ce parce qu’elle commettait des « crimes contre l’humain » que chaque année, à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans ? A ce propos, relisons René Sédillot : « La colonisation française a poussé l’ingénuité - ou la maladresse - jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle. (…) (L’histoire n’a pas de sens, Paris, 1965, page 71).

    Enfin, puisque vos propos indécents tenus à Alger obligent à faire des bilans comptables, voici, Monsieur le candidat à la présidence de la République, celui qui peut être fait au sujet de l’Algérie française : en 132 années de présence, la France créa l’Algérie, l’unifia, draina ses marécages, bonifia ses terres, équipa le pays, soigna et multiplia ses populations, lui offrit un Sahara qu’elle n’avait jamais possédé après y avoir découvert et mis en exploitation les sources d’énergie qui font aujourd’hui sa richesse. Comme je ne cesse de l’écrire depuis des années, en donnant l’indépendance à l’Algérie, la France y laissa 70.000 km de routes, 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels qui étaient propriété de l’Etat français ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités. Dès l’année 1848, et alors que la conquête de l’Algérie était loin d’être achevée, 16 000 enfants en  majorité musulmans étaient scolarisés. En 1937 ils étaient 104 748, en 1952 400 000 et en 1960 800 000 avec presque 17 000 classes, soit autant d’instituteurs dont les 2/3 étaient Français (Pierre Goinard, Algérie : l’œuvre française. Paris,  1986).

    En 1962, il y avait en Algérie, un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Tous ces équipements, toutes ces infrastructures, tous ces établissements ainsi que les personnels qui les faisaient fonctionner avaient été payés par la France et avec l’argent des Français.

    Monsieur le candidat à la présidence de la République, je vous poste ce jour en RAR mon dernier livre « Algérie, l’histoire à l’endroit »*, afin que vous puissiez mesurer l’abîme séparant la réalité historique de vos inacceptables propos. 

    Bernard Lugan  

    * Ce livre est uniquement disponible via l’Afrique Réelle. Pour le commander : http://bernardlugan.blogspot.fr/2017/02/nouveau-livre-de-bernard-lugan-algerie.html

    Bernard Lugan

    Dimanche 19 février 2017

  • La Vierge de Publier déplacée ? Insuffisant ! Exigeons le déplacement de Notre-Dame de Paris !

     

    Mur-bleu gds.jpgEncore une de ces bonnes histoires bien rigolotes (quoique fort tristes, au fond) comme la Libre pensée et les laïcards savent les inventer : farouchement anti chrétiens mais pas du tout anti musulmans (ils souhaitent à ceux-ci un « Bon Ramadan ! » ou partagent volontiers avec eux le repas de rupture du jeûne, sans problème) les laïcards de tout poil saisissent toute occasion de nuire au seul christianisme, religion traditionnelle de la France et l'un des éléments constitutifs de sa personnalité et de son identité.

    Régulièrement, donc, un libre penseur X, Y ou Z, croit finaud de se faire remarquer, lui qui est par ailleurs bien content de rester à la maison le jour de Noël, ou le jeudi de l'Ascension, ou les lundis de Pâques et de Pentecôte, ou le 15 août, bref un jour chômé manifestement d'origine chrétienne. C'est peut-être sa façon à lui d'exister, ou de croire qu'il existe, ou de s'en donner l'illusion. Alors, il va au Tribunal administratif du coin, pour faire retirer une crèche ou enlever une statue. La Justice, erratique, interdit ici une crèche qu'elle autorise là ; ordonne d'enlever ici une statue qu'elle laisse en place ailleurs. Plus personne n'y comprend rien, mais le laïcard libre-penseur à l'origine du charivari est content : il a eu l'impression d'être quelqu'un pendant quelques jours ; d’exister ; comme s'il n'y avait rien de mieux à faire, aujourd'hui, avec nos chômeurs par millions, nos pauvres et mal-logés par millions, aussi !

    Cette fois, c'est à Publier, charmante petite bourgade de Savoie, au-dessus du Léman, qu'a eu lieu l'attaque foudroyante de l'armée picrocholine. Par un blitzkrieg audacieux, qui a surpris tout le monde et terrassé l'adversaire, la Libre pensée du lieu a obtenu que la statue de la Vierge, joliment installée dans un parc public avec vue imprenable sur le lac, soit déplacée sur un terrain privé ! Victoire grandiose ! Chômage, maladies, insécurité et violences, inculture galopante... tous les fléaux que nous subissons passent après. La Libre pensée a « libéré » Publier, la France est sauvée. La France ? Non, l'Europe, la Terre entière, et tout l'univers, tant qu'on y est. Puisqu'on ne peut décemment plus parler du « grand soir », on sait au moins que l'avenir radieux est pour demain. Ouf ! Ne perdez pas espoir, braves gens, courage, tenez bon dans les épreuves que vous subissez : Publier est déjà libérée, le reste de la France le sera bientôt ! 

