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  • Que dire si ce n'est : « sur ce point il a raison » ? Et encore : « Suivons l'exemple corse sur le continent » !

    Source Le Figaro 14.09

  • La ville d'Amatrice porte plainte contre Charlie Hebdo après sa « Une » répugnante

     

    1219142391.jpgNous l'avons écrit ici même après l' « action » des frères Kouachi :

    Les médias, la pensée unique, ont forgé, imposé le slogan « Nous sommes tous Charlie » et posé la « liberté d’expression » comme un absolu. Nous regrettons de dire que nous ne sommes pas de cet avis. Aucune liberté ne doit se considérer comme un absolu. Y compris la liberté d’expression, notamment celle de la presse qui ne devrait pas pouvoir manquer de s’imposer la règle, l’éthique, la déontologie qui donne à toute liberté sa définition et sa justification. C’est ce que Charlie Hebdo ne reconnaît pas, ne s’impose pas.

    On ne se moque pas, selon nous, comme l'a fait Charlie Hebdo  de façon pitoyable, de la souffrance des victimes d'un tremblement de terre, de celle de leurs proches, de leur pays.

    Une fois de plus, Charlie Hebdo est allé trop loin, dans l'ignominie.

    Hier, il a reçu des balles, pour prix de son comportement; aujourd'hui, c'est une plainte en bonne et due forme, approuvée par un pays presque tout entier.

    Et - mais est-il nécessaire de le dire ? - par nous aussi ... 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau

    Nous ne sommes pas tous Charlie, nous sommes tous la France

  • Malgré le Brexit, tout va très bien au royaume de Sa Majesté

     

    UNE INTERESSANTE CHRONIQUE D'ÉRIC ZEMMOUR [Figarovox - 9.09] -

    Le Brexit n'est pas d'abord une question économique. Mais une question politique et juridique. Sortis de l'Union, les Anglais pourront se débarrasser de la tutelle pesante de la Cour européenne des droits de l'homme et maîtriser à leur guise les flux migratoires venus d'Europe et du reste du monde.  

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgLes oracles de jadis lisaient dans les entrailles d'animaux; ceux d'aujourd'hui lisent dans les entrailles chiffrées des ordinateurs. Mais leur capacité à prédire l'avenir ne s'est guère améliorée.

    Au soir du Brexit, les experts du monde entier avaient pris des mines de circonstance pour annoncer aux Anglais que le ciel allait leur tomber sur la tête. Un été plus tard, tout va très bien au royaume de Sa Majesté : la livre sterling a chuté, mais c'est bon pour le tourisme et les exportations; la Bourse va très bien, merci, et l'investissement aussi. Tous les indicateurs sont au vert, comme disait naguère un premier ministre français : seul le prix de l'immobilier londonien baisse; il était tellement haut que cela permettra peut-être à quelques Anglais de revenir se loger dans leur capitale.

    Mais les experts n'en démordent pas : ce n'est que partie remise. La catastrophe arrivera… un jour. C'est que leurs arguments scientifiques ne sont en fait que des a priori idéologiques. Pour eux, il n'y a pas d'issue en dehors de l'Europe : une nation « moyenne » ne peut aujourd'hui être souveraine; un pays ne peut s'en sortir seul.

    Sans le grand marché européen, les exportateurs anglais sont orphelins. Mais ces apôtres de l'Union européenne connaissent mal l'objet de leur adulation. Bruxelles se veut le meilleur élève de la mondialisation. Le monde entier a accès au marché européen. La logique libre-échangiste est le moteur idéologique et économique de la Commission. Même lorsqu'un pays (la France) veut interrompre les négociations avec les États-Unis pour le traité de libre-échange, la Commission les poursuit quand même.

    Les Anglais ont eu la grande habileté d'éviter les grandes catastrophes continentales qu'ont été l'euro et Schengen. Ils ont conservé leurs frontières (les Calaisiens en savent quelque chose) et utilisé leur monnaie pour reconstruire une industrie après la crise de 2008 (au contraire des Français et des Italiens qui ont achevé la destruction de leur industrie avec l'euro). En revanche, ils ne peuvent pas échapper à leur situation géographique périphérique par rapport au cœur économique du grand marché européen : la zone rhénane. Ce qui les oblige à des politiques de rigueur budgétaire sans avoir signé le traité de Maastricht.

    119935078.jpgLe Brexit n'est donc pas d'abord une question économique. Mais une question politique et juridique. Sortis de l'Union, les Anglais pourront se débarrasser de la tutelle pesante de la Cour européenne des droits de l'homme, et maîtriser à leur guise les flux migratoires venus d'Europe et du reste du monde. Encore faut-il que leurs élites, politiques et financières, le veuillent vraiment et acceptent de se soumettre sincèrement à la volonté de leur peuple. Mais cette question n'est pas seulement britannique. 

    Eric Zemmour           

  • Ce que pense le prince Jean de France ... « L’Union européenne est une sorte de chimère »

    Illustration La Couronne

     

    1092774917.png« L’union européenne est une sorte de chimère. Elle a construit toute une bureaucratie pour veiller au respect de règles libérales, qu’elle a malheureusement érigées en dogmes. Son administration n’est pas moins tatillonne que celle d’un régime socialiste. Il suffit de considérer les directives produites par Bruxelles sur des sujets aussi divers que la composition du chocolat ou la fabrication des fromages !

