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  • Cinéma • Ben-Hur, naufrage d’un mythe

     

    par Raphaël de Gislain

     

    Depuis les années 2000, le péplum revient en force. Pas une année sans une pluie de films prenant pour cadre le monde antique. C’est au tour de Ben-Hur de refaire un tour de char… Était-ce bien nécessaire ?

    Lorsque la MGM se lance dans le tournage de Ben-Hur, au tournant des années cinquante, la société est au bord de la faillite. Elle jette ces dernières forces dans cette relecture du roman de Lewis Wallace paru en 1880, « le livre le plus lu après la Bible », narrant la rivalité sans limites du prince de Judée Judah Ben-Hur et du Romain Messala, à l’heure où l’Empire se heurte à la foi nouvelle de Jésus.

    Malgré la pression, le réalisateur William Wyler se débat avec un scénario remanié par une quarantaine de scénaristes pour accoucher d’une œuvre d’une ampleur inégalée, le plus cher jamais réalisé à l’époque, employant près de 10 000 figurants et dont certaines scènes, comme la fameuse course de chars, demandèrent des mois de préparation. à sa sortie, le film triomphe dans les salles et reçoit onze oscars, devenant l’un des mythes du cinéma hollywoodien. On se demande donc ce qui a pu passer par la tête de Timour Bekmambetov pour revisiter un tel monument…

    Remake d’un remake

    Sur le fond, on ne peut guère reprocher au réalisateur russe d’avoir cédé à la facilité d’un énième remake. Ben-Hur ne s’est pas fait en un jour et sa reconnaissance fut émaillée par diverses tentatives. Adapté avec succès au théâtre au début du siècle – où l’on pouvait voir jusqu’à cinq chars sur scène arrimés à des tapis roulants ! – un script est porté à l’écran dès 1907, dans une production qui vante déjà une spectaculaire course de quadriges. Un procès éclate avec la famille Wallace pour des raisons de droits d’auteur et il faut attendre 1925 pour qu’une nouvelle mouture voit le jour.

    Malheureusement éclipsé par la gloire du Ben-Hur de Wyler, ce film est une merveille du cinéma muet à redécouvrir, qui emprunte au sublime Intolérance de Griffith son sens de la monumentalité pour l’intégrer dans un spectacle d’une qualité technique stupéfiante. Déployant des moyens financiers encore inconnus au cinéma, le film comprend une bataille navale grandeur nature, tandis que la course de chars, dans un cirque colossal, fut l’occasion d’accidents graves visibles à l’écran. Cette version préfigure celle de 1959. Rien d’étonnant, Wyler y était jeune assistant réalisateur…

    Violence tragique

    Là où l’on peut en vouloir à Bekmambetov, c’est de n’avoir rien compris à Ben-Hur. Il transforme une épopée biblique pleine de subtilités en un film d’action bas de gamme et bas du front. N’est pas Charlton Heston qui veut et le Ben-Hur 2016, aux airs de bobo new-yorkais, tape dans le tas comme un héros Marvel. Des pans entiers du scénario disparaissent. Le prince et Messala sont désormais deux frères, une aberration qui ruine l’un des ressorts narratifs de l’œuvre, leur rapport d’amour/haine étant le fruit d’une implicite tension amoureuse.

    Exit l’épisode romain, qui permettait de comprendre l’idéalisme politique du héros, obsédé par la liberté de son peuple et qui croit à la diplomatie et au dialogue avec l’ennemi – nous sommes en pleine guerre froide et l’Empire romain est à maints égards une évocation de l’Union soviétique. Rien ne demeure de ces personnages pensés comme des allégories grandioses, rien ne reste de cette admirable figure du Christ sans visage, qui baigne l’œuvre d’une suave spiritualité. Dans des halos de laideur numérique, Bekmambetov ne parle qu’une langue, celle de la violence. Comme un écho tragique de notre temps…  n

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  • Théâtre • Anne Roumanoff, l’excellence sur scène

     

    par Madeleine Gautier

     

    C’est avec joie que nous retrouvons la p’tite dame en rouge sur la scène de l’Alhambra…

    Anne Roumanoff, c’est l’amie à l’œil narquois qui vous prend par la main pour vous balader dans les galères du quotidien. Soit autant de situations comiques insoupçonnées ! « Posséder un talent n’est pas suffisant, rappelle l’écrivain Donato Carrisi, il faut aussi une vocation, c’est-à-dire une prédisposition spéciale pour exploiter son talent » : c’est ce qui caractérise Anne.

    Avec un sens aigu du détail, saupoudré d’un humour décapant, elle déploie avec maestria un kaléidoscope de fictions dans des petites saynètes irrésistibles qui brocardent, avec une tendre ironie, nos petits travers.

    Tout y passe : l’éducation des enfants où les parents, plus dans la séduction que dans la transmission, se retrouvent otages de leurs progénitures, les fantasmes sur le Net, les névroses des uns et la maladresse émouvante des autres. Son verbe, pertinent et impertinent, n’est jamais méchant. Dans sa galerie de personnages, les princes qui nous gouvernent ont une place de choix. Ainsi avec la réforme de l’orthographe.