    Le reste de la France ? Justement, parlons-en. Pourquoi tant de pusillanimité ? C'est au cœur qu'il faut frapper, messieurs de la Libre pensée. « Hardiment !», comme vous le dirait Sainte Jeanne d'Arc (pardon pour la référence, cela va vous choquer, mais, que voulez-vous, c'est l'habitude...) : exigez donc que l'on retire de Paris la cauchemardesque vision de Notre-Dame ! Qu'on la vende aux Chinois, ou à Trump, tiens, voilà une idée qu'elle est bonne : tel qu'on le connaît, il pourrait bien nous l'acheter, lui ! Et puis toutes ces cathédrales dans toutes les villes de France : mais qu'est-ce que c'est ! On se croirait dans un pays chrétien, un pays qui a une histoire, des traditions, des racines, un passé, bref une âme ! Quelle horreur, une âme ! Allez, toutes les cathédrales sur Le bon coin (Sarko ne connaît pas Le bon coin, mais il y en a quand même pas mal qui savent que ce n'est pas un Monoprix ou un Super-U...). Et puis ça renflouera les caisses de l'Etat : il faut bien que les escrocs du Pays légal, qui s'en mettent plein les poches, trouvent du fric à piquer quelque part ! Non, mais... 

    Et puis, ces noms de rue et de places et de quartier. Boulevard Saint Germain, à Paris ? Boulevard de la Guillotine, ce serait mieux ! Faubourg Saint Antoine ? Faubourg du Sang qui gicle, ça, ça aurait de la gueule ! A Marseille, rue Saint Ferréol ? Rue de l'Echafaud lumineux, ce ne serait pas mal, non ? Et les villes et villages : Pont Saint Esprit ? Pourquoi pas Pont du Génocide vendéen ? Saint Etienne ? Ville des têtes sanguinolentes au bout des piques ! L'Ecole militaire de Saint-Cyr ? Pourquoi pas l'Ecole militaire du million et demi de morts de la grandiose Révolution ? Bon, d'accord, dans les deux cas, c'est un peu long, mais c'est « parlant », non ? C'est drôlement (!) expressif...

    Allez, les gars, y'a du boulot ! Faut pas mollir. Aidons cette pauvre Libre pensée à trouver ces dizaines de milliers de noms à changer de toute urgence : tous à vos claviers, remuez vos méninges pour remplacer ces milliers de noms, à elle insupportables.

    Et, comme on dit dans le langage des journalistes, « écrire au journal (en l'occurrence Lafautearousseau) qui transmettra » ... 

  • Paris, ce jeudi 23 février: Conférence de Dominique Paoli sur la princesse Adelaïde d’Orléans

     

    Jeudi 23 février 2017 à 18 heures, Dominique Paoli donnera une conférence sur Madame Adélaïde  (1777-1847), sœur et égérie de Louis-Philippe Ier. Cette conférence exceptionnelle sera donnée dans la salle des mariages de la mairie du 7ème arrondissement de Paris. Cette conférence est organisée par la Société Littéraire et Artistique du 7e arrondissement de Paris

    L’historienne racontera l’incroyable histoire de la sœur cadette du Roi Louis-Philippe qui exercera un grand ascendant auprès de son frère tout au long de son règne. Fille du Duc d’Orléans (Philippe Égalité ) et de Louise-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, la princesse Adélaïde d’Orléans apparaît aujourd’hui comme l’un des grands esprits politiques de son temps. Née en 1777 dans les ors du Palais-Royal, élevée dans les idées nouvelles par Mme de Genlis, elle voit à douze ans sa destinée bouleversée par la Révolution. Jetée sur les routes de l’exil pendant un quart de siècle, elle doit affronter l’opprobre des émigrés, qui ne lui pardonnent pas d’être la fille du régicide, et fuir constamment, de couvent en couvent, devant l’avancée des armées françaises. Confrontée à une mère « éternelle pleureuse », qui voulait régenter sa vie, elle sut s’en dégager et trouver l’âme sœur en son frère Louis-Philippe. Réunis en 1808, le duc d’Orléans et sa sœur ne se quitteront plus et formeront avec la Reine Marie-Amélie, un trio inséparable. Le rôle de la princesse dans l’acceptation du trône en 1830 par Louis-Philippe sera primordial.  