    Parfois, l’Europe me fait penser à ce film de Terry Gilliam, « Brazil » : c’est un monde Kafkaïen. Pour faire cesser ces dérives, il faut une grande liberté intérieure, ce qui manque à nos politiques : ils ont du mal à résister à la pression des médias, qui les somment de réagir instantanément, sans aucun recul.

    Pourtant, on pourrait tout à fait imaginer une confédération fondée sur la subsidiarité : ce que les États peuvent faire eux-mêmes ne doit pas leur être enlevé.

    L’Europe telle que je la conçois serait fondée sur la coopération entre les nations, celles-ci choisissant librement de s’associer pour de grands projets d’envergure mondiale. C’est l’Europe d’Airbus et d’Ariane. Pas besoin de structures permanentes, pas besoin de Commission européenne pour construire un avion… Et si nous nous accordons sur des buts plus politiques, veillons à respecter l’identité de chaque pays, ce qui est de moins en moins le cas.

    Le peuple français en sait quelque chose, puisque ses représentants ont contredit son expression directe en votant un traité presque identique à celui que les citoyens avaient refusé par référendum. Ce décalage entre les institutions et le peuple est antidémocratique et particulièrement inquiétant : il nourrit l’amertume et le ressentiment.

    L’Europe se fait contre les peuples et sans l’homme. Allons-nous commettre la même erreur que l’Union Soviétique ?  » 

    I-Grande-13330-un-prince-francais-jean-de-france.net_.jpg

    Jean de France UN PRINCE FRANCAIS

  • Un chef de l’Etat, un vrai !

     

    par Hilaire de Crémiers

     

    1258035644.2.jpgPléthore de candidats à la candidature : à droite, à gauche, bientôt au centre et jusque dans le résidu qui subsiste du parti écologiste où, déjà, trois candidats se sont déclarés.

    Et voilà Macron qui arrive dans l’arène, après Montebourg, son prédécesseur à l’Économie. Il est donc tant de gens qui s’imaginent qu’ils sont faits pour être un jour, l’un ou l’autre, chef de l’État ! Mettons à part ceux qui se présentent comme des témoins de leurs convictions et qui comptent les faire valoir à cette occasion, tel Frédéric Poisson à droite.

    Tout le reste a, paraît-il, des « idées », et affirme unanimement que la solution se trouvera au bout « d’un débat d’idées ». Ils le pensent aujourd’hui, mais s’ils perdent demain, alors ? Croit-on que pour cela ils changeront d’idées ? Quelle hypocrisie ! Ah, « ces débats » dont ils se gargarisent tous ! Comme si, pour remplir la fonction de chef de l’État, il fallait passer un concours ; et encore un concours de « débatteurs », comme on dit pour essayer de parler français ! Ces prétendus « débats » qui n’en sont pas tant ils sont complètement formalisés, vont devenir l’actualité française pendant neuf mois !

    Chacun y va donc de son livre, son programme, ses « idées », ses « réformes », la présentation de ses « cent premiers jours », comme s’il y était. Quand ce n’est pas la même chose, ça se ressemble, puisqu’il s’agit de faire face aux mêmes échéances et aux mêmes nécessités. Car la France est malade, tout le monde le sait. Malade de quoi ?

    De son État impotent et prépotent, de ses finances obérées, de son économie étouffée sous des charges accablantes, de son chômage endémique, de ses fonctions régaliennes dont la justice, l’ordre intérieur, les finances, la défense même et la diplomatie, sont détournées de leur finalité, de son éducation dite nationale qui n’a plus rien de national et qui est devenue un immense « foutoir », de son administration pléthorique et inefficace autant que tatillonne, de ses innombrables gabegies qui alimentent le système clientéliste dont vivent les apparatchiks, enfin, et maintenant surtout, d’une insécurité permanente due à une folle politique d’immigration et à une non moins folle politique de la ville qui font que des quartiers entiers échappent pratiquement à tout contrôle et que n’importe quoi peut survenir à tout instant.

    Les gens avertis le prédisent et le Premier ministre l’a, lui-même, annoncé : les attentats n’ont fait que commencer. Qu’une tension extérieure s’ajoute à la tension intérieure, un drame… et qu’arrive-t-il ? Dans un tel cadre, il n’y a que Hollande qui se croit un chef d’État et qui va encore pérorer, de jour en jour, pour nous le faire accroire.

    Et les autres ? Et Macron qui vitupère le système mais qui en fait partie ? Peuvent-ils l’être davantage ? Et chacun de s’illusionner et de donner ses recettes. « Il n’y a qu’à », « faut qu’on », tout y passe en quarante recettes et cinquante points, sauf que l’essentiel n’est jamais abordé. Puisque à aucun moment ces candidats, qui ne vivent que dans l’espoir d’être élus, ne remettent en doute le régime dont ils attendent tout par principe et qui est la cause véritable et proportionné de tous ces maux qu’ils détaillent en vain. Ils prétendent remédier aux conséquences. Comme toujours ! Conséquences inéluctables « d’une cause qu’ils chérissent ». Alors, au vrai, « tout changer pour que rien ne change » ? Quelle inutilité ! Que d’énergie et d’argent gaspillés ! Tout ça pour être au second tour devant Marine Le Pen, car c’est ce à quoi se résument toutes ces superbes stratégies.

    A l’heure où tout est bousculé dans le monde, comme le Brexit en a donné l’exemple, où les prochains référendums italien et hongrois risquent de bouleverser la donne européenne, où l’élection présidentielle aux États-Unis révèle de nouvelles lignes de force, où les tensions se multiplient sur la planète et où la sécurité et l’avenir même des Français sont en jeu, est-il permis de se payer le luxe de tels concours de beautés, de tels psychodrames partisans, de telles violences politiciennes qui ajoutent encore à la division de la nation ? Tout éclate, tout est éclaté.