    En supprimant l’accent circonflexe de « chômage » « on ne pensait pas que notre président s’attaquerait seulement au mot »… Et, quand il annonce que sa priorité est l’emploi, bien entendu , « c’est parce qu’il sait qu’il va perdre le sien » ! Qui pourrait lui succéder ? Emmanuel Macron et sa mine « de gamin perdu dans un supermarché » ? Nicolas Sarkozy, mais « est ce qu’un cyclone peut remplacer un trou d’air ? ».

    Portée par la mise en scène efficace de Gil Galliot, la comédienne offre ainsi un divertissement à l’énergie communicative qui transforme le spectateur en joyeux complice. Un spectacle savoureux et intelligent qui n’a d’autre prétention que de nous convier à profiter des beautés de la vie. Merci Anne !  n

    Aimons-nous les uns les autres… et plus encore
    L’Alhambra
    21, rue Yves Toudic – 75010 Paris
    Réservation : 01 40 20 40 25

     

  • Culture • Vidéo : Voilà pourquoi le Maroc est l'invité d’honneur au Salon du livre de Paris

     

    Par Qods Chabaa et Saâd Aouidy

    Le Maroc est l’invité d’honneur de l’édition 2017 du Salon du livre de Paris prévu du 24 au 27 mars 2017. Une trentaine de professionnels, éditeurs et écrivains, prendront part à cet événement prestigieux. En attendant, une conférence a été organisée ce mercredi 7 septembre à Casablanca. Reportage.  n

     

     

    Qods Chabaa et Saâd Aouidy

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 7.09.2016

  • Traditions • Culture • Loisirs ...

  • Action Française • Thierry Maulnier, ce lys sauvage et solitaire

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgLe royalisme français est d’une grande richesse intellectuelle, et se plonger dans ses archives politiques permet de le découvrir ou de le redécouvrir : La Tour du Pin, Bernanos, Maurras, mais aussi tant d’autres, sans oublier les princes eux-mêmes… Pourtant, cette richesse est largement sous-évaluée, y compris par les royalistes qui ont souvent tendance à se contenter de quelques textes « classiques » et ne font pas toujours l’effort de renseigner ou de valoriser (y compris en le « dépassant » ou en le critiquant si besoin est) leur propre héritage. Dans l’optique de faire connaître quelques pépites du royalisme français, j’ai, il y a quelques années, fait une sélection de textes courts (articles ou extraits de livres, entretiens, débats, etc.) dont certains sont en instance de publication ou seront prochainement mis en forme et diffusés par le Groupe d’Action Royaliste (G.A.R.), parfois sous forme de vidéos. Ainsi, quelques écrits de Thierry Maulnier, monarchiste un peu solitaire après la seconde guerre mondiale et qui poursuivra, après celle-ci, une œuvre originale, autant théâtrale que politique, méritent d’être réédités, et j’ai rédigé une courte présentation destinée à ouvrir les brochures de textes de celui-ci, présentation que voici ci-dessous. 

    Thierry Maulnier, ce lys sauvage et solitaire… 

    Dans les années trente, malgré la condamnation vaticane et la concurrence de nombreuses ligues nationalistes, l’Action française continue de susciter de nouvelles vocations monarchistes et d’attirer à elle de jeunes intelligences : parmi elles, le nom de Thierry Maulnier va vite prendre un éclat particulier, jusqu’à apparaître comme le disciple préféré et le successeur de Charles Maurras. 

    Né au journalisme politique en février 1930 lorsqu’il rédige avec quelques amis un numéro de L’Etudiant français (périodique des jeunes royalistes d’AF), Thierry Maulnier devient, quelques mois après, rédacteur à  La Revue universelle de Jacques Bainville mais aussi au quotidien L’Action française

    Il participe aussi, dans cette décennie 1930-1940 si mouvementée et périlleuse (mais aussi passionnée et intensément politique), à de nombreuses revues, parfois éphémères, comme La Revue française ou Combat, et précise ses colères et sa pensée dans plusieurs ouvrages comme « Demain la France » (après le 6 février 1934) ou « Au-delà du nationalisme ». 

    Maurras s’inquiétera parfois des audaces (ou des emportements) théoriques de Maulnier, mais il n’y aura pas de rupture entre les deux hommes, Maulnier étant même souvent considéré comme le « fils spirituel de Maurras ». 

    Après la Seconde guerre mondiale, Maulnier poursuivra une carrière journalistique, théâtrale et littéraire et, même s’il se tient désormais éloigné du mouvement d’Action française, il ne reniera jamais sa jeunesse royaliste ni les écrits de sa période maurrassienne. Ainsi, à la fin des années 80, quelques mois avant sa mort, il écrit une lettre à Arnould de Liedekerke où il rappelle quelques traits de la Monarchie française qui lui semblent plaider en faveur de ce régime… 

    Après sa mort survenue en janvier 1988, Thierry Maulnier est redécouvert par les jeunes royalistes qui se remettent alors à lire ses principaux textes des années trente, les plus productifs sur le plan théorique et politique, et y découvrent quelques « trésors » qui méritent, aujourd’hui encore, l’attention de qui pense politique… 