     

  • Mehdi s’éclate et le « Grand Remplacement » passe

     

    Par Emmanuel Dubois de Prisque

    Un article érudit et d'actualité brûlante même s'il montre comment la subversion de notre identité peut emprunter d'autres chemins que ceux de la violence ordinaire des jeunes  émeutiers des cités. [Causeur, 21.02]. Chemins d'une prétendue culture, de la douceur ou de la poésie. Mais nimbées d'une arrogance et parfois d'une agressivité qui en révèlent les objectifs et les dangers. La subversion par le biais culturel, chez elle dans les salles de rédaction et sur les plateaux de télévision, peut alors être aussi destructrice de notre être profond, ou davantage encore, que l'autre, d'apparence plus radicale. D'apparence seulement et l'on fera bien, si l'on est patriote, si l'on persiste à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle, d'y prendre garde, très sérieusement.  LFAR   

     

    « Nous sommes le Grand Remplacement ». En ouverture de l’éditorial du premier numéro de la revue Téléramadan, édito qu’il cosignait avec Badroudine Saïd Abdallah et Mouloud Achour en juin 2016, l’écrivain-twitteur Mehdi Meklat, jeune coqueluche de Libération, des Inrocks et de Pascale Clark réunis*, nous promettait sur un ton un poil arrogant, de nous « grand remplacer ». Une provoc’ bien sympa qui suscitait un grand éclat de rire dans le tout petit monde des lecteurs du Bondy Blog. Une journaliste du Monde, dénommée (mais ça ne peut être qu’un pseudonyme) Elvire Camus, dans un article d’une remarquable complaisance, précisait leur projet : restez calme, brave gens, il ne s’agit pas vraiment pour Mehdi, Badroudine et Mouloud de vous remplacer physiquement, mais seulement de parler à votre place afin de remplacer vos « idées nauséabondes » par leurs idées à eux, qui elles, sentent bon.

    Ces jeunes rebelles parfumés de frais et bien sous tous rapports, semblent vaporiser leur prose odoriférante alentour sans agressivité, presque sans y penser, « naturellement », comme il est naturel et respectable pour tout grand mammifère triomphant d’imprégner de son odeur les territoires qu’il aborde. Ils le disent eux-mêmes, ils veulent seulement « reprendre leur place » et faire taire ceux qui défendent l’indéfendable : « la thèse » du Grand Remplacement de Renaud Camus, « en assumant, écrit Elvire Camus, ce rôle de « grands remplaçants » sur le terrain des idées. » Soucieux de nous rassurer pour de bon, Mehdi Meklat, au moment de conclure son éditorial, passe brutalement de la morgue ricaneuse au lyrisme papelard : « nous voulons grand-remplacer le désespoir par un idéal : l’écoute et la réflexion ». Comme c’est sympa.

     

    « Poésie, intelligence et humanité »

    Cependant, triste paradoxe, il semble que cet idéal, s’il est pris au sérieux, est susceptible de nourrir le désespoir contre lequel il prétend lutter. Me mettant grâce au Printemps Républicain à l’écoute de Mehdi Meklat, je constate que ce sympathique blogueur préposé à la diffusion des effluves délicates de la bien-pensance, et à qui l’on donnait naguère le paradis du vivre-ensemble sans confession, souffre d’une incontinence verbale elle-même pestilentielle. A la réflexion, c’est inquiétant, et même tout à fait désespérant. Même si l’on s’abstient de consulter ses tweets les plus orduriers, force est de constater que l’espoir de nos médias de référence, non content de faire l’apologie de Hitler, d’appeler à l’autodafé des revues Charlie Hebdo et L’Obs (pour cause d’anti-antisémitisme), de souhaiter casser les jambes d’Alain Finkielkraut, de plaider pour l’égorgement de Marine Le Pen, déclare aussi sobrement : « il faut que les blancs meurent asap ». Ce n’est donc pas seulement les idées des petits blancs racistes qu’il faut remplacer, mais bien les blancs eux-mêmes. Voilà comme on nous parle aurait dit une Pascale Clark sans œillères, cet oxymore. C’est du brutal, mais au fond, il y a de quoi se réjouir. En s’exprimant sans fard, Mehdi Meklat clarifie ses intentions et nous empêche de prendre des vessies remplacistes pour des lanternes sympatoches. Personne et surtout pas les Inrocks ne parviendra à nous faire avaler qu’il n’y a aucun lien entre sa prose mi-narquoise, mi-mielleuse, adulée par les pharisiens de la bonne presse et ses tweets haineux.