    Il y aurait incontestablement mieux à faire. La France a des atouts ; elle aurait une politique à mener, comme le montre encore le dossier de ce numéro de Politique magazine. Elle n’aurait besoin que d’un vrai chef d’État. Dans l’état actuel des choses, rien ne permet hic et nunc d’en dire plus. Mais les circonstances pourraient amener la France à s’en choisir un hors des contraintes des partis. Tout est possible. Il ne faut pas désespérer.  n 

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  • De « la madonne des aéroports » à « la providence des journalistes »...

    François Hollande répondant aux questions des journalistes  ALAIN JOCARD / AFP
     
     

    Mur-bleu gds.jpgFrançois Mitterrand fut, en son temps, affublé du quolibet de « madone des aéroports ».

    Aujourd'hui, comment qualifiera-t-on François Hollande ? Le JT de 20h de France 2 nous a appris qu'il avait passé quatre jours pleins avec des journalistes, pour réaliser pas moins de cinq livres d'entretiens au total. Pendant ce temps-là, il ne passait qu'entre deux et cinq heures avec des ministres à la charge aussi importante que, par exemple, celle qui incombait à Emmanuel Macron !

    Est-ce bien raisonnable ?

    Mais était-ce bien raisonnable, aussi, d'envoyer à l'Elysée un « sous-préfet aux champs » - pour reprendre Alphonse Daudet - qui avait mis « son » département en faillite ?... n

  • André Bercoff : « Donald Trump le pragmatique peut devenir président des États-Unis »

     

    Par Alexandre Devecchio           

    Donald Trump remonte face à Hillary Clinton dans les sondages. André Bercoff, qui l'a rencontré il y a quelques mois à New York et qui publie un livre à son sujet, analyse le succès inattendu du candidat d'une Amérique en colère [entretien Figarovox du 8.09]. L'affaire intéresse évidemment les patriotes français. Qu'en penser ? Trump est un pragmatique, non idéologue. Il limitera donc l'interventionnisme américain, notamment en Europe, où se réduiront les risques de conflit qui menacent gravement les intérêts français et européens. Il s'entendra avec Poutine. Par là, il se différencie nettement, et pour nous positivement, de sa rivale Hilary Clinton. Bercoff rappelle par ailleurs, qu'il défendra bec et ongles, par tous les moyens les intérêts américains et ne fera à l'Europe aucun cadeau. Mais de cela, qui est d'ailleurs normal, on se serait douté et ce ne sera pas vraiment une innovation.   Lafautearousseau        

     

    Beaucoup d'observateurs ont enterré Donald Trump dans cette campagne américaine. Pourtant, les derniers sondages indiquent qu'il réduit l'écart avec son adversaire Hillary Clinton. Certains d'entre eux le donnent même devant. Donald Trump peut-il devenir président des Etats-Unis ?

    Oui, il le peut. Pas de quartiers, évidemment, dans ce combat entre la Vorace et le Coriace. En dépit de l'hostilité des Démocrates, du rejet de la part des minorités et de la véritable haine que lui porte l'establishment Républicain, Trump peut profiter des casseroles accrochées à la traine d'Hillary Clinton qui semblent se multiplier de jour en jour. En tout cas, le scrutin sera beaucoup plus serré qu'il n'y paraissait il y a encore un mois.

    À quoi, selon vous, ressemblerait une présidence Trump ?

    Je pense qu'il gérerait les USA peu ou prou, comme il gère son empire immobilier, avec une différence de taille : il ne s'agit plus de défendre à tout prix les intérêts de la marque Trump, mais ceux des États-Unis, ce qui nécessite un changement de paradigme. L'homme d'affaires délocalise pour le profit ; le président relocalise pour la patrie. Le négociateur cherche le meilleur deal pour son entreprise, y compris l'art et la manière de s'abriter dans les paradis fiscaux. Le chef de l'État, lui, taxera lourdement les sociétés qui réfugient leurs avoirs sous des cieux très cléments. Ne jamais oublier que Trump est beaucoup plus pragmatique qu'idéologue. Je le raconte dans mon livre : il défendra l'Amérique comme il défendait sa marque, bec et ongles, par tous les moyens.

    Personne ne pariait un dollar sur la victoire de Trump à la primaire. Comment les observateurs ont-ils pu se tromper à ce point ?

    Quand je suis allé le voir à New York il y a quelques mois, tous mes interlocuteurs, en France comme en Amérique, me conseillaient de publier très vite l'entretien, car le personnage allait disparaître dès le premier scrutin des primaires. Les commentaires affluaient tous dans le même sens : il fait ça pour sa pub ; un petit tour et puis s'en va ; c'est un gros plouc, milliardaire peut-être, mais inintéressant au possible ; il est inculte, il ne comprend rien à la politique, ne connaît rien aux affaires du monde, il ne pense qu'à sa pub, à son image et à faire parler de lui. Experts et commentateurs se sont, dans leur grande majorité, mis le doigt dans l'œil parce qu'ils pensent à l'intérieur du système. À Paris comme à Washington, on reste persuadé qu'un « outsider » n'a aucune chance face aux appareils des partis, des lobbies et des machines électorales. Que ce soit dans notre monarchie républicaine ou dans leur hiérarchie de Grands Électeurs, si l'on n'est pas un familier du sérail, on n'existe pas. Tout le dédain et la condescendance envers Trump, qui n'était jusqu'ici connu que par ses gratte-ciel et son émission de téléréalité, pouvaient donc s'afficher envers cette grosse brute qui ne sait pas rester à sa place. On connaît la suite. L'expertise, comme la prévision, sont des sciences molles. 