    Ainsi, le texte qui suit* est une véritable synthèse des raisons d’être de la Monarchie dans notre pays : si les « totalitarismes abrupts » que furent le nazisme et le communisme, après avoir commis les dégâts qu’annonce et craint Maulnier dans cet écrit de 1935, ont heureusement disparu, d’autres dangers persistent et menacent, comme l’islamisme extrémiste, tandis que nos démocraties contemporaines développent, elles, une forme de « globalitarisme » qui, au nom de la mondialisation, étouffe peu à peu les nations historiques et les libertés, autant individuelles que publiques. La réponse que Maulnier apporte aux enjeux de son temps, ressemblants à défaut d’être identiques à ceux d’aujourd’hui, n’est pas seulement valable et crédible, elle est, encore et toujours, nécessaire : pour éviter « les pires toujours possibles », la Monarchie « à la française » est ce régime qui concilie, comme le démontre Maulnier, les libertés concrètes et l’ordre vivant…  

    * « Miracle de la Monarchie », publié en 1935.

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin 


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    Ci-dessus, le très beau message - et très politique - adressé par Thierry Maulnier aux royalistes rassemblés à l'abbaye de Montmajour en juin 1971 [repris du Manifeste royaliste publié en 1972]. Thierry Maulnier fut, en 1971, président du Comité d'Honneur du rassemblement royaliste de Montmajour.   

  • Patrimoine • Faussaires de Versailles : le jeu dangereux des institutions

     

    par Olivier d'Escombeau

    Le château de Versailles, théâtre d’un trafic de faux meubles anciens, est au cœur d’un nouveau scandale révélateur de liaisons dangereuses entre marchands et institutions.

    À l’approche de la biennale des antiquaires, qui ouvre ses portes ce 10 septembre, il est une affaire que la touffeur estivale n’a pas fait oublier. Elle touche à l’arrestation, avant l’été, d’un grand expert en sièges anciens parisien et de quelques-uns de ses complices, accusés d’avoir fourni rien moins qu’à Versailles, des copies de mobilier royal.

    Une douloureuse affaire remettant tour à tour en cause les capacités professionnelles des conservateurs du lieu, les modalités d’acquisition et d’accroissement du patrimoine culturel public, les liaisons – parfois dangereuses – avec le marché et l’usage du mécénat.

    Un expert au-dessus de tout soupçon

    L’affaire de Versailles est des plus inquiétantes. Compromettant leur éthique professionnelle, des artisans de talent, souvent restaurateurs de nos musées nationaux, sont à l’origine de ces faux présumés, ou de ces originaux douteux d’excellente facture, auréolés du crédit de l’expert.

    En l’espèce, Bill Palot, employé d’une grande galerie parisienne, personnage en vue et haut en couleur, chargé de cours à la Sorbonne et « Monsieur-je-sais-tout » du mobilier du XVIIIe siècle. Il a vendu ces faux meubles plusieurs millions d’euros. L’appât du gain est ici le mobile du crime, mais aussi la jouissance d’abuser une grande institution culturelle.

    Les conservateurs se retrouvent, curieusement, en première ligne dans ce dossier. Leur responsabilité est pourtant bien difficile à définir. L’ère des conservateurs experts, grands savants, est révolue. Nous sommes à l’ère des organisateurs, des gestionnaires, des généralistes. Les nécessités de la mobilité professionnelle, la valorisation de la polyvalence font le reste.

    Réaliser des acquisitions et organiser des expositions sont les deux facettes nobles du métier, réservées à quelques élus. Acheter, a fortiori cher, des œuvres majeures, c’est le pinacle d’une carrière aboutie.

    Il existe pourtant des mécanismes simples pour réduire la marge d’erreur. C’est, tout d’abord, la collégialité du processus d’acquisition (respectée ici). L’édiction de divers codes de déontologie, ou le suivi de « bonnes pratiques » comme l’interdiction de collectionner dans sa spécialité, ainsi qu’une distance prudente avec les marchands.

    Versailles : ses monuments, son climat

    En l’espèce, le scandale est d’une ampleur inégalée parce qu’il a lieu à Versailles. On se souvient que ce qui fut le musée des gloires de la France est devenu, sous la férule de Jean-Jacques Aillagon, un laboratoire de la relation nouvelle entre le marché et le patrimoine public. Un climat bien particulier, l’ancien président du château ayant toujours été très lié avec l’un des plus grands collectionneurs d’art contemporain, François Pinault.

    Ces achats fastueux ont été financés par le mécénat tandis que le classement « trésor national » de ces faux était obtenu du ministère de la Culture pour maximiser les déductions fiscales offertes aux généreux donateurs.