    Mais ce qui me chiffonne aussi, c’est qu’il utilise pour détailler son projet de vie le joli pseudonyme, franchouillard en diable, en hommage (?) à Marcel Duchamp, de Marcelin Deschamps. Marcelin est un prénom délicieusement obsolète, et parmi les nombreux saint Marcellin, il en est un, de Carthage, qui fut un ami de saint Augustin. L’évêque d’Hippone, qui l’appelle « mon bien cher fils », lui rend hommage dès les premières lignes de sa Cité de Dieu. Marcellin, un haut fonctionnaire cultivé et zélé, défendit la stricte orthodoxie catholique face à une bande de Donatistes excités qui finirent par le grand-remplacer, manu militari. Pas sûr que le favori de Pascale Clark soit digne du nom très-chrétien dont il s’est lui-même baptisé. Même si, réflexion faite, la grande prêtresse de l’antiracisme ne perçoit toujours chez son protégé que « poésie, intelligence et humanité ». 

    * Libération, les Inrocks, Pascale Clark, auxquels il faut ajouter Le Monde et Christiane Taubira : certains partent avec des handicaps dans la vie des idées, et on comprend mieux ainsi ce que « jeunesse défavorisée » veut dire. Mais inutile de préciser que si ce lourd passif explique beaucoup de choses, il n’excuse rien.

    Emmanuel Dubois de Prisque
    Chercheur associé à l'Institut Thomas More.

  • Affaire Théodore Louaka : la seule question qui vaille de l'être n'est toujours pas posée

    les banlieues en sécession 

     

    Mur-bleu gds.jpgNous auront-ils « bassinés » avec lui (et ils continuent), les journaleux ? On peut l'appeler comme on veut : Saint Théo des banlieues, Saint Théo des bobos, Saint Théo des journaleux... mais il reste un fait central.

    Ce petit saint (solide gaillard costaud d'1,90 mètre) :

    • 1 : pourquoi a-t-il été en contact avec la police ?
     
    • 2 : pourquoi s'est-il tant débattu ?

    Les Balasko, Benguigui et autres Olivier Py (pitoyable directeur du pitoyable Festival d'Avignon) ont beau pétitionner pour leur cher Théo (on dirait un membre de leur famille !) ; le président lui-même, qui, comme chacun sait, ne s'est pas rendu au chevet des policiers que la racaille a essayé de brûler vifs dans leur voiture, ou le renégat Ribéry auront eu beau aller le visiter ; les journaleux ont beau « en avoir fait des tonnes » (c'est curieux, d'ailleurs, c'en est presque même louche, cette énorme importance qu'on a donnée à l'affaire : voudrait-on occulter quelque chose, par toute cette fumée ?) ; ils n'empêcheront pas les citoyens ordinaires de se demander pourquoi le jeune Théodore Louaka a réagi d'une façon aussi violente à un banal contrôle, qui plus est concernant une autre personne que lui. Pour laisser du temps à quelqu'un ? Mais, à qui ? Et pour faire quoi, ce précieux temps ? 

    Eh ! oui, chers pétitionnaires de la « race des seigneurs », elle est là la question que vous ne voulez pas voir. En faisant ce qu'il a fait (s'opposer par la force à un contrôle concernant une autre personne), le « jeune » en question n'a-t-il pas voulu permettre à un - ou à plusieurs... - complices de se débarrasser de quelque chose de compromettant ? De drogue, d'arme, de téléphone portable avec informations sur des terroristes, ou de tout autre trafic, par nature illicite.

    Le Point a livré les détails suivants, que Balasko, Benguigui, Py et consorts feraient bien de lire : c'est un peu long, mais c'est à connaître. De toute évidence, sauf pour les pétitionnaires bobos/gauchos, l'affaire n'est pas close, et - sans jeu de mots - le « jeune » est tout sauf « blanc comme neige » ! Et « l’affaire » ne fait que commencer.

    Extrait du Point (16 février) :

    « Un des individus contrôlés avançait sa tête vers la mienne en signe de défiance, alors, de la paume de la main, j'ai repoussé fermement sa tête au niveau de sa joue. C'est à cet instant que l'individu [« Théo »] qui se trouvait sur sa gauche et qui n'avait pas encore fait l'objet d'une palpation s'en mêlait et que ce dernier m'attrapait au niveau du col et me disait quelque chose du genre : « Eh, tu fais quoi là ?». Je repoussais immédiatement son bras avec ma main, mais il ne me lâchait toujours pas. Un collègue intervient alors. Il lui saisissait son bras afin qu'il me lâche. Mais l'individu [toujours « Théo »] se retournait vers lui, puis un échange de coups s'ensuivait. [...] Alors que je venais de lui saisir le bras, je recevais de sa part un coup de poing au niveau de la pommette gauche. Durant quelques instants, j'ai été sonné. J'ai compris à ce moment-là que l'individu serait prêt à tout pour se soustraire. Il se débattait, portait des coups de poing à tout va, gesticulait en tous sens, même des jambes. »