    Quel rôle ont joué les réseaux sociaux dans cette campagne ?

    Trump est l'un des premiers à avoir compris et utilisé la désintermédiation. Ce n'est pas vraiment l'ubérisation de la politique, mais ça y ressemble quelque peu. Quand je l'ai interrogé sur le mouvement qu'il suscitait dans la population américaine, il m'a répondu : Twitter, Facebook et Instagram. Avec ses 15 millions d'abonnés, il dispose d'une force de frappe avec laquelle il dialogue sans aucun intermédiaire. Il y a trente ans, il écrivait qu'aucun politique ne pouvait se passer d'un quotidien comme le New York Times. Aujourd'hui, il affirme que les réseaux sociaux sont beaucoup plus efficaces - et beaucoup moins onéreux - que la possession de ce journal.

    Est-ce une mauvaise nouvelle pour les journalistes ?

    C'est en tout cas une très vive incitation à changer la pratique journalistique. Contrairement à ceux qui proclament avec légèreté et simplisme, la fin du métier d'informer, on aura de plus en plus besoin de trier, hiérarchiser, et surtout de vérifier et de mettre en perspective. En revanche, l'on pourra de plus en plus difficilement cacher la francisque de Mitterrand ou le magot de Cahuzac, et qu'on le déplore ou pas, avec Wikileaks et autres révélations, il faudra dorénavant compter avec les millions de lanceurs d'alertes qui feront, pour le meilleur et pour le pire, œuvre d'information, à tous les niveaux. Le monde n'est pas devenu peuplé de milliards de journalistes, mais les journalistes doivent tenir compte de ce peuple qui clique et qui poste.

    Votre livre s'intitule Donald Trump, les raisons de la colère. Les Américains sont-ils en colère ?

    Ils le sont. Là-bas comme ici, l'avenir n'est plus ce qu'il était, la classe moyenne se désosse, la précarité est toujours prégnante, les attentats terroristes ne sont plus, depuis un certain 11 septembre, des images lointaines vues sur petit ou grand écran. Pearl Harbour est désormais dans leurs murs : c'est du moins ce qu'ils ressentent. Et la fureur s'explique par le décalage entre la ritournelle de « Nous sommes la plus grande puissance et le plus beau pays du monde » et le « Je n'arrive pas à finir le mois et payer les études de mes enfants et l'assurance médicale de mes parents ». Sans parler de l'écart toujours plus abyssal entre riches et modestes.

    Trump est-il le candidat de l'Amérique périphérique ? Peut-on le comparer à Marine Le Pen ?

    Il existe, depuis quelques années, un étonnant rapprochement entre les problématiques européennes et américaines. Qui aurait pu penser, dans ce pays d'accueil traditionnel, que l'immigration provoquerait une telle hostilité chez certains, qui peut permettre à Trump de percer dans les sondages en proclamant sa volonté de construire un grand mur ? Il y a certes des points communs avec Marine Le Pen, y compris dans la nécessité de relocaliser, de rebâtir des frontières et de proclamer la grandeur de son pays. Mais évidemment, Trump a d'autres moyens que la présidente du Front National… De plus, répétons-le, c'est d'abord un pragmatique et un négociateur. Je ne crois pas que ce soit les qualités les plus apparentes de Marine Le Pen…

    Comme elle, il dépasse le clivage droite/gauche...

    Absolument. Son programme économique le situe beaucoup plus à gauche que les caciques Républicains et les néo-conservateurs proches d'Hillary Clinton qui le haïssent, parce que lui croit, dans certains domaines, à l'intervention de l'État et aux limites nécessaires du laisser-faire, laisser-aller.

    N'est-il pas finalement beaucoup plus politiquement incorrect que Marine Le Pen ?

    Pour l'Amérique, certainement. Il ne ménage personne et peut aller beaucoup plus loin que Marine Le Pen, tout simplement parce qu'il n'a jamais eu à régler le problème du père fondateur et encore moins à porter le fardeau d'une étiquette tout de même controversée. Sa marque à lui, ce n'est pas la politique, mais le bâtiment et la réussite. Ça change pas mal de choses.

    « La France n'est plus la France », martèle Trump. Pourquoi ?

    Ici aussi, pas de malentendu. L'on a interprété cette phrase comme une attaque contre notre pays. C'est le contraire. Il me l'a dit et je le raconte plus amplement dans mon livre : il trouve insupportable que des villes comme Paris et Bruxelles, qu'il adore et a visitées maintes fois, deviennent des camps retranchés où l'on n'est même pas capable de répliquer à un massacre comme celui du Bataclan. On peut être vent debout contre le port d'arme, mais, dit-il, s'il y avait eu des vigiles armés boulevard Voltaire, il n'y aurait pas eu autant de victimes. Pour lui, un pays qui ne sait pas se défendre est un pays en danger de mort. 

    Son élection serait-elle une bonne nouvelle pour la France et pour l'Europe ?