    Ainsi la mariée était trop belle. Des pièces exceptionnelles tombant à pic pour meubler des pièces en cours de rénovation, des acquisitions majeures pour faire fonctionner la communication et la pompe à mécénat : le marché a tout simplement répondu à la demande…

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  • Livres & Société • Éric Zemmour : « Du malheur d'être jeune »

     

    Par Eric Zemmour        

    Notre société de classes moyennes est minée par la prolétarisation et les inégalités. Et l'angoisse du déclassement hante les jeunes générations. A travers le dernier ouvrage du sociologue Louis Chauvel*, il en décrypte les causes systémiques [Figarovox - 7.09] et cette analyse nous intéresse - elle débouche sur la constatation d'un monde en ruine ... LFAR

     

    ZemmourOK - Copie.jpgLes sociologues sont fatigants. Ils nous assomment de chiffres, de courbes, de graphiques. Ils nous bombardent de statistiques, afin de nous faire passer leur idéologie pour la réalité, comme si nous ignorions le mot célèbre de Mark Twain : « Il y a trois types de mensonges : les mensonges, les gros mensonges et les statistiques. » Ils écrivent dans une langue ampoulée, pleine de néologismes de Diafoirus jargonnant. Ils conversent avant tout entre eux, échangeant arguments et invectives par-dessus notre tête. Louis Chauvel n'est exempt d'aucune des tares de sa corporation. Cet amoureux fou de la grande littérature viennoise du début du XXe siècle, de Zweig à Musil, donne parfois à le lire l'impression de s'être imprégné des lourdeurs syntaxiques de la langue germanique.

    Il y a deux livres dans le livre de Chauvel, ce qui le rend encore plus difficile à digérer. Mais chacun des deux est édifiant et instructif. Passionnant. Le premier est dans la continuité de ses précédents ouvrages : la mise en exergue de l'inexorable prolétarisation de la classe moyenne française, et en particulier de sa jeunesse qui subit la domination sans partage de la génération bénie du XXe siècle, celle des baby-boomers, jadis jeunesse dorée, désormais retraite en or massif. Le second livre dans le livre est une charge contre les sociologues qui ont contesté ses travaux et conclusions. Chauvel y est acerbe et convaincant : « La première idée que retiennent les étudiants en première année de sociologie est que la nature n'existe pas, que tout est construction sociale, et que la notion même de réalité est controversée et donc suspecte… Donc rien n'est vrai, tout est permis… La notion même de réalité n'existe pas… De cette sociologie de la déconstruction, il est resté un monde en ruine. » Chauvel arrose large puisqu'il accable avec pertinence « les tenants de la modernité liquide (qui) liquident la modernité » et « la péremption d'une large majorité du personnel politique et intellectuel qui vit encore dans un monde que les autres ont vu disparaître il y a trente ans ».

    Reste le cœur du sujet. Chauvel cultive et approfondit son intuition d'origine : le fossé inégalitaire se creuse et entre les classes sociales et entre les générations. Nous avons fermé, depuis les années 1980, la parenthèse enchantée des Trente Glorieuses et nous revenons à marches forcées vers le monde inégalitaire d'avant la guerre de 1914. Nous renouons avec la traditionnelle loi de Pareto: 80% du patrimoine sont possédés par les 20% les plus riches. Chauvel explique que les statistiques officielles sont faussées en France parce qu'elles ne tiennent pas compte de l'élément moteur de ces inégalités : les prix du logement et ce qu'il appelle la « repatrimonialisation » des hiérarchies sociales. Quelques chiffres éclairent sa brillante démonstration : « Les professions intermédiaires disposaient en 1978 d'un niveau de vie supérieur à la moyenne française de 39%; aujourd'hui, l'écart n'est plus que de 17%. » Au cœur de cette prolétarisation de la classe moyenne, il y a la marginalisation de la jeunesse au profit de son aînée : « Si la tendance générationnelle dont continuent à bénéficier jusqu'à présent les premiers baby-boomers s'était maintenue, le niveau de vie de ceux nés en 1980 serait de 30 % plus élevé. »

    Chauvel a bien compris que la massification scolaire a accéléré cette évolution ; et que l'inflation des diplômes a entraîné une dévaluation des titres universitaires et du premier d'entre eux : le baccalauréat. Par rapport à ses travaux précédents, Chauvel ajoute une comparaison internationale bienvenue et constate les effets redoutables de la mondialisation, en retrouvant dans ses chiffres les intuitions des premiers opposants à la « globalisation », qui avaient deviné que l'émergence des riches des pays pauvres se ferait au détriment des pauvres des pays riches : « En 2000, 88% de la population française comptait parmi les 20% les plus aisés à l'échelle mondiale. 75% en 2010. » Ce que Chauvel appelle « le grand déclassement ». Le discours de Chauvel ne va pas sans contradictions: « Ce qui relie jeunes, femmes et immigrés est le fait de représenter une concurrence menaçante pour les insiders déjà en emploi dans les années 1970. » Chauvel rejoint ainsi, sans le vouloir et sans l'avouer, la cohorte honnie par lui de ces sociologues et technocrates libéraux qui, fustigeant « la préférence française pour le chômage », appellent à faire sauter les protections sociales qui ne bénéficient selon eux qu'à ces fameux insiders. Comme eux, il ne veut pas voir que, selon la déjà ancienne analyse de Christopher Lasch, reprenant les intuitions de Marx, ce sont justement les patrons qui ont fait entrer sur le marché du travail toujours plus de femmes et d'immigrés, afin de peser sur les salaires d'ouvriers blancs et chefs de famille qui leur coûtaient de plus en plus cher.