    Ainsi, selon la version du policier, qui concorde surtout avec les images de vidéosurveillance scrupuleusement analysées seconde par seconde par l'IGPN, le jeune homme serait entré en violent contact physique avec les policiers pour les empêcher de procéder à la palpation d'un autre jeune homme du quartier. Ce dernier ayant pris la fuite, les trois agents auraient alors eu beaucoup de mal à maîtriser le jeune Théo qui leur résistait avec force et ont en effet dû user à plusieurs reprises de leur matraque télescopique. Le rapport poursuit : 

    « J’usais de ma matraque télescopique et lui portais des coups en visant l'arrière de ses cuisses. Il continuait de se débattre, il se retournait, gesticulait en usant de son gabarit musclé et il parvenait à se relever. Il continuait de porter des coups dans tous les sens. Là, je le voyais piétiner mon collègue qui était encore au sol dos contre terre et, subitement, un jet de gaz lacrymogène s'échappait de la bombe de mon collègue. Malgré le gaz, l'individu parvenait à se relever. [...] Il continuait de piétiner le collègue. Je décidais de lui porter des coups de matraque télescopique en visant ses membres inférieurs dans l'espoir de lui faire perdre l'équilibre et de l'amener au sol. Mon effort portait ses fruits et l'individu basculait à terre. Au sol, il continuait de donner des coups de pied, j'ai donné un coup de matraque au niveau des jambes. Enfin, nous arrivions à lui passer une menotte, puis la seconde. »

    Il apparaît en effet que l'interpellation s'est passée de manière très violente. Mais visiblement pas seulement du côté des policiers, qui seraient loin d'avoir gratuitement violenté le jeune homme. La police des polices, qui, au vu des images de vidéosurveillance, avait conclu à l'absence d'intentionnalité de la part du policier, ne contredit pas la version de ce dernier. Cette version justement, comme le souligne Le Point, a été livrée moins de deux heures après les faits, ce qui aurait laissé peu de temps au policier pour mettre en place un scénario concerté avec ses collègues... » 

     

  • Café Histoire de Toulon, ce mercredi 22 février : « Les catholiques durant la IIe guerre mondiale ». A ne pas manquer !

     

    Le professeur d'Histoire Philippe Franceschetti exposera les difficultés des catholiques français plongés dans la tourmente de la guerre entre 1939 et 1945. Les enjeux de l’époque les ont poussés à répondre à une question de conscience : comment réagir face à l’Occupation, au régime de Vichy et à la Résistance ? Dans ce contexte, comment s’est poursuivie la vie de l’Eglise en France ? S'engager dans le vie politique et sociale sans renier leur foi devient alors un problème auquel les catholiques, clergé comme laïcs, apportent des solutions diverses. 

     

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

    Signalons en outre le texte passionnant de la causerie du mois de janvier 2017, de Danièle Masson, agrégée de Lettres classiques sur Eric Zemmour et le fait religieux. A lire ci-après. Café Histoire de Toulon  Danielle Masson.pdf

  • Macron, fils d’Hypnos ?

     

    par Edouard de Saint-Blimont

     

    Les sondeurs pensent dorénavant que rien n’entravera la course de l’homme « en marche » vers l’Elysée : hors-système, au-dessus des partis, l’Emmanuel universel qui semble savoir déceler l’énergie vitale dont le peuple est traversé, celui dont chaque discours est une occasion toujours renouvelée de communier avec ses « amis », ses « semblables », peut-il faillir dans son irrésistible ascension ? Vous a-t-il échappé qu’il dépassait de cent coudées tous les autres candidats ? Et feriez-vous partie de ceux qui ne savent pas repérer la grandeur où elle se trouve ?

    En réalité, il suffit d’écouter une seule fois l’un de ses discours pour comprendre qu’Emmanuel Macron n’a ni charisme, ni profondeur, sa vacuité est désespérante. L’homme  en marche, pour finir, n’a peut-être pas plus d’épaisseur que l’Homme qui marche de Giacometti. Inutile de perdre son temps à examiner les lignes « naissantes » de son programme flou, je laisse le soin à d’autres de faire le tour… des trous.