    Difficile à dire. Il s'entendra assez bien avec Poutine pour le partage des zones d'influence, et même pour une collaboration active contre Daesh et autres menaces, mais, comme il le répète sur tous les tons, l'Amérique de Trump ne défendra que les pays qui paieront pour leur protection. Ça fait un peu Al Capone, mais ça a le mérite de la clarté. Si l'Europe n'a pas les moyens de protéger son identité, son mode de vie, ses valeurs et sa culture, alors, personne ne le fera à sa place. En résumé, pour Trump, la politique est une chose trop grave pour la laisser aux politiciens professionnels, et la liberté un état trop fragile pour la confier aux pacifistes de tout poil.  n 

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Il vient de faire paraître Donald Trump, les raisons de la colère chez First. 

    picture-2540921-61yhv5dr.jpgAlexandre Devecchio

    Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

  • Le royalisme aujourd'hui : Le dossier de Politique magazine publié dans Lafautearousseau

     

    Le royalisme aujourd'hui ? Pour ce qui est de son actualité, lisez donc l'article : C'est l'Institut BVA relayé par LCI qui nous l'apprend ...  [Lafautearousseaumercredi 31 août].

    Vous verrez - vous en serez peut-être surpris - que le sujet est loin d'être indifférent pour près de 30% des Français. Sans que les royalistes s'en doutent ? Probablement. Le numéro d'été de Politique magazine propose sur ce thème - qui est donc porteur - un dossier qui était très attendu. 

    On y trouve le panorama que l'on espérait, étonnement divers et vivant. On peut y lire les articles - ou les interviews - de Jean-Baptiste d'Albaret, Jean Sévillia, Franck Ferrand, Louis Durtal, Bernard Pascaud, Christian Franchet d'Esperey, Louis Lorphelin, Yves Morel, Philippe Mesnard, Jacques Trémolet de Villers et Raphaël de Gislain. Le dossier se conclut par un entretien avec le prince Jean de France, duc de Vendôme.

    Vous retrouverez ces signatures, ces articles - repris par Lafautearousseau au fil des semaines de cet été - en cliquant sur les liens ci-dessous.

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    A lire dans Lafautearousseau ...

    Dossier complet Le royalisme, aujourd'hui

    Aujourd’hui, le royalisme

    Républicains, vraiment ?

    l'AF Provence vue par Politique magazine

    Qui sont les royalistes ?

    Frank Ferrand : « Les Français s'intéressent aux heures de gloire de notre pays »

    Bernard Pascaud : « Espérer juste »

    La renaissance des Camelots du Roi

    Le CMRDS, une université à succès

    De l'urgence de restaurer la monarchie

    « MONARCHISER » LES INSTITUTIONS, « ROYALISER » LE PAYS RÉEL...

    JEAN D'ORLÉANS « LA FAMILLE EST AU CŒUR DE L'ESPRIT DE RÉSISTANCE »

    UN ROI À LA RES PUBLICA

    EXTENSION DU DOMAINE RÉGALIEN

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    Visuel : Action Française - Provence

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.

    Du côté des élites     

    • Jacques BICHOT   Economiste, Professeur émérite à l'Université Lyon 3   Pompidou, au secours ! 

    • Sophie de MENTHON   Chef d’entreprise, Présidente d'ETHIC  (depuis 1995), Membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE)   MACRON : candidat des patrons ?

    • Roland HUREAUX   Essayiste   Impôt : la folie du prélèvement à la source

    • Chantal DELSOL   Professeur des universités, Membre de l'Institut   Le burkini, un débat surréaliste dans l'ère du vide

    • François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   TAFTA ou TTIP

    En France

    • Paul RIGNAC   Ecrivain, Essayiste       Le grand renversement colonial  

    • Eric DENECE   Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)   Douze réflexions pour une nouvelle politique étrangère

    • Philippe BILGER   Magistrat honoraire, Président de l'Institut de la parole    Islamisation : pourquoi Soumission de Michel Houellebecq devient de plus en plus plausible 

    Avec l'Europe

    • Eric ZEMMOUR   Journaliste politique   Malgré le Brexit, tout va très bien au royaume de Sa Majesté

    De par le monde

    • Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien    Le retour du vieux "concert des nations"

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  • « Avant que l’Union ne se meure »

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    C’est la petite remarque faite par M. Guetta (France Inter, mercredi 7) dans sa chronique consacrée à l’attitude offensive de la Commission européenne face à ces géants que sont Apple et Volkswagen. En extase devant tant d’audace, M. Guetta y voit une lueur d’espoir : enfin, la Commission fait de la politique ! Pourtant, si l’intention est peut-être louable, ce sont bien les limites de la Commission et de l’Union qui apparaissent. En effet, simple conseil juridique pour associations de consommateurs dans l’affaire Volkswagen, la Commission se heurte, dans l’affaire Apple, à deux obstacles de taille : l’administration Obama et, surtout, le refus de l’Irlande elle-même de récupérer l’amende de dix-neuf milliards d’euros ! Car l’Irlande a dû faire ses comptes et défend avec Apple son propre intérêt. C’est ainsi. 

    Parce qu’on a cru qu’elle pouvait être, et donc voulu qu’elle soit, autre chose que ce qu’elle est, c’est-à-dire un petit - mais si riche dans tous les domaines - continent fait d’une mosaïque complexe d’Etats (Etats-nations pour la plupart mais aussi et encore Etats multinationaux), l’Europe de l’« Union européenne » reste une sorte de « machin » à moitié viable. Conséquence, l’aspiration souverainiste y est partout grandissante, allant jusqu’à pousser un de ses membres les plus importants, la Grande-Bretagne, dans la voie du « séparatisme ». Quelles calamités n’a-t-on prédites à ces malheureux Britanniques ainsi coupables d’un crime impardonnable ! Pourtant l’Angleterre et ses voisines d’outre-Manche flottent toujours. Et, outre que l’indépendance nationale vaut bien quelques sacrifices, leur pragmatisme les poussera certainement à marchander le Brexit sur la base du donnant donnant. 