    Quoi qu'il en soit, Chauvel a bien compris la logique implacable de notre régression : « Les institutions sociales héritées de la Libération tiennent encore à leur structuration institutionnelle mais risquent de devenir des coquilles vidées de leur organisme vivant. »

    Il communie ainsi lui aussi à sa manière dans le « c'était mieux avant ». Mais c'est un « c'était mieux avant » prudent, un « c'était mieux avant » bien-pensant, de gauche, sociologique, politiquement correct. Un « c'était mieux avant » égalitaire. Un « c'était mieux avant » social-démocrate. On privilégie l'économique, on insiste sur les inégalités sociales et générationnelles, on ne cherche surtout pas à s'aventurer dans la question taboue des différences ethniques, culturelles, religieuses. L'identité ne peut être que productrice « d'anomie ». On a peur de ce qu'on y trouverait. Nostalgie de la France des Trente Glorieuses, cette France des classes moyennes qui marchait vers un destin apaisé à la scandinave, dont Chauvel oublie seulement qu'elle était homogène - à l'instar d'ailleurs de son modèle originel, l'Amérique blanche des suburbs des années 1950. Et que ceci explique - en partie - le bonheur de celle-là. Comme si au dernier moment, le poids de sa culture sociologique l'inhibait et l'illusionnait encore. 

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    * La spirale du déclassement. Louis Chauvel, Seuil, 208 p., 16 €.

    Eric Zemmour

  • Culture & Nationalité • Finkielkraut a raison ! Il dit là l'essentiel ...

     

    « Il ne revient pas au droit d'oublier que la France est une nation pourvue d'une histoire et d'une culture. »

    Entretien avec   Vincent Trémolet de Villers donné au Figaro, le 9.09.2016

    [Entretien sur lequel nous reviendrons]

  • La République et l’Islam

     

    par Hilaire de Crémiers

    S’imaginer que l’islam est soluble dans la démocratie et que la République va le régenter comme elle a régenté, à sa façon, l’Église de France, est une illusion mortelle. Les premiers à en payer le prix seront les musulmans français.

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgLe Conseil d’État a tranché. Saisie en référé-liberté par la Ligue des droits de l’homme et le Collectif contre l’islamophobie en France, la haute juridiction administrative, le vendredi 26 août, a suspendu en appel l’arrêté municipal pris le 5 août dernier par le maire de Villeneuve-Loubet, le député LR Lionel Luca. Cet arrêté interdisait sur les plages de sa commune jusqu’au 15 septembre le port de ce costume de bain couvrant intégralement le corps, qu’on appelle « le burkini », en raison du trouble à l’ordre public et de la provocation que pouvait constituer cette tenue ostentatoire dans l’espace public pour une population traumatisée par les récents attentats.

    Le Conseil d’État par son ordonnance prend ainsi parti sous des allures d’impartialité juridique et constitutionnelle. Et de manière décisive puisqu’il crée à cette occasion une jurisprudence qui ne manquera pas d’être étendue non seulement à tous les arrêtés municipaux pris dans le même sens, mais encore à tous les cas similaires – et il y en aura et ils seront créés exprès ! Les autres arrêtés, celui de Cannes déjà, bientôt celui du maire de Nice sont tous voués au même sort… Ainsi qu’à l’avenir – il faut le prévoir – toute décision de la puissance publique ou de toute autorité, quelle qu’elle soit, y compris professionnelle, qui s’essaierait à arrêter ou freiner des manifestations d’appartenance affichée à un islamisme militant, sachant, de surcroît, que probablement la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et la Cour de justice de l’Union européenne à Luxembourg auront tendance, l’une et l’autre, à incliner leur jurisprudence sur la même pente du laxisme généralisé.

    Incompréhension et méconnaissance

    La rapidité des décisions, accélérée par les procédures en référé, aggrave le sentiment tragique d’une incompréhension totale de la situation par de hauts magistrats qui, sous des lambris dorés, bien payés, archi-protégés et déchargés des soucis de la vie, de plus par position affiliés, à quelques exceptions près, à l’idéologie dominante de la prétendue « gouvernance » actuelle, décident – car, au-delà du vocabulaire juridique, c’est le vrai sens de leur décision – qu’il n’y pas, qu’il ne saurait y avoir en République française de problème avec l’islam. Rien : les attentats n’existent pas, la volonté de « radicaliser » les rapports sociaux et de s’approprier l’espace public de la part d’un islam conquérant, non plus. Donc pas de trouble à l’ordre public, affirme le Conseil d’État. Donc liberté doit être assurée – liberté de conscience, liberté d’aller et venir, liberté d’opinion – de revêtir la tenue de son choix dans l’espace public, y compris sur la plage, du moment qu’il n’est pas porté atteinte aux lois de la République ; le burkini n’est pas la burqua ni le voile intégral.

    D’ailleurs de fins esprits n’ont pas manqué de rappeler que le même Conseil d’État, après la loi de 1905, avait suspendu un arrêté municipal qui interdisait le port de vêtements sacerdotaux dans l’espace public communal ! À un siècle de distance, le même principe de juste laïcité aurait inspiré le même genre de décisions. La religion mahométane a droit au même traitement que la religion catholique qui, elle, a été réduite, comme il convient en République, à « sa portion congrue ». Et Bernard Cazeneuve, notre ministre des Cultes, de se féliciter de cet esprit républicain d’égalité et d’équanimité.