    Ce qui m’intéresse davantage, c’est de rappeler qu’on peut s’évertuer autant qu’on veut, à se donner la carrure d’un chef charismatique, le fait même de s’y évertuer signale déjà qu’on est dépourvu des qualités qui sont inhérentes au grand homme. Je renvoie le lecteur au livre de l’historien Patrice Gueniffey qui aborde la question de la genèse du grand homme, à travers l’étude de deux figures exemplaires, Napoléon et De Gaulle (Perrin, 2017).

    Pour le cas modeste qui nous occupe ici, il faut se référer au discours que Macron a prononcé à Lyon pour repérer, dès le début du discours, une tentative désespérée du bonhomme pour transfigurer sa petite personne. D’autres usent d’hologrammes, façon Guerre des Etoiles. Lui, plus classique, convoque la littérature de la Résistance. La salle une fois chauffée et l’assurance étant donnée par le candidat qu’il s’adressait à ses « amis », celui-ci évoque une scène des Feuillets d’Hypnos du poète résistant, René Char. Il s’agit de la fameuse scène des Feuillets située au fragment 128, où René Char, qui dirige un maquis, a trouvé refuge dans un village pour se cacher des Allemands. Or ceux-ci investissent le village et torturent un jeune maçon pour l’obliger à leur livrer le chef du maquis. C’est alors, raconte Char, que de partout la marée des femmes, des enfants et des vieillards, sortant de leurs maisons, entourent les nazis, les obligeant à refluer. Entre ces êtres magnifiques d’abnégation et le chef tapi derrière les rideaux d’une maison d’où il observe la scène sans pouvoir bouger, circule un sentiment très fort et  Macron cite alors la phrase qui l’intéresse plus particulièrement : « Je tenais à ces êtres par mille fils confiants dont pas un ne devait se rompre » et « J’ai aimé farouchement mes semblables cette journée-là… »

    Macron a trouvé dans cette remarque la matrice même du lien puissant qui l’unit aux français, il n’hésite d’ailleurs pas à comparer immédiatement la situation du peuple Français à celle des villageois : eux, poussent les nazis, le peuple français, lui, pousse la « peur, la mauvaise colère, les passions tristes qui veulent gagner le pays ». Quant à Macron, nouveau résistant, il peut déclarer que lui aussi tient à ses amis par mille fils confiants.

    D’assimilation en assimilation, les vertus du chef maquisard sont reversées au profit du candidat qui finira par s’approprier sans vergogne les propos du poète en les adressant à son public ce soir-là : « je vous aime farouchement. »

    Pour qui y réfléchit deux secondes, les situations n’ont rien de comparable, il y a un abîme entre la situation de Char, cerné par les Allemands et celle de Macron, cerné…par deux candidats que les médias s’emploient à anéantir, la comparaison est ridicule. On se récrie : les déclarations de Char ont évidemment un sens tragique qu’on ne peut, en aucun cas, retrouver dans la situation de Macron. Technique de banquier après tout : Macron aura tenté une OPA sur le texte de Char.  Elle signale un cynisme habituel chez ce professionnel de la finance et sans doute aussi une impuissance chez cet homme, éduqué chez des jésuites chafouins, à évaluer avec justesse et pudeur les situations humaines. OPA réussie ? Pour le « gros populas », dirait La Boétie, sans doute. Ecouter sans broncher un discours de Macron suppose déjà une bonne dose d’inculture. Pour ceux, tout de même plus critiques qu’on ne l’imagine et plus nombreux qu’on ne le croit, certes non.

    Cela étant, on serait tenté de dissiper chez ces derniers un léger malaise subsistant : tout de même, un homme qui cite Char n’est-il pas meilleur qu’un Sarkozy qui n’avait même pas lu La Princesse de Clèves ? Lire Char n’est-il pas un gage d’humanité ? Je serais tenté de soutenir qu’on peut, au-delà des contextes, déceler une filiation entre le poète surréaliste et le politicien socialiste, habitué à placer l’imagination au pouvoir. Sommés que nous sommes depuis cinq ans de trouver une profondeur dans les propos les plus nuls de nos gouvernants, de prendre pour des vérités d’Evangile les mensonges que la réalité dément à l’évidence, nous devrions, dans la foulée, profiter de l’occasion pour garder quelque distance critique à l’égard des poètes surréalistes que des cohortes d’enseignants-à-la-sensibilité-de-gauche s’emploient à faire admirer aux élèves.  René Char ne peut échapper à cette mise en garde. Je relève, au hasard, dans le fragment 27, cette remarque du poète, à propos d’une réflexion d’un de ses hommes :

    « Léon affirme que les chiens enragés sont beaux. Je le crois. »

    Exemple typique d’un propos surréaliste. C’est lapidaire, cela ne tombe pas sous le sens, mais c’est abrupt : on ne peut songer à le mettre en question. Vous êtes prié d’en trouver la raison dans la subjectivité parfois bizarre du poète. Par un tour de passe-passe, qui est aussi un véritable coup de force, on vous invite à considérer avec sérieux les propos les plus décousus. Mais chacun le sait depuis Breton et Desnos : c’est en s’abandonnant à l’automatisme qu’on a des chances de voir surgir les vérités les plus hautes !