    Ailleurs en Europe, le souverainisme prend souvent le visage du populisme - terme paraît-il péjoratif puisque renvoyant à un sentiment évidemment infondé de dépossession au profit des « élites ». Le pays légal, tant politique que médiatique, crie volontiers au loup (populiste) à chaque poussée électorale de la droite non fréquentable - que ce soit en Italie, en Autriche et jusqu’en Finlande. L’Allemagne, elle-même semble touchée, comme le prouve le tout récent succès électoral de l’AfD (« Alternative pour l’Allemagne »). Là, comme en Pologne ou en Hongrie, le rejet décomplexé de l’Islam est évident. Si cette tendance, confortée par l’inquiétude démographique et identitaire, devait se confirmer, vu le poids formidable de la richesse financière et industrielle de l’Allemagne, on pourrait bien avoir des surprises. Bonnes ou moins bonnes, c’est selon. Après tout, il ne faut pas oublier comment a fini la très démocratique, très pacifique et parfois très angélique République de Weimar. 

    En fait, cette Europe dite « de Bruxelles », qui devait nous apporter paix et prospérité, n’en finit pas de susciter un rejet grandissant. L’Union paie son mépris évident pour cette aspiration bien légitime des peuples qui la composent au droit et au devoir de rester soi-même. Elle ne pourra jamais la satisfaire. La véritable Europe, fondée sur l’Histoire et la géographie, la culture et la civilisation, n’est pas à inventer mais à organiser.  n

  • Pierre Moscovici et Claude Bartolone : plus ignare qu'eux, tu meurs !...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe premier ignare a déclaré, en réaction à l'élection d'un maire musulman à Londres : « Je ne crois pas aux racines chrétiennes de l'Europe » Mais, c'est absurde, puisque, ces racines étant un fait historique, il ne s'agit pas d'y croire ou de ne pas y croire : dire que cela lui déplaît, oui, mais dire qu'il n'y croit pas, c'est proférer une insanité. Imagine-t-on quelqu'un dire qu'il ne croit pas que Washington soit la capitale des Etats-Unis ? Ou bien que le Kenya soit un pays d'Afrique ?...

    Le second a « fait plus fort » encore : croyant faire oeuvre de « féminisme », de  « non-sexisme » ou de promotion de la femme ou bien d'on-ne-sait-quoi, il a installé le buste d'Olympe de Gouges dans la salle des Quatre Colonnes, où députés et ministres croisent la presse. Sur son piédestal figurera la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, écrite par Olympe de Gouges, dont la statue prendra la place du buste d'Albert de Mun, grand royaliste social devant l'Eternel, et député royaliste élu jusqu'à la fin de sa vie (en 1914), qui sera déplacé au salon Pujol.

    Mais Bartolone l'a-t-il lue, cette Déclaration d'Olympe de Gouges ? Certainement pas. Sinon, il aurait bien vu que son préambule est « adressé » à ... Marie-Antoinette ! En réalité, Olympe de Gouges - de son vrai nom Marie Gouzes - a, comme tout le monde à l'époque, été emportée par le grand mouvement d'évolution nécessaire en 89, mais, très vite, constattant la transformation de cette évolution saine en révolution totalitaire et sanguinaire, elle s'opposa violemment aux révolutionnaires, inondant Paris de libelles et pamphlets contre Robespierre et sa clique. Elle alla même - lui en fallait-il, du courage !... - demander à défendre le roi lors de son pseudo-procès ! Demande évidemment refusée par les machistes révolutionnaires, mais qui la conduisit, avec ses libelles, à l'échafaud. Il est attesté qu'elle y monta en faisant preuve, comme la reine Marie-Antoinette, d'une fermeté et d'une grandeur d'âme qui frappèrent les assistants...

    Eclatons donc du grand rire de l'Immortel face à cette ignarité abyssale de certains de nos hommes politiques (Claude Bartolone est tout de même président de l'Assemblée nationale : ce n'est pas flatteur pour son niveau intellectuel !). Et remercions Bartolone d'avoir fait entrer à l'Assemblée... une si grande royaliste !  n

  • La Monarchie que nous voulons

     

    Publié le 11 mars - réactualisé le 12 septembre 2016

    En réponse à un lecteur [Camelot] qui, hier, dans les commentaires, disait vouloir en savoir plus sur notre royalisme. D'autres éléments de réponse suivront ...

    Au moment même où nous voyons se réunir, réfléchir, agir, une nouvelle génération d'Action française courageuse, ardente et décidée, qui réveille, en un sens, des énergies plus anciennes, il est bon que l'Action française rappelle et pose ses fondamentaux. S'il y a lieu de les discuter, de les actualiser, sans en renier le fond, il sera toujours temps, ensuite, une fois nos principes posés, d'en débattre et d'en décider. Dans la tradition et dans l'esprit de l'Action française.