    Islamisme et musulmans

    Et, pourtant, voilà la France divisée. Pour une question de costume de bain ! Avouons que c’est franchement ridicule. Les maires concernés n’en démordent pas et ils ont raison : c’est de leur responsabilité. Des députés de droite voudraient, du coup, légiférer. Une loi de plus, et sur un costume de bain ! Il y aurait mieux à faire. Et d’abord, comprendre ce qui se passe. L’islam, en tant que tel, bien que divisé à l’excès, a réussi à s’imposer auprès des autorités françaises. Les attentats l’ont servi, puisque, plus il est dangereux, plus la République le considère et, en quelque sorte, le chérit en tout premier lieu ; ses provocations pareillement intimident les gouvernants qui ne cessent de lui offrir des garanties pour « apaiser » la situation. Hollande est prêt à tout pour tenter de le séduire. Lui et tous ses pareils ne connaissent rien, ni à l’islam, ni au Coran, ni à l’histoire de la conquête islamique.

    Cazeneuve pour renforcer, dit-il, l’islam de France, lui accorde tout dès maintenant, bafouant pour lui les règles élémentaires de la laïcité : une Fondation pour ses œuvres dont Jean-Pierre Chevènement serait le premier président (!), une nouvelle association cultuelle qui lui permettra de se financer en toute transparence (!), une nouvelle représentation qui ouvrira (!) l’islam sur l’ensemble de la société française, des imams formés au Coran par nos soins (!) avec des chaires d’islamologie, etc. En s’imaginant que le contrôle de l’État sur un islam qui ne connaît que l’Oumma aura un quelconque effet. Sarkozy s’y est déjà trompé. L’islam de France relève pour l’essentiel de pays étrangers et d’autorités non reconnues.

    Il est possible, bien sûr, de s’entendre avec les musulmans de France, mais les musulmans surtout en France respectent ceux qui se respectent eux-mêmes et non ceux qui se renient. Ils savent parfaitement que tous ces Français qui tiennent l’État et les organismes publics, ont tout rejeté de leur passé, de leur foi, de leurs mœurs, de leur tradition : leur République n’a plus rien à voir avec la France réelle. Le mépris de tous ces politiciens, fils de famille, pour l’être même de la France, ne peut qu’entraîner en retour un pareil mépris à leur égard de la part des musulmans. Comment ne pas les comprendre ?

    D’autant que tous ceux qui se sentent français, devinent à une telle attitude que la République s’apprête à les lâcher à la première occasion au profit de ceux qui jouent de la terreur. Comme autrefois en Algérie ! Le drame est en train de se nouer.
    Le terrorisme, les provocations sont voulus, dans un premier temps, pour ébranler l’opinion publique française et, dans un deuxième temps – il ne faut jamais l’oublier –, pour ressaisir et enfermer la population musulmane sur elle-même en la terrorisant, moralement d’abord, intellectuellement ensuite, physiquement enfin. C’est en cours. Combien de Molenbeek en France ? Comme avait dit le ministre de la Ville, pour une fois bien inspiré.

    Le pire est à venir

    Le terrorisme islamique a fait plus de victimes dans le monde musulman que partout ailleurs. Qui se souvient des 90 000 harkis d’Algérie assassinés dans des supplices atroces ? Qui pense aux centaines de milliers de victimes de la guerre civile algérienne ? Et partout dans le monde aujourd’hui ? La République par sa politique absurde, par sa laïcité qui n’en est pas une et qui n’est qu’un reniement, par son incompréhension totale non seulement de l’islam mais du monde musulman, semblable d’ailleurs à son incompréhension encore plus grave de la France réelle, des Français de chair et d’os et de religion chrétienne, elle qui ne connaît que ses propres concepts abstraits et que des individus massifiés qui sont autant d’électeurs potentiels, est en train de préparer sur notre sol les pires drames qui se puissent imaginer.

    Nos frères chrétiens d’Orient nous en avertissent. Mais la République se moque des chrétiens, malgré les voyages en risettes du président François auprès du pape François, comme elle se moque des musulmans qu’elle prétend manipuler à sa façon. Car, pour elle, tout est toujours manipulation : l’opinion, la politique, la religion. « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. »    

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  • Les religions en royauté

     

    par Hilaire de Crémiers

    Publié le vendredi 09 octobre 2015 - Réactualisé le vendredi 9 septembre 2016 

    Nous conseillons vivement d'écouter cette intervention d'Hilaire de Crémiers, lors du colloque « Dessine-moi un roi » du 9 mai 2015, à Paris. 

    L'esprit de ce colloque était de dessiner les contours de ce que pourrait être, dans différents domaines, la royauté que nous souhaitons pour la France. Excellente perspective à laquelle ce colloque a tenté - et à notre avis réussi - de donner le tour le plus concret possible.