    Vous mettez ainsi en sommeil votre bon sens, vous acceptez les niaiseries sans broncher car ce serait faire preuve d’une singulière étroitesse d’esprit que de jeter le discrédit sur une démarche aussi géniale. Je m’offusquais plus haut que Macron se soit approprié le discours de Char en faisant fi du contexte : je ne suis décidément pas réceptif aux grands moments surréalistes de notre génial tribun.

    C’est que je refuse qu’on m’endorme, je me méfie d’Hypnos le dieu grec du sommeil. Hypnos est le nom de code du chef de maquis qu’était René Char.

    Macron serait-il le fils d’Hypnos ? 

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  • L'affligeante, inconsciente et dangereuse « indignée », maire dont Barcelone est affligée...

     

    Mur-bleu gds.jpgAda Colau, « indignée » et maire de Barcelone, a tenu des propos enflammés sur l'immigration en général, et, en particulier, sur ceux qu'elle et la gauche caviar/bobo appelle des « migrants », alors qu'ils ne sont que des envahisseurs déguisés. « Vous êtes chez vous, chez nous ! » a-t-elle lancé, à un moment où chez elle, manifestement, le lyrisme (?) l'emportait sur la raison et, pour parler net, l'hystérie sur la réflexion et le simple bon sens.

    Cette « indignée » et maire de gauche, soutenue par l'extrême gauche, a proposé, lors de la même envolée qu'elle a voulue lyrique - alors qu'elle n'est que du « grand n'importe quoi » - la création d'un réseau de « villes-refuges » européennes pour les « venus d’Afrique » : « C'est un souhait, c'est une intention, c'est un appel à d'autres villes », a -t-elle déclaré, le samedi 18 février. 

    3959960461.jpgCette pasionaria aux propos déments s'inscrit donc dans les pas du démago Mitterrand, qui, dans sa campagne électorale de 81, avait lui aussi, cédé à l'incantation : « Venez à nous, nous travaillons pour vous ! » avait-il déclaré à l'adresse des immigrés, à qui il disait, lui aussi, « vous êtes chez vous, chez nous ». On voit le résultat. Si les banlieues votent bien à gauche à 92/93%, on voit aussi des quartiers entiers sans femmes dans les rues, parce que les femmes ne sortent pas ; où, lorsqu'elles sortent, beaucoup le font voilées de la tête au pied, en contradiction flagrante avec la loi ; où, sur les parkings des cités et banlieues, les belles voitures abondent, alors qu'on y est au chômage à plus de 60%, et qu'on y touche en masse le RSA, quand le trafic de drogue génère un revenu quotidien de 90.000 euros, et les morts qui vont avec : dernier épisode, le rocambolesque rodéo/western de l'A55, à Marseille, où deux voitures ont pris en chasse, à 150 km/h, un troisième véhicule, tuant son occupant en lui tirant dessus, à travers - si l'on peut dire - les passants qui rentraient tranquillement chez eux !

    Ada Colau semble atteinte du syndrome de Munich, où de naïfs Bavarois étaient venus à la gare avec des panneaux « Willkommen » pour accueillir des réfugiés syriens, auxquels s'étaient mêlés, bien sûr, des gens de Daech. On ne devait s'en rendre compte qu'après, à Cologne, pour le réveillon du Nouvel An, ou à Berlin, sur le marché de Noël, et dans deux ou trois autres endroits. Depuis - comme c'est curieux !... - on ne voit plus d'Allemands se balader avec les même panneaux « Willkommen » ; et l'adhésion à la coalition CDU/CSU de l'inconsciente Angela Merkel est passée sous la barre des 30% ! Vous avez dit bizarre ?

    Tournons nos yeux vers le Royaume-Uni : on a vu, lors des JT du soir (TF1 et France 2) ces quartiers entiers où des tribunaux islamiques rendent la loi... islamique ! La Charia, si vous préférez...