    Mardi dernier [08.03], nous avons publié une réflexion utile de Stéphane Blanchonnet* sur ce quadrilatère maurrassien repris des premières publications de Maurras sur la monarchie à réinstaurer pour le salut de la France : Dictateur et Roi, prélude à son Enquête sur la Monarchie, ouvrage qui sera volontairement publié en l'année 1900, ouvrant ainsi le XXe siècle. Voici ce même quadrilatère maurrassien vu par Sébastien L. dans le cahier d'Action française n°3, supplément au n° 2177 d'Aspect de la France du jeudi 31 janvier 1991. Il y a donc 25 ans. L'article porte le titre : La Monarchie que nous voulons. Le rédacteur est un jeune militant d'Action française de cette période [il a alors 20 ans, tout juste] qui a fait son chemin, depuis. Il y pose, avec pertinence, nos fondamentaux, selon nous, pérennes.  Lafautearousseau  

     

    3948186140.jpg« Oui ou non l'institution d'une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée est-elle de salut public ? »

    La question que pose Maurras au début de son enquête sur la Monarchie écarte les présupposés, les sentiments et les préjugés. Elle est concise, directe et rationnelle, car c'est sur le terrain de la raison, celui-même sur lequel se croit fondée la démocratie que le Martégal défend et batit la Monarchie. Aujourd'hui, alors que six quarts de siècle nous séparent de la dernière expérience monarchique et que l'idée royale a été systématiquement défigurée par les républicains, nous devons défendre nos idées, retrouver ce ton maurrassien clair, dense, précis, presque socratique, qui seul imposera la monarchie face aux nuées démocratiques. Ainsi avons-nous utilisé le « quadrilatère » maurrassien (une monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire, décentralisée) pour esquisser, en esprit puis en acte, LA MONARCHIE QUE NOUS VOULONS. 

    Une Monarchie Traditionnelle

    Pour commencer, il semble indispensable de rappeler que la Monarchie n'a jamais été un modèle fixe, un prêt-à-porter ; elle a su au contraire s'incarner dans différents registres tout en gardant l'esprit qui était le sien. C'est cette continuité à travers les changements nécessaires qui caractérise le vrai sens de la tradition qui, d'après Paul Valéry, « n'est pas de refaire ce que les autres ont fait mais de retrouver l'esprit qui a fait ces choses et qui en ferait de toutes autres en d'autres temps ». Ainsi, nous ne voulons pas restaurer une monarchie figée en un XVIIIéme siècle oublié, mais rétablir ce qui est d'abord un principe, principe d'autorité, de responsabilité et d'unité, et qui saurait s'incarner dans notre propre réalité économique, politique, culturelle et sociale.

    Une Monarchie héréditaire

    L'hérédité du pouvoir est sans doute le principe qui a été le plus attaqué depuis trois siècles. Pourtant que représente-t-il réellement lorsque l'on a écarté toute la mythologie méritocratique ? Il apparaît que l'hérédité a ce premier avantage d'éliminer la compétition pour le pouvoir, c'est-à-dire la radicalisation des conflits d'intérêts. Elle assure ainsi un Etat fort, indépendant et arbitre capable d'entreprendre des réformes administratives, économiques et sociales ou de laisser des libertés aux citoyens, sans craindre d'être toujours renversé. L'hérédité permettra à la nation d'être enfin gouvernée et non plus seulement gérée à court terme comme c'est le cas en république. De plus, le pouvoir étant à l'origine indépendant des forces d'argent, il peut gouverner sans, et même contre elles, et seul le roi héréditaire a pu châtier les Semblançay et les Fouquet que le régime actuel eût laissé courir. Enfin, l'hérédité assure la médiation active du peuple avec ses propres racines historiques : la nation, c'est la naissance, c'est-à-dire la reconnaissance d'une continuité historique.

    Une Monarchie antiparlementaire

    La tradition et l'hérédité étant posées, on pourrait être tenté d'y ajouter une institution parlementaire censée assurer la représentation populaire.

    « A d'autres cette demi-royauté bourgeoise et parlementaire plus décrépite encore s'il le faut » s'écriait Maurras. Le parlementarisme, qui suppose l'existence de partis, est le contraire même de la monarchie qui est faite pour unir. D'ailleurs, le parlementarisme au niveau de l'Etat ne représente personne puisqu'il ne repose pas sur les réalités économiques, politiques et sociales mais sur le jeu formel des partis.

    La Monarchie, au contraire, chercherait une représentation du pays réel par de multiples assemblées locales, culturelles et professionnelles souveraines en leur ordre et capables de défendre les intérêts de leurs membres. Nous n'en voulons en effet absolument pas au vote.

    « L'ancienne France votait beaucoup, précise Maurras, cela est oublié. Cela reste vrai tout de même. On y votait pour quantité d'objets pour lesquels le Français moderne reçoit avec respect le choix et les volontés des bureaux ». Ce à quoi nous en voulons, c'est au système qui regroupe arbitrairement les individus en fonction de leurs opinions ou de leurs options métaphysiques dans le cadre de partis peu adaptés à la juste détermination de l'intérêt général. Et c'est pourquoi nous luttons pour la restauration d'une monarchie antiparlementaire où, les Français pourront, grâce à de multiples assemblées fédérées par un pouvoir indépendant, être représentés dans leurs intérêts tangibles et concrets, et ainsi passer du stade d'administrés abrutis et atomisés, à celui de citoyens responsables et actifs.

    Une Monarchie décentralisée

    Nous avons parlé de représentation d'intérêts locaux ; en effet antiparlementarisme et décentralisation sont deux caractères indissolublement liés. Nous sommes antiparlementaires parce que partisans d'une renaissance des collectivités locales. Cette volonté de promouvoir les richesses et les diversités de notre pays de façon intégrale est une composante essentielle de notre nationalisme. Nous voulons laisser s'organiser le pays réel en multitude de républiques locales, autonomes et souveraines, compénétrées les unes les autres et capables de prendre en main leur avenir. Mais ces communautés ne peuvent rester liées entre elles sans un tiers-pouvoir. Comme l'expliquait Pierre-André Taguieff, « il doit y avoir un troisième membre qui doit être “hors jeu” en quelque sorte. C'est la monarchie comme pouvoir transcendant, d'où la nécessité que le roi ne soit pas élu ou choisi, mais qu'il vienne d'ailleurs, qu'il soit inconditionnel ».