    1765778246.2.jpgParmi les sujets évoqués, Hilaire de Crémiers devait traiter des religions dans leurs rapports avec la société et avec l'Etat. Thème dont on aurait pu croire qu'il avait perdu de son importance il y a vingt ou trente ans par l'effacement progressif des religions, mais qui tout au contraire a repris, aujourd'hui, toute son acuité. On comprendra aisément pourquoi en considérant l'actualité la plus quotidienne.

    Hilaire de Crémiers, traitant parfaitement le sujet qui lui avait été donné, dresse, dans une première partie, un état des lieux de la question des religions, sous notre République et des problèmes aigus qu'elle recouvre; puis, dans une seconde partie, il évoque ce que serait, en matière religieuse, la position, la politique d'un roi de France. Il s'agit là d'un véritable précis de politique religieuse dont nos lecteurs doivent avoir connaissance. 

    Ne doutons pas qu'il s'agit, en réalité, d'un problème capital qui touche à l'identité française elle-même.    LFAR   

     

     Durée 28 minutes

     

  • Fessenheim - Les boues rouges : la contradiction grotesque de Manuel Valls

     

    Mur-bleu gds.jpgOn aurait vraiment envie de partir d'un grand éclat de rire, si ce n'était la France qui en faisait les frais.

    Manuel Valls a doctement expliqué - après un éclat violent entre lui et Ségolène Royal - qu'il avait décidé d'autoriser l'usine Alteo à poursuivre ses déversements de « boues rouges » dans les eaux bleues du Parc des calanques. « C'est pour soutenir l'emploi » a-t-il déclaré, sans rire, aux journalistes.

    Aucun de ces journalistes ne lui ayant fait remarquer l'énorme contradiction dans laquelle il s'enferrait, nous allons le faire pour eux : comment, il prétend qu'il veut soutenir l'emploi en Provence (environ 400 salariés chez Alteo), mais il veut ou il va fermer la centrale de Fessenheim, et détruire un nombre d'emplois bien supérieur en Alsace (environ 5.000).

    La contradiction ne le gêne pas; les journalistes non plus; nous, oui... 

  • Plus important que les parainnages de NKM ... ! Laissera-t-on toucher à Notre-Dame ?

  • Toujours plus d'impôts, et toujours plus d'accueil organisé pour les migrants : ça finira mal...

    Essonne : le futur centre d'accueil pour migrants incendié [Le Point, 6.09]

     

    1219142391.jpgLe Système joue avec le feu, et provoque directement les français.

    Dans le même « journal », donc en moins de quinze minutes, BFM/TV a donné - sans le vouloir, certainement... - une juste explication de l'exaspération des Français.

    D'abord, le toujours excellent Nicolas Doze (le chroniqueur économie de la chaîne) explique que le matraquage fiscal ne s'est pas arrêté, en réalité, pendant le quinquennat, du moins pour les ménages. Si les entreprises ont bénéficié de mesures d'une relative importance, la pression sur les ménages (aux revenus moyens et élevés) n'a cessé de croître, et croît encore. Nicolas Doze reprend le fameux  « Trop d'impôts tue l'impôt » et même le vieux jeu de mots « les hauts taux tuent les totaux » (de l'impôt récolté), l'un et l'autre étant totalement vérifiés dans les faits, chose connue depuis longtemps. Sauf, semble-t-il, par nos - mauvais - gouvernants... Et il conclut sa chronique en rappelant que, si l'ajustement de notre économie avec les autres économies d'Europe n'est pas obtenu au moyen d'une baisse des impôts, elle l'est par... le chômage !

    Mais, juste après, on apprend la nouvelle de l'incendie - volontaire - du local destiné à accueillir une soixantaine de migrants de Calais à Forges-les-Bains (Essonne). Ce local, cette population, les riverains n'en veulent pas, et, depuis des mois, le font savoir, en vain, à des autorités qui préfèrent s'occuper des migrants que des Français. Après un Nicolas Doze pédagogue et clair, on a donc vu apparaître deux furies : Anne Hidalgo, disant que ceux qui ont fait cela devraient avoir honte; et Emmanuelle Cosse, l'air fermé, méchant et cassant, disant que, de toutes façons, « cela se ferait », donc que le foyer verrait le jour. Elle n'a pas dit qu'elle enverrait un missile intercontinental sur les habitants de Forges-les-Bains, mais c'était presque ça.

    On pensait Emmanuelle Cosse plus occupée à régler les problèmes juridiques et autres posées par les « mains baladeuses » de son  « coquin » de mari, Denis Baupin, vous savez, celui dont lesdites mains ont une fâcheuse tendance à se retrouver sur les fesses (ou ailleurs...) des femmes qui ont le malheur d'être obligées de travailler avec lui. Ou alors c'est peut-être cela qui la rend si agressive, et sa hargne « pro-migrants » est peut-être pour elle un exutoire ? Il ne s'agit pas, ici, d'attaquer des gens sur leurs défauts personnels ou ceux de leurs proches : mais, au lendemain de l'ouverture du procès Cahuzac, que deux femmes de gauche osent même venir encore nous donner des leçons de morale, et nous dire ce qui est bien ou mal, avec leur prêchi-prêcha à deux balles : merde ! comme dirait Cambronne; ça suffit ! L'arrogance de ces moralisatrices donne la nausée lorsque l'on considère la corruption du milieu politique dans lequel elles évoluent, comme des poissons dans l'eau.

    De toutes façons, ATD/Quart Monde nous le dit : il y a 2,8 milliards de personnes - soit près de la moitié de la population mondiale - qui vivent avec moins de 2 dollars par jour. Veut-on, en haut lieu, qu'une part non négligeable de l'action gouvernementale soit consacrée à l'accueil de ces pauvres ? Et puis, tant qu'on y est, pourquoi ceux-ci et pas d'autres ? Et nos retraités qui vivent avec 400 euros par mois ? Et nos deux paysans qui se suicident chaque jour ? Et nos 6,5 millions de chômeurs, 8 millions de mal-logés, 10 millions de pauvres ?

    En ces temps de rentrée scolaire, on nous permettra, pour conclure, de dédier à ces deux femmes qui défient ouvertement le peuple français la vieille formule latine, le fameux « Caveant consules ne quid detrimenti respublica capiat » : Que les Consuls prennent garde, afin que la République n'éprouve aucun dommage. Et, pour celles et ceux qui, vraiment, feraient exprès de ne pas comprendre,  cela veut dire, en bon français :  « Faites attention, l'exaspération monte ». Ou, comme dirait Bainville : « Ca finira mal ! ».   

  • Fondamentaux d'Action Française • Politique d'abord !

    L'une des figures de La Galerie des Rois au portail de Notre-Dame

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    3764833947.jpgCette célèbre formule de Maurras a souvent été utilisée par ses détracteurs (par ignorance ou malveillance) pour lui reprocher d'être un penseur machiavélien, voire machiavélique, qui subordonnerait tout à la politique. Cette accusation est doublement infondée. Elle l'est pour Maurras qui a toujours affirmé qu'il entendait par là que la politique était première dans l'ordre des moyens, jamais dans l'ordre des fins. Elle l'est aussi pour Machiavel, qui donne des conseils de technique politique au Prince non pour justifier la tyrannie mais pour permettre la pacification, l'unification et le salut de l'Italie de son temps.


    Chez Maurras on peut aller au-delà des explications qu'il a lui même données au sujet du « Politique d'abord ! » et considérer plus largement sa conception de l'État. Elle est à bien des égards plus proche de celle de certains anarchistes ou de certains libéraux que des partisans du totalitarisme ! Son admiration pour Proudhon, son action en faveur de la décentralisation au sein du mouvement mistralien, ou encore, sur un autre plan, son respect pour l'universalisme catholique et la liberté de l'Église par rapport à l'État, le prouvent sans contestation possible.


    Il faut toutefois ajouter que le « Politique d'abord ! » est trop souvent abordé dans les milieux maurrassiens, depuis 1926, sous l'angle défensif, que nous avons nous-même choisi au début de cette chronique. Il ne faudrait pas négliger sa dimension positive. L'AF d'aujourd'hui pense comme Maurras que la prise du pouvoir politique précédera la résolution des problèmes sociaux, moraux, indentitaires qui se posent à la France. C'est pour cette raison que notre action est d'abord politique avant d'être culturelle, communautaire, morale ou religieuse. C'est ce qui a toujours fait et ce qui fait encore l'originalité et la force de l'Action française par rapport à des mouvements dont l'action se limite à un aspect particulier de la crise nationale. 

    Repris de A Rebours et de L’AF2000

    Voir aussi ...

    La monarchie

    Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

    Le « coup de force »

    La civilisation

    L'AF et l'Eglise

  • Images du Camp Maxime Real Del Sarte, « une université à succès », qui s'est tenue cet été

    Les 184 participants de l'édition 2016 ...

     

    L'université d'été du PS, édition 2016, n'a même pas pu se tenir, ayant été reportée, en réalité annulée, officiellement pour « risques de violences ». Oui, mais lesquelles ? Les Républicains ont tenu la leur à La Baule, après s'être outrageusement entredéchirés ... Après et avant, aussi, sans nul doute.

    Croit-on anodin, sans effet à terme, sans importance ni sens, que dans la situation de désarroi où est le Pays, l'Action Française ait réuni 184 jeunes Français, dans la campagne roannaise (photo), pour une semaine de travail et de réflexion anxieuse mais ardente et joyeuse, sur l'avenir de la France ? Sur « dix axes de salut national » ? N'y voit-on pas un assez sérieux motif d'espoir français ?     

    Le Camp Maxime Real Del Sarte s'est tenu au château d'Ailly, près de Roanne, du 21 au 28 août et cette édition, encore une fois, a été marquée par la qualité de la formation intellectuelle et militante ainsi que par la bonne humeur.

    Ci-dessous une vidéo qui n'est évidemment pas un compte-rendu mais plutôt une évocation de ce Camp où une nouvelle jeunesse d'Action Française a surtout travaillé pour la France.   

     

    [A noter que le CMRDS 2017 se déroulera du 20 au 27 août 2017 de nouveau au Château d’Ailly]  

     #CMRDS2016

    #UdtAF