    Tournons-les maintenant vers l'Irak : les Assyriens, ou Chaldéens, premiers habitants et propriétaires du pays, héritiers des antiques Ninive et Babylone, vivaient sur leur terre depuis plus de 3.000 ans. Devenus chrétiens, ils avaient été envahis par l'Islam, mais restaient malgré tout largement plus d'un million, voire un million et demi, sous Saddam Hussein. Sont-ils encore 300.000 aujourd'hui ? Ou, même, seulement 200.000 ? Les autochtones, les indigènes, ont dû fuir l'Islam, totalitaire, persécuteur et intolérant, et partir pour le Canada, la France, les Etats-Unis...

    Ada Colau sait-elle tout cela ? A moins qu'elle n'ait pas la télé ou la radio, chez elle ? A moins qu'elle ne sache pas lire ?

    Est-ce tout cela que veut, pour sa ville, cette pauvre inconsciente d'Ada Colau ?

    Qui sait : si son rêve se réalise, « à la Merkel », et que Barcelone et la Catalogne se remplissent de gentils petits bisounours immigrés qui, tôt ou tard, tomberont le masque - eux qui sont très majoritairement musulmans - alors, peut-être que, dans quelques siècles, les descendants des Catalans et Barcelonais d'aujourd'hui se retrouveront à Vancouver, Vladivostok ou Johannesburg, leur ville et pays d'origine étant devenu une république islamique. 

  • « La France n’a pas colonisé l’Algérie. Elle l’a fondée »

     

    Par Xavier Scott 

    « On l’oublie souvent mais l’identité algérienne n’existait pas avant 1830. » Cette utile et intéressante mise au point a été publiée dans Boulevard Voltaire [18.02].

     

    images.jpgCes mots ne viennent pas d’un nostalgique de l’Algérie  française  mais de Ferhat Abbas, ex-leader FLN et président de la  République algérienne du temps du GPRA.

    On l’oublie souvent mais l’identité algérienne n’existait pas avant 1830. Jusqu’au VIIIe siècle, les populations qui y vivaient étaient d’origine phénicienne, berbère, romaine et de religion majoritairement chrétienne. Ce sont les Arabes, peuple nomade venant du Moyen-Orient, qui ont envahi toute l’Afrique du Nord et converti de force toutes ces populations. Ainsi, et après quelques siècles de domination arabo-islamique, il ne restait plus rien de l’ère punico-romaine.

    Plus tard, au XVIe siècle, en profitant du chaos répandu par les Espagnols, mais aussi en soufflant habilement sur les nombreuses divisions existant entre les différentes tribus de la région, les Ottomans en prirent le contrôle avec Alger pour capitale.

    C’est alors que se développa, pendant près de 300 ans, la piraterie barbaresque, arraisonnant tous les navires de commerce en Méditerranée, permettant, outre le butin, un trafic d’esclaves chrétiens, hommes, femmes et enfants. 

    Ainsi, dans l’Alger des corsaires du XVIe siècle, il y avait plus de 30.000 esclaves enchaînés. 

    Plusieurs tentatives de destruction de ces bases furent alors entreprises. D´abord par Charles Quint, à l’action duquel succédèrent les bombardements anglais, puis ceux des Néerlandais et même ceux de la jeune nation américaine également victime de ces perfidies…

    Toutefois, seul le débarquement des troupes françaises en 1830 mit fin définitivement à trois siècles d’atrocités. 

    Par la suite, et à l’inverse des autres puissances  colonisatrices, comme les  Américains avec les Indiens ou les Britanniques avec les Aborigènes ou encore les Turcs avec les Arméniens, la France ne massacra pas les peuples qu’elle venait de conquérir. Au contraire, la France soigna, grâce à ses médecins, toute la population, amenant cette dernière de moins d’un million en 1830 à dix millions en 1962. De plus, la France draina, assécha, fertilisa des sols à l’abandon depuis des siècles, transformant une agriculture moyenâgeuse en une agriculture riche, prospère et exportatrice.

    La France respecta aussi la langue arabe, l’imposant même au détriment du berbère, et respecta la religion musulmane.

    Bien entendu, la France ne faisait pas dans la philanthropie, mais cela n’enlève rien au fait qu’elle a réussi à désarmer les différentes tribus et mis en place une infrastructure durable (encore utilisée aujourd’hui), qui a été  capitale  pour  l’État  naissant de l’Algérie. Par ailleurs, le nom même du pays a été donné par la France en 1839 : jusqu´alors, il était officiellement appelée « le pays de Barbarie ».

    In fine, renier l’œuvre de la France, c’est logiquement renier l’Algérie en tant qu´État unifié et souverain.