    Voici posées les grandes lignes de la monarchie que nous voulons, c'est-à-dire la monarchie française adaptée à notre temps.

    N'oublions pas cependant que « l'objet vrai de l'Action française, ce n'est pas, à bien dire, la monarchie, ni la royauté, mais l'établissement de cette monarchie, l'acte d'instituer cette royauté ». Seul notre engagement militant prouvera la possibilité d'une telle restauration, et même son imminence si elle est servie par des citoyens actifs, prêts à mourir avec joie, avec bonheur, pour notre Sire le roi de France.  n

    * Le Quadrilatère maurrassien vu par Stéphane Blanchonnet.

    Merci à Philippe Lallement qui nous a transmis ce texte.

  • Traditions • Culture • Loisirs ...

  • Mais qui sont ces Orléans et comment ont-ils reçu le legs millénaire de la dynastie capétienne ?

    Les Princes héritiers de la dynastie capétienne depuis le Comte de Chambord jusqu'à nos jours 

     

    Par Pierre de Meuse 

     

    4172691570.jpgNous avons eu la joie d'apprendre, le 2 juin 2016, que Madame la duchesse de Vendôme venait de donner naissance à un quatrième enfant, un second fils, qui a reçu le prénom de Joseph. Le couple qui porte l'avenir de la Maison de France nous rassure donc sur la postérité de sa race. Mais qui sont ces Orléans et comment ont-ils reçu le legs millénaire de la dynastie capétienne ? Beaucoup l'ignorent ; certains affabulent. Nous proposons de faire un pe­tit retour historique sur leurs antécédents. 

    Les Orléans actuels ne sont pas la première famille capétienne à porter ce nom. Trois autres familles d'Orléans se sont succédé depuis le XIV° siècle jusqu'à Gaston d'Orléans, fils d'Henri IV (1608­-1660) qui meurt sans postérité. Son apanage est donc transmis à son neveu, fils cadet de Louis XIII et frère de Louis XIV. C'est de lui que descendent tous les Orléans actuels. Il faut préciser que cette branche des Bourbons est considérée dès les débuts du XVIII° siècle comme placée directement derrière les enfants de Louis XV dans l'ordre de succession. Ni Louis XV, ni Louis XVI, ni Louis XVIII, ni Charles X n'en douteront un instant, même après le vote régi­cide de Philippe Egalité, même aux pires moments de l'usurpation de Louis-Philippe. Cette dernière parenthèse étant balayée par l'émeute comme elle était née de l'émeute, le « roi des français » tira les conclusions de l'expérience, car il ne manquait pas de lucidité et conservait à un haut degré le sens de la famille. « Notre tentative de concilier la ré­volution et la monarchie a échoué », dit-il, « nous n'avons pas d'autre salut que dans le retour à la tradition ». C'est donc avec son accord que l'aîné des Orléans, le pre­mier Comte de Paris, petit-fils de Louis-Philippe et fils de Ferdinand-Philippe d'Orléans, duc d'Orléans et prince royal de France*, mort en 1840, et de la duchesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin, va faire acte d'allégeance dy­nastique auprès du Comte de Chambord, roi de jure sous le nom d'Henri V. Cette visite à Frohsdorf marque la fin de l'orléanisme politique**. 

    A la mort du prétendant lé­gitime, en 1883, Philippe as­sume la succession du comte de Chambord, portant le nom de « Philippe VII » et non Louis-Philippe II comme l'auraient désiré les orléa­nistes et une partie de sa famille. Ce premier prince de la filiation Orléans à briguer le trône de France décède en 1894 et c'est son fils Philippe, duc d'Or­léans (1869-1926) qui lui succède. C'est lui qui rece­vra les signes de fidélité de Maurras et de l'Action Française. C'est sa maxime « tout Ce qui est national est nôtre » qui sera imprimée sous la manchette du journal. Il prend, logiquement, le nom de Philippe VIII. Il meurt en 1926 sans postérité. C'est alors que l'ordre de succession désigne un autre petit-fils du Duc d'Orléans mort en 1840, en l'occurrence Jean d'Orléans (1874-1940), duc de Guise, par ailleurs beau-frère de Philippe par son mariage avec Isabelle d'Orléans. C'est le troisième prétendant Orléans au trône de France et il porte le nom de Jean III. Son fils unique est Henri d'Orléans (1908-1999), deuxième comte de Paris et prétendant au trône de France sous le nom d'Henri VI. D'où le troisième et actuel Comte de Paris, (Henri VII), père du Prince François et du Prince Jean, le dauphin de France par attribu­tion et héritier de la dynastie. Ainsi fonctionne une famille royale, par le sacrifice et la continuité, par le respect des ancêtres et l'espérance sans retour. n

    *Selon la dénomination de 1791, appliquée par Louis-Philippe.

    **Ni le duc d'Aumale, ni la duchesse d'Orléans n'acceptèrent cette décision, pourtant conforme aux désirs de son beau-père.

    IMG orléans.jpg

    Le duc et la duchesse de Vendôme avec leurs trois premiers enfants, Gaston, Antoinette et Louise-Marguerite. Depuis, le prince Joseph est venu agrandir la